Tout comme Don Lope, j’ai une impression mitigée après la lecture des deux tomes. Certes, ça bouge beaucoup et le rythme insufflé par Morvan à la série est soutenu. Mais je trouve que trop peu de choses sont dévoilées en fin de compte, que tout cela reste confus, voire complètement brouillon.
Pourtant cela commençait bien avec le tome 1 qui pose les bases du récit. Mais le tome 2 déçoit car il peut se résumer à une grosse course-poursuite sans faire avancer quoi que ce soit.
On se trouve devant des petits groupes de diverses origines qui s’entre-flinguent à gogo : mexicains, mercenaires, milice, secte, indiens. Tout ce petit monde qui s’agite pour capturer le Bonheur, petit être étrange s’il en est, présente jusqu’à présent peu d’intérêt. De plus, c’est pas toujours facile à suivre car le découpage entretient la confusion.
Quant à Leujeune, il a du talent à revendre. Il fait preuve de beaucoup de maîtrise en proposant un graphisme fluide et affirmé. Toutefois, il ne m’a pas plus accroché que cela et la mise en couleur est trop artificielle dans le tome 2.
L’action ne suffit pas pour faire un album intéressant, un minimum de compréhension serait aussi la bienvenue. Peut-être que ce sera le cas avec le 3e tome, mais en attendant ...
Un dessin qui se rapproche plus de la peinture, d'une oeuvre d'artiste graphiste, que de l'habituel dessin de BD. Ca ressemble un peu à quelques oeuvres de Dave Mc Kean mais à mes yeux avec moins de talent et surtout moins d'originalité. Quelques planches et images sont presque réalistes, moins que du Alex Ross mais dans un style approchant, tandis que d'autres sont beaucoup plus abstraites et obscures à déchiffrer.
Personnellement, je n'aime pas vraiment. D'une part, je trouve ce dessin souvent trop sombre et angoissant. D'autre part, comme souvent quand la peinture prend le pas sur le dessin de BD, les personnages sont changeants et difficiles à reconnaitre. Ca n'aide pas du tout la narration.
C'est visuellement intéressant mais je trouve que ça ne colle pas bien dans ce cas précis avec le média BD et que ça ne favorise pas une lecture agréable de l'histoire.
Quant à l'histoire justement, elle est trop abstraite pour moi. Ca parle vaguement d'un vampire mais d'un vampire dans le sens quasiment animal du terme. Ca se passe dans un monde presque onirique, changeant. Le héros, Blood, vit sa vie d'homme nu, presque sauvage mais pensant, sans trop savoir qui il est, d'où il vient, ce qu'il cherche. Il va se retrouver transformé en vampire mais ce n'est là qu'une notion et pas le terme strict du vampire : il ne craint pas la lumière, boit du sang assez rarement, n'est pas immortel. Il se trouve une compagne et ensemble, ils vont errer sans but précis dans ce monde irréel et vide. S'ensuivront des expériences oniriques, des rencontres brèves, des reflexions sur le sens de leur vie, sur leur amour, etc... Et puis vient une fin un peu surprenante mais si peu quand on voit à quel point tout est possible dans cette histoire depuis le début, à quel point rien n'y a de réalité.
Je n'ai pas accroché. Trop abstrait, trop imprécis. Je n'ai pas su capter le message de cette BD s'il en a un, pas plus que d'éventuelles émotions, et son histoire est relativement ennuyeuse.
Ce genre de BD m'ennuie franchement plus qu'autre chose.
D'un côté, il y a le dessin de Manara que je trouve très beau. Mais je le trouve un peu gâché par la mise en "couleurs" qui masquent et assombrissent les traits de son dessin. Ceci étant dit, cela donne quand même quelques planches vraiment superbes (je pense notamment à l'Ile des Morts que l'on voit dans Revoir les Etoiles).
