Un manga sur l’apnée, y’en a forcément pas beaucoup… mais cette originalité s’avère toute relative tant ce premier tome nous fait irrémédiablement penser au « Grand Bleu » de Luc Besson. Il faut dire que les enjeux narratifs liés à ce sport extrême qu’est l’apnée ne sont pas légion : il faut plonger bas, toujours plus bas… devenir poisson, ne faire plus qu’un avec l’eau… et tout le tralala limite new age qui va avec ramène aussitôt sa fraise. Ici, y’a le petit côté scientifique qui apporte un petit plus, et j’ai trouvé ça plutôt bienvenu. Pour autant que je m’en souvienne, c’était tout à fait absent du Grand Bleu.
Ce qui manque évidemment à ce manga par rapport au film de Besson, c’est la beauté visuelle. Qu’on l’aime ou pas, on est forcé de reconnaître que « Le grand bleu » avait un cachet visuel certain, que n’aura jamais un manga en noir et blanc, qui plus est tramé avec de gros carrés… pour la pureté visuelle des grandes profondeurs, on repassera.
Il reste que j’ai trouvé ça plutôt lisible et que, si la série ne s’éternise pas en un nombre inutilement élevé de tomes et que les relations entre les personnages s’approfondissent quelque peu, cela pourrait donner quelque chose d’intéressant. J'attends donc la suite avant de conseiller plus franchement l'achat...
Autant vous prévenir : si l’apnée ne vous intéresse pas du tout, laissez tomber… Glaucos, dans ce premier tome, en tout cas, il n’est question QUE de ça… Il n’y a même pas, pour l’instant, une intrigue parallèle (histoire d’amour ou d’amitié) assez développée pour divertir le badaud relativement peu intéressé par le sport en lui-même.
J'avoue qu'étant jeune, j'aimais moyennement les aventures de Placid et Muzo. Oh, c'était un moment de lecture agréable quand je tombais sur leurs planches dans Pif ou quand on me prêtait un de leurs recueils poche, mais je dois dire que le personnage de Placid ne me plaisait guère.
Grâce à Alix, j'ai pu relire de leurs histoires aujourd'hui et je crois cerner ce qui ne me plait pas trop en lui. En plus d'être paresseux et gourmand, Placid était aussi parfois colérique, du genre à s'énerver quand les choses l'empêchent de manger ou de se reposer. Je n'aime pas cet aspect de sa personnalité et les réactions qu'il peut avoir dans leurs histoires.
Par contre, j'aime bien le personnage de Muzo.
Quant aux histoires en elles-mêmes, certaines sont trop destinées à la jeunesse pour me faire rire, et même enfant je les trouvais un peu bêtas. Mais d'autres me font vraiment rire, et j'ai pu le constater aujourd'hui encore. Un humour assez clownesque parfois mais vraiment réussi, permettant en même temps de s'attacher à ces personnages et à leurs petites aventures.
Sympa, et si je peux le faire, je les ferai sans doute lire à mes enfants.
Placid et Muzo débutent leur -longue- carrière dans l'hebdo Vaillant n° 56 du 16 Mars 1946.
J'en possède quelques rares albums en E.O. J'ai bien aimé (et j'aime toujours, souvenirs d'enfance obligent) ces animaux "humanisés" qui, au début de leurs parutions, s'exprimaient en vers.
Ces deux compères vont être vite adoptés par les jeunes de l'époque et feront déjà l'objet d'éditions en albums à partir de 1947.
Placid ne pense qu'à se remplir le ventre et essaie par tous les moyens d'y parvenir. Finement réfléchie, c'est une très bonne observation de l'époque : 1946, c'est la fin de la guerre ; une période encore de disette et de restrictions de toutes sortes (pour les moins nantis !).
Arnal va s'occuper du graphisme pendant pas mal d'années. Mais, accaparé par Pif le chien, il va céder le relais -dès 1964- à Jacques Nicolaou. Même si ce dernier s'applique à "bien faire, dans la continuité, la magie n'opèrera plus.
Placid et Muzo ?.. Une grande carrière néanmoins. On va les trouver dans "Vaillant", "Pif Gadget", "Dimanche fillettes", dans leur propre série en format poche de 1964 à... 1993 !!!
