Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer...
C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais...
Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique.
Le tome 2 vient conclure la série, ce qui permet d'éviter d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse.
Globalement ce second opus a les mêmes qualités et les mêmes défauts que le premier. C'est toujours rythmé, c'est toujours agréablement illustré. On a droit à la suite, et la fin de notre chasse aux vampires. Ca fait le job, on a notre conclusion et nos réponses. Mais on a quand même assez peu de surprises niveau scénario. Les quelques éléments clés qui alimentent l'intrigue et qui sont sensés pimenter les rebondissements n'apportent pas l'originalité qui ferait sortir cette série du lot.
Au final, une lecture divertissante = un cahier des charges rempli.
Gou Tanabe s'est fait une spécialité dans les adaptations de Lovecraft et se fait désormais plaisir en adaptant en trois tomes (toujours aussi bien reliés et jolis dans la bibliothèque) les récits légendaires du mythe de Cthulhu. En tant que grand fan de l'univers notamment en JDR je m'attelle à découvrir plus avant chaque volume et je dois dire qu'on est ici dans une moyenne tout à fait honorable.
L'auteur n'étant plus à son coup d'essai, on sent qu'il se fait plaisir désormais et adapte la nouvelle en ajoutant plus de temps morts, de pause dans le récit et de moments de tensions par l'inaction. De fait, la nouvelle originelle est aussi lente et ne contient qu'une scène dantesque finale qui compte presque tout le troisième volume pour exister. Troisième volume un poil trop long à mon gout, on aurait sans doute gagner à moins étirer la traque et la conclusion qui sont mine de rien assez vite déroulés.
Maintenant pour le reste, j'aime bien la façon dont l'ambiance se dévoile petit à petit, les personnages hésitants sur la conduite à tenir, le danger se précisant petit à petit. Alors que le lecteur a déjà bien compris vers quoi on se dirigeait, les personnages hésitent encore sur le sens de ce qu'ils voient, ce qui est logique puisque nous ferions sans doute de même si cela arrivait dans notre propre monde. Et Loveraft aime les ambiances s'étirant dans le temps, dans des villes reculées où tout peut arriver.
C'est donc une BD un peu trop longue à mon gout, mais qui adapte très bien le récit et que je ne peux que recommander à tout le monde fan du maitre de l'horreur cosmique. Le dessin rend très bien les ambiances et l'étrangeté des visages, tout comme l'horreur innommable qui débarque tout à coup. Une lecture moins marquante que d'autres adaptations mais réussie tout de même.
C'est suite à sa récente adaptation en série TV que Delcourt réédite cette série menée par Xavier Dorisson au scénario et Enrique Breccia au dessin !
On ne présente plus Dorisson, scénariste de nombreuses séries à succès, pour Enrique Breccia, c'est avec Alvar Mayor que j'avais découvert son excellent coup de patte. C'est donc ce duo de choc qui nous propose une série de super-héros "à la française", un peu à la façon La Brigade Chimérique, se déroulant pendant les horreurs de la Première Guerre Mondiale. Les Sentinelles, c'est donc cette brigade secrète française dotée d'une nouvelle arme secrète, le Taillefer. Il s'agit d'un soldat à qui on va greffer des membres métalliques, le rendant surpuissant et insensible aux balles...
Tout ça pourrait vite tourner à une pale caricature des super-héros à la française, mais le talent de nos auteurs nous propose au contraire un récit captivant, très documenté, mêlant habilement faits historiques et fiction. Les charges à peine voilées contre la connerie des gradés imbus de victoires et de gloire à n'importe quel prix ne manque pas à l'appel non plus, ce qui n'est pas pour déplaire à l'antimilitariste que je suis ;)
Côté dessin, on est loin du noir et blanc que j'avais découvert dans Alvar Mayor, mais Breccia nous gratifie d'un dessin magnifique qui tend vers le "old school" des années 70'; ce qui est loin de me déplaire dans ce style semi-réaliste. Ses scènes de batailles ne font pas dans la dentelle et nous rappellent toute l'horreur de la guerre et la boucherie que fût cette Première Guerre Mondiale.
Alors, profitons, voilà une bonne occasion de (re)découvrir cette série !
