Les saisons de Jeanne sont la seconde publication de Chloë après Les hommes de Jeanne mais c’est la première qui ne soit pas autoéditée. En ce qui me concerne, c’est par la prépublication sur le site du Monde.fr que j’ai découvert cette BD auparavant présentée à Angoulême. Et je dois dire que je n’ai franchement pas accroché…
Au niveau du dessin, c’est minimaliste, on ne peut pas dire le contraire. Contrairement à du minimaliste façon Trondheim, là, je crois qu’on peut vraiment l’affirmer : je dessine aussi bien que ça, peut-être même mieux. Jeanne est dessinée façon Shadock : une tête en U inversé, un bec en V, des yeux , trois traits pour les cheveux et voilà. La grande majorité des cases sont vides hormis ce U, ce V, ces yeux et ces trois cheveux. Clairement, le résultat est plus qu’amateur.
Pour le reste, Jeanne est sensée représenter une fille célibataire, à la vie sentimentale déprimante et ratée, qui passe le plus clair de son temps à réfléchir sur la vie, sur les gens et s’en prend souvent plein la tête. Initialement tiré d’un blog, ce personnage représentait sans doute grandement la vie de son auteur dans le premier album, mais ce deuxième là se décompose sous la forme de planches parfois gag parfois simple réflexion philosophique qui n’ont pas l’attrait de suivre la vie de quelqu’un, même de virtuel. Les gags font à peine sourire, les réflexions philosophiques me laissent de marbre.
Je ne suis clairement pas le bon public pour ce type d’œuvre et le dessin plus que simpliste n’arrange rien à mes yeux.
Seule la publication par les nouvelles éditions Michel Allard semble intéressante car le format et le papier de qualité offre un petit objet assez joli et pratique.
Pour le reste, je passerais mon chemin.
Beaucoup de bonnes choses dans ce bouquin (que je ne vous décrirai pas, lisez plutôt les avis précédents) mais 2 remarques pour justifier un avis mitigé.
1- J'ai lu la version en N&B en 1 seul volume. Erreur fatale, le dessin n'a pas la classe d'un Tardi ! Il est trop simple et dans certaines cases il y a des vides de "dessins" qui gâchent la lecture. On sent qu'il manque un truc. De temps à autre, j'ai même eu du mal à reconnaître certains personnages.
J'imagine donc la version couleur plus agréable à lire...
2- Je trouve la théorie anarchiste très peu fouillée, expliquée. On ne comprend pas bien les prises de position de cette bande. Par exemple, un des leurs tue une poignée d'innocents et se retrouve condamné à mort par la justice (c'est sûr que la peine de mort, c'est pas vraiment une solution mais là n'est pas le propos du bouquin). Et ça y est, toute la bande se transforme en psychopathes sanguinaires !
Non franchement, je n'ai pas compris le déclic. En plus, je déteste les histoires dites sérieuses où les morts ne sont pas considérés importants. La mort n'est pas un évènement anodin tout de même !
Une série mythique pour certains car une des premières du journal Spirou. Mais de mon côté, n'ayant jamais été un fan d'aviation, j'ai toujours eu du mal avec cette série. Charlier délivre un message assez américaniste et militariste dans cette BD qui peut lasser. Les albums sur les prototypes m'ont paru vraiment longs et fastidieux. De plus, je ne suis vraiment pas un fan des dessins d'Hubinon. Les seuls albums que j'ai appréciés sont ceux où l'on retrouve Lady X ou encore le cycle Mission Apocalypse, dessiné par Bergèse. Mais, même là, j'ai du mal. A réserver aux fans d'aviation.
Morro Bay mélange plusieurs genres : BD sur le mal-être adolescent dans une banlieue des USA, polar sur un meurtre non-élucidé et BD d’horreur, le tout arrosé d’une dose d’érotisme mi-lesbien, mi-pédophile. Un mélange sulfureux, à l'ambiance étouffante, mais dont la sauce ne prend pas. Le résultat ressemble à un film de série B. A lire en tant que tel si on veut tuer le temps et qu’on n’a rien de mieux sous la main, ou si on veut se marrer en le prenant au énième degré.
