Voici une nouvelle série publiée chez Mana Books, qui nous plonge dans les intrigues de cour, une cour largement inspirée de celle de la Chine. C'est inspiré de l'œuvre (éponyme ?) d'Aki Shikimi, adaptée par Shiori Hiromoto dans un manga dont les deux premiers tomes sortent simultanément en France.
C'est donc par le biais de Yuran Haku, issue d'une famille de marchands, que nous pénétrons dans la cour intérieure et découvrons les jeux de pouvoir qui y ont cours. Les rivalités entre les favorites, la foule (une centaine de femmes) des concubines et des maîtresses, mais aussi les manigances de certains hauts fonctionnaires, ou encore le plan d'intégration tout particulier imaginé par l'Empereur. Sans parler de la personnalité pour le moins trouble de Monsieur Kogetsu, le mari imposé à Yuran. Si la lecture n'est pas désagréable, j'avoue ne pas avoir ressenti un intérêt démesuré pour l'histoire ou les personnages. Certains questionnements sont résolus "hors champ", d'autres sont un peu tirés par les cheveux. Et même la part d'ombre de Kogetsu me semble relativement classique. Peut-être que la suite me donnera tort, ceci dit.
Mais ce qui m'a troublé le plus, c'est le voisinage, en termes de sujet et de lieu de l'intrigue, avec La Servante de l'empereur, paru il y a peu chez Ki-oon. Ce qui explique la parution dans un autre label du même groupe éditorial, sans doute. Ici cependant, pas de petites fleurs à tous les coins de pages, et si certains personnages sont "craquants", il y a un peu plus de nuances, de véracité dans les personnages. D'où ma note un peu supérieure.
Graphiquement c'est aussi très élégant, très fin, sans avoir une véritable originalité. A réserver aux amateurs/trices du genre, cependant.
Fabrice Erre et Fabcaro se mettent en scène eux-mêmes dans une aventure pleine de déconnade inspirée d'Indiana Jones. Croyant prendre l'avion pour un festival BD à Niort, les deux compères se retrouvent par erreur au Mexique, où on les prend pour des experts en archéologie maya. Chargés de retrouver un trésor caché avant qu'une société cupide ne mette la main dessus, ils poursuivent la supercherie malgré leur incompétence flagrante, semant la pagaille avec leur bêtise assumée.
L'album cultive un humour con et potache, fidèle au style des deux auteurs. Ils jouent à fond la carte de l'autodérision, se dépeignant comme des imbéciles heureux, incapables de survivre à la moindre aventure réelle. Le récit ne se prend jamais au sérieux, enchaînant quiproquos et gags visuels, porté par le dessin expressif de Fabrice Erre qui croque des personnages à la mine perpétuellement ahurie.
L'ensemble évoque par moments l'esprit des comédies des ZAZ, avec des passages franchement drôles, mais aussi d'autres un peu plus poussifs. À force d'insister sur la stupidité des protagonistes, certains gags tournent un peu en rond et perdent en efficacité. Une touche de subtilité supplémentaire aurait permis de mieux varier les effets comiques. Malgré cela, la lecture reste plaisante, légère, et émaillée de nombreux sourires, voire de bons éclats de rire.
Belfort et Lupin est l'adaptation en bande dessinée d'une série animée actuellement diffusée sur France 4 et Okoo. Elle met en scène les aventures d'un chien et d'un loup devenus amis, dans le cadre prestigieux du château de Versailles à l'époque de Louis XIV. À travers ces personnages animaliers, l'album propose une découverte ludique et accessible des coulisses du château et de la vie à la cour du Roi Soleil.
Le premier tome s'attarde notamment sur le fonctionnement technique des célèbres fontaines du parc. Nos deux héros doivent rétablir l'approvisionnement en eau pour permettre aux jets d'eau de jaillir à temps, à la fois pour sauver une famille de carpes en danger d'asphyxie, et pour préserver la gloire du Roi, qui accueille l'ambassadeur de Perse.
La série s'inscrit dans une veine jeunesse assumée, avec une ambiance légère, souriante et un graphisme évoquant par moments l'univers Disney. L'intrigue reste simple, pensée avant tout pour les plus jeunes, mais la fidélité aux détails historiques et le soin apporté à la reconstitution du château offrent un intérêt supplémentaire, même pour un lecteur adulte. Grâce à ses deux héros attachants et à son mélange équilibré entre aventure et contenu pédagogique, cette série se présente comme une agréable initiation à l'Histoire en bande dessinée.
