Le seul album de Marsault que j'ai lu pour l'instant, et finalement ça ne me pousse pas à continuer à découvrir l'auteur. Dieu que c'est vulgaire, dirait ma mère qui n'est pourtant pas croyante.
Marsault développe ici des histoires courtes sans aucun filtre, exposant nombre de ses gimmicks (je connais l'auteur via les dessins qu'il met en ligne sur facebook) avec une gratuité de violence et du verbe qui est assez notable, je dois bien dire. Ça insulte, ça gueule, ça tabasse, ça vomit ... C'est présenté comme impertinent mais c'est surtout grossier et vulgaire d'abord. J'ai souvent remarqué la confusion entre les deux, mais l'impertinence contient en ses germes quelque chose de plus que la simple grossièreté : ici, rien ne ressort de cet ensemble. Pas de critique constructive (a part peut-être "c'est pas bien d'être gros"), pas de considération sur le monde (le type fait une crise de la quarantaine mais sans que la logique derrière n'intervienne) etc ...
En fait, j'ai l'impression de voir quelqu'un faussement subversif qui pense que faire le pitre de manière grossière et ajouter merde à chaque phrase fait rire. Alors oui, deux minutes, et puis Bigard à bien construit une carrière, mais à la longue ça ne reste pas. Et contrairement aux esprits de Hara-Kiri ou de Gotlib dont Marsault se revendique, il n'y a pas l'essentiel : la critique. Hara-kiri dézinguait la publicité, le capitalisme, les patrons, les bourgeois, les beaufs, Gotlib parlait de nos façons de voir les famines en Afrique, de comment la guerre ou la naissance d'un enfant nous affectent, dézinguait la bien-pensance des BD pour enfant en racontant des conneries (non grossières d'ailleurs). C'était revendiqué, ici c'est juste lourd.
Finalement, de la lecture de l'album me reste surtout les images que Marsault produit avec son trait noir léché mais pas toujours précis, et usant souvent d'artifices communs (plusieurs tics se retrouvent pages après pages, surtout sur les personnages). Les portraits qu'il propose sont déjà plus intéressant, mais mettre une kro dans les mains d'une bonne sœur qui allume une clope à un cierge, c'est certes transgressif mais pas subversif. C'est pas du Sœur Marie-Thérèse des Batignoles, quoi, ça critique pas l'institution religieuse, les dogmes ou les traditions. C'est juste un dessin avec une idée qui semble marrante. Comme les jours où l'on a un coup dans le nez et qu'on réinvente l'humour. Généralement, c'est moins drôle une fois revenu à jeun. Là, ben c'est pareil. A jeun, c'est plus pathétique qu'autre chose.
Mais pour ne pas faire juste un avis à charge, je dirais quand même que je sens que Marsault veut faire ce qu'il ne fait pas. Il y aurait moyen de parler de ces petites gens, des sales tronches, des ouvriers brisés par le travail, les putes des rues minables etc ... Il me semble qu'il aurait de quoi faire, mais il manque à tout ça une réelle volonté de dénoncer quelque chose. Juste montrer, ça ne dit rien. Et avec de la grossièreté, ça n'en fait pas une œuvre subversive. Désolé !
Publicité mensongère.
Je n'ai absolument pas compris pourquoi cette bd avait été commise. On a un sous produit, qui parle de tout sauf de Magneto et qui fait un récit maladroit des exactions Nazies envers les juifs.
C'est mauvais. Le héros s'en tire bien avec sa bien aimée, il fallait un happy end, sans doute ? Pas crédible une seconde.
Ca n'apporte absolument rien, le personnage ne ressemble pas du tout à Magneto et ni ses pouvoirs, ni les mutants ne sont mentionnés au moindre moment du récit (il est même sauvé par son père qui le pousse hors de la trajectoire des balles, chose totalement improbable).
Les dessins sont corrects mais sans plus.
Si le sujet vous intéresse, lisez plutôt Maus.
J'ai profité d'une offre de mon supermarché à 50 centimes pour jeter un oeil sur la série.
Je suis content de ne pas avoir dépensé plus n'en déplaise aux auteurs qui doivent vivre de leur travail.
Je suis amateur de foot mais j'ai trouvé l'album que j'ai lu d'une platitude absolue. Quelques moqueries sur Raymond (probablement D.) ex-entraîneur des Bleus ou des gesticulations d'arbitres ne font pas des gags très convaincants.