(3.5/5)
Victor Hugo et l’affaire des filles de Loth est une BD audacieuse qui mêle érotisme, fantastique et références bibliques. Le récit part d’une séance de spiritisme réunissant Victor Hugo, Balzac, Dumas et Flaubert, avant de plonger dans un univers inspiré de Sodome et Gommorhe, entre provocation et réflexion morale.
Le dessin de Julien Barthélémy, précis et sensuel, crée une atmosphère sombre et envoûtante. Le mélange de passé historique et de récit mythique offre plusieurs niveaux de lecture.
Cette œuvre ne plaira pas à tous les lecteurs : son contenu explicite et sa dimension provocatrice peuvent dérouter. Mais pour ceux qui apprécient les récits audacieux et originaux, elle reste une lecture intéressante.
2.5
Un Manhua assez étrange. Cela commence avec une adolescente qui a une dispute avec sa mère parce qu'elle la force à faire du théâtre traditionnel, puis toute la famille de l'adolescente, on l'accuse et elle finit en prison. Puis quelques décennies plus tard, elle semble revenir comme un esprit vengeur qui attaque les vrais responsables de la mort de sa famille, mais il y a plus que ça...
L'auteur mélange plusieurs genres et peut-être un peu trop parce que par moment le scénario semble décousu. C'est aussi le genre de séries asiatiques qu'il faut lire en acceptant que tout peut arriver parce que sinon on risque de trouver que ça devient vite un peu n'importe quoi. En ce qui me concerne, la série se laisse lire, mas elle a des défauts. Il y a beaucoup de facilités dans le scénario vu que l'héroïne a des superpouvoirs et elle est super badass. Bon, je suis un homme qui aime bien les personnages féminins sexy et badass, mais j'aime bien aussi avoir l'impression qu'elles risquent de perdre. Ici, à aucun moment j'ai cru qu'elle était vraiment en danger et du coup je n'ai pas ressenti de la tension durant les combats. Un autre problème est que ça va souvent un peu vite et les personnages ne sont pas particulièrement attachants.
Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais c'est pas une série que je recommanderais vraiment.
Je précise que je n’ai lu que le second volume de cette série et que je ne suis pas le blog de l’autrice, qui officie dans le journal « Le Monde ».
Celle-ci s’intéresse aux mécanismes du cerveau et interroge divers spécialistes, psychologues, psychanalystes et neurologues cliniciens pour l’essentiel.
Je ne sais pour le premier tome, mais dans celui que j’ai pu lire, elle utilise le prisme de patients atteints de divers dysfonctionnements, accidentels ou dégénératifs, pour faire expliquer à ces scientifiques les fonctions des différentes parties du cerveau et des réseaux de communication des neurones.
Suivant ce que le lecteur ou la lectrice aura déjà vu par ailleurs dans des documentaires, il y aura peut-être peu d’informations nouvelles.
Personnellement j’ai quand même pu y glaner quelques éléments intéressants.
Le fait d’utiliser les cas d’anomalies cérébrales m’a un peu gênée et est selon moi à double tranchant.
D’un côté, il permet de comprendre l’évolution de maladies, d’avoir des témoignages de patients et de familles qui sont confrontés aux comportements parfois problématiques des sujets et d’aborder la partie psychologique des troubles rencontrés.
De l’autre, l’autrice prend le risque d’égrener un catalogue de « bizarreries comportementales » qui pourrait s’apparenter à une espèce de « foire aux monstres ». Écueil qu’elle évite néanmoins heureusement, par le fait qu’elle fait expliquer les comportements des patients par les défaillances des aires cérébrales touchées et surtout par l’empathie dont elle fait preuve et qu’elle arrive à nous transmettre.
Quelques pointes d’humour sont également bienvenues.
J’aurais quand même aimé qu’elle aille plus loin dans ses explications purement scientifiques.
On sent l’habitude de l’autrice de publier sous forme de blog et dans la presse, par le biais de son découpage et par un dessin assez minimaliste qui se doit j’imagine d’être rapide.
Il fait sans conteste le job documentaire mais je le trouve peu attirant pour ma part.
Bien qu’ayant bien conscience de ne pas être le cœur de cible visé (plutôt les enfants ou jeunes adolescents je dirai), je reconnais sans soucis m’être bien diverti. Dans mes lectures de jeunesse j’ai été frustré de ne jamais être tombé sur une bonne série fantastique ayant pour cadre cette Égypte antique pleine de mystères et qui me fascinait. Papyrus ? Trop ringard. Non vraiment à l’époque il n’y avait rien à se mettre sous la dent.
