2.5
Je rejoins l'avis de Cacal69 sur ce one-shot qui m'a un peu déçu.
C'est donc un récit qui se passe durant la ruée vers l'or dans le grand nord canadien. Cela rappelle un peu le travail de Jack London et d'ailleurs vu qu'il y a une citation de lui en quatrième de couverture et que les premières pages ont beaucoup de textes narratifs résumant la vie de l'héroïne, j'ai cru au début que c'était une adaptation d'une de ses nouvelles !
Le récit se laisse lire et il y a de bonnes scènes. Le problème est qu'au final il y a pas trop de surprise (surtout sur l'évolution psychologique de l'héroïne) et que c'est convenu comme récit. De plus, le comportement de l'héroïne et de son mari est trop caricatural durant une bonne partie du récit pour que cela soit crédible.
Il reste le dessin qui est certes magnifique, mais cela ne suffit pas pour rendre une bande dessinée intéressante et passionnante. Je l'ai lue une fois, je le regrette pas vraiment parce qu'au moins j'ai passé du temps sans m'ennuyer, mais rien ne me donne envie de relire l'album un jour.
Une adaptation moderne d'un conte qui est un classique en Amérique latine.
Même si je ne connaissais pas ce conte, j'étais tout de même en terrain connu parce que le conte reprend le schéma classique du héros qui pour vaincre le méchant de l'histoire, se fait aider par la fille de ce dernier. L'originalité de l'adaptation est que c'est la fille qui est mise au premier plan. En effet, si je me fie au dossier de l'album, l'histoire commence avec le prince qui rencontre au cours de son aventure la jeune fille alors qu'ici tout est centré sur elle.
Le récit est pas mal même si le déroulement de l'intrigue est au final un peu convenu pour un adulte qui a déjà lu plusieurs contes dans sa vie, cela je pense s'adresse aux enfants, notamment aux jeunes filles en quête d'héroïnes fortes. J'ai bien aimé comment la scénariste traite de thèmes féministes sans tomber dans un manichéen facile. Ainsi, la mère et les sœurs de l'héroïne sont aussi méchantes que le patriarche de la famille et le prince est un peu trop sûr de lui ,mais n'a aucun problème à reconnaitre les talents de la jeune fille.
Le dessin est plein d'énergie, dynamique et agréable à l'œil. Un conte divertissant pour les enfants et les adultes qui ont gardé leur cœur d'enfant.
Je viens de terminer la lecture de l'intégrale en noir et blanc de 2009. Et j'en ressors plutôt satisfait.
Stephano Raffaele nous propose notre monde dans une version post-apocalyptique où les zombies ont encore une conscience et où un couple de ces morts-vivants va vivre une histoire d'amour. Un pitch de départ plutôt intéressant puisqu'il casse les codes du genre. La première moitié du récit est bien construite et accrocheuse mais la seconde s'enlise un peu et glisse doucement vers une fin prévisible. Outre l'histoire d'amour, la transsexualité a une place importante dans ce récit où les zombies se battent pour survivre.
Des personnages bien campés mais un poil stéréotypés, qui cependant restent attachants.
Je connaissais déjà le travail de Stephano Raffaele et autant je n'avais pas été convaincu par son Pandemonium, autant je suis agréablement surpris par le rendu de son noir et blanc crasseux et expressif dans un style très comics. L'ambiance sombre qui se dégage de cette romance singulière doit beaucoup au dessin.
Pour découvrir les zombies sous un nouvel angle.
J’ai lu les deux premiers diptyques, dans une intégrale au petit format, et je suis sorti globalement satisfait de ma lecture.
Le dessin d’Isabelle Dethan est vraiment bon pour les décors, très bien restitués, avec une colorisation, à l’aquarelle visiblement, plutôt chouette. Les personnages sont un peu moins réussis, c’est plus irrégulier – surtout dans le premier tome, ça s’améliore par la suite. L’ensemble est en tout cas très fluide et agréable.
