La cité industrielle d’Hélios donne une petite touche steampunk à la série. Les planches font penser effectivement à du Ségur, surtout dans les effets de mise en couleurs (moins pour les dessins qui s’apparenteraient davantage à du Mouclier). Le dessin (décors fouillés) et les couleurs apportent donc beaucoup à la série qui pêche par un scénario peu original et une narration chaotique. Ca se laisse donc lire mais ce n’est pas un univers qui m’intéresse à priori. A signaler que la scène incriminée dans les posts précédents ne m’a pas choquée outre mesure. Certes, elle n’apporte pas grand-chose à l’histoire mais je ne pense pas qu’elle s’y trouve pour des raisons lucratives (elle n’est pas vraiment mis en évidence et il faut lire l’album pour tomber dessus).
Bref, bd visuellement réussie mais récit sans grand intérêt.
J'avoue que Manu Larcenet m’a carrément bluffé avec cette BD !
Cet album est une grosse satire du monde de l’entreprise, il est divisé en plusieurs chapitres avec pour chacun un thème bien défini.
L’auteur n’hésite pas à aller vers l’absurdité, j’ai en mémoire les chapitres sur la liberté sexuelle en entreprise et sur le Friday. Le monde du travail y est décrit sous forme d’une caricature totale et pourtant, combien sont les lecteurs qui se reconnaîtront à partir ce monde « impitoyable » ???!!!
Personnellement, j’ai bien aimé cet humour décalé, cette façon ironique de décrire les travers du monde du travail.
Les lecteurs qui sont habitués à lire les dernières productions de Manu Larcenet plus axés sur l'émotion risquent de rejeter ce livre. Pour ma part, ça m’est égal, j’ai bien rigolé et je suis admiratif de la diversité thématique de cet auteur. Décapant !
Note finale : 3,5/5
Note approximative : 2.5/5
L'originalité de cette Bd tient en 2 choses : son histoire et le dessin de ses planches.
Vous avez peut-être déjà lu Le Psychopompe, oeuvre la plus connue de Gabriel Delmas. Vous savez peut-être alors que cet auteur a un univers très particulier, très noir, en réalité véritablement sataniste, présentant la mort et l'enfer sous une forme glauque et dérangeante. Eh bien, le Mouton-Chien manchot nous présente une vision de l'enfer différente de celle du Psychopompe mais guère plus réjouissante.
Le dessin est quelque part à mi-chemin entre les styles de Breccia, Wendling et Springer. Il n'a rien à voir avec le style du Psychopompe, étant ici nettement plus lumineux (c'est pas difficile) et plus proche du croquis. Sincèrement, je trouve les planches de cet album esthétiques et intéressantes. Ce sont des formes torturées, des squelettes, des créatures décharnées ou grotesques, mais elles sont présentées de belle manière. J'aime assez même si ce qui est représenté ne me plait pas dans le contenu.
L'originalité de cette oeuvre réside dans son récit et sa narration.
Le récit, c'est celui d'un homme qui se retrouve après la mort dans un enfer vide et morne, et pendant 180 pages, il va errer, se poser des questions, rencontrer des choses et des gens, et errer encore plus. Cela rappellera certains albums à la mode Metal Hurlant avec des héros à la Druillet et autres, mais c'est ici nettement plus fataliste et glauque.
Quant à la narration, au lieu du grandiose pompeux du Psychopompe, l'auteur a choisi ici de jouer le double niveau de s'adresser directement au lecteur par moment, et de raconter son récit avec un peu d'humour noir de l'autre. Le héros passe son temps à proférer des insultes et à râler. Le narrateur lui s'adresse au lecteur en lui promettant la réponse à toutes les interrogations sur la vie et la mort... sans bien sûr qu'il n'y ait jamais de réponse.