Ici ne vous attendez surtout pas à retrouver un contexte historique vraisemblable, les auteurs Valérie Mangin et Denis Bajram s’amusent à reprendre certaines théories de la pyramidologie, des plus farfelues aux plus plausibles, pour les incorporer dans une pseudo Égypte d’il y a 12000 ans qui n’a évidemment jamais existé. Voilà pour le trigger warning, vous êtes prévenus, on va pas voler plus haut que du Stargate.
Alors oui il y a des raccourcis un peu grossier qui m’ont fait tiquer, ça rush pas mal, le duo d’auteurs fait aussi dans la charcuterie. Mais c’est normal, je n’ai plus douze ans, je pense que ce qui peut aisément passer pour un jeune lecteur avant tout en quête de divertissement fast food, passera moins pour un lecteur plus aguerri (on rappellera aux aviseurs que la série paraît dans le journal de Spirou ! ). Mais le scénario n’en est pas moins fort divertissant, avec ce qu’il faut de noirceur et de violence pour ne pas prendre ses lecteurs pour des neuneu. Sexe, meurtre, esclavage, manipulation psychologique sont des thèmes abordés sans trop de fioriture.
Les graphismes de Stéphane Perger ne sont pas spécialement à mon goût mais l’artiste a fait plus que le job. C’est lisible, il y a parfois de belles planches, de la recherche… non le travail est propre.
Même si ce n’est pas un coup de cœur j’aimerai sincèrement que cette série cartonne, juste pour la rareté sur le marché du genre proposé. Et si le contenu s'améliore nul doute que je serai de la partie.
Je n’ai pas lu le roman original de Fouad Laroui, donc il m’est difficile de juger la fidélité de cette adaptation. En revanche, j’ai apprécié cette bande dessinée pour ce qu’elle propose par elle-même.
On y suit Mehdi, un jeune Marocain boursier qui, dans les années 1970, rejoint un lycée français au Maroc. Il découvre un monde très différent du sien, celui des familles françaises expatriées, avec leurs codes et leurs maladresses.
J’ai trouvé le début un peu lent, le temps que l’histoire s’installe et que les personnages trouvent leur place. Mais une fois le récit lancé, on s’attache rapidement à Mehdi et on se laisse porter par son regard à la fois naïf et lucide sur ce milieu étranger.
Le dessin de BeneDì est superbe, avec des couleurs chaudes et une ambiance qui reflète bien la lumière et l’atmosphère du Maroc. L’ensemble dégage une vraie douceur et une certaine nostalgie.
Une BD touchante et bien écrite, qui aborde avec justesse les thèmes de la différence culturelle et de l’enfance. Même sans avoir lu le roman, la lecture reste agréable et humaine.
Depuis quelque temps, les BD traitant du réchauffement climatique et de la crise écologique se multiplient, et celle-ci s'inscrit clairement dans cette lignée. Ce qui la distingue, c'est la volonté d'identifier directement des responsables, en l'occurrence les ultra-riches et le libéralisme capitaliste. Le scénario, signé Hervé Kempf (rédacteur en chef de Reporterre), s'inscrit donc dans une démarche engagée, voire militante, et ne cherche pas à masquer son parti pris.
Graphiquement, Juan Mendez opte pour un dessin léger, avec une ligne plutôt humoristique. S'il est simple sur la forme, il permet d'agréablement alléger le ton et de supporter avec un sourire pincé le constat terrible d'un monde lancé à pleine vitesse vers une crise écologique et sociale majeure.
L'ouvrage se veut didactique, ponctué de nombreux chiffres et exemples concrets. Mais certains passages m'ont semblé trop démonstratifs, voire orientés, au détriment de la rigueur. Quelques simplifications ou choix visuels (comme la carte du Groenland très agrandie par la déformation d'une planisphère pour dire que c'était cette surface du monde qui avait été défrichée en 30 ans) brouillent parfois la justesse du message. De même, certaines caricatures notamment autour du nucléaire ou de ses défenseurs médiatiques alourdissent inutilement le propos.
