Ce diptyque possède de réelles qualités, qui peuvent satisfaire beaucoup de lecteurs. Mais j’en suis sorti déçu.
Le dessin de Puerta est original et intrigant. Avec un rendu très réaliste, presque proche de photographies retravaillées, il donne quelque chose qui ressemble à des illustrations quelque peu vieillottes et désuètes. Revers de la médaille, c’est un peu statique.
Quant à l’intrigue, elle baigne dans l’univers de Jules Verne. Lui-même personnage central (y compris dans sa jeunesse), il se trouve embarqué dans des aventures qui permettent à Gil de multiplier les clins d’œil à l’œuvre de Verne (« 20 000 lieues sous les mers », « Voyage au centre de la Terre », « Une ville flottante », pour ce qui est des plus évidentes), ou à sa vie réelle (son voyage au Canada et sa traversée de l’Atlantique).
Cela ravira sans doute certains des aficionados du romancier pionnier de la SF, mais hélas j’ai trouvé très décousue l’intrigue, qui passe du coq à l’âne en Amérique, alors que des séquences en France (mettant en scène l’éditeur fétiche Hetzel, discutant avec des industriels allemands par exemple) ne m’ont pas paru captivantes ou intéressantes pour le développement de l’intrigue.
Intrigue qui sombre un peu dans le n’importe quoi et les facilités expédiées sur la fin.
Bref, de bonnes idées, un hommage de lecteurs amoureux de Verne, mais un résultat qui m’a laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Dans une cité futuriste déglinguée aux allures postapocalyptiques, d'immenses animaux surgissent de manière aléatoire et sèment la destruction. Jacquie, traçaire de métier, traque ces monstres, avec une obsession particulière pour l'un d'eux, plus colossal et insaisissable que les autres. Sa route croise celle de Kevyn, un adolescent bricoleur, vif et bien informé sur les recoins du quartier, qui se joint à sa quête.
Pour une fois, Les Humanoïdes Associés publient un titre en noir et blanc très proche du manga, tant sur le fond que sur la forme. Corc signe ici sa première bande dessinée, et ses références aux classiques du manga SF sont visibles : l'ombre d’Akira et de Katsuhiro Otomo en général plane sur cette mégalopole décrépite et son ado motard et un peu dealer et son rapport à Jacquie qui rappelle fortement la relation entre Kaneda et Kei. Gunnm affleure dans les paysages et les scènes de chasse urbaine, et Blame ! aussi parfois dans l'écrasement des personnages par l'échelle des bâtiments et des créatures. Impossible aussi de ne pas penser à L'Attaque des Titans dans les acrobaties de Jacquie, qui virevolte autour des monstres à l’aide de son grappin. Ce mélange pourra sembler trop familier à certains lecteurs, mais visuellement et narrativement, c'est très bien exécuté.
Le trait de Corc est déjà étonnamment maîtrisé : personnages expressifs, découpage dynamique, équilibre entre gravité et légèreté… Kevyn apporte une touche d’humour avec ses réactions un peu excessives, tandis que Jacquie incarne une froideur presque caricaturale. Le récit, tout en rythme et en tension, glisse discrètement vers une dimension plus mystérieuse, suggérant que tout pourrait ne pas être réel, avec un cadre urbain nommé de façon évocatrice et de multiples références au rêve. L’histoire entretient habilement le flou sans tout révéler trop vite.
On pourra toutefois reprocher aux deux héros des rôles un peu trop convenus : Jacquie constamment renfermée et hautaine, Kevyn surexcité et parfois fatigant avec ses exclamations répétées. Leur duo fonctionne grâce à la mise en scène nerveuse, mais leurs échanges manquent de nuance.
Cela reste une première œuvre prometteuse. Corc ne renouvelle pas le genre, mais il maîtrise déjà ses codes et livre un album qui séduit par son efficacité graphique et narrative.
