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Couverture de la série Lazy Company
Lazy Company

La série est semble-t-il adaptée d’une série télé (que je ne connais pas), et en reprend ingrédients et personnages principaux (les quatre débiles formant la Lazy Company donc). Quatre individus qui auraient des capacités, parfois même brillantes (l’intello est capable de faire de forts calculs, l’un d’entre eux se présente comme un soldat presque caricatural de force et d’abnégation), mais tous sont peu futés, peu efficaces (la chemise hawaïenne arborée par l’un d’entre eux en dit long sur le sérieux de l’équipe), et leurs actions engendrent immanquablement des catastrophes, que leurs supérieurs ont du mal à accepter. Ils ont ainsi souvent affaire aux tribunaux militaires. Heureusement, tout se termine bien au final, et s’ils effectuent des missions utiles, c’est généralement à l’insu de leur plein gré. C’est donc de l’aventure pour de rire. Pas vraiment une farce anti militariste comme pouvait l’être le film « Mash », plutôt un gros délire plus ou moins bête et méchant. On puise un peu partout pour ces aventures, de La 7ème compagnie à Indiana Jones (voir les délires dans les temples mayas occupés par des Nazis dans le tome 2 !) Les deux albums peuvent se lire séparément, ce sont deux aventures distinctes. Nos héros étant des boulets, ils sont envoyés loin, très loin pour ne pas causer trop de dégâts. Dans les montagnes tibétaines dans le premier opus, après avoir failli faire foirer le débarquement (où ils affrontent une sorte de yéti), dans la jungle mexicaine (où ils affrontent des Nazis grimés en prêtres aztèques). Toujours avec une efficacité relative. De toute façon leur mission est sans intérêt on l’aura compris, tout est prétexte à décalage, et à offrir à nos quatre branquignoles la possibilité de gaffer et/ou de raconter n’importe quoi. Le dessin d’Ullcer est dynamique. Un trait semi caricatural efficace, qui singe le manga dans certaines scènes d’action, de combat ou de sport (un peu d’« Olive et Tom » alors), avec une colorisation tapante proche de certains comics. Rien d’extraordinaire, c’est une lecture détente/défouloir. A emprunter à l’occasion, c’est suffisamment amusant pour capter un lectorat assez large.

11/07/2023 (modifier)
Couverture de la série La Danse devant le buffet
La Danse devant le buffet

On a là un bon polar à l’ancienne. S’il y avait un peu plus de poisse et d’humour, on pourrait se croire dans un polar des années 1960, comme Lautner pouvait en confectionner. Le dessin de Baudoin, toujours dans un Noir et Blanc très tranché, un trait gras, convient bien à l’ambiance développée par l’intrigue de Frank. C’est irrégulier, mais j’aime bien le travail de Baudoin. Quant à l’intrigue, elle se déroule un peu mollement je trouve, sans trop de digressions ou de surprises. C’est aussi un peu trop verbeux, les bulles remplissent les cases, et la lecture est parfois un peu lourde. Mais ça se laisse quand même lire. Note réelle 2,5/5.

11/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Wonder City
Wonder City

J’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. La faute à une esthétique plutôt aride et quelque peu datée. Mais aussi à une narration un peu dure à suivre et un chouia décevante. Le dessin de Montellier est classique, avec un trait réaliste. Mais les décors sont peu développés. Ces décors urbains (d’une légère anticipation) sont froids, et j’aurais bien aimé voir préciser l’univers. Ce qui surprend aussi, c’est le parti pris clairement esthétique plutôt que réaliste de la colorisation de Buxin. Beaucoup de Noir et Blanc, au milieu duquel du bleu, un peu de jaune et de rouge, s’immiscent, ceci accentuant le côté étrange, atemporel et froid) du récit. Cela accentue aussi la difficulté à entrer dans l’histoire. Une intrigue qui, une fois « apprivoisée », se révèle intéressante. Mais aussi manquant d’originalité et de profondeur – avec une chute un peu brusquée. Dans un futur proche (à l’époque de publication), et dans une société où tous les habitants doivent se soumettre régulièrement à des « vaccination » automatiques, réalisées sous l’égide d’une entité représentée par un visage et un nom (Nimbus), un couple réalise que ces opérations ont aussi pour but de stériliser certains individus, visiblement « triés » (les milieux populaires). Ils cherchent à se soustraire à ce contrôle. Le point de départ est intéressant donc, mais pas assez développé à mon goût hélas. Ce qui fait que si la lecture – une fois le début un peu aride dépassé – se révèle agréable, elle m’a aussi laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5

