Je trouve ArzaK bien critique, notamment en ce qui concerne le premier tome "Rendez-vous à Sevenoaks" qui profite d'un scénario brillant, un des plus jouissifs de la bande dessinée : un auteur de livre se rend compte que ce qu'il a écrit a déjà été publié plusieurs années auparavant. Craignant d'être pris pour un plagieur, il mène l'enquête alors que plusieurs personnes meurent tour à tour, tel qu'écrit dans le roman. La fin est incroyable et j'ai terminé cette histoire totalement enthousiaste.
Malheureusement les deux autres tomes n'arrivent pas à la cheville de celui-ci. L'intrigue sur le "Titanic" étant particulièrement ratée je trouve. Le dessin de Floc'h est propret mais ça n'est pas très enthousiasmant. Pour mémoire il a travaillé avec Resnais sur les très bons Smoking et No Smoking.
Certes, il est indéniable que Smudja est graphiquement très fort. Pour nous conter l'histoire de Van Gogh et de son chat Vincent, il fait preuve d'une maîtrise éblouissante : on croirait traverser les paysages du sud-est de la France vu par Van Gogh ou les étangs et les nénuphars vus par Monet.
Mais une fois retombé l'enthousiasme lié à ces dessins jamais vus avant, force est de constater que l'histoire, bien que se voulant originale, tombe complètement à plat. Ca se veut poétique et délicieusement décalé mais c'est absolument épuisant tant c'est long et plat. Je me suis ennuyé comme rarement; heureusement que j'ai pu admirer longuement ces planches pour oublier.
Il va sans dire que les trois étoiles sont exclusivement pour le dessin. Je suis curieux de voir ce que donneront les prochaines oeuvres de l'auteur; va-t-il se plonger dans d'autres graphismes?
Miralles dessine divinement bien, avec une précision et une élégance extrêmes. On n'est peut-être pas à la hauteur de son travail sur "Djinn" mais on voit déjà une éclatante démonstration de son talent. L'érotisme de cette BD est indéniablement rehaussé par son trait car le scénario, quoique très correct, n'est quand même pas à tomber par terre. De la finesse pour un vrai plaisir des sens.
"Torpedo", c'est franchement bien mais je ne mets pas les 4 étoiles parce qu'on tourne un peu en rond en lisant la grosse dizaine de tomes qui composent cette série; c'est parfois clairement redondant.
Originellement paru dans un hebdomadaire espagnol assez grand public (il y a plusieurs histoires par tome), Torpedo est un vrai dur qui ne se laisse pas avoir deux fois par la même personne quoiqu'il se fasse souvent tabasser pour un caïd. Je suis assez étonné que cette série, à l'humour très noir mais aux histoires souvent sanglantes, ait pu être grand public. Il y tout de même eu un mini scandale lorsque Torpedo, voulant se venger d'un gamin qui lui avait causé du tort, envoie sur ses basques un pédéraste un brin pédophile sur les bords. Même si le gamin ne s'est pas fait chopper, il y a probablement quelques limites à ne pas dépasser!
Un premier tome assez succulent, qui donne l'eau à la bouche, présente les personnages puis s'achève sur un manque. Il faudra attendre au mieux le deuxième tome pour savoir ce que cette collaboration Sfar-Blain a vraiment dans le ventre. Pour le moment, c'est du bon. Le dessin est ma-gni-fi-que, observez cette précision, ces attitudes, cette mise en scène et ces couleurs chatoyantes! Blain est un grand!
Le scénario est amusant même s'il lui manque encore un véritable fil conducteur, pour l'instant on a juste l'impression d'une exposition composée d'un ensemble de saynètes sans intérêt narratif flagrant. Pourtant tout est là pour faire de « Socrate le demi-chien » une série originale : l'humour, la dérision, une certaine forme de tendresse, et l'intelligence.
A partir d'une catastrophe qui a secoué toute une région, les auteurs nous livrent une BD amère et vraie.
Le trait de Besseron est superbe, parfois proche de la caricature avec des faciès expressifs qui se ressemblent un peu tous. Les visages sont ici marqués par la catastrophe, et on replonge dans l'actualité du moment.
