Les Humanoïdes Associés publient en même temps deux BD muettes qui, très différentes l’une de l’autre, se révèlent toutes deux intrigantes et originales. Même si j’ai clairement été davantage touché par Cometa, j’ai quand même plutôt apprécié cet album.
J’ai toutefois été dérouté par la construction des planches, qui m’a parfois un peu gêné, ne sachant pas toujours comment lire ces multiples petites cases. Mais globalement ça passe, et je dirais même que ça donne un certain charme à l’ensemble.
L’histoire est à la fois simple et déroutante. J’ai en particulier bien aimé la fin, qui donne à l’intrigue un air de cycle qui recommence, mais aussi une sorte de parenthèse enchantée, dans un univers finalement post-apocalypse. La rencontre de cette astronaute envoyée en dernier recours – suite à un tirage au sort – vers l’espace lointain, pour trouver une hypothétique solution aux malheurs de la Terre, et d'un étrange Robot géant, reste énigmatique (avec sur la fin une explosion de fleurs – aux allures de boulons – inexpliquée), cela peut être un rêve ou la réalité, peu importe : seul importe le voyage, la rencontre.
Une histoire que les lecteurs peuvent interpréter diversement je pense, mais dont la lecture est plutôt agréable.
Étrange album que celui-ci !
Visuellement d’abord, il impose des choix graphiques et une mise en page plutôt originaux. C’est très déstructuré – et, il faut le dire, parfois un peu difficile à suivre. C’est par contre très aéré (à plusieurs reprises d’importantes plages/marges laissées en blanc autour de quelques petites cases se baladant sur des pages au format assez grand).
Je ne suis pas forcément fan du dessin, mais il est lisible, et globalement le travail graphique est à saluer.
L’intrigue est, elle aussi, parfois difficile à appréhender. Oscillant entre le récit historique (on est à l’apogée de l’Italie fasciste, essentiellement entre 1933 et 1936) et un peu de fantastique SF, le récit m’a moyennement accroché. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et à l’histoire elle-même.
Reste une œuvre originale, une nouvelle fois bien « habillée » par l’éditeur Sarbacane. Je conçois que d’autres peuvent y trouver davantage leur compte.
Une lecture très, très rapide, elle m'a globalement déçu.
De la dark fantasy avec un relent de mythologie grecque puisqu'il va être question des enfers et du fleuve Styx.
Un récit qui a du mal à décoller, on en apprend pas beaucoup plus que le résumé ci-dessus. Héloïse et Hector, les seuls personnages (peu attachants au demeurant), se trouvent dans l'outremonde, un endroit sombre et lugubre où le danger peut surgir à chaque instant. Et il surgira. On va suivre leur errance jusqu'au fleuve Styx. Un récit qui manque de maîtrise, on ne sait pas grand chose sur les tenants et les aboutissants. Il y a peu de texte et celui-ci n'est pas des plus emballant.
Je reste sur ma faim, j'espère que le second acte sera plus éclairant et intéressant.
Par contre, le dessin de Snö fait le job. Il rend réaliste ce monde inquiétant où règne la désolation. J'ai apprécié la touche numérique, elle permet d'appréhender l'immensité des lieux et de jouer sur les perspectives. Le choix limité des couleurs accentue le climat oppressant des lieux.
La mise en page est dynamique.
Du très bon boulot.
Un petit 3 étoiles en attendant la suite.
2.5
Un peu déçu par ce documentaire parce que le sujet est passionnant.
On suit le photographe et journaliste Ali Arkady qui s'en va en Irak voir comment l'armée irakienne combats Daech et évidemment il y a des dérapages devant des militaires. Je pense que c'est ce qui a de plus triste ici. Je n'ai pas été surpris parce qu'on montrait. Les guerres se suivent et se ressemblent et les crimes de guerres sont toujours les mêmes, une banalité qu'il semble impossible d'arrêter.
Malheureusement, tout est gâché par un dessin qui ne donne pas du tout envie de lire l'album et que je trouve même moche. Je sais que les critères de ce qu'est un beau dessin est subjectif et change d'un lecteur à autre, mais mine de rien cela fait quand même pas mal de documentaire où j'ai l'impression que la qualité du dessin est le cadet des soucis des auteurs et ce qui est le plus important est le propos du documentaire. Tant qu'à faire, autant faire directement un livre et pas une BD si le dessin n'est pas important.
