Batman - White Knight ayant rencontré le succès qu'il méritait, il est logique de voir la série se décliner en spin-off. Mais le risque n'est-il pas de voir se diluer l'écriture géniale de Murphy dans des sous-histoires d'un intérêt moindre ? Indéniablement, et ce spin-off le confirme.
Loin d'être inintéressant, le récit peine toutefois à trouver l'ampleur que Sean Murphy introduit dans ses comics. Ainsi, le méchant peine à convaincre, tant le fameux "grand final" qu'il annonce pendant toute l'histoire ne crée pas un suspense de fou, car on n'a pas assez mesuré l'impact que pouvaient avoir les méchants en question sur la population de Gotham. En outre, certains dialogues trop peu subtils sont préjudiciables à la qualité globale de l'album, tant Murphy réussissait à introduire une réflexion fine et subtile, ici absente (ou presque).
Les réussites se trouvent donc principalement au niveau des personnages, Harley Quinn ayant ici un traitement de faveur bien mené et mérité, ainsi qu'au niveau du dessin. En effet, la patte de Scalera est très caractéristique et séduisante, quoique loin du style Murphy et crée une atmosphère très adaptée au récit.
Ainsi donc, la bande dessinée de Katana Collins réussit à offrir à sa saga-mère un spin-off de qualité, quoique manquant d'un peu d'originalité. Et si le génie de Murphy est absent de cette œuvre, on s'y retrouve suffisamment pour apprécier cet intermède entre deux tomes plus forts et plus impactants.
Un manga de fantasy qui a une prémisse intéressante même si le début est très cliché.
Dans ce monde, les non-humains ont fini par gagner la guerre contre les humains et les rares hommes se cachent parce que s'ils se font capturés ils finissent comme esclaves ou par servir de repas. Un jour, un Golem trouve une fillette et décide de l'aide à trouver ses parents. Ils vont donc parcourir le monde et faire divers rencontres.
Dans les premiers tomes, j'ai retrouvé des choses que j'avais déjà vu plusieurs fois. Les deux personnages principaux sont un monstre masculin qui dit qu'il n'a pas d'émotion, mais qui va s'attacher à une gamine et devenir une figure paternelle pour elle et l'autre est une fillette toute mignonne et toute gentille qui fait tout pour faire craquer le cœur des lecteurs. Durant leur quête, on va en apprendre plus sur leur monde et l'auteur va développer des thèmes déjà vu comme le fait que les humains ont peurs de ce qu'ils ne connaissent pas et on tué des non-humains qui ne leurs voulaient pas de mal ou encore on va apprendre que vouloir tuer tous les humains parce que certains dans le passé ont commis des atrocités, et ben c'est pas bien !
Cela se laisse tout de même lire sans problème parce que malgré tous les personnages sont attachants et l'univers développé par l'auteur tient bien la route. Puis vers le tome 4 cela devient plus sombre et le scénario plus prenant. Les deux derniers tomes sont les meilleurs et la fin du tome 6 donnent envie de lire la suite avec impatience.
Le seul problème est qu'il y a pas eu de tome depuis plus de 3 ans et après une courte recherche il semblerait que l'auteur a eu des ennuis de santés (un trait qu'on retrouve chez plusieurs artistes japonais, le système de création au Japon étant dingue) et a laissé tombé sa série. Dommage, j'espère qu'il se repose bien et qu'un suite il va pouvoir continuer sans problème. Donc voilà une bonne série qui se termine de manière frustrante pour le moment et je peur que cela va rester comme ça.
Des années que je voyais passer cette BD. Des années que j'ai envie de la lire, et par la même occasion de découvrir l'univers de Nicolas Dumontheuil. C'est après une rencontre très récente avec une chamane Mapuche que j'ai saisi l'opportunité.
J'ai aimé ce récit, tirée d'une incroyable histoire vraie : celle d'Antoine de Tounens qui fonda le Royaume d'Araucanie et de Patagonie (parfois appelé Royaume de Nouvelle-France) dont il prend le titre de souverain sous le nom d'Orllie-Antoine Ier, roi d'Araucanie et de Patagonie. Un roi de pacotille, certes, mais une histoire qui valait d'être racontée.
