Même si je dois reconnaître que les aventures de ce Brindavoine ne m'ont guère laissé un souvenir impérissable, je dois avouer que l'ensemble est plaisant. L'univers hyper décalé qui marquera les aventures d'Adèle se retrouve ici, même si effectivement la réussite est loin d'être aussi évidente... Comme l'on souligné bien d'autres avant moi, les aventures de Brindavoine sont surtout intéressantes, parce qu'elles préfigurent ce que seront celles d'Adèle. Le ton ironique, poétique et résolument anti militariste de l'auteur s'exprime à plein régime...
Quand au graphisme (malgré le fait que j'ai découvert cette bd par l'édition librio), il est à la hauteur de la réputation de Tardi. Clair, fouillé, précis dans le découpage et fort attrayant.
Je n'ai vraiment pas regretté ma lecture.
Je n'avais jamais posté pour cette bd car je n'avais pas lu beaucoup d'albums, mais après un été chez ma grand-mère, qui possède la quasi-intégralité d'"Astérix", "Tintin" et "Lucky Luke", j'ai pu combler mes lacunes et avoir une vision d'ensemble sur cette oeuvre.
Je partagerais la série en 3 périodes :
- les tout premiers albums, scénarisés et dessinés par Morris, que je n'aime pas du tout (le dessin est immonde et les scénarios débiles, un peu dans le style de "Tintin au pays des soviets" mais au far west).
- les albums suivants, toujours dessinés par Morris qui acquiert durant cette période la maturité de dessin pour la série, et scénarisés par plusieurs auteurs, entre autres Goscinny qui réalise beaucoup des meilleurs albums.
Cette période ne contient que du bon, et les albums se laissent relire encore et encore, de la même manière qu'Astérix.
- les albums récents, dessinés par Morris et scénarisés par d'autres auteurs qui n'arrivent pas à insuffler à "Lucky Luke" la magie qu'il faisait vivre dans les albums précédents.
La deuxième période étant la plus longue, la note globale de la série est bonne, car les albums de cette période sont réellement tous incontournables.
Voilà encore le type d'album dont j'aimerais parler sans être obligé de le coter et sans devoir répondre à la question : achat conseillé oui on non ? Car si je le conseille à certaines personnes, je le déconseillerais fortement à d’autre.
Alors :
- Si l’exploration des ténèbres intérieures vous passionne, si vous attendez d’un récit non pas d’être compréhensible de A à Z mais d’être avant tout un tremplin pour l’imaginaire. Si vous vous êtes du genre à vous enfiler tout Lautréamont au cours d’une sombre nuit d’hiver en relisant avec délice les passages les plus incongrus. Si pour vous, Georges Bataille est le plus grand écrivain de ce siècle. Si vous décorez votre maison avec des reproductions des peintures de Bacon, prétextant à qui veut l’entendre que c’est ce qui se fait de plus beau. Ce livre est pour vous. Dans le genre, cela ne vaut certainement pas le fabuleux et sulfureux "Histoire de l'oeil" de Bataille mais cela mérite amplement d'être posé sur le même rayon de bibliothèque.
- En revanche, si vous détestez les films de David Lynch, si vous pensez que le surréalisme est aux sureaux ce que la philatélie est aux timbres, si pour vous Baudelaire n’écrit déjà plus en français. Si pour vous, la peinture s’arrête à l’impressionnisme et que les « maîtres » suivants ne sont que d’infâmes scribouilleurs tout justes bon à égaler les dessins d’une fillette de 5 ans… Passez votre chemin ! Vous ne verrez que dans ce livre une bouillie infâme, indigne de vos certitudes esthétiques.
Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’un faux récit. Un véritable leurre. On se croit tout d’abord dans un récit de science fiction dans lequel un humain, plus tout à fait certain d’être un humain est envoyé par les androïdes qui dirigent la terre, chez lui (un peu comme si, dans votre salon, vous vous leviez et vous vous disiez : « Je vais chez moi ») avec pour mission de démasquer l’identité d’un étrange tueur en série. Mais très vite, agressé par des images floues et des visages aux contours incertains, des corps informes s'adonnant à leur plus bas instincs... le lecteur comprendra qu’il ne devra attendre de cette enquête ni conclusion, ni déroulement traditionnels.
Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’une fausse bande dessinée, les cases ne se suivent pas, elles aspirent toutes à une espèce de néant proprement anti-narratif, comme détruites de l’intérieur. Un petit tour dans le galerie devrait achever de vous convaincre de la profonde originalité graphique de Barbier.
« Les paysages » de la nuit est une peinture, funeste et déroutante, qu’on préférerait ne pas avoir trop longtemps sous les yeux. Mais qui semble lever le voile sur quelque chose de l’humain : sa profonde solitude.
En même temps, y'a plus gai comme bd.
Ce « Manhattan Beach 1957 » est un bon album, bien plus réussi que la précédente collaboration Hermann père et fils, « Liens de sang » qui était intéressante mais manquait de maîtrise.
Avec "Manhattan Beach 1957", c’est un peu l’inverse.
C’est un œuvre d’une belle maîtrise, mais malheureusement le fond de l’intrigue s’avère beaucoup plus banal que celui de « Liens de sang ». Que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir… Mais cela se suit avec intérêt, parce que c’est bien raconté et très bien mis en scène. Ce récit, dont il est difficile de se détacher au cours de la lecture, est agrémenté de quelques trouvailles qui en renforcent l’intérêt :
-les apparitions d’Elvis, même si j’ai déjà vu ce truc dans plusieurs films ("Mystery Train" de Jarmusch notamment…)
-l’usage mixte des couleurs et du noir et blanc qui, contrairement à ce que disent certains autres lecteurs ne se limite pas à : couleurs = présent et noir et blanc = passé, c’est plus subtil que ça ! Regardez attentivement : le personnage principal est TOUJOURS en noir et blanc sauf à un instant précis, et certaines couleurs viennent colorer le passé à des instants-clés…).
C'est à lire, pas indispensable mais conseillé.
Je sais, ça peut paraître bizarre quelqu'un qui se dit fan absolu de Bob DeGroot et qui met 3/5 à Léonard.
Et pourtant, je maintiens mon vote.
C'est vrai que "Léonard" est réputé pour être LE chef d'Oeuvre de messieurs Turk et DeGroot, mais pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que Léonard n'est rien, ou pas grand chose, face à "Robin Dubois".
Plus répétitif, moins burlesque,... moins drôle, tout simplement.
Les dessins de Turk sont toujours aussi simples et sympas (sans grande surprise) et les gags sont souvent pas mal du tout.
Je l'ai déjà dit en parlant de "Robin Dubois", je trouve que DeGroot maîtrise parfaitement les histoire en 48 pages comme "Génie en balade" ou "les bons contes font les bons génies".
Donc, Léonard est plutôt poilant, mais dans le genre, je recommande plutôt les aventures de Robin et du Shérif.
Bon c'est vrai c'est pas très intellectuel, mais bon on se marre bien en lisant ça, chaque futur héros ou héroïne nous montre son aspect le plus noir : sa cruauté d'enfant terrible : les gnomes.
Donc à avoir, en plus ça coûte pas cher.
Franchement, je suis d'accord sur le fait que cette série mériterait d'être bien plus populaire.
C'est drôle, c'est joli, c'est original, c'est varié,... C'est bien, quoi!
Les dessins sont vraiment pas mal (j'aime beaucoup Janvier) et les textes sont souvent très bons.
Les histoires sont bonnes, les chutes idem,... Bref, de la bonne BD d'humour pour tous âges. Même si certains gags sont vraiment moyens.
Mais je ne peux pas dire si le premier tome est vraiment meilleur que le second. Ils se tiennent plutôt bien.
Quand au troisième, je ne l'ai ma foi pas encore lu.
Cet album est l’adaptation d’un roman de Georges Sand. Adaptation dont je me garderai de juger de la qualité (je n’ai pas lu le roman d’origine) mais qui donne lieu à une aventure étrange, à la lisière du fantastique et du merveilleux, une histoire d'amour aux personnages crédibles et attachants. Voro semble d’emblée être un bon adaptateur, son album échappe à tous les pièges habituels du périlleux exercice qu’est l’adaptation d’un roman en bd : ici, pas de surcharge de texte, pas de récitatifs trop littéraires, c’est l’image qui mène la danse.
