Les derniers avis (48378 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Mondes perdus
Les Mondes perdus

Aucha et Isabelle Lemaux-Piedfert sont deux nouvelles venues dans le monde de la BD et elles nous offrent ici une série bien sympathique avec un bon potentiel pour l'avenir. Cela se déroule au début du 20e siècle. Amy est la fille adoptive d'un explorateur anglais. Eduquée dans un esprit moderne et imprégnée d'archéologie, elle est bien décidée à suivre son père dans ses voyages, et notamment le premier pour elle en direction du Belize et de ses ruines mayas restant encore à défricher. Jeune Indiana Jones au féminin, elle va parcourir la jungle, découvrir les secrets oubliés des anciennes civilisations mais aussi aider à combattre des trafiquants sans scrupule. Graphiquement, on voit que la dessinatrice vient du monde de l'animation mais le résultat passe très bien en BD. Certes le style fait très jeunesse adolescente, mignon et tout, mais personnages et décors sont soignés et s'imbriquent bien ensemble, le travail sur la colorisation est très bon et la narration graphique est impeccable. Une des qualités de l'histoire est son côté relativement réaliste : ce n'est pas de l'aventure gratuite, et même si la jeune héroïne est mise en avant et plus valorisée que son père expérimenté, ce n'est quand même pas elle qui résout tout : elle a bien besoin de l'aide de son père, de son guide et nouvel ami, ou encore des autorités. Et elle écoute aussi soigneusement les informations que les autres peuvent lui inculquer. Toutefois, le réalisme est un peu mis à mal quand on la voit décider de défoncer à coups de pioches les murs d'un sanctuaire archéologique encore intact avant son arrivée : un petit côté Lara Croft qui défonce tout et vole les reliques qui fait grincer des dents le lecteur adulte. Heureusement, cet aspect est compensé par des positions nettement plus respectueuses par la suite. J'apprécie en outre les quelques pages didactiques en fin d'album qui sont instructives et rappellent un peu les épilogues éducatifs des épisodes des Mystérieuses Cités d'Or. Hâte d'en lire de similaires sur d'autres lieux plus tard visités par l'héroïne. On reste dans un récit jeunesse, avec quelques facilités et aspects légèrement artificiels, ainsi qu'un dénouement un peu rapide pour ce premier tome, mais il y a du potentiel et je lirai avec plaisir d'autres aventures de la jeune Amy et de ses explorations archéologiques.

10/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Tizombi
Tizombi

C'est une lecture surprise que j'ai faite avec ce Tizombi acheté pour mes enfants. Je pensais trouver un spin off assez gentil des deux sœurs profitant de leur immense succès. Pas du tout Wendy et sa sœur n'ont qu'un rôle de super-Sisters (entendez super héroïnes) avec pouvoirs assez secondaire et travaillent surtout dans la dérision. Le récit très dynamique se concentre sur le cimetière et leurs occupants dans des scènes parfois assez rudes. Le public lecteur me semble devoir être bien plus averti que celui des Sisters. Cazenove réussit à créer une très bonne dynamique pour des ados. Les dialogues visent aussi cette niche avec un langage djeun mais pas vulgaire. Le dessin de William va dans le même sens avec des personnages féminins hyper sexualisés propres à faire fantasmer des collégiens. Les expressions sont bonnes avec un découpage moderne et tonique. J'ai beaucoup aimé la mise en couleur d'Elodie Jacquemoire qui met très bien en valeur cette atmosphère d'humour macabre. Une lecture plaisante mais pour un public pas trop jeune. Un bon 3.

10/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Ondine de l'étang
L'Ondine de l'étang