La classe politique en prend pour son grade avec les relents de sécurité à outrance qui ont suivis les attentats de NY dix jours plus tôt.
Deux ans après les évènements cette BD est là pour témoigner de la détresse et de l'incompétence des pouvoirs publics. Le ton est grinçant, mais comme dans la vie des personnages qu'elle met en lumière, cette BD n'oublie jamais l'humour et l'espoir.
Une lecture militante en quelque sorte, mais ô combien touchante.
Etant un fan de City Hunter, j'ai été attiré par l'accroche de la couverture, disant qu'on trouverait dans ce petit opus les deux premières aventures du célèbre garde du corps alixien (l'Alix en question étant le webby du présent site) ;)
Donc j'ai acheté le petit volume, malheureusement relié dans le désordre. J'ai réussi à le changer, et j'ai enfin pu le lire (oui, je sais, je raconte ma vie dans mes avis, mais je m'en fous, c'est moi qui écris !).
J'ai été assez déçu par l'ensemble, qui sont en fait des oeuvres de jeunesse de Hojo, donc assez peu maîtrisées sur beaucoup de plans : graphisme, cadrages, scénarii... City Hunter est moins bien cerné que dans la série homonyme. Bon, c'est un ouvrage réservé aux fans (comme ils l'avaient fait pour l'auteur de Dragon Ball), mais assez médiocre (ce que reconnait Hojo dans sa préface)...
Très étrange album que « Prosopopus ». A première vue, le dessin fouillé et caractéristique de De Crécy se marie assez mal avec cette histoire entièrement muette. Je suis pour ma part plutôt habitué à un graphisme dépouillé pour ce genre d’album, mais bon, au bout de quelques pages on s’y fait. Je ne reste pas en admiration béate devant le dessin, mais il faut bien avouer qu’il est plutôt agréable.
Ce qui surprend forcément, c’est l’étrangeté de l’histoire, avec ce gros monstre tout mignon qui apparaît on ne sait pas trop comment et dont le comportement est dirigé par on ne sait trop quoi. Avec également ces trois histoires en parallèle, la vision du tueur, la morgue, et… le troisième fil, qui fait partie du passé mais dont je ne peux parler sans gâcher un peu le plaisir de la découverte.
Car ce troisième fil, c’est lui qui apporte du sens à une histoire qui a priori n’en a pas beaucoup et qui apparaît comme très fantastique, voire fantasque. Cela dit, une lecture ne suffit pas. On est même loin du compte, et il me semble qu’une ou deux autres lectures sont indispensables pour bien démêler l’écheveau de l’intrigue.
Au final, cette lecture est très surprenante, surtout très bizarre en fait. Sans être transcendé, je relirai cet album non seulement pour tenter de mieux le comprendre, mais aussi par plaisir.
"Sambre", c'est avant tout une ambiance, mêlant les tons ocres et gris. Yslaire raconte la genèse de la passion tourmentée de deux jeunes gens, Bernard et Julie, sur fond de révolution grondante. Outre leurs statuts sociaux différents, le "destin maudit" qui plane sur le dernier des Sambre ne facilite pas l'épanouissement de cet amour naissant.
Yslaire a un style bien à lui. Même s'il ne m'a pas captivé plus que cela, je lui reconnais de grandes qualités, notamment pour faire passer les "émotions" des différents protagonistes. En fait, l'histoire en elle-même se laisse suivre assez facilement. Cependant, je trouve la passion qui enflamme le coeur de Bernard envers Julie un peu trop rapide, la rendant peu compréhensible. Cela est important puisqu'elle conditionne le reste de cette tragédie. De plus, le comportement de Julie, qui me semble "jouer un rôle", n'est pas toujours des plus cohérents au vu de ses aspirations. Enfin, Bernard, pour sauver sa belle, est prêt à rompre sa promesse faite la première nuit. Mais un Sambre n'a qu'une parole...