Le graphisme est assez dynamique mais c'est vraiment sans originalité pour de l'humour premier degré. La mise en couleur est banale et sans grande recherche.
Une série sans attrait même pour des enfants footballeurs.
Je n’ai lu que le tome 1 et je ne dépasserai pas ce stade.
Le trait de Beltran n’est pas encore trop mal mais ses couleurs sont justes inesthétiques à mes yeux. Un rendu trop froid, trop informatique ?! Je bloque totalement sur ses planches à cause de ça. La suite s’améliore sans doute sur ce point mais l’intrigue de Jodorowski ne m’a pas plus tenu en haleine, une déception rien ne m’a accroché.
Je vais en rester là pour cette trilogie.
Je suis sans doute trop cartésien de part mes études scientifiques.
La mise en abyme est un exercice de style, que je ne connaissais pas, et qui n'est pas pour moi.
Trop littéraire sans doute.
Autant le premier tome s'est laissé lire, autant il m'a été pénible de lire le deuxième.
N'en parlons pas du troisième que je n'ai pas ouvert.
Je pense me séparer de cette série.
J'avais acheté cette série (comme beaucoup d'autres) en regardant seulement les notations du site (en général ça me donne satisfaction). J'aurais dû lire les avis aussi avant.
À la lecture des très bons avis je me suis lancé avec confiance dans ce pavé de 220 pages même si la couverture ne m'engageait pas trop.
En effet je ne suis pas trop gourmand des histoires d'espace et de fusées. J'ai bien vite déchanté sur tous les plans. J'ai trouvé le scénario pesant, brouillon, long et indigeste et le graphisme pas du tout à mon goût.
En effet à mon avis Bablet utilise le prétexte d'un récit d'anticipation pour régler un certain nombre de griefs avec des thématiques purement fin XXeme ou début XXIème siècle.
En vrac on trouve l'addiction à la nouveauté, la dictature du consumérisme, le racisme et la xénophobie, les expérimentations animales ou la surpopulation. Tout cela est encadré dans une atmosphère de dictature des esprits dans un style de Big Brother.
Le langage qui supporte le récit fait appel à du vocabulaire scientifico-philosophique (tendance Nietzsche) saupoudré de doctrine révolutionnaire (tendance Che). C'est bien trop compliqué pour moi et au bout de 130 pages j'ai simplement feuilleté le livre en pensant au bois qui avait servi à ce pavé puisqu'il est aussi question d'épuisement des ressources dans le livre.
Je place le graphisme au même niveau de mon goût. Je n'ai pas encore pu définir si les habitants (presque tous entre 25 et 40 ans) portaient des masques ou pas. Seuls les chiens ou chats étaient dessinés avec un soin que j'apprécie.
Quant aux extérieurs j'ai cru me retrouver dans un centre commercial crasseux ou sur les tapis roulant de la station Montparnasse. Pour des gens qui sont censés maîtriser une technologie de pointe qui envoie des astronautes dans tous les coins de l'univers, je trouve cela assez ringard (comme les studios TV dignes des années 80).
De toute façon, ces décors de boîtes de conserves, qui évitent de se pencher sur une documentation architecturale d'époque, ne me conviennent pas.
Je passe mon tour.
Je suis fan de l'ami Goossens depuis la première heure. Il est un des rares auteurs à provoquer chez moi des crampes d'estomac au point qu'il m'est impossible de lire ses BD au lit parce j'empêche ma compagne de dormir.
j'ai par conséquent acheté La porte de l'univers les yeux fermés. Et là, c'est le drame.
Serait-ce "la fin des haricots péteurs" ?*
Je n'ose y croire...
* Cf page 1 du récit (page 6 selon la pagination), case 4, la seule qui soit parvenue à m'arracher un sourire. Ça partait pas si mal...
Je signale que j'ai lu l'édition d'origine de cet album, celui paru en 1982 dans la collection Pied Jaloux des Humanos, avec une couverture beaucoup plus attractive ; celle-ci est une réédition qui n'incite pas tellement à la lecture.
