Note : 2.5/5
Folles passions a pour cadre la ville d'Edo vers 1840. Il met en scène de très grands noms de la peinture et de l'estampe japonaise d'époque dont principalement Hokusai et Hiroshige. Le personnage principal de ce récit est un disciple probablement fictif d'Hokusai nommé Sutehachi. Ce dernier est spécialisé dans l'Ukiyo-e, l'estampe, et plus particulièrement dans le shunga, l'estampe érotique. Il partage avec son maître un comportement assez fantasque, presque paillard, entouré d'alcool et de femmes.
Je ne saurais dire quelle est la part de réalité historique et de fiction dans ce manga, mais il permet en tout cas de se faire une idée assez précise de la vie sociale et artistique à l'époque Edo. Le célèbre Hokusai y apparait très humain, trop humain peut-être même puisqu'assez foufou et un peu dégoûtant par son côté très nature (curage de nez, entrejambe qui pue, etc...).
Le manga est structuré en chapitres qui sont autant de petites histoires plus ou moins suivies, centrées autour d'anecdotes sociales ou d'inspirations artistiques des protagonistes.
Malheureusement, la narration et le dessin ont assez mal vieilli, à mon goût en tout cas. La mise en page n'est pas fluide. Les dessins sont dans un style désuet et pas toujours très beaux. Les personnages sont peu attachants, leurs réactions pas toujours compréhensibles ou trop fantasques. Il y a également beaucoup de termes d'époque utilisés et les dialogues se révèlent parfois indigestes. Du coup, la lecture m'a été un peu pénible et je me suis régulièrement ennuyé, ne poursuivant que par une légère curiosité historique.
Note 2,5.
Je ne suis vraiment pas convaincue par ce premier tome qui a un goût de déjà-vu, dans un mélange des genres devenu un peu lourd. Course automobile, voyage dans le temps, anges… le tout traité de façon assez dynamique mais en même temps un poil simpliste. C'est de la bd pour jeunes ou pour des personnes n'ayant pas eu beaucoup de lectures de SF et de fantastique. Ce n'est pas très prenant mais ça se laisse gentiment lire. Cela dit en même temps on aimerait en savoir plus sur cette civilisation d'anges, mais si je n'ai pas la suite elle ne me manquera pas.
Tiens le graphisme est typiquement de chez Soleil alors que l'éditeur est Dargaud. Ce n'est pas mauvais mais pas assez détaillé, le trait est trop gras et les couleurs un peu vives.
Globalement assez d'accord avec Ro.
Ce qui m'a plu en premier lieu, c'est la relation père-fille, entre un père un peu immature et une petite fille loin d'être idiote, qui pose des questions à la fois embarrassantes et légitimes (en-dehors du sempiternel et cliché "comment on fait les bébés ?"). Un cadre assez intelligent donc, qui préserve la série du gnangnan autrefois si "obligatoire" pour les bds destinées à la jeunesse. L'occasion pour Ced de revisiter des contes classiques sans vergogne. Sans vergogne mais sans aller trop loin dans le délire non plus. Certes, il y a une belle imagination, des clins d'oeil suffisamment dispersés pour ne pas alourdir la lecture, mais je trouve que Ced manque un peu d'audace dans ses digressions.
Même remarque pour le second tome, avec cette histoire complète qui se présente comme une suite au Chat botté. Certes là encore il y a des petites idées (pas assez abouties je le répète), mais le récit devient vite assez dense et traîne finalement en longueur, même pour un adulte. Il eût peut-être été plus judicieux de garder certains éléments, certains gags, pour une autre parodie de conte...
Autre point qui m'a gêné : le papier. Il m'a semblé plus dense, plus lourd que pour une BD classique, et sa manipulation du coup n'a pas été facile.
Mais dans l'ensemble cela reste une revisite de contes assez sympathique, illustrée de façon simple. Lecture distrayante.
C'est avec ce genre d'exercice que l'on reconnait le talent des auteurs. Faire un récit complet en peu de pages demande de la concision et une narration fluide.
"Edmond et Crustave" est une petite histoire sous forme de conte. Deux idiots vont être transformés en cosmonautes car tous les précédents sont revenus sur terre avec une case en moins. Du coup, en faisant partir des idiots, ce mal ne devrait pas les toucher...
Le dessin noir et blanc de Rossi est très réussi, on le sent à l'aise, s'autorisant des cases pleine page.
