Je fais partie des gens qui considère Alan Moore comme un formidable scénariste et "metteur en scène" de BD. Néanmoins, je n'ai pas accroché à "From Hell".
Pour commencer, je n'en aime vraiment pas le dessin et n'ai pas réussi à passer outre tout au long de cette énorme BD. Le scénario n'a pas suffi à me faire oublier les irrégularités constantes dont souffrent les dessins de visages, de corps, etc.
Ensuite, concernant l'histoire, tout d'abord, c'est un vrai pavé. Alors quand le scénario est captivant et original, c'est un plaisir d'en avoir beaucoup à lire. Mais là, je ne suis pas rentré dans l'histoire donc ça m'a paru bien long à lire.
La somme de documentation amassée par Moore sur le sujet de Jack l'Eventreur est impressionnante, et tout dans son histoire est plausible. Mais le résultat à mes yeux est plus la mise en images d'une longue thèse historico-réaliste sur la véritable histoire de Jack l'Eventreur qu'une BD avec un scénario original. J'ai ressenti le tout comme une accumulation de faits, d'informations, de dialogues...
Essouflant et pas suffisamment captivant à mes yeux.
C'est étrange : moi qui aime le fantastique, Lovecraft, les mystères, etc, eh bien, je n'ai pas accroché à cette BD.
Le dessin est beau. Un peu trop gris-marron pour le premier tome, il prend une belle ampleur et de très belles couleurs ensuite, jusqu'au meilleur dans le dernier tome.
Mais ce qui m'a moins plu, c'est l'histoire et la façon dont elle est racontée.
Ca part sur une idée au tome 1, idée peu originale d'ailleurs quand on a lu du Lovecraft, puis on dirait que ça change complètement au tome 2, pour changer encore ensuite arrivé au début du tome 3. C'est comme si le scénariste avait fait évoluer son histoire au fur et à mesure de l'avancement de la BD. Ca donne donc à mes yeux un récit peu linéaire et sans rythme.
En outre, le tome 3 devient particulièrement fouillis, et il est difficile de mettre ensemble tous les bouts d'histoires pour en suivre tous les tenants et aboutissants.
Et pour finir, la conclusion, quoique très jolie esthétiquement, est elle aussi peu compréhensible et se termine un peu en queue de poisson.
Bref, une impression très mitigée à la lecture de cette série...
Je me souviens également d'une série sympathique, bien servie par le dessin de Dodier avant d'exploser avec Jérôme Bloche. Les histoires sont plutôt inventives, même si, encore une fois, la comparaison avec des séries comme "Les Schtroumpfs" et "Johan et Pirlouit" est incontournable.
Sympathique. :)
Le principe de cette petite série, en imposant la contrainte des 13 personnages, est plutôt sympathique, ainsi que le fait de reprendre les grands cadres classiques du polar.
N'ayant lu que le deuxième tome ("Intrigue à Folkstone"), mon avis ne portera que sur lui.
Le dessin de Christopher est assez charmant : épuré, avec des personnages naïfs un peu à la Tezuka ("Astroboy")... mais dans ce deuxième tome le découpage, et surtout certains enchaînements, donnent l'impression d'être encore mal maîtrisés, et parfois un peu saccadés.
Au début, le laitier (Mike Milkway) se fait tuer. Les inspecteurs enquêtent donc, en répétant à chaque fois "Mike Milkway, le laitier, a été retrouvé étranglé sur la falaise". Ceci induit un certain effet comique (de répétition, évidemment), qui ajouté au champ lexical du lait, assaisonné à tout bout de champ, est plutôt plaisant.
Mais bon. Un inspecteur s'exprime uniquement par onomatopées, on n'en voit pas trop l'intérêt, et puis on ressent un petit côté artificiel à certains moments. Dommage, car si l'idée de départ est intéressante, la mise en oeuvre laisse un peu à désirer.
Reste tout de même une gentille parodie qui fait sourire.
Une jolie histoire, mais qui souffre d'un je ne sais quoi d'immaturité ou d'inconstance. Le dessin est honnête bien qu'un peu trop caricatural à mon goût par moment. Certain plans peuvent être superbes, et juste après, sombrer dans des successions de plans convenus sans inventivité. Les personnages perdent de leur prestance.
Je l'ai lu sans déplaisir, mais n'ai pas été capté.
Je ne saurais trop le conseiller vraiment, d'autant que son prix est vraiment prohibitif (presque 20 euros).