La série commence comme un brûlot au vitriol contre les techniques managériales de l’ultra libéralisme, contre lesquelles un cadre réduit au chômage lutterait. Cet aspect critique sociale et politique est intéressant, mais au final c'est largement devenu secondaire.
D’abord parce que parfois bien trop caricaturale, et donc peu crédible : la technique de sélection des cadres en simulant une prise d’otages par exemple !?
Ensuite parce que rapidement la série bascule vers le polar pur, en même temps que le hérault/héros anticapitaliste devient lui-même cynique et plus retors et rapace que les dirigeants de la multinationale contre qui il lutte (et il est aussi finalement presque aussi brutal et cynique par certains côtés avec sa famille que les patrons avec leurs employés).
La fameuse prise d’otages simulée ne m’a pas du tout convaincu donc, comme j’ai eu du mal à croire à la transformation du héros en un super braqueur (qui en plus a su s’entourer facilement d’une équipe parfaite et arrive dans le dernier tome à retomber sur ses pieds avec un sacré sang-froid et pas mal de chance !).
Bon, ceci étant dit, si on accepte les bémols cités plus haut, ça reste quand même une histoire très lisible et agréable. Le découpage, alternant flash-back et passages au présent est plutôt réussi, ça ne hache pas le récit, et au contraire ça permet de glisser au compte-gouttes des infos au lecteur, pour comprendre une intrigue aux multiples rebondissements, un « tel est pris qui croyait prendre » parfois jubilatoire.
Un album qui regroupe les épisodes que Warren Ellis a écrit durant son court passage sur la série Hellblazer.
On retrouve dans ses récits le ton que j'aime bien dans cette série : un ton cynique et désabusé, des dialogues savoureux, une ambiance glauque et on a pas peur de parler de sujets tabous. D'ailleurs Ellis ira tellement loin qu'un épisode ne sera publié que des années plus tard ! C'est dommage qu'il a au final peu écrit d'histoires mettant en vedette John Constantine car j'ai bien aimé ses scénarios. Un truc un peu triste est qu'hormis la première longue aventure, les récits sont des one-shots ce qui n'est pas un problème en soi, mais parfois je trouvais que ça finissait un peu vite, le pire étant qu'un numéro d'une vingtaine de pages contient deux récits ! Je ne sais pas trop non plus quoi penser de la fin du récit traitant des fusillades à l'école, mais il faut dire qu'Ellis l'a écrit avant que cela devient une épidémie aux États-Unis ce qui explique pourquoi la réaction des jeunes est différent de ce que l'on voit dans la réalité j'imagine.
Un autre truc que j'ai pas aimé c'est que le dessinateur change à chaque histoire et ils ont des styles différents. Je n'aime pas trop lorsque cela arrive dans une série de comics. Cela donne un visuel hétérogène et tout le monde aura une préférence sur quel dessinateur ils aiment et qui ils aiment pas. Il se peut aussi que le style d'un dessinateur vous fait totalement sortir de l'histoire alors que le scénariste ne change pas. Heureusement, cela ne m'est pas arrivé, mais c'est un peu chiant de voit Constantine changer constamment de tête.
Deux jeunes collégiens particulièrement talentueux, cherchant à échapper à leur harceleur, ont l'idée ingénieuse de concevoir des robots capables de se battre à leur place. Cette initiative marque le début d'une passion pour les robots et leurs affrontements dans des arènes.
S'inspirant sans doute des combats de robots, souvent présentés à la télévision ou sur internet, les auteurs offrent à leurs héros l'opportunité de créer leurs propres machines et de les faire s'affronter. Bien que l'histoire évoque un univers similaire à celui de Dennis la malice, où un enfant bricole des inventions pour impressionner ses camarades et se sortir de situations complexes, cette série va au-delà en explorant des thèmes comme la camaraderie et la rédemption. Ainsi, le harceleur se transforme progressivement en un allié et rejoint le groupe des "gentils" dès le second tome. L'histoire propose également un message d'ouverture d'esprit, soulignant que garçons comme filles, chacun peut fabriquer son robot selon ses propres idées et inspirations.
La figure de la professeure de technologie joue un rôle clé en motivant ses élèves tout en veillant à leur discipline. L'oncle Yvon, poète et ferrailleur, apporte quant à lui une touche de tendresse et de poésie, enrichissant l'ensemble avec sa personnalité unique.
Cette série, destinée à un jeune public, ne parviendra peut-être pas à captiver les adultes en raison de son déroulé quelque peu prévisible. Cependant, elle a un beau fond, est agréablement dessinée, et ses personnages sont crédibles et attachants. Un divertissement intelligent, à savourer avec plaisir.