Etonnant que cette histoire de 1983 n'ait pas été publiée en France avant quand on sait la renommée de son auteur Miyazaki. L'histoire est joliment illustrée, en couleurs ce qui est assez rare dans le manga et fait penser bien sûr à d'autres oeuvres de l'auteur y compris par les traits de ses personnages. Ici le jeune Shuna se décide à quitter son village enclavé dans les montagnes pour rechercher une solution afin de mieux nourrir le village.
On lui a parlé d'une graine un peu spéciale qu'il pourrait rapporter et semer. C'est une aventure périlleuse et le jeune va rencontrer dans son voyage une esclave qui doit avoir à peu près son âge et sa soeur qui deviendront de bons amis, voire un peu plus.
C'est un conte inspiré d'une légende tibétaine. Je ne dirais pas que c'est quelque chose d'haletant mais ça se lit bien et à découvrir assurément pour les complétistes de l'œuvre de l'auteur.
Ca y est je me fais vieux. Le titre et la couverture me disaient quelque chose mais je me suis rendu compte en le lisant que j'avais déjà emprunté cet album il y a environ un an et demi. J'ai du avoir la flemme de le poster. Ou peut-être que je n'avais pas d'inspiration à écrire quelque chose sur cette histoire un peu étrange. Car de quoi parle ce scénario : d'art, de compétition entre voisins au caractère volontairement manichéen et antagoniste. L'un est un artiste loser qui se retrouve flanqué d'un chien quand l'autre est un brillant et fameux artiste dans sa jolie maison dans laquelle se prélasse un chat. Tout les oppose mais le loser espère toujours déboucher sur une grande inspiration et une reconnaissance critique avec le bon pinceau et la bonne peinture sans voir que l'autre le phagocyte. La grande planche où le loser réalise son oeuvre, autoportrait de lui et son chien m'a bien fait marrer. Bref il n'y a pas vraiment de morale ou quelque chose à en comprendre, juste se laisser porter par cette fable teintée d'humour.
J'ai trouvé ces petites anecdotes sur des thèmes scientifiques ou des mystères historiques assez drôlement raconté et bien illustré. Le concept est simple avec une question sur la page de gauche et quelques cases pour y répondre à droite. Par exemple d'où vient l'électricité statique ou qui a réalisé les statues de l'île de Pâques ? Plutôt destiné à un public jeune, même les parents peuvent y apprendre quand même 2, 3 choses. Lire tout l'album d'un coup me semble un risque de se lasser mais en plusieurs lampées étalées c'est pas mal.
Même si je n'ai pas lu les enquêtes précédentes des auteurs comme celui sur les algues vertes par exemple, j'ai emprunté cet album dès que je l'ai vu pour 2 raisons. D'abord le souvenir de bons avis émis ici et aussi parce que j'ai depuis l'enfance entendu parler du remembrement dans nos campagnes sans en connaitre l'histoire enfouie.
En effet ce n'est pas seulement quelques talus et haies qui ont été arrachées afin de rationaliser des terrains, ce sont des actes administratifs faits de manière abrupte, sans véritable conduite de changement, sans tenir compte des doléances des uns et des autres, des fermiers souvent peu éduqués et aptes à se défendre, qui se retrouvent balayées d'un trait de plume.
Cela a donné lieu à des échanges de parcelles, certains étant gagnants et d'autres, la plupart, perdants notamment en terme de pommiers et autres arbres fruitiers qui assuraient une partie de leur subsistance. Cela a conduit à des actes de résistance, des drames, des suicides et des familles voisines qui ne se parlent plus encore des décennies après convaincus par l'injustice d'une part et le favoritisme dont d'autres auraient profité, revendant par la suite certaines terres pour en faire des parcelles constructibles. C'est d'autant plus marquant que je connais certains des lieux bretons évoqués.
On pourrait sans doute reprocher un éventuel manque de contrepoint. On a certainement poussé trop loin l'industrialisation et la technologie autour de l'agriculture et même si on commence à se rendre compte des dégâts écologiques que cela a pu provoquer, je pense que le temps des petites fermes familiales avec 5 vaches et un hectare de terrain est définitivement révolu.