L'ennui, c'est que, malgré l'humour et le décalage de ses dialogues, narrations et titres de chapitre, le récit s'étirant sur autant de pages, oscille entre ennui et incompréhension pour moi. Ce sont des rencontres aux dialogues pleins de métaphores, de messages sur la vie, sur la mort, sur l'inutilité, sur le fatalisme, le dégoût, etc. Le contenu du message ne m'atteint pas vraiment car je n'ai pas su en tirer une véritable compréhension. Et de lire un aussi long récit où il semble ne rien se passer et qui ne mène quasiment à rien, si ce n'est à tenter de transmettre un message sur la vie que je n'apprécie pas vraiment, ça m'ennuie.
Ce n'est donc pas une Bd dont je conseille l'achat, pas une Bd dont je conseillerais la lecture au lecteur lambda, mais les amateurs de dessin, de récit philosophique noir et de narration originale pourront être intéressés.
Bonne petite BD, fraîche, l'auteur ne se prend pas la tête. On sent le vécu (grossesse puis vie à trois). Cette histoire est forcément plus sympa lorsque soi-même on va devenir papa...
Une série peu connue qui sans être génial se laisse bien lire. On en apprend beaucoup sur le Japon de l'époque des samouraïs.
Si les premiers albums fonctionnaient sur le principe du feuilleton (4 premiers tomes), les derniers développent des histoires beaucoup plus courtes.
A découvrir...
Contrairement aux deux premiers avis, j'ai apprécié cette BD. Bon, d'accord, ce n'est pas la BD du siècle, mais je trouve qu'elle se laisse lire sans déplaisir.
Au niveau des dessins, je les trouve amusants et l'encrage d'Andréas y ajoute un charme certain.
Les décors sont bien travaillés et fourmillent de détails, chose non négligeable.
Par contre, je trouve le scénario un peu léger: on sent de suite où on va arriver. Et ce que je trouve dommage, c'est que la fin est une suite de révélations qui tombent comme ça, après une enquête qui commençait bien mais qui n'a jamais été dans le détail. Dommage, sans ça, j'aurais mis 4/5.
Donc, si vous la trouvez par chère, je la conseille...
Une suite de Big Bill est mort assez intéressante et plutôt bien menée par le duo d'auteurs.
L'histoire est assez triste et rend bien compte de l'atmosphère et de l'ambiance qui régnait dans le sud américain.
On passe un agréable moment lors de la lecture. Par contre, je trouve que le dessin souffre de quelques imprécisions un peu gênantes.
Série sympa de Larcenet décrivant un agent du FBI, totalement stupide, franchement patriote et républicain. Larcenet semble prendre un réel plaisir à parodier un agent du FBI aux méthodes brutales, en y ajoutant une bonne dose d'anti-américanisme.
Des histoires courtes qui font souvent mouche et sont plutôt drôles.
Cette BD est plus érotique que pornographique et j'ai surtout trouvé qu'elle était d'un humour ravageur. Pas d'un humour au premier degré, mais d'un humour de parodie. En effet cette oeuvre m'a en permanence fait penser à un roman photo. Cela en raison des positions des personnages, toujours en décalage avec l'action, comme figés dans d'invraisemblables positions. Par la qualité des graphismes également, qui, bien qu'en noir en blanc (enfin brun foncé et blanc), sont plus proches de la photographie que du dessin. Et surtout par les dialogues et textes off qui donnent une préciosité propre au roman photo. Cela agrémenté d'aventures de série B et d'érotisme donne un mélange que j'ai trouvé amusant et distrayant.
Un bémol tout de même : le découpage est parfois étrange et l'ordre de lecture des textes n'est pas toujours clair.
Une bonne BD érotique au final qui vous fera sans doute beaucoup rire par sa désuétude et son coté châtié et décalé.
Ayant lu la totalité des Halo Jones (ce qui ne représente pas tant de tomes que ça vu que la série est inachevée), je pose ici un petit avis.
Dans le premier tome, on découvre Halo Jones, jeune fille des quartiers (très) pauvres d'une mégalopole terrestre. Pour échapper à sa condition, elle s'engagera sur un luxueux paquebot intergalactique avant d'échouer sur une autre planète où elle n'aura d'autre choix que de s'engager dans l'armée (et une sale guerre) pour survivre.