Deuxième album de Christophe que je découvre après L'Idée fixe du savant Cosinus, La Famille Fenouillard m'a laissé une impression plus mitigée, notamment en raison de son éloignement relatif des codes traditionnels de la bande dessinée. Il faut dire que ma lecture s'est faite à partir d'une édition de poche, présentant une image par page, ce qui accentue l'effet de lecture d'un livre illustré plutôt que d'un véritable récit en cases.
Le constat s'impose rapidement : il est quasiment impossible de suivre l'histoire en ne s'appuyant que sur les images. L'intrigue, les dialogues, les ressorts comiques reposent avant tout sur le texte, tandis que l'image joue un rôle secondaire, parfois seulement en contrepoint ironique ou humoristique. Ce choix donne certes à l'album une saveur particulière, mais l'éloigne de ce que l'on pourrait attendre d'une bande dessinée, même dans le contexte de sa naissance au XIXe siècle.
Cela étant dit, les textes valent le détour. Pleins d'un humour pince-sans-rire et d'un comique de situation savoureux, ils évoquent parfois l'esprit de Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome, paru à la même époque. Christophe se permet même quelques fantaisies stylistiques, glissant ici ou là des rimes avec un certain panache. J'ai ri à plusieurs reprises, tant la verve reste étonnamment vivace malgré les 130 ans qui nous en séparent.
En revanche, l'ensemble n'est pas toujours égal. Certains gags tombent à plat, se révèlent redondants ou un peu trop faciles, notamment ceux centrés sur les deux filles de la famille, dont les ressorts comiques s'épuisent vite. Et surtout, sur le plan formel, l'ouvrage accuse clairement son âge. Il lui manque la modernité ou l'audace graphique que l'on retrouve déjà dans d'autres productions contemporaines plus proches des canons de la bande dessinée naissante.
Une lecture globalement amusante, souvent charmante, parfois un peu poussive, mais qui laisse l'impression de feuilleter une curiosité historique plus qu'un album véritablement marquant en tant que BD.
En l'an 79 au pied du Vésuve. Aventure romaine un peu convenue.
Au scénario : Rudi Miel un habitué du milieu des bédéistes et une historienne, Fabienne Pigière.
Au dessin : l'italien Paolo Grella.
Tous trois ont déjà travaillé ensemble sur la série Libertalia (la ville libertaire des pirates) et se retrouvent ici pour un voyage dans le temps à Pompéi avec le même souci de réalisme historique.
Il s'agit du premier tome d'une future série : chaque personnage (ils apparaissent tous dans ce premier album) aura droit à son album. C'est Assa, une jeune femme au destin tragique, qui ouvre le bal au pied d'un Vésuve menaçant.
Attention toutefois à ne pas mettre l'album entre les mains de trop jeunes scolaires : on part quand même pour un bordel de Pompéi avec vue sur le Vésuve, mais pas que.
? Même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction avec une intrigue et des personnages inventés, les auteurs partagent le souci de la véracité historique et un soin tout particulier est apporté aux costumes et aux décors (avec par exemple des maisons décorées de fresques et mosaïques).
Et si Assa se retrouve dans un lupanar de Pompéi, ce n'est pas un hasard : les ruines de cette ville romaine sont célèbres pour leurs vestiges de fresques érotiques (et même d'un vrai lupanar) qui ont permis aux historiens de retrouver vie et mœurs des romains de l'époque.
Il y a même quelques pages explicatives ou documentaires en fin d'album.
? Nous n'en sommes qu'au premier tome, début d'une série, mais le scénario m'a semblé un peu trop simple. Assa voit ses amours interdites, se retrouve enfermée dans un lupanar, perd tout espoir de retrouver son frère vivant, réclame sa vengeance, … tout cela est un peu trop gentil et surtout trop convenu pour captiver vraiment le lecteur. Espérons que la suite vienne me contredire.
Reste le prétexte à une belle visite de la ville de Pompéi en images, juste avant sa disparition !
L'escalade est une activité physique, devenue un sport, puis récemment une discipline olympique. Ses racines sont aussi anciennes que l'Homme, puisque par exemple certains devaient escalader des rochers pour fuir des prédateurs, ou aller récupérer les œufs de certains oiseaux à plusieurs mètres de hauteur. Les premières performances avérées remontent cependant à... 1492, lorsque le roi Charles VIII ordonne à un de ses officiers de monter une équipe pour s'attaquer à une montagne du Vercors surnommée Mons Inascensibilis.
