3.5
Blue Boy a attiré mon attention sur cet album et je le remercie parce que j'ai passé un bon moment !
Hugues Barthe raconte les problèmes d'un ado qui découvre qu'il est gay. Comme l'a écrit Blue Boy, cela s'adresse à tout le monde et j'ai bien aimé suivre le cheminement de ce jeune garçon même si je suis moi-même hétéro. Il faut dire que l'auteur met beaucoup d'humour, sans toutefois complétement dédramatiser les problèmes que subissent les membres de la communauté LGBT, et que cet humour fonctionne bien. Si le ton avait été hyper-sérieux et que à chaque page on voyait Hugo pleurer sur son sort, j'aurais sympathisé à son malheur, mais j'aurais sûrement fini par m'ennuyer.
L'auteur parle de tous les sujets reliés à l'homosexualité : le jugement de la société, la peur quand on découvre qu'on n'est pas 'normal', la difficulté de faire son coming-out, etc. Comme je l'ai déjà écrit, j'ai bien aimé la manière dont l'auteur aborde ces différents sujets, le traitement est tout simplement excellent. C'est une bonne idée de montrer les différences entre les années 2000 et aujourd'hui vu les avancées qu'il y a eu même s'il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que les gays aient la paix.
Un livre que je recommande à tous !
L’aventure, genre très apprécié dans la production littéraire à travers les siècles, existe-t-elle dans la réalité ? C’est à partir de ce questionnement que le scénario de « Tananarive » a été échafaudé, un questionnement incarné par ce flamboyant papy qu’est Joseph Seigneur, ex-légionnaire aux milles vies irradiant les grands espaces et les jungles luxuriantes d’une époque révolue. Coulant une retraite paisible dans un petit village marnais, le vieux célibataire aime à relater ses récits de voyages lointains à son voisin Amédée, qui lui voue une admiration sans bornes. Lorsque ce dernier traverse la rue pour aller écouter son ami aventurier des heures durant, il en oublierait presque de regagner le foyer conjugal, au grand dam de son épouse Françoise. Pour Amédée, notaire en retraite « avec un problème de dos », conscient que son âge avancé ne lui permettra plus de franchir les frontières de son département, les souvenirs de Joseph sont un fantastique moyen d’évasion vers des horizons désormais inaccessibles.
La mort brutale de ce dernier va fournir à Amédée le prétexte parfait pour vivre à son tour une expérience qu’il n’avait jamais osé tenter. De nouveau rallumé, notre vieux fourneau va ainsi partir à la recherche des héritiers de son ami Joseph au volant de son antique Triumph qu’il avait remisée au fond de son garage, dans un road trip échevelé qui va le mener à travers le nord de la France et la Belgique. Contrairement à ce que suggère le titre de l’album, on ne verra les contrées exotiques de Madagascar que grâce à l’imagination fertile du vieil homme qui fera également revivre Joseph pour lui servir à la fois de copilote… et de mentor…
Inspiré par une simple réplique d’Amédée, « Tananarive » joue à fond sur les contrastes, tant des lieux que des personnages. La banlieue grisâtre de Maubeuge ou la cité HLM déglinguée de Calais n’ont assurément rien pour faire rêver, et les chutes du Zambèze évoquées par ce vieux baroudeur de Joseph ne font que se fracasser piteusement sur le balai de l’employé municipal évacuant les détritus vers les égouts de la ville. Quant aux deux protagonistes, ils n’ont guère de choses en commun si ce n’est leur âge. Joseph, tout refroidi qu’il est, porte beau et respire la santé, tandis qu’Amédée se traîne, voûté sous le poids d’une vie terne et insipide.