Je vous préviens, c'est sombre. Cela s'apparente plus à une descente aux enfers qu'autre chose. Le thème mièvre de la petite fille pauvre qui fuit sa condition pour trouver une vie meilleure est dynamité. Ca n'est pas non plus l'histoire d'une petite fille sur qui pleuvent tous les malheurs du monde. C'est plutôt le thème d'une fille a la personnalité forte et aux capacités indéniables qui apprend la vie à la dure... et se fait envoyer progressivement au tapis.
L'évolution de la jeune fille enjouée vers la machine de guerre socialement inadaptée est osée... mais crédible !
Halo Jones sera pourtant célèbre. Le récit est parfois raconté sous forme de flash-back par un historien qui fait un cours magistral sur cette personne majeure de l'histoire terrienne à ses étudiants. Pourquoi ? Probablement pour quelque chose qui devait lui arriver dans les tomes suivants (non parus). Toutefois, Halo Jones est mêlée au cours de ses aventures de façon intime à la "grande" histoire, rencontrant des personnages clefs, sans toujours comprendre.
Le dessin peut être jugé par la couverture : les pages intérieures sont dans la même veine. Personnellement j'aime.
L'histoire accélère au fil des tomes sans jamais devenir trépidante mais l'amertume monte page après page. Une chose est sure, Alan Moore n'avait pas le moral quand il a écrit cela.
La lecture est très plaisante, Alan laisse transpirer son imagination case après case tant dans les situations, les personnages que les objets incroyables qu'il fabrique. (Mention spéciale au combat en zone temporelle lente, un procédé formidable pour déshumaniser encore plus un conflit et vous transformer en désert affectif)
Quant à Halo Jones proprement dite, Moore arrive à donner à cette fille beaucoup d'épaisseur. Déjà la patte du maître.
Une BD d'ambiance pour découvrir la vision du futur selon Alan Moore.
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Les Ames d'Hélios
La cité industrielle d’Hélios donne une petite touche steampunk à la série. Les planches font penser effectivement à du Ségur, surtout dans les effets de mise en couleurs (moins pour les dessins qui s’apparenteraient davantage à du Mouclier). Le dessin (décors fouillés) et les couleurs apportent donc beaucoup à la série qui pêche par un scénario peu original et une narration chaotique. Ca se laisse donc lire mais ce n’est pas un univers qui m’intéresse à priori. A signaler que la scène incriminée dans les posts précédents ne m’a pas choquée outre mesure. Certes, elle n’apporte pas grand-chose à l’histoire mais je ne pense pas qu’elle s’y trouve pour des raisons lucratives (elle n’est pas vraiment mis en évidence et il faut lire l’album pour tomber dessus). Bref, bd visuellement réussie mais récit sans grand intérêt.
Guide de la survie en entreprise
J'avoue que Manu Larcenet m’a carrément bluffé avec cette BD ! Cet album est une grosse satire du monde de l’entreprise, il est divisé en plusieurs chapitres avec pour chacun un thème bien défini. L’auteur n’hésite pas à aller vers l’absurdité, j’ai en mémoire les chapitres sur la liberté sexuelle en entreprise et sur le Friday. Le monde du travail y est décrit sous forme d’une caricature totale et pourtant, combien sont les lecteurs qui se reconnaîtront à partir ce monde « impitoyable » ???!!! Personnellement, j’ai bien aimé cet humour décalé, cette façon ironique de décrire les travers du monde du travail. Les lecteurs qui sont habitués à lire les dernières productions de Manu Larcenet plus axés sur l'émotion risquent de rejeter ce livre. Pour ma part, ça m’est égal, j’ai bien rigolé et je suis admiratif de la diversité thématique de cet auteur. Décapant ! Note finale : 3,5/5
Le Mouton-Chien manchot