Une des séries importantes du journal Spirou des années 70. Cependant, je n'ai jamais trop accroché aux aventures ce cette électronicienne japonaise. Leloup alterne entre la SF version vinéenne (sorte d'humanoïdes à la peau bleu) et le thriller sur Terre. Et le résultat est plus qu'inégal. Dans le genre thriller, on notera quelques bons albums comme la fille du vent ou l'orgue du Diable, de même pour les épisodes vinéens : les 3 soleils de Vinéa ou les Titans. Mais passé le douzième album, la série devient plus que dispensable. Yoko traîne sa trop nombreuse bande dans des aventures sans imagination. Leloup recycle d'ailleurs l'idée des voyages dans le temps, sans aucune originalité.
Bon bon bon...
Larcenet tente l'exercice de style assez complexe de la bande dessinée "Elitiste pour le pauvre et/ou inculte", mettant un gros coup de pied dans la fourmilière de la BD d'auteurs amateurs d'art séquentio-narratif à images successives avec des petites bulles pour mettre les textes.
On retrouvera évidemment un style proche de Monsieur Ferraille, parfois, non dans le graphisme, ni dans la narration, mais plutôt dans l'ensemble, faisant passer cet album pour un ovni dans la production de Larcenet.
On rit assez souvent, tant l'humour est corrosif et (faussement ?) prétentieux. Certains textes choquent franchement, et sont appréciés finalement pour celà.
Le problème, c'est l'ensemble : Généralement, la compilation de parutions en magazine, de toute sorte de BD, n'est jamais un heureux choix. En effet, la profusion de strips répétitifs, où tout simplement de gags tournant autour d'un même thème, peut alors devenir assez étouffante là où, dans Fluide Glacial, les quelques pages de Minimal étaient une sacrée bouffée d'air frais.
Le dessin, assez expérimental parfois, reste très proche de ce à quoi Larcenet nous a habitué : un mélange de son style très sombre des rêveurs, et de son trait si personnel que l'on aime tant, dans Le combat ordinaire par exemple.
Minimal est donc à lire en priorité aux amateurs de Larcenet de la première heure, le style et l'intérêt étant finalement plutôt discutable pour tous les autres.
Une déception pour moi, également. Je dirais même plus, j'ai lu tous les albums de la collection Equinoxe et c'est la première fois que je suis déçu à ce point.
Pourtant, on ne peut pas le nier, on sent très bien que Daphné Collignon avait une réelle volonté de nous présenter un univers original. D'ailleurs, il se dégage, ici, beaucoup de délicatesse et d'intelligence. Malheureusement, on ne s'accroche pas aux personnages principaux et de plus, on ne comprend très bien où va nous conduire ce récit.
Bon, il est clair que le dessin de Collignon est vraiment superbe. Les contrastes de couleurs sont vraiment réussis.
En conclusion, Coelacanthes est un album curieux mais pas vraiment indispensable.
Un polaaaaaard. Exactement. Càd un mauvais policier. Avec un peu de sexe pour appâter le chaland, un bon dessin mais de mauvaises couleurs.
Passez votre chemin.
Dans le tome 1, le héros, Décan, se fait la remarque qu'il a "l'impression d'être la vedette dans un thriller de catégorie B" : je confirme, Les Léviathans, c'est vraiment un petit polar de série B, voire moins, à mes yeux.
Le premier tome des Léviathans est paru en 1982 chez Les Humanoïdes Associés. Il fut réédité en 1990 quand le tome 2 est sorti (quelle drôle d'idée de reprendre cette série alors que le tome 1 apportait un final dramatique et se débarrassait du héros...). Enfin, le tout fut de nouveau réédité en 2000 chez Albin Michel quand sortit le tome 3 (décidément, Gillon s'accroche à cette série, j'ai du mal à comprendre...).
Le dessin est classique du style de Gillon. Il est relativement bon techniquement parlant quoique souvent figé. Mais l'encrage a un style totalement désuet de nos jours. Le résultat est très moyen à mes yeux.
A noter que la réédition d'Albin Michel est en noir et blanc, ce qui n'est pas un mal car les couleurs de l'édition originale ne sont pas terribles. (d'ailleurs l'édition Albin Michel a également repris certains détails des planches (les noms de villes ridicules sur les panneaux de signalisation dans le tome 1 par exemple) ce qui n'est pas un mal non plus)
Dans l'ensemble, cette série est visuellement correcte même si ce n'est pas ma tasse de thé.
Mais c'est surtout le scénario que je trouve mauvais dans cette BD. Nous sommes face à un polar portant sur le monde financier dans le tome 1, puis d'anciens nazis dans le tome 2 et enfin le monde de la nuit et des travestis dans le tome 3. Bref, des histoires qui parlent d'un peu tout ce qui peut amener une ambiance de polar d'aventure, genre polar de gare.