Pour commencer, je tiens à signaler que je n'ai pas lu "l'homme qui rit" de Victor Hugo, je ne peux donc pas voir comment JDM a exploité cette source.
J'ai vraiment bien apprécié la lecture de cet album. L'univers paraît riche et plein de possibilités alors qu'on n'en a vu que très peu. C'est plutôt prometteur pour la suite.
Les personnages me plaisent bien, ils sont eux aussi très diversifiés et plutôt intéressants. J'adore carrément les tziganes et leur langue internationale !
Bref, tout cela est plaisant, mais en fait, après avoir bien relu ce 1er album, je trouve qu'il n'avance pas beaucoup. J'ai peur de devenir lourd et pénible en disant que comme souvent, Morvan nous livre là un 1er tome avec une très bonne introduction, mais sans vraiment faire avancer l'aventure. C'est donc dommage lorsqu'on a juste cet album... mais il faut voir la suite, il y a un fort potentiel ici.
Le dessin me plaît pas mal, il est personnel et assez régulier, c'est presque étonnant pour un premier album. :) Seul petit reproche : les couleurs de certaines planches sont bien trop monochromes je trouve. Ok pour essayer de donner un ton, un esprit au passage concerné, mais là, c'est bien trop appuyé parfois.
Allez, ne boudons pas notre plaisir, ce 1er tome est non seulement bon, mais surtout prometteur !
Houlà ! J'ai eu peur... En lisant les deux premiers tomes, j'ai cru par moment que Valérie Mangin était un pseudonyme de Jodorowski. J'ai pas trop envie de produire de la littérature sur le pourquoi de mon impression, mais le thème principal un peu tourmenté, la profusion de tueries mégalomaniaques, le caractère quasi-divin de l'héroïne m'ont vraiment laissé un arrière-goût de déjà lu en tête. Et franchement, je n'ai pas été emballé. Seul le graphisme lumineux et hyper chiadé m'a finalement aidé à dépasser mes réticences. Et heureusement d'ailleurs. Parce que le tome 3 m'a enfin tenu en haleine. La narration est plus fluide. Les motivations des personnages enfin cohérentes et l'intrigue plus dense. Bon, il m'a fallu trois tomes quand même pour accrocher. Heureusement, que j'ai commencé par l'intégrale. Parce que si j'avais commencé à lire cette série dès la parution de son premier tome, je ne pense pas que j'aurais poussé plus loin l'aventure.
Et c'eût été dommage... si si !
« 100 Bullets », cette série phare du label Vertigo (la section « adulte » de chez DC) bénéficie enfin d’une traduction française digne de ce nom. Il y avait déjà eu la version « Soleil » éditée en grand format (c’était la version « vendeur de papier »), sans que cela soit réellement utile, intitulée « A bout portant » (titre d’une banalité affligeante à peine digne des soirées « Hollywood night » de TF1) et qui n’a jamais dépassé le premier tome (une habitude chez cet éditeur).
Cette édition Semic est, non seulement plus abordable, mais plus respectueuse du titre et du format du comics original. Dans ce premier tome, on a droit aux deux premières histoires. Et déjà, on sent le schéma narratif bien huilé. Dans chaque histoire, l’agent Graves, triste sire habillé de noir des pieds à la tête, vient trouver une personne qui a tout perdu, victime d’un crime impuni…A chaque fois, cette personne n’a plus aucun espoir qu’un jour justice sera faite. Graves lui propose alors de remédier à sa propre déchéance en assouvissant son désir de vengeance, lui apportant à chaque fois, un moyen de l’accomplir sans craindre en retour les foudres de la justice.
C’est donc à une énième variation sur le thème de la vengeance que l’on a affaire ici. Avec un postulat de départ pareil, on a toujours un peu peur de tomber dans l’apologie imbécile et fascisante de la vengeance « made in USA » (façon « Steven Seagal »), de l’auto-justice ou encore dans le thème annexe de la peine de mort… Premier soulagement : ce comics est au-dessus de ça, il parle des pulsions vengeresses, sans pour autant justifier moralement ces actes. Le scénariste prend soin de laisser les personnages en face de leur choix, sans chercher à la juger ou les justifier. C’est donc, à chaque fois, un nouveau cas de conscience qui est posé. On sent alors toutes les possibilités que peuvent s’offrir les auteurs de vilipender une société américaine inégale où le plus forts gagnent souvent sans se soucier d’écraser les plus faibles. La critique sociale, est présente dans ce premier tome, en filigrane, reste à savoir ce qu’en feront les auteurs dans les épisodes suivants…
Les dessins du dessinateur argentin Risso sont d’une qualité proche de l’irréprochable. Le découpage est incisif, la mise en page très plaisante et les cadrages souvent inventifs.
