Rouge sang

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

Une aventure géopolitique haletante dont l'action se déroule lors de 7 soirées et nuits à Hanoï.


Indochine Journalistes Maisons closes et prostitution Maladies et épidémies

Une BD géopolitique où une jeune journaliste ukraino-vietnamienne enquête sur l'uberisation du travail des filles de la nuit et tombe dans une affaire d'Etat avec espions russes, ukrainiens, chinois et généraux vietnamien dans le contexte de la propagation d'un mystérieux virus et d'Hanoi la nuit... Une héroïne attachante, jeune journaliste de la génération #metoo, journaliste métisse - Un dessin maîtrisé pour la première BD personnelle du coloriste d'Enki Bilal et de Philippe Dupuy. - Un scénario très cinématographique signé par un des meilleurs spécialistes de la géopolitique vietnamienne, directeur de recherche à l'Ecole militaire et à l'EHESS. - Un ouvrage élégant, tout en couleur, avec une couverture rigide, troisième titre de la nouvelle collection BD de Riveneuve.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Juin 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rouge sang © Riveneuve 2023
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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17/07/2023 | Cacal69
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Par Kousai
Note: 1/5

Ayant assisté à une présentation de l'ouvrage par les deux auteurs, dont c'est la première BD pour chacun, j'avais certaines attentes, notamment dans l'aspect vulgarisation : ils avaient insisté sur l'aspect réel de leur œuvre, avec très peu de fiction, qui serait caractérisée uniquement par le personnage de Line. Malheureusement, je suis assez déçue. Le seul aspect réel est la tension géopolitique (pro-ukrainien versus pro-russe) dont les informations les plus intéressantes se trouvent dans la double page d'explication à la fin de l'ouvrage. Le reste est très fictionnel, notamment l'événement pertubateur. Et la finesse de ce dernier... La création d'un virus par un pays d'Asie, vraiment ? Post COVID 19, avec toutes les théories du complot qu'il y a pu avoir ? Sans compter que ce virus est présenté comme une arme défensive contre la Chine ET qui soit rester secrète. Une arme défensive ne doit-elle pas logiquement DISSUADER l'adversaire, donc être connue de ce dernier ? D'où l'incohérence majeure d'avoir pris un virus comme arme défensive : si on s'en sert comme dissuasion, donc qu'on la fait connaître, la communauté internationale va tomber immédiatement sur le pays. Si on ne l'a harde secret, ce n'est plus une arme défensive, comme présenté dans l'ouvrage. Une quelconque autre arme expérimentale aurait été plus logique. C'est l'un des points les plus dommageables : il y avait une multitude d'angle scénaristique, plus concrets, s'inspirant de faits réels, que celui du virus crée en laboratoire, et c'est étonnant qu'un spécialiste de la géopolitique vietniamienne aait choisi celui-ci. Soulignons également l'incohérence du récit dans l'utilisation des prostituées pour faire les tests du virus : pourquoi uniquement des femmes et qui plus est, des prostituées ? Pourquoi pas des pauvres, tout genre confondu, homme, femme, enfant, vieillard, dont la disparition ne sera pas plus remarquée ? Pourquoi représenter les prostituées mortes nues, alors que si elles ont été infectées, elles peuvent très bien restees habillées et empilées dans des hangars abandonnés ? A quoi sert cette volonté de montrer des corps nus, surtout féminins, morts, avec un voyeurisme morbide ? Cela n'appuie en rien l'histoire et est même incohérent. L'héroïne n'échappe pas non plus à une sur-representation de son corps, sans que cela ait d'explication ou d'utilité. Sans parler du fait qu'elle semble victime de la situation, manipulée, plus ballottée par les évènements qu'actrice. Dans des présentations de "Rouge Sang", il est dit que le but était d'en faire une femme post "me too"... Faudrait-il que les auteurs aient compris le sens de ce mouvement ! Peut-être vaudrait il mieux respecter les femmes en général et la façon dont de les représentez. D'un point de vue plus structurel, la construction du récit en elle même souffre du fait que l'œuvre devait à la base être produite au cinéma : nous n'avons pas l'impression de lire une BD, mais plutôt de voir des captures d'écran d'un film, mises les unes à la suite des autres sans transition, ce qui empêche une lecture fluide. La case finale, à l'ONU, arrive comme un cheveux sur la soupe. Bref, une grande déception, sur un thème qui m'intéressait pourtant beaucoup. Peu d'informations réelles sur le thème annoncé, des choix visuels et narratifs douteux, et le fantôme du film non réalisé qui hante et supplante la BD.

17/03/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Un album qui m'a ouvert les yeux sur des enjeux qui m'étaient inconnus. Cette BD est la première pour les deux auteurs. Benoît de Tréglodé est directeur à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) et au Centre Asie du Sud-Est de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il va se servir de ses connaissances pour bâtir cette fiction réaliste. Roman Gigou est graphiste de métier, mais il a été assistant coloriste pour des grands noms : Blutch et Enki Bilal. Line est une jeune métis, son père ukrainien est ambassadeur à Hanoï, sa mère vietnamienne. Elle travaille pour un journal français et elle revient au Vietnam pour un reportage sur l'uberisation de la prostitution et lors de son premier interview, elle apprend que des filles disparaissent. A partir de ce moment son enquête va prendre une autre dimension. Une dimension géopolitique puisqu'on y découvre que la République Socialiste du Vietnam est au centre de rivalités entre la Russie et l'Ukraine. On y découvrira aussi comment un virus échappé d'un laboratoire provoque une épidémie mortelle et on ne pourra qu'y voir un clin d'œil à la pandémie du Covid 19. Une narration maîtrisée, mais il m'a manqué un peu plus de tension pour me satisfaire complètement. C'est aussi le portrait de la ville d'Hanoï la nuit à travers cette enquête, elle permet de visiter différents quartiers et leurs jeux de lumières très différents et d'y rencontrer sa population. Un dessin à mi-chemin entre le comics et le franco-belge, lisible, expressif avec beaucoup de détails. L'ambiance nocturne doit beaucoup à la colorisation tout en contraste. Un style graphique qui me plaît. Une lecture qui m'aura énormément appris sur ce pays que je ne connaissais que pour son côté touristique. Une BD plus que recommandable. Note réelle : 3,5.

17/07/2023 (modifier)