Une farce sympathique sur la nudité dans l'art même si cela m'a pris du temps pour totalement rentrer dans le récit.
En effet, je trouve que tout va un peu trop lentement pour qu'on arrive à la situation qu'on voit au début du récit à savoir que les hommes majeurs doivent se mettre à poil pour visiter le Louvre. Je n'ai trouvé le récit passionnant que lorsqu'on fait un discours sur la différence entre la nudité féminine et la nudité masculine dans l'histoire de l'art. C'est vraiment intéressant et j'aime aussi le texte à la fin qui explique la représentation en art du récit biblique Suzanne et les Vieillards et comment elle a évolué au fil des siècles.
J'avoue tout de même que j'ai eu de la difficulté à trouver la situation crédible, sans doute parce que je suis trop rationnel et peut-être à cause de différences culturelles. Genre, il n'y a personne qui va prendre en compte qu'il y a des pervers qui vont profiter de la situation pour s'exhiber et agir comme des porcs ? Bon je sais qu'on est dans un musée avec des gardes et pas dans une ruelle sombre, mais vu qu'apparemment on peut tripoter une statue en toute impunité, je ferais pas confiance à leurs compétences.
Et puis aussi il y a juste des hommes bien sûr machos qui manifestent contre le nouveau règlement. Il n'y a aucune femme que ça semble déranger. Au début du récit, on voit des enfants parmi les visiteurs. Ça dérange personne de les voir entourés d'hommes nus ? Et surtout pour les petites filles ? Franchement je m'adresse aux parents du site : vous auriez envie d'emmener vos filles dans un endroit rempli d'hommes nus ?
Bref, le propos de l'album est bon, mais je ne suis pas totalement convaincu par la manière dont il est représenté.
Comme les autres posteurs ci-dessous, c'est un album collectif sans cohérence et sans ambition. OK les auteurs n'ont qu'une page mais ça suffit largement pour Frnaquin, De Groot, Roba etc. En plus, l'univers est riche et connu de tous, pas besoin de préambules.
Bref, je suis frustré comme la plupart.
Mais j'ai quand même pris du plaisir à la lire avec mon garçon car chaque dessinateur croque le personnage différemment, parfois de manière stylisée ou de manière sophistiquée. Et il y a une belle brochette d'artistes qui savent manier leurs outils compilés ici. Et j'ai été surpris de voir les différentes facettes de Mickey, l'aventureuse évidemment mais aussi la fleur bleue pique-niquant avec Minnie (on s'attend à une chute second degré mais non, bel hommage.)
En résumé, pas à acheter mais à lire pour voir une palette de styles et découvrir quelques auteurs qu'on ne connaissais pas forcéement.
Un manga qui a un coté intéressant, mais malgré cela après avoir lu 7 tomes je n'ai pas trop envie de continuer.
Le manga met donc en vedette un avocat talentueux et un peu particulier qui prennent des cas complexes et qui fait tout pour sauver ses clients. C'est d'ailleurs ce que j'ai le plus apprécié dans cette série: comment il fait pour aider ses clients. Les meilleurs moments sont lorsqu'il explique les procédés légaux et autres truc du genre pour sortir les gens du pétrin. Durant les différentes histoires, on va aussi voir le coté sombre de la société japonaise ce qui est aussi quelque chose qui m'intéresse.
Malheureusement, c'est un peu plat au niveau du rythme. Certaines histoires sont un peu trop long (celui qui parle de la prostitution et de l'industrie de la pornographie par exemple) et par moment c'est tellement contemplatif qu'on dirait plus un roman graphique qu'une série thriller. Je ne dis pas que l'avocat devrait se mettre à combattre des méchants dans des scènes d'actions, mais j'aurais aimé ressentir un peu de tension par moment, notamment lorsqu'un personnage était dans une situation dangereuse. Il y a toujours eu un mur entre moi et cette série et je ne suis jamais totalement rentré. Je n'ai pas ressenti de l'empathie pour les victimes et le seul personnage qui a mon attention est le personnage principal.
Ce qui n'aide pas est que je ne suis pas fan de la manière dont sont dessinés les visages.