Ils sont toujours dans l'esprit de très nombreux lecteurs.
Mais pour trouver les éditions originales : ça, c'est une autre paire de manches !...
Les albums :
Chez "Vaillant" : 10 opus, soit brochés ou cartonnés, de 1947 à 1965 (certains font 24 pages, d'autres... 12 !)
Editions du Kangourou : 1 opus cartonné en 1974 (signé Nicolaou). Oubliez.
Il existe de nombreux "hors-séries", la plupart des années 60, mais NON datés.
Notes sur auteurs, parutions diverses en hebdos et format "poche" : voir fenêtre "série".
Une bien bonne série, réalisée dans la tradition du "roman populaire" du 19ème siècle.
Nos deux comparses débutent leurs aventures dans le quotidien belge de langue flamande "De Standaard" du 30 Novembre 1972.
Je possède pas mal d'albums de la série. J'ai pris un vrai plaisir à suivre les pérégrinations de ces deux vagabonds qui parcourent les routes le sourire aux lèvres. Et même s'ils affrontent souvent les problèmes dus à leur humble condition sociale, ils le font toujours dans la bonne humeur.
Très vite, nos "héros" vont devenir des justiciers et même rencontrer des extraterrestres. Là, j'ai -beaucoup- moins aimé.
Comme souvent, Vandersteen, après les débuts de la série -et celle-ci lancée dans la presse (Belgique/Hollande)- délaisse ses "pouvoirs" à plusieurs collaborateurs. Ceux-ci continuent néanmoins dans le style graphique et l'esprit de leur créateur.
Ca ressemble à du Bob et Bobette, mais ça n'en est pas.
Robert et Bertrand sont pour ainsi dire totalement inconnus en France. BD trop typiquement "belge" d'esprit ?... mauvaise distribution?...
C'est vrai que l'ensemble a un côté "terroir", régional même. Mais c'est ce qui fait son charme.
La série débute dans le quotidien "New York American" du 12 Janvier 1913.
Gros succès de presse auprès de la classe moyenne qui prend un vrai plaisir à voir les heurts et malheurs de la famille Illico. C'est vrai que l'on aime bien se moquer des (beaucoup) plus riches que soi.
Il faut dire que c'est très bien réalisé graphiquement.
Ancien dessinateur de mode, McManus varie à l'infini les toilettes de ses personnages féminins. Leur énorme maison est meublée en Arts déco mélangé à du "modern style".
Les personnages ?... très bien typés de style, de caractère, de comportement. Chacun est une véritable pièce d'un magnifique échiquier social que l'auteur s'est amusé à décortiquer.
Car, c'est vrai, McManus -sous des dehors forts humoristiques- effectue une analyse sociale subtile et légère de la société de l'époque. La série est un véritable document sur le mode de vie américain du début du 20ème siècle.
La famille Illico ?... Je l'ai découverte, gamin, dans un quotidien belge. Elle paraissait sous forme de strips journaliers. Je m'amusais à les découper pour ensuite les coller dans un grand cahier pour en faire une histoire complète.
Je l'ai retrouvée au milieu des années 80. J'avais reçu un gros paquet de Robinson, un périodique d'avant-guerre. Joie, "Illico" s'y trouvait -et en couleurs !- en grande pleine plage.
Illico ?... Un véritable condensé d'humour, parfois acerbe, que je prend encore un vrai plaisir à relire.
A noter : les yeux des personnages sont composés de deux petits cercles, ce qui leur donne à tous un effet légèrement globuleux... et en même temps expressifs (sauf Nora, laquelle bénéficie d'un trait "langoureux").
Les albums :
Hachette : 3 E.O. de 1973 à 1974
Futuropolis : une intégrale de 3 albums, de 1980 à 1985, qui reprend les années 1936 à 1941. Ces années sont justement les plus représentatives de cette série.
In fine : Illico ?... une magnifique série, au charme désuet, mais ô combien encore actuelle au vu du comportement de certains nantis, stars et "people" qui font les beaux jours d'une certaine presse.