Et puis il y a le message d'ensemble qui parait vain, comme si taxer quelques centaines de milliers de riches et consommer moins pour les quelques lecteurs francophones de cette BD allait empêcher les milliards d'habitants d'une Terre déjà surpeuplée de tout faire pour atteindre notre niveau de confort voire remplacer ces ultra-riches, entrainant immanquablement notre monde dans ce mur climatique.
Reste une idée intéressante : celle de la "rivalité ostentatoire", une explication psychologique du comportement irrationnel de certains privilégiés face à la consommation et au statut social. C'est l'un des apports les plus pertinents du livre, et il est développé de manière assez convaincante.
En fin de compte, cette BD remplit son rôle de plaidoyer : elle alerte, dénonce, fait réfléchir. Mais son ton trop partisan et certaines approximations affaiblissent sa portée. Le dessin, agréable et expressif, permet heureusement de maintenir l'intérêt malgré un discours un peu trop appuyé.
J'aime le Comté, j'aime le Jura, j'aime l'agriculture raisonnée et les bonnes traditions fromagères (et crêmières comme nous l'apprend cet ouvrage), mais... je n'ai lu là qu'un simple documentaire. C'est un documentaire bien fait dans le sens où son auteur va visiter beaucoup d'endroits différents, rencontrer beaucoup de personne, aborder tous les aspects de la filière Comté, et qu'au passage il donne un bref aperçu de la région qui le produit, mais... c'est juste un documentaire... et je n'ai pas trouvé qu'il sortait tellement du lot.
Le sujet est sympa, le dessin plaisant même si j'ai trouvé certains choix de couleurs un peu étranges, mais je n'ai pas été passionné. Sur la forme, ce sont des mises en scène de rencontres entre l'auteur et telle personne à tel endroit sur tel sujet : ils dialoguent, ils transmettent des infos, et l'auteur en rajoutent un peu avec du narratif ici et là. Mais rien qui m'ait captivé, et même à quelques endroits j'ai décroché avec un léger ennui.
Bon documentaire, sans plus.
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Exsangue
Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer... C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais... Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique. Le tome 2 vient conclure la série, ce qui permet d'éviter d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse. Globalement ce second opus a les mêmes qualités et les mêmes défauts que le premier. C'est toujours rythmé, c'est toujours agréablement illustré. On a droit à la suite, et la fin de notre chasse aux vampires. Ca fait le job, on a notre conclusion et nos réponses. Mais on a quand même assez peu de surprises niveau scénario. Les quelques éléments clés qui alimentent l'intrigue et qui sont sensés pimenter les rebondissements n'apportent pas l'originalité qui ferait sortir cette série du lot. Au final, une lecture divertissante = un cahier des charges rempli.
L'Abomination de Dunwich
Gou Tanabe s'est fait une spécialité dans les adaptations de Lovecraft et se fait désormais plaisir en adaptant en trois tomes (toujours aussi bien reliés et jolis dans la bibliothèque) les récits légendaires du mythe de Cthulhu. En tant que grand fan de l'univers notamment en JDR je m'attelle à découvrir plus avant chaque volume et je dois dire qu'on est ici dans une moyenne tout à fait honorable. L'auteur n'étant plus à son coup d'essai, on sent qu'il se fait plaisir désormais et adapte la nouvelle en ajoutant plus de temps morts, de pause dans le récit et de moments de tensions par l'inaction. De fait, la nouvelle originelle est aussi lente et ne contient qu'une scène dantesque finale qui compte presque tout le troisième volume pour exister. Troisième volume un poil trop long à mon gout, on aurait sans doute gagner à moins étirer la traque et la conclusion qui sont mine de rien assez vite déroulés. Maintenant pour le reste, j'aime bien la façon dont l'ambiance se dévoile petit à petit, les personnages hésitants sur la conduite à tenir, le danger se précisant petit à petit. Alors que le lecteur a déjà bien compris vers quoi on se dirigeait, les personnages hésitent encore sur le sens de ce qu'ils voient, ce qui est logique puisque nous ferions sans doute de même si cela arrivait dans notre propre monde. Et Loveraft aime les ambiances s'étirant dans le temps, dans des villes reculées où tout peut arriver. C'est donc une BD un peu trop longue à mon gout, mais qui adapte très bien le récit et que je ne peux que recommander à tout le monde fan du maitre de l'horreur cosmique. Le dessin rend très bien les ambiances et l'étrangeté des visages, tout comme l'horreur innommable qui débarque tout à coup. Une lecture moins marquante que d'autres adaptations mais réussie tout de même.