Les histoires sont elles aussi agréables à suivre. L’Égypte ancienne (les intrigues se déroulent durant le règne de Ramsès II) est bien reconstituée, avec un louable effort pour employer des termes d’époque (du coup de très nombreux astérisques renvoient vers un lexique en fin d’albums).
La bonne surprise vient du fait que ce sont des sortes d’enquêtes policières – dans lesquelles la politique s’en mêle, menées par deux personnages : un prince de sang et son assistante (dont il est amoureux et qui, pour le moment, lui résiste). Ces enquêtes sont rondement menées, mais manquent d’aspérités. C’est souvent l’arrière-plan qui dynamise l’intrigue et l’on prend presque plus de plaisir à visiter cette Égypte fictive qu’à tenter de trouver les clés des énigmes.
De bons petits polars antiques en tout cas.
Une bonne série à lire, qui détend, qui n’est pas prise de tête. Je ne vais pas répéter tout ce qui a été dit jusqu’à présent.
Il est clair que Dufaux sait faire des scénarios, ça se lit tout seul. Le dessin de Jamar est efficace, c’est une bonne série d’aventure historique comme on les faisait si bien dans les années 1980-1990 (je l’aurais très bien vu dans la collection Vécu de chez Glénat).
Car c’est bien ça le petit soucis avec cette série… finalement c’est la toile de fond qui m’a le plus intéressé, l’ambiance de la Commune de Paris. L’histoire avec les personnages principaux ne m’ayant pas vraiment captivé, je me suis surpris plusieurs fois à confondre les protagonistes, et à revenir plusieurs pages en arrière pour m’assurer que je ne me trompe pas. La touche de surnaturel ne sert pas à grand chose… elle ne serait pas là qu’on ne le remarquerait pas.
C’est loin d’être une grande œuvre, ça ce laisse lire, surtout pour l’ambiance communarde et pour les dessins.
Cet album est un hommage multiple : hommage à la culture nipponne et aux peintres de l'ère Edo dont la majorité des planches reprennent le style visuel, hommage au folklore japonais et à ses nombreuses divinités et créatures fantastiques, hommage au shamisen en tant qu'instrument et sa musique typiquement japonaise, et enfin hommage aux goze, ces musiciennes aveugles itinérantes parcourant le Japon pour divertir la population avec pour instrument justement ce fameux shamisen la plupart du temps.
Etant amateur de culture japonaise, de l'ère Edo et des grands artistes de l'époque, il était facile pour moi de m'absorber dans ce récit. J'apprécie son graphisme qui imite partiellement leurs styles, et j'aime aussi cette plongée dans le folklore nippon avec la rencontre successive par l'héroïne de différentes divinités, kami et yokai. Il y a quelques belles idées et des moments poétiques. D'autres sont un peu moins marquants voire un peu plus ennuyeux. Et surtout j'ai trouvé la conclusion du récit assez vaine, j'espérais que l'intrigue se développe davantage. On reste dans le simple hommage et non pas dans une œuvre forte de ses propres idées.
En outre, après lecture, je me suis renseigné davantage sur ces fameuses goze et sur la musique au shamisen, et... autant je note que c'est une musique difficile d'accès pour qui n'en est pas déjà imprégné depuis longtemps... autant j'ai peur que ce soit mal barré pour moi : je n'ai vraiment pas accroché à cette musique. Ceci dit, cela n'a rien à voir avec la BD elle-même qui, pour sa part, se lit agréablement mais ne me laissera pas un souvenir impérissable.
La lecture n’est pas vraiment désagréable, mais je suis sorti un peu déçu de cet album.
Le dessin est lisible, mais je l’ai trouvé manquant de nuances, avec une colorisation qui accentue cet état de fait, les visages en particulier étant trop lisses.
L’intrigue joue bien sur certaines ambiguïtés, sur une tension constamment maintenue. Mais certains aspects de l’intrigue m’ont échappé durant la lecture – et je ne les ai compris qu’en lisant – a posteriori – la quatrième de couverture, qui du coup a éclairé ces passages obscurs.