Cette petite BD est globalement une réussite, le récit est bien développé et le final bien trouvé.
Note affinée : 3.5/5
La collection Tohu Bohu des humanos recèle de bonnes BD.
"Kizilkum" est en un bel exemple. Ce one shot se marginalise par le lieu et l'époque du récit : la Russie au début du XXème siècle.
On suit la destinée d'un homme qui a fait le choix de l'armée au dépend de sa fiancée.
Il va de soit que les évènements, auxquels sera confronté le personnage principal, auront une influence sur sa personnalité et son comportement.
Le dessin est épuré pour les seconds plans, les personnages sont bien dessinés. L'auteur rend bien les mouvements rendant dynamique la lecture. Le N&B est adouci par des nuances de gris très réussies.
Ce récit sans compromis est bien fait, j'aurais aimé en savoir plus sur la destinée de ce personnage hors norme. La fin tombe un peu vite.
Je connais la légende de « Gilgamesh » de réputation, c’est tout ! Car, pour être franc, je ne sais rien de son épopée. En fait, « Gigamesh » est connu pour être une des histoires « officielles » (c'est-à-dire mise par écrit) les plus anciennes de l’humanité. Cette adaptation bd est présentée par Julien Bondel au scénario et Alain Brion au graphisme (dessinateur remarqué de « Les Insurgés d'Edaleth »).
Pour ceux qui ne connaissent rien de rien à l’histoire : Gilgamesh fut un roi qui dirigea la Mésopotamie, une contrée du Moyen-Orient s’étendant entre les fleuves « Tigre » et « Euphrate » (ou la zone occupée majoritairement par l’Irak). Ça se passe dans l’Antiquité vers 2 700 ans avant JC et la ville d’Uruk est la capitale de ce royaume.
Gilgamesh faute d’avoir l’âge pour prendre la relève du roi « Ludalbanga » a demandé au roi Kish son hospitalité en échange d’un dévouement sans faille pour lui.
Arrivé à l’âge adulte et après des batailles où il prouva ses excellentes qualités de combattants sous la bannière de Kish, Gilgamesh va regagner la cité d’Uruk pour réclamer ses droits et pour y régner enfin !
Je dois avouer que le début de ce récit m’a assez rebuté : le lecteur est invité à suivre les péripéties de Gigamesh d’une façon brutale ! En effet, on y découvre un homme affrontant des hordes de guerriers et se faisant déjà proclamer comme une divinité par son entourage ! Ce n’est qu’une vingtaine de pages plus loin que j’ai commencé à mieux comprendre ce personnage grâce à des séquences de son passé : c’est assez rebutant et il faut vraiment avoir de la curiosité pour s’accrocher à ce récit !
Quant à Gilgamesh proprement dit : cet homme m’est apparu assez méprisable car imbu de lui-même et irrespectueux envers les autres ! On est très loin des héros irréprochables des médias d’aujourd’hui !
Le scénario m’a semblé assez fidèle à la légende de Gilgamesh, Julien Blondel a fait de nombreuses recherches historiques comme on peut le constater en fin d’album avec la présence d’une carte et d’un petit lexique sur les principaux personnages, ou en début d’album où l’auteur cite les livres qui lui ont servi à concevoir cette histoire.
Au niveau du dessin, j’ai été conquis par le style d’Alain Brion. Cet auteur, je l’avais repéré en lisant « Les Insurgés d'Edaleth » où j’ai apprécié sa mise en couleurs se mariant parfaitement avec l’intensité dramatique de chaque scène. Pour cette bd, j’ai aimé les décors et les tenues vestimentaires des protagonistes qui m’ont semblé très proches de la réalité de cette époque et la situation géographique de cette histoire. Seul reproche : du fait d’un manque de différenciation entre les visages, j’ai eu parfois du mal à bien distinguer qui est qui dans certaines séquences.
Sans être totalement convaincu aussi bien au niveau du scénario que du dessin par ce premier tome de « L'Epopée de Gigalmesh », je suivrai tout de même avec grand intérêt les prochaines aventures de ce « demi-dieu »… fan de récits historiques oblige !
Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai trouvé que l'intrigue avait véritablement du mal à démarrer. Il est vrai qu'on pénètre dans un monde de science-fiction qui peut paraître intéressant aux premiers abords. C'est original de partir en vacances sur une autre planète de la galaxie pour y faire de la pêche avec un ami ! Il est également question de goûter des substances hallucinogènes ce que j'ai moins apprécié ...