Quand Soleil se met à faire du fleur bleue, on se méfie, forcément.
Mais ici, pas de gros flingues, pas de filles aux arguments mammaires surdéveloppés, juste des histoires d'ados parfois mal dans leur peau, traitées avec plus ou moins de délicatesse et/ou d'intelligence.
"Lillian Browne" est, je dirais, dans une moyenne acceptable. C'est une adolescente un peu perturbée par ses amours contrariées, et soucieuse de son image. Le tome 1 comporte deux récits, le premier à la limite du mièvre, et le second plus original, avec son histoire de génie de la lampe. Mais ça se lit très vite, et l'on imagine que la personnalité de Lillian sera développée par la suite.
Une série qui se lit sans déplaisir mais sans intérêt particulier, et qui échappe donc tout juste au 2,5/5, grâce à un évitement des écueils du genre.
Cet album se situe dans le même environnement qu'Un Pacte avec Dieu, dont il partage les lieux, et un ou deux personnages. Cependant il s'avère moins intéressant, moins travaillé que ce premier album.
En effet, mis à part l'intéressant parallèle que fait Jacob lui-même entre sa vie et celle d'un cafard, le reste de l'histoire est d'un intérêt limité. Comme dans Le Building, on suit le parcours de plusieurs habitants du même immeuble new-yorkais, avec comme fil rouge celui de Jacob. Mais cette technique se révèle assez moyenne dans ce récit complet, on s'ennuie assez vite des personnages secondaires. L'humour, si prégnant dans l'oeuvre d'Eisner, s'il est souvent grinçant, est ici un peu absent, et enlève donc la valeur ajoutée habituelle.
Son dessin est aussi un peu moins soigné qu'à l'accoutumée.
Un ouvrage à réserver aux inconditionnels de l'auteur.
Une série un peu "à part" qui fait ses débuts dans "Okapi" n° 262 du 15 Octobre 1982.
C'est vrai que ce n'est pas "marrant-marrant" mais Tito se penche sur une tranche d'univers ; celui de l'adolescence, qui peut être marqué par la tendresse ou le tragique en très peu de temps.
Cette série nous invite -comme elle m'a invité- à découvrir, dans un environnement connu, les problèmes quotidiens tels le racisme, le divorce, le mal de vivre, l'incompréhension...
Une série qui s'est construite, lentement, au fil des années, en quelque chose de puissant.. et de juste ; comme un très bon vin qui ne ferait que se bonifier.
Ici, pas de "héros" tel qu'on pourrait en concevoir ; mais la description de "tranches de vie" (lesquelles n'ont aucun rapport avec le style de Lauzier).
Ce n'est pas mièvre, mais rempli de justesse, d'humour aussi. Une série qui, sans grands éclats ni autres prétentions didactiques réelles est, pour moi, une sorte de référence dans la justesse de ton.
A ne pas lire, c'est vrai, un soir de fort cafard...
Curieux postulat de départ : un ancien criminel, qui a vécu plusieurs vies, est ressuscité par un antiquaire et lui raconte ses existences d'antan. Une sorte de boucle qui se boucle.
C'est vers le milieu des années 80 que j'ai fait l'acquisition du premier tome. Je croyais cela nouveau. Et ben non !... "Mort Cinder" est paru pour la première fois en... 1962 dans "Misterix", un périodique argentin.
En France ?... on trouve la série dans "Phénix" dès 1973.
A sa relecture, je me suis dit qu'on en a vu bien d'autres depuis lors, de ces thèmes "tordus". Mais ce qui a surtout retenu mon attention, c'est ce magnifique graphisme noir et blanc de Breccia. Un trait, une mise en page envoûtants qui font penser à ces vieux films noirs des années 30.
Curieux graphiquement, le dessin est très expressionniste, recherché offrant une belle palette de contrastes "éclairés" à l'oeil.
Cette série n'est, à vrai dire, pas classée dans mes best-off ; mais certainement... avec le temps...
Du bien bon travail "d'ambiance".
Ma cote ?... en réalité 7/10.