L'Ondine de l'étang est un conte de Grimm peu connu du grand public. C'est une fable dans laquelle un couple de meuniers fait un pacte avec une ondine pour retrouver le bonheur en échange du premier né de leur ferme. Alors que le meunier croyait que ce serait un poussin ou un caneton, ce premier né se révèle être finalement leur propre fils et les parents font alors tout pour l'empêcher de s'approcher de l'étang où l'ondine pourrait l'emporter à jamais. Tant et si bien que des années plus tard, quand le fils est devenu un jeune adulte et se fait finalement emporter, c'est sa fiancée désespérée qui va tout faire pour le sauver. Si ce conte n'a pas marqué le public, c'est probablement parce que, hormis une intrigue relativement divertissante, il ne présente pas de morale très claire. C'est plus un récit d'aventure fantastique où une jeune femme doit combattre une malédiction pour sauver son amour. Là où il présente une certaine originalité, c'est dans le fait que pour une fois c'est la jeune femme qui sauve le beau jeune homme. Et autre inversion des habitudes, pour faire cela, elle s'allie avec une femme qui, à première vue, ressemble fortement à une horrible sorcière, même si c'est en fait une laide mais gentille protectrice de la forêt. L'ensemble est mis en image dans un style naïf, légèrement enfantin mais agréable et joliment colorisé. C'est une lecture plus distrayante que vraiment marquante, si ce n'est par l'intérêt culturel qu'elle apporte de voir que les frères Grimm ont pu raconter des contes qui inverse les standards habituels du prince qui vole au secours de la princesse.

10/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Aux Frontières du Quaternaire
Aux Frontières du Quaternaire

Contrairement à Miranda, je conseillerais surtout (voire quasi exclusivement) cette série à un très jeune public. En effet, l’adulte que je suis a trouvé un peu trop gentil et mollasson l’humour. Ceci étant, si on la juge à l’aune du public réellement visé, ces petits albums (une pagination pas trop importante) se laissent lire. Les jeunes lecteurs peuvent s’attacher aux personnages, en particulier Grenouille, garçon espiègle et son clébar, avec une foule de personnages secondaires (issus de la famille/tribu), dans une préhistoire de pacotille. Les situations sont simples, comme le dessin, assez minimaliste. C’est une série qui peut trouver son public. Mais jeune alors. Note réelle 2,5/5 (ressenti personnel plutôt vers les 2 étoiles).

10/03/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 3/5
Couverture de la série MPH
MPH

... Hé ben ! C'est grave dépouillé, comme récit ! Le twist final est sympathique ; mais la sévère absence d'élaboration dramatique autour de ces comprimés-miracles me frustre un peu, d'un point de vue purement scénaristique : n'exploiter seulement que le côté bon enfant de l'idée originelle limite franchement la portée de cette mini-série. En même temps, la "super-pilule" est un cliché qui a été tellement exploré que cette version "light" peut facilement s’ auto-justifier. Ce choix de ne mettre en scène qu'un seul aspect du concept de départ -assez inusité, et pour cause !- abrège nécessairement les péripéties que vivent les personnages, et on arrive fatalement très rapidement à la conclusion -presque aussi vite qu'eux quatre, d'ailleurs ?! Absolument pas commercial, comme démarche ; et, donc, très surprenant. C'est néanmoins distrayant, sinon passionnant ; et le graphisme est à la hauteur de la formule : lisible, punchy et plein d'allant. Du Comic-Book pour se détendre.

09/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Hugo
Hugo

Étonnante cette série, que je regrette de ne pas avoir lue gamin, tant elle est adaptée à un jeune lectorat. Dès le premier album, on entre dans un monde un peu féérique, plus médiéval fantastique que qu’Héroïque fantasy comme le disent d’autres avis. En cela je vois cette série comme le pendant de Tintin de l’excellent Johan et Pirlouit de Dupuis (en moins bien je trouve, même si les deux séries ne sont pas totalement comparables). Dans un univers moyenâgeux tout gentil, Bédu place pas mal de loufoquerie. Il y a un peu de Claude Ponti dans ces légumes aux airs de chevaliers (on peut aussi penser au Chourave de Mandryka !), dans ces étranges machines volantes. La suite ne déroge pas, on reste dans des aventures bon enfant, dans lesquelles Hugo, jeune troubadour intrépide accompagné de son gros ours Biscoto, de Narcisse, une sorte de Libellule improbable parlant avec un accent italien, vient à bout des situations les plus dangereuses – et parfois farfelues. Le dessin tout en rondeur, du franco-belge ultra classique mais dynamique et réussi, convient parfaitement au jeune lectorat visé. J’ai par contre été à plusieurs reprises étonné de l’emploi de quelques mots sans doute difficile à comprendre pour le lectorat visé. Mais bon, ça reste une série injustement méconnue, qui passe très bien la barrière du temps (peut-être moins celle de l’âge, contrairement à « Johan et Pirlouit » je pense). Note réelle 3,5/5.