Curieusement, l'auteur a choisi de traiter une histoire plutôt intimiste. Le lecteur pourra être complètement dérouté par le fait que la science-fiction n'est pas le propos principal. Par ailleurs, le dessin en noir et blanc ne colle pas trop à ce genre d'histoire composé de flore et de faune sur des mondes inconnus. J'ai trouvé cela assez dommage. Une colorisation aurait donné du charme aux planètes étranges visitées. Bon, ce n'est pas du Léo !
Maintenant, le premier tome introduit une aventure humaine assez passionnante. Le second nous entraîne sur une planète peuplée de petits vieux où il y aura des moments d'action mais également de réflexion. Le troisième semble marquer une rupture que l'on ressent également graphiquement. Le quatrième et dernier opus clôt la saga dans les formes.
On est séduit également par la qualité des dialogues et par le fait que l'auteur réussit à introduire une véritable dimension dramatique. Le côté "décalé" fait de cette oeuvre quelque chose d'unique en son genre. C'est bien de découvrir de nouvelles expériences en matière de bd !
64 bulles, 49 cases, 22 planches, 3 euros, 2 couleurs, 2 auteurs, 2 personnages, 1 éditeur… Vu comme ça cette petite bd au tout petit format a l'air bien consistante, mais elle reste tout de même très légère.
La manière dont Jean-Luc Coudray veut dédramatiser la mort est assez intéressante dans sa globalité, sauf lorsqu'il tombe dans ses calculs de probabilités qui sont très pénibles, longs et dont l'intérêt est limité. Par contre j'ai particulièrement apprécié les dialogues concernant la philosophie, très intelligents et bien amenés, ainsi que les deux dernières bulles extrêmement réalistes. D'autres petites réflexions jetées ici et là m'ont énormément touchée.
Trondheim va à l'essentiel et sais faire passer de façon simple toute l'angoisse du petit personnage et donne un air bien sympathique à la mort ce qui la rend subitement bien moins effrayante.
Cette petite production reste de bonne qualité et vaut la peine d'être lue au moins une fois.
J'ai découvert Mr Picotto avec la BD Le Nuage noir également édité chez Futuropolis.
"Les aventures de Richard Lenoir" confirme tout le bien que je pense de cet auteur. J'aime beaucoup son dessin : le trait est fin et précis. Dans ce one shot, il maitrise le N&B avec de beaux nuancés de bris.
Le scénario est simple mais efficace. Je regrette le manque de pages pour développer le récit. Mais en prenant en compte les contraintes de cette collection, le résultat est très bon car le récit est complet avec un contenu dense et plaisant.
Cette BD ne fait pas ses 25 ans, je la trouve réussie et bien mieux que certains ouvrages actuels...
Voici enfin une bd qui parle de l’évangile tout en prenant certaines libertés. Il n’est point ici question d’une énième retranscription fidèle de la Bible mais plutôt d’une fiction reprenant des personnages clés tout en respectant le contexte historique.
C’est un récit hautement improbable du point de vue historique mais qui tient pourtant la route à quelques nuances près. La narration est soutenue sur les deux premiers tiers de l’album puis elle s’enlise dans d’interminables palabres dans le dernier tiers. On assiste ainsi à la rencontre entre Marie et Barabbas qui va être à l'origine du soulèvement du peuple juif à l’encontre d’Hérode. Une chose me gène toutefois. Je trouve certaines transitions trop rapides pour y croire vraiment. Ainsi, Joachim, le père de Marie, change de comportement brusquement. De père craintif et protecteur de sa famille, il devient en l’espace de quelques planches le meneur d’une révolte contre l’empire romain. De même, l’incursion réussie pour dépendre Joachim de sa croix est super balèze. Bref, on a parfois du mal à y croire et on se dit que c’est bien l’esprit triomphaliste américain qui transpire dans ces passages. C’est aussi ce qui alimente mes craintes pour la suite . . . Wait and see. Concernant le dessin, il est vraiment bon. J’aime beaucoup le trait, l’encrage et les couleurs. C’est un dessin dynamique qui a de la gueule.
A lire mais je réserve l’option d’achat en attendant la suite.