De toute façon, ça ne change rien au contenu qui ne m'a absolument pas passionné, il est question de récits courts parus en 1980 et 1981 dans Métal Hurlant, et qui ont pour point commun un vague ton policier et cruel. On retrouve toujours un mode de narration pénible auquel les auteurs sont habitués, sans dialogues mais avec des textes récitatifs, et le dessin de Loustal est encore plus vilain par rapport aux autres Bd que j'ai pu lire de cet auteur, avec un trait épais sans charme, des décors approximatifs et des têtes assez laides. C'est plat, fade et sans aucun intérêt. Bref, j'ai refermé cet album en me disant que je l'oublierai très vite.
Cette BD me laisse un sentiment étrange : commençons par le positif : les dessins sont assez beaux, et la palette de couleurs est vraiment magnifique.
Le problème vient du scenario, qui s'efface quasi complètement au profit du dessin.
Or ce qui fait une BD réussie, c'est la symbiose entre dessin et histoire. Sans l'un ou l'autre, ce n'est plus vraiment une BD. Ici on a le sentiment de voir une exposition artistique d’un peintre new-âge sous acides qui nous décrit par l'image ses multiples trips. C'est beau, mais cela lasse. On dirait du Jodorowski dans tout ce qu'il a de plus caricatural et extrême.
Et on a cela sur plus de 100 pages. L'auteur aurait pour nous raconter la même chose en à peine 20 pages, ce qui sert d'intrigue avance assez peu.
Accessoirement, les personnages sont à peine esquissés : on apprend beaucoup sur les trips du héros, mais on ne sait toujours quasiment rien de lui à la fin du premier tome, si ce n'est qu'il aime fumer de la drogue et jouer sur un synthétiseur. Pour ses mentors c'est pire, on ne sait vraiment rien d'eux, mais ce sont comme par hasard des experts en magie qui vont le former parce qu'ils ont le cœur sur la main....
Bref je ne suis pas jouasse.
MAJ 20/12/2022
Tome 2 : Dans ma critique du tome 1, j'évoquais Jodorowsky. Pour ce second opus on peut ajouter Froideval, le scénario (ou plutôt le ticket de métro sur lequel a été griffonné quelques lignes) se dirige vers une apocalypse qui rappelle fortement les délires les plus gonzos de 666 et 6666 mais sans être drôles, c'est même un plutôt consternant (le bad guy qui souhaite servir l'antéchrist fait manger ses excréments à sa complice pour la punir de ses échecs...). Les défauts que j'ai relevé sont toujours présents, beaucoup d'esbrouffe visuelle et très peu d'avancées dans l'intrigue. On note en plus une certaine volonté un peu nauséabonde de régler des comptes personnels à travers des références "subtiles" : par exemple un personnage d'avocat maléfique, obèse, zoophile et pédophile directement inspiré d'Eric Dupond-Moretti.....
Alors cette fois, je ne comprends même pas que cette bande dessinée ait pu paraître puisqu'elle me semble relever factuellement de la pédopornographie et que, jusqu'à preuve du contraire, la pédopornographie est bel et bien punie par la loi en France. Ou bien est-ce que j'ai raté un truc ?
Maintenant, est-il nécessaire d'en faire tout un débat ? On sait bien que créer une polémique à tout-va ne sert souvent qu'à faire davantage de publicité à la chose qu'on veut dénoncer, et le simple fait que j'ai lu les deux "œuvres" litigieuses de cet obsédé en mal de visibilité le prouve.
Quoiqu'il en soit, il appartiendra à la justice de décider du caractère illégal ou non de ces deux bandes dessinées.
La question soulevée par cette polémique, qui me paraît bien plus intéressante, c'est la question des limites posées à l'art. L'art peut-il tout représenter, et le doit-il ? Est-ce le rôle d'un artiste de transgresser ? La provocation doit-elle nécessairement dépasser les limites ?
Vaste réflexion philosophique à laquelle je n'entends pas répondre en quelques lignes ici. Néanmoins, je trouve que l'art est souvent devenu aujourd'hui le paravent à certaines personnes plus ou moins talentueuses, plus ou moins créatives, pour faire n'importe quoi. On peut dire que l'art n'obéit à aucun code, mais dans ce cas, tout est (ou peut être) art. Du gribouillage fait par ma nièce en 1 minute à la Joconde de Léonard de Vinci. Si on ne considère pas que les deux relèvent de l'art, alors où doit-on poser la limite ?