Pas mal du tout cette série... mais inconnue en France. Comme une sorte de "comics", elle paraît sous forme de strip quotidien dans le journal belge de langue flamande "Het Laatste Nieuws" (La Dernière Heure) dès le 20 Octobre 1975.
Cette série part d'un postulat vraiment à part dans l'épopée napoléonienne si souvent décrite en BD : les conscrits-déserteurs. Basée sur le vieux thème cher à celui de Robin des Bois, Bakelandt va devenir -au gré des épisodes- un bandit des grands chemins au grand coeur, une véritable idole pour les opprimés de l'époque.
Série aussi non dénuée d'un certain humour, lequel "apaise" un peu l'intensité dramatique qui règne au fil des planches.
Les scénarios ?... Touffus, aux multiples rebondissements, qui font la part belle aux poursuites, attaques, coups montés...
Le dessin ?... Un trait simple, bien lisible, réaliste, qui me fait penser à celui de Jean Graton ou des époux Funcken. Les personnages, il est vrai, semblent parfois un peu trop "figés". Les recherches historiques effectuées sont visibles dans les décors et arrière-plans qui "garnissent" de bien belle façon moult pages.
Cette série a obtenu énormément de succès dans le nord de la Belgique ainsi qu'en Hollande.
En 1986, l'éditeur Ansaldi tente une "percée" sur le marché français. 6 albums paraissent en 2 ans. Peu de succès.
En 1992, rebelote. On change le nom du héros : Bakelandt devient Jean Gaillard (!). Les mêmes aventures paraissent -sous ce nouveau nom- mais les titres initiaux ont également changé. Ventes minimales en France. Projet "francophone" abandonné.
Dommage, Bakelandt donne un autre aperçu de ce qu'était aussi "l'Empire", vu par des auteurs étrangers.
Si vous trouvez (peut-être) du "Jean Gaillard" lors d'une bourse BD, ouvrez un opus, plongez-y de bon coeur ; vous en ressortirez en ayant passé un bon moment de lecture... et vous aurez aussi appris pas mal de choses sur les us, coutumes et comportements de cette époque...
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Glaucos
Un manga sur l’apnée, y’en a forcément pas beaucoup… mais cette originalité s’avère toute relative tant ce premier tome nous fait irrémédiablement penser au « Grand Bleu » de Luc Besson. Il faut dire que les enjeux narratifs liés à ce sport extrême qu’est l’apnée ne sont pas légion : il faut plonger bas, toujours plus bas… devenir poisson, ne faire plus qu’un avec l’eau… et tout le tralala limite new age qui va avec ramène aussitôt sa fraise. Ici, y’a le petit côté scientifique qui apporte un petit plus, et j’ai trouvé ça plutôt bienvenu. Pour autant que je m’en souvienne, c’était tout à fait absent du Grand Bleu.
Ce qui manque évidemment à ce manga par rapport au film de Besson, c’est la beauté visuelle. Qu’on l’aime ou pas, on est forcé de reconnaître que « Le grand bleu » avait un cachet visuel certain, que n’aura jamais un manga en noir et blanc, qui plus est tramé avec de gros carrés… pour la pureté visuelle des grandes profondeurs, on repassera.
Il reste que j’ai trouvé ça plutôt lisible et que, si la série ne s’éternise pas en un nombre inutilement élevé de tomes et que les relations entre les personnages s’approfondissent quelque peu, cela pourrait donner quelque chose d’intéressant. J'attends donc la suite avant de conseiller plus franchement l'achat... Autant vous prévenir : si l’apnée ne vous intéresse pas du tout, laissez tomber… Glaucos, dans ce premier tome, en tout cas, il n’est question QUE de ça… Il n’y a même pas, pour l’instant, une intrigue parallèle (histoire d’amour ou d’amitié) assez développée pour divertir le badaud relativement peu intéressé par le sport en lui-même.
