Un album qui s'adresse avant tout aux fans de Tronchet, les autres vont voir un intérêt limité dans cet album.
La partie rédactionnelle est vraiment bien faite avec Tronchet qui raconte sa vie et balance des anecdotes savoureuses. La partie BD est un peu moins bien, en partie parce que l'auteur va jusqu'à montrer des œuvres qu'il a fait enfant ! Ça a tout de même prit une bonne vingtaine de pages avant de trouver du contenu BD intéressant, une grande partie étant des illustrations de Raymond Calbuth ou de Jean-Claude Tergal, les deux personnages cultes de l'auteur. En dehors de ça, il y a l'histoire avec un auteur qui va à Fluide Glacial avec sa maman que je trouve un peu touchante et les gags en bonus avec un patron et un ouvrier qui m'ont fait sourire et qui possèdent l'humour un peu con qu'on retrouve dans certaines séries de Tronchet.
Donc voilà un album dont une bonne partie des bds m'ont tout de même paru au mieux moyenne. Un autre truc que je n'ai pas trop aimé c'est qu’on n’a pas de dates de publications. C'est clair qu'une bonne partie du matériel est paru dans Fluide Glacial, mais on ne sait pas quand !
Un album sur les usines-couvents au début du XXe siècle, on va y découvrir l'industrie de la soie dans la Drôme provençale.
Le contexte historique est bien retranscrit, même si j'aurais aimé en savoir beaucoup plus sur cette activité qui a depuis périclité en France.
Un récit très classique avec d'un côté les patrons et de l'autre le monde ouvrier, avec en toile de fond une romance entre le fils cadet du patron qui revient de prison (pour couvrir l'aîné), et Henriette une de ces jeunes filles exploitées par la famille Bouscaret. Des personnages stéréotypés mais sympathiques.
Une bonne critique de la société de ce début de XXe siècle, malgré son côté un peu caricatural.
Une lecture instructive.
Le dessin et les couleurs sont agréables à regarder. J'ai particulièrement apprécié les décors, un peu moins les personnages.
Une scénographie très basique.
Une lecture recommandable.
C'est avec plaisir et délice que je me suis replongé dans ce classique de Lauzier plusieurs décennies après mes premières lectures dans les allées de la Fnac. Bien sûr l'ambiance des années 70/80 a évolué mais je trouve que les réflexions au scalpel de l'auteur sur la médiocrité du microcosme parisien et ceux qui aspirent à en faire partie sont toujours d'actualité. Bien sûr la lecture est parfois aride avec des scènes un peu redondantes et un texte envahissant le cadre. Mais le personnage de Jérôme en petit bourge coincé aspirant faucon pour finir comme un vrai con reste un must de l'observation drôle et acide de la bêtise humaine de notre société moderne.
La couverture résume très bien le graphisme de Lauzier. Une foule de visages aux expressions forcées qui s'agglutinent au milieu de nulle part. Pas d'extérieur, pas d'action, des couleurs vives et sans nuances ce qui nous colle à la lecture. Le monde de Lauzier reste délicieusement détestable avec ces beaufs et ces vamps qui s'amusent du naïf ridicule.
Une lecture qui développe une belle intelligence de l'observation et qui n'a pas tant vieilli.
Un récit post-apocalyptique dans un monde ravagé par une étrange maladie qui force les humains à dormir beaucoup plus que la normale, bouleversant toute l'organisation de la civilisation. Les anciennes capitales sont devenues des cités-états repliées sur elles-mêmes, protégées par des murailles. Juliette y officie comme mercenaire au service des autorités, chargée de défendre la ville contre les trolls, un groupe religieux radical opposé aux avancées scientifiques et à toute tentative de traitement. Mais lors d'une mission, elle croise un scientifique qui pourrait bien avoir trouvé un remède... et peut-être sauver sa fille.
Ce récit d'anticipation et d'action fonctionne plutôt bien. Le cadre reste classique, mais certaines idées sortent du lot, comme cette épidémie nommée Morpheus et ses conséquences sur l'humanité. L'univers est aussi peuplé de nombreux robots, bien intégrés au récit et parfois développés comme de vrais personnages. Le dessin est propre et professionnel. L'intrigue suit les codes habituels du genre : une fuite, un enfant à protéger, un scientifique porteur d'espoir, des poursuivants violents, et la menace constante que tout échoue à cause de la stupidité humaine. La fin, heureusement, évite le drame attendu, même si elle manque de relief.