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Folles passions
Note : 2.5/5 Folles passions a pour cadre la ville d'Edo vers 1840. Il met en scène de très grands noms de la peinture et de l'estampe japonaise d'époque dont principalement Hokusai et Hiroshige. Le personnage principal de ce récit est un disciple probablement fictif d'Hokusai nommé Sutehachi. Ce dernier est spécialisé dans l'Ukiyo-e, l'estampe, et plus particulièrement dans le shunga, l'estampe érotique. Il partage avec son maître un comportement assez fantasque, presque paillard, entouré d'alcool et de femmes. Je ne saurais dire quelle est la part de réalité historique et de fiction dans ce manga, mais il permet en tout cas de se faire une idée assez précise de la vie sociale et artistique à l'époque Edo. Le célèbre Hokusai y apparait très humain, trop humain peut-être même puisqu'assez foufou et un peu dégoûtant par son côté très nature (curage de nez, entrejambe qui pue, etc...). Le manga est structuré en chapitres qui sont autant de petites histoires plus ou moins suivies, centrées autour d'anecdotes sociales ou d'inspirations artistiques des protagonistes. Malheureusement, la narration et le dessin ont assez mal vieilli, à mon goût en tout cas. La mise en page n'est pas fluide. Les dessins sont dans un style désuet et pas toujours très beaux. Les personnages sont peu attachants, leurs réactions pas toujours compréhensibles ou trop fantasques. Il y a également beaucoup de termes d'époque utilisés et les dialogues se révèlent parfois indigestes. Du coup, la lecture m'a été un peu pénible et je me suis régulièrement ennuyé, ne poursuivant que par une légère curiosité historique.
Speedway
Note 2,5. Je ne suis vraiment pas convaincue par ce premier tome qui a un goût de déjà-vu, dans un mélange des genres devenu un peu lourd. Course automobile, voyage dans le temps, anges… le tout traité de façon assez dynamique mais en même temps un poil simpliste. C'est de la bd pour jeunes ou pour des personnes n'ayant pas eu beaucoup de lectures de SF et de fantastique. Ce n'est pas très prenant mais ça se laisse gentiment lire. Cela dit en même temps on aimerait en savoir plus sur cette civilisation d'anges, mais si je n'ai pas la suite elle ne me manquera pas. Tiens le graphisme est typiquement de chez Soleil alors que l'éditeur est Dargaud. Ce n'est pas mauvais mais pas assez détaillé, le trait est trop gras et les couleurs un peu vives.
Contes à dormir debout
Globalement assez d'accord avec Ro. Ce qui m'a plu en premier lieu, c'est la relation père-fille, entre un père un peu immature et une petite fille loin d'être idiote, qui pose des questions à la fois embarrassantes et légitimes (en-dehors du sempiternel et cliché "comment on fait les bébés ?"). Un cadre assez intelligent donc, qui préserve la série du gnangnan autrefois si "obligatoire" pour les bds destinées à la jeunesse. L'occasion pour Ced de revisiter des contes classiques sans vergogne. Sans vergogne mais sans aller trop loin dans le délire non plus. Certes, il y a une belle imagination, des clins d'oeil suffisamment dispersés pour ne pas alourdir la lecture, mais je trouve que Ced manque un peu d'audace dans ses digressions. Même remarque pour le second tome, avec cette histoire complète qui se présente comme une suite au Chat botté. Certes là encore il y a des petites idées (pas assez abouties je le répète), mais le récit devient vite assez dense et traîne finalement en longueur, même pour un adulte. Il eût peut-être été plus judicieux de garder certains éléments, certains gags, pour une autre parodie de conte... Autre point qui m'a gêné : le papier. Il m'a semblé plus dense, plus lourd que pour une BD classique, et sa manipulation du coup n'a pas été facile. Mais dans l'ensemble cela reste une revisite de contes assez sympathique, illustrée de façon simple. Lecture distrayante.