Placid et Muzo
J'avoue qu'étant jeune, j'aimais moyennement les aventures de Placid et Muzo. Oh, c'était un moment de lecture agréable quand je tombais sur leurs planches dans Pif ou quand on me prêtait un de leurs recueils poche, mais je dois dire que le personnage de Placid ne me plaisait guère. Grâce à Alix, j'ai pu relire de leurs histoires aujourd'hui et je crois cerner ce qui ne me plait pas trop en lui. En plus d'être paresseux et gourmand, Placid était aussi parfois colérique, du genre à s'énerver quand les choses l'empêchent de manger ou de se reposer. Je n'aime pas cet aspect de sa personnalité et les réactions qu'il peut avoir dans leurs histoires. Par contre, j'aime bien le personnage de Muzo. Quant aux histoires en elles-mêmes, certaines sont trop destinées à la jeunesse pour me faire rire, et même enfant je les trouvais un peu bêtas. Mais d'autres me font vraiment rire, et j'ai pu le constater aujourd'hui encore. Un humour assez clownesque parfois mais vraiment réussi, permettant en même temps de s'attacher à ces personnages et à leurs petites aventures. Sympa, et si je peux le faire, je les ferai sans doute lire à mes enfants.
Placid et Muzo
Placid et Muzo débutent leur -longue- carrière dans l'hebdo Vaillant n° 56 du 16 Mars 1946. J'en possède quelques rares albums en E.O. J'ai bien aimé (et j'aime toujours, souvenirs d'enfance obligent) ces animaux "humanisés" qui, au début de leurs parutions, s'exprimaient en vers. Ces deux compères vont être vite adoptés par les jeunes de l'époque et feront déjà l'objet d'éditions en albums à partir de 1947. Placid ne pense qu'à se remplir le ventre et essaie par tous les moyens d'y parvenir. Finement réfléchie, c'est une très bonne observation de l'époque : 1946, c'est la fin de la guerre ; une période encore de disette et de restrictions de toutes sortes (pour les moins nantis !). Arnal va s'occuper du graphisme pendant pas mal d'années. Mais, accaparé par Pif le chien, il va céder le relais -dès 1964- à Jacques Nicolaou. Même si ce dernier s'applique à "bien faire, dans la continuité, la magie n'opèrera plus. Placid et Muzo ?.. Une grande carrière néanmoins. On va les trouver dans "Vaillant", "Pif Gadget", "Dimanche fillettes", dans leur propre série en format poche de 1964 à... 1993 !!! Ils sont toujours dans l'esprit de très nombreux lecteurs. Mais pour trouver les éditions originales : ça, c'est une autre paire de manches !... Les albums : Chez "Vaillant" : 10 opus, soit brochés ou cartonnés, de 1947 à 1965 (certains font 24 pages, d'autres... 12 !) Editions du Kangourou : 1 opus cartonné en 1974 (signé Nicolaou). Oubliez. Il existe de nombreux "hors-séries", la plupart des années 60, mais NON datés. Notes sur auteurs, parutions diverses en hebdos et format "poche" : voir fenêtre "série".
Robert et Bertrand
Une bien bonne série, réalisée dans la tradition du "roman populaire" du 19ème siècle. Nos deux comparses débutent leurs aventures dans le quotidien belge de langue flamande "De Standaard" du 30 Novembre 1972. Je possède pas mal d'albums de la série. J'ai pris un vrai plaisir à suivre les pérégrinations de ces deux vagabonds qui parcourent les routes le sourire aux lèvres. Et même s'ils affrontent souvent les problèmes dus à leur humble condition sociale, ils le font toujours dans la bonne humeur. Très vite, nos "héros" vont devenir des justiciers et même rencontrer des extraterrestres. Là, j'ai -beaucoup- moins aimé. Comme souvent, Vandersteen, après les débuts de la série -et celle-ci lancée dans la presse (Belgique/Hollande)- délaisse ses "pouvoirs" à plusieurs collaborateurs. Ceux-ci continuent néanmoins dans le style graphique et l'esprit de leur créateur. Ca ressemble à du Bob et Bobette, mais ça n'en est pas. Robert et Bertrand sont pour ainsi dire totalement inconnus en France. BD trop typiquement "belge" d'esprit ?... mauvaise distribution?... C'est vrai que l'ensemble a un côté "terroir", régional même. Mais c'est ce qui fait son charme.