Mais le tout est traité avec une telle naïveté, avec de tels raccourcis et facilités scénaristiques que c'en est presque affligeant. Cela devient même parfois grotesque, notamment avec le chat du héros qui est toujours au bon endroit au bon moment, qui est aussi intelligent que le Robin de Batman et qui combat les méchants aux côtés de son maître. On a également droit à l'inutile mais tellement raccoleuse scènes de lesbiennes nues dans le tome 1 alors même qu'elle apparait complètement comme un cheveu sur la soupe à ce moment de l'histoire.
Les dialogues sont mauvais et affublés bien souvent d'une vulgarité inutile dont l'objectif m'échappe. Et quand viennent les explications compliquées, comme les explications financières du tome 1, elles sont d'une lourdeur incroyable et tellement pénibles à lire qu'on préfère vite les zapper.
Bref, un mauvais thriller trop naïf et convenu.
J'ai un avis assez mitigé sur cette série mais ce qui ressort surtout c'est que je me suis franchement ennuyé à sa lecture. Il ne se passe rien, le rythme est plat, il n'y a rien de vraiment accrocheur dans le récit, les dessins sont très moyens, l'ambiance un tout petit peu malsaine avec cette passion de nos deux jeunes rebelles pour tout ce qui est bizarre (creep, weird).
Mais à côté de ça, je dois reconnaître que le traitement des affres de l'adolescence et la psychologie des personnages est assez réussi. Les dialogues, même s'ils sont sans intérêt dans leur contenu, sont suffisamment réalistes et bien réalisés pour vraiment représenter cet âge troublé où on se cherche, on a des certitudes qui se brisent, on se pose des questions, etc. Bref, le portrait psychologique de Rebecca et Enid, ces deux adolescentes dans une ville paumée, est assez réussi.
Mais à côté de ça, ben, ce n'est vraiment pas le genre de BD que je lis pour le plaisir et j'ai franchement dû me retenir pour ne pas zapper certains passages ennuyeux.
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Les Saisons de Jeanne
Les saisons de Jeanne sont la seconde publication de Chloë après Les hommes de Jeanne mais c’est la première qui ne soit pas autoéditée. En ce qui me concerne, c’est par la prépublication sur le site du Monde.fr que j’ai découvert cette BD auparavant présentée à Angoulême. Et je dois dire que je n’ai franchement pas accroché… Au niveau du dessin, c’est minimaliste, on ne peut pas dire le contraire. Contrairement à du minimaliste façon Trondheim, là, je crois qu’on peut vraiment l’affirmer : je dessine aussi bien que ça, peut-être même mieux. Jeanne est dessinée façon Shadock : une tête en U inversé, un bec en V, des yeux , trois traits pour les cheveux et voilà. La grande majorité des cases sont vides hormis ce U, ce V, ces yeux et ces trois cheveux. Clairement, le résultat est plus qu’amateur. Pour le reste, Jeanne est sensée représenter une fille célibataire, à la vie sentimentale déprimante et ratée, qui passe le plus clair de son temps à réfléchir sur la vie, sur les gens et s’en prend souvent plein la tête. Initialement tiré d’un blog, ce personnage représentait sans doute grandement la vie de son auteur dans le premier album, mais ce deuxième là se décompose sous la forme de planches parfois gag parfois simple réflexion philosophique qui n’ont pas l’attrait de suivre la vie de quelqu’un, même de virtuel. Les gags font à peine sourire, les réflexions philosophiques me laissent de marbre. Je ne suis clairement pas le bon public pour ce type d’œuvre et le dessin plus que simpliste n’arrange rien à mes yeux. Seule la publication par les nouvelles éditions Michel Allard semble intéressante car le format et le papier de qualité offre un petit objet assez joli et pratique. Pour le reste, je passerais mon chemin.