La où je reste plus mitigé, c’est concernant le dessin du jeune dessinateur. Et le terme « mitigé » est encore inadéquat. Disons-le franchement : lorsque l’on regarde les dix premières planches de cet album, on a l’impression d’avoir affaire à un dessinateur amateur, sans doute prometteur, mais n’ayant pas encore atteint le niveau et la maîtrise nécessaire pour prétendre être publié. Et puis… au fil des planches… le dessin s’améliore, s’affine, l’attitude des personnages est de plus en plus étudiée, le trait plus sûr. Tout cela pour parvenir à un niveau tout à fait honorable dans les dernières planches de l’album, certaines planches sont même franchement belles. Vous l’aurez compris, c’est le premier album de ce jeune auteur de Montreal et il a visiblement appris beaucoup de chose au court de sa réalisation. Progresser d’un tel niveau en si peu de temps tient même de la gageure. Chapeau bas, monsieur Voro et au plaisir de vous revoir.
A cause de ces imperfections et irrégularités, je ne vous conseille pas spécialement l’achat de cet album mais vous conseille néanmoins de suivre ce Voro de près.
Cet album est assez surprenant, au niveau graphique en premier lieu. Hausman a un style qui lui est complètement particulier, mais même pour lui, cet album-ci surprend.
De par les incrustations en médaillon et les cases en surimpression tout d'abord. Simple détail, mais atypique. De par le ton clair du dessin ensuite : dans certaines planches, on a l'impression d'avoir un fond lumineux. Le dessin en général est lui aussi un peu plus clair que ce que Hausman fait d'habitude... un simple coup d'oeil au Prince des écureuils permet de voir que dans ce dernier les couleurs étaient un peu plus vives, les traits plus marqués, donnant un dessin plus compréhensible et affirmé.
Car en effet il m'a fallu un effort assez important pour lire cet album... J'ai été obligé de me concentrer sur chaque image pour en voir les éléments... Assez étrange comme impression...
Ajoutons à cela que le mouvement, les actions, est retranscrit de façon très statique, et l'on obtient des scènes parfois difficilement lisibles. La plus marquante étant celle de l'ourse : j'ai dû m'y reprendre à trois fois pour déterminer ce qui s'était passé, pour finalement être obligé d'attendre la suite pour comprendre...
Alors oui, le dessin dans l'ensemble est beau, et les animaux assez fascinants (ah, le nez de l'ourse ne me paraît pas réaliste... mais bon, c'est un ours des cavernes...), mais il ne va pas sans poser problème.
L'histoire quant à elle est basée sur un vieux ressort : la peur de l'autre, l'arrivée d'un étranger dans un groupe, le tout reporté au temps des cavernes, avec en plus un soupçon de chamanisme et d'animisme. Le résultat est comme souvent dans ces cas-là assez prenant, et malgré certains passages plus lents que d'autres, on reste fasciné d'un bout à l'autre.
Par contre, ce livre est pire que le Silmarillon en ce qui concerne les noms ! Il y a Kanh, Hozha, Onha, Gaït, Reeh, Mah, Dzah, Zarg, etc. Et ce sans compter les noms et périphrases bizarres. Alors s'y retrouver tient un peu du miracle... C'est dommage parce qu'on est obligé de revenir en arrière pour relire un ou plusieurs passages... Bref, le plus simple est de relire le tout.
Ah, et grosse erreur de vocabulaire : "rituels de purification" dans la bouche d'un homme des cavernes qui n'a jusque là articulé que des mots de deux syllabes, c'est un peu gros...
A part ça, on retrouve ce mélange d'amour et de cruauté qu'il y avait dans "Le prince des écureuils", et qui participe pour beaucoup dans la fascination que suscite cet album. Car si dans l'ensemble mes remarques peuvent paraître négatives, il n'en reste pas moins que "Les chasseurs de l'aube" est une bonne lecture, et qui mérite un bon 3,5.
Voilà le genre de bd que je n'aime pas lire plusieurs fois, pour son originalité et l'action qu'on y trouve. Aussi un peu trop sérieux dans le texte.
Par contre, les dessins Mon bien plus.
