Les derniers avis (48362 avis)

Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Decorum
Decorum

J’ai longtemps hésité à investir dans cette série : la version anglaise n’est disponible que sous forme d’une intégrale de luxe au prix prohibitif (£36, soit environ 42 euros), souvent sous plastique (donc impossible de feuilleter) et les avis sur le web sont partagés… mais la couverture magnifique m’a convaincu de franchir le pas, et je ressors… déçu. « Decorum », c’est avant tout une prouesse graphique. L’album grand format permet d’apprécier les délires graphiques de Jonathan Hickman, qui change de style d’un chapitre à l’autre (crayonnées, peinture, informatique), et je dois avouer en avoir pris plein les mirettes. Mais j’ai eu beaucoup plus de mal avec le scenario. Malgré un « world building » assez impressionnant (voir les fiches informatives inter chapitres), j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser à l’intrigue mystico-religieuse, tournée vers l’action et remplie de raccourcis scénaristiques assez hallucinants. Les personnages sont intéressants, et l’humour m’a fait sourire, mais c’est bien tout ce que retiens de ce grand foutraque. Un gros « bof » donc, que j’arrondis à 3/5 pour le dessin.

14/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Blanche Neige (Ankama)
Blanche Neige (Ankama)

La couverture donne le ton – et l’envie d’en savoir plus : je l’ai trouvé belle, dans un style hyper réaliste sombre. C’est dans cette direction que se dirige le récit, qui revisite une histoire connue de tous (même si Disney y a imprimé une marque naïve et presque indélébile). Hélas, j’ai été un peu déçu par ce récit. Non pas la teneur très noire qui lui est donnée. Mais c’est surtout le manque d’aspérités, de surprise de l’intrigue : la courte déchéance de la jeune Blanche et son exil chez les Nains (dont on ne nous dit presque rien), puis un récit bien trop linéaire au cours duquel un prince réunit les dirigeants de tous les royaumes environnants, puis les Nains et Blanche, pour finalement vaincre la méchante reine usurpatrice. Ce qui reste du conte originel (lutte reine/Blanche, miroir) passe au second plan, derrière un récit qui manque d’épaisseur. C’est de l’heroic-fantasy très classique, avec forcément des constructions gigantesques, des personnages aux trognes menaçantes, et la présence de personnages maléfiques heureusement combattus – et vaincus – par un groupe de « gentils ». C’est dommage, car le principe de départ pouvait être intéressant. Comme le dessin, qui est plus satisfaisant que l’histoire elle-même, même si je l’ai trouvé un chouia inégal. Note réelle 2,5/5.

13/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Wonderland - Le Monde d'après
Wonderland - Le Monde d'après

C’est avec plaisir que j’avais découvert la série Wonderland (Graph Zeppelin), vraiment une réussite du genre, qui avait su revisiter l’univers d’Alice en y introduisant des touches sexy, du dézingage des valeurs américaines, du fantastique et parfois un peu de trash, le tout étant équilibré et bien fichu. Cet univers avait déjà eu droit à un préquel, Alice à Wonderland - De l'autre côté du miroir, que j’avais trouvé un peu moins réussi. C’est aussi le cas avec cette nouvelle déclinaison, cette fois-ci située après la série mère. Plusieurs choses m’ont laissé sur ma faim par rapport à la série mère. D’abord le dessin. On y retrouve les touches sexy – même si c’est surtout vrai dans les bonus en fin des albums, qui nous montrent des couvertures alternatives (mais bon, quelques fortes poitrines s’offrent quand même au lecteur !), pas mal de fantastique. Ce dessin est très inégal, car réalisé par plusieurs équipes. Ce changement (que je n’aime pas en général) avait été moins dommageable dans le préquel, l’homogénéité étant plus grande. Ici, certains s’en tirent clairement moins bien : en particulier le dessinateur du premier épisode du second tome, que je n’ai pas du tout aimé. Pour le reste, c’est du comics actuel classique. Je ne suis pas non plus fan de la colorisation, informatique je pense – qui est là aussi inégale selon celui ou celle qui officie. Plus de réelle critique de la famille américaine. Et surtout l’univers de Lewis Carroll, très présent dans les deux précédentes séries, est ici quasiment absent, hélas. Car si les deux premières séries montraient le danger qu’il y avait à pénétrer dans le monde de Wonderland, c’est ici Wonderland qui vient poursuivre Calie Liddle (la fille d’Alice) et sa fille, dans une aventure où le fantastique domine, là aussi avec des accès de violence un peu trash (mais pas tant que ça finalement). Les deux albums se laissent lire, c’est sûr, c'est assez rythmé. Mais je n’y ai pas retrouvé l’originalité et la réussite de la série mère, hélas. Note réelle 2,5/5.