La Famille Illico
La série débute dans le quotidien "New York American" du 12 Janvier 1913. Gros succès de presse auprès de la classe moyenne qui prend un vrai plaisir à voir les heurts et malheurs de la famille Illico. C'est vrai que l'on aime bien se moquer des (beaucoup) plus riches que soi. Il faut dire que c'est très bien réalisé graphiquement. Ancien dessinateur de mode, McManus varie à l'infini les toilettes de ses personnages féminins. Leur énorme maison est meublée en Arts déco mélangé à du "modern style". Les personnages ?... très bien typés de style, de caractère, de comportement. Chacun est une véritable pièce d'un magnifique échiquier social que l'auteur s'est amusé à décortiquer. Car, c'est vrai, McManus -sous des dehors forts humoristiques- effectue une analyse sociale subtile et légère de la société de l'époque. La série est un véritable document sur le mode de vie américain du début du 20ème siècle. La famille Illico ?... Je l'ai découverte, gamin, dans un quotidien belge. Elle paraissait sous forme de strips journaliers. Je m'amusais à les découper pour ensuite les coller dans un grand cahier pour en faire une histoire complète. Je l'ai retrouvée au milieu des années 80. J'avais reçu un gros paquet de Robinson, un périodique d'avant-guerre. Joie, "Illico" s'y trouvait -et en couleurs !- en grande pleine plage. Illico ?... Un véritable condensé d'humour, parfois acerbe, que je prend encore un vrai plaisir à relire. A noter : les yeux des personnages sont composés de deux petits cercles, ce qui leur donne à tous un effet légèrement globuleux... et en même temps expressifs (sauf Nora, laquelle bénéficie d'un trait "langoureux"). Les albums : Hachette : 3 E.O. de 1973 à 1974 Futuropolis : une intégrale de 3 albums, de 1980 à 1985, qui reprend les années 1936 à 1941. Ces années sont justement les plus représentatives de cette série. In fine : Illico ?... une magnifique série, au charme désuet, mais ô combien encore actuelle au vu du comportement de certains nantis, stars et "people" qui font les beaux jours d'une certaine presse.
Lillian Browne
Quand Soleil se met à faire du fleur bleue, on se méfie, forcément. Mais ici, pas de gros flingues, pas de filles aux arguments mammaires surdéveloppés, juste des histoires d'ados parfois mal dans leur peau, traitées avec plus ou moins de délicatesse et/ou d'intelligence. "Lillian Browne" est, je dirais, dans une moyenne acceptable. C'est une adolescente un peu perturbée par ses amours contrariées, et soucieuse de son image. Le tome 1 comporte deux récits, le premier à la limite du mièvre, et le second plus original, avec son histoire de génie de la lampe. Mais ça se lit très vite, et l'on imagine que la personnalité de Lillian sera développée par la suite. Une série qui se lit sans déplaisir mais sans intérêt particulier, et qui échappe donc tout juste au 2,5/5, grâce à un évitement des écueils du genre.
Jacob le Cafard (55 Dropsie avenue, le Bronx)
Cet album se situe dans le même environnement qu'Un Pacte avec Dieu, dont il partage les lieux, et un ou deux personnages. Cependant il s'avère moins intéressant, moins travaillé que ce premier album. En effet, mis à part l'intéressant parallèle que fait Jacob lui-même entre sa vie et celle d'un cafard, le reste de l'histoire est d'un intérêt limité. Comme dans Le Building, on suit le parcours de plusieurs habitants du même immeuble new-yorkais, avec comme fil rouge celui de Jacob. Mais cette technique se révèle assez moyenne dans ce récit complet, on s'ennuie assez vite des personnages secondaires. L'humour, si prégnant dans l'oeuvre d'Eisner, s'il est souvent grinçant, est ici un peu absent, et enlève donc la valeur ajoutée habituelle. Son dessin est aussi un peu moins soigné qu'à l'accoutumée. Un ouvrage à réserver aux inconditionnels de l'auteur.
