Houston, j’ai un problème...
Mon problème étant que, si j’ai acheté cette bande dessinée d’abord pour la découvrir, j’espérais in fine (à l’exemple des avis ci-dessous) pouvoir en dire le plus grand bien. Au moins, pouvoir affirmer sincèrement que je l’avais appréciée.
Il faut tout de même préciser les circonstances assez particulières de cette lecture : l’auteure étant (honorablement) connue icelieu, et votre serviteur l’appréciant plutôt et fréquentant même son blog, je ne pouvais qu’être intéressé par sa première bande dessinée.
Certes, son registre n’est pas de ceux qui m’attirent spontanément (à l’exemple d’Erik). D’un autre côté, je suis toujours en attente d’un bon roman graphique, d’histoires qui nous parlent certes du quotidien, mais avec un léger décalage, finesse et subtilité. Bref, d’histoires qui subliment la banalité du quotidien. À dire le vrai, le genre étant particulièrement casse-gueule et risqué (je songe aux très affligeantes banalités estampillées nouvelle pensée philosophique d’un Delerm), les bons romans graphiques me semblent extrêmement rares.
Mais bien qu’en attente d’un bon roman graphique, si j’avais dû suivre mon premier penchant, je n’aurais cependant pas acheté Effleurés, au vu de ce que j’en percevais. Cependant, il se trouve que (via le forum de BDT ou le blog), j’ai découvert les premières pages de la bd sur le net. Je n’ai pas été spécialement convaincu, en particulier par le dessin. Mais... Ce dessin très particulier a réussi à instiller une petite musique tenace dans l’arrière-fond sonore de mon esprit. Je me demandais comment il allait pouvoir cohabiter avec un tel scénario sur l’ensemble d’une BD de 70 pages. De plus, je pensais que le personnage de Fleur devait insuffler un grain de folie bienvenue dans cette histoire.
Oui, mais...
Parlons du dessin d’abord. Si je ne suis pas du tout entré dans l’histoire proprement dite (après les cinq premières pages qui m’ont paru mignonnes, touchantes, bien senties), c’est sans doute en grande partie à cause du dessin. Le décalage était trop grand entre le scénario et ce dessin qui, par certains côtés, m’a évoqué l’animalier (avec leurs yeux décalés, les personnages m’ont fait songer aux soles, ces poissons plats), et de l’autre m’a fait songer aux Simpson (par l’esprit, et peut-être le ton jaunâtre des visages, peut-être aussi par le côté « histoire à messages » du scénario). Mais, surtout, et c’est là où se situe l’assise même de cette sensation de décalage, ce dessin a un aspect « kawai » (mignon en japonais) très fortement prononcé. Et avec un tel dessin, j’ai toujours eu l’impression que Fleur était une adolescente, affectée de la typique crise d’adolescence. D’où un étonnement qui fleurait l’incrédulité totale quand j’ai appris, au détour de l’histoire, qu’elle en avait 30 (ou presque). Impossible, aussi, de croire aux scènes de sexe entre elle et Christophe : le dessin, plus le découpage qui me les rendait un peu hermétique. En tout cas, j’avais presque l’impression d’assister à des jeux entre grands enfants, limite asexués.
Cependant, il se trouve aussi que « paradoxalement », j’ai bien aimé le dessin en tant que tel. Je me suis senti transporté par lui. Je l’ai ressenti tendre, touchant, poétique (en lui-même, et en faisant abstraction de l’histoire).
Le problème, c’est...
L’histoire.
Outre le dessin, qui la dessert, elle souffre à mes yeux d’un grave défaut : si je ne suis pas « rentré » dans l’histoire, ce n’est pas seulement à cause du dessin, mais aussi et surtout parce que je n’ai pas cru une seule seconde à cette « idylle » entre Fleur et Christophe. Et quand bien même y aurais-je cru quelques secondes, qu’elle m’a rapidement gonflé. Les deux personnages (de parfaites têtes à claques) m’ont lentement, mais très sûrement insupporté. Aussi conformistes l’un que l’autre. Cela pourra paraître étonnant pour un personnage comme Fleur, mais c’est finalement elle que j’ai trouvé le plus « dans les clous ». En tout cas dans les clous d’une certaine bien-pensance consumériste pseudo-rebelle, illustrée par des slogans publicitaires tels que « Be yourself », et « Just do it ». Pile poil, Fleur. Irritante de pseudo-perfection au point de faire dans l’humanitaire, et de rejeter le regard (forcément négatif) d’autrui sur soi. Malheureusement, c’est ça aussi la vie en société (si je voulais ‘philosopher’ à mon tour). Bref, une ado quasi stéréotypée, insupportable d’une forme de suffisance, voire d’arrogance (l’entendre reprocher à son frère son égoïsme est de ce point de vue assez amusant). Tout autant que les personnages, j’ai aussi trouvé insupportable bon nombre de situations. Oui, la banalité du quotidien... La déprimante banalité du quotidien, où vous avez des « amis » que vous considérez comme de « gros cons ». Mais néanmoins, cela reste vos « amis ». Je veux bien, mais là, tout de même... En tout cas, par un effet miroir, j’ai fini par ressentir une compassion folle pour le « con » de service, ce pauvre « ami » de Christophe. Oui, le pauvre con de service, j’ai fini par l’apprécier, et le considérer comme le seul véritable rebelle de cette histoire : le beauf qui ne rentre pas dans le douillet cadre propret des bobos eux-aussi de service. Que j’en vienne à éprouver comme une admiration pour la résistance héroïque du beauf indique d’ailleurs à quel point les « bobos » qui l’entourent m’ont paru hautement insupportables.