Note approximative : 2.5/5 L'originalité de cette Bd tient en 2 choses : son histoire et le dessin de ses planches. Vous avez peut-être déjà lu Le Psychopompe, oeuvre la plus connue de Gabriel Delmas. Vous savez peut-être alors que cet auteur a un univers très particulier, très noir, en réalité véritablement sataniste, présentant la mort et l'enfer sous une forme glauque et dérangeante. Eh bien, le Mouton-Chien manchot nous présente une vision de l'enfer différente de celle du Psychopompe mais guère plus réjouissante. Le dessin est quelque part à mi-chemin entre les styles de Breccia, Wendling et Springer. Il n'a rien à voir avec le style du Psychopompe, étant ici nettement plus lumineux (c'est pas difficile) et plus proche du croquis. Sincèrement, je trouve les planches de cet album esthétiques et intéressantes. Ce sont des formes torturées, des squelettes, des créatures décharnées ou grotesques, mais elles sont présentées de belle manière. J'aime assez même si ce qui est représenté ne me plait pas dans le contenu. L'originalité de cette oeuvre réside dans son récit et sa narration. Le récit, c'est celui d'un homme qui se retrouve après la mort dans un enfer vide et morne, et pendant 180 pages, il va errer, se poser des questions, rencontrer des choses et des gens, et errer encore plus. Cela rappellera certains albums à la mode Metal Hurlant avec des héros à la Druillet et autres, mais c'est ici nettement plus fataliste et glauque. Quant à la narration, au lieu du grandiose pompeux du Psychopompe, l'auteur a choisi ici de jouer le double niveau de s'adresser directement au lecteur par moment, et de raconter son récit avec un peu d'humour noir de l'autre. Le héros passe son temps à proférer des insultes et à râler. Le narrateur lui s'adresse au lecteur en lui promettant la réponse à toutes les interrogations sur la vie et la mort... sans bien sûr qu'il n'y ait jamais de réponse. L'ennui, c'est que, malgré l'humour et le décalage de ses dialogues, narrations et titres de chapitre, le récit s'étirant sur autant de pages, oscille entre ennui et incompréhension pour moi. Ce sont des rencontres aux dialogues pleins de métaphores, de messages sur la vie, sur la mort, sur l'inutilité, sur le fatalisme, le dégoût, etc. Le contenu du message ne m'atteint pas vraiment car je n'ai pas su en tirer une véritable compréhension. Et de lire un aussi long récit où il semble ne rien se passer et qui ne mène quasiment à rien, si ce n'est à tenter de transmettre un message sur la vie que je n'apprécie pas vraiment, ça m'ennuie. Ce n'est donc pas une Bd dont je conseille l'achat, pas une Bd dont je conseillerais la lecture au lecteur lambda, mais les amateurs de dessin, de récit philosophique noir et de narration originale pourront être intéressés.
Une vie de papa ! (Chronique Layette)
Bonne petite BD, fraîche, l'auteur ne se prend pas la tête. On sent le vécu (grossesse puis vie à trois). Cette histoire est forcément plus sympa lorsque soi-même on va devenir papa...
Kogaratsu
Une série peu connue qui sans être génial se laisse bien lire. On en apprend beaucoup sur le Japon de l'époque des samouraïs. Si les premiers albums fonctionnaient sur le principe du feuilleton (4 premiers tomes), les derniers développent des histoires beaucoup plus courtes. A découvrir...
Styx
Contrairement aux deux premiers avis, j'ai apprécié cette BD. Bon, d'accord, ce n'est pas la BD du siècle, mais je trouve qu'elle se laisse lire sans déplaisir. Au niveau des dessins, je les trouve amusants et l'encrage d'Andréas y ajoute un charme certain. Les décors sont bien travaillés et fourmillent de détails, chose non négligeable. Par contre, je trouve le scénario un peu léger: on sent de suite où on va arriver. Et ce que je trouve dommage, c'est que la fin est une suite de révélations qui tombent comme ça, après une enquête qui commençait bien mais qui n'a jamais été dans le détail. Dommage, sans ça, j'aurais mis 4/5. Donc, si vous la trouvez par chère, je la conseille...