Pour ma part - et c'est une conception très personnelle que je ne demande à personne de partager -, j'estime qu'un des rôles de l'art devrait être d'élever le lecteur/spectateur. Si l'on en revient à Petit Paul, alors on se heurte à nouveau au problème : qui peut sortir grandi de cette lecture ?
Je ferai appel - une fois n'est pas coutume - à mon auteur fétiche, Oscar Wilde, et à sa définition de l'art dans Le Portrait de Dorian Gray : "L'artiste est un créateur de beauté. Révéler l'art et cacher l'artiste, tel est le but de l'art."
Dans la sinistre polémique qui agite aujourd'hui le monde de la bande dessinée, parle-t-on véritablement des œuvres ? Ne parle-t-on pas plutôt en long, en large, en travers, des obsessions d'un nommé Bastien Vivès qui a utilisé un médium parmi d'autres pour les exprimer ?
Ce que cette longue digression cherche à faire ressortir, c'est tout simplement le fait qu'il me semble que l'auteur de Petit Paul a oublié un élément essentiel : l'art peut être provocateur, ça oui. Mais la provocation n'est pas nécessairement art. Et la provocation sans l'art, c'est le néant...
Là où je vois tout-à-fait le geste provocateur dans cette bande dessinée, j'ai beaucoup de mal à y voir le moindre geste artistique. Et si la bande dessinée ne sert plus à véhiculer un art, et par là même, à élever (ou essayer, c'est déjà pas mal) l'âme de son lecteur, alors elle est vaine et sans avenir. Ce que l'auteur (et malheureusement dessinateur) de Petit Paul met en avant au travers de ce qu'il convient bien d'appeler son œuvre, c'est lui, lui, lui et seulement lui.
Et bien au-delà du débat "pédopornographique ou pas ?" se pose la question qui, pour moi, est essentielle : où se trouve la beauté, dans Petit Paul ? S'il y en a, qu'on me la montre. S'il n'y en a pas, alors où est l'art ? Et s'il n'est pas un artiste, qui est Bastien Vivès ?
La réponse risque de faire très mal...
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Dernière pute avant la fin du monde
Le seul album de Marsault que j'ai lu pour l'instant, et finalement ça ne me pousse pas à continuer à découvrir l'auteur. Dieu que c'est vulgaire, dirait ma mère qui n'est pourtant pas croyante. Marsault développe ici des histoires courtes sans aucun filtre, exposant nombre de ses gimmicks (je connais l'auteur via les dessins qu'il met en ligne sur facebook) avec une gratuité de violence et du verbe qui est assez notable, je dois bien dire. Ça insulte, ça gueule, ça tabasse, ça vomit ... C'est présenté comme impertinent mais c'est surtout grossier et vulgaire d'abord. J'ai souvent remarqué la confusion entre les deux, mais l'impertinence contient en ses germes quelque chose de plus que la simple grossièreté : ici, rien ne ressort de cet ensemble. Pas de critique constructive (a part peut-être "c'est pas bien d'être gros"), pas de considération sur le monde (le type fait une crise de la quarantaine mais sans que la logique derrière n'intervienne) etc ... En fait, j'ai l'impression de voir quelqu'un faussement subversif qui pense que faire le pitre de manière grossière et ajouter merde à chaque phrase fait rire. Alors oui, deux minutes, et puis Bigard à bien construit une carrière, mais à la longue ça ne reste pas. Et contrairement aux esprits de Hara-Kiri ou de Gotlib dont Marsault se revendique, il n'y a pas l'essentiel : la critique. Hara-kiri dézinguait la publicité, le capitalisme, les patrons, les bourgeois, les beaufs, Gotlib parlait de nos façons de voir les famines en Afrique, de comment la guerre ou la naissance d'un enfant nous affectent, dézinguait la bien-pensance des BD pour enfant en racontant des conneries (non grossières d'ailleurs). C'était revendiqué, ici c'est juste lourd. Finalement, de la lecture de l'album me reste surtout les images que Marsault produit avec son trait noir léché mais pas toujours précis, et usant souvent d'artifices communs (plusieurs tics se retrouvent pages après pages, surtout sur les personnages). Les portraits qu'il propose sont déjà plus intéressant, mais mettre une kro dans les mains d'une bonne sœur qui allume une clope à un cierge, c'est certes transgressif mais pas subversif. C'est pas du Sœur Marie-Thérèse des Batignoles, quoi, ça critique pas l'institution religieuse, les dogmes ou les traditions. C'est juste un dessin avec une idée qui semble marrante. Comme les jours où l'on a un coup dans le nez et qu'on réinvente l'humour. Généralement, c'est moins drôle une fois revenu à jeun. Là, ben c'est pareil. A jeun, c'est plus pathétique qu'autre chose. Mais pour ne pas faire juste un avis à charge, je dirais quand même que je sens que Marsault veut faire ce qu'il ne fait pas. Il y aurait moyen de parler de ces petites gens, des sales tronches, des ouvriers brisés par le travail, les putes des rues minables etc ... Il me semble qu'il aurait de quoi faire, mais il manque à tout ça une réelle volonté de dénoncer quelque chose. Juste montrer, ça ne dit rien. Et avec de la grossièreté, ça n'en fait pas une œuvre subversive. Désolé !