Les Sentinelles
C'est suite à sa récente adaptation en série TV que Delcourt réédite cette série menée par Xavier Dorisson au scénario et Enrique Breccia au dessin ! On ne présente plus Dorisson, scénariste de nombreuses séries à succès, pour Enrique Breccia, c'est avec Alvar Mayor que j'avais découvert son excellent coup de patte. C'est donc ce duo de choc qui nous propose une série de super-héros "à la française", un peu à la façon La Brigade Chimérique, se déroulant pendant les horreurs de la Première Guerre Mondiale. Les Sentinelles, c'est donc cette brigade secrète française dotée d'une nouvelle arme secrète, le Taillefer. Il s'agit d'un soldat à qui on va greffer des membres métalliques, le rendant surpuissant et insensible aux balles... Tout ça pourrait vite tourner à une pale caricature des super-héros à la française, mais le talent de nos auteurs nous propose au contraire un récit captivant, très documenté, mêlant habilement faits historiques et fiction. Les charges à peine voilées contre la connerie des gradés imbus de victoires et de gloire à n'importe quel prix ne manque pas à l'appel non plus, ce qui n'est pas pour déplaire à l'antimilitariste que je suis ;) Côté dessin, on est loin du noir et blanc que j'avais découvert dans Alvar Mayor, mais Breccia nous gratifie d'un dessin magnifique qui tend vers le "old school" des années 70'; ce qui est loin de me déplaire dans ce style semi-réaliste. Ses scènes de batailles ne font pas dans la dentelle et nous rappellent toute l'horreur de la guerre et la boucherie que fût cette Première Guerre Mondiale. Alors, profitons, voilà une bonne occasion de (re)découvrir cette série ! (3.5/5)
Victor Hugo et l'affaire des filles de Loth
Victor Hugo et l’affaire des filles de Loth est une BD audacieuse qui mêle érotisme, fantastique et références bibliques. Le récit part d’une séance de spiritisme réunissant Victor Hugo, Balzac, Dumas et Flaubert, avant de plonger dans un univers inspiré de Sodome et Gommorhe, entre provocation et réflexion morale. Le dessin de Julien Barthélémy, précis et sensuel, crée une atmosphère sombre et envoûtante. Le mélange de passé historique et de récit mythique offre plusieurs niveaux de lecture. Cette œuvre ne plaira pas à tous les lecteurs : son contenu explicite et sa dimension provocatrice peuvent dérouter. Mais pour ceux qui apprécient les récits audacieux et originaux, elle reste une lecture intéressante.
Yan
2.5 Un Manhua assez étrange. Cela commence avec une adolescente qui a une dispute avec sa mère parce qu'elle la force à faire du théâtre traditionnel, puis toute la famille de l'adolescente, on l'accuse et elle finit en prison. Puis quelques décennies plus tard, elle semble revenir comme un esprit vengeur qui attaque les vrais responsables de la mort de sa famille, mais il y a plus que ça... L'auteur mélange plusieurs genres et peut-être un peu trop parce que par moment le scénario semble décousu. C'est aussi le genre de séries asiatiques qu'il faut lire en acceptant que tout peut arriver parce que sinon on risque de trouver que ça devient vite un peu n'importe quoi. En ce qui me concerne, la série se laisse lire, mas elle a des défauts. Il y a beaucoup de facilités dans le scénario vu que l'héroïne a des superpouvoirs et elle est super badass. Bon, je suis un homme qui aime bien les personnages féminins sexy et badass, mais j'aime bien aussi avoir l'impression qu'elles risquent de perdre. Ici, à aucun moment j'ai cru qu'elle était vraiment en danger et du coup je n'ai pas ressenti de la tension durant les combats. Un autre problème est que ça va souvent un peu vite et les personnages ne sont pas particulièrement attachants. Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais c'est pas une série que je recommanderais vraiment.