13/06/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Survivor's club
Survivor's club

Un thriller qui parle d'un sujet grave au Japon : le harcèlement scolaire. Comme c'est un pays où en règle générale on ne veut pas se mêler des problèmes des autres, et ben cela donne comme résultat que souvent les personnes victimes de harcèlement sont seules et les autres autours ne font rien pour aider, même le personnel enseignant ! Le récit mélange deux intrigues : il y a quelques années un étudiant victime de brimades a fait exploser sa classe et les survivants se réunissent. Il semblerait que l'un d'entre-eux a aidé le camarade de classe suicidaire et il faut découvrir qui. Parallèlement, une étudiante elle aussi victime de harcèlement prend sa classe en otage et menace de tout faire exploser. C'est globalement bien fait même si comme souvent avec les thrillers japonais, cela devient un peu trop gros par moment et cela détruit un peu ma suspension de l'incrédibilité. Surtout que la fin est ouverte et que toutes les questions sur l'organisation de ces attentats ne sont pas vraiment résolues. Les auteurs montrent bien comment le harcèlement scolaire peut détruire un individu et ça se laisse lire sans problème, mais je ne pense pas que c'est une lecture qui va vraiment me marquer.

13/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Trompettes de la Mort
Les Trompettes de la Mort

Cette BD s'entame comme pas mal d'autres racontant un séjour passé par un enfant chez ses grands-parents à la campagne. Dans le cas du petit Antoine, son père le laisse chez ses parents pour partir à la recherche de la mère qui a abandonné la famille. Antoine se retrouve alors dans une maison qu'il n'aime pas trop car sa grand-mère le couve un peu trop et lui interdit des choses qu'il aime, et surtout... le grand-père est ouvertement hostile, agissant en patriarche bourru et distant, prompt à la violence. Jusqu'au jour où au cours d'une sortie en forêt, Antoine se perd pour de bon au sein de la nature, au sens littéral et fantastique du terme. Les Trompettes de la Mort est un grand album épais mais qui se lit relativement vite car la narration est en grande partie muette et semi-contemplative. Ce sont de grandes cases aux couleurs contrastées. Si la maîtrise technique n'est pas toujours au top, les planches sont toutefois élégantes, claires, agréables à la lecture et nombre d'entre elles sont très esthétiques. Il n'y a que l'anatomie des animaux qui me rend parfois perplexe, qu'il s'agisse du visage légèrement cartoonesque du chevreuil ou des gueules de crocodile des chiens agressifs. Mais ça passe et globalement je trouve l'album joli. L'histoire elle aussi peut laisser un peu perplexe. La première moitié de l'album est du pur roman graphique avec ce séjour un peu malaisant d'un enfant chez ses grands-parents et le comportement agressif voire odieux du grand-père. On se demande d'où lui vient ce violent mépris pour ses descendants, comment le père a pu laisser son fils dans un tel endroit, et comment les choses vont tourner. Et puis vient le tournant fantastique du récit qui nous envoie tout à coup vers une piste complètement nouvelle, à la fois plus mystique, plus naturaliste mais aussi plus sociologique puisqu'elle nous permet d'avoir un regard extérieur sur la société humaine et ses bizarreries. Je n'ai pas totalement accroché à cette seconde partie ni à la conclusion de l'album mais j'admets son aspect inattendu et le fait qu'elle ne manque pas d'intérêt. A lire en tout cas par curiosité, pour le graphisme, et pour l'originalité de son histoire.