Bref, tout cela pour dire que j'ai été satisfait d'avoir découvert "ce monument de la bd". Le récit est bien rythmé malgré quelques petites incompréhensions du comportement des protagonistes. Mais voilà, je ne suis pas un inconditionnel des romans passionnels sur fond de révolutions ou de guerres, cela pouvant expliquer mes quelques réticences. Je conseille néanmoins son achat pour celui ou celle qui se sent davantage touché par ce genre "romantico-tragique".
De même que pour "Les incidents de la nuit", j'ai du mal à savoir quoi penser de cet album... Il est certain que le dessin est tout à fait typique de David B. De même, celui qui trouvera les couleurs ratées sera vraiment difficile, car leur côté chamarré et cependant assez sombre me paraît très réussi et en parfait accord avec le côté chargé de symbole de l'histoire. On retrouve également les différentes formes de monstre qu'on a pu apercevoir ici où là, et ce avec bonheur, car le style de David B. et non seulement personnel, mais également assez fort.
L'histoire par contre, semble être... un beau bordel. Eh oui. On commence un peu en cours de route, et on n'aura guère d'explications sur l'origine de cette petite société des chercheurs de trésor (en tout cas pas dans ce premier tome). Les différents personnages sont. Je dois avouer ne pas me sentir proches d'eux, et je ne suis pas sûr de bien comprendre leurs motivations... Sur ce point, l'album me paraît un peu faible...
Ce qui arrive a un côté mystérieux, et apparemment très basé sur des mythes orientaux. L'ennui c'est qu'on ne les connait pas forcément, et qu'ils sont exposés de façon un peu abrupte sans qu'on voit vraiment pourquoi ni commnent ils s'intègrent.
Mais ces défauts sont aussi des qualités, car on reste tout de même cloué devant cette histoire réellement particulière jusqu'à sa fin. Fin d'ailleurs un peu brutale... Vivement le tome 2 (les masochistes seront comblés :)).
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Albany
Je trouve ArzaK bien critique, notamment en ce qui concerne le premier tome "Rendez-vous à Sevenoaks" qui profite d'un scénario brillant, un des plus jouissifs de la bande dessinée : un auteur de livre se rend compte que ce qu'il a écrit a déjà été publié plusieurs années auparavant. Craignant d'être pris pour un plagieur, il mène l'enquête alors que plusieurs personnes meurent tour à tour, tel qu'écrit dans le roman. La fin est incroyable et j'ai terminé cette histoire totalement enthousiaste. Malheureusement les deux autres tomes n'arrivent pas à la cheville de celui-ci. L'intrigue sur le "Titanic" étant particulièrement ratée je trouve. Le dessin de Floc'h est propret mais ça n'est pas très enthousiasmant. Pour mémoire il a travaillé avec Resnais sur les très bons Smoking et No Smoking.
Vincent et Van Gogh
Certes, il est indéniable que Smudja est graphiquement très fort. Pour nous conter l'histoire de Van Gogh et de son chat Vincent, il fait preuve d'une maîtrise éblouissante : on croirait traverser les paysages du sud-est de la France vu par Van Gogh ou les étangs et les nénuphars vus par Monet. Mais une fois retombé l'enthousiasme lié à ces dessins jamais vus avant, force est de constater que l'histoire, bien que se voulant originale, tombe complètement à plat. Ca se veut poétique et délicieusement décalé mais c'est absolument épuisant tant c'est long et plat. Je me suis ennuyé comme rarement; heureusement que j'ai pu admirer longuement ces planches pour oublier. Il va sans dire que les trois étoiles sont exclusivement pour le dessin. Je suis curieux de voir ce que donneront les prochaines oeuvres de l'auteur; va-t-il se plonger dans d'autres graphismes?
Corps à corps (Selen)
Miralles dessine divinement bien, avec une précision et une élégance extrêmes. On n'est peut-être pas à la hauteur de son travail sur "Djinn" mais on voit déjà une éclatante démonstration de son talent. L'érotisme de cette BD est indéniablement rehaussé par son trait car le scénario, quoique très correct, n'est quand même pas à tomber par terre. De la finesse pour un vrai plaisir des sens.