Mais d'un autre côté, à part le dessin, il n'y a rien d'autre pour me plaire là-dedans. Tout n'est que pretexte. Pretexte à faire de l'érotisme facile, inutile car ni esthétique ni excitant. Prétexte à faire du poétique qui ne me touche en rien. Prétexte à faire du mystérieux et de l'onirique qui ressemble plus à un gros n'importe quoi inintéressant. Car c'est vraiment ça que je retiens dans ces albums : c'est inintéressant au possible (du moins à mon goût) et ça part dans tous les sens.
Si ça a une quelconque intention artistique, elle m'est passée à côté et pour le reste (et notamment l'histoire), hormis le dessin habituel de Manara, c'est raté.
Starlight mélange SF et revival 70’ sur un ton plutôt …mordant. Enfin, surtout dans l’intention parce que très concrètement l’humour acerbe contenu dans l’album tombe trop souvent à plat. Faut aimer les dialogues rentre-dedans et les répliques de bourrins… Ca se laisse lire mais s’oublie aussi vite une fois l’album refermé, d'autant plus vite qu'il ne s'y déroule pas grand chose... Les deux héros sont des policiers complètement immoraux au service d’une dictature, ils matent les émeutes en tirant dans le tas et en atterrissant avec leur bagnole volante au milieu de la foule. Evidement tout cela est à prendre au second degré mais semblerait tout de même un peu moins vain si c’était réellement drôle… Le dessin est intéressant, plutôt agaçant dans sa manière de chercher sans arrêt des angles inédits sans de réelle justification narrative, mais de bonne facture. Attendons la suite avant de donner un jugement définitif… Mais dans le genre volontairement bourrin, sanglant et politiquement incorrect, on est largement en-dessous du délicieux Hard Boiled, je trouve…
Non, ça ne passe pas. Je ne suis vraiment pas client de cet humour.
Bon, on ne va pas parler du dessin car ce n'est pas une oeuvre d'art et ce n'est pas le but ici.
Le but, c'est juste un humour que je trouve franchement moyen, souvent crade (scato, quoi), volontairement provocateur mais sans que ça ne me touche aucunement, souvent gratuit. J'ai difficilement pu faire mieux que feuilleter ces 2 albums parce que la lecture m'ennuyait à vrai dire.
Des strips "corrosifs" et dénonciateurs de la société dans ce genre, il en existe énormément d'autres et je trouve que ceux-là sont loin d'être les plus réussis.
Voilà le genre de BD banale que je n'aime guère chez Tchô!.
Le dessin évolue largement au fil des planches et des albums. De simpliste voire plutôt moche dans le premier tome, il devient plus fin et plus travaillé dans le 3e tome. De même, la colorisation est moche au départ et devient ensuite largement plus travaillée (à l'ordinateur et ça se voit un peu trop) donnant un résultat pas mauvais mais qui n'est pas vraiment le genre que j'aime.
Globalement, ce n'est donc pas vraiment le dessin qui pourrait me faire apprécier cette BD.
Quant aux gags, eux non plus n'y arrivent pas. Certains gags m'ont semblé vraiment mauvais, complètement banals et sans originalité. Le décor animalier et des personnages d'insectes semblent bien souvent n'être qu'un pretexte quand les contextes des gags sont bien souvent complètement humanisés. Heureusement, certains gags m'ont quand même fait sourire (justement c'était souvent ceux qui se portaient plus spécifiquement sur les particularités du monde des insectes (prédateurs-proies, insectes volants ou rampants, etc...)).
Un dessin très moyen mais qui s'améliore avec le temps et des gags très moyens aussi, ça donne une BD... très moyenne...
J'ai eu énormément de mal à accrocher à cette histoire qui pompe plus ou moins discrètement Star Wars et Dune, mais dont les scénaristes n'ont malheureusement pas le talent de conteur de George Lucas (je parle du Lucas de la bonne époque, pas de celui qui a pondu La Menace Fantoche et L'Attaque des Clowns) ou Frank Herbert. Dès le début, l'histoire est racontée par un personnage secondaire qui n'apparaîtra en personne que vers le dernier tiers du bouquin. Son implication dans l'intrigue n'est, au départ, pas du tout expliquée, et on passe les premières pages à se demander qui est ce type et pourquoi c'est lui qui raconte. Quand beaucoup plus tard, on le découvrira enfin (alors qu'on avait presque oublié son existence), le personnage apparaîtra plutôt improbable et sans intérêt, et sa participation si limitée qu'on se demande bien pourquoi les scénaristes ont tenu à faire de ce personnage inepte leur narrateur, mais enfin bon, passons.