Des deux histoires présentes ici, j’ai une nette préférence pour la seconde. La première me semble tellement envahie de clichés que j’ai du mal à « croire » que le personnage est autre chose qu’un archétype un peu usé, aux réactions trop stéréotypées que pour prétendre à quelque authenticité. La seconde m’amuse beaucoup plus et j’attends avec impatience le deuxième tome de ces « 100 bullets » avant de donner mon avis définitif sur cette série qui commence plutôt bien.
P.S. : Allez faire un tour du côté du site officiel, il est bien foutu.
Bon. j'ai fait ce qu'on m'a dit, je me suis précipité...
Résultat : un peu déçu.
Certes, c'est original, bien ficelé, tout ce qu'on veut mais, bon, bof, c'est pas non plus un chef-d'oeuvre. J'ai adoré l'ambiance du premier tiers, par contre pour la suite, il faut se forcer un peu, jusqu'à la fin qui... est un peu prévisible, non?
Une bd sur la bd ? J'ai préféré l'Art Invisible, plus surprenant.
Un cadre urbain étonnamment bien retranscrit pour le claustrophobe que je suis...
Un combat à la fois convenu et paradoxal entre deux "télékinésistes/télépathes". Convenu parce qu'il oppose un homme et une "femme" mais aussi deux générations nippones (l'une ayant connu la guerre, l'abandon familiale et le développement de l'urbanisation, l'autre étant surprotégée et le fruit de cette urbanisation). Paradoxal parce que la nouvelle génération semble plus responsable/mature que l'ancienne...
Dommage qu'Otomo n'ait pas davantage développé l'épisode autour du chamanisme qui aurait pu accentuer et crédibiliser la dimension paranormale du scénario. Par contre, j'ai nettement préféré le premier et le dernier des affrontements au gigantisme du second (genèse d'Akira ?).
Ref. : "Scanners" de David Cronenberg, avec les excellents Patrick Mc Goohan et Michael Ironside
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From Hell
Je fais partie des gens qui considère Alan Moore comme un formidable scénariste et "metteur en scène" de BD. Néanmoins, je n'ai pas accroché à "From Hell". Pour commencer, je n'en aime vraiment pas le dessin et n'ai pas réussi à passer outre tout au long de cette énorme BD. Le scénario n'a pas suffi à me faire oublier les irrégularités constantes dont souffrent les dessins de visages, de corps, etc. Ensuite, concernant l'histoire, tout d'abord, c'est un vrai pavé. Alors quand le scénario est captivant et original, c'est un plaisir d'en avoir beaucoup à lire. Mais là, je ne suis pas rentré dans l'histoire donc ça m'a paru bien long à lire. La somme de documentation amassée par Moore sur le sujet de Jack l'Eventreur est impressionnante, et tout dans son histoire est plausible. Mais le résultat à mes yeux est plus la mise en images d'une longue thèse historico-réaliste sur la véritable histoire de Jack l'Eventreur qu'une BD avec un scénario original. J'ai ressenti le tout comme une accumulation de faits, d'informations, de dialogues... Essouflant et pas suffisamment captivant à mes yeux.
L'ile des morts
C'est étrange : moi qui aime le fantastique, Lovecraft, les mystères, etc, eh bien, je n'ai pas accroché à cette BD. Le dessin est beau. Un peu trop gris-marron pour le premier tome, il prend une belle ampleur et de très belles couleurs ensuite, jusqu'au meilleur dans le dernier tome. Mais ce qui m'a moins plu, c'est l'histoire et la façon dont elle est racontée. Ca part sur une idée au tome 1, idée peu originale d'ailleurs quand on a lu du Lovecraft, puis on dirait que ça change complètement au tome 2, pour changer encore ensuite arrivé au début du tome 3. C'est comme si le scénariste avait fait évoluer son histoire au fur et à mesure de l'avancement de la BD. Ca donne donc à mes yeux un récit peu linéaire et sans rythme. En outre, le tome 3 devient particulièrement fouillis, et il est difficile de mettre ensemble tous les bouts d'histoires pour en suivre tous les tenants et aboutissants. Et pour finir, la conclusion, quoique très jolie esthétiquement, est elle aussi peu compréhensible et se termine un peu en queue de poisson. Bref, une impression très mitigée à la lecture de cette série...