Le dessin de Dumontheuil me faisait un effet étrange. Sous des dehors un brin infantiles, un peu école belge sur les bords, effet grandement favorisé par une mise en couleur plutôt vive, on a le sentiment qu'il s'adresse plutôt à un jeune public. Les histoires sont pourtant bel et bien conçue pour des adultes. En le regardant attentivement à la faveur de ma lecture, on constate qu'il est vraiment très maitrisé, et très détaillé. En outre, peu de lignes droites dans le tracé de ses personnages, d'où une impression forte d'animation.
En revanche, ce sont les têtes des personnages qui m'ont étonné, surtout celle du personnage principal (Lunens dans la BD). En effet, ils ont des têtes de speedés aux amphétamines en permanence, les yeux fous, la mâchoire crispée, les dents serrées. A chaque case, presque, on se dit qu'il va se passer un truc dramatique, genre y en a un qui va tuer le chien.
Mais le principal souci avec ce titre est sa longueur. Ca traine un peu, ça délaye, alors que ça aurait facilement être condensé. Du coup, c'est un peu plat. La gars arrive en Patagonie, il est sacré Roi, retourne en France quérir armes et munitions, revient trois ans plus tard, sans rien, et voilà c'est fini ! Oui, c'est un peu court, et ça manque de substance, d'une dose psychologique introspective, d'une contextualisation historique plus fouillée aussi.
Au final, c'est dommage, les auteurs ratent le coche. Leur histoire tient la route ainsi que notre haleine, mais peine au final à emporter notre adhésion sans condition. On est déçu, forcément, de ne pas nous avoir été nourris comme nous aurions dû l'être. Il y avait pourtant matière.
Trip sensoriel et hallucinogène imparable, laissez vous emporter par GRIP.
C'est plutôt bizarre de mettre un "pas mal" sur un album coup de coeur, mais cette BD est si difficile à appréhender et à comprendre (Mais, est-ce bien nécessaire ?) qu'il est difficile de se faire un avis ferme et définitif.
Ce qui est sûr, c'est que l'autrice arrive à proposer un récit muet d'une grande modernité, sur des bases et recettes (symbologie, graphisme, etc..) des plus anciennes (cf. Lynd Ward, Otto Nückel, etc...).
Ce qui est également sûr, c'est que cette bd ne plaira pas à tout le monde.
Je me sens un peu gêné par mon avis, puisque j'ai bien aimé ma lecture qui semble avoir complètement déplu à d'autres. Le récit est volontairement lent et obscur, clairement inspiré par des écrits de Lovecraft et notamment La Couleur tombée du ciel. Dans les faits, ça se traduit par un récit centré avant tout sur l'indicible, et donc l'inconnu. Rien n'est clair et révélé à la fin du tome, c'est une histoire pleine de trous. L'idée est justement de jouer sur ces trous pour laisser au lecteur l'imagination de tout ce qui peut s'y cacher.
Je suis assez bonne poire avec cette BD, mais en même temps la lecture fut plaisante et j'ai aimé la façon dont tout ceci se finissait. L'histoire comporte quelques détails qui m'ont fait tiquer et je ne suis pas sur de comprendre ce qu'il en est du message, entre autre sur les hommes et les femmes, mais c'est le genre de BD qui essaye avant tout de poser une ambiance, une façon de créer un mystère. Au final, ça a pris sur moi. Visiblement ce n'est pas le cas de tout le monde, dommage !
Pour le dessin, c'est assez joli, quelques idées notamment dans le design des créatures fait très Lovecraftien, mais ça fonctionne. Je suis assez content de ma lecture, pas enthousiaste ou convaincu, mais content. Et ça me suffit !
Sympathique conte "feel good" sur une thématique originale (la mort et la culpabilité) mais articulée autour de mystères malheureusement bien vite éventés.