Insupportable est aussi l’impression d’avoir affaire à une sorte de mise en scène pour disposer des « messages », ainsi que l’a ressenti Alix dans son avis. En vérité, ce n’est pas exactement ainsi que je l’ai perçu : j’ai plutôt vu quelques dialogues qui ponctuent les scènes clés, tels la morale des fables des La Fontaine. Le pire (et c’est pour cette raison que c’est très irritant), est que j’adhère à ces propos, que trouve plutôt fins, justes, sensés et intelligents. Oui, mais, justement, là est le problème : j’ai eu le sentiment d’une intellectualisation de la situation. Comme si, soudain, en plein maelström émotionnel, les personnages étaient capables de prendre suffisamment de distance avec la situation pour en tirer un enseignement ‘philosophique’, ou l’illustrer d’une maxime bien sentie. Pour moi, ce genre de discours est parfait dans un essai, ou un blog, où ils peuvent être développés et affinés, où ils trouvent toute leur place de « discours ». Mais pas dans une bande dessinée, en plein cœur de l’action. Montrer plutôt que démontrer (si possible). Eux démontrent, aussi justes soient-ils. Et cassent donc totalement l’impression de vécu, et de « vivant ». En tout cas, est-ce ainsi que je les ai ressentis.
Quant à la fin... Au début, j’ai eu l’impression qu’elle se dirigeait vers celle, « moralisante » (au sens de : qui va vous expliquer pourquoi cela s’est passé ainsi et comme ça, au lieu de comme ci), de 80°C. J’ai donc craint de détester à nouveau.
Cependant, si la fin évite l’essentiel de l’écueil que j’appréhendais, je crains de devoir avouer, de nouveau, avoir peu apprécié. Car ce qui arrive (et est arrivé) à Fleur, m’a paru aussi peu juste que la relation passée Fleur-Christophe. Comme s’il fallait à tout prix que Fleur ne fasse jamais rien comme tout le monde, y compris en agissant au mépris de ce qu’elle est censée être. Comme s’il lui fallait encore nous délivrer un message : « ben, en fait, tu vois, la vie, somme toute... ». Christophe, lui, fort heureusement, a regagné le monde réel, et y a retrouvé en crédibilité. Sauf que, là où j’aurais bien senti une fin « en suspens », on nous indique la direction que va prendre l’histoire après la fin de l’album, du genre conte de fées (« ils vécurent heureux, et eurent beaucoup... »), mais un peu trash. Et je n’ai pas, mais pas du tout, aimé.
In fine et pour conclure sur une intellectualisation de ma part, les premières pages du chapitre final m’ont offert une sorte de grille de lecture a posteriori d’Effleurés. En effet, on y découvre, parmi les conférenciers en biologie, une certaine Isabelle Bauthian. Or, dans l’intitulé de son intervention, on peut lire : « l’apport des modèles de dynamique des populations ». Et là, j’ai vu la lumière...
J’ai eu rétrospectivement l’impression d’avoir assisté à une sorte d’expérience de biologie sociale, une écosphère sous forme de scénario de bande dessinée : on place deux ou trois crevettes dans un machin rond, puis on voit ce que cela donne. L’ennui c’est qu’une expérience scientifique n’a d’intérêt que si vous en ignorez le résultat. Or, d’un point de vue « scientifique », la rencontre de la crevette-chat « Christophe » avec la crevette-chien « Fleur » ne pouvait donner, et compte tenu des facteurs environnementaux, qu’un seul résultat.
Et, au final, l’image d’une expérience de biologie condenserait sans doute ce que je reproche, et ce qui m’a déplu dans cette œuvre : la sensation d’avoir vu se dérouler une simulation de réalité virtuelle en bocal, mettant en scène un personnage incroyablement factice (Fleur) déboulant dans la vie d’un personnage très réaliste (Christophe), lui-même entouré de personnages simili-réalistes (potes, famille), le tout contraint par des équations mathématiques devant conduire les personnages à expérimenter et illustrer les point-clés de leurs « courbes vectorielles de vie ».
Dommage...
Attiré par la couverture et le trait du dessin, je m'attendais à être transporté par une histoire hors des sentiers battus dans un univers médiéval fantastique. Or celle-ci me semble répétitive dans sa construction, ce qui guette vite son étouffement. Il est dommage d'avoir gâché un postulat de départ pourtant sympa. C'est à la fois un peu conventionnel et frustrant.
Par contre, j'ai bien aimé le graphisme avec cette précision du trait. Cependant, les images ne se combinent pas harmonieusement. Certains plans semblent même avoir été empruntés à d'autres oeuvres que j'ai pu lire. L'atmosphère est-elle censée rehausser un scénario un peu indigent ?
Je n'ai pas pu apprécier cette oeuvre à cette première lecture. Il faudra sans doute qu'un jour je reprenne celle-ci avec plus de recul. Bref, laisser une dernière chance de ne pas être passer à côté.
Moi je me suis ennuyé ferme à cette lecture.
Pourtant beaucoup de gens l'ont appréciée, elle a été récompensée à Angoulême... Mais personnellement je pense que je l'oublierai très vite. Le récit se déroule sur un rythme lent, il ne se passe pas grand chose. L'histoire en elle-même ne m'a pas semblée très originale, il me semble avoir vu des films sur le même thème.