Magneto - Le Testament
Publicité mensongère. Je n'ai absolument pas compris pourquoi cette bd avait été commise. On a un sous produit, qui parle de tout sauf de Magneto et qui fait un récit maladroit des exactions Nazies envers les juifs. C'est mauvais. Le héros s'en tire bien avec sa bien aimée, il fallait un happy end, sans doute ? Pas crédible une seconde. Ca n'apporte absolument rien, le personnage ne ressemble pas du tout à Magneto et ni ses pouvoirs, ni les mutants ne sont mentionnés au moindre moment du récit (il est même sauvé par son père qui le pousse hors de la trajectoire des balles, chose totalement improbable). Les dessins sont corrects mais sans plus. Si le sujet vous intéresse, lisez plutôt Maus.
Les Foot Maniacs
J'ai profité d'une offre de mon supermarché à 50 centimes pour jeter un oeil sur la série. Je suis content de ne pas avoir dépensé plus n'en déplaise aux auteurs qui doivent vivre de leur travail. Je suis amateur de foot mais j'ai trouvé l'album que j'ai lu d'une platitude absolue. Quelques moqueries sur Raymond (probablement D.) ex-entraîneur des Bleus ou des gesticulations d'arbitres ne font pas des gags très convaincants. Le graphisme est assez dynamique mais c'est vraiment sans originalité pour de l'humour premier degré. La mise en couleur est banale et sans grande recherche. Une série sans attrait même pour des enfants footballeurs.
Mégalex
Je n’ai lu que le tome 1 et je ne dépasserai pas ce stade. Le trait de Beltran n’est pas encore trop mal mais ses couleurs sont justes inesthétiques à mes yeux. Un rendu trop froid, trop informatique ?! Je bloque totalement sur ses planches à cause de ça. La suite s’améliore sans doute sur ce point mais l’intrigue de Jodorowski ne m’a pas plus tenu en haleine, une déception rien ne m’a accroché. Je vais en rester là pour cette trilogie.
Abymes
Je suis sans doute trop cartésien de part mes études scientifiques. La mise en abyme est un exercice de style, que je ne connaissais pas, et qui n'est pas pour moi. Trop littéraire sans doute. Autant le premier tome s'est laissé lire, autant il m'a été pénible de lire le deuxième. N'en parlons pas du troisième que je n'ai pas ouvert. Je pense me séparer de cette série. J'avais acheté cette série (comme beaucoup d'autres) en regardant seulement les notations du site (en général ça me donne satisfaction). J'aurais dû lire les avis aussi avant.