Le fantastique aurait mérité d'être tenu plus longuement, tant concernant la révélation initiale du décès des visiteurs de l'hôtel, que la seconde (que je vous laisse découvrir par vous-même) assez prévisible néanmoins.
C'est gentiment émouvant, doux, agréablement dessiné et propose des personnages au profil pas si convenu. La trame est construite à la manière de dessins animés Pixar : c'est rythmé, avec le même recyclage de figures imposées, souvent agréable et généralement vain, l'humour en moins.
Une lecture certes oubliable, mais assez plaisante.
Un comics sur Magneto, sur sa jeunesse pendant la montée du nazisme.
Magneto, de son vrai nom Max Eisenhardt, est juif et il grandit dans une Allemagne où le personnage d'Adolf Hitler prend de plus en plus de place jusqu'à en devenir chancelier.
Un récit historique, la chronologie est respectée, il se terminera dans le camp d'extermination de Birkenau en passant par le ghetto de Varsovie. Le récit tient la route et n'épargne rien de l'horreur de cette période. Ne vous attendez pas à voir Magneto utiliser ses supers pouvoirs, il ne sait pas encore qu'il est un mutant.
Une narration qui sait maintenir l'intérêt de la première à la dernière planche tout en restant très classique.
On va suivre l'évolution de Magneto, d'un enfant comme tous les autres à un jeune homme qui se sera endurci, le terreau qui en fera le pire ennemi des X-Men.
Visuellement, c'est aussi très classique, un dessin dans le pur style des comics modernes, par contre j'ai beaucoup aimé les couleurs de Matt Hollingsworth.
Un comics recommandable sur la Shoah.
En bonus, en fin d'album quelques planches de Neal Adams écrites par Rafael Medoff sur le personnage de Dina Babbitt, une rescapée de Birkenau qui aura essayé jusqu'à sa mort en 2009 de récupérer ses dessins exposés au musée d'Auschwitz.
Un album qui m'a ouvert les yeux sur des enjeux qui m'étaient inconnus.
Cette BD est la première pour les deux auteurs.
Benoît de Tréglodé est directeur à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) et au Centre Asie du Sud-Est de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il va se servir de ses connaissances pour bâtir cette fiction réaliste.
Roman Gigou est graphiste de métier, mais il a été assistant coloriste pour des grands noms : Blutch et Enki Bilal.
Line est une jeune métis, son père ukrainien est ambassadeur à Hanoï, sa mère vietnamienne. Elle travaille pour un journal français et elle revient au Vietnam pour un reportage sur l'uberisation de la prostitution et lors de son premier interview, elle apprend que des filles disparaissent. A partir de ce moment son enquête va prendre une autre dimension.
Une dimension géopolitique puisqu'on y découvre que la République Socialiste du Vietnam est au centre de rivalités entre la Russie et l'Ukraine. On y découvrira aussi comment un virus échappé d'un laboratoire provoque une épidémie mortelle et on ne pourra qu'y voir un clin d'œil à la pandémie du Covid 19.
Une narration maîtrisée, mais il m'a manqué un peu plus de tension pour me satisfaire complètement.
C'est aussi le portrait de la ville d'Hanoï la nuit à travers cette enquête, elle permet de visiter différents quartiers et leurs jeux de lumières très différents et d'y rencontrer sa population.
Un dessin à mi-chemin entre le comics et le franco-belge, lisible, expressif avec beaucoup de détails. L'ambiance nocturne doit beaucoup à la colorisation tout en contraste.
Un style graphique qui me plaît.
Une lecture qui m'aura énormément appris sur ce pays que je ne connaissais que pour son côté touristique.
Une BD recommandable.
Proposer une relecture de la guerre du Vietnam en y incorporant du fantastique était une plutôt jolie idée. Mais ne fut pas celle suivie par l'auteur, qui lui préféra une relecture-hommage au film Predator (gentil nanar de John Mac Tiernan avec Schwarzie).
L'intrigue perd en profondeur, le récit gagne en linéarité et clarté, ce qui permet de conduire efficacement le récit dans une direction assez banale.