Gully
Je me souviens également d'une série sympathique, bien servie par le dessin de Dodier avant d'exploser avec Jérôme Bloche. Les histoires sont plutôt inventives, même si, encore une fois, la comparaison avec des séries comme "Les Schtroumpfs" et "Johan et Pirlouit" est incontournable. Sympathique. :)
Treize êtres en jeu
Le principe de cette petite série, en imposant la contrainte des 13 personnages, est plutôt sympathique, ainsi que le fait de reprendre les grands cadres classiques du polar. N'ayant lu que le deuxième tome ("Intrigue à Folkstone"), mon avis ne portera que sur lui. Le dessin de Christopher est assez charmant : épuré, avec des personnages naïfs un peu à la Tezuka ("Astroboy")... mais dans ce deuxième tome le découpage, et surtout certains enchaînements, donnent l'impression d'être encore mal maîtrisés, et parfois un peu saccadés. Au début, le laitier (Mike Milkway) se fait tuer. Les inspecteurs enquêtent donc, en répétant à chaque fois "Mike Milkway, le laitier, a été retrouvé étranglé sur la falaise". Ceci induit un certain effet comique (de répétition, évidemment), qui ajouté au champ lexical du lait, assaisonné à tout bout de champ, est plutôt plaisant. Mais bon. Un inspecteur s'exprime uniquement par onomatopées, on n'en voit pas trop l'intérêt, et puis on ressent un petit côté artificiel à certains moments. Dommage, car si l'idée de départ est intéressante, la mise en oeuvre laisse un peu à désirer. Reste tout de même une gentille parodie qui fait sourire.
Un Pas vers les Etoiles
Une jolie histoire, mais qui souffre d'un je ne sais quoi d'immaturité ou d'inconstance. Le dessin est honnête bien qu'un peu trop caricatural à mon goût par moment. Certain plans peuvent être superbes, et juste après, sombrer dans des successions de plans convenus sans inventivité. Les personnages perdent de leur prestance. Je l'ai lu sans déplaisir, mais n'ai pas été capté. Je ne saurais trop le conseiller vraiment, d'autant que son prix est vraiment prohibitif (presque 20 euros).
L'Homme qui rit (Lord Clancharlie)
Pour commencer, je tiens à signaler que je n'ai pas lu "l'homme qui rit" de Victor Hugo, je ne peux donc pas voir comment JDM a exploité cette source. J'ai vraiment bien apprécié la lecture de cet album. L'univers paraît riche et plein de possibilités alors qu'on n'en a vu que très peu. C'est plutôt prometteur pour la suite. Les personnages me plaisent bien, ils sont eux aussi très diversifiés et plutôt intéressants. J'adore carrément les tziganes et leur langue internationale ! Bref, tout cela est plaisant, mais en fait, après avoir bien relu ce 1er album, je trouve qu'il n'avance pas beaucoup. J'ai peur de devenir lourd et pénible en disant que comme souvent, Morvan nous livre là un 1er tome avec une très bonne introduction, mais sans vraiment faire avancer l'aventure. C'est donc dommage lorsqu'on a juste cet album... mais il faut voir la suite, il y a un fort potentiel ici. Le dessin me plaît pas mal, il est personnel et assez régulier, c'est presque étonnant pour un premier album. :) Seul petit reproche : les couleurs de certaines planches sont bien trop monochromes je trouve. Ok pour essayer de donner un ton, un esprit au passage concerné, mais là, c'est bien trop appuyé parfois. Allez, ne boudons pas notre plaisir, ce 1er tome est non seulement bon, mais surtout prometteur !
Le Fléau des Dieux
Houlà ! J'ai eu peur... En lisant les deux premiers tomes, j'ai cru par moment que Valérie Mangin était un pseudonyme de Jodorowski. J'ai pas trop envie de produire de la littérature sur le pourquoi de mon impression, mais le thème principal un peu tourmenté, la profusion de tueries mégalomaniaques, le caractère quasi-divin de l'héroïne m'ont vraiment laissé un arrière-goût de déjà lu en tête. Et franchement, je n'ai pas été emballé. Seul le graphisme lumineux et hyper chiadé m'a finalement aidé à dépasser mes réticences. Et heureusement d'ailleurs. Parce que le tome 3 m'a enfin tenu en haleine. La narration est plus fluide. Les motivations des personnages enfin cohérentes et l'intrigue plus dense. Bon, il m'a fallu trois tomes quand même pour accrocher. Heureusement, que j'ai commencé par l'intégrale. Parce que si j'avais commencé à lire cette série dès la parution de son premier tome, je ne pense pas que j'aurais poussé plus loin l'aventure. Et c'eût été dommage... si si !