Mais la discipline, en tant qu'activité ludique et sportive, n'est avérée qu'à la fin du XIXème siècle, certains s'attaquant, avec très peu de matériel, dans les massifs du Mont-Blanc et le Lake District en Angleterre. La BD retrace, de façon chronologique, l'ascension de parois et de sommets de difficultés croissantes. On apprend ainsi que si le Vieux Continent fait figure de vivier pionnier, les autres nations s'y mettent progressivement, avec des prodiges de la grimpe venus des Etats-Unis, du Japon ou d'ailleurs. Suivant leur influence (dans la technique, la philosophie ou l'utilisation de matériel, etc.) ou leur longévité, cela peut aller de deux ou trois cases, à deux pages. Catherine Destivelle, qui a donné une visibilité nouvelle au grand public il y a une trentaine d'années, est en quelque sorte la marraine de cet album (qui connaît une nouvelle édition augmentée en cette année 2025), a co-écrit ces pages avec David Chambre, lui-même pratiquant l'escalade, et visiblement plus chevronné en tant que scénariste.
C'est Laurent Bidot, qui a signé pas mal de BD historiques chez Glénat, et d'autres consacrées à la montagne où à des lieux naturels fascinants, qui signe le dessin de ces 160 pages. Il y a de nombreuses annexes, dont un glossaire bien utile pour comprendre les termes consacrés, une présentation visuelle d'une demi-douzaine de sites exceptionnels en Europe, aux Etats-Unis, une présentation des grimpeurs d'aujourd'hui, dont certains sont assez jeunes. On notera également une table de correspondance des classifications de difficultés d'escalade (curieux qu'on n'ait pas réussi à unifier tout ça...). A noter également, des QR codes présents sur certains pages, qui permettent de compléter la BD par des vidéos youtube sur le sujet.
C'est une vraie somme sur cette activité méconnue qu'est l'escalade, et elle propose de la vulgarisation vraiment bien foutue, ainsi qu'une sorte de point d'étape, puisque cela n'arrête pas de progresser.
J’avoue mon ignorance au sujet de Belle Greene, mais surtout aussi au sujet de cette « one drop rule » en vigueur aux states jusqu’à finalement pas si longtemps que ça. C’est sidérant. Le moindre ancêtre noir, ne serait-ce qu’une goutte (même et surtout si ça ne se « voit » pas), vous catalogue comme noir dans le système ségrégationniste.
Née de père noir nommé Greener, Belle, avec sa mère et ses sœurs, change de patronyme en « Da Costa Greene » et s’invente une ascendance portugaise pour justifier son teint « presque clair ».
Le parcours de cette femme est assez spectaculaire. Son subterfuge a pleinement fait son office et elle a gravi tous les échelons de la haute société pour devenir la bibliothécaire et négociatrice en objets d’art d’un des milliardaires les plus en vue de New-York et directrice de la prestigieuse Morgan Library and Museum.
Nous suivons donc cette ascension, c’est la partie proprement biographique et finalement assez classique et linaire de la bd.
Plus intéressants sont les épisodes où elle discute avec sa famille de leur « passing ».
La réticence de la grand-mère, encline à assumer les racines noires s’oppose à l’ambition de Belle et sa volonté d’être reconnue pour ses capacités exceptionnelles. Il y a aussi la peur de sa mère qui craignait que la démarche n’aboutisse pas et mesurait les risques judiciaires réels si la situation s’éventait.
Les contraintes aussi pour elles et ses sœurs, en particulier le renoncement à une future maternité par crainte que l’enfant à naître ne puisse pas passer pour blanc. C’est assez glaçant.
On voit que Belle Greene a un caractère bien trempé et que c’est elle qui mène la barque pour les autres qui n’ont d’autre choix que de suivre. Et ce n’est pas la cause anti ségrégationniste qui l’anime. Elle a alors la chance d’avoir un teint clair, elle veut en profiter et seule compte son ambition.
La bd montre plutôt bien cet aspect de sa vie. Cela dit, j’aurais peut-être bien aimé un parallèle avec les luttes pour les droits civiques, même si ce ne semblait vraiment pas sa préoccupation.
C’est donc une bio, semblant fidèle à ce qu’on sait de la personne publique, et retracée de sa correspondance pour la partie plus privée.