Shangri-La
À la lecture des très bons avis je me suis lancé avec confiance dans ce pavé de 220 pages même si la couverture ne m'engageait pas trop. En effet je ne suis pas trop gourmand des histoires d'espace et de fusées. J'ai bien vite déchanté sur tous les plans. J'ai trouvé le scénario pesant, brouillon, long et indigeste et le graphisme pas du tout à mon goût. En effet à mon avis Bablet utilise le prétexte d'un récit d'anticipation pour régler un certain nombre de griefs avec des thématiques purement fin XXeme ou début XXIème siècle. En vrac on trouve l'addiction à la nouveauté, la dictature du consumérisme, le racisme et la xénophobie, les expérimentations animales ou la surpopulation. Tout cela est encadré dans une atmosphère de dictature des esprits dans un style de Big Brother. Le langage qui supporte le récit fait appel à du vocabulaire scientifico-philosophique (tendance Nietzsche) saupoudré de doctrine révolutionnaire (tendance Che). C'est bien trop compliqué pour moi et au bout de 130 pages j'ai simplement feuilleté le livre en pensant au bois qui avait servi à ce pavé puisqu'il est aussi question d'épuisement des ressources dans le livre. Je place le graphisme au même niveau de mon goût. Je n'ai pas encore pu définir si les habitants (presque tous entre 25 et 40 ans) portaient des masques ou pas. Seuls les chiens ou chats étaient dessinés avec un soin que j'apprécie. Quant aux extérieurs j'ai cru me retrouver dans un centre commercial crasseux ou sur les tapis roulant de la station Montparnasse. Pour des gens qui sont censés maîtriser une technologie de pointe qui envoie des astronautes dans tous les coins de l'univers, je trouve cela assez ringard (comme les studios TV dignes des années 80). De toute façon, ces décors de boîtes de conserves, qui évitent de se pencher sur une documentation architecturale d'époque, ne me conviennent pas. Je passe mon tour.
La Porte de l'univers
Je suis fan de l'ami Goossens depuis la première heure. Il est un des rares auteurs à provoquer chez moi des crampes d'estomac au point qu'il m'est impossible de lire ses BD au lit parce j'empêche ma compagne de dormir. j'ai par conséquent acheté La porte de l'univers les yeux fermés. Et là, c'est le drame. Serait-ce "la fin des haricots péteurs" ?* Je n'ose y croire... * Cf page 1 du récit (page 6 selon la pagination), case 4, la seule qui soit parvenue à m'arracher un sourire. Ça partait pas si mal...
Clichés d'amour
Je signale que j'ai lu l'édition d'origine de cet album, celui paru en 1982 dans la collection Pied Jaloux des Humanos, avec une couverture beaucoup plus attractive ; celle-ci est une réédition qui n'incite pas tellement à la lecture. De toute façon, ça ne change rien au contenu qui ne m'a absolument pas passionné, il est question de récits courts parus en 1980 et 1981 dans Métal Hurlant, et qui ont pour point commun un vague ton policier et cruel. On retrouve toujours un mode de narration pénible auquel les auteurs sont habitués, sans dialogues mais avec des textes récitatifs, et le dessin de Loustal est encore plus vilain par rapport aux autres Bd que j'ai pu lire de cet auteur, avec un trait épais sans charme, des décors approximatifs et des têtes assez laides. C'est plat, fade et sans aucun intérêt. Bref, j'ai refermé cet album en me disant que je l'oublierai très vite.
Le Troisième Oeil
Cette BD me laisse un sentiment étrange : commençons par le positif : les dessins sont assez beaux, et la palette de couleurs est vraiment magnifique. Le problème vient du scenario, qui s'efface quasi complètement au profit du dessin. Or ce qui fait une BD réussie, c'est la symbiose entre dessin et histoire. Sans l'un ou l'autre, ce n'est plus vraiment une BD. Ici on a le sentiment de voir une exposition artistique d’un peintre new-âge sous acides qui nous décrit par l'image ses multiples trips. C'est beau, mais cela lasse. On dirait du Jodorowski dans tout ce qu'il a de plus caricatural et extrême. Et on a cela sur plus de 100 pages. L'auteur aurait pour nous raconter la même chose en à peine 20 pages, ce qui sert d'intrigue avance assez peu. Accessoirement, les personnages sont à peine esquissés : on apprend beaucoup sur les trips du héros, mais on ne sait toujours quasiment rien de lui à la fin du premier tome, si ce n'est qu'il aime fumer de la drogue et jouer sur un synthétiseur. Pour ses mentors c'est pire, on ne sait vraiment rien d'eux, mais ce sont comme par hasard des experts en magie qui vont le former parce qu'ils ont le cœur sur la main.... Bref je ne suis pas jouasse. MAJ 20/12/2022 Tome 2 : Dans ma critique du tome 1, j'évoquais Jodorowsky. Pour ce second opus on peut ajouter Froideval, le scénario (ou plutôt le ticket de métro sur lequel a été griffonné quelques lignes) se dirige vers une apocalypse qui rappelle fortement les délires les plus gonzos de 666 et 6666 mais sans être drôles, c'est même un plutôt consternant (le bad guy qui souhaite servir l'antéchrist fait manger ses excréments à sa complice pour la punir de ses échecs...). Les défauts que j'ai relevé sont toujours présents, beaucoup d'esbrouffe visuelle et très peu d'avancées dans l'intrigue. On note en plus une certaine volonté un peu nauséabonde de régler des comptes personnels à travers des références "subtiles" : par exemple un personnage d'avocat maléfique, obèse, zoophile et pédophile directement inspiré d'Eric Dupond-Moretti.....