Si j’avais lu il y a longtemps maintenant plusieurs albums de la série, c’est en fait via la parodie des personnages principaux proposée par ses potes Goscinny et Uderzo dans « Astérix » que j’avais découvert Barbe Rouge et son équipage créés par Charlier.
J’ai emprunté récemment les deux premiers tomes de la réédition en intégrale (qui reprennent les 5 premiers albums publiés), pour me remettre en tête une série qui ne m’avais pas marqué plus que ça.
Charlier est un très bon scénariste, en tout cas il a produit certains des scénarios les plus solides de la grande époque Pilote. Je suis toujours embarqué par ses Blueberry.
Mais ici ressortent quand même un peu plus certains défauts – en partie inhérents à l’époque. A savoir un texte surabondant. Si on n’atteint pas l’overdose des Jacobs/Martin/Hergé de l’équipe Tintin, ça reste quand même trop verbeux, et ça passe sans doute moins avec les jeunes lecteurs d’aujourd’hui (je ne sais pas pourquoi, mais ce « défaut » me gêne moins sur « Blueberry » : sans doute le dessin magnifique de Giraud y est-il pour quelque chose).
Quant au dessin d’Hubinon justement, ça reste du réaliste très classique, assez daté, un peu rigide, mais lisible.
Une série d’aventure old school, mais qui fait mieux que résister au temps. Charlier a su donner du coffre à ses intrigues, qui sont rythmées (même si sa façon d’entretenir le suspens est parfois maladroite). J’ai juste dû passer outre quelques facilités : si Barbe Rouge est rapidement décrit comme un pirate sanguinaire et sans pitié (il ne fait pas de prisonnier – même si on ne voit quasiment jamais ses « mises à mort »), j’ai eu du mal à accepter l’adoption du jeune Eric, par un papa poule surprenant. Aussi surprenante d’ailleurs que le recrutement des professeurs de son nouvel héritier !
Pour vieux lecteurs nostalgiques. Mais pas que…
On ne sait pas ce qui nous attire en premier avec cet album : le nom des auteurs, deux valeurs sures du 9e art ? L'édition particulièrement soignée ? Le très grand format et la pagination élevée de l'album ? Un peu de tout ça inévitablement. Cette terre verte est une pièce de théâtre moyenâgeuse, satire de la soif de pouvoir et de la mégalomanie d'un roi déchu qui ne rêve que d'une chose : un nouveau trône.
Comme toujours avec Ayrolles aux commandes, c'est bien écrit. Le choix de l'époque est particulièrement propice à ses tournures de phrases si particulière. On reconnait bien sa patte ici. De plus le cadre du Groenland est tout à fait original. Et c'est aussi farfelu qu'amusant d'avoir choisi cette terre froide et hostile comme terrain de jeu à ce roi Richard. Ca fonctionne car le décalage est immense et malin. D'un coté des autochtones qui vivent en petits clans auto géré, peinards sur leur ile glacière et qui n'ont rien demandé à personne. De l'autre ce héros avide de pouvoir qui va leur apporter la chrétienté, puis la royauté, alors qu'ils n'avaient rien demander.
Il va manigancer un plan en plusieurs bandes pour devenir le monarque des lieux. La réussite du scénario réside dans ce plan déluré qui consiste à mettre au pouvoir, les uns après les autres, tous les rivaux qui pourraient lui faire de l'ombre. En ainsi les éliminer tour à tour pour qu'il ne reste que lui à la fin. Il n'hésitera à trahir personne pour arriver à ses fins.
C'est amusant, et assez malin à la fois. La satire de la monarchie et de ce système est plutôt acerbe et bien vue. Pourtant je ne partage pas l'enthousiasme de mes prédécesseurs ci-dessous. La pagination élevée permet de vraiment développer l'histoire sans être amené à faire d'ellipse. Mais tous les chapitres ne se valent pas. Certains sont assez intenses, notamment lorsque Richard finalise l'élimination de ses rivaux, ou lorsque la folie des hommes est mise en évidence. C'est encore plus vrai avec le climat géopolitique actuel. Par contre d'autres chapitres souffrent parfois de quelques longueurs. La tournure des phrases ne fait pas mouche à chaque fois et certains dialogues sont un peu fastidieux à lire (peut être par l'utilisation régulière d'un vocabulaire scandinave / nordique).