Plutôt bien racontée et mise en page, avec un dessin sympathique mais pas exceptionnel à mon goût. Instructive en ce qui me concerne.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Gardienne des concubines
Voici une nouvelle série publiée chez Mana Books, qui nous plonge dans les intrigues de cour, une cour largement inspirée de celle de la Chine. C'est inspiré de l'œuvre (éponyme ?) d'Aki Shikimi, adaptée par Shiori Hiromoto dans un manga dont les deux premiers tomes sortent simultanément en France. C'est donc par le biais de Yuran Haku, issue d'une famille de marchands, que nous pénétrons dans la cour intérieure et découvrons les jeux de pouvoir qui y ont cours. Les rivalités entre les favorites, la foule (une centaine de femmes) des concubines et des maîtresses, mais aussi les manigances de certains hauts fonctionnaires, ou encore le plan d'intégration tout particulier imaginé par l'Empereur. Sans parler de la personnalité pour le moins trouble de Monsieur Kogetsu, le mari imposé à Yuran. Si la lecture n'est pas désagréable, j'avoue ne pas avoir ressenti un intérêt démesuré pour l'histoire ou les personnages. Certains questionnements sont résolus "hors champ", d'autres sont un peu tirés par les cheveux. Et même la part d'ombre de Kogetsu me semble relativement classique. Peut-être que la suite me donnera tort, ceci dit. Mais ce qui m'a troublé le plus, c'est le voisinage, en termes de sujet et de lieu de l'intrigue, avec La Servante de l'empereur, paru il y a peu chez Ki-oon. Ce qui explique la parution dans un autre label du même groupe éditorial, sans doute. Ici cependant, pas de petites fleurs à tous les coins de pages, et si certains personnages sont "craquants", il y a un peu plus de nuances, de véracité dans les personnages. D'où ma note un peu supérieure. Graphiquement c'est aussi très élégant, très fin, sans avoir une véritable originalité. A réserver aux amateurs/trices du genre, cependant.
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Fabrice Erre et Fabcaro se mettent en scène eux-mêmes dans une aventure pleine de déconnade inspirée d'Indiana Jones. Croyant prendre l'avion pour un festival BD à Niort, les deux compères se retrouvent par erreur au Mexique, où on les prend pour des experts en archéologie maya. Chargés de retrouver un trésor caché avant qu'une société cupide ne mette la main dessus, ils poursuivent la supercherie malgré leur incompétence flagrante, semant la pagaille avec leur bêtise assumée. L'album cultive un humour con et potache, fidèle au style des deux auteurs. Ils jouent à fond la carte de l'autodérision, se dépeignant comme des imbéciles heureux, incapables de survivre à la moindre aventure réelle. Le récit ne se prend jamais au sérieux, enchaînant quiproquos et gags visuels, porté par le dessin expressif de Fabrice Erre qui croque des personnages à la mine perpétuellement ahurie. L'ensemble évoque par moments l'esprit des comédies des ZAZ, avec des passages franchement drôles, mais aussi d'autres un peu plus poussifs. À force d'insister sur la stupidité des protagonistes, certains gags tournent un peu en rond et perdent en efficacité. Une touche de subtilité supplémentaire aurait permis de mieux varier les effets comiques. Malgré cela, la lecture reste plaisante, légère, et émaillée de nombreux sourires, voire de bons éclats de rire.
Belfort et Lupin
Belfort et Lupin est l'adaptation en bande dessinée d'une série animée actuellement diffusée sur France 4 et Okoo. Elle met en scène les aventures d'un chien et d'un loup devenus amis, dans le cadre prestigieux du château de Versailles à l'époque de Louis XIV. À travers ces personnages animaliers, l'album propose une découverte ludique et accessible des coulisses du château et de la vie à la cour du Roi Soleil. Le premier tome s'attarde notamment sur le fonctionnement technique des célèbres fontaines du parc. Nos deux héros doivent rétablir l'approvisionnement en eau pour permettre aux jets d'eau de jaillir à temps, à la fois pour sauver une famille de carpes en danger d'asphyxie, et pour préserver la gloire du Roi, qui accueille l'ambassadeur de Perse. La série s'inscrit dans une veine jeunesse assumée, avec une ambiance légère, souriante et un graphisme évoquant par moments l'univers Disney. L'intrigue reste simple, pensée avant tout pour les plus jeunes, mais la fidélité aux détails historiques et le soin apporté à la reconstitution du château offrent un intérêt supplémentaire, même pour un lecteur adulte. Grâce à ses deux héros attachants et à son mélange équilibré entre aventure et contenu pédagogique, cette série se présente comme une agréable initiation à l'Histoire en bande dessinée.