Je n'aime pas le dessin, que je trouve plutôt inexpressif et immature malgré une influence "ligne claire" très marquée. Seule la fin, éventuellement, sauve un peu l'ouvrage de l'ennui total.
Il est clair qu'il faut aimer vouloir se plonger dans la quête d'une bande de copains désoeuvrés d'une ville minière de l'Est de la France dans les années 65. La quête de quoi ? Bref, une quéquette blues entre minables. Inutile de vous préciser que le rôle de la femme se réduit à un bout de chair et qu'on n'a guère d'autres considérations pour elle. Bien sûr, c'est sympa les conneries entre copains. Ca donne un genre...
Au-delà de l'apparente tendresse de l'album, il faut également apprécier l'humour gras. On retombe dans le travers de l'auteur à savoir la vulgarité et le sexe gratuit avec les scènes hautement graveleuses qui vont avec. Je ne peux pas aimer cela et je ne pourrais jamais car c'est au-dessus de mes forces.
Le dessin est très réussi en ce qui concerne le décor mais les personnages ont une bobine tout à fait spéciale avec des traits imprécis. On arrive à se plonger dans le temps avec l'ambiance des années 60. Il y a incontestablement une maîtrise de l'auteur qui a par ailleurs prouvé son grand talent. C'est le sujet qui ne m'a pas plu.
Extraordinaire !
Magnifique !
Magique !
Voici les propos que tient Etienne Hauterue à chaque page lors de son périple dans les contrées anglo-saxonnes. Tant mieux pour lui après tout. Mais l’utilisation de ces termes pour qualifier la bd serait galvaudée. Un abus pur et simple. Car si j’ai été conquis par les très belles planches toutes en aquarelles, il n’en a pas été de même pour le récit d’une platitude extrême. Il ne se passe rien. Et cela dure trois albums ! Etienne Hauterue (un français) décide de partir à l’aventure. Direction les îles anglo-saxonnes. On suit son périple à travers les lettres quotidiennes qu’il écrit à sa bien aimée Gaëlle. L’ensemble de ce courrier constituera finalement son carnet de voyage. Pour quelle raison se décide-t-il à partir ainsi ? Serait-ce uniquement pour faire de lui un gentilhomme d’infortune ? Nul ne le sait.
Le seul relief du récit est à trouver dans la topographie des lieux visités. Pourtant, il lui en arrive des histoires abracadabrantes ! Bateau volant, pierres qui bougent ou qui parlent, fantômes . . . Mais, à chaque fois, ces incursions fantastiques ne mènent à rien. C’est vraiment dommage car, si le dessin en soi n’a rien d’exceptionnel, l’atmosphère qui émane des cases peintes à l'aquarelle est envoûtante. C’est la seule qualité de cette série qui m’empêche de mettre une étoile.
Ce titre « cours camarade » pourrait faire penser à une allégorie sur le communisme, voir un encouragement à lutter contre le vil capitalisme à coup de purge stalinienne. Il n’en n’est rien fort heureusement ! On a plutôt droit à un road movie où deux camarades un peu idiots sur les bords tentent d’échapper à une bande de racistes décidée de leur faire la peau coûte que coûte. La motivation de ces lepénistes en herbe n’est pas très crédible. Le lecteur doit accepter l’idée que parce qu’un individu n’aime pas la couleur de peau de son prochain, il est prêt à le poursuivre à l’autre bout de la France dans le genre « poursuite infernale » où le Duke pourchasserait le peau rouge. Le hasard fait qu’ils n’arrêtent pas de se croiser sur toutes les routes de France et autres aires d’autoroutes… La probabilité pour que de tels évènements se produisent est quasi-nul. On a l’impression d’une grande légèreté dans le scénario.
Alors, oui, on a une lecture à un rythme effréné ce qui pourrait paraître appréciable. On ne s’ennuie pas une seule seconde avec nos deux gugusses. Cependant, il y a des moments très graveleux comme celui avec le routier. Je constate que la bd de la fin des années 80 estampillé « écho des savanes » montrait allègrement tout les attributs de manière gratuite. C’était une époque loin d’être puritaine, je sais. On n’arrête pas de reprocher à certains auteurs actuels certaines scènes osées (ex : Marini ou Corbeyran). Il faut voir ce que Baru nous pond dans cette bd. C’est de loin beaucoup plus cru. Le côté charnel ne m’a jamais dérangé dans la bande dessinée adulte quand c’est réalisé avec soin et pour donner un cachet à l’histoire (ex : dans Murena, on ne s’étonnera pas des orgies romaines).
Bref, deux qualificatifs me viennent à l’esprit : basique et vulgaire. Juste encore un mot sur le dessin : comme la plupart des lecteurs, je trouve que le trait donne une étrange impression des personnages. C’est à la fois angulaire et imprécis… voir brouillon. L’auteur a beaucoup fait de progrès depuis au regard de l’une de ces dernières œuvres L'Enragé. Il faut également apprécier ce genre de dessin. Ce n’est pas mon cas. Pourtant, j’aime quand l’auteur tente de décrire les banlieues tout en livrant une véritable satyre sociale.
On l’excusera de toute manière pour cette œuvre de jeunesse.
Voilà un manga vraiment spécial.
Il mélange allègrement ambiance poétique, voire onirique, science-fiction et vie au quotidien, dans un récit qui se permet toutes les libertés.