Mark Eecersall a su produire un scénario enlevé, où humour et tendresse forment un parfait équilibre. Les personnages sont très bien campés et les dialogues ciselés font mouche, s’accordant à merveille avec le dessin vif et expressif de Sylvain Vallée, dont le talent s’était révélé avec la saga « Il était une fois en France ». Dans ce récit initiatique plein de finesse, Amédée apprendra, à travers les personnages qui l’ont fréquenté, que Joseph, un brin mythomane, n’était pas tout à fait celui qu’il prétendait être. Parallèlement, le vieil homme va révéler le meilleur de lui-même au crépuscule de sa vie, prouvant peut-être qu’il n’y a pas d’âge pour être le « héros » de sa propre existence, sans qu’il soit pour autant nécessaire d’écumer le monde.
Malgré son côté parodique, l’histoire s’avère un hommage respectueux à la BD d’aventure franco-belge — non seulement à travers le contexte géographique, mais aussi le clin d’œil à Tintin. Sous ses airs de comédie déjantée, « Tananarive » soulève des tonnes de questions, notamment sur la destinée humaine et les choix qui la forgent — bien souvent, nos propres choix —, mais également sur la transmission. Non sans causticité, les auteurs démystifient les « faux aventuriers » tout en étrillant les hypocrites mesquins uniquement préoccupés par l’appât du gain et leur statut social. En somme, si l’aventure épique n’existe que dans la fiction, ne serait-elle pas plutôt une source d’inspiration métaphorique visant à conduire dignement nos existences « ordinaires » ?
Je rejoins les avis précédents. Cette bd est très bien et gagnerait à être lue par le plus grand nombre.
Liv Strömquist nous livre ici une plongée dans l'histoire du sexe féminin, de comment il a été envisagé, traité, considéré par les hommes tout au long de l'histoire. Et c'est en réalité assez édifiant de voir le nombre de types qui ont théorisé des trucs sur le sexe féminin, et décidé pour les femmes de ce qui étaient bien pour elles. Plus généralement, c'est terrible de se rendre compte que ça fait des milliers d'années que ce sont en immenses majorité des hommes qui décident de ce que doit être et de ce à quoi doit ressembler, et de ce que doit représenter le sexe féminin.
Bref, je ne vais pas résumer tout le bouquin, mais en tout cas c'est passionnant : l'autrice, à travers plusieurs chapitres, se penche sur une problématique et voit comment celle-ci a été prise en compte dans l'histoire. La narration peut paraitre un peu lourde : en réalité, il y a peu de dialogues et les dessins viennent le plus souvent illustrer le texte. Les bulles de dialogue sont le plus souvent là pour apporter de l'humour, et je dois dire que sur moi ça a plutôt bien marché. Autre détail qui peut déranger certains lecteurs mais qui moi m'a plu : la calligraphie. Elle est changeante et certaines phrases sont plus grosses que d'autres, certaines sont en majuscules, etc. J'ai trouvé que ça apportait d'une part un ressort comique ; d'une autre part un peu de vivant dans le texte, ça atténue le fait que la majorité du texte est en dessous ou au dessus de la case. En définitive, la forme de la bd ne m'a personnellement pas du tout dérangé, au contraire, et il ne faut pas que ça freine d'éventuel.le.s lecteurs ou lectrices.
En ce qui concerne le dessin, il n'est certes pas bien droit mais au final c'est plutôt sympa et le trait est rigolo. Il illustre le propos de l'autrice, propos qui, je le répète, est passionnant, et je pense, important à faire connaitre. En définitive, foncez.
Après quelques 30 ans.... Je retrouve Taar, le pied absolu... Bien sûr c'est manichéen et très simple, ce n'est pas une bd pour réfléchir, juste se laisser porter et quel dessin ! Une lecture finalement fraîche à notre époque devenue si prude et culpabilisante. Les personnages sont beaux, musclés, les femmes trop sexy... Laissez vous porter dans ce résumé d'heroic fantasy.
Fabuleux !
Tellement riche en détails, dessins sublimes . J'ai pour ma part la collection collector. Cette magnifique édition apporte beaucoup d'illustrations , esquisses , recherches du dessinateur .
Je recommande fortement cette bd , foisonnant de détails à admirer !