Cadres noirs
La série commence comme un brûlot au vitriol contre les techniques managériales de l’ultra libéralisme, contre lesquelles un cadre réduit au chômage lutterait. Cet aspect critique sociale et politique est intéressant, mais au final c'est largement devenu secondaire. D’abord parce que parfois bien trop caricaturale, et donc peu crédible : la technique de sélection des cadres en simulant une prise d’otages par exemple !? Ensuite parce que rapidement la série bascule vers le polar pur, en même temps que le hérault/héros anticapitaliste devient lui-même cynique et plus retors et rapace que les dirigeants de la multinationale contre qui il lutte (et il est aussi finalement presque aussi brutal et cynique par certains côtés avec sa famille que les patrons avec leurs employés). La fameuse prise d’otages simulée ne m’a pas du tout convaincu donc, comme j’ai eu du mal à croire à la transformation du héros en un super braqueur (qui en plus a su s’entourer facilement d’une équipe parfaite et arrive dans le dernier tome à retomber sur ses pieds avec un sacré sang-froid et pas mal de chance !). Bon, ceci étant dit, si on accepte les bémols cités plus haut, ça reste quand même une histoire très lisible et agréable. Le découpage, alternant flash-back et passages au présent est plutôt réussi, ça ne hache pas le récit, et au contraire ça permet de glisser au compte-gouttes des infos au lecteur, pour comprendre une intrigue aux multiples rebondissements, un « tel est pris qui croyait prendre » parfois jubilatoire.
Warren Ellis présente Hellblazer
Un album qui regroupe les épisodes que Warren Ellis a écrit durant son court passage sur la série Hellblazer. On retrouve dans ses récits le ton que j'aime bien dans cette série : un ton cynique et désabusé, des dialogues savoureux, une ambiance glauque et on a pas peur de parler de sujets tabous. D'ailleurs Ellis ira tellement loin qu'un épisode ne sera publié que des années plus tard ! C'est dommage qu'il a au final peu écrit d'histoires mettant en vedette John Constantine car j'ai bien aimé ses scénarios. Un truc un peu triste est qu'hormis la première longue aventure, les récits sont des one-shots ce qui n'est pas un problème en soi, mais parfois je trouvais que ça finissait un peu vite, le pire étant qu'un numéro d'une vingtaine de pages contient deux récits ! Je ne sais pas trop non plus quoi penser de la fin du récit traitant des fusillades à l'école, mais il faut dire qu'Ellis l'a écrit avant que cela devient une épidémie aux États-Unis ce qui explique pourquoi la réaction des jeunes est différent de ce que l'on voit dans la réalité j'imagine. Un autre truc que j'ai pas aimé c'est que le dessinateur change à chaque histoire et ils ont des styles différents. Je n'aime pas trop lorsque cela arrive dans une série de comics. Cela donne un visuel hétérogène et tout le monde aura une préférence sur quel dessinateur ils aiment et qui ils aiment pas. Il se peut aussi que le style d'un dessinateur vous fait totalement sortir de l'histoire alors que le scénariste ne change pas. Heureusement, cela ne m'est pas arrivé, mais c'est un peu chiant de voit Constantine changer constamment de tête.
Team Robots
Deux jeunes collégiens particulièrement talentueux, cherchant à échapper à leur harceleur, ont l'idée ingénieuse de concevoir des robots capables de se battre à leur place. Cette initiative marque le début d'une passion pour les robots et leurs affrontements dans des arènes. S'inspirant sans doute des combats de robots, souvent présentés à la télévision ou sur internet, les auteurs offrent à leurs héros l'opportunité de créer leurs propres machines et de les faire s'affronter. Bien que l'histoire évoque un univers similaire à celui de Dennis la malice, où un enfant bricole des inventions pour impressionner ses camarades et se sortir de situations complexes, cette série va au-delà en explorant des thèmes comme la camaraderie et la rédemption. Ainsi, le harceleur se transforme progressivement en un allié et rejoint le groupe des "gentils" dès le second tome. L'histoire propose également un message d'ouverture d'esprit, soulignant que garçons comme filles, chacun peut fabriquer son robot selon ses propres idées et inspirations. La figure de la professeure de technologie joue un rôle clé en motivant ses élèves tout en veillant à leur discipline. L'oncle Yvon, poète et ferrailleur, apporte quant à lui une touche de tendresse et de poésie, enrichissant l'ensemble avec sa personnalité unique. Cette série, destinée à un jeune public, ne parviendra peut-être pas à captiver les adultes en raison de son déroulé quelque peu prévisible. Cependant, elle a un beau fond, est agréablement dessinée, et ses personnages sont crédibles et attachants. Un divertissement intelligent, à savourer avec plaisir.