Un bel album que je n'ai pas trouvé aussi marquant que je l'aurais espéré. Mais plusieurs jours après la lecture terminée, c'est principalement les aspects positifs de l'album qui me reviennent à l'esprit. C'est assurément une bonne chose.
Une série initialement publiée sur le blog de Pacco entamée il y a presque une vingtaine d'années où il mettait tout d'abord en scène la naissance et les premières années de sa fille (partie reprise en albums dans la série Maé) puis finalement ici la vie avec elle suite au divorce d'avec sa mère et où il la récupère une semaine sur deux. C'est donc le quotidien d'un jeune père célibataire, au caractère de post-ado surfeur et un peu geek, avec sa fille de moins de dix ans, très énergique et au caractère bien prononcé.
Le dessin de Pacco m'attire toujours vers ses BD. J'aime la souplesse et l'efficacité de son trait, l'expressivité de ses personnages, ses décors simples mais tout aussi soignés, et sa mise en scène de manière générale.
Ses histoires, gags et strips, typiques de l'esprit blog BD, m'amusent aussi par l'autodérision légèrement cynique dont ils font preuve.
Il faut admettre toutefois que sa mise en scène du quotidien avec sa fille, aussi tendre et souriante soit-elle, est un peu banale. Elle se démarque par le côté légèrement immature du père, amateur de surf entre copains et d'une vie d'auteur de BD bien différente du métro boulot dodo. Et elle se démarque par le caractère légèrement autoritaire, en tout cas bien affirmé, de sa fille qui ne s'en laisse pas compter quand elle a envie de quelque chose. Mais au-delà de ça, ces saynètes sont très classiques, avec un humour assez peu relevé et peu de surprise. Le personnage du père est ici un peu trop taciturne, moyennement attachant. Et la fille a des expressions braillardes un peu trop récurrentes. Il y a également peu d'évolution car tout au long de la série on a du mal à évaluer l'âge de Maé et donc de voir si quelque chose change dans leur vie, hormis ce déménagement au pays basque dont on ne sait même pas s'il a eu lieu avant ou après le début de la série, puis l'apparition discrète à un moment donné de la nouvelle compagne de Pacco, Margaux Motin.
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Les Humanoïdes Associés publient en même temps deux BD muettes qui, très différentes l’une de l’autre, se révèlent toutes deux intrigantes et originales. Même si j’ai clairement été davantage touché par Cometa, j’ai quand même plutôt apprécié cet album. J’ai toutefois été dérouté par la construction des planches, qui m’a parfois un peu gêné, ne sachant pas toujours comment lire ces multiples petites cases. Mais globalement ça passe, et je dirais même que ça donne un certain charme à l’ensemble. L’histoire est à la fois simple et déroutante. J’ai en particulier bien aimé la fin, qui donne à l’intrigue un air de cycle qui recommence, mais aussi une sorte de parenthèse enchantée, dans un univers finalement post-apocalypse. La rencontre de cette astronaute envoyée en dernier recours – suite à un tirage au sort – vers l’espace lointain, pour trouver une hypothétique solution aux malheurs de la Terre, et d'un étrange Robot géant, reste énigmatique (avec sur la fin une explosion de fleurs – aux allures de boulons – inexpliquée), cela peut être un rêve ou la réalité, peu importe : seul importe le voyage, la rencontre. Une histoire que les lecteurs peuvent interpréter diversement je pense, mais dont la lecture est plutôt agréable.
La Forteresse volante
Étrange album que celui-ci ! Visuellement d’abord, il impose des choix graphiques et une mise en page plutôt originaux. C’est très déstructuré – et, il faut le dire, parfois un peu difficile à suivre. C’est par contre très aéré (à plusieurs reprises d’importantes plages/marges laissées en blanc autour de quelques petites cases se baladant sur des pages au format assez grand). Je ne suis pas forcément fan du dessin, mais il est lisible, et globalement le travail graphique est à saluer. L’intrigue est, elle aussi, parfois difficile à appréhender. Oscillant entre le récit historique (on est à l’apogée de l’Italie fasciste, essentiellement entre 1933 et 1936) et un peu de fantastique SF, le récit m’a moyennement accroché. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et à l’histoire elle-même. Reste une œuvre originale, une nouvelle fois bien « habillée » par l’éditeur Sarbacane. Je conçois que d’autres peuvent y trouver davantage leur compte.