Le dessin lui aussi est très marquant. Et à vrai dire, je ne l'aime pas.
En matière d'illustratrice, Aya Takano a un style bien à elle, plutôt esthétique, avec des personnages aux corps enfantins et androgynes, une ligne, des couleurs pastels et un univers bien reconnaissables.
Mais le passage à la BD n'a pas du tout fonctionné pour moi.
Pour commencer, le noir et blanc ôte une grande partie de ce qui faisait la force de ses illustrations. Et ensuite, son trait fait trop brouillon. Il faut vraiment y accrocher pour ne pas se faire la réflexion que n'importe qui pourrait gribouiller comme ça. Les seuls indices me permettant de reconnaître là l'oeuvre d'une vraie artiste graphique sont son style tout de même reconnaissable et des cadrages assez originaux. Pour le reste, je trouve ça laid et souvent difficilement compréhensible.
Quant à l'intrigue, elle est étrange et un peu trop dispersée. Pas toujours facile à suivre, elle amorce des choses qu'elle laisse en plan, des mystères sans résolution, des évènements et des comportements dont je n'ai vu ni la finalité ni ce qu'ils apportent à l'ensemble. Et tout cela se termine comme cela avait commencé, sans que j'ai l'impression d'avoir suivi un récit cohérent et construit. Il s'est juste instauré une ambiance bizarre mêlée de SF, d'onirisme et de poésie. Mais tout cela est trop vain à mon goût.
D'autres que moi pourraient peut-être accrocher mais ce n'est pas mon cas.
Les deux "soeurs ennemis" que sont les éditions Jungle et Soleil -chantres de la BD dite "de supermarché"- semblent s'être donné le mot pour sortir en même temps (!) leurs album surfants sur l'un des principaux phénomènes médiatiques de l'année 2008: la récupération du succès du film "Bienvenue chez les Ch'tis".
Récupération opportuniste, me direz-vous? Assurément. Le Nord-Pas-de-Calais n'est pourtant pas la première région de France et de Navarre à passer sous le moulinet de Jungle, les "Parisiens" et "les Bretons" en ayant déjà fait les frais.
Avec "les Chtis", nous sommes cependant assez loin des moqueries -somme toute gentilles- dont ces deux populations ont fait les frais dans les susdits albums.
En effet, les "gags" de cette BD semblent plutôt relever d'un hommage aux qualités supposées des habitants du Nord-Pas-de-Calais (sens de l'accueil, solidarité, jovialité, etc), et même les défauts (alcoolisme, misère, ...) sont tournés en qualités.
Un peu comme dans le film? Certes, mais nous sommes TRES loin du niveau comique du film, sans le second degré qui faisait passer la pilule. Ici c'est souvent agaçant de niaiserie.
Relevons quand même une différence avec l'album homologue sorti chez Soleil: le scénariste Pascaud a pris soin de faire des situations qui ne se lisent pas en deux coups de cuillers à pot. En outre, un gag sur deux est rédigé en patois du nord.
Servie par un dessin très classique pour ce genre de production, cette BD, pas indigne pour un sou, ne fera pourtant pas "briller dans mon coeur le soleil que je n'ai pas dehors"... et c'est un ch'ti qui vous le dit!
Il ne faut pas confondre cette BD avec celle portant le même nom signé Trondheim. Ce n'est pas la même chose, ni à mettre dans toutes les mains ! D'ailleurs, suite à la réédition opérée en Septembre 2008, l'oeuvre change de nom pour s'intituler plus sobrement: "Journal d'un séducteur". C'est à croire que l'éditeur a tenu compte de ma remarque...
L'auteur aborde son thème favori entre les relations "homme-femme" comme dans l'esprit d'un Woody Allen à la française. Ici, on est au bord de la mer. C'est l'été et il fait chaud. Il y a deux femmes plutôt jolies qui se battent pour le même homme. Entre chassée croisée amoureux et une petite dose de thriller, on assiste à une montée en puissance de l'érotisme dans ce qu'il a de plus charnel sous couvert d'une philosophie libertine de façade. Romantiques lubriques, s'abstenir !
Pour le reste, c'est trop vieux jeu en ce qui me concerne aussi bien le graphisme à la ligne claire que le scénario qui ne décolle pas.
La lecture de cette bd semble tout à fait fidèle à l'oeuvre de Luc Besson. J'aurais aimé avoir une autre interprétation plus personnelle de la part des auteurs de la bd. Cela demeure une adaptation qui ne réserve malheureusement plus de surprises.
Je n'avais franchement pas trop aimé le film avec tout ce marketing qui le présentait comme un chef d'oeuvre avant même sa sortie. L'histoire m'a plutôt refroidi... Tout ça pour ça ? Bon, Mylène Farmer faisait quand même la voix de la princesse Sélénia.
Le graphisme mignon est sympathique bien qu'assez quelconque. Cependant, j'ai tout de même apprécié la colorisation qui donne du dynamisme à l'ensemble. Nous avons quand même au final une oeuvre légère, sympathique et bien réalisée qui ne révolutionnera pas le genre.
Les petits pourront apprécier malgré des bulles parfois impressionnantes. L'achat n'est pas indispensable après le film, le DVD, les figurines, la B.O et la BD et même l'attraction à Europapark... sauf pour les fans.