Je connaissais les 2 auteurs individuellement mais pas en duo. Dans cette histoire qui parodie entre autres Indiana Jones ils se mettent en scène au sein d'un vaste quiproquos. En route pour un festival de bande dessinée, ils se retrouvent à faire l'explorateur en Amérique du Sud. Ça enchaine les blagues quasi sans temps mort, de la bande dessinée de boulevard qui marche bien, on sait ce qu'on vient chercher et on est servi. Cela atteint son but en terme d'humour.
Peut-on exister après avoir réalisé un chef d’œuvre du niveau de Bone?
Jeff Smith a démontré il y a plus de 10 ans désormais que c’était tout à fait possible.
RASL est un ovni incroyablement dense qui réussit à faire peur, à émouvoir, à faire rire, etc.
Mais pourquoi, pourquoi Jeff ne produit il plus rien ou presque depuis tout ce temps… Quelle tristesse. Ce type est un génie du 9eme art.
Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme.
Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient.
J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.
2.5
J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi.
C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible.
Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.
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Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie
Ce diptyque possède de réelles qualités, qui peuvent satisfaire beaucoup de lecteurs. Mais j’en suis sorti déçu. Le dessin de Puerta est original et intrigant. Avec un rendu très réaliste, presque proche de photographies retravaillées, il donne quelque chose qui ressemble à des illustrations quelque peu vieillottes et désuètes. Revers de la médaille, c’est un peu statique. Quant à l’intrigue, elle baigne dans l’univers de Jules Verne. Lui-même personnage central (y compris dans sa jeunesse), il se trouve embarqué dans des aventures qui permettent à Gil de multiplier les clins d’œil à l’œuvre de Verne (« 20 000 lieues sous les mers », « Voyage au centre de la Terre », « Une ville flottante », pour ce qui est des plus évidentes), ou à sa vie réelle (son voyage au Canada et sa traversée de l’Atlantique). Cela ravira sans doute certains des aficionados du romancier pionnier de la SF, mais hélas j’ai trouvé très décousue l’intrigue, qui passe du coq à l’âne en Amérique, alors que des séquences en France (mettant en scène l’éditeur fétiche Hetzel, discutant avec des industriels allemands par exemple) ne m’ont pas paru captivantes ou intéressantes pour le développement de l’intrigue. Intrigue qui sombre un peu dans le n’importe quoi et les facilités expédiées sur la fin. Bref, de bonnes idées, un hommage de lecteurs amoureux de Verne, mais un résultat qui m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Bestia
Dans une cité futuriste déglinguée aux allures postapocalyptiques, d'immenses animaux surgissent de manière aléatoire et sèment la destruction. Jacquie, traçaire de métier, traque ces monstres, avec une obsession particulière pour l'un d'eux, plus colossal et insaisissable que les autres. Sa route croise celle de Kevyn, un adolescent bricoleur, vif et bien informé sur les recoins du quartier, qui se joint à sa quête. Pour une fois, Les Humanoïdes Associés publient un titre en noir et blanc très proche du manga, tant sur le fond que sur la forme. Corc signe ici sa première bande dessinée, et ses références aux classiques du manga SF sont visibles : l'ombre d’Akira et de Katsuhiro Otomo en général plane sur cette mégalopole décrépite et son ado motard et un peu dealer et son rapport à Jacquie qui rappelle fortement la relation entre Kaneda et Kei. Gunnm affleure dans les paysages et les scènes de chasse urbaine, et Blame ! aussi parfois dans l'écrasement des personnages par l'échelle des bâtiments et des créatures. Impossible aussi de ne pas penser à L'Attaque des Titans dans les acrobaties de Jacquie, qui virevolte autour des monstres à l’aide de son grappin. Ce mélange pourra sembler trop familier à certains lecteurs, mais visuellement et narrativement, c'est très bien exécuté. Le trait de Corc est déjà étonnamment maîtrisé : personnages expressifs, découpage dynamique, équilibre entre gravité et légèreté… Kevyn apporte une touche d’humour avec ses réactions un peu excessives, tandis que Jacquie incarne une froideur presque caricaturale. Le récit, tout en rythme et en tension, glisse discrètement vers une dimension plus mystérieuse, suggérant que tout pourrait ne pas être réel, avec un cadre urbain nommé de façon évocatrice et de multiples références au rêve. L’histoire entretient habilement le flou sans tout révéler trop vite. On pourra toutefois reprocher aux deux héros des rôles un peu trop convenus : Jacquie constamment renfermée et hautaine, Kevyn surexcité et parfois fatigant avec ses exclamations répétées. Leur duo fonctionne grâce à la mise en scène nerveuse, mais leurs échanges manquent de nuance. Cela reste une première œuvre prometteuse. Corc ne renouvelle pas le genre, mais il maîtrise déjà ses codes et livre un album qui séduit par son efficacité graphique et narrative.