Une très bonne bd, mais pas specialement
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Adieu Brindavoine
Même si je dois reconnaître que les aventures de ce Brindavoine ne m'ont guère laissé un souvenir impérissable, je dois avouer que l'ensemble est plaisant. L'univers hyper décalé qui marquera les aventures d'Adèle se retrouve ici, même si effectivement la réussite est loin d'être aussi évidente... Comme l'on souligné bien d'autres avant moi, les aventures de Brindavoine sont surtout intéressantes, parce qu'elles préfigurent ce que seront celles d'Adèle. Le ton ironique, poétique et résolument anti militariste de l'auteur s'exprime à plein régime... Quand au graphisme (malgré le fait que j'ai découvert cette bd par l'édition librio), il est à la hauteur de la réputation de Tardi. Clair, fouillé, précis dans le découpage et fort attrayant. Je n'ai vraiment pas regretté ma lecture.
Lucky Luke
Je n'avais jamais posté pour cette bd car je n'avais pas lu beaucoup d'albums, mais après un été chez ma grand-mère, qui possède la quasi-intégralité d'"Astérix", "Tintin" et "Lucky Luke", j'ai pu combler mes lacunes et avoir une vision d'ensemble sur cette oeuvre. Je partagerais la série en 3 périodes : - les tout premiers albums, scénarisés et dessinés par Morris, que je n'aime pas du tout (le dessin est immonde et les scénarios débiles, un peu dans le style de "Tintin au pays des soviets" mais au far west). - les albums suivants, toujours dessinés par Morris qui acquiert durant cette période la maturité de dessin pour la série, et scénarisés par plusieurs auteurs, entre autres Goscinny qui réalise beaucoup des meilleurs albums. Cette période ne contient que du bon, et les albums se laissent relire encore et encore, de la même manière qu'Astérix. - les albums récents, dessinés par Morris et scénarisés par d'autres auteurs qui n'arrivent pas à insuffler à "Lucky Luke" la magie qu'il faisait vivre dans les albums précédents. La deuxième période étant la plus longue, la note globale de la série est bonne, car les albums de cette période sont réellement tous incontournables.
Les Paysages de la nuit
Voilà encore le type d'album dont j'aimerais parler sans être obligé de le coter et sans devoir répondre à la question : achat conseillé oui on non ? Car si je le conseille à certaines personnes, je le déconseillerais fortement à d’autre. Alors : - Si l’exploration des ténèbres intérieures vous passionne, si vous attendez d’un récit non pas d’être compréhensible de A à Z mais d’être avant tout un tremplin pour l’imaginaire. Si vous vous êtes du genre à vous enfiler tout Lautréamont au cours d’une sombre nuit d’hiver en relisant avec délice les passages les plus incongrus. Si pour vous, Georges Bataille est le plus grand écrivain de ce siècle. Si vous décorez votre maison avec des reproductions des peintures de Bacon, prétextant à qui veut l’entendre que c’est ce qui se fait de plus beau. Ce livre est pour vous. Dans le genre, cela ne vaut certainement pas le fabuleux et sulfureux "Histoire de l'oeil" de Bataille mais cela mérite amplement d'être posé sur le même rayon de bibliothèque. - En revanche, si vous détestez les films de David Lynch, si vous pensez que le surréalisme est aux sureaux ce que la philatélie est aux timbres, si pour vous Baudelaire n’écrit déjà plus en français. Si pour vous, la peinture s’arrête à l’impressionnisme et que les « maîtres » suivants ne sont que d’infâmes scribouilleurs tout justes bon à égaler les dessins d’une fillette de 5 ans… Passez votre chemin ! Vous ne verrez que dans ce livre une bouillie infâme, indigne de vos certitudes esthétiques. Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’un faux récit. Un véritable leurre. On se croit tout d’abord dans un récit de science fiction dans lequel un humain, plus tout à fait certain d’être un humain est envoyé par les androïdes qui dirigent la terre, chez lui (un peu comme si, dans votre salon, vous vous leviez et vous vous disiez : « Je vais chez moi ») avec pour mission de démasquer l’identité d’un étrange tueur en série. Mais très vite, agressé par des images floues et des visages aux contours incertains, des corps informes s'adonnant à leur plus bas instincs... le lecteur comprendra qu’il ne devra attendre de cette enquête ni conclusion, ni déroulement traditionnels. Car « Les paysages de la nuit » n’est qu’une fausse bande dessinée, les cases ne se suivent pas, elles aspirent toutes à une espèce de néant proprement anti-narratif, comme détruites de l’intérieur. Un petit tour dans le galerie devrait achever de vous convaincre de la profonde originalité graphique de Barbier. « Les paysages » de la nuit est une peinture, funeste et déroutante, qu’on préférerait ne pas avoir trop longtemps sous les yeux. Mais qui semble lever le voile sur quelque chose de l’humain : sa profonde solitude. En même temps, y'a plus gai comme bd.