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Effleurés
Houston, j’ai un problème... Mon problème étant que, si j’ai acheté cette bande dessinée d’abord pour la découvrir, j’espérais in fine (à l’exemple des avis ci-dessous) pouvoir en dire le plus grand bien. Au moins, pouvoir affirmer sincèrement que je l’avais appréciée. Il faut tout de même préciser les circonstances assez particulières de cette lecture : l’auteure étant (honorablement) connue icelieu, et votre serviteur l’appréciant plutôt et fréquentant même son blog, je ne pouvais qu’être intéressé par sa première bande dessinée. Certes, son registre n’est pas de ceux qui m’attirent spontanément (à l’exemple d’Erik). D’un autre côté, je suis toujours en attente d’un bon roman graphique, d’histoires qui nous parlent certes du quotidien, mais avec un léger décalage, finesse et subtilité. Bref, d’histoires qui subliment la banalité du quotidien. À dire le vrai, le genre étant particulièrement casse-gueule et risqué (je songe aux très affligeantes banalités estampillées nouvelle pensée philosophique d’un Delerm), les bons romans graphiques me semblent extrêmement rares. Mais bien qu’en attente d’un bon roman graphique, si j’avais dû suivre mon premier penchant, je n’aurais cependant pas acheté Effleurés, au vu de ce que j’en percevais. Cependant, il se trouve que (via le forum de BDT ou le blog), j’ai découvert les premières pages de la bd sur le net. Je n’ai pas été spécialement convaincu, en particulier par le dessin. Mais... Ce dessin très particulier a réussi à instiller une petite musique tenace dans l’arrière-fond sonore de mon esprit. Je me demandais comment il allait pouvoir cohabiter avec un tel scénario sur l’ensemble d’une BD de 70 pages. De plus, je pensais que le personnage de Fleur devait insuffler un grain de folie bienvenue dans cette histoire. Oui, mais... Parlons du dessin d’abord. Si je ne suis pas du tout entré dans l’histoire proprement dite (après les cinq premières pages qui m’ont paru mignonnes, touchantes, bien senties), c’est sans doute en grande partie à cause du dessin. Le décalage était trop grand entre le scénario et ce dessin qui, par certains côtés, m’a évoqué l’animalier (avec leurs yeux décalés, les personnages m’ont fait songer aux soles, ces poissons plats), et de l’autre m’a fait songer aux Simpson (par l’esprit, et peut-être le ton jaunâtre des visages, peut-être aussi par le côté « histoire à messages » du scénario). Mais, surtout, et c’est là où se situe l’assise même de cette sensation de décalage, ce dessin a un aspect « kawai » (mignon en japonais) très fortement prononcé. Et avec un tel dessin, j’ai toujours eu l’impression que Fleur était une adolescente, affectée de la typique crise d’adolescence. D’où un étonnement qui fleurait l’incrédulité totale quand j’ai appris, au détour de l’histoire, qu’elle en avait 30 (ou presque). Impossible, aussi, de croire aux scènes de sexe entre elle et Christophe : le dessin, plus le découpage qui me les rendait un peu hermétique. En tout cas, j’avais presque l’impression d’assister à des jeux entre grands enfants, limite asexués. Cependant, il se trouve aussi que « paradoxalement », j’ai bien aimé le dessin en tant que tel. Je me suis senti transporté par lui. Je l’ai ressenti tendre, touchant, poétique (en lui-même, et en faisant abstraction de l’histoire). Le problème, c’est... L’histoire. Outre le dessin, qui la dessert, elle souffre à mes yeux d’un grave défaut : si je ne suis pas « rentré » dans l’histoire, ce n’est pas seulement à cause du dessin, mais aussi et surtout parce que je n’ai pas cru une seule seconde à cette « idylle » entre Fleur et Christophe. Et quand bien même y aurais-je cru quelques secondes, qu’elle m’a rapidement gonflé. Les deux personnages (de parfaites têtes à claques) m’ont lentement, mais très sûrement insupporté. Aussi conformistes l’un que l’autre. Cela pourra paraître étonnant pour un personnage comme Fleur, mais c’est finalement elle que j’ai trouvé le plus « dans les clous ». En tout cas dans les clous d’une certaine bien-pensance consumériste pseudo-rebelle, illustrée par des slogans publicitaires tels que « Be yourself », et « Just do it ». Pile poil, Fleur. Irritante de pseudo-perfection au point de faire dans l’humanitaire, et de rejeter le regard (forcément négatif) d’autrui sur soi. Malheureusement, c’est ça aussi la vie en société (si je voulais ‘philosopher’ à mon tour). Bref, une ado quasi stéréotypée, insupportable d’une forme de suffisance, voire d’arrogance (l’entendre reprocher à son frère son égoïsme est de ce point de vue assez amusant). Tout autant que les personnages, j’ai aussi trouvé insupportable bon nombre de situations. Oui, la banalité du quotidien... La déprimante banalité du quotidien, où vous avez des « amis » que vous considérez comme de « gros cons ». Mais néanmoins, cela reste vos « amis ». Je veux bien, mais là, tout de même... En tout cas, par un effet miroir, j’ai fini par ressentir une compassion folle pour le « con » de service, ce pauvre « ami » de Christophe. Oui, le pauvre con de service, j’ai fini par l’apprécier, et le considérer comme le seul véritable rebelle de cette histoire : le beauf qui ne rentre pas dans le douillet cadre propret des bobos eux-aussi de service. Que j’en vienne à éprouver comme une admiration pour la résistance héroïque du beauf indique d’ailleurs à quel