Le début d'Ironwolf n'est donc guère passionnant. Par la suite, ça s'améliore un peu, même si dans l'ensemble, j'ai trouvé ça souvent trop bavard et parfois un peu confus. Le problème, finalement, c'est que l'intrigue est dans le fond plutôt mince (une énième histoire de vengeance) mais mal racontée. C'est lourd, alambiqué… L'univers créé par les auteurs, entre space-opera et steampunk, semble fabriqué de bric et de broc à partir d'éléments piqués ailleurs (pas seulement Star Wars et Dune, mais aussi des trucs assez éloignés de la S-F comme Robin des Bois ou Sláine) ; autant dire que ça manque assez cruellement d'originalité. On suit les diverses péripéties du héros (qui, au passage, a aussi peu de charisme que de personnalité) sans jamais se passionner, quand on ne s'ennuie pas carrément. Un point positif quand même : une vision pas inintéressante (sans être furieusement originale), ironique et désabusée, de la politique et des révolutions.
Reste le dessin de Mignola, qui a ses fans… Eux voudront sans doute se procurer quand même cet album. Les autres peuvent faire l'impasse sur cette lecture assez rébarbative.
Une forte dose d'action, une héroïne aux formes généreuse, des grosses motos et des voitures de sport, un dessin d'inspiration nipponne, un message simple genre "éclate-toi, vis à 100 à l'heure, sois rebelle, niklesystèm" : pas de doute, on a affaire à un produit savamment calibré pour plaire aux mecs âgés de 12 à 18 ans. Sans vouloir jouer les intellos, j'avoue que c'est le genre de lecture qui me passionne de moins en moins, voire plus du tout. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : j'aime encore la BD d'action et de divertissement, mais disons que là, l'état d'esprit est vraiment trop "djeun's" pour me séduire, d'autant plus que, comme vous le savez, je hais les jeunes. Cela étant dit, je reconnais que H.K. a ses qualités : un scénar honnête, un dessin soigné… Cela dit, il faut aimer le genre "manga à l'européenne" (que nous appellerons "lou manga", pour ne pas le confondre avec le manga ni avec la manga). Les décors, véhicules et costumes, qui rappellent Akira ou des jeux vidéos comme certains épisodes de Final Fantasy, sont réussis ; par contre, j'avoue détester carrément les tronches des personnages. Le dessinateur réussit même l'exploit de rendre son héroïne un peu plus pétasse à chaque nouvelle planche, ce qui est peut-être une arme fatale pour charmer les ados mâles, mais aurait plutôt tendance à me rebuter.
Bon, bref, voilà, en un mot comme en 272, j'ai franchement pas accroché du tout, mais si j'avais un p'tit frère de 15 ans, je préférais le voir lire ça plutôt que des conneries lamentables comme GTO ou 666.
Lautner avait déjà mis un pied dans le monde de la bande dessinée en préfaçant Les Teigneux, hommage non déguisé à ses nombreux films. Il se lance définitivement dans le scénario de bande dessinée avec ce premier tome de "Baraka". Si la gouaille typique de ses films est présente par intermitence, l'absence d'Audiard se fait tout de même cruellement sentir, les dialogues n'étant jamais vraiment percutant. Comme le scénario en lui-même et d'une non-inventivité absolue, on est assez loin du plaisir que l'on peut éprouver en revoyant certains des films du prolifique duo ("Ne nous fachons pas", "Les tontons flingeurs"). Le dessin est dans le style des "Teigneux", pas forcément ma tasse de thé mais tout à fait lisible.