Fort dommage, tant les illustrations réalistes (les passages sous la pluie sont particulièrement bien rendus), la montée en tension initiale et cette ouverture vers une mythologie Sud-Asiatique promettaient.
Une lecture néanmoins conseillée.
Cauvin est un auteur très (trop) prolifique, et sa quantité semble parfois nuire à sa qualité. Il n'arrive pas toujours à trouver ce qu'il faut dans ses scénarios pour viser réellement plus qu'une simple distraction passagère. Ici, je trouve qu'il arrive maladroitement à parler d'une situation complexe mais sans jamais vraiment développer l'ensemble. C'est le genre de BD qui ne vole pas haut mais qui a tenté de décoller, et c'est déjà bien.
Le hic vient surtout du traitement de la BD, en un seul tome et sur un sujet assez complexe. Ca parle de maternité, de viol, de la presse, du voyeurisme, du regard des autres (tiens, c'est le titre !), le tout dans 48 pages avec un enrobage qui joue trop la carte du comique. Le méchant savant fou fait très classique, avec son acolyte qui lui obéit au doigt et à l'oeil sans qu'on sache pourquoi. Mais sous des aspects trop classique dans la façon de faire, Cauvin développe quelques thématiques assez matures et plutôt étonnantes. J'admire l'idée de tenter, mais maintenant la réalisation manque de corps. Il faudrait plus d'albums pour développer l'ensemble, mais maintenant ça semble compromis. Ce premier volume est suffisant à lui seul, mais un peu plus n'aurait pas été mal.
Le dessin fait très série humoristique des albums Bamboo, justement, un peu en décalage avec le contenu de la BD. C'est pas mauvais, c'est juste un peu étrange.
L'ensemble me parait sincère dans la volonté de parler de choses complexes. Il n'y arrive qu'en partie, ce qui est dommage, mais dans la masse de ce que Cauvin a fait, ça semble être un album pas mal. C'est plus à cette échelle là que je met la note, qui oscille autour de 2,5.
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Batman White Knight - Harley Quinn
Batman - White Knight ayant rencontré le succès qu'il méritait, il est logique de voir la série se décliner en spin-off. Mais le risque n'est-il pas de voir se diluer l'écriture géniale de Murphy dans des sous-histoires d'un intérêt moindre ? Indéniablement, et ce spin-off le confirme. Loin d'être inintéressant, le récit peine toutefois à trouver l'ampleur que Sean Murphy introduit dans ses comics. Ainsi, le méchant peine à convaincre, tant le fameux "grand final" qu'il annonce pendant toute l'histoire ne crée pas un suspense de fou, car on n'a pas assez mesuré l'impact que pouvaient avoir les méchants en question sur la population de Gotham. En outre, certains dialogues trop peu subtils sont préjudiciables à la qualité globale de l'album, tant Murphy réussissait à introduire une réflexion fine et subtile, ici absente (ou presque). Les réussites se trouvent donc principalement au niveau des personnages, Harley Quinn ayant ici un traitement de faveur bien mené et mérité, ainsi qu'au niveau du dessin. En effet, la patte de Scalera est très caractéristique et séduisante, quoique loin du style Murphy et crée une atmosphère très adaptée au récit. Ainsi donc, la bande dessinée de Katana Collins réussit à offrir à sa saga-mère un spin-off de qualité, quoique manquant d'un peu d'originalité. Et si le génie de Murphy est absent de cette œuvre, on s'y retrouve suffisamment pour apprécier cet intermède entre deux tomes plus forts et plus impactants.