Le Temps des Bombes
Beaucoup de bonnes choses dans ce bouquin (que je ne vous décrirai pas, lisez plutôt les avis précédents) mais 2 remarques pour justifier un avis mitigé. 1- J'ai lu la version en N&B en 1 seul volume. Erreur fatale, le dessin n'a pas la classe d'un Tardi ! Il est trop simple et dans certaines cases il y a des vides de "dessins" qui gâchent la lecture. On sent qu'il manque un truc. De temps à autre, j'ai même eu du mal à reconnaître certains personnages. J'imagine donc la version couleur plus agréable à lire... 2- Je trouve la théorie anarchiste très peu fouillée, expliquée. On ne comprend pas bien les prises de position de cette bande. Par exemple, un des leurs tue une poignée d'innocents et se retrouve condamné à mort par la justice (c'est sûr que la peine de mort, c'est pas vraiment une solution mais là n'est pas le propos du bouquin). Et ça y est, toute la bande se transforme en psychopathes sanguinaires ! Non franchement, je n'ai pas compris le déclic. En plus, je déteste les histoires dites sérieuses où les morts ne sont pas considérés importants. La mort n'est pas un évènement anodin tout de même !
Buck Danny
Une série mythique pour certains car une des premières du journal Spirou. Mais de mon côté, n'ayant jamais été un fan d'aviation, j'ai toujours eu du mal avec cette série. Charlier délivre un message assez américaniste et militariste dans cette BD qui peut lasser. Les albums sur les prototypes m'ont paru vraiment longs et fastidieux. De plus, je ne suis vraiment pas un fan des dessins d'Hubinon. Les seuls albums que j'ai appréciés sont ceux où l'on retrouve Lady X ou encore le cycle Mission Apocalypse, dessiné par Bergèse. Mais, même là, j'ai du mal. A réserver aux fans d'aviation.
Morro Bay
Morro Bay mélange plusieurs genres : BD sur le mal-être adolescent dans une banlieue des USA, polar sur un meurtre non-élucidé et BD d’horreur, le tout arrosé d’une dose d’érotisme mi-lesbien, mi-pédophile. Un mélange sulfureux, à l'ambiance étouffante, mais dont la sauce ne prend pas. Le résultat ressemble à un film de série B. A lire en tant que tel si on veut tuer le temps et qu’on n’a rien de mieux sous la main, ou si on veut se marrer en le prenant au énième degré.
Yoko Tsuno
Une des séries importantes du journal Spirou des années 70. Cependant, je n'ai jamais trop accroché aux aventures ce cette électronicienne japonaise. Leloup alterne entre la SF version vinéenne (sorte d'humanoïdes à la peau bleu) et le thriller sur Terre. Et le résultat est plus qu'inégal. Dans le genre thriller, on notera quelques bons albums comme la fille du vent ou l'orgue du Diable, de même pour les épisodes vinéens : les 3 soleils de Vinéa ou les Titans. Mais passé le douzième album, la série devient plus que dispensable. Yoko traîne sa trop nombreuse bande dans des aventures sans imagination. Leloup recycle d'ailleurs l'idée des voyages dans le temps, sans aucune originalité.
Minimal
Bon bon bon... Larcenet tente l'exercice de style assez complexe de la bande dessinée "Elitiste pour le pauvre et/ou inculte", mettant un gros coup de pied dans la fourmilière de la BD d'auteurs amateurs d'art séquentio-narratif à images successives avec des petites bulles pour mettre les textes. On retrouvera évidemment un style proche de Monsieur Ferraille, parfois, non dans le graphisme, ni dans la narration, mais plutôt dans l'ensemble, faisant passer cet album pour un ovni dans la production de Larcenet. On rit assez souvent, tant l'humour est corrosif et (faussement ?) prétentieux. Certains textes choquent franchement, et sont appréciés finalement pour celà. Le problème, c'est l'ensemble : Généralement, la compilation de parutions en magazine, de toute sorte de BD, n'est jamais un heureux choix. En effet, la profusion de strips répétitifs, où tout simplement de gags tournant autour d'un même thème, peut alors devenir assez étouffante là où, dans Fluide Glacial, les quelques pages de Minimal étaient une sacrée bouffée d'air frais. Le dessin, assez expérimental parfois, reste très proche de ce à quoi Larcenet nous a habitué : un mélange de son style très sombre des rêveurs, et de son trait si personnel que l'on aime tant, dans Le combat ordinaire par exemple. Minimal est donc à lire en priorité aux amateurs de Larcenet de la première heure, le style et l'intérêt étant finalement plutôt discutable pour tous les autres.