point les « bobos » qui l’entourent m’ont paru hautement insupportables. Insupportable est aussi l’impression d’avoir affaire à une sorte de mise en scène pour disposer des « messages », ainsi que l’a ressenti Alix dans son avis. En vérité, ce n’est pas exactement ainsi que je l’ai perçu : j’ai plutôt vu quelques dialogues qui ponctuent les scènes clés, tels la morale des fables des La Fontaine. Le pire (et c’est pour cette raison que c’est très irritant), est que j’adhère à ces propos, que trouve plutôt fins, justes, sensés et intelligents. Oui, mais, justement, là est le problème : j’ai eu le sentiment d’une intellectualisation de la situation. Comme si, soudain, en plein maelström émotionnel, les personnages étaient capables de prendre suffisamment de distance avec la situation pour en tirer un enseignement ‘philosophique’, ou l’illustrer d’une maxime bien sentie. Pour moi, ce genre de discours est parfait dans un essai, ou un blog, où ils peuvent être développés et affinés, où ils trouvent toute leur place de « discours ». Mais pas dans une bande dessinée, en plein cœur de l’action. Montrer plutôt que démontrer (si possible). Eux démontrent, aussi justes soient-ils. Et cassent donc totalement l’impression de vécu, et de « vivant ». En tout cas, est-ce ainsi que je les ai ressentis. Quant à la fin... Au début, j’ai eu l’impression qu’elle se dirigeait vers celle, « moralisante » (au sens de : qui va vous expliquer pourquoi cela s’est passé ainsi et comme ça, au lieu de comme ci), de 80°C. J’ai donc craint de détester à nouveau. Cependant, si la fin évite l’essentiel de l’écueil que j’appréhendais, je crains de devoir avouer, de nouveau, avoir peu apprécié. Car ce qui arrive (et est arrivé) à Fleur, m’a paru aussi peu juste que la relation passée Fleur-Christophe. Comme s’il fallait à tout prix que Fleur ne fasse jamais rien comme tout le monde, y compris en agissant au mépris de ce qu’elle est censée être. Comme s’il lui fallait encore nous délivrer un message : « ben, en fait, tu vois, la vie, somme toute... ». Christophe, lui, fort heureusement, a regagné le monde réel, et y a retrouvé en crédibilité. Sauf que, là où j’aurais bien senti une fin « en suspens », on nous indique la direction que va prendre l’histoire après la fin de l’album, du genre conte de fées (« ils vécurent heureux, et eurent beaucoup... »), mais un peu trash. Et je n’ai pas, mais pas du tout, aimé. In fine et pour conclure sur une intellectualisation de ma part, les premières pages du chapitre final m’ont offert une sorte de grille de lecture a posteriori d’Effleurés. En effet, on y découvre, parmi les conférenciers en biologie, une certaine Isabelle Bauthian. Or, dans l’intitulé de son intervention, on peut lire : « l’apport des modèles de dynamique des populations ». Et là, j’ai vu la lumière... J’ai eu rétrospectivement l’impression d’avoir assisté à une sorte d’expérience de biologie sociale, une écosphère sous forme de scénario de bande dessinée : on place deux ou trois crevettes dans un machin rond, puis on voit ce que cela donne. L’ennui c’est qu’une expérience scientifique n’a d’intérêt que si vous en ignorez le résultat. Or, d’un point de vue « scientifique », la rencontre de la crevette-chat « Christophe » avec la crevette-chien « Fleur » ne pouvait donner, et compte tenu des facteurs environnementaux, qu’un seul résultat. Et, au final, l’image d’une expérience de biologie condenserait sans doute ce que je reproche, et ce qui m’a déplu dans cette œuvre : la sensation d’avoir vu se dérouler une simulation de réalité virtuelle en bocal, mettant en scène un personnage incroyablement factice (Fleur) déboulant dans la vie d’un personnage très réaliste (Christophe), lui-même entouré de personnages simili-réalistes (potes, famille), le tout contraint par des équations mathématiques devant conduire les personnages à expérimenter et illustrer les point-clés de leurs « courbes vectorielles de vie ». Dommage...
Korrigans
Attiré par la couverture et le trait du dessin, je m'attendais à être transporté par une histoire hors des sentiers battus dans un univers médiéval fantastique. Or celle-ci me semble répétitive dans sa construction, ce qui guette vite son étouffement. Il est dommage d'avoir gâché un postulat de départ pourtant sympa. C'est à la fois un peu conventionnel et frustrant. Par contre, j'ai bien aimé le graphisme avec cette précision du trait. Cependant, les images ne se combinent pas harmonieusement. Certains plans semblent même avoir été empruntés à d'autres oeuvres que j'ai pu lire. L'atmosphère est-elle censée rehausser un scénario un peu indigent ? Je n'ai pas pu apprécier cette oeuvre à cette première lecture. Il faudra sans doute qu'un jour je reprenne celle-ci avec plus de recul. Bref, laisser une dernière chance de ne pas être passer à côté.
Exit Wounds
Moi je me suis ennuyé ferme à cette lecture. Pourtant beaucoup de gens l'ont appréciée, elle a été récompensée à Angoulême... Mais personnellement je pense que je l'oublierai très vite. Le récit se déroule sur un rythme lent, il ne se passe pas grand chose. L'histoire en elle-même ne m'a pas semblée très originale, il me semble avoir vu des films sur le même thème. Je n'aime pas le dessin, que je trouve plutôt inexpressif et immature malgré une influence "ligne claire" très marquée. Seule la fin, éventuellement, sauve un peu l'ouvrage de l'ennui total.