Somali et l'esprit de la forêt
Un manga de fantasy qui a une prémisse intéressante même si le début est très cliché. Dans ce monde, les non-humains ont fini par gagner la guerre contre les humains et les rares hommes se cachent parce que s'ils se font capturés ils finissent comme esclaves ou par servir de repas. Un jour, un Golem trouve une fillette et décide de l'aide à trouver ses parents. Ils vont donc parcourir le monde et faire divers rencontres. Dans les premiers tomes, j'ai retrouvé des choses que j'avais déjà vu plusieurs fois. Les deux personnages principaux sont un monstre masculin qui dit qu'il n'a pas d'émotion, mais qui va s'attacher à une gamine et devenir une figure paternelle pour elle et l'autre est une fillette toute mignonne et toute gentille qui fait tout pour faire craquer le cœur des lecteurs. Durant leur quête, on va en apprendre plus sur leur monde et l'auteur va développer des thèmes déjà vu comme le fait que les humains ont peurs de ce qu'ils ne connaissent pas et on tué des non-humains qui ne leurs voulaient pas de mal ou encore on va apprendre que vouloir tuer tous les humains parce que certains dans le passé ont commis des atrocités, et ben c'est pas bien ! Cela se laisse tout de même lire sans problème parce que malgré tous les personnages sont attachants et l'univers développé par l'auteur tient bien la route. Puis vers le tome 4 cela devient plus sombre et le scénario plus prenant. Les deux derniers tomes sont les meilleurs et la fin du tome 6 donnent envie de lire la suite avec impatience. Le seul problème est qu'il y a pas eu de tome depuis plus de 3 ans et après une courte recherche il semblerait que l'auteur a eu des ennuis de santés (un trait qu'on retrouve chez plusieurs artistes japonais, le système de création au Japon étant dingue) et a laissé tombé sa série. Dommage, j'espère qu'il se repose bien et qu'un suite il va pouvoir continuer sans problème. Donc voilà une bonne série qui se termine de manière frustrante pour le moment et je peur que cela va rester comme ça.
Roi des Mapuche
Des années que je voyais passer cette BD. Des années que j'ai envie de la lire, et par la même occasion de découvrir l'univers de Nicolas Dumontheuil. C'est après une rencontre très récente avec une chamane Mapuche que j'ai saisi l'opportunité. J'ai aimé ce récit, tirée d'une incroyable histoire vraie : celle d'Antoine de Tounens qui fonda le Royaume d'Araucanie et de Patagonie (parfois appelé Royaume de Nouvelle-France) dont il prend le titre de souverain sous le nom d'Orllie-Antoine Ier, roi d'Araucanie et de Patagonie. Un roi de pacotille, certes, mais une histoire qui valait d'être racontée. Le dessin de Dumontheuil me faisait un effet étrange. Sous des dehors un brin infantiles, un peu école belge sur les bords, effet grandement favorisé par une mise en couleur plutôt vive, on a le sentiment qu'il s'adresse plutôt à un jeune public. Les histoires sont pourtant bel et bien conçue pour des adultes. En le regardant attentivement à la faveur de ma lecture, on constate qu'il est vraiment très maitrisé, et très détaillé. En outre, peu de lignes droites dans le tracé de ses personnages, d'où une impression forte d'animation. En revanche, ce sont les têtes des personnages qui m'ont étonné, surtout celle du personnage principal (Lunens dans la BD). En effet, ils ont des têtes de speedés aux amphétamines en permanence, les yeux fous, la mâchoire crispée, les dents serrées. A chaque case, presque, on se dit qu'il va se passer un truc dramatique, genre y en a un qui va tuer le chien. Mais le principal souci avec ce titre est sa longueur. Ca traine un peu, ça délaye, alors que ça aurait facilement être condensé. Du coup, c'est un peu plat. La gars arrive en Patagonie, il est sacré Roi, retourne en France quérir armes et munitions, revient trois ans plus tard, sans rien, et voilà c'est fini ! Oui, c'est un peu court, et ça manque de substance, d'une dose psychologique introspective, d'une contextualisation historique plus fouillée aussi. Au final, c'est dommage, les auteurs ratent le coche. Leur histoire tient la route ainsi que notre haleine, mais peine au final à emporter notre adhésion sans condition. On est déçu, forcément, de ne pas nous avoir été nourris comme nous aurions dû l'être. Il y avait pourtant matière.