Manhattan Beach 1957
Ce « Manhattan Beach 1957 » est un bon album, bien plus réussi que la précédente collaboration Hermann père et fils, « Liens de sang » qui était intéressante mais manquait de maîtrise. Avec "Manhattan Beach 1957", c’est un peu l’inverse. C’est un œuvre d’une belle maîtrise, mais malheureusement le fond de l’intrigue s’avère beaucoup plus banal que celui de « Liens de sang ». Que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir… Mais cela se suit avec intérêt, parce que c’est bien raconté et très bien mis en scène. Ce récit, dont il est difficile de se détacher au cours de la lecture, est agrémenté de quelques trouvailles qui en renforcent l’intérêt : -les apparitions d’Elvis, même si j’ai déjà vu ce truc dans plusieurs films ("Mystery Train" de Jarmusch notamment…) -l’usage mixte des couleurs et du noir et blanc qui, contrairement à ce que disent certains autres lecteurs ne se limite pas à : couleurs = présent et noir et blanc = passé, c’est plus subtil que ça ! Regardez attentivement : le personnage principal est TOUJOURS en noir et blanc sauf à un instant précis, et certaines couleurs viennent colorer le passé à des instants-clés…). C'est à lire, pas indispensable mais conseillé.
Léonard
Je sais, ça peut paraître bizarre quelqu'un qui se dit fan absolu de Bob DeGroot et qui met 3/5 à Léonard. Et pourtant, je maintiens mon vote. C'est vrai que "Léonard" est réputé pour être LE chef d'Oeuvre de messieurs Turk et DeGroot, mais pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que Léonard n'est rien, ou pas grand chose, face à "Robin Dubois". Plus répétitif, moins burlesque,... moins drôle, tout simplement. Les dessins de Turk sont toujours aussi simples et sympas (sans grande surprise) et les gags sont souvent pas mal du tout. Je l'ai déjà dit en parlant de "Robin Dubois", je trouve que DeGroot maîtrise parfaitement les histoire en 48 pages comme "Génie en balade" ou "les bons contes font les bons génies". Donc, Léonard est plutôt poilant, mais dans le genre, je recommande plutôt les aventures de Robin et du Shérif.
Gnomes de Troy
Bon c'est vrai c'est pas très intellectuel, mais bon on se marre bien en lisant ça, chaque futur héros ou héroïne nous montre son aspect le plus noir : sa cruauté d'enfant terrible : les gnomes. Donc à avoir, en plus ça coûte pas cher.
Les Musicos (Rob, Wed & c°)
Franchement, je suis d'accord sur le fait que cette série mériterait d'être bien plus populaire. C'est drôle, c'est joli, c'est original, c'est varié,... C'est bien, quoi! Les dessins sont vraiment pas mal (j'aime beaucoup Janvier) et les textes sont souvent très bons. Les histoires sont bonnes, les chutes idem,... Bref, de la bonne BD d'humour pour tous âges. Même si certains gags sont vraiment moyens. Mais je ne peux pas dire si le premier tome est vraiment meilleur que le second. Ils se tiennent plutôt bien. Quand au troisième, je ne l'ai ma foi pas encore lu.