Une histoire qui vaut presque davantage pour l’ambiance développée que pour l’intrigue elle-même, finalement un peu « légère ».
Anne... La Maison aux pignons verts, un classique de la littérature Nord-Américaine que j'ignorais totalement. L'histoire se déroule dans les années 1870 à l'Est du Canada dans un décor très Amérique puritaine. Une soeur et un frère relativement âgés, célibataires et vivant ensemble sur leur petit domaine familial, décide d'adopter un enfant pour les aider dans leur quotidien. Mais alors qu'il s'attendait à recevoir un garçon de l'orphelinat, c'est une jeune fille qui leur est livrée par le train. Celle-ci se révèle très expansive, imaginative et l'esprit empli d'idées romantiques. Elle va apporter un contraste nouveau à la petite vie de la région, se faire des amis comme des ennemis, et finalement exceller dans ses études.
On est dans le cadre d'un roman pour jeunes lectrices, dans une ambiance rappelant celle des Les Quatre Filles du docteur March ou encore de Candy Candy. L'intrigue joue avant tout sur l'attachement qu'on doit ressentir envers cette jeune héroïne pleine de rêves et d'imagination. L'ennui toutefois, c'est que je l'ai trouvée relativement agaçante. Certes je loue son imaginaire et son esprit original, mais elle fait preuve de trop de bavardage, de romantisme stéréotypé et de vanité pour que je le trouve vraiment attachante. Heureusement, elle s'assagit avec les années, mais au départ, je dois dire que j'aurais eu du mal à l'accepter aussi bien que la famille qui va l'accueillir alors que justement l'autrice et son adaptation semblent vouloir insister sur le fait qu'elle est tellement mignonne qu'on ne peut pas lui résister.
Si l'on passe outre ce côté légèrement pénible de l'héroïne, son histoire se révèle toutefois assez intéressante et on est rapidement pris par l'envie de voir comment elle va évoluer et ce qu'elle va devenir en grandissant. Le graphisme est en outre de belle qualité, certes très formaté et propre sur lui mais bien réalisé et offrant une narration sans défaut. C'est donc une adaptation qui se lit bien et qui m'a permis de découvrir un classique que je ne connaissais pas.
Martha Jane Cannary est un personnage mythique du Far West, et plusieurs séries se sont déjà penchées sur cette femme à la vie trouble et à la forte personnalité.
Cette nouvelle série s'adresse essentiellement à un jeune lectorat (je dirais très jeunes adolescents), et c'est en ayant cette cible en tête que je l'évalue (car je n'y ai pas forcément trouvé mon compte).
En fait, à part quelques courtes apparitions d'une jeune indienne et le passage d'une colonne de la cavalerie, l'aspect proprement western est presque absent, de même que l'aventure n'est pas très présente ici. En fait, nous suivons dans ce tome introductif une jeune fille de 11 ans, Jane donc, qui a la charge de ses 4 frères et soeurs en l'absence de leur père à la ferme familiale.
Jane est débrouillarde, mais doit tout faire, assurer pour 5. Cet aspect plaira sans doute au lectorat visé. A voir comment Adeline Avril développera son personnage (et si elle le fera jusqu'à sa maturité, ou si elle ne traitera que son enfance). En fin d'album, un petit texte rappelle aux lecteurs, que Calamity Jane a bien existé, en relatant quelques traits de caractères et quelques aventures vécues.
L'adulte que je suis a trouvé l'ensemble trop gentil, loin du western, et je n'ai pas accroché au dessin et à la colorisation informatiques. Mais c'est affaire de goût, et je ne suis pas le public visé.
********************
MAJ après lecture du tome 2:
Ce deuxième album confirme et amplifie les traits du premier. A savoir une série clairement destinée à un jeune lectorat (idem pour le petit dossier présentant le "saloon" en fin d'album), qui y trouvera une héroïne espiègle et très dynamique, courageuse, têtue, toujours mature et devant "tenir la maison" (même si elle est "obligée", avec quelques uns de ses frères et soeurs, d'aller de temps en temps à l'école du village), son père se saoulant au saloon.