Grip
Trip sensoriel et hallucinogène imparable, laissez vous emporter par GRIP. C'est plutôt bizarre de mettre un "pas mal" sur un album coup de coeur, mais cette BD est si difficile à appréhender et à comprendre (Mais, est-ce bien nécessaire ?) qu'il est difficile de se faire un avis ferme et définitif. Ce qui est sûr, c'est que l'autrice arrive à proposer un récit muet d'une grande modernité, sur des bases et recettes (symbologie, graphisme, etc..) des plus anciennes (cf. Lynd Ward, Otto Nückel, etc...). Ce qui est également sûr, c'est que cette bd ne plaira pas à tout le monde.
La Pluie des corps
Je me sens un peu gêné par mon avis, puisque j'ai bien aimé ma lecture qui semble avoir complètement déplu à d'autres. Le récit est volontairement lent et obscur, clairement inspiré par des écrits de Lovecraft et notamment La Couleur tombée du ciel. Dans les faits, ça se traduit par un récit centré avant tout sur l'indicible, et donc l'inconnu. Rien n'est clair et révélé à la fin du tome, c'est une histoire pleine de trous. L'idée est justement de jouer sur ces trous pour laisser au lecteur l'imagination de tout ce qui peut s'y cacher. Je suis assez bonne poire avec cette BD, mais en même temps la lecture fut plaisante et j'ai aimé la façon dont tout ceci se finissait. L'histoire comporte quelques détails qui m'ont fait tiquer et je ne suis pas sur de comprendre ce qu'il en est du message, entre autre sur les hommes et les femmes, mais c'est le genre de BD qui essaye avant tout de poser une ambiance, une façon de créer un mystère. Au final, ça a pris sur moi. Visiblement ce n'est pas le cas de tout le monde, dommage ! Pour le dessin, c'est assez joli, quelques idées notamment dans le design des créatures fait très Lovecraftien, mais ça fonctionne. Je suis assez content de ma lecture, pas enthousiaste ou convaincu, mais content. Et ça me suffit !
Le Dernier Quai
Sympathique conte "feel good" sur une thématique originale (la mort et la culpabilité) mais articulée autour de mystères malheureusement bien vite éventés. Le fantastique aurait mérité d'être tenu plus longuement, tant concernant la révélation initiale du décès des visiteurs de l'hôtel, que la seconde (que je vous laisse découvrir par vous-même) assez prévisible néanmoins. C'est gentiment émouvant, doux, agréablement dessiné et propose des personnages au profil pas si convenu. La trame est construite à la manière de dessins animés Pixar : c'est rythmé, avec le même recyclage de figures imposées, souvent agréable et généralement vain, l'humour en moins. Une lecture certes oubliable, mais assez plaisante.
Magneto - Le Testament
Un comics sur Magneto, sur sa jeunesse pendant la montée du nazisme. Magneto, de son vrai nom Max Eisenhardt, est juif et il grandit dans une Allemagne où le personnage d'Adolf Hitler prend de plus en plus de place jusqu'à en devenir chancelier. Un récit historique, la chronologie est respectée, il se terminera dans le camp d'extermination de Birkenau en passant par le ghetto de Varsovie. Le récit tient la route et n'épargne rien de l'horreur de cette période. Ne vous attendez pas à voir Magneto utiliser ses supers pouvoirs, il ne sait pas encore qu'il est un mutant. Une narration qui sait maintenir l'intérêt de la première à la dernière planche tout en restant très classique. On va suivre l'évolution de Magneto, d'un enfant comme tous les autres à un jeune homme qui se sera endurci, le terreau qui en fera le pire ennemi des X-Men. Visuellement, c'est aussi très classique, un dessin dans le pur style des comics modernes, par contre j'ai beaucoup aimé les couleurs de Matt Hollingsworth. Un comics recommandable sur la Shoah. En bonus, en fin d'album quelques planches de Neal Adams écrites par Rafael Medoff sur le personnage de Dina Babbitt, une rescapée de Birkenau qui aura essayé jusqu'à sa mort en 2009 de récupérer ses dessins exposés au musée d'Auschwitz.