Tendre banlieue
Une série un peu "à part" qui fait ses débuts dans "Okapi" n° 262 du 15 Octobre 1982. C'est vrai que ce n'est pas "marrant-marrant" mais Tito se penche sur une tranche d'univers ; celui de l'adolescence, qui peut être marqué par la tendresse ou le tragique en très peu de temps. Cette série nous invite -comme elle m'a invité- à découvrir, dans un environnement connu, les problèmes quotidiens tels le racisme, le divorce, le mal de vivre, l'incompréhension... Une série qui s'est construite, lentement, au fil des années, en quelque chose de puissant.. et de juste ; comme un très bon vin qui ne ferait que se bonifier. Ici, pas de "héros" tel qu'on pourrait en concevoir ; mais la description de "tranches de vie" (lesquelles n'ont aucun rapport avec le style de Lauzier). Ce n'est pas mièvre, mais rempli de justesse, d'humour aussi. Une série qui, sans grands éclats ni autres prétentions didactiques réelles est, pour moi, une sorte de référence dans la justesse de ton. A ne pas lire, c'est vrai, un soir de fort cafard...
Mort Cinder
Curieux postulat de départ : un ancien criminel, qui a vécu plusieurs vies, est ressuscité par un antiquaire et lui raconte ses existences d'antan. Une sorte de boucle qui se boucle. C'est vers le milieu des années 80 que j'ai fait l'acquisition du premier tome. Je croyais cela nouveau. Et ben non !... "Mort Cinder" est paru pour la première fois en... 1962 dans "Misterix", un périodique argentin. En France ?... on trouve la série dans "Phénix" dès 1973. A sa relecture, je me suis dit qu'on en a vu bien d'autres depuis lors, de ces thèmes "tordus". Mais ce qui a surtout retenu mon attention, c'est ce magnifique graphisme noir et blanc de Breccia. Un trait, une mise en page envoûtants qui font penser à ces vieux films noirs des années 30. Curieux graphiquement, le dessin est très expressionniste, recherché offrant une belle palette de contrastes "éclairés" à l'oeil. Cette série n'est, à vrai dire, pas classée dans mes best-off ; mais certainement... avec le temps... Du bien bon travail "d'ambiance".
Bakelandt
Ma cote ?... en réalité 7/10. Pas mal du tout cette série... mais inconnue en France. Comme une sorte de "comics", elle paraît sous forme de strip quotidien dans le journal belge de langue flamande "Het Laatste Nieuws" (La Dernière Heure) dès le 20 Octobre 1975. Cette série part d'un postulat vraiment à part dans l'épopée napoléonienne si souvent décrite en BD : les conscrits-déserteurs. Basée sur le vieux thème cher à celui de Robin des Bois, Bakelandt va devenir -au gré des épisodes- un bandit des grands chemins au grand coeur, une véritable idole pour les opprimés de l'époque. Série aussi non dénuée d'un certain humour, lequel "apaise" un peu l'intensité dramatique qui règne au fil des planches. Les scénarios ?... Touffus, aux multiples rebondissements, qui font la part belle aux poursuites, attaques, coups montés... Le dessin ?... Un trait simple, bien lisible, réaliste, qui me fait penser à celui de Jean Graton ou des époux Funcken. Les personnages, il est vrai, semblent parfois un peu trop "figés". Les recherches historiques effectuées sont visibles dans les décors et arrière-plans qui "garnissent" de bien belle façon moult pages. Cette série a obtenu énormément de succès dans le nord de la Belgique ainsi qu'en Hollande. En 1986, l'éditeur Ansaldi tente une "percée" sur le marché français. 6 albums paraissent en 2 ans. Peu de succès. En 1992, rebelote. On change le nom du héros : Bakelandt devient Jean Gaillard (!). Les mêmes aventures paraissent -sous ce nouveau nom- mais les titres initiaux ont également changé. Ventes minimales en France. Projet "francophone" abandonné. Dommage, Bakelandt donne un autre aperçu de ce qu'était aussi "l'Empire", vu par des auteurs étrangers. Si vous trouvez (peut-être) du "Jean Gaillard" lors d'une bourse BD, ouvrez un opus, plongez-y de bon coeur ; vous en ressortirez en ayant passé un bon moment de lecture... et vous aurez aussi appris pas mal de choses sur les us, coutumes et comportements de cette époque...