Coelacanthes
Une déception pour moi, également. Je dirais même plus, j'ai lu tous les albums de la collection Equinoxe et c'est la première fois que je suis déçu à ce point. Pourtant, on ne peut pas le nier, on sent très bien que Daphné Collignon avait une réelle volonté de nous présenter un univers original. D'ailleurs, il se dégage, ici, beaucoup de délicatesse et d'intelligence. Malheureusement, on ne s'accroche pas aux personnages principaux et de plus, on ne comprend très bien où va nous conduire ce récit. Bon, il est clair que le dessin de Collignon est vraiment superbe. Les contrastes de couleurs sont vraiment réussis. En conclusion, Coelacanthes est un album curieux mais pas vraiment indispensable.
Les Leviathans
Un polaaaaaard. Exactement. Càd un mauvais policier. Avec un peu de sexe pour appâter le chaland, un bon dessin mais de mauvaises couleurs. Passez votre chemin.
Les Leviathans
Dans le tome 1, le héros, Décan, se fait la remarque qu'il a "l'impression d'être la vedette dans un thriller de catégorie B" : je confirme, Les Léviathans, c'est vraiment un petit polar de série B, voire moins, à mes yeux. Le premier tome des Léviathans est paru en 1982 chez Les Humanoïdes Associés. Il fut réédité en 1990 quand le tome 2 est sorti (quelle drôle d'idée de reprendre cette série alors que le tome 1 apportait un final dramatique et se débarrassait du héros...). Enfin, le tout fut de nouveau réédité en 2000 chez Albin Michel quand sortit le tome 3 (décidément, Gillon s'accroche à cette série, j'ai du mal à comprendre...). Le dessin est classique du style de Gillon. Il est relativement bon techniquement parlant quoique souvent figé. Mais l'encrage a un style totalement désuet de nos jours. Le résultat est très moyen à mes yeux. A noter que la réédition d'Albin Michel est en noir et blanc, ce qui n'est pas un mal car les couleurs de l'édition originale ne sont pas terribles. (d'ailleurs l'édition Albin Michel a également repris certains détails des planches (les noms de villes ridicules sur les panneaux de signalisation dans le tome 1 par exemple) ce qui n'est pas un mal non plus) Dans l'ensemble, cette série est visuellement correcte même si ce n'est pas ma tasse de thé. Mais c'est surtout le scénario que je trouve mauvais dans cette BD. Nous sommes face à un polar portant sur le monde financier dans le tome 1, puis d'anciens nazis dans le tome 2 et enfin le monde de la nuit et des travestis dans le tome 3. Bref, des histoires qui parlent d'un peu tout ce qui peut amener une ambiance de polar d'aventure, genre polar de gare. Mais le tout est traité avec une telle naïveté, avec de tels raccourcis et facilités scénaristiques que c'en est presque affligeant. Cela devient même parfois grotesque, notamment avec le chat du héros qui est toujours au bon endroit au bon moment, qui est aussi intelligent que le Robin de Batman et qui combat les méchants aux côtés de son maître. On a également droit à l'inutile mais tellement raccoleuse scènes de lesbiennes nues dans le tome 1 alors même qu'elle apparait complètement comme un cheveu sur la soupe à ce moment de l'histoire. Les dialogues sont mauvais et affublés bien souvent d'une vulgarité inutile dont l'objectif m'échappe. Et quand viennent les explications compliquées, comme les explications financières du tome 1, elles sont d'une lourdeur incroyable et tellement pénibles à lire qu'on préfère vite les zapper. Bref, un mauvais thriller trop naïf et convenu.
Ghost World
J'ai un avis assez mitigé sur cette série mais ce qui ressort surtout c'est que je me suis franchement ennuyé à sa lecture. Il ne se passe rien, le rythme est plat, il n'y a rien de vraiment accrocheur dans le récit, les dessins sont très moyens, l'ambiance un tout petit peu malsaine avec cette passion de nos deux jeunes rebelles pour tout ce qui est bizarre (creep, weird). Mais à côté de ça, je dois reconnaître que le traitement des affres de l'adolescence et la psychologie des personnages est assez réussi. Les dialogues, même s'ils sont sans intérêt dans leur contenu, sont suffisamment réalistes et bien réalisés pour vraiment représenter cet âge troublé où on se cherche, on a des certitudes qui se brisent, on se pose des questions, etc. Bref, le portrait psychologique de Rebecca et Enid, ces deux adolescentes dans une ville paumée, est assez réussi. Mais à côté de ça, ben, ce n'est vraiment pas le genre de BD que je lis pour le plaisir et j'ai franchement dû me retenir pour ne pas zapper certains passages ennuyeux.