Rouge sang
Un album qui m'a ouvert les yeux sur des enjeux qui m'étaient inconnus. Cette BD est la première pour les deux auteurs. Benoît de Tréglodé est directeur à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) et au Centre Asie du Sud-Est de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il va se servir de ses connaissances pour bâtir cette fiction réaliste. Roman Gigou est graphiste de métier, mais il a été assistant coloriste pour des grands noms : Blutch et Enki Bilal. Line est une jeune métis, son père ukrainien est ambassadeur à Hanoï, sa mère vietnamienne. Elle travaille pour un journal français et elle revient au Vietnam pour un reportage sur l'uberisation de la prostitution et lors de son premier interview, elle apprend que des filles disparaissent. A partir de ce moment son enquête va prendre une autre dimension. Une dimension géopolitique puisqu'on y découvre que la République Socialiste du Vietnam est au centre de rivalités entre la Russie et l'Ukraine. On y découvrira aussi comment un virus échappé d'un laboratoire provoque une épidémie mortelle et on ne pourra qu'y voir un clin d'œil à la pandémie du Covid 19. Une narration maîtrisée, mais il m'a manqué un peu plus de tension pour me satisfaire complètement. C'est aussi le portrait de la ville d'Hanoï la nuit à travers cette enquête, elle permet de visiter différents quartiers et leurs jeux de lumières très différents et d'y rencontrer sa population. Un dessin à mi-chemin entre le comics et le franco-belge, lisible, expressif avec beaucoup de détails. L'ambiance nocturne doit beaucoup à la colorisation tout en contraste. Un style graphique qui me plaît. Une lecture qui m'aura énormément appris sur ce pays que je ne connaissais que pour son côté touristique. Une BD recommandable.
Latah
Proposer une relecture de la guerre du Vietnam en y incorporant du fantastique était une plutôt jolie idée. Mais ne fut pas celle suivie par l'auteur, qui lui préféra une relecture-hommage au film Predator (gentil nanar de John Mac Tiernan avec Schwarzie). L'intrigue perd en profondeur, le récit gagne en linéarité et clarté, ce qui permet de conduire efficacement le récit dans une direction assez banale. Fort dommage, tant les illustrations réalistes (les passages sous la pluie sont particulièrement bien rendus), la montée en tension initiale et cette ouverture vers une mythologie Sud-Asiatique promettaient. Une lecture néanmoins conseillée.
Le Bâtard des Étoiles
Cauvin est un auteur très (trop) prolifique, et sa quantité semble parfois nuire à sa qualité. Il n'arrive pas toujours à trouver ce qu'il faut dans ses scénarios pour viser réellement plus qu'une simple distraction passagère. Ici, je trouve qu'il arrive maladroitement à parler d'une situation complexe mais sans jamais vraiment développer l'ensemble. C'est le genre de BD qui ne vole pas haut mais qui a tenté de décoller, et c'est déjà bien. Le hic vient surtout du traitement de la BD, en un seul tome et sur un sujet assez complexe. Ca parle de maternité, de viol, de la presse, du voyeurisme, du regard des autres (tiens, c'est le titre !), le tout dans 48 pages avec un enrobage qui joue trop la carte du comique. Le méchant savant fou fait très classique, avec son acolyte qui lui obéit au doigt et à l'oeil sans qu'on sache pourquoi. Mais sous des aspects trop classique dans la façon de faire, Cauvin développe quelques thématiques assez matures et plutôt étonnantes. J'admire l'idée de tenter, mais maintenant la réalisation manque de corps. Il faudrait plus d'albums pour développer l'ensemble, mais maintenant ça semble compromis. Ce premier volume est suffisant à lui seul, mais un peu plus n'aurait pas été mal. Le dessin fait très série humoristique des albums Bamboo, justement, un peu en décalage avec le contenu de la BD. C'est pas mauvais, c'est juste un peu étrange. L'ensemble me parait sincère dans la volonté de parler de choses complexes. Il n'y arrive qu'en partie, ce qui est dommage, mais dans la masse de ce que Cauvin a fait, ça semble être un album pas mal. C'est plus à cette échelle là que je met la note, qui oscille autour de 2,5.