Au final, une BD divertissante, bien construite, relativement bien rythmée et avec deux ou trois bonnes idées, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable.
Dans une petite chaumière vivent un père et sa fille, isolés sur une île plongée dans un hiver sans fin. Une malédiction empêche la fillette de quitter les lieux sans provoquer de violentes tempêtes. Mais quand le père, parti en mer, tarde à revenir, elle s'inquiète et part à sa recherche dans la forêt enneigée. En chemin, elle croise un loup blanc, bien moins effrayant qu'elle ne l'imaginait, et dont la présence la mènera jusqu'au coeur de l'île.
L'ensemble prend la forme d'un conte accessible à tous, avec une ambiance et des visuels légèrement inspirés du Japon. Le dessin est charmant, et le travail sur les couleurs particulièrement soigné.
Malgré cela, l'histoire donne une impression de déjà-vu. En plus de rappeler D'Ambre et de Feu, des mêmes autrices et dans le même univers, elle évoque aussi La Princesse d'Hazelwood et d'autres récits du même genre où une jeune héroïne doit s'éloigner d'un parent protecteur pour mieux se découvrir.
J'ai aussi été gêné par un certain excès de lyrisme : les dialogues, un peu trop travaillés, manquent parfois de naturel. Les échanges entre la fillette et les animaux bienveillants qui l'accompagnent sonnent faux. Il y a quelque chose dans leurs comportements qui semble forcé, comme si seuls les auteurs savaient vraiment ce qu'ils voulaient exprimer, au détriment de la spontanéité.
Je n'ai donc pas été particulièrement emballé par l'ensemble. Heureusement, la fin relève un peu le niveau : la révélation sur la véritable nature des personnages m'a paru bien trouvée.
Note : 2,5/5
Un documentaire qui présente Chamesddine Marzoug, bénévole au croissant rouge. Un pêcheur d'une cinquantaine d'années, il vit à Zarzis une ville au sud de la Tunisie, il offre de son temps et de son argent pour offrir une tombe aux migrants anonymes qui ont péri lors de la traversée de la mer méditerranée. Laurent Galandon a vécu quinze jours auprès de Chamesddine pour découvrir la réalité de son quotidien "d'ange gardien des migrants".
Je vais commencer par le titre de l'album, une phrase/expression que je ne connaissais pas et dont je ne comprenais pas la signification, jusqu'à ce qu'elle prenne tout son sens en refermant la BD. Et je ne peux qu'être en admiration devant autant d'altruisme et d'humanité.
La vie en Tunisie n'est pas facile, et la révolution du jasmin n'a pas amélioré les choses. De nombreux tunisiens ne rêvent que d'Europe, mais ils ne sont pas les seuls à vouloir immigrer, de nombreux migrants venus d'autres pays africains veulent faire de même. Laurent Galandon fait un parallèle tout en finesse avec l'Ukraine et le choix européen du "deux poids deux mesures".
Un album qui ne peut laisser insensible, il est facile de pouvoir s'identifier aux nombreux personnages au travers leurs vies personnelles, en particulier à Abdoulaye, un petit garçon échoué sur la plage, à la recherche de sa maman.
Un constat brutal et émouvant sur une triste réalité.
J'ai eu du mal à apprivoiser la partie graphique en début de lecture, un style qui ne me convient pas. Mais j'ai fini par l'adopter et la jolie mise en couleur y est pour beaucoup.
Un album qui se termine par une galerie de photos prises à Zarzis par Laurent Galandon.
Lecture recommandée.
Note réelle : 3,5.
"La misère de la France est un paradis pour nous".
J’ai le même ressenti que gruizzli après lecture de cet album (une lecture sympathique, et un travail graphique qui m’a parfois paru hésitant et en tout cas assez fluide).
C’est une histoire qui use de plusieurs thématiques, que ce soit en gros plan (le mal être d’un adolescent) et dans les plans plus éloignés (une famille problématique – avec surtout un père gros connard et lâche – les conséquences de la guerre du Vietnam et l’euphorie autour de la première mission habitée sur la lune comme arrière-plan général).
Il y a une bonne alternance entre épisodes où le mal-être domine (le héros mal dans sa peau, se cherchant, le frère rentrant mutilé du Vietnam, les relations familiales tendues, la maladie de la copine du héros, etc.) et ceux plus positifs (le héros trouvant des amis/alliés, se cultivant, exprimant son talent et cherchant à reconstituer le livre illustré d’Audubon, et le final en forme d’happy-end généralisé).