Edmond et Crustave
C'est avec ce genre d'exercice que l'on reconnait le talent des auteurs. Faire un récit complet en peu de pages demande de la concision et une narration fluide. "Edmond et Crustave" est une petite histoire sous forme de conte. Deux idiots vont être transformés en cosmonautes car tous les précédents sont revenus sur terre avec une case en moins. Du coup, en faisant partir des idiots, ce mal ne devrait pas les toucher... Le dessin noir et blanc de Rossi est très réussi, on le sent à l'aise, s'autorisant des cases pleine page. Cette petite BD est globalement une réussite, le récit est bien développé et le final bien trouvé. Note affinée : 3.5/5
Kizilkum
La collection Tohu Bohu des humanos recèle de bonnes BD. "Kizilkum" est en un bel exemple. Ce one shot se marginalise par le lieu et l'époque du récit : la Russie au début du XXème siècle. On suit la destinée d'un homme qui a fait le choix de l'armée au dépend de sa fiancée. Il va de soit que les évènements, auxquels sera confronté le personnage principal, auront une influence sur sa personnalité et son comportement. Le dessin est épuré pour les seconds plans, les personnages sont bien dessinés. L'auteur rend bien les mouvements rendant dynamique la lecture. Le N&B est adouci par des nuances de gris très réussies. Ce récit sans compromis est bien fait, j'aurais aimé en savoir plus sur la destinée de ce personnage hors norme. La fin tombe un peu vite.
L'Epopée de Gilgamesh
Je connais la légende de « Gilgamesh » de réputation, c’est tout ! Car, pour être franc, je ne sais rien de son épopée. En fait, « Gigamesh » est connu pour être une des histoires « officielles » (c'est-à-dire mise par écrit) les plus anciennes de l’humanité. Cette adaptation bd est présentée par Julien Bondel au scénario et Alain Brion au graphisme (dessinateur remarqué de « Les Insurgés d'Edaleth »). Pour ceux qui ne connaissent rien de rien à l’histoire : Gilgamesh fut un roi qui dirigea la Mésopotamie, une contrée du Moyen-Orient s’étendant entre les fleuves « Tigre » et « Euphrate » (ou la zone occupée majoritairement par l’Irak). Ça se passe dans l’Antiquité vers 2 700 ans avant JC et la ville d’Uruk est la capitale de ce royaume. Gilgamesh faute d’avoir l’âge pour prendre la relève du roi « Ludalbanga » a demandé au roi Kish son hospitalité en échange d’un dévouement sans faille pour lui. Arrivé à l’âge adulte et après des batailles où il prouva ses excellentes qualités de combattants sous la bannière de Kish, Gilgamesh va regagner la cité d’Uruk pour réclamer ses droits et pour y régner enfin ! Je dois avouer que le début de ce récit m’a assez rebuté : le lecteur est invité à suivre les péripéties de Gigamesh d’une façon brutale ! En effet, on y découvre un homme affrontant des hordes de guerriers et se faisant déjà proclamer comme une divinité par son entourage ! Ce n’est qu’une vingtaine de pages plus loin que j’ai commencé à mieux comprendre ce personnage grâce à des séquences de son passé : c’est assez rebutant et il faut vraiment avoir de la curiosité pour s’accrocher à ce récit ! Quant à Gilgamesh proprement dit : cet homme m’est apparu assez méprisable car imbu de lui-même et irrespectueux envers les autres ! On est très loin des héros irréprochables des médias d’aujourd’hui ! Le scénario m’a semblé assez fidèle à la légende de Gilgamesh, Julien Blondel a fait de nombreuses recherches historiques comme on peut le constater en fin d’album avec la présence d’une carte et d’un petit lexique sur les principaux personnages, ou en début d’album où l’auteur cite les livres qui lui ont servi à concevoir cette histoire. Au niveau du dessin, j’ai été conquis par le style d’Alain Brion. Cet auteur, je l’avais repéré en lisant « Les Insurgés d'Edaleth » où j’ai apprécié sa mise en couleurs se mariant parfaitement avec l’intensité dramatique de chaque scène. Pour cette bd, j’ai aimé les décors et les tenues vestimentaires des protagonistes qui m’ont semblé très proches de la réalité de cette époque et la situation géographique de cette histoire. Seul reproche : du fait d’un manque de différenciation entre les visages, j’ai eu parfois du mal à bien distinguer qui est qui dans certaines séquences. Sans être totalement convaincu aussi bien au niveau du scénario que du dessin par ce premier tome de « L'Epopée de Gigalmesh », je suivrai tout de même avec grand intérêt les prochaines aventures de ce « demi-dieu »… fan de récits historiques oblige !