La Famille Fenouillard
Deuxième album de Christophe que je découvre après L'Idée fixe du savant Cosinus, La Famille Fenouillard m'a laissé une impression plus mitigée, notamment en raison de son éloignement relatif des codes traditionnels de la bande dessinée. Il faut dire que ma lecture s'est faite à partir d'une édition de poche, présentant une image par page, ce qui accentue l'effet de lecture d'un livre illustré plutôt que d'un véritable récit en cases. Le constat s'impose rapidement : il est quasiment impossible de suivre l'histoire en ne s'appuyant que sur les images. L'intrigue, les dialogues, les ressorts comiques reposent avant tout sur le texte, tandis que l'image joue un rôle secondaire, parfois seulement en contrepoint ironique ou humoristique. Ce choix donne certes à l'album une saveur particulière, mais l'éloigne de ce que l'on pourrait attendre d'une bande dessinée, même dans le contexte de sa naissance au XIXe siècle. Cela étant dit, les textes valent le détour. Pleins d'un humour pince-sans-rire et d'un comique de situation savoureux, ils évoquent parfois l'esprit de Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome, paru à la même époque. Christophe se permet même quelques fantaisies stylistiques, glissant ici ou là des rimes avec un certain panache. J'ai ri à plusieurs reprises, tant la verve reste étonnamment vivace malgré les 130 ans qui nous en séparent. En revanche, l'ensemble n'est pas toujours égal. Certains gags tombent à plat, se révèlent redondants ou un peu trop faciles, notamment ceux centrés sur les deux filles de la famille, dont les ressorts comiques s'épuisent vite. Et surtout, sur le plan formel, l'ouvrage accuse clairement son âge. Il lui manque la modernité ou l'audace graphique que l'on retrouve déjà dans d'autres productions contemporaines plus proches des canons de la bande dessinée naissante. Une lecture globalement amusante, souvent charmante, parfois un peu poussive, mais qui laisse l'impression de feuilleter une curiosité historique plus qu'un album véritablement marquant en tant que BD.
Pompéi (Miel/Pigière)
En l'an 79 au pied du Vésuve. Aventure romaine un peu convenue. Au scénario : Rudi Miel un habitué du milieu des bédéistes et une historienne, Fabienne Pigière. Au dessin : l'italien Paolo Grella. Tous trois ont déjà travaillé ensemble sur la série Libertalia (la ville libertaire des pirates) et se retrouvent ici pour un voyage dans le temps à Pompéi avec le même souci de réalisme historique. Il s'agit du premier tome d'une future série : chaque personnage (ils apparaissent tous dans ce premier album) aura droit à son album. C'est Assa, une jeune femme au destin tragique, qui ouvre le bal au pied d'un Vésuve menaçant. Attention toutefois à ne pas mettre l'album entre les mains de trop jeunes scolaires : on part quand même pour un bordel de Pompéi avec vue sur le Vésuve, mais pas que. ? Même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction avec une intrigue et des personnages inventés, les auteurs partagent le souci de la véracité historique et un soin tout particulier est apporté aux costumes et aux décors (avec par exemple des maisons décorées de fresques et mosaïques). Et si Assa se retrouve dans un lupanar de Pompéi, ce n'est pas un hasard : les ruines de cette ville romaine sont célèbres pour leurs vestiges de fresques érotiques (et même d'un vrai lupanar) qui ont permis aux historiens de retrouver vie et mœurs des romains de l'époque. Il y a même quelques pages explicatives ou documentaires en fin d'album. ? Nous n'en sommes qu'au premier tome, début d'une série, mais le scénario m'a semblé un peu trop simple. Assa voit ses amours interdites, se retrouve enfermée dans un lupanar, perd tout espoir de retrouver son frère vivant, réclame sa vengeance, … tout cela est un peu trop gentil et surtout trop convenu pour captiver vraiment le lecteur. Espérons que la suite vienne me contredire. Reste le prétexte à une belle visite de la ville de Pompéi en images, juste avant sa disparition !