11/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Apprentissages de Colette
Les Apprentissages de Colette

Je n'ai jamais été un lecteur de Colette mais je vais probablement combler cette négligence grâce à la série d'Annie Goetzinger. Pourtant l'auteure ne centre pas son roman graphique sur la Colette écrivain ce qui assure aujourd'hui sa postérité. Goetzinger s'attache à nous décrire une Colette très humaine et attachante dans sa complexité mais aussi dans la fidélité à ses idéaux de vie. Loin d'une biographie de type encyclopédique Annie nous peint le parcours d'une femme qui se libère des carcans conventionnels au fil des rencontres qui lui font découvrir son moi. D'une tendre paysanne bourguignonne fleur bleue, fidèle et soumise auprès de son Willy chéri, elle deviendra une femme d'une modernité révolutionnaire sans pourtant devenir une activiste. Le scénario de Goetzinger nous replonge dans la littérature féminine d'antan avec une narration d'une recherche et d'une fluidité cristalline. J'ai trouvé cela très agréable à lire dans une langue si douce à entendre. Le graphisme renforce cette atmosphère de comtesse de Ségur dans cette description réaliste d'un monde mondain qui ressemble à une maison de poupées. Les tons pastels complètent cette ambiance si feutrée. Une lecture très agréable où Annie Goetzinger nous fait partager son admiration et son respect pour cette grande dame à redécouvrir.

11/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Carole - Ce que nous laissons derrière nous
Carole - Ce que nous laissons derrière nous

Dans ce récit autobiographique, l’auteur Clément C. Fabre part à la recherche de la tombe de sa tante qu’il n’a jamais connue. Et pour cause ! Elle est morte alors qu’elle n’était encore qu’un nourrisson. La démarche est étrange puisque personne dans la famille ne parle plus de ce drame sans qu’il ne s’agisse d’un secret bien gardé. Que ce soient ses grands-parents ou sa mère, la famille de Clément Fabre semble tout simplement avoir fait son deuil. Par contre, l’auteur semble lui en proie à des problèmes psychologiques. Il consulte un psychiatre et sans que ce ne soit très clairement expliqué, son trouble semble lié au fait de ne pas avoir d’enfants. Et son médecin lui explique qu’un blocage peut provenir d’événements passés, voire même antérieur à sa naissance. Ce voyage en Turquie sera également pour lui l’occasion de revenir sur les lieux où ses grands-parents ont vécu et de comprendre un peu la complexité de ce pays. D’origine arménienne, sa famille a été marquée par le génocide même si les grands-parents de l’auteur ne semblent pas en avoir spécialement souffert. Le récit se lit aisément, le dessin est agréable et la narration n’est pas trop lourde. Le récit est touchant par plusieurs aspects mais je n’ai pas compris l’obsession de l’auteur à trouver la tombe d’une tante dont il ignorait jusqu’à l’existence peu de temps auparavant. Sans doute espérait-il que cette quête débloque quelque chose en lui mais il y a là un aspect psychanalytique qui me dépasse. Je retiens donc plus les aspects positifs du récit : cette amitié entre frères, cette découverte d’un pays auquel il est plus lié qu’il ne le pensait, ce partage de souvenirs avec ses grands-parents… Agréable à lire, mais très personnel au niveau de la démarche « psychanalytique », ce livre constitue un beau témoignage… mais il ne m’aura pas particulièrement marqué. Pas mal, quoi.