Lupus
Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai trouvé que l'intrigue avait véritablement du mal à démarrer. Il est vrai qu'on pénètre dans un monde de science-fiction qui peut paraître intéressant aux premiers abords. C'est original de partir en vacances sur une autre planète de la galaxie pour y faire de la pêche avec un ami ! Il est également question de goûter des substances hallucinogènes ce que j'ai moins apprécié ... Curieusement, l'auteur a choisi de traiter une histoire plutôt intimiste. Le lecteur pourra être complètement dérouté par le fait que la science-fiction n'est pas le propos principal. Par ailleurs, le dessin en noir et blanc ne colle pas trop à ce genre d'histoire composé de flore et de faune sur des mondes inconnus. J'ai trouvé cela assez dommage. Une colorisation aurait donné du charme aux planètes étranges visitées. Bon, ce n'est pas du Léo ! Maintenant, le premier tome introduit une aventure humaine assez passionnante. Le second nous entraîne sur une planète peuplée de petits vieux où il y aura des moments d'action mais également de réflexion. Le troisième semble marquer une rupture que l'on ressent également graphiquement. Le quatrième et dernier opus clôt la saga dans les formes. On est séduit également par la qualité des dialogues et par le fait que l'auteur réussit à introduire une véritable dimension dramatique. Le côté "décalé" fait de cette oeuvre quelque chose d'unique en son genre. C'est bien de découvrir de nouvelles expériences en matière de bd !
Nous sommes tous morts
64 bulles, 49 cases, 22 planches, 3 euros, 2 couleurs, 2 auteurs, 2 personnages, 1 éditeur… Vu comme ça cette petite bd au tout petit format a l'air bien consistante, mais elle reste tout de même très légère. La manière dont Jean-Luc Coudray veut dédramatiser la mort est assez intéressante dans sa globalité, sauf lorsqu'il tombe dans ses calculs de probabilités qui sont très pénibles, longs et dont l'intérêt est limité. Par contre j'ai particulièrement apprécié les dialogues concernant la philosophie, très intelligents et bien amenés, ainsi que les deux dernières bulles extrêmement réalistes. D'autres petites réflexions jetées ici et là m'ont énormément touchée. Trondheim va à l'essentiel et sais faire passer de façon simple toute l'angoisse du petit personnage et donne un air bien sympathique à la mort ce qui la rend subitement bien moins effrayante. Cette petite production reste de bonne qualité et vaut la peine d'être lue au moins une fois.
Les Aventures de Richard Lenoir
J'ai découvert Mr Picotto avec la BD Le Nuage noir également édité chez Futuropolis. "Les aventures de Richard Lenoir" confirme tout le bien que je pense de cet auteur. J'aime beaucoup son dessin : le trait est fin et précis. Dans ce one shot, il maitrise le N&B avec de beaux nuancés de bris. Le scénario est simple mais efficace. Je regrette le manque de pages pour développer le récit. Mais en prenant en compte les contraintes de cette collection, le résultat est très bon car le récit est complet avec un contenu dense et plaisant. Cette BD ne fait pas ses 25 ans, je la trouve réussie et bien mieux que certains ouvrages actuels...
Marie
Voici enfin une bd qui parle de l’évangile tout en prenant certaines libertés. Il n’est point ici question d’une énième retranscription fidèle de la Bible mais plutôt d’une fiction reprenant des personnages clés tout en respectant le contexte historique. C’est un récit hautement improbable du point de vue historique mais qui tient pourtant la route à quelques nuances près. La narration est soutenue sur les deux premiers tiers de l’album puis elle s’enlise dans d’interminables palabres dans le dernier tiers. On assiste ainsi à la rencontre entre Marie et Barabbas qui va être à l'origine du soulèvement du peuple juif à l’encontre d’Hérode. Une chose me gène toutefois. Je trouve certaines transitions trop rapides pour y croire vraiment. Ainsi, Joachim, le père de Marie, change de comportement brusquement. De père craintif et protecteur de sa famille, il devient en l’espace de quelques planches le meneur d’une révolte contre l’empire romain. De même, l’incursion réussie pour dépendre Joachim de sa croix est super balèze. Bref, on a parfois du mal à y croire et on se dit que c’est bien l’esprit triomphaliste américain qui transpire dans ces passages. C’est aussi ce qui alimente mes craintes pour la suite . . . Wait and see. Concernant le dessin, il est vraiment bon. J’aime beaucoup le trait, l’encrage et les couleurs. C’est un dessin dynamique qui a de la gueule. A lire mais je réserve l’option d’achat en attendant la suite.