Amis de la déprime, si vous cherchez une raison supplémentaire de finir comme le Pete Duel du titre (un acteur qui a réellement existé, figurez-vous), cet album est fait pour vous. Signées par un animateur de chez Disney (il a travaillé sur Le Roi Lion, Mulan ou Atlantis) également frère du réalisateur de Comment tuer le chien de son voisin, ces petites tranches de vie souvent muettes, que je suppose d'inspiration autobiographique, se révèlent toutes plus noires et désespérantes les unes que les autres. Kalesniko nous montre un personnage qui en chie à mort quoiqu'il fasse, accumulant les maladresses aux conséquences douloureuses et persécuté par les autres enfants. Il montre aussi, plus généralement, la mesquinerie de l'humanité, qui rejette avec cruauté ceux qu'on dit "différents", qui apprend dès l'enfance à se moquer et à profiter des plus faibles, et qui incite les victimes à se joindre aux bourreaux pour en persécuter d'encore moins bien lotis quand l'occasion de présente d'appartenir, enfin, à un groupe. On aimerait qu'une pointe d'humour ou une lueur d'espoir vienne de temps en temps soulager le lecteur au cours de cette pénible traversée de l'enfance ; hélas, le gamin à tête de chien accumulera les mésaventures sans aucune interruption, ne ratant jamais une occasion de se faire passer à tabac par un condisciple ou de se retrouver avec un pinceau planté dans la joue en jouant simplement à "chat", sans que jamais rien ni personne ne vienne le consoler et consoler le lecteur par la même occasion. Et au bout d'un moment, franchement, trop, c'est trop. Je ne cherche pas que du divertissement pur quand j'ouvre une BD, mais j'ai pas non plus envie de m'enfiler 120 pages de malheurs et de souffrances rien que pour alimenter ma déprime. Alors oui, le ton est juste, ça fait "vrai", et le dessin n'est pas mal dans son genre, mais franchement, je n'ai eu aucun plaisir à lire ce bouquin, d'autant qu'avec ma sensibilité d'enclume, je n'ai même pas été touché par son héros.
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TDB (Trop de Bonheur)
Tout comme Don Lope, j’ai une impression mitigée après la lecture des deux tomes. Certes, ça bouge beaucoup et le rythme insufflé par Morvan à la série est soutenu. Mais je trouve que trop peu de choses sont dévoilées en fin de compte, que tout cela reste confus, voire complètement brouillon. Pourtant cela commençait bien avec le tome 1 qui pose les bases du récit. Mais le tome 2 déçoit car il peut se résumer à une grosse course-poursuite sans faire avancer quoi que ce soit. On se trouve devant des petits groupes de diverses origines qui s’entre-flinguent à gogo : mexicains, mercenaires, milice, secte, indiens. Tout ce petit monde qui s’agite pour capturer le Bonheur, petit être étrange s’il en est, présente jusqu’à présent peu d’intérêt. De plus, c’est pas toujours facile à suivre car le découpage entretient la confusion. Quant à Leujeune, il a du talent à revendre. Il fait preuve de beaucoup de maîtrise en proposant un graphisme fluide et affirmé. Toutefois, il ne m’a pas plus accroché que cela et la mise en couleur est trop artificielle dans le tome 2. L’action ne suffit pas pour faire un album intéressant, un minimum de compréhension serait aussi la bienvenue. Peut-être que ce sera le cas avec le 3e tome, mais en attendant ...