Abyss
Une lecture très, très rapide, elle m'a globalement déçu. De la dark fantasy avec un relent de mythologie grecque puisqu'il va être question des enfers et du fleuve Styx. Un récit qui a du mal à décoller, on en apprend pas beaucoup plus que le résumé ci-dessus. Héloïse et Hector, les seuls personnages (peu attachants au demeurant), se trouvent dans l'outremonde, un endroit sombre et lugubre où le danger peut surgir à chaque instant. Et il surgira. On va suivre leur errance jusqu'au fleuve Styx. Un récit qui manque de maîtrise, on ne sait pas grand chose sur les tenants et les aboutissants. Il y a peu de texte et celui-ci n'est pas des plus emballant. Je reste sur ma faim, j'espère que le second acte sera plus éclairant et intéressant. Par contre, le dessin de Snö fait le job. Il rend réaliste ce monde inquiétant où règne la désolation. J'ai apprécié la touche numérique, elle permet d'appréhender l'immensité des lieux et de jouer sur les perspectives. Le choix limité des couleurs accentue le climat oppressant des lieux. La mise en page est dynamique. Du très bon boulot. Un petit 3 étoiles en attendant la suite.
L'Homme qui en a trop vu
2.5 Un peu déçu par ce documentaire parce que le sujet est passionnant. On suit le photographe et journaliste Ali Arkady qui s'en va en Irak voir comment l'armée irakienne combats Daech et évidemment il y a des dérapages devant des militaires. Je pense que c'est ce qui a de plus triste ici. Je n'ai pas été surpris parce qu'on montrait. Les guerres se suivent et se ressemblent et les crimes de guerres sont toujours les mêmes, une banalité qu'il semble impossible d'arrêter. Malheureusement, tout est gâché par un dessin qui ne donne pas du tout envie de lire l'album et que je trouve même moche. Je sais que les critères de ce qu'est un beau dessin est subjectif et change d'un lecteur à autre, mais mine de rien cela fait quand même pas mal de documentaire où j'ai l'impression que la qualité du dessin est le cadet des soucis des auteurs et ce qui est le plus important est le propos du documentaire. Tant qu'à faire, autant faire directement un livre et pas une BD si le dessin n'est pas important.
Le Grand incident
Une farce sympathique sur la nudité dans l'art même si cela m'a pris du temps pour totalement rentrer dans le récit. En effet, je trouve que tout va un peu trop lentement pour qu'on arrive à la situation qu'on voit au début du récit à savoir que les hommes majeurs doivent se mettre à poil pour visiter le Louvre. Je n'ai trouvé le récit passionnant que lorsqu'on fait un discours sur la différence entre la nudité féminine et la nudité masculine dans l'histoire de l'art. C'est vraiment intéressant et j'aime aussi le texte à la fin qui explique la représentation en art du récit biblique Suzanne et les Vieillards et comment elle a évolué au fil des siècles. J'avoue tout de même que j'ai eu de la difficulté à trouver la situation crédible, sans doute parce que je suis trop rationnel et peut-être à cause de différences culturelles. Genre, il n'y a personne qui va prendre en compte qu'il y a des pervers qui vont profiter de la situation pour s'exhiber et agir comme des porcs ? Bon je sais qu'on est dans un musée avec des gardes et pas dans une ruelle sombre, mais vu qu'apparemment on peut tripoter une statue en toute impunité, je ferais pas confiance à leurs compétences. Et puis aussi il y a juste des hommes bien sûr machos qui manifestent contre le nouveau règlement. Il n'y a aucune femme que ça semble déranger. Au début du récit, on voit des enfants parmi les visiteurs. Ça dérange personne de les voir entourés d'hommes nus ? Et surtout pour les petites filles ? Franchement je m'adresse aux parents du site : vous auriez envie d'emmener vos filles dans un endroit rempli d'hommes nus ? Bref, le propos de l'album est bon, mais je ne suis pas totalement convaincu par la manière dont il est représenté.