Le saloon justement (avec une montée de tension en milieu d'album), quelques apparitions de la copine indienne (et de son frère, qui ne laisse pas Martha Jane indifférente), l'univers proprement western est un peu plus marqué que dans le tome précédent, tout en restant encore à la marge je trouve. Mais le personnage de Jane est attachant, et plaira encore une fois ici à ses jeunes lecteurs. Quant aux plus âgés comme moi, ça reste un peu gentillet. Mais je ne suis pas le coeur de cible.
Note réelle 2,5/5.
L'idée de départ est très intéressante : proposer une variante du film d'animation "Vice-Versa" (qui pourrait bien être le meilleur Pixar) avec une figuration des différentes humeurs d'une même personne, astucieusement lisible via la couleur changeante des cheveux de l'héroïne. Bref une sympathique métaphore de l'adolescence. Oui, la comparaison avec l'horrifique-psychiatrique film "Split" est moins appropriée, quand bien même cette BD verse dans la grande aventure et les luttes intestines entre les 6 traits de personnalité.
C'est là que le bât blesse : cette BD glisse trop dans l'aventure tendance S-F/Fantasy, plutôt que de se recentrer sur la tranche de vie déjà chargée du fait du thème de l'adoption convié. Comme si Kid Toussaint craignait de trop vite épuiser son sujet ou de manquer de rythme, d'action, d'événements forts.
Côté illustrations, la BD adopte les rondeurs mangas et les couleurs saturées, marques de fabrique de la palette graphique très en vogue actuellement et à même de plaire au public ciblé (10-16 ans, plutôt féminin), dans un format légèrement rapetissé.
Même si la réalisation est moins emballante que l'idée initiale, l'ensemble se tient honorablement et devrait satisfaire les (pré-)adolescentes.
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Mortel Imprévu
2.5 Je rejoins l'avis de Cacal69 sur ce one-shot qui m'a un peu déçu. C'est donc un récit qui se passe durant la ruée vers l'or dans le grand nord canadien. Cela rappelle un peu le travail de Jack London et d'ailleurs vu qu'il y a une citation de lui en quatrième de couverture et que les premières pages ont beaucoup de textes narratifs résumant la vie de l'héroïne, j'ai cru au début que c'était une adaptation d'une de ses nouvelles ! Le récit se laisse lire et il y a de bonnes scènes. Le problème est qu'au final il y a pas trop de surprise (surtout sur l'évolution psychologique de l'héroïne) et que c'est convenu comme récit. De plus, le comportement de l'héroïne et de son mari est trop caricatural durant une bonne partie du récit pour que cela soit crédible. Il reste le dessin qui est certes magnifique, mais cela ne suffit pas pour rendre une bande dessinée intéressante et passionnante. Je l'ai lue une fois, je le regrette pas vraiment parce qu'au moins j'ai passé du temps sans m'ennuyer, mais rien ne me donne envie de relire l'album un jour.
Blancaflor - La Princesse aux pouvoirs secrets
Une adaptation moderne d'un conte qui est un classique en Amérique latine. Même si je ne connaissais pas ce conte, j'étais tout de même en terrain connu parce que le conte reprend le schéma classique du héros qui pour vaincre le méchant de l'histoire, se fait aider par la fille de ce dernier. L'originalité de l'adaptation est que c'est la fille qui est mise au premier plan. En effet, si je me fie au dossier de l'album, l'histoire commence avec le prince qui rencontre au cours de son aventure la jeune fille alors qu'ici tout est centré sur elle. Le récit est pas mal même si le déroulement de l'intrigue est au final un peu convenu pour un adulte qui a déjà lu plusieurs contes dans sa vie, cela je pense s'adresse aux enfants, notamment aux jeunes filles en quête d'héroïnes fortes. J'ai bien aimé comment la scénariste traite de thèmes féministes sans tomber dans un manichéen facile. Ainsi, la mère et les sœurs de l'héroïne sont aussi méchantes que le patriarche de la famille et le prince est un peu trop sûr de lui ,mais n'a aucun problème à reconnaitre les talents de la jeune fille. Le dessin est plein d'énergie, dynamique et agréable à l'œil. Un conte divertissant pour les enfants et les adultes qui ont gardé leur cœur d'enfant.