09/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Temps Pi
Temps Pi

Je découvre avec cet album le travail d’Alex Nino, et je dois dire qu’il a un très bon coup de crayon. Un style rageur, énergique, avec des pages assez chargées (parfois un peu trop sans doute). En tout cas son travail en Noir et Blanc est très intéressant, même si c’est ici inégal et pas exempt de reproches. La mise en page est typique des œuvres « modernes » des années 1970, avec une déconstruction des pages, absence du gaufrier traditionnel, la dernière histoire étant sans doute la plus classique en ce domaine. L’album regroupe quatre histoires, adaptations de différents auteurs, dans des registres eux-aussi différents. L’unité de l’ensemble – qui justifie aussi le titre – est donnée par ce Temps, central, autour d’un maître du temps dans la première histoire, ou de voyages dans le temps dans les trois suivantes. La dernière histoire est une revisite de la geste christique à la sauce Moorcock. Pas inintéressante, mais j’ai eu du mal à accrocher. C’est aussi celle où le dessin m’a paru le plus inégal. Les trois histoires précédentes sont elles aussi intéressantes, mais la version du Conan d’Howard est celle que j’ai trouvé la plus « limpide » dans son déroulé. La troisième histoire joue sur un registre SF très années 70, et sur la mise en parallèle de plusieurs époques : un peu courte, mais bien menée, avec un dessin bon, mais l’encrage est un peu faible et ne lui rend pas justice. L’histoire qui inaugure l’album est celle où le dessin est le plus fort, dans un style qui n’est pas sans rappeler Druillet. Mais Nino surcharge ici un peu trop certaines cases, au point qu’il faut les déchiffrer lentement : un trait baroque mais trop « riche » qui nuit parfois à la fluidité de l’ensemble. Au final, une lecture que j’ai globalement appréciée, un auteur au style affirmé, ici au service d’histoires diverses mais suffisamment bien menées pour intéresser les lecteurs curieux. Les éditions Triton, qui ont publié pas mal d’auteurs américains à cette époque, avec un bonheur inégal, ont proposé là une découverte originale au public français.

09/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Beatles à Paris
Les Beatles à Paris

En février-mars 1964, les Beatles débarquent à paris pour une série de concerts qui fait figure de marathon. Ils arrivent presque anonymement, leurs premiers tours de chant sont éclipsés par d'autres artistes. et en l'espace de quelques jours, grâce à leur succès outre-Atlantique, les médias, d'abord très négatifs, vont s'intéresser à eux, et commence alors la beatlemania dans l'Hexagone... Philippe Thirault et sa fille Vassilissa sont des grands fans des Beatles. A force d'échanger des anecdotes sur leur groupe préféré, ils décident de mettre en lumière et en scénario un moment très particulier de son existence. Ils passent beaucoup de temps à se documenter, à trier également les sources qui donnent des informations contradictoires, et embarquent Christopher (lui-même très fan des Beatles), qui a déjà dessiné des biopics musicaux, dans l'aventure. Le résultat est un album vraiment sympathique, qui est truffé d'anecdotes croustillantes montrant l'anonymat dans lequel ils débarquent à Paris, mais aussi très intéressant au sujet de l'ambiance qui pouvait entourer les rock stars de l'époque, faite de sexe et de rock n'roll. On voit aussi une bande de jeunes gens au caractère irrévérencieux qui pensent également à s'amuser dans cette ville en partie inconnue (Lennon et Mc Cartney y avaient fait un court séjour deux ans auparavant), à découvrir plus en profondeur la réputation de femmes faciles des petites françaises. Toute une époque. Vassilissa Thirault y fait ses débuts de scénariste aux côtés de son père, et tous les deux livrent un album qui ravira les (nombreux) fans des Fab Four, autant par ces anecdotes que par le souci de coller au plus proche de la réalité, même si par manque d'informations les auteurs n'ont pu qu'imaginer certaines scènes ou dialogues. Christopher est un vieux routard de la BD, et montre une fois de plus sa maîtrise de la ligne claire, totalement au service du sujet, qui le passionne. On voit d'ailleurs qu'il s'est beaucoup inspiré des archives visuelles de l'époque, un certain nombre de poses et de scènes correspondant parfaitement à des images gravées dans la mémoire collective.

