Les Mâchoires de la Peur

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Été 1974. Sur l’île paisible de Martha’s Vineyard, un tournage chaotique va bouleverser l’histoire du cinéma.


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Requins défectueux, tempêtes imprévisibles, tensions sur le plateau… et un jeune réalisateur nommé Steven Spielberg qui joue sa carrière sur un film de monstre marin. Avec le trait incisif de Toni Cittadini et un récit documenté par Jérôme Wybon, Les mâchoires de la peur vous invite derrière la caméra, là où la légende prend forme. Découvrez comment un tournage cauchemardesque est devenu un chef-d’œuvre. Les Dents de la mer n’est pas seulement un film culte : c’est le tournage qui a redéfini Hollywood. À travers des dialogues reconstitués, des recherches poussées et une mise en scène rythmée, Jérôme Wybon revisite les événements qui ont transformé une production catastrophe en succès mondial.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Décembre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Mâchoires de la Peur © Huginn et Muninn 2025
Les notes
Note: 4/5
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08/12/2025 | Spooky
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Par Spooky
Note: 4/5
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Les Dents de la Mer, sorti il y a cinquante ans, est l'un des films les plus connus, et celui qui a définitivement lancé la carrière d'une figure majeure d'Hollywood, à savoir Steven Spielberg. Au-delà de ses qualités artistiques et du phénomène de société qu'il a amplifié, à savoir la peur des requins, c'est aussi son statut de tournage cauchemar qui a contribué à sa légende. Fort de nombreuses lectures sur le sujet, le scénariste Jérôme Wybon s'est donc attaché à reconstituer ce processus, qui s'est au final étalé sur plus de deux ans entre le moment où Spielberg, aiguillé par deux producteurs, a décidé de s'attaquer à l'adaptation sur grand écran d'un roman de Peter Benchley, jusqu'à sa sortie, triomphale, à l'été 1975. Le scénariste est même allé plus loin en évoquant rapidement le tournage de sa suite, qui se fit sans le réalisateur, trois ans plus tard. C'est une enquête minutieuse, où l'on comprend le rôle des producteurs, du réalisateur, de la monteuse, qui communiquait en permanence et en direct (vivent les téléphones et les talkie-walkies) alors que le film était encore en tournage. L'ajout des scénaristes, nombreux, si bien que la paternité de certaines scènes est quasiment impossible à attribuer, sans oublier que le trio d'acteurs principaux a également participé aux ajustements des dialogues ou des situations. Les difficultés ont été très nombreuses : les requins mécaniques dont les rouages réagissaient mal à l'eau de mer, le taux d'alcoolémie de Robert Shaw a perturbé certaines scènes... Spielberg lui-même, extrêmement motivé, a un moment failli céder au désespoir et tout lâcher en plein tournage. Mais la présence d'amis tels que Brian de Palma, George Lucas, John Milius ou Carl Gottlieb l'ont aidé à maintenir le cap, à trouver des astuces techniques pour combattre les difficultés d'un tournage quia duré au final 155 jours au lieu d'une quarantaine. Je ne suis pas très fan du dessin de Toni Cittadini : s'il se montre précis et appliqué sur les scènes reproduisant des images du film ou dans la gestion des décors, sa représentation des personnages, surtout leurs visages, me laisse plus circonspect. Ainsi son Spielbarg du début des années 1970 ressemble-t-il plutôt à Blueberry qu'à Spielberg lui-même. Pas de grosse influence sur le plaisir de lecture, heureusement, mais je tenais à le signaler. En bref cet album documentaire plaira sans doute à celles et ceux qui s'intéressent au cinéma du réalisateur, à l'industrie hollywoodienne d'une époque où les effets spéciaux étaient encore un peu rudimentaires. Très agréable.

08/12/2025 (modifier)