100 bullets
« 100 Bullets », cette série phare du label Vertigo (la section « adulte » de chez DC) bénéficie enfin d’une traduction française digne de ce nom. Il y avait déjà eu la version « Soleil » éditée en grand format (c’était la version « vendeur de papier »), sans que cela soit réellement utile, intitulée « A bout portant » (titre d’une banalité affligeante à peine digne des soirées « Hollywood night » de TF1) et qui n’a jamais dépassé le premier tome (une habitude chez cet éditeur). Cette édition Semic est, non seulement plus abordable, mais plus respectueuse du titre et du format du comics original. Dans ce premier tome, on a droit aux deux premières histoires. Et déjà, on sent le schéma narratif bien huilé. Dans chaque histoire, l’agent Graves, triste sire habillé de noir des pieds à la tête, vient trouver une personne qui a tout perdu, victime d’un crime impuni…A chaque fois, cette personne n’a plus aucun espoir qu’un jour justice sera faite. Graves lui propose alors de remédier à sa propre déchéance en assouvissant son désir de vengeance, lui apportant à chaque fois, un moyen de l’accomplir sans craindre en retour les foudres de la justice. C’est donc à une énième variation sur le thème de la vengeance que l’on a affaire ici. Avec un postulat de départ pareil, on a toujours un peu peur de tomber dans l’apologie imbécile et fascisante de la vengeance « made in USA » (façon « Steven Seagal »), de l’auto-justice ou encore dans le thème annexe de la peine de mort… Premier soulagement : ce comics est au-dessus de ça, il parle des pulsions vengeresses, sans pour autant justifier moralement ces actes. Le scénariste prend soin de laisser les personnages en face de leur choix, sans chercher à la juger ou les justifier. C’est donc, à chaque fois, un nouveau cas de conscience qui est posé. On sent alors toutes les possibilités que peuvent s’offrir les auteurs de vilipender une société américaine inégale où le plus forts gagnent souvent sans se soucier d’écraser les plus faibles. La critique sociale, est présente dans ce premier tome, en filigrane, reste à savoir ce qu’en feront les auteurs dans les épisodes suivants… Les dessins du dessinateur argentin Risso sont d’une qualité proche de l’irréprochable. Le découpage est incisif, la mise en page très plaisante et les cadrages souvent inventifs. Des deux histoires présentes ici, j’ai une nette préférence pour la seconde. La première me semble tellement envahie de clichés que j’ai du mal à « croire » que le personnage est autre chose qu’un archétype un peu usé, aux réactions trop stéréotypées que pour prétendre à quelque authenticité. La seconde m’amuse beaucoup plus et j’attends avec impatience le deuxième tome de ces « 100 bullets » avant de donner mon avis définitif sur cette série qui commence plutôt bien. P.S. : Allez faire un tour du côté du site officiel, il est bien foutu.
Hicksville
Bon. j'ai fait ce qu'on m'a dit, je me suis précipité... Résultat : un peu déçu. Certes, c'est original, bien ficelé, tout ce qu'on veut mais, bon, bof, c'est pas non plus un chef-d'oeuvre. J'ai adoré l'ambiance du premier tiers, par contre pour la suite, il faut se forcer un peu, jusqu'à la fin qui... est un peu prévisible, non? Une bd sur la bd ? J'ai préféré l'Art Invisible, plus surprenant.
Dômu - Rêves d'enfants
Un cadre urbain étonnamment bien retranscrit pour le claustrophobe que je suis... Un combat à la fois convenu et paradoxal entre deux "télékinésistes/télépathes". Convenu parce qu'il oppose un homme et une "femme" mais aussi deux générations nippones (l'une ayant connu la guerre, l'abandon familiale et le développement de l'urbanisation, l'autre étant surprotégée et le fruit de cette urbanisation). Paradoxal parce que la nouvelle génération semble plus responsable/mature que l'ancienne... Dommage qu'Otomo n'ait pas davantage développé l'épisode autour du chamanisme qui aurait pu accentuer et crédibiliser la dimension paranormale du scénario. Par contre, j'ai nettement préféré le premier et le dernier des affrontements au gigantisme du second (genèse d'Akira ?). Ref. : "Scanners" de David Cronenberg, avec les excellents Patrick Mc Goohan et Michael Ironside