La Mare au diable
Cet album est l’adaptation d’un roman de Georges Sand. Adaptation dont je me garderai de juger de la qualité (je n’ai pas lu le roman d’origine) mais qui donne lieu à une aventure étrange, à la lisière du fantastique et du merveilleux, une histoire d'amour aux personnages crédibles et attachants. Voro semble d’emblée être un bon adaptateur, son album échappe à tous les pièges habituels du périlleux exercice qu’est l’adaptation d’un roman en bd : ici, pas de surcharge de texte, pas de récitatifs trop littéraires, c’est l’image qui mène la danse. La où je reste plus mitigé, c’est concernant le dessin du jeune dessinateur. Et le terme « mitigé » est encore inadéquat. Disons-le franchement : lorsque l’on regarde les dix premières planches de cet album, on a l’impression d’avoir affaire à un dessinateur amateur, sans doute prometteur, mais n’ayant pas encore atteint le niveau et la maîtrise nécessaire pour prétendre être publié. Et puis… au fil des planches… le dessin s’améliore, s’affine, l’attitude des personnages est de plus en plus étudiée, le trait plus sûr. Tout cela pour parvenir à un niveau tout à fait honorable dans les dernières planches de l’album, certaines planches sont même franchement belles. Vous l’aurez compris, c’est le premier album de ce jeune auteur de Montreal et il a visiblement appris beaucoup de chose au court de sa réalisation. Progresser d’un tel niveau en si peu de temps tient même de la gageure. Chapeau bas, monsieur Voro et au plaisir de vous revoir. A cause de ces imperfections et irrégularités, je ne vous conseille pas spécialement l’achat de cet album mais vous conseille néanmoins de suivre ce Voro de près.
Les Chasseurs de l'aube
Cet album est assez surprenant, au niveau graphique en premier lieu. Hausman a un style qui lui est complètement particulier, mais même pour lui, cet album-ci surprend. De par les incrustations en médaillon et les cases en surimpression tout d'abord. Simple détail, mais atypique. De par le ton clair du dessin ensuite : dans certaines planches, on a l'impression d'avoir un fond lumineux. Le dessin en général est lui aussi un peu plus clair que ce que Hausman fait d'habitude... un simple coup d'oeil au Prince des écureuils permet de voir que dans ce dernier les couleurs étaient un peu plus vives, les traits plus marqués, donnant un dessin plus compréhensible et affirmé. Car en effet il m'a fallu un effort assez important pour lire cet album... J'ai été obligé de me concentrer sur chaque image pour en voir les éléments... Assez étrange comme impression... Ajoutons à cela que le mouvement, les actions, est retranscrit de façon très statique, et l'on obtient des scènes parfois difficilement lisibles. La plus marquante étant celle de l'ourse : j'ai dû m'y reprendre à trois fois pour déterminer ce qui s'était passé, pour finalement être obligé d'attendre la suite pour comprendre... Alors oui, le dessin dans l'ensemble est beau, et les animaux assez fascinants (ah, le nez de l'ourse ne me paraît pas réaliste... mais bon, c'est un ours des cavernes...), mais il ne va pas sans poser problème. L'histoire quant à elle est basée sur un vieux ressort : la peur de l'autre, l'arrivée d'un étranger dans un groupe, le tout reporté au temps des cavernes, avec en plus un soupçon de chamanisme et d'animisme. Le résultat est comme souvent dans ces cas-là assez prenant, et malgré certains passages plus lents que d'autres, on reste fasciné d'un bout à l'autre. Par contre, ce livre est pire que le Silmarillon en ce qui concerne les noms ! Il y a Kanh, Hozha, Onha, Gaït, Reeh, Mah, Dzah, Zarg, etc. Et ce sans compter les noms et périphrases bizarres. Alors s'y retrouver tient un peu du miracle... C'est dommage parce qu'on est obligé de revenir en arrière pour relire un ou plusieurs passages... Bref, le plus simple est de relire le tout. Ah, et grosse erreur de vocabulaire : "rituels de purification" dans la bouche d'un homme des cavernes qui n'a jusque là articulé que des mots de deux syllabes, c'est un peu gros... A part ça, on retrouve ce mélange d'amour et de cruauté qu'il y avait dans "Le prince des écureuils", et qui participe pour beaucoup dans la fascination que suscite cet album. Car si dans l'ensemble mes remarques peuvent paraître négatives, il n'en reste pas moins que "Les chasseurs de l'aube" est une bonne lecture, et qui mérite un bon 3,5.
Golden City
Voilà le genre de bd que je n'aime pas lire plusieurs fois, pour son originalité et l'action qu'on y trouve. Aussi un peu trop sérieux dans le texte. Par contre, les dessins Mon bien plus. Une très bonne bd, mais pas specialement obligatoire à posseder.