13/06/2023 (modifier)
Couverture de la série La Guerre des Orcs
La Guerre des Orcs

Même si l’univers développé dans ces deux albums est sombre et globalement violent, paradoxalement il n’y a pas trop de grandes scènes de batailles (certains passages s’y prêtaient pourtant) dans lesquelles les dessinateurs auraient pu s’en donner à cœur-joie. De la même façon, ces albums qui se concentrent sur les orcs ne les montrent pas forcément et uniquement comme les bourrins hyper violents et mal aimés de beaucoup de séries de fantasy (c’est une des originalités de cette série). Série qui se laisse lire plutôt agréablement. J’ai préféré quand même le premier tome au second (il est toujours plus intéressant et plus riche en potentiel de montrer l’ascension d’un chef, que son règne « normal » qui occupe le second album). Les moyens employés par Kil’Tyrson pour parvenir à ses fins et dominer les orcs tout en soumettant elfes, humains et nains sont dignes d’un expert machiavélique de la Renaissance. Concernant le dessin, mon ressenti est inverse, j’ai préféré le second tome (même si je ne suis pas fan du changement dans ce domaine en cours de série), le trait m’est apparu plus clair. Une série qui peut plaire aux amateurs du genre (on ne s’éloigne jamais beaucoup de l’univers de Tolkien).

12/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Distress
Distress

Distress raconte l'arrivée au Québec d'un jeune étudiant en journalisme pour à la fois poursuivre ses études et également chercher la trace d'un monstre local inspiré des légendes Algonquines à mi-chemin entre légende urbaine et dangereuse réalité. Faisant la rencontre d'Anoki, lui-même Algonquin et apprenti-journaliste, ils vont former un binôme aux points de vue bien différents sur cette fameuse chasse au monstre. S'agissant à la base d'un webtoon, le visuel spécifique de ce type de média est ici assez reconnaissable : dessin entre manga et animation, économies de décors pour une production plus rapide et couleurs informatiques. Toutefois, même si le sens de lecture original est prévu pour une lecture de haut en bas, cela ne se ressent pas dans la version au format papier, le travail d'adaptation ayant été bien fait. Là où le format webtoon se fait bien ressentir par contre, c'est dans le rythme de lecture et le temps que s'octroie le récit pour se mettre en place et développer son intrigue. Au bout des près de 250 pages du premier tome, le lecteur aura bien fait la connaissance des protagonistes et de leurs relations toujours plus ou moins naissante, mais il reste encore à découvrir où l'auteur veut véritablement en venir avec son histoire de monstre et comment les choses vont évoluer. Qu'en est-il concrètement au final ? On trouve avec Distress une série plutôt attachante mettant en scène de jeunes adultes entre quotidien d'étudiants, enquête sur un monstre surnaturel et romance. A noter que la romance en question est homosexuelle mais elle est toute mignonne. On s'étonnera toutefois de l'énorme coïncidence qui a amené le héros à tomber comme par hasard dès sa première rencontre non seulement sur la pièce principale de sa chasse au monstre mais aussi bien évidemment sur un beau ténébreux également attiré par les hommes : le hasard fait un peu trop bien les choses. Le héros est d'ailleurs également handicapé, ayant perdu une jambe, ce qui inscrit donc à la fois le handicap et l'homosexualité dans les thèmes de cette série qui heureusement insiste peu sur ces sujets et ne peut donc pas être qualifiée de woke. Tout passe naturellement et les rougissements des héros sont charmants A voir ce que donnera la suite, en espérant toutefois que l'intrigue ne s'étire pas trop en longueur comme peuvent le faire hélas pas mal de webtoon.

12/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série The Commonbread
The Commonbread