Torpedo
"Torpedo", c'est franchement bien mais je ne mets pas les 4 étoiles parce qu'on tourne un peu en rond en lisant la grosse dizaine de tomes qui composent cette série; c'est parfois clairement redondant. Originellement paru dans un hebdomadaire espagnol assez grand public (il y a plusieurs histoires par tome), Torpedo est un vrai dur qui ne se laisse pas avoir deux fois par la même personne quoiqu'il se fasse souvent tabasser pour un caïd. Je suis assez étonné que cette série, à l'humour très noir mais aux histoires souvent sanglantes, ait pu être grand public. Il y tout de même eu un mini scandale lorsque Torpedo, voulant se venger d'un gamin qui lui avait causé du tort, envoie sur ses basques un pédéraste un brin pédophile sur les bords. Même si le gamin ne s'est pas fait chopper, il y a probablement quelques limites à ne pas dépasser!
Socrate le demi-chien
Un premier tome assez succulent, qui donne l'eau à la bouche, présente les personnages puis s'achève sur un manque. Il faudra attendre au mieux le deuxième tome pour savoir ce que cette collaboration Sfar-Blain a vraiment dans le ventre. Pour le moment, c'est du bon. Le dessin est ma-gni-fi-que, observez cette précision, ces attitudes, cette mise en scène et ces couleurs chatoyantes! Blain est un grand! Le scénario est amusant même s'il lui manque encore un véritable fil conducteur, pour l'instant on a juste l'impression d'une exposition composée d'un ensemble de saynètes sans intérêt narratif flagrant. Pourtant tout est là pour faire de « Socrate le demi-chien » une série originale : l'humour, la dérision, une certaine forme de tendresse, et l'intelligence.
Toulouse Septembre Noir
A partir d'une catastrophe qui a secoué toute une région, les auteurs nous livrent une BD amère et vraie. Le trait de Besseron est superbe, parfois proche de la caricature avec des faciès expressifs qui se ressemblent un peu tous. Les visages sont ici marqués par la catastrophe, et on replonge dans l'actualité du moment. La classe politique en prend pour son grade avec les relents de sécurité à outrance qui ont suivis les attentats de NY dix jours plus tôt. Deux ans après les évènements cette BD est là pour témoigner de la détresse et de l'incompétence des pouvoirs publics. Le ton est grinçant, mais comme dans la vie des personnages qu'elle met en lumière, cette BD n'oublie jamais l'humour et l'espoir. Une lecture militante en quelque sorte, mais ô combien touchante.
Tsukasa Hojo - Histoires courtes (Les Trésors de Tsukasa Hojo / Tsukasa Hojo Recueil)
Etant un fan de City Hunter, j'ai été attiré par l'accroche de la couverture, disant qu'on trouverait dans ce petit opus les deux premières aventures du célèbre garde du corps alixien (l'Alix en question étant le webby du présent site) ;) Donc j'ai acheté le petit volume, malheureusement relié dans le désordre. J'ai réussi à le changer, et j'ai enfin pu le lire (oui, je sais, je raconte ma vie dans mes avis, mais je m'en fous, c'est moi qui écris !). J'ai été assez déçu par l'ensemble, qui sont en fait des oeuvres de jeunesse de Hojo, donc assez peu maîtrisées sur beaucoup de plans : graphisme, cadrages, scénarii... City Hunter est moins bien cerné que dans la série homonyme. Bon, c'est un ouvrage réservé aux fans (comme ils l'avaient fait pour l'auteur de Dragon Ball), mais assez médiocre (ce que reconnait Hojo dans sa préface)...