Le Voyage de Shuna
Etonnant que cette histoire de 1983 n'ait pas été publiée en France avant quand on sait la renommée de son auteur Miyazaki. L'histoire est joliment illustrée, en couleurs ce qui est assez rare dans le manga et fait penser bien sûr à d'autres oeuvres de l'auteur y compris par les traits de ses personnages. Ici le jeune Shuna se décide à quitter son village enclavé dans les montagnes pour rechercher une solution afin de mieux nourrir le village. On lui a parlé d'une graine un peu spéciale qu'il pourrait rapporter et semer. C'est une aventure périlleuse et le jeune va rencontrer dans son voyage une esclave qui doit avoir à peu près son âge et sa soeur qui deviendront de bons amis, voire un peu plus. C'est un conte inspiré d'une légende tibétaine. Je ne dirais pas que c'est quelque chose d'haletant mais ça se lit bien et à découvrir assurément pour les complétistes de l'œuvre de l'auteur.
Le Nécromanchien
Ca y est je me fais vieux. Le titre et la couverture me disaient quelque chose mais je me suis rendu compte en le lisant que j'avais déjà emprunté cet album il y a environ un an et demi. J'ai du avoir la flemme de le poster. Ou peut-être que je n'avais pas d'inspiration à écrire quelque chose sur cette histoire un peu étrange. Car de quoi parle ce scénario : d'art, de compétition entre voisins au caractère volontairement manichéen et antagoniste. L'un est un artiste loser qui se retrouve flanqué d'un chien quand l'autre est un brillant et fameux artiste dans sa jolie maison dans laquelle se prélasse un chat. Tout les oppose mais le loser espère toujours déboucher sur une grande inspiration et une reconnaissance critique avec le bon pinceau et la bonne peinture sans voir que l'autre le phagocyte. La grande planche où le loser réalise son oeuvre, autoportrait de lui et son chien m'a bien fait marrer. Bref il n'y a pas vraiment de morale ou quelque chose à en comprendre, juste se laisser porter par cette fable teintée d'humour.
Zéropédia
J'ai trouvé ces petites anecdotes sur des thèmes scientifiques ou des mystères historiques assez drôlement raconté et bien illustré. Le concept est simple avec une question sur la page de gauche et quelques cases pour y répondre à droite. Par exemple d'où vient l'électricité statique ou qui a réalisé les statues de l'île de Pâques ? Plutôt destiné à un public jeune, même les parents peuvent y apprendre quand même 2, 3 choses. Lire tout l'album d'un coup me semble un risque de se lasser mais en plusieurs lampées étalées c'est pas mal.
Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement
Même si je n'ai pas lu les enquêtes précédentes des auteurs comme celui sur les algues vertes par exemple, j'ai emprunté cet album dès que je l'ai vu pour 2 raisons. D'abord le souvenir de bons avis émis ici et aussi parce que j'ai depuis l'enfance entendu parler du remembrement dans nos campagnes sans en connaitre l'histoire enfouie. En effet ce n'est pas seulement quelques talus et haies qui ont été arrachées afin de rationaliser des terrains, ce sont des actes administratifs faits de manière abrupte, sans véritable conduite de changement, sans tenir compte des doléances des uns et des autres, des fermiers souvent peu éduqués et aptes à se défendre, qui se retrouvent balayées d'un trait de plume. Cela a donné lieu à des échanges de parcelles, certains étant gagnants et d'autres, la plupart, perdants notamment en terme de pommiers et autres arbres fruitiers qui assuraient une partie de leur subsistance. Cela a conduit à des actes de résistance, des drames, des suicides et des familles voisines qui ne se parlent plus encore des décennies après convaincus par l'injustice d'une part et le favoritisme dont d'autres auraient profité, revendant par la suite certaines terres pour en faire des parcelles constructibles. C'est d'autant plus marquant que je connais certains des lieux bretons évoqués. On pourrait sans doute reprocher un éventuel manque de contrepoint. On a certainement poussé trop loin l'industrialisation et la technologie autour de l'agriculture et même si on commence à se rendre compte des dégâts écologiques que cela a pu provoquer, je pense que le temps des petites fermes familiales avec 5 vaches et un hectare de terrain est définitivement révolu.
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Je connaissais les 2 auteurs individuellement mais pas en duo. Dans cette histoire qui parodie entre autres Indiana Jones ils se mettent en scène au sein d'un vaste quiproquos. En route pour un festival de bande dessinée, ils se retrouvent à faire l'explorateur en Amérique du Sud. Ça enchaine les blagues quasi sans temps mort, de la bande dessinée de boulevard qui marche bien, on sait ce qu'on vient chercher et on est servi. Cela atteint son but en terme d'humour.
RASL
Peut-on exister après avoir réalisé un chef d’œuvre du niveau de Bone? Jeff Smith a démontré il y a plus de 10 ans désormais que c’était tout à fait possible. RASL est un ovni incroyablement dense qui réussit à faire peur, à émouvoir, à faire rire, etc. Mais pourquoi, pourquoi Jeff ne produit il plus rien ou presque depuis tout ce temps… Quelle tristesse. Ce type est un génie du 9eme art.
Deep Me
Une bonne partie de l'album est entièrement constituée de pages noires parsemées de phylactères avec le dialogue intérieur d'un homme. Un truc presque oubapien à la Ibn Al Rabin sur la forme. Qui est cet homme ? On comprend qu'il semble être dans un coma, il ressent ce qui se passe autour mais n'arrive pas à s'exprimer vers les autres et faire comprendre qu'il est conscient. J'aime bien M.A. Mathieu même s'il fait parfois des choses un peu conceptuelles à la limite de la bande dessinée. Je dirai qu'ici j'ai trouvé ça un peu longuet sur la première partie. Ensuite le narrateur retrouve ses sens et la fin ouvre la voie à quelque chose de plus scientifique, technologique et cartésien. J'aurai d'ailleurs plutôt classé en science-fiction qu'en roman graphique.
Kindergarten Wars
2.5 J'ai lu les 5 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. C'est vraiment le genre de manga avec une prémisse débile qui me fait bien sourire, sauf que passés les premiers chapitres je me rends compte que cela tourne vite en rond même si d'autres personnages récurrents font leur apparition. Les running gags du genre l'héroïne qui aime les beaux gosses deviennent vite répétitifs et un peu lourds. Il y a des moments plus sérieux, mais ils utilisent les mêmes éléments que j'ai vu dans n'importe quel manga ou anime qui contient un ou des personnages qui ont été transformés en assassin invincible et du coup je n'ai pas été touché par les moments les plus émotifs de la série. Les personnages sont des stéréotypes réduits à un gimmick répété encore et encore. Et lorsque je vois qu’il y a déjà 14 tomes parus au Japon, je me demande vraiment comment c’est possible. Dommage parce que le dessin est pas mal. Il y a beaucoup de scènes d'actions donc du coup les tomes se lisent tout de même un peu vite.