Il était une fois l'escalade
L'escalade est une activité physique, devenue un sport, puis récemment une discipline olympique. Ses racines sont aussi anciennes que l'Homme, puisque par exemple certains devaient escalader des rochers pour fuir des prédateurs, ou aller récupérer les œufs de certains oiseaux à plusieurs mètres de hauteur. Les premières performances avérées remontent cependant à... 1492, lorsque le roi Charles VIII ordonne à un de ses officiers de monter une équipe pour s'attaquer à une montagne du Vercors surnommée Mons Inascensibilis. Mais la discipline, en tant qu'activité ludique et sportive, n'est avérée qu'à la fin du XIXème siècle, certains s'attaquant, avec très peu de matériel, dans les massifs du Mont-Blanc et le Lake District en Angleterre. La BD retrace, de façon chronologique, l'ascension de parois et de sommets de difficultés croissantes. On apprend ainsi que si le Vieux Continent fait figure de vivier pionnier, les autres nations s'y mettent progressivement, avec des prodiges de la grimpe venus des Etats-Unis, du Japon ou d'ailleurs. Suivant leur influence (dans la technique, la philosophie ou l'utilisation de matériel, etc.) ou leur longévité, cela peut aller de deux ou trois cases, à deux pages. Catherine Destivelle, qui a donné une visibilité nouvelle au grand public il y a une trentaine d'années, est en quelque sorte la marraine de cet album (qui connaît une nouvelle édition augmentée en cette année 2025), a co-écrit ces pages avec David Chambre, lui-même pratiquant l'escalade, et visiblement plus chevronné en tant que scénariste. C'est Laurent Bidot, qui a signé pas mal de BD historiques chez Glénat, et d'autres consacrées à la montagne où à des lieux naturels fascinants, qui signe le dessin de ces 160 pages. Il y a de nombreuses annexes, dont un glossaire bien utile pour comprendre les termes consacrés, une présentation visuelle d'une demi-douzaine de sites exceptionnels en Europe, aux Etats-Unis, une présentation des grimpeurs d'aujourd'hui, dont certains sont assez jeunes. On notera également une table de correspondance des classifications de difficultés d'escalade (curieux qu'on n'ait pas réussi à unifier tout ça...). A noter également, des QR codes présents sur certains pages, qui permettent de compléter la BD par des vidéos youtube sur le sujet. C'est une vraie somme sur cette activité méconnue qu'est l'escalade, et elle propose de la vulgarisation vraiment bien foutue, ainsi qu'une sorte de point d'étape, puisque cela n'arrête pas de progresser.
Le Secret de Miss Greene
J’avoue mon ignorance au sujet de Belle Greene, mais surtout aussi au sujet de cette « one drop rule » en vigueur aux states jusqu’à finalement pas si longtemps que ça. C’est sidérant. Le moindre ancêtre noir, ne serait-ce qu’une goutte (même et surtout si ça ne se « voit » pas), vous catalogue comme noir dans le système ségrégationniste. Née de père noir nommé Greener, Belle, avec sa mère et ses sœurs, change de patronyme en « Da Costa Greene » et s’invente une ascendance portugaise pour justifier son teint « presque clair ». Le parcours de cette femme est assez spectaculaire. Son subterfuge a pleinement fait son office et elle a gravi tous les échelons de la haute société pour devenir la bibliothécaire et négociatrice en objets d’art d’un des milliardaires les plus en vue de New-York et directrice de la prestigieuse Morgan Library and Museum. Nous suivons donc cette ascension, c’est la partie proprement biographique et finalement assez classique et linaire de la bd. Plus intéressants sont les épisodes où elle discute avec sa famille de leur « passing ». La réticence de la grand-mère, encline à assumer les racines noires s’oppose à l’ambition de Belle et sa volonté d’être reconnue pour ses capacités exceptionnelles. Il y a aussi la peur de sa mère qui craignait que la démarche n’aboutisse pas et mesurait les risques judiciaires réels si la situation s’éventait. Les contraintes aussi pour elles et ses sœurs, en particulier le renoncement à une future maternité par crainte que l’enfant à naître ne puisse pas passer pour blanc. C’est assez glaçant. On voit que Belle Greene a un caractère bien trempé et que c’est elle qui mène la barque pour les autres qui n’ont d’autre choix que de suivre. Et ce n’est pas la cause anti ségrégationniste qui l’anime. Elle a alors la chance d’avoir un teint clair, elle veut en profiter et seule compte son ambition. La bd montre plutôt bien cet aspect de sa vie. Cela dit, j’aurais peut-être bien aimé un parallèle avec les luttes pour les droits civiques, même si ce ne semblait vraiment pas sa préoccupation. C’est donc une bio, semblant fidèle à ce qu’on sait de la personne publique, et retracée de sa correspondance pour la partie plus privée. Plutôt bien racontée et mise en page, avec un dessin sympathique mais pas exceptionnel à mon goût. Instructive en ce qui me concerne.