Petit Paul
Alors cette fois, je ne comprends même pas que cette bande dessinée ait pu paraître puisqu'elle me semble relever factuellement de la pédopornographie et que, jusqu'à preuve du contraire, la pédopornographie est bel et bien punie par la loi en France. Ou bien est-ce que j'ai raté un truc ? Maintenant, est-il nécessaire d'en faire tout un débat ? On sait bien que créer une polémique à tout-va ne sert souvent qu'à faire davantage de publicité à la chose qu'on veut dénoncer, et le simple fait que j'ai lu les deux "œuvres" litigieuses de cet obsédé en mal de visibilité le prouve. Quoiqu'il en soit, il appartiendra à la justice de décider du caractère illégal ou non de ces deux bandes dessinées. La question soulevée par cette polémique, qui me paraît bien plus intéressante, c'est la question des limites posées à l'art. L'art peut-il tout représenter, et le doit-il ? Est-ce le rôle d'un artiste de transgresser ? La provocation doit-elle nécessairement dépasser les limites ? Vaste réflexion philosophique à laquelle je n'entends pas répondre en quelques lignes ici. Néanmoins, je trouve que l'art est souvent devenu aujourd'hui le paravent à certaines personnes plus ou moins talentueuses, plus ou moins créatives, pour faire n'importe quoi. On peut dire que l'art n'obéit à aucun code, mais dans ce cas, tout est (ou peut être) art. Du gribouillage fait par ma nièce en 1 minute à la Joconde de Léonard de Vinci. Si on ne considère pas que les deux relèvent de l'art, alors où doit-on poser la limite ? Pour ma part - et c'est une conception très personnelle que je ne demande à personne de partager -, j'estime qu'un des rôles de l'art devrait être d'élever le lecteur/spectateur. Si l'on en revient à Petit Paul, alors on se heurte à nouveau au problème : qui peut sortir grandi de cette lecture ? Je ferai appel - une fois n'est pas coutume - à mon auteur fétiche, Oscar Wilde, et à sa définition de l'art dans Le Portrait de Dorian Gray : "L'artiste est un créateur de beauté. Révéler l'art et cacher l'artiste, tel est le but de l'art." Dans la sinistre polémique qui agite aujourd'hui le monde de la bande dessinée, parle-t-on véritablement des œuvres ? Ne parle-t-on pas plutôt en long, en large, en travers, des obsessions d'un nommé Bastien Vivès qui a utilisé un médium parmi d'autres pour les exprimer ? Ce que cette longue digression cherche à faire ressortir, c'est tout simplement le fait qu'il me semble que l'auteur de Petit Paul a oublié un élément essentiel : l'art peut être provocateur, ça oui. Mais la provocation n'est pas nécessairement art. Et la provocation sans l'art, c'est le néant... Là où je vois tout-à-fait le geste provocateur dans cette bande dessinée, j'ai beaucoup de mal à y voir le moindre geste artistique. Et si la bande dessinée ne sert plus à véhiculer un art, et par là même, à élever (ou essayer, c'est déjà pas mal) l'âme de son lecteur, alors elle est vaine et sans avenir. Ce que l'auteur (et malheureusement dessinateur) de Petit Paul met en avant au travers de ce qu'il convient bien d'appeler son œuvre, c'est lui, lui, lui et seulement lui. Et bien au-delà du débat "pédopornographique ou pas ?" se pose la question qui, pour moi, est essentielle : où se trouve la beauté, dans Petit Paul ? S'il y en a, qu'on me la montre. S'il n'y en a pas, alors où est l'art ? Et s'il n'est pas un artiste, qui est Bastien Vivès ? La réponse risque de faire très mal...