Le Bain de Science de Fiamma
Je précise que je n’ai lu que le second volume de cette série et que je ne suis pas le blog de l’autrice, qui officie dans le journal « Le Monde ». Celle-ci s’intéresse aux mécanismes du cerveau et interroge divers spécialistes, psychologues, psychanalystes et neurologues cliniciens pour l’essentiel. Je ne sais pour le premier tome, mais dans celui que j’ai pu lire, elle utilise le prisme de patients atteints de divers dysfonctionnements, accidentels ou dégénératifs, pour faire expliquer à ces scientifiques les fonctions des différentes parties du cerveau et des réseaux de communication des neurones. Suivant ce que le lecteur ou la lectrice aura déjà vu par ailleurs dans des documentaires, il y aura peut-être peu d’informations nouvelles. Personnellement j’ai quand même pu y glaner quelques éléments intéressants. Le fait d’utiliser les cas d’anomalies cérébrales m’a un peu gênée et est selon moi à double tranchant. D’un côté, il permet de comprendre l’évolution de maladies, d’avoir des témoignages de patients et de familles qui sont confrontés aux comportements parfois problématiques des sujets et d’aborder la partie psychologique des troubles rencontrés. De l’autre, l’autrice prend le risque d’égrener un catalogue de « bizarreries comportementales » qui pourrait s’apparenter à une espèce de « foire aux monstres ». Écueil qu’elle évite néanmoins heureusement, par le fait qu’elle fait expliquer les comportements des patients par les défaillances des aires cérébrales touchées et surtout par l’empathie dont elle fait preuve et qu’elle arrive à nous transmettre. Quelques pointes d’humour sont également bienvenues. J’aurais quand même aimé qu’elle aille plus loin dans ses explications purement scientifiques. On sent l’habitude de l’autrice de publier sous forme de blog et dans la presse, par le biais de son découpage et par un dessin assez minimaliste qui se doit j’imagine d’être rapide. Il fait sans conteste le job documentaire mais je le trouve peu attirant pour ma part.
Tanis
Bien qu’ayant bien conscience de ne pas être le cœur de cible visé (plutôt les enfants ou jeunes adolescents je dirai), je reconnais sans soucis m’être bien diverti. Dans mes lectures de jeunesse j’ai été frustré de ne jamais être tombé sur une bonne série fantastique ayant pour cadre cette Égypte antique pleine de mystères et qui me fascinait. Papyrus ? Trop ringard. Non vraiment à l’époque il n’y avait rien à se mettre sous la dent. Ici ne vous attendez surtout pas à retrouver un contexte historique vraisemblable, les auteurs Valérie Mangin et Denis Bajram s’amusent à reprendre certaines théories de la pyramidologie, des plus farfelues aux plus plausibles, pour les incorporer dans une pseudo Égypte d’il y a 12000 ans qui n’a évidemment jamais existé. Voilà pour le trigger warning, vous êtes prévenus, on va pas voler plus haut que du Stargate. Alors oui il y a des raccourcis un peu grossier qui m’ont fait tiquer, ça rush pas mal, le duo d’auteurs fait aussi dans la charcuterie. Mais c’est normal, je n’ai plus douze ans, je pense que ce qui peut aisément passer pour un jeune lecteur avant tout en quête de divertissement fast food, passera moins pour un lecteur plus aguerri (on rappellera aux aviseurs que la série paraît dans le journal de Spirou ! ). Mais le scénario n’en est pas moins fort divertissant, avec ce qu’il faut de noirceur et de violence pour ne pas prendre ses lecteurs pour des neuneu. Sexe, meurtre, esclavage, manipulation psychologique sont des thèmes abordés sans trop de fioriture. Les graphismes de Stéphane Perger ne sont pas spécialement à mon goût mais l’artiste a fait plus que le job. C’est lisible, il y a parfois de belles planches, de la recherche… non le travail est propre. Même si ce n’est pas un coup de cœur j’aimerai sincèrement que cette série cartonne, juste pour la rareté sur le marché du genre proposé. Et si le contenu s'améliore nul doute que je serai de la partie.