Loving Dead (Fragile)
Je viens de terminer la lecture de l'intégrale en noir et blanc de 2009. Et j'en ressors plutôt satisfait. Stephano Raffaele nous propose notre monde dans une version post-apocalyptique où les zombies ont encore une conscience et où un couple de ces morts-vivants va vivre une histoire d'amour. Un pitch de départ plutôt intéressant puisqu'il casse les codes du genre. La première moitié du récit est bien construite et accrocheuse mais la seconde s'enlise un peu et glisse doucement vers une fin prévisible. Outre l'histoire d'amour, la transsexualité a une place importante dans ce récit où les zombies se battent pour survivre. Des personnages bien campés mais un poil stéréotypés, qui cependant restent attachants. Je connaissais déjà le travail de Stephano Raffaele et autant je n'avais pas été convaincu par son Pandemonium, autant je suis agréablement surpris par le rendu de son noir et blanc crasseux et expressif dans un style très comics. L'ambiance sombre qui se dégage de cette romance singulière doit beaucoup au dessin. Pour découvrir les zombies sous un nouvel angle.
Sur les Terres d'Horus
J’ai lu les deux premiers diptyques, dans une intégrale au petit format, et je suis sorti globalement satisfait de ma lecture. Le dessin d’Isabelle Dethan est vraiment bon pour les décors, très bien restitués, avec une colorisation, à l’aquarelle visiblement, plutôt chouette. Les personnages sont un peu moins réussis, c’est plus irrégulier – surtout dans le premier tome, ça s’améliore par la suite. L’ensemble est en tout cas très fluide et agréable. Les histoires sont elles aussi agréables à suivre. L’Égypte ancienne (les intrigues se déroulent durant le règne de Ramsès II) est bien reconstituée, avec un louable effort pour employer des termes d’époque (du coup de très nombreux astérisques renvoient vers un lexique en fin d’albums). La bonne surprise vient du fait que ce sont des sortes d’enquêtes policières – dans lesquelles la politique s’en mêle, menées par deux personnages : un prince de sang et son assistante (dont il est amoureux et qui, pour le moment, lui résiste). Ces enquêtes sont rondement menées, mais manquent d’aspérités. C’est souvent l’arrière-plan qui dynamise l’intrigue et l’on prend presque plus de plaisir à visiter cette Égypte fictive qu’à tenter de trouver les clés des énigmes. De bons petits polars antiques en tout cas.
Voleurs d'Empires
Une bonne série à lire, qui détend, qui n’est pas prise de tête. Je ne vais pas répéter tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Il est clair que Dufaux sait faire des scénarios, ça se lit tout seul. Le dessin de Jamar est efficace, c’est une bonne série d’aventure historique comme on les faisait si bien dans les années 1980-1990 (je l’aurais très bien vu dans la collection Vécu de chez Glénat). Car c’est bien ça le petit soucis avec cette série… finalement c’est la toile de fond qui m’a le plus intéressé, l’ambiance de la Commune de Paris. L’histoire avec les personnages principaux ne m’ayant pas vraiment captivé, je me suis surpris plusieurs fois à confondre les protagonistes, et à revenir plusieurs pages en arrière pour m’assurer que je ne me trompe pas. La touche de surnaturel ne sert pas à grand chose… elle ne serait pas là qu’on ne le remarquerait pas. C’est loin d’être une grande œuvre, ça ce laisse lire, surtout pour l’ambiance communarde et pour les dessins.