Mickey All Stars
Comme les autres posteurs ci-dessous, c'est un album collectif sans cohérence et sans ambition. OK les auteurs n'ont qu'une page mais ça suffit largement pour Frnaquin, De Groot, Roba etc. En plus, l'univers est riche et connu de tous, pas besoin de préambules. Bref, je suis frustré comme la plupart. Mais j'ai quand même pris du plaisir à la lire avec mon garçon car chaque dessinateur croque le personnage différemment, parfois de manière stylisée ou de manière sophistiquée. Et il y a une belle brochette d'artistes qui savent manier leurs outils compilés ici. Et j'ai été surpris de voir les différentes facettes de Mickey, l'aventureuse évidemment mais aussi la fleur bleue pique-niquant avec Minnie (on s'attend à une chute second degré mais non, bel hommage.) En résumé, pas à acheter mais à lire pour voir une palette de styles et découvrir quelques auteurs qu'on ne connaissais pas forcéement.
Kujô l'Implacable
Un manga qui a un coté intéressant, mais malgré cela après avoir lu 7 tomes je n'ai pas trop envie de continuer. Le manga met donc en vedette un avocat talentueux et un peu particulier qui prennent des cas complexes et qui fait tout pour sauver ses clients. C'est d'ailleurs ce que j'ai le plus apprécié dans cette série: comment il fait pour aider ses clients. Les meilleurs moments sont lorsqu'il explique les procédés légaux et autres truc du genre pour sortir les gens du pétrin. Durant les différentes histoires, on va aussi voir le coté sombre de la société japonaise ce qui est aussi quelque chose qui m'intéresse. Malheureusement, c'est un peu plat au niveau du rythme. Certaines histoires sont un peu trop long (celui qui parle de la prostitution et de l'industrie de la pornographie par exemple) et par moment c'est tellement contemplatif qu'on dirait plus un roman graphique qu'une série thriller. Je ne dis pas que l'avocat devrait se mettre à combattre des méchants dans des scènes d'actions, mais j'aurais aimé ressentir un peu de tension par moment, notamment lorsqu'un personnage était dans une situation dangereuse. Il y a toujours eu un mur entre moi et cette série et je ne suis jamais totalement rentré. Je n'ai pas ressenti de l'empathie pour les victimes et le seul personnage qui a mon attention est le personnage principal. Ce qui n'aide pas est que je ne suis pas fan de la manière dont sont dessinés les visages.
Barbe-Rouge
Si j’avais lu il y a longtemps maintenant plusieurs albums de la série, c’est en fait via la parodie des personnages principaux proposée par ses potes Goscinny et Uderzo dans « Astérix » que j’avais découvert Barbe Rouge et son équipage créés par Charlier. J’ai emprunté récemment les deux premiers tomes de la réédition en intégrale (qui reprennent les 5 premiers albums publiés), pour me remettre en tête une série qui ne m’avais pas marqué plus que ça. Charlier est un très bon scénariste, en tout cas il a produit certains des scénarios les plus solides de la grande époque Pilote. Je suis toujours embarqué par ses Blueberry. Mais ici ressortent quand même un peu plus certains défauts – en partie inhérents à l’époque. A savoir un texte surabondant. Si on n’atteint pas l’overdose des Jacobs/Martin/Hergé de l’équipe Tintin, ça reste quand même trop verbeux, et ça passe sans doute moins avec les jeunes lecteurs d’aujourd’hui (je ne sais pas pourquoi, mais ce « défaut » me gêne moins sur « Blueberry » : sans doute le dessin magnifique de Giraud y est-il pour quelque chose). Quant au dessin d’Hubinon justement, ça reste du réaliste très classique, assez daté, un peu rigide, mais lisible. Une série d’aventure old school, mais qui fait mieux que résister au temps. Charlier a su donner du coffre à ses intrigues, qui sont rythmées (même si sa façon d’entretenir le suspens est parfois maladroite). J’ai juste dû passer outre quelques facilités : si Barbe Rouge est rapidement décrit comme un pirate sanguinaire et sans pitié (il ne fait pas de prisonnier – même si on ne voit quasiment jamais ses « mises à mort »), j’ai eu du mal à accepter l’adoption du jeune Eric, par un papa poule surprenant. Aussi surprenante d’ailleurs que le recrutement des professeurs de son nouvel héritier ! Pour vieux lecteurs nostalgiques. Mais pas que…
La Terre verte