Une année chez les Français
Je n’ai pas lu le roman original de Fouad Laroui, donc il m’est difficile de juger la fidélité de cette adaptation. En revanche, j’ai apprécié cette bande dessinée pour ce qu’elle propose par elle-même. On y suit Mehdi, un jeune Marocain boursier qui, dans les années 1970, rejoint un lycée français au Maroc. Il découvre un monde très différent du sien, celui des familles françaises expatriées, avec leurs codes et leurs maladresses. J’ai trouvé le début un peu lent, le temps que l’histoire s’installe et que les personnages trouvent leur place. Mais une fois le récit lancé, on s’attache rapidement à Mehdi et on se laisse porter par son regard à la fois naïf et lucide sur ce milieu étranger. Le dessin de BeneDì est superbe, avec des couleurs chaudes et une ambiance qui reflète bien la lumière et l’atmosphère du Maroc. L’ensemble dégage une vraie douceur et une certaine nostalgie. Une BD touchante et bien écrite, qui aborde avec justesse les thèmes de la différence culturelle et de l’enfance. Même sans avoir lu le roman, la lecture reste agréable et humaine.
Comment les riches ravagent la planète - et comment les en empêcher
Depuis quelque temps, les BD traitant du réchauffement climatique et de la crise écologique se multiplient, et celle-ci s'inscrit clairement dans cette lignée. Ce qui la distingue, c'est la volonté d'identifier directement des responsables, en l'occurrence les ultra-riches et le libéralisme capitaliste. Le scénario, signé Hervé Kempf (rédacteur en chef de Reporterre), s'inscrit donc dans une démarche engagée, voire militante, et ne cherche pas à masquer son parti pris. Graphiquement, Juan Mendez opte pour un dessin léger, avec une ligne plutôt humoristique. S'il est simple sur la forme, il permet d'agréablement alléger le ton et de supporter avec un sourire pincé le constat terrible d'un monde lancé à pleine vitesse vers une crise écologique et sociale majeure. L'ouvrage se veut didactique, ponctué de nombreux chiffres et exemples concrets. Mais certains passages m'ont semblé trop démonstratifs, voire orientés, au détriment de la rigueur. Quelques simplifications ou choix visuels (comme la carte du Groenland très agrandie par la déformation d'une planisphère pour dire que c'était cette surface du monde qui avait été défrichée en 30 ans) brouillent parfois la justesse du message. De même, certaines caricatures notamment autour du nucléaire ou de ses défenseurs médiatiques alourdissent inutilement le propos. Et puis il y a le message d'ensemble qui parait vain, comme si taxer quelques centaines de milliers de riches et consommer moins pour les quelques lecteurs francophones de cette BD allait empêcher les milliards d'habitants d'une Terre déjà surpeuplée de tout faire pour atteindre notre niveau de confort voire remplacer ces ultra-riches, entrainant immanquablement notre monde dans ce mur climatique. Reste une idée intéressante : celle de la "rivalité ostentatoire", une explication psychologique du comportement irrationnel de certains privilégiés face à la consommation et au statut social. C'est l'un des apports les plus pertinents du livre, et il est développé de manière assez convaincante. En fin de compte, cette BD remplit son rôle de plaidoyer : elle alerte, dénonce, fait réfléchir. Mais son ton trop partisan et certaines approximations affaiblissent sa portée. Le dessin, agréable et expressif, permet heureusement de maintenir l'intérêt malgré un discours un peu trop appuyé.
Chroniques de la fruitière
J'aime le Comté, j'aime le Jura, j'aime l'agriculture raisonnée et les bonnes traditions fromagères (et crêmières comme nous l'apprend cet ouvrage), mais... je n'ai lu là qu'un simple documentaire. C'est un documentaire bien fait dans le sens où son auteur va visiter beaucoup d'endroits différents, rencontrer beaucoup de personne, aborder tous les aspects de la filière Comté, et qu'au passage il donne un bref aperçu de la région qui le produit, mais... c'est juste un documentaire... et je n'ai pas trouvé qu'il sortait tellement du lot. Le sujet est sympa, le dessin plaisant même si j'ai trouvé certains choix de couleurs un peu étranges, mais je n'ai pas été passionné. Sur la forme, ce sont des mises en scène de rencontres entre l'auteur et telle personne à tel endroit sur tel sujet : ils dialoguent, ils transmettent des infos, et l'auteur en rajoutent un peu avec du narratif ici et là. Mais rien qui m'ait captivé, et même à quelques endroits j'ai décroché avec un léger ennui. Bon documentaire, sans plus.