Shamisen
Cet album est un hommage multiple : hommage à la culture nipponne et aux peintres de l'ère Edo dont la majorité des planches reprennent le style visuel, hommage au folklore japonais et à ses nombreuses divinités et créatures fantastiques, hommage au shamisen en tant qu'instrument et sa musique typiquement japonaise, et enfin hommage aux goze, ces musiciennes aveugles itinérantes parcourant le Japon pour divertir la population avec pour instrument justement ce fameux shamisen la plupart du temps. Etant amateur de culture japonaise, de l'ère Edo et des grands artistes de l'époque, il était facile pour moi de m'absorber dans ce récit. J'apprécie son graphisme qui imite partiellement leurs styles, et j'aime aussi cette plongée dans le folklore nippon avec la rencontre successive par l'héroïne de différentes divinités, kami et yokai. Il y a quelques belles idées et des moments poétiques. D'autres sont un peu moins marquants voire un peu plus ennuyeux. Et surtout j'ai trouvé la conclusion du récit assez vaine, j'espérais que l'intrigue se développe davantage. On reste dans le simple hommage et non pas dans une œuvre forte de ses propres idées. En outre, après lecture, je me suis renseigné davantage sur ces fameuses goze et sur la musique au shamisen, et... autant je note que c'est une musique difficile d'accès pour qui n'en est pas déjà imprégné depuis longtemps... autant j'ai peur que ce soit mal barré pour moi : je n'ai vraiment pas accroché à cette musique. Ceci dit, cela n'a rien à voir avec la BD elle-même qui, pour sa part, se lit agréablement mais ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Insane
La lecture n’est pas vraiment désagréable, mais je suis sorti un peu déçu de cet album. Le dessin est lisible, mais je l’ai trouvé manquant de nuances, avec une colorisation qui accentue cet état de fait, les visages en particulier étant trop lisses. L’intrigue joue bien sur certaines ambiguïtés, sur une tension constamment maintenue. Mais certains aspects de l’intrigue m’ont échappé durant la lecture – et je ne les ai compris qu’en lisant – a posteriori – la quatrième de couverture, qui du coup a éclairé ces passages obscurs. Une histoire qui vaut presque davantage pour l’ambiance développée que pour l’intrigue elle-même, finalement un peu « légère ».
Anne... La Maison aux pignons verts
Anne... La Maison aux pignons verts, un classique de la littérature Nord-Américaine que j'ignorais totalement. L'histoire se déroule dans les années 1870 à l'Est du Canada dans un décor très Amérique puritaine. Une soeur et un frère relativement âgés, célibataires et vivant ensemble sur leur petit domaine familial, décide d'adopter un enfant pour les aider dans leur quotidien. Mais alors qu'il s'attendait à recevoir un garçon de l'orphelinat, c'est une jeune fille qui leur est livrée par le train. Celle-ci se révèle très expansive, imaginative et l'esprit empli d'idées romantiques. Elle va apporter un contraste nouveau à la petite vie de la région, se faire des amis comme des ennemis, et finalement exceller dans ses études. On est dans le cadre d'un roman pour jeunes lectrices, dans une ambiance rappelant celle des Les Quatre Filles du docteur March ou encore de Candy Candy. L'intrigue joue avant tout sur l'attachement qu'on doit ressentir envers cette jeune héroïne pleine de rêves et d'imagination. L'ennui toutefois, c'est que je l'ai trouvée relativement agaçante. Certes je loue son imaginaire et son esprit original, mais elle fait preuve de trop de bavardage, de romantisme stéréotypé et de vanité pour que je le trouve vraiment attachante. Heureusement, elle s'assagit avec les années, mais au départ, je dois dire que j'aurais eu du mal à l'accepter aussi bien que la famille qui va l'accueillir alors que justement l'autrice et son adaptation semblent vouloir insister sur le fait qu'elle est tellement mignonne qu'on ne peut pas lui résister. Si l'on passe outre ce côté légèrement pénible de l'héroïne, son histoire se révèle toutefois assez intéressante et on est rapidement pris par l'envie de voir comment elle va évoluer et ce qu'elle va devenir en grandissant. Le graphisme est en outre de belle qualité, certes très formaté et propre sur lui mais bien réalisé et offrant une narration sans défaut. C'est donc une adaptation qui se lit bien et qui m'a permis de découvrir un classique que je ne connaissais pas.