11/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Ne pas mourir comme des chiens
Ne pas mourir comme des chiens

Cette bande dessinée retrace un morceau de vie capté dans un camp de réfugiés kurdes. Un ouvrage entre fiction et réel documentaire où se mêlent une romance inattendue et des exils politiques, une communauté kurde dans un camp en Grèce. L'auteure nous propose une histoire de rencontre, d'amitié-amour avec un mélange de techniques pour chaque case. Un dessin hybride, mêlant les couleurs des encres et du crayon au noir et blanc de la gravure, se déploie sur une centaine de pages pour nous faire entrer dans une histoire qui, elle aussi, a deux visages. Dans le camp autogéré de Lavrio, en Grèce, vivent et s’organisent des exilé·es kurdes soutenu·es par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ; au même moment, dans la France de 2018, les gilets jaunes se battent dans la rue pour la justice sociale. Les paysages sont précis, à la fois dans une douceur des couleurs et une force des lignes qui séparent, fragmentent la vie collective, la vie prisonnière. Mamoste Dîn parle très peu de politique au sens de dénoncer tel ou tel régime, elle essaye plutôt de transcender les jugements simplistes et de généraliser la notion de lutte à tous. Car ce qui est mis en avant dans les échanges entre personnages issus d’horizons différents, c’est l’universalité du combat pour la justice et la liberté.

10/07/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Because I can't love you
Because I can't love you

Because I can't love you est l'adaptation au format album d'un webtoon publié sur Internet depuis 2020. C'est une comédie romantique dans le cadre d'une bande d'universitaires et de leurs nombreuses relations amicales ou amoureuses. Elle se centre sur le personnage de Priti qui est amoureuse d'un bel ami de son frère mais, suite à une mystérieuse dispute avec ce dernier, le bel éphèbe veut soudain couper les ponts avec elle. Nous allons alors revenir sur le passé pour comprendre ce qui a pu aboutir à cette situation. Dans l'esprit, cette série m'a fait penser à une version internet d'Hélène et les Garçons. On y retrouve en effet une vie étudiante où les études en question sont très secondaires et servent juste de cadre à un imbroglio de romances et de relations à géométrie variable. Et surtout, comme les séries AB, tout le monde y a un physique de mannequin bien propre sur lui. D'ailleurs au niveau graphique, c'est un peu un soucis. Car autant les personnages sont plutôt bien dessinés pris indépendamment, autant leur visage est en réalité rigoureusement le même pour tous les protagonistes, hommes et femmes inclus, et seuls les cheveux et un peu les habits permettent de les différencier. Ce qui fait qu'il m'est arrivé plusieurs fois de ne pas savoir qui était l'un ou l'autre des personnages en scène et de devoir attendre qu'un autre dise son prénom pour l'identifier. De même, je suis réfractaire aux décors et arrière-plans en dégradés très informatisés qui composent ces planches et qui sont typiques du format webtoon dont le rythme de production très rapide empêche de porter beaucoup de soin au détail. Et pour finir dans les reproches, là encore à cause du format webtoon, l'intrigue est fortement diluée et va s'étaler sur un très grand nombre d'épisodes, l'idée étant davantage de proposer de passer du temps avec des personnages à qui on s'attache plutôt que de former une intrigue dense et prenante. Autrement dit, si vous n'accrochez pas à cette ambiance et à ces protagonistes, vous risquez fort de vous ennuyer. Malgré ces reproches et malgré le fait que je ne sois vraiment pas le bon public pour ce genre de récit, je ne me suis justement pas ennuyé à la lecture. Il y a quelques clichés et autres facilités, mais les personnages sont plutôt bons et leurs relations intéressantes. Il y a suffisamment de maturité pour rendre l'ensemble crédible et pas trop convenu. La mise en scène est assez bonne. Je m'y suis parfois un peu perdu dans les protagonistes, notamment du fait de leur ressemblance physique indiquée ci-dessus, mais quand je me retrouvais au milieu de ceux que je reconnaissais bien, j'étais relativement intéressé par ce qui leur arrivait et les oscillations de leurs relations amicales, fraternelles ou amoureuses. Je doute toutefois pouvoir tenir sur la longueur car il y a déjà beaucoup trop d'épisodes en ligne à mon goût. Mais je pense que la série a les moyens de plaire aux amateurs de comédies romantiques universitaires.

10/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Armelle et Mirko
Armelle et Mirko

Simple sans être simpliste, ce premier tome nous propose une fable universelle qui prône des valeurs telles que l’amitié et l’entraide. Elle parlera aisément aux jeunes lecteurs grâce à ses thématiques. La peur du noir, la nécessité d’avoir du soutien dans les moments difficiles, l’utilité de se livrer et de s’ouvrir aux autres sont en effet autant de sujets adaptés au public visé. Texte et dessin s’associent pour nous offrir un récit empli de poésie. Le premier, peu envahissant et bien tourné, laisse beaucoup d’espace au second qui multiplie les grandes illustrations. La colorisation achève le travail avec cette abondance de teintes pastel qui illuminent un univers assez sombre à la base. Franchement pas mal du tout. A voir ce que les auteurs développeront par la suite (je crains que l’univers soit tout de même très limité) mais ce seul premier tome, qui offre une histoire complète ne nécessitant pas de suite, m’a vraiment bien plu.