Blood
Un dessin qui se rapproche plus de la peinture, d'une oeuvre d'artiste graphiste, que de l'habituel dessin de BD. Ca ressemble un peu à quelques oeuvres de Dave Mc Kean mais à mes yeux avec moins de talent et surtout moins d'originalité. Quelques planches et images sont presque réalistes, moins que du Alex Ross mais dans un style approchant, tandis que d'autres sont beaucoup plus abstraites et obscures à déchiffrer. Personnellement, je n'aime pas vraiment. D'une part, je trouve ce dessin souvent trop sombre et angoissant. D'autre part, comme souvent quand la peinture prend le pas sur le dessin de BD, les personnages sont changeants et difficiles à reconnaitre. Ca n'aide pas du tout la narration. C'est visuellement intéressant mais je trouve que ça ne colle pas bien dans ce cas précis avec le média BD et que ça ne favorise pas une lecture agréable de l'histoire. Quant à l'histoire justement, elle est trop abstraite pour moi. Ca parle vaguement d'un vampire mais d'un vampire dans le sens quasiment animal du terme. Ca se passe dans un monde presque onirique, changeant. Le héros, Blood, vit sa vie d'homme nu, presque sauvage mais pensant, sans trop savoir qui il est, d'où il vient, ce qu'il cherche. Il va se retrouver transformé en vampire mais ce n'est là qu'une notion et pas le terme strict du vampire : il ne craint pas la lumière, boit du sang assez rarement, n'est pas immortel. Il se trouve une compagne et ensemble, ils vont errer sans but précis dans ce monde irréel et vide. S'ensuivront des expériences oniriques, des rencontres brèves, des reflexions sur le sens de leur vie, sur leur amour, etc... Et puis vient une fin un peu surprenante mais si peu quand on voit à quel point tout est possible dans cette histoire depuis le début, à quel point rien n'y a de réalité. Je n'ai pas accroché. Trop abstrait, trop imprécis. Je n'ai pas su capter le message de cette BD s'il en a un, pas plus que d'éventuelles émotions, et son histoire est relativement ennuyeuse.
Giuseppe Bergman
Ce genre de BD m'ennuie franchement plus qu'autre chose. D'un côté, il y a le dessin de Manara que je trouve très beau. Mais je le trouve un peu gâché par la mise en "couleurs" qui masquent et assombrissent les traits de son dessin. Ceci étant dit, cela donne quand même quelques planches vraiment superbes (je pense notamment à l'Ile des Morts que l'on voit dans Revoir les Etoiles). Mais d'un autre côté, à part le dessin, il n'y a rien d'autre pour me plaire là-dedans. Tout n'est que pretexte. Pretexte à faire de l'érotisme facile, inutile car ni esthétique ni excitant. Prétexte à faire du poétique qui ne me touche en rien. Prétexte à faire du mystérieux et de l'onirique qui ressemble plus à un gros n'importe quoi inintéressant. Car c'est vraiment ça que je retiens dans ces albums : c'est inintéressant au possible (du moins à mon goût) et ça part dans tous les sens. Si ça a une quelconque intention artistique, elle m'est passée à côté et pour le reste (et notamment l'histoire), hormis le dessin habituel de Manara, c'est raté.
Starlight
Starlight mélange SF et revival 70’ sur un ton plutôt …mordant. Enfin, surtout dans l’intention parce que très concrètement l’humour acerbe contenu dans l’album tombe trop souvent à plat. Faut aimer les dialogues rentre-dedans et les répliques de bourrins… Ca se laisse lire mais s’oublie aussi vite une fois l’album refermé, d'autant plus vite qu'il ne s'y déroule pas grand chose... Les deux héros sont des policiers complètement immoraux au service d’une dictature, ils matent les émeutes en tirant dans le tas et en atterrissant avec leur bagnole volante au milieu de la foule. Evidement tout cela est à prendre au second degré mais semblerait tout de même un peu moins vain si c’était réellement drôle… Le dessin est intéressant, plutôt agaçant dans sa manière de chercher sans arrêt des angles inédits sans de réelle justification narrative, mais de bonne facture. Attendons la suite avant de donner un jugement définitif… Mais dans le genre volontairement bourrin, sanglant et politiquement incorrect, on est largement en-dessous du délicieux Hard Boiled, je trouve…
Maurice et Patapon
Non, ça ne passe pas. Je ne suis vraiment pas client de cet humour. Bon, on ne va pas parler du dessin car ce n'est pas une oeuvre d'art et ce n'est pas le but ici. Le but, c'est juste un humour que je trouve franchement moyen, souvent crade (scato, quoi), volontairement provocateur mais sans que ça ne me touche aucunement, souvent gratuit. J'ai difficilement pu faire mieux que feuilleter ces 2 albums parce que la lecture m'ennuyait à vrai dire. Des strips "corrosifs" et dénonciateurs de la société dans ce genre, il en existe énormément d'autres et je trouve que ceux-là sont loin d'être les plus réussis.