Calamity Jane (Avril)
Martha Jane Cannary est un personnage mythique du Far West, et plusieurs séries se sont déjà penchées sur cette femme à la vie trouble et à la forte personnalité. Cette nouvelle série s'adresse essentiellement à un jeune lectorat (je dirais très jeunes adolescents), et c'est en ayant cette cible en tête que je l'évalue (car je n'y ai pas forcément trouvé mon compte). En fait, à part quelques courtes apparitions d'une jeune indienne et le passage d'une colonne de la cavalerie, l'aspect proprement western est presque absent, de même que l'aventure n'est pas très présente ici. En fait, nous suivons dans ce tome introductif une jeune fille de 11 ans, Jane donc, qui a la charge de ses 4 frères et soeurs en l'absence de leur père à la ferme familiale. Jane est débrouillarde, mais doit tout faire, assurer pour 5. Cet aspect plaira sans doute au lectorat visé. A voir comment Adeline Avril développera son personnage (et si elle le fera jusqu'à sa maturité, ou si elle ne traitera que son enfance). En fin d'album, un petit texte rappelle aux lecteurs, que Calamity Jane a bien existé, en relatant quelques traits de caractères et quelques aventures vécues. L'adulte que je suis a trouvé l'ensemble trop gentil, loin du western, et je n'ai pas accroché au dessin et à la colorisation informatiques. Mais c'est affaire de goût, et je ne suis pas le public visé. ******************** MAJ après lecture du tome 2: Ce deuxième album confirme et amplifie les traits du premier. A savoir une série clairement destinée à un jeune lectorat (idem pour le petit dossier présentant le "saloon" en fin d'album), qui y trouvera une héroïne espiègle et très dynamique, courageuse, têtue, toujours mature et devant "tenir la maison" (même si elle est "obligée", avec quelques uns de ses frères et soeurs, d'aller de temps en temps à l'école du village), son père se saoulant au saloon. Le saloon justement (avec une montée de tension en milieu d'album), quelques apparitions de la copine indienne (et de son frère, qui ne laisse pas Martha Jane indifférente), l'univers proprement western est un peu plus marqué que dans le tome précédent, tout en restant encore à la marge je trouve. Mais le personnage de Jane est attachant, et plaira encore une fois ici à ses jeunes lecteurs. Quant aux plus âgés comme moi, ça reste un peu gentillet. Mais je ne suis pas le coeur de cible. Note réelle 2,5/5.
Elles (Le Lombard)
L'idée de départ est très intéressante : proposer une variante du film d'animation "Vice-Versa" (qui pourrait bien être le meilleur Pixar) avec une figuration des différentes humeurs d'une même personne, astucieusement lisible via la couleur changeante des cheveux de l'héroïne. Bref une sympathique métaphore de l'adolescence. Oui, la comparaison avec l'horrifique-psychiatrique film "Split" est moins appropriée, quand bien même cette BD verse dans la grande aventure et les luttes intestines entre les 6 traits de personnalité. C'est là que le bât blesse : cette BD glisse trop dans l'aventure tendance S-F/Fantasy, plutôt que de se recentrer sur la tranche de vie déjà chargée du fait du thème de l'adoption convié. Comme si Kid Toussaint craignait de trop vite épuiser son sujet ou de manquer de rythme, d'action, d'événements forts. Côté illustrations, la BD adopte les rondeurs mangas et les couleurs saturées, marques de fabrique de la palette graphique très en vogue actuellement et à même de plaire au public ciblé (10-16 ans, plutôt féminin), dans un format légèrement rapetissé. Même si la réalisation est moins emballante que l'idée initiale, l'ensemble se tient honorablement et devrait satisfaire les (pré-)adolescentes.