Mais, si l’histoire se laisse lire (le personnage de Doug, le héros, est bien « construit », la façon dont il se transforme et prend son destin en main est intéressante), je l’aurais sans doute davantage appréciée avec un dessin plus à mon goût. Je n’ai pas été séduit par le trait fragile, presque maladroit (très lisible quand même !).
Même si le scénario est quand même original, on retrouve quand même ici ce qui fait du Zidrou classique. A savoir une intrigue à la narration fluide et agréable, et une histoire assez sirupeuse (un chouia trop parfois, mais sans tomber dans la mièvrerie ou trop de facilités).
Disons que, malgré quelques vacheries échangées entre protagonistes, et quelques petits traits d’humour, on reste sur quelque chose de feel good, avec gros happy end et « bonheur pour tout le monde » (même pour ceux qui semblaient devoir rester sur le quai – avec un petit retournement ironique entre les deux collègues/colocataire, qui échangent leurs places entre la chambre et les toilettes !). Mais Zidrou sait faire passer tout ça et ça se laisse lire – sans pour autant me donner l’envie d’y revenir je pense.
Un petit moment de détente bien accompagné par le dessin de Salomone, que j’ai trouvé très chouette. Très bon techniquement, mais aussi et surtout joli à regarder, reconstituant très bien décor et ambiance des années 1960, dans sa version insouciante des Trente glorieuses. Et les deux copines sont plutôt sensuelles.
Une comédie romantique sympathique.
J'hésite entre 2.5 et 3. Le double thème est bien maîtrisé: montrer la réalité du métier de mangaka et y intégrer un élément un peu fantastique pour imager des "et si". Le charadesign est soigné, les sujets sont abordés sans détour et sans forcer sur la pagination, ce qui laisse présager une série qui ne s'étirera pas sur des dizaines de tomes en prenant le lecteur pour un pigeon. Pas de doute, l'auteur respecte son lecteur.
Contrairement à beaucoup de managa didactiques typiques du Japon (on en trouve sur tous les sujets: préparation aux typhons, techniques de pêche...), il y a une volonté de montrer que le personnage subit, c'est son pain quotidien mais qu'il pourra aussi abuser de sa position si l'occasion s'en présente et qu'il le souhaite. La version adulte de l'auteur est délicieusement mystérieuse: avertissement ou tentation de découragement? Il est à la fois le Jiminy Cricket et le diablotin qui murmurent à l'oreille de Pinocchio. Et il y a le développement du personnage qui semblait être un kleenex dans le premier tome et qui révèle sa personnalité dans le second.
Dommage que certains personnages soient trop caricaturaux, on devine leurs intentions à leurs tronches, un peu de nuance aurait apporté une couche de suspens. Et puis, sérieusement, ces cases de hentai sont-elles vraiment nécessaires? A cause de ces 3-4 pages, ce récit éxclut un paquet de lecteurs potentiels, de jeunes voulant en savoir plus sur le monde de l'édition et de la création. Comment pourrais-je montrer ça à mon fils de 12 ans?
Alors les Fabrice, ce sont 2 gars qui érigent la bétise en art de vivre, qui sévissent dans l'édito tordant du journal Spirou.
Les 2 auteurs ont déjà bossé ensemble, on connaît leur style basé sur la compilation de séquences comiques ou de récits courts. Ici c'est bien une histoire complète au format standard qui prend le temps d'installer les situations. Le délire des clichés mexicains à base de moustache fait mouche direct avec moi, je suis aux anges.
Pas de temps morts, les situations d'aventure et d'humour décalé s'enchaînent mais peut-être à un rythme qu'ils semblent s'imposer et du coup, on a l'impression que la crétinerie de nos 2 gugusses tournent en rond. Je me marre de la pauvre guide qui se retrouve diminuée à chaque imprévu mais on se doute de plus en plus rapidement combien de cases vont s'écouler avant qu'elle ne morfle à nouveau. Mais ça tourne un peu en rond donc c'est frustrant.
Pourtant les décors et les personnages sont variés, peut-être que le récit aurait dû être plus court pour être plus punchy.