Bogzzz
Voilà le genre de BD banale que je n'aime guère chez Tchô!. Le dessin évolue largement au fil des planches et des albums. De simpliste voire plutôt moche dans le premier tome, il devient plus fin et plus travaillé dans le 3e tome. De même, la colorisation est moche au départ et devient ensuite largement plus travaillée (à l'ordinateur et ça se voit un peu trop) donnant un résultat pas mauvais mais qui n'est pas vraiment le genre que j'aime. Globalement, ce n'est donc pas vraiment le dessin qui pourrait me faire apprécier cette BD. Quant aux gags, eux non plus n'y arrivent pas. Certains gags m'ont semblé vraiment mauvais, complètement banals et sans originalité. Le décor animalier et des personnages d'insectes semblent bien souvent n'être qu'un pretexte quand les contextes des gags sont bien souvent complètement humanisés. Heureusement, certains gags m'ont quand même fait sourire (justement c'était souvent ceux qui se portaient plus spécifiquement sur les particularités du monde des insectes (prédateurs-proies, insectes volants ou rampants, etc...)). Un dessin très moyen mais qui s'améliore avec le temps et des gags très moyens aussi, ça donne une BD... très moyenne...
Ironwolf
J'ai eu énormément de mal à accrocher à cette histoire qui pompe plus ou moins discrètement Star Wars et Dune, mais dont les scénaristes n'ont malheureusement pas le talent de conteur de George Lucas (je parle du Lucas de la bonne époque, pas de celui qui a pondu La Menace Fantoche et L'Attaque des Clowns) ou Frank Herbert. Dès le début, l'histoire est racontée par un personnage secondaire qui n'apparaîtra en personne que vers le dernier tiers du bouquin. Son implication dans l'intrigue n'est, au départ, pas du tout expliquée, et on passe les premières pages à se demander qui est ce type et pourquoi c'est lui qui raconte. Quand beaucoup plus tard, on le découvrira enfin (alors qu'on avait presque oublié son existence), le personnage apparaîtra plutôt improbable et sans intérêt, et sa participation si limitée qu'on se demande bien pourquoi les scénaristes ont tenu à faire de ce personnage inepte leur narrateur, mais enfin bon, passons. Le début d'Ironwolf n'est donc guère passionnant. Par la suite, ça s'améliore un peu, même si dans l'ensemble, j'ai trouvé ça souvent trop bavard et parfois un peu confus. Le problème, finalement, c'est que l'intrigue est dans le fond plutôt mince (une énième histoire de vengeance) mais mal racontée. C'est lourd, alambiqué… L'univers créé par les auteurs, entre space-opera et steampunk, semble fabriqué de bric et de broc à partir d'éléments piqués ailleurs (pas seulement Star Wars et Dune, mais aussi des trucs assez éloignés de la S-F comme Robin des Bois ou Sláine) ; autant dire que ça manque assez cruellement d'originalité. On suit les diverses péripéties du héros (qui, au passage, a aussi peu de charisme que de personnalité) sans jamais se passionner, quand on ne s'ennuie pas carrément. Un point positif quand même : une vision pas inintéressante (sans être furieusement originale), ironique et désabusée, de la politique et des révolutions. Reste le dessin de Mignola, qui a ses fans… Eux voudront sans doute se procurer quand même cet album. Les autres peuvent faire l'impasse sur cette lecture assez rébarbative.