Quéquette blues (Roulez jeunesse !)
Il est clair qu'il faut aimer vouloir se plonger dans la quête d'une bande de copains désoeuvrés d'une ville minière de l'Est de la France dans les années 65. La quête de quoi ? Bref, une quéquette blues entre minables. Inutile de vous préciser que le rôle de la femme se réduit à un bout de chair et qu'on n'a guère d'autres considérations pour elle. Bien sûr, c'est sympa les conneries entre copains. Ca donne un genre... Au-delà de l'apparente tendresse de l'album, il faut également apprécier l'humour gras. On retombe dans le travers de l'auteur à savoir la vulgarité et le sexe gratuit avec les scènes hautement graveleuses qui vont avec. Je ne peux pas aimer cela et je ne pourrais jamais car c'est au-dessus de mes forces. Le dessin est très réussi en ce qui concerne le décor mais les personnages ont une bobine tout à fait spéciale avec des traits imprécis. On arrive à se plonger dans le temps avec l'ambiance des années 60. Il y a incontestablement une maîtrise de l'auteur qui a par ailleurs prouvé son grand talent. C'est le sujet qui ne m'a pas plu.
Le Prince de l'ennui (Itinérêve d'un gentilhomme d'infortune)
Extraordinaire ! Magnifique ! Magique ! Voici les propos que tient Etienne Hauterue à chaque page lors de son périple dans les contrées anglo-saxonnes. Tant mieux pour lui après tout. Mais l’utilisation de ces termes pour qualifier la bd serait galvaudée. Un abus pur et simple. Car si j’ai été conquis par les très belles planches toutes en aquarelles, il n’en a pas été de même pour le récit d’une platitude extrême. Il ne se passe rien. Et cela dure trois albums ! Etienne Hauterue (un français) décide de partir à l’aventure. Direction les îles anglo-saxonnes. On suit son périple à travers les lettres quotidiennes qu’il écrit à sa bien aimée Gaëlle. L’ensemble de ce courrier constituera finalement son carnet de voyage. Pour quelle raison se décide-t-il à partir ainsi ? Serait-ce uniquement pour faire de lui un gentilhomme d’infortune ? Nul ne le sait. Le seul relief du récit est à trouver dans la topographie des lieux visités. Pourtant, il lui en arrive des histoires abracadabrantes ! Bateau volant, pierres qui bougent ou qui parlent, fantômes . . . Mais, à chaque fois, ces incursions fantastiques ne mènent à rien. C’est vraiment dommage car, si le dessin en soi n’a rien d’exceptionnel, l’atmosphère qui émane des cases peintes à l'aquarelle est envoûtante. C’est la seule qualité de cette série qui m’empêche de mettre une étoile.
Cours Camarade !
Ce titre « cours camarade » pourrait faire penser à une allégorie sur le communisme, voir un encouragement à lutter contre le vil capitalisme à coup de purge stalinienne. Il n’en n’est rien fort heureusement ! On a plutôt droit à un road movie où deux camarades un peu idiots sur les bords tentent d’échapper à une bande de racistes décidée de leur faire la peau coûte que coûte. La motivation de ces lepénistes en herbe n’est pas très crédible. Le lecteur doit accepter l’idée que parce qu’un individu n’aime pas la couleur de peau de son prochain, il est prêt à le poursuivre à l’autre bout de la France dans le genre « poursuite infernale » où le Duke pourchasserait le peau rouge. Le hasard fait qu’ils n’arrêtent pas de se croiser sur toutes les routes de France et autres aires d’autoroutes… La probabilité pour que de tels évènements se produisent est quasi-nul. On a l’impression d’une grande légèreté dans le scénario. Alors, oui, on a une lecture à un rythme effréné ce qui pourrait paraître appréciable. On ne s’ennuie pas une seule seconde avec nos deux gugusses. Cependant, il y a des moments très graveleux comme celui avec le routier. Je constate que la bd de la fin des années 80 estampillé « écho des savanes » montrait allègrement tout les attributs de manière gratuite. C’était une époque loin d’être puritaine, je sais. On n’arrête pas de reprocher à certains auteurs actuels certaines scènes osées (ex : Marini ou Corbeyran). Il faut voir ce que Baru nous pond dans cette bd. C’est de loin beaucoup plus cru. Le côté charnel ne m’a jamais dérangé dans la bande dessinée adulte quand c’est réalisé avec soin et pour donner un cachet à l’histoire (ex : dans Murena, on ne s’étonnera pas des orgies romaines). Bref, deux qualificatifs me viennent à l’esprit : basique et vulgaire. Juste encore un mot sur le dessin : comme la plupart des lecteurs, je trouve que le trait donne une étrange impression des personnages. C’est à la fois angulaire et imprécis… voir brouillon. L’auteur a beaucoup fait de progrès depuis au regard de l’une de ces dernières œuvres L'Enragé. Il faut également apprécier ce genre de dessin. Ce n’est pas mon cas. Pourtant, j’aime quand l’auteur tente de décrire les banlieues tout en livrant une véritable satyre sociale. On l’excusera de toute manière pour cette œuvre de jeunesse.