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Carnets intimes
Un album qui s'adresse avant tout aux fans de Tronchet, les autres vont voir un intérêt limité dans cet album. La partie rédactionnelle est vraiment bien faite avec Tronchet qui raconte sa vie et balance des anecdotes savoureuses. La partie BD est un peu moins bien, en partie parce que l'auteur va jusqu'à montrer des œuvres qu'il a fait enfant ! Ça a tout de même prit une bonne vingtaine de pages avant de trouver du contenu BD intéressant, une grande partie étant des illustrations de Raymond Calbuth ou de Jean-Claude Tergal, les deux personnages cultes de l'auteur. En dehors de ça, il y a l'histoire avec un auteur qui va à Fluide Glacial avec sa maman que je trouve un peu touchante et les gags en bonus avec un patron et un ouvrier qui m'ont fait sourire et qui possèdent l'humour un peu con qu'on retrouve dans certaines séries de Tronchet. Donc voilà un album dont une bonne partie des bds m'ont tout de même paru au mieux moyenne. Un autre truc que je n'ai pas trop aimé c'est qu’on n’a pas de dates de publications. C'est clair qu'une bonne partie du matériel est paru dans Fluide Glacial, mais on ne sait pas quand !
Fileuses de soie
Un album sur les usines-couvents au début du XXe siècle, on va y découvrir l'industrie de la soie dans la Drôme provençale. Le contexte historique est bien retranscrit, même si j'aurais aimé en savoir beaucoup plus sur cette activité qui a depuis périclité en France. Un récit très classique avec d'un côté les patrons et de l'autre le monde ouvrier, avec en toile de fond une romance entre le fils cadet du patron qui revient de prison (pour couvrir l'aîné), et Henriette une de ces jeunes filles exploitées par la famille Bouscaret. Des personnages stéréotypés mais sympathiques. Une bonne critique de la société de ce début de XXe siècle, malgré son côté un peu caricatural. Une lecture instructive. Le dessin et les couleurs sont agréables à regarder. J'ai particulièrement apprécié les décors, un peu moins les personnages. Une scénographie très basique. Une lecture recommandable.
La Course du rat
C'est avec plaisir et délice que je me suis replongé dans ce classique de Lauzier plusieurs décennies après mes premières lectures dans les allées de la Fnac. Bien sûr l'ambiance des années 70/80 a évolué mais je trouve que les réflexions au scalpel de l'auteur sur la médiocrité du microcosme parisien et ceux qui aspirent à en faire partie sont toujours d'actualité. Bien sûr la lecture est parfois aride avec des scènes un peu redondantes et un texte envahissant le cadre. Mais le personnage de Jérôme en petit bourge coincé aspirant faucon pour finir comme un vrai con reste un must de l'observation drôle et acide de la bêtise humaine de notre société moderne. La couverture résume très bien le graphisme de Lauzier. Une foule de visages aux expressions forcées qui s'agglutinent au milieu de nulle part. Pas d'extérieur, pas d'action, des couleurs vives et sans nuances ce qui nous colle à la lecture. Le monde de Lauzier reste délicieusement détestable avec ces beaufs et ces vamps qui s'amusent du naïf ridicule. Une lecture qui développe une belle intelligence de l'observation et qui n'a pas tant vieilli.
Morpheus
Un récit post-apocalyptique dans un monde ravagé par une étrange maladie qui force les humains à dormir beaucoup plus que la normale, bouleversant toute l'organisation de la civilisation. Les anciennes capitales sont devenues des cités-états repliées sur elles-mêmes, protégées par des murailles. Juliette y officie comme mercenaire au service des autorités, chargée de défendre la ville contre les trolls, un groupe religieux radical opposé aux avancées scientifiques et à toute tentative de traitement. Mais lors d'une mission, elle croise un scientifique qui pourrait bien avoir trouvé un remède... et peut-être sauver sa fille. Ce récit d'anticipation et d'action fonctionne plutôt bien. Le cadre reste classique, mais certaines idées sortent du lot, comme cette épidémie nommée Morpheus et ses conséquences sur l'humanité. L'univers est aussi peuplé de nombreux robots, bien intégrés au récit et parfois développés comme de vrais personnages. Le dessin est propre et professionnel. L'intrigue suit les codes habituels du genre : une fuite, un enfant à protéger, un scientifique porteur d'espoir, des poursuivants violents, et la menace constante que tout échoue à cause de la stupidité humaine. La fin, heureusement, évite le drame attendu, même si elle manque de relief. Au final, une BD divertissante, bien construite, relativement bien rythmée et avec deux ou trois bonnes idées, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable.