HK
Une forte dose d'action, une héroïne aux formes généreuse, des grosses motos et des voitures de sport, un dessin d'inspiration nipponne, un message simple genre "éclate-toi, vis à 100 à l'heure, sois rebelle, niklesystèm" : pas de doute, on a affaire à un produit savamment calibré pour plaire aux mecs âgés de 12 à 18 ans. Sans vouloir jouer les intellos, j'avoue que c'est le genre de lecture qui me passionne de moins en moins, voire plus du tout. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : j'aime encore la BD d'action et de divertissement, mais disons que là, l'état d'esprit est vraiment trop "djeun's" pour me séduire, d'autant plus que, comme vous le savez, je hais les jeunes. Cela étant dit, je reconnais que H.K. a ses qualités : un scénar honnête, un dessin soigné… Cela dit, il faut aimer le genre "manga à l'européenne" (que nous appellerons "lou manga", pour ne pas le confondre avec le manga ni avec la manga). Les décors, véhicules et costumes, qui rappellent Akira ou des jeux vidéos comme certains épisodes de Final Fantasy, sont réussis ; par contre, j'avoue détester carrément les tronches des personnages. Le dessinateur réussit même l'exploit de rendre son héroïne un peu plus pétasse à chaque nouvelle planche, ce qui est peut-être une arme fatale pour charmer les ados mâles, mais aurait plutôt tendance à me rebuter. Bon, bref, voilà, en un mot comme en 272, j'ai franchement pas accroché du tout, mais si j'avais un p'tit frère de 15 ans, je préférais le voir lire ça plutôt que des conneries lamentables comme GTO ou 666.
Baraka
Lautner avait déjà mis un pied dans le monde de la bande dessinée en préfaçant Les Teigneux, hommage non déguisé à ses nombreux films. Il se lance définitivement dans le scénario de bande dessinée avec ce premier tome de "Baraka". Si la gouaille typique de ses films est présente par intermitence, l'absence d'Audiard se fait tout de même cruellement sentir, les dialogues n'étant jamais vraiment percutant. Comme le scénario en lui-même et d'une non-inventivité absolue, on est assez loin du plaisir que l'on peut éprouver en revoyant certains des films du prolifique duo ("Ne nous fachons pas", "Les tontons flingeurs"). Le dessin est dans le style des "Teigneux", pas forcément ma tasse de thé mais tout à fait lisible.
Pourquoi Pete Duel s'est-il suicidé ?
Amis de la déprime, si vous cherchez une raison supplémentaire de finir comme le Pete Duel du titre (un acteur qui a réellement existé, figurez-vous), cet album est fait pour vous. Signées par un animateur de chez Disney (il a travaillé sur Le Roi Lion, Mulan ou Atlantis) également frère du réalisateur de Comment tuer le chien de son voisin, ces petites tranches de vie souvent muettes, que je suppose d'inspiration autobiographique, se révèlent toutes plus noires et désespérantes les unes que les autres. Kalesniko nous montre un personnage qui en chie à mort quoiqu'il fasse, accumulant les maladresses aux conséquences douloureuses et persécuté par les autres enfants. Il montre aussi, plus généralement, la mesquinerie de l'humanité, qui rejette avec cruauté ceux qu'on dit "différents", qui apprend dès l'enfance à se moquer et à profiter des plus faibles, et qui incite les victimes à se joindre aux bourreaux pour en persécuter d'encore moins bien lotis quand l'occasion de présente d'appartenir, enfin, à un groupe. On aimerait qu'une pointe d'humour ou une lueur d'espoir vienne de temps en temps soulager le lecteur au cours de cette pénible traversée de l'enfance ; hélas, le gamin à tête de chien accumulera les mésaventures sans aucune interruption, ne ratant jamais une occasion de se faire passer à tabac par un condisciple ou de se retrouver avec un pinceau planté dans la joue en jouant simplement à "chat", sans que jamais rien ni personne ne vienne le consoler et consoler le lecteur par la même occasion. Et au bout d'un moment, franchement, trop, c'est trop. Je ne cherche pas que du divertissement pur quand j'ouvre une BD, mais j'ai pas non plus envie de m'enfiler 120 pages de malheurs et de souffrances rien que pour alimenter ma déprime. Alors oui, le ton est juste, ça fait "vrai", et le dessin n'est pas mal dans son genre, mais franchement, je n'ai eu aucun plaisir à lire ce bouquin, d'autant qu'avec ma sensibilité d'enclume, je n'ai même pas été touché par son héros.