The Commonbread est un manga post-apocalyptique qui rappelle par certains aspects Blame !. On y retrouve de similaires structures architecturales gigantesques à l'abandon dans lesquels des humains errent comme des rats en quête de nourriture, un sens similaire de l'exploration et de la survie, et une même part de mystère sur l'origine de ces lieux et des dangers qui y rôdent... notamment lors d'une surprenante apparition de la Lune dans le ciel local... Même le graphisme est parfois ressemblant, notamment dans le trait un peu évaporé de ses décors et dans les scènes d'action quand les mouvements deviennent un peu floues. Pour autant, l'ambiance n'est pas aussi sombre et désespérée que dans l'œuvre de Tsutomou Nihei. L'héroïne, Haruka, est très humaine malgré une étrange insouciance. Et son objectif est très terre à terre, voire dérisoire, puisqu'il s'agit de découvrir et de goûter de nouvelles nourritures autres que le fameux Commonbread qui joue ici le rôle central de seule nourriture destinée aux humains mais aussi étrangement de projectile ou encore d'explosif. Une part du mystère de l'intrigue tient notamment dans la nature de ce fameux aliment universel, de quoi il est composé et pourquoi la religion locale interdit-elle aux hommes de manger autre chose. Pour ce qui est du récit, il se lit plutôt bien mais peine encore à sortir du lot quand on a déjà lu plusieurs récits post-apocalyptiques. On est surtout curieux de lever le voile de mystère. Et on appréciera aussi les discussions attachantes entre l'héroïne et la petite IA portable qu'elle a récupérée qui apporte avec elle le point de vue des hommes de notre époque, mille ans avec l'histoire de ce manga.

12/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Dantès
Dantès

J'ai un sentiment mitigé après la lecture de cette série. Dans l'ensemble, je lui ai reconnu de nombreuses qualités qui rendent la lecture attractive et fluide. Je ne suis pas un fan des récits aux ambiances boursières. Souvent les auteurs nous noient sous un pseudo jargon technique et le brassage de sommes fabuleuses. Cela ne me fait pas rêver au contraire. Ici Boisserie et Guillaume ont trouvé le juste équilibre entre les réunions de CA ou de bureaux et les scènes d'actions. Le scénario initial est assez prometteur comme une annonce de l'affaire Kerviel avant l'heure. L'utilisation de la vengeance est ultra classique mais toujours aussi efficace. J'ai bien aimé la personnalité d'Alexandre/Christopher assez nuancée jusque là mais ensuite on retombe dans un récit de chevalier blanc de plus en plus politiquement correct. L'épisode de l'élection est un peu excessif. J'ai trouvé plus intéressant les épisodes africains qui s'appuient sur une véritable affaire que j'avais lue dans Cargaison Mortelle à Abidjan. C'est traité malheureusement de façon un peu réductrice et superficielle avec une fin un peu guimauve. Le retour du père est une ficelle scénaristique qui ne m'a pas trop convaincu. Cela reste un scénario bien travaillé, divertissant même si le héros rentre de plus en plus dans un moule physique et psy très utilisé depuis Largo. Le graphisme réaliste de Juszezak correspond très bien à l'ambiance du récit. Les personnages manquent un peu de diversité physique mais ils restent bien crédibles. Les détails sont soignés dans les vues extérieurs spécialement à Paris. Les femmes sont jolies et apportent une touche d'érotisme soft plaisant. Une lecture divertissante agréable mais que j'ai trouvé un peu convenue par endroit.

12/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Réparation
La Réparation

La Réparation raconte en narration muette et images noir et blanc les souvenirs d'une jeunesse difficile, celle de l'autrice enfant quand elle vivait avec sa mère qui subissait des violences, sombrait dans l'alcool et répercutait ces violences sur sa propre fille. L'essentiel est dans le graphisme. C'est un dessin de type carte à gratter, entre réalisme et figuratif, qui n'est pas sans rappeler le style de Thomas Ott. Quoiqu'un peu figé, il est beau et techniquement maîtrisé. L'autrice joue sur la narration graphique, plongeant dans son propre regard au sens littéral pour revoir des images de son passé. L'histoire est dure, c'est celle d'une petite fille arrachée à sa grand-mère qu'elle aimait pour vivre avec une mère visiblement bien plus distante, dans un climat de violences familiales. C'est l'appel à l'aide de cet enfant qui aimerait trouver de l'aide et du réconfort. Le thème est fort, le dessin est beau, mais hélas l'album se lit trop vite. Cela ressemble à un simple chapitre d'introduction et ça s'arrête là, sans plus de développement. L'intrigue tient plus d'une histoire courte que d'un album complet. J'en ressors donc un peu perplexe, n'ayant pas eu suffisamment le temps de m'en imprégner pour l'apprécier pleinement.

11/06/2023 (modifier)