Entre Neige et Loup
Dans une petite chaumière vivent un père et sa fille, isolés sur une île plongée dans un hiver sans fin. Une malédiction empêche la fillette de quitter les lieux sans provoquer de violentes tempêtes. Mais quand le père, parti en mer, tarde à revenir, elle s'inquiète et part à sa recherche dans la forêt enneigée. En chemin, elle croise un loup blanc, bien moins effrayant qu'elle ne l'imaginait, et dont la présence la mènera jusqu'au coeur de l'île. L'ensemble prend la forme d'un conte accessible à tous, avec une ambiance et des visuels légèrement inspirés du Japon. Le dessin est charmant, et le travail sur les couleurs particulièrement soigné. Malgré cela, l'histoire donne une impression de déjà-vu. En plus de rappeler D'Ambre et de Feu, des mêmes autrices et dans le même univers, elle évoque aussi La Princesse d'Hazelwood et d'autres récits du même genre où une jeune héroïne doit s'éloigner d'un parent protecteur pour mieux se découvrir. J'ai aussi été gêné par un certain excès de lyrisme : les dialogues, un peu trop travaillés, manquent parfois de naturel. Les échanges entre la fillette et les animaux bienveillants qui l'accompagnent sonnent faux. Il y a quelque chose dans leurs comportements qui semble forcé, comme si seuls les auteurs savaient vraiment ce qu'ils voulaient exprimer, au détriment de la spontanéité. Je n'ai donc pas été particulièrement emballé par l'ensemble. Heureusement, la fin relève un peu le niveau : la révélation sur la véritable nature des personnages m'a paru bien trouvée. Note : 2,5/5
Le Dernier Costume n'a pas de poche
Un documentaire qui présente Chamesddine Marzoug, bénévole au croissant rouge. Un pêcheur d'une cinquantaine d'années, il vit à Zarzis une ville au sud de la Tunisie, il offre de son temps et de son argent pour offrir une tombe aux migrants anonymes qui ont péri lors de la traversée de la mer méditerranée. Laurent Galandon a vécu quinze jours auprès de Chamesddine pour découvrir la réalité de son quotidien "d'ange gardien des migrants". Je vais commencer par le titre de l'album, une phrase/expression que je ne connaissais pas et dont je ne comprenais pas la signification, jusqu'à ce qu'elle prenne tout son sens en refermant la BD. Et je ne peux qu'être en admiration devant autant d'altruisme et d'humanité. La vie en Tunisie n'est pas facile, et la révolution du jasmin n'a pas amélioré les choses. De nombreux tunisiens ne rêvent que d'Europe, mais ils ne sont pas les seuls à vouloir immigrer, de nombreux migrants venus d'autres pays africains veulent faire de même. Laurent Galandon fait un parallèle tout en finesse avec l'Ukraine et le choix européen du "deux poids deux mesures". Un album qui ne peut laisser insensible, il est facile de pouvoir s'identifier aux nombreux personnages au travers leurs vies personnelles, en particulier à Abdoulaye, un petit garçon échoué sur la plage, à la recherche de sa maman. Un constat brutal et émouvant sur une triste réalité. J'ai eu du mal à apprivoiser la partie graphique en début de lecture, un style qui ne me convient pas. Mais j'ai fini par l'adopter et la jolie mise en couleur y est pour beaucoup. Un album qui se termine par une galerie de photos prises à Zarzis par Laurent Galandon. Lecture recommandée. Note réelle : 3,5. "La misère de la France est un paradis pour nous".
Jusqu'ici tout va bien (Pitz)
J’ai le même ressenti que gruizzli après lecture de cet album (une lecture sympathique, et un travail graphique qui m’a parfois paru hésitant et en tout cas assez fluide). C’est une histoire qui use de plusieurs thématiques, que ce soit en gros plan (le mal être d’un adolescent) et dans les plans plus éloignés (une famille problématique – avec surtout un père gros connard et lâche – les conséquences de la guerre du Vietnam et l’euphorie autour de la première mission habitée sur la lune comme arrière-plan général). Il y a une bonne alternance entre épisodes où le mal-être domine (le héros mal dans sa peau, se cherchant, le frère rentrant mutilé du Vietnam, les relations familiales tendues, la maladie de la copine du héros, etc.) et ceux plus positifs (le héros trouvant des amis/alliés, se cultivant, exprimant son talent et cherchant à reconstituer le livre illustré d’Audubon, et le final en forme d’happy-end généralisé). Mais, si l’histoire se laisse lire (le personnage de Doug, le héros, est bien « construit », la façon dont il se transforme et prend son destin en main est intéressante), je l’aurais sans doute davantage appréciée avec un dessin plus à mon goût. Je n’ai pas été séduit par le trait fragile, presque maladroit (très lisible quand même !).