08/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Décrocher la Lune
Décrocher la Lune

L'histoire est celle d'Addie, une ado pas super bien dans sa peau, qui se retrouve seule avec son père après un drame familial, et qui part avec lui pour un job d'été assez loin de chez elle. Un peu laissée à elle-même, elle va faire la rencontre d'un jeune voisin, un brin lourdaud. Mais n'ayant pas vraiment envie de se faire des amis, elle va mettre du temps à l'accepter, à rentrer dans son jardin secret, et puis à s'intéresser à ce que fait son père, ou plutôt les étudiants de celui-ci, des geeks qui bossent sur des projets impliquant la réalité virtuelle. Ca commence donc comme une bluette, assez gentillette, mais surtout bien naïve. Et puis un peu avant le dernier tiers, TOUT CHANGE. Enfin presque tout. On ne verse pas dans une histoire d'abduction par des extra-terrestres, ni dans un thriller avec des tueurs sanguinaires. Mais. Tout d'un coup les applications de réalité virtuelle trouvent leur objectif, leur finalité. Tout d'n coup l'amitié d'Addie et Matéo servent quelque chose de plus grand, tout d'un coup des secrets de famille sont dévoilés et ça détend tout le monde. Tout d'un coup le drame familial dont je parlais auparavant se dévoile et éclaire une bonne partie de l'histoire sous un jour nouveau. J'ai été réellement surpris de cette tournure de l'histoire. On se retrouve dans quelque chose qui parle d'écologie, d'amitié, d'empathie, de dépendance, d'adolescence, de rêves, de deuil, de nouvelles technologies, de résilience, et tout cela presque en sous-marin. Si mon enthousiasme doit être tempéré, c'est par le dessin. Je suppose que c'est l'une des premières réalisations de Gabi Mendez. Si le style un peu naïf ne me gêne pas, c'est son niveau de naïveté qui me fait un peu tiquer. Il y a pas mal d'erreurs de proportions, d'absence d'expressions des personnages... Par exemple lors d'un passage avec la mère d'Addie, celle-ci change de visage, et je finis par me demander si elle y est encore... Addie aussi, par moments. C'est un peu dommage pour l'ensemble, mais je recommande l'album pour les sujets traités, avec une originalité certaine.

08/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Godaille et Godasse
Godaille et Godasse

Cauvin a beaucoup publié de séries, qu’il a trop souvent étirées, avec des résultats très inégaux (les « rallonges » de certaines séries leur faisant perdre le peps initial). Je dois dire qu’avec « Godaille et Godasse », on est plutôt dans la moyenne haute du bonhomme. En cela elle se rapproche de sa série Les Tuniques Bleues (du moins les premiers albums), elle aussi exploitant un cadre historique assez clairement délimité – tout en distordant la réalité des personnages et de leurs actions. Ici c’est le Premier Empire qui sert de cadre, avec des personnages bien connus, Napoléon, Catherine Hubscher (« Madame Sans-gêne »), etc. L’intérêt de prendre des personnages connus, qui plus est à forte personnalité, est que le moindre décalage permet des effets humoristiques faciles. Napoléon est donc un tout petit bonhomme colérique, fin stratège (souvent l’élaboration de ses plans est perturbé par des affaires privées), et le premier rôle est tenu par un simple hussard (avec son canasson), à la personnalité moins forte certes, mais qui est le vecteur d’aventures plus ou moins loufoques. J’ai lu les trois premiers albums, est c’est une lecture agréable. Le dessin de Sandron, du classique franco-belge au trait caricatural colle très bien au ton employé par Cauvin, et les aventures pour de rire malmènent agréablement personnages et Histoire. J’ai juste trouvé que le personnage de la Sans-gêne devenait presque lassant, monocorde. Peut-être parce que le caractère du personnage n’est pas trop éloigné de la réalité ? Surtout parce que ses interventions deviennent parfois répétitives (dans le troisième tome). Mais bon, c’est une lecture sympathique et tout public.

08/03/2024 (modifier)