Space Ship EE
Voilà un manga vraiment spécial. Il mélange allègrement ambiance poétique, voire onirique, science-fiction et vie au quotidien, dans un récit qui se permet toutes les libertés. Le dessin lui aussi est très marquant. Et à vrai dire, je ne l'aime pas. En matière d'illustratrice, Aya Takano a un style bien à elle, plutôt esthétique, avec des personnages aux corps enfantins et androgynes, une ligne, des couleurs pastels et un univers bien reconnaissables. Mais le passage à la BD n'a pas du tout fonctionné pour moi. Pour commencer, le noir et blanc ôte une grande partie de ce qui faisait la force de ses illustrations. Et ensuite, son trait fait trop brouillon. Il faut vraiment y accrocher pour ne pas se faire la réflexion que n'importe qui pourrait gribouiller comme ça. Les seuls indices me permettant de reconnaître là l'oeuvre d'une vraie artiste graphique sont son style tout de même reconnaissable et des cadrages assez originaux. Pour le reste, je trouve ça laid et souvent difficilement compréhensible. Quant à l'intrigue, elle est étrange et un peu trop dispersée. Pas toujours facile à suivre, elle amorce des choses qu'elle laisse en plan, des mystères sans résolution, des évènements et des comportements dont je n'ai vu ni la finalité ni ce qu'ils apportent à l'ensemble. Et tout cela se termine comme cela avait commencé, sans que j'ai l'impression d'avoir suivi un récit cohérent et construit. Il s'est juste instauré une ambiance bizarre mêlée de SF, d'onirisme et de poésie. Mais tout cela est trop vain à mon goût. D'autres que moi pourraient peut-être accrocher mais ce n'est pas mon cas.
Les Ch'tis
Les deux "soeurs ennemis" que sont les éditions Jungle et Soleil -chantres de la BD dite "de supermarché"- semblent s'être donné le mot pour sortir en même temps (!) leurs album surfants sur l'un des principaux phénomènes médiatiques de l'année 2008: la récupération du succès du film "Bienvenue chez les Ch'tis". Récupération opportuniste, me direz-vous? Assurément. Le Nord-Pas-de-Calais n'est pourtant pas la première région de France et de Navarre à passer sous le moulinet de Jungle, les "Parisiens" et "les Bretons" en ayant déjà fait les frais. Avec "les Chtis", nous sommes cependant assez loin des moqueries -somme toute gentilles- dont ces deux populations ont fait les frais dans les susdits albums. En effet, les "gags" de cette BD semblent plutôt relever d'un hommage aux qualités supposées des habitants du Nord-Pas-de-Calais (sens de l'accueil, solidarité, jovialité, etc), et même les défauts (alcoolisme, misère, ...) sont tournés en qualités. Un peu comme dans le film? Certes, mais nous sommes TRES loin du niveau comique du film, sans le second degré qui faisait passer la pilule. Ici c'est souvent agaçant de niaiserie. Relevons quand même une différence avec l'album homologue sorti chez Soleil: le scénariste Pascaud a pris soin de faire des situations qui ne se lisent pas en deux coups de cuillers à pot. En outre, un gag sur deux est rédigé en patois du nord. Servie par un dessin très classique pour ce genre de production, cette BD, pas indigne pour un sou, ne fera pourtant pas "briller dans mon coeur le soleil que je n'ai pas dehors"... et c'est un ch'ti qui vous le dit!
Journal d'un séducteur (Farniente)
Il ne faut pas confondre cette BD avec celle portant le même nom signé Trondheim. Ce n'est pas la même chose, ni à mettre dans toutes les mains ! D'ailleurs, suite à la réédition opérée en Septembre 2008, l'oeuvre change de nom pour s'intituler plus sobrement: "Journal d'un séducteur". C'est à croire que l'éditeur a tenu compte de ma remarque... L'auteur aborde son thème favori entre les relations "homme-femme" comme dans l'esprit d'un Woody Allen à la française. Ici, on est au bord de la mer. C'est l'été et il fait chaud. Il y a deux femmes plutôt jolies qui se battent pour le même homme. Entre chassée croisée amoureux et une petite dose de thriller, on assiste à une montée en puissance de l'érotisme dans ce qu'il a de plus charnel sous couvert d'une philosophie libertine de façade. Romantiques lubriques, s'abstenir ! Pour le reste, c'est trop vieux jeu en ce qui me concerne aussi bien le graphisme à la ligne claire que le scénario qui ne décolle pas.
Arthur et les Minimoys
La lecture de cette bd semble tout à fait fidèle à l'oeuvre de Luc Besson. J'aurais aimé avoir une autre interprétation plus personnelle de la part des auteurs de la bd. Cela demeure une adaptation qui ne réserve malheureusement plus de surprises. Je n'avais franchement pas trop aimé le film avec tout ce marketing qui le présentait comme un chef d'oeuvre avant même sa sortie. L'histoire m'a plutôt refroidi... Tout ça pour ça ? Bon, Mylène Farmer faisait quand même la voix de la princesse Sélénia. Le graphisme mignon est sympathique bien qu'assez quelconque. Cependant, j'ai tout de même apprécié la colorisation qui donne du dynamisme à l'ensemble. Nous avons quand même au final une oeuvre légère, sympathique et bien réalisée qui ne révolutionnera pas le genre. Les petits pourront apprécier malgré des bulles parfois impressionnantes. L'achat n'est pas indispensable après le film, le DVD, les figurines, la B.O et la BD et même l'attraction à Europapark... sauf pour les fans.