On ne sait pas ce qui nous attire en premier avec cet album : le nom des auteurs, deux valeurs sures du 9e art ? L'édition particulièrement soignée ? Le très grand format et la pagination élevée de l'album ? Un peu de tout ça inévitablement. Cette terre verte est une pièce de théâtre moyenâgeuse, satire de la soif de pouvoir et de la mégalomanie d'un roi déchu qui ne rêve que d'une chose : un nouveau trône. Comme toujours avec Ayrolles aux commandes, c'est bien écrit. Le choix de l'époque est particulièrement propice à ses tournures de phrases si particulière. On reconnait bien sa patte ici. De plus le cadre du Groenland est tout à fait original. Et c'est aussi farfelu qu'amusant d'avoir choisi cette terre froide et hostile comme terrain de jeu à ce roi Richard. Ca fonctionne car le décalage est immense et malin. D'un coté des autochtones qui vivent en petits clans auto géré, peinards sur leur ile glacière et qui n'ont rien demandé à personne. De l'autre ce héros avide de pouvoir qui va leur apporter la chrétienté, puis la royauté, alors qu'ils n'avaient rien demander. Il va manigancer un plan en plusieurs bandes pour devenir le monarque des lieux. La réussite du scénario réside dans ce plan déluré qui consiste à mettre au pouvoir, les uns après les autres, tous les rivaux qui pourraient lui faire de l'ombre. En ainsi les éliminer tour à tour pour qu'il ne reste que lui à la fin. Il n'hésitera à trahir personne pour arriver à ses fins. C'est amusant, et assez malin à la fois. La satire de la monarchie et de ce système est plutôt acerbe et bien vue. Pourtant je ne partage pas l'enthousiasme de mes prédécesseurs ci-dessous. La pagination élevée permet de vraiment développer l'histoire sans être amené à faire d'ellipse. Mais tous les chapitres ne se valent pas. Certains sont assez intenses, notamment lorsque Richard finalise l'élimination de ses rivaux, ou lorsque la folie des hommes est mise en évidence. C'est encore plus vrai avec le climat géopolitique actuel. Par contre d'autres chapitres souffrent parfois de quelques longueurs. La tournure des phrases ne fait pas mouche à chaque fois et certains dialogues sont un peu fastidieux à lire (peut être par l'utilisation régulière d'un vocabulaire scandinave / nordique). Un bel album que je n'ai pas trouvé aussi marquant que je l'aurais espéré. Mais plusieurs jours après la lecture terminée, c'est principalement les aspects positifs de l'album qui me reviennent à l'esprit. C'est assurément une bonne chose.
Une semaine sur deux
Une série initialement publiée sur le blog de Pacco entamée il y a presque une vingtaine d'années où il mettait tout d'abord en scène la naissance et les premières années de sa fille (partie reprise en albums dans la série Maé) puis finalement ici la vie avec elle suite au divorce d'avec sa mère et où il la récupère une semaine sur deux. C'est donc le quotidien d'un jeune père célibataire, au caractère de post-ado surfeur et un peu geek, avec sa fille de moins de dix ans, très énergique et au caractère bien prononcé. Le dessin de Pacco m'attire toujours vers ses BD. J'aime la souplesse et l'efficacité de son trait, l'expressivité de ses personnages, ses décors simples mais tout aussi soignés, et sa mise en scène de manière générale. Ses histoires, gags et strips, typiques de l'esprit blog BD, m'amusent aussi par l'autodérision légèrement cynique dont ils font preuve. Il faut admettre toutefois que sa mise en scène du quotidien avec sa fille, aussi tendre et souriante soit-elle, est un peu banale. Elle se démarque par le côté légèrement immature du père, amateur de surf entre copains et d'une vie d'auteur de BD bien différente du métro boulot dodo. Et elle se démarque par le caractère légèrement autoritaire, en tout cas bien affirmé, de sa fille qui ne s'en laisse pas compter quand elle a envie de quelque chose. Mais au-delà de ça, ces saynètes sont très classiques, avec un humour assez peu relevé et peu de surprise. Le personnage du père est ici un peu trop taciturne, moyennement attachant. Et la fille a des expressions braillardes un peu trop récurrentes. Il y a également peu d'évolution car tout au long de la série on a du mal à évaluer l'âge de Maé et donc de voir si quelque chose change dans leur vie, hormis ce déménagement au pays basque dont on ne sait même pas s'il a eu lieu avant ou après le début de la série, puis l'apparition discrète à un moment donné de la nouvelle compagne de Pacco, Margaux Motin. Bref, c'est sympa, mais sans plus.