10/07/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Arc-en-Cieliste
L'Arc-en-Cieliste

L’Arc-en-Cieliste nous propose une histoire assez originale qui n’a de cesse de rebondir. On démarre dans un esprit « livre d’enfant » avec un jeune héros bercé par les légendes celtiques de sa nanny pour enchainer sur un récit plus réaliste et marqué par les découvertes scientifiques de l’époque, puis bifurquer vers un récit historique et d’aventure lorsque le héros part en mission en France et enfin retomber dans une ambiance de contes et légendes avec l’apparition de la Pleuveuse, cette dernière apparition permettant de faire le lien entre le fantastique et le scientifique. C’est assez désarçonnant car, à la simple vue de la couverture, on s’attend à quelque chose de plus balisé, de « simplement » fantastique et les éléments historiques et scientifiques nous obligent à revoir notre jugement et à accepter de partir ailleurs que ce vers quoi on s’attendait… tout en y retournant en définitive. A titre personnel, j’ai plutôt bien aimé. Le récit est porté par des personnages attachants aux caractères nuancés. Hayden Springworth, gamin turbulent au début du récit, grandit grâce à sa soif d’apprendre. Il n’est pas parfait, commet des erreurs, ment à l’occasion mais c’est le personnage type du jeune héros porté par un sens inné de ce qui est juste. A ses côté, la Pleuveuse apporte un souffle de sombre fantaisie. Elle symbolise notre rapport à la nature, et la part de magie mais aussi de cruauté de cette dernière. Et Hayden, l’enfant bercé par les légendes de sa nanny, l’adolescent instruit par les découvertes scientifiques d’Isaac Newton, deviendra adulte en parvenant à faire cohabiter en lui ces deux éléments, magie et science. Ce récit peut donc être vu comme un récit d’initiation marqué par l’aventure et la magie mais non dénué de bases historiques et scientifiques. Le dessin est l’œuvre conjointe de Roberto Ricci, qui s’est occupé du storyboard, et de Laura Iori qui a eu pour charge le dessin en lui-même et la colorisation. Je l’ai bien aimé, appréciant entre autres, le choix radical d’opter pour une couleur dominante par chapitre. Cela apporte une certaine originalité visuelle à l’ensemble tout en étant parfaitement raccord avec la thématique du récit. Chaque chapitre porte le nom d’une couleur de l’arc-en-ciel et cette couleur devient la dominante du chapitre en question : quoi de plus logique ? Par ailleurs, la rondeur du trait, les variations apportées au découpage, l’expressivité des personnages et le dynamisme d’ensemble rendent ce dessin facile et agréable à lire. Pour moi, c’est franchement pas mal du tout. Certes, ce récit a de quoi désarçonner et il m’est difficile de lui trouver un public type (pas vraiment une bande dessinée destinée uniquement aux jeunes lecteurs mais pas vraiment un récit tous publics avec différents niveaux de lecture non plus) mais il dispose de belles qualités et je me suis attaché aux personnages principaux.

10/07/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Ames sombres
Les Ames sombres

Vlieger est un auteur sympathique, qui s’intéresse particulièrement aux décors urbains plutôt périphériques, aux endroits et aux gens déclassés. Ici, c’est le monde des squats, puis celui de la délinquance de groupe qui est au cœur de l’action, avec une « anomalie », Mélodie, une petite vieille qui a coupé les ponts avec sa vie d’avant et se retrouve embarquée dans une histoire qui la dépasse, au cœur d’une meute dont le leader est violent et ne recule devant rien pour conserver son leadership. La narration est fluide, agréable, simple comme le dessin. Le personnage de Mélodie (qui voit tout au travers de dictons), est intéressant et amusant. Mais il est aussi parfois improbable. Il faut faire abstraction de certaines facilités pour apprécier l’histoire (mais je l’ai globalement bien aimée).

10/07/2023 (modifier)