La Crevette
Même si le scénario est quand même original, on retrouve quand même ici ce qui fait du Zidrou classique. A savoir une intrigue à la narration fluide et agréable, et une histoire assez sirupeuse (un chouia trop parfois, mais sans tomber dans la mièvrerie ou trop de facilités). Disons que, malgré quelques vacheries échangées entre protagonistes, et quelques petits traits d’humour, on reste sur quelque chose de feel good, avec gros happy end et « bonheur pour tout le monde » (même pour ceux qui semblaient devoir rester sur le quai – avec un petit retournement ironique entre les deux collègues/colocataire, qui échangent leurs places entre la chambre et les toilettes !). Mais Zidrou sait faire passer tout ça et ça se laisse lire – sans pour autant me donner l’envie d’y revenir je pense. Un petit moment de détente bien accompagné par le dessin de Salomone, que j’ai trouvé très chouette. Très bon techniquement, mais aussi et surtout joli à regarder, reconstituant très bien décor et ambiance des années 1960, dans sa version insouciante des Trente glorieuses. Et les deux copines sont plutôt sensuelles. Une comédie romantique sympathique.
Stand by me Kakuemon
J'hésite entre 2.5 et 3. Le double thème est bien maîtrisé: montrer la réalité du métier de mangaka et y intégrer un élément un peu fantastique pour imager des "et si". Le charadesign est soigné, les sujets sont abordés sans détour et sans forcer sur la pagination, ce qui laisse présager une série qui ne s'étirera pas sur des dizaines de tomes en prenant le lecteur pour un pigeon. Pas de doute, l'auteur respecte son lecteur. Contrairement à beaucoup de managa didactiques typiques du Japon (on en trouve sur tous les sujets: préparation aux typhons, techniques de pêche...), il y a une volonté de montrer que le personnage subit, c'est son pain quotidien mais qu'il pourra aussi abuser de sa position si l'occasion s'en présente et qu'il le souhaite. La version adulte de l'auteur est délicieusement mystérieuse: avertissement ou tentation de découragement? Il est à la fois le Jiminy Cricket et le diablotin qui murmurent à l'oreille de Pinocchio. Et il y a le développement du personnage qui semblait être un kleenex dans le premier tome et qui révèle sa personnalité dans le second. Dommage que certains personnages soient trop caricaturaux, on devine leurs intentions à leurs tronches, un peu de nuance aurait apporté une couche de suspens. Et puis, sérieusement, ces cases de hentai sont-elles vraiment nécessaires? A cause de ces 3-4 pages, ce récit éxclut un paquet de lecteurs potentiels, de jeunes voulant en savoir plus sur le monde de l'édition et de la création. Comment pourrais-je montrer ça à mon fils de 12 ans?
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Alors les Fabrice, ce sont 2 gars qui érigent la bétise en art de vivre, qui sévissent dans l'édito tordant du journal Spirou. Les 2 auteurs ont déjà bossé ensemble, on connaît leur style basé sur la compilation de séquences comiques ou de récits courts. Ici c'est bien une histoire complète au format standard qui prend le temps d'installer les situations. Le délire des clichés mexicains à base de moustache fait mouche direct avec moi, je suis aux anges. Pas de temps morts, les situations d'aventure et d'humour décalé s'enchaînent mais peut-être à un rythme qu'ils semblent s'imposer et du coup, on a l'impression que la crétinerie de nos 2 gugusses tournent en rond. Je me marre de la pauvre guide qui se retrouve diminuée à chaque imprévu mais on se doute de plus en plus rapidement combien de cases vont s'écouler avant qu'elle ne morfle à nouveau. Mais ça tourne un peu en rond donc c'est frustrant. Pourtant les décors et les personnages sont variés, peut-être que le récit aurait dû être plus court pour être plus punchy.