Un Paradis distant
Une suite de Big Bill est mort assez intéressante et plutôt bien menée par le duo d'auteurs. L'histoire est assez triste et rend bien compte de l'atmosphère et de l'ambiance qui régnait dans le sud américain. On passe un agréable moment lors de la lecture. Par contre, je trouve que le dessin souffre de quelques imprécisions un peu gênantes.
Bill Baroud
Série sympa de Larcenet décrivant un agent du FBI, totalement stupide, franchement patriote et républicain. Larcenet semble prendre un réel plaisir à parodier un agent du FBI aux méthodes brutales, en y ajoutant une bonne dose d'anti-américanisme. Des histoires courtes qui font souvent mouche et sont plutôt drôles.
Les Perles de l'Amour
Cette BD est plus érotique que pornographique et j'ai surtout trouvé qu'elle était d'un humour ravageur. Pas d'un humour au premier degré, mais d'un humour de parodie. En effet cette oeuvre m'a en permanence fait penser à un roman photo. Cela en raison des positions des personnages, toujours en décalage avec l'action, comme figés dans d'invraisemblables positions. Par la qualité des graphismes également, qui, bien qu'en noir en blanc (enfin brun foncé et blanc), sont plus proches de la photographie que du dessin. Et surtout par les dialogues et textes off qui donnent une préciosité propre au roman photo. Cela agrémenté d'aventures de série B et d'érotisme donne un mélange que j'ai trouvé amusant et distrayant. Un bémol tout de même : le découpage est parfois étrange et l'ordre de lecture des textes n'est pas toujours clair. Une bonne BD érotique au final qui vous fera sans doute beaucoup rire par sa désuétude et son coté châtié et décalé.
La Ballade de Halo Jones
Ayant lu la totalité des Halo Jones (ce qui ne représente pas tant de tomes que ça vu que la série est inachevée), je pose ici un petit avis. Dans le premier tome, on découvre Halo Jones, jeune fille des quartiers (très) pauvres d'une mégalopole terrestre. Pour échapper à sa condition, elle s'engagera sur un luxueux paquebot intergalactique avant d'échouer sur une autre planète où elle n'aura d'autre choix que de s'engager dans l'armée (et une sale guerre) pour survivre. Je vous préviens, c'est sombre. Cela s'apparente plus à une descente aux enfers qu'autre chose. Le thème mièvre de la petite fille pauvre qui fuit sa condition pour trouver une vie meilleure est dynamité. Ca n'est pas non plus l'histoire d'une petite fille sur qui pleuvent tous les malheurs du monde. C'est plutôt le thème d'une fille a la personnalité forte et aux capacités indéniables qui apprend la vie à la dure... et se fait envoyer progressivement au tapis. L'évolution de la jeune fille enjouée vers la machine de guerre socialement inadaptée est osée... mais crédible ! Halo Jones sera pourtant célèbre. Le récit est parfois raconté sous forme de flash-back par un historien qui fait un cours magistral sur cette personne majeure de l'histoire terrienne à ses étudiants. Pourquoi ? Probablement pour quelque chose qui devait lui arriver dans les tomes suivants (non parus). Toutefois, Halo Jones est mêlée au cours de ses aventures de façon intime à la "grande" histoire, rencontrant des personnages clefs, sans toujours comprendre. Le dessin peut être jugé par la couverture : les pages intérieures sont dans la même veine. Personnellement j'aime. L'histoire accélère au fil des tomes sans jamais devenir trépidante mais l'amertume monte page après page. Une chose est sure, Alan Moore n'avait pas le moral quand il a écrit cela. La lecture est très plaisante, Alan laisse transpirer son imagination case après case tant dans les situations, les personnages que les objets incroyables qu'il fabrique. (Mention spéciale au combat en zone temporelle lente, un procédé formidable pour déshumaniser encore plus un conflit et vous transformer en désert affectif) Quant à Halo Jones proprement dite, Moore arrive à donner à cette fille beaucoup d'épaisseur. Déjà la patte du maître. Une BD d'ambiance pour découvrir la vision du futur selon Alan Moore.