Prosopopus
Très étrange album que « Prosopopus ». A première vue, le dessin fouillé et caractéristique de De Crécy se marie assez mal avec cette histoire entièrement muette. Je suis pour ma part plutôt habitué à un graphisme dépouillé pour ce genre d’album, mais bon, au bout de quelques pages on s’y fait. Je ne reste pas en admiration béate devant le dessin, mais il faut bien avouer qu’il est plutôt agréable. Ce qui surprend forcément, c’est l’étrangeté de l’histoire, avec ce gros monstre tout mignon qui apparaît on ne sait pas trop comment et dont le comportement est dirigé par on ne sait trop quoi. Avec également ces trois histoires en parallèle, la vision du tueur, la morgue, et… le troisième fil, qui fait partie du passé mais dont je ne peux parler sans gâcher un peu le plaisir de la découverte. Car ce troisième fil, c’est lui qui apporte du sens à une histoire qui a priori n’en a pas beaucoup et qui apparaît comme très fantastique, voire fantasque. Cela dit, une lecture ne suffit pas. On est même loin du compte, et il me semble qu’une ou deux autres lectures sont indispensables pour bien démêler l’écheveau de l’intrigue. Au final, cette lecture est très surprenante, surtout très bizarre en fait. Sans être transcendé, je relirai cet album non seulement pour tenter de mieux le comprendre, mais aussi par plaisir.
Sambre
"Sambre", c'est avant tout une ambiance, mêlant les tons ocres et gris. Yslaire raconte la genèse de la passion tourmentée de deux jeunes gens, Bernard et Julie, sur fond de révolution grondante. Outre leurs statuts sociaux différents, le "destin maudit" qui plane sur le dernier des Sambre ne facilite pas l'épanouissement de cet amour naissant. Yslaire a un style bien à lui. Même s'il ne m'a pas captivé plus que cela, je lui reconnais de grandes qualités, notamment pour faire passer les "émotions" des différents protagonistes. En fait, l'histoire en elle-même se laisse suivre assez facilement. Cependant, je trouve la passion qui enflamme le coeur de Bernard envers Julie un peu trop rapide, la rendant peu compréhensible. Cela est important puisqu'elle conditionne le reste de cette tragédie. De plus, le comportement de Julie, qui me semble "jouer un rôle", n'est pas toujours des plus cohérents au vu de ses aspirations. Enfin, Bernard, pour sauver sa belle, est prêt à rompre sa promesse faite la première nuit. Mais un Sambre n'a qu'une parole... Bref, tout cela pour dire que j'ai été satisfait d'avoir découvert "ce monument de la bd". Le récit est bien rythmé malgré quelques petites incompréhensions du comportement des protagonistes. Mais voilà, je ne suis pas un inconditionnel des romans passionnels sur fond de révolutions ou de guerres, cela pouvant expliquer mes quelques réticences. Je conseille néanmoins son achat pour celui ou celle qui se sent davantage touché par ce genre "romantico-tragique".
Les Chercheurs de trésor
De même que pour "Les incidents de la nuit", j'ai du mal à savoir quoi penser de cet album... Il est certain que le dessin est tout à fait typique de David B. De même, celui qui trouvera les couleurs ratées sera vraiment difficile, car leur côté chamarré et cependant assez sombre me paraît très réussi et en parfait accord avec le côté chargé de symbole de l'histoire. On retrouve également les différentes formes de monstre qu'on a pu apercevoir ici où là, et ce avec bonheur, car le style de David B. et non seulement personnel, mais également assez fort. L'histoire par contre, semble être... un beau bordel. Eh oui. On commence un peu en cours de route, et on n'aura guère d'explications sur l'origine de cette petite société des chercheurs de trésor (en tout cas pas dans ce premier tome). Les différents personnages sont. Je dois avouer ne pas me sentir proches d'eux, et je ne suis pas sûr de bien comprendre leurs motivations... Sur ce point, l'album me paraît un peu faible... Ce qui arrive a un côté mystérieux, et apparemment très basé sur des mythes orientaux. L'ennui c'est qu'on ne les connait pas forcément, et qu'ils sont exposés de façon un peu abrupte sans qu'on voit vraiment pourquoi ni commnent ils s'intègrent. Mais ces défauts sont aussi des qualités, car on reste tout de même cloué devant cette histoire réellement particulière jusqu'à sa fin. Fin d'ailleurs un peu brutale... Vivement le tome 2 (les masochistes seront comblés :)).