« Elise et les nouveaux partisans » n’est pas la première collaboration entre Jacques Tardi et Dominique Grange. Les deux auteurs, mariés à la ville, ont déjà travaillé ensemble notamment sur Le Dernier assaut, un ouvrage consacré à l’horreur de la Grande guerre. Ici, quoi que Dominique Grange s’en défende dans le dossier de presse, c’est bien la militante qui raconte son histoire à travers Elise et les mouvements sociaux de l’époque, tandis que son dessinateur de mari la met en images avec un regard non dénué de tendresse.
Le livre débute par un rappel historique : la noyade des Algériens dans la Seine en 1961 sur ordre du préfet de sinistre mémoire Maurice Papon. L’événement fut l’élément déclencheur pour l’engagement d’Elise dans les grandes causes des années 60-70. Le récit va ensuite nous emmener dix ans plus tard dans le nord de Paris, à l’époque où la répression battait son plein dans le sillage du mouvement soixante-huitard. Elise vient d’être victime d’une explosion dans l’appartement où elle et ses compagnons de lutte confectionnaient des cocktails molotov dans la clandestinité. Réfugiée chez des amis après avoir été brûlé au visage, elle va profiter de sa convalescence pour raconter son histoire.
La parution d’un album de Tardi étant toujours un événement, on était plus qu’impatient de découvrir « Elise et les nouveaux partisans ». Le bédéaste valentinois n’a pas son pareil pour restituer avec réalisme les atmosphères du passé, en particulier lorsque cela se passe à Paname et dans sa banlieue. Comme on pouvait s’en douter, c’est une réussite sur ce plan, et le lecteur se voit immergé dans cette période turbulente où lutte et solidarité voulaient encore dire quelque chose. Les mauvaises langues pourront arguer que l’auteur ne s’est jamais tellement renouvelé dans son dessin comme dans ses sujets, mais ceux qui l’apprécient savent que Tardi ne s’est jamais situé (ou si peu) dans une quête esthétique. Il fait du Tardi, point barre, et le lecteur sait pratiquement toujours ce qu’il va y trouver et n’en ressort que rarement déçu. Pacifiste convaincu, Tardi sait concevoir des ouvrages marquants dans un état d’esprit un brin anar tout en évitant les écueils d’un prosélytisme assommant.
« Elise et les nouveaux partisans », qui tranche quelque peu par son côté militant, demeure une lecture plaisante, notamment par sa coloration nostalgique qui plaira aux plus anciens d’entre nous. Ce témoignage d’une actrice du mouvement de la gauche maoïste peut supporter une double grille de lecture, faisant autant office d’ouvrage militant que de document historique, et sa réussite tient en grande partie au talent de Tardi. Les auteurs nous rappellent de manière pertinente que lorsqu’il s’agit de rétablir l’ordre, la France se révèle plus souvent comme un Etat policier digne des pires dictatures bananières que comme le Pays des Lumières fantasmé lors des commémorations complaisantes, un constat que l’on a pu vérifier lors du mouvement des Gilets jaunes. On peut toutefois regretter qu’il se restreigne au récit historique, comme si les clichés d’une époque révolue avaient été consignés dans un album photo, de façon peut-être un peu trop respectueuse et déconnectée de notre réalité de 2021.
Cela n’empêche pas Dominique Grange d’espérer — et elle a bien raison ! — que « les jeunes générations s’empareront de tout ça comme la sienne s’est emparée des idées de la Commune ». Il serait trop facile de trouver cela désuet et ridicule, comme il est de bon ton de le faire avec tout ce qui a trait à mai 68. Certes, on parcourt l’ouvrage un peu comme un vieux film qu’on regarderait avec ce sentiment mêlé de déférence et de condescendance. Il faut dire que le contexte était très différent, notamment en France où le Gaullisme tentait d’imposer sa chape de plomb, et les crises post-Trente Glorieuses n’étaient pas encore passées par là.... La détermination et l’énergie de ces jeunes militants forçait le respect. Leur naïveté et leur spontanéité désintéressée étaient touchantes, et le demeure encore aujourd’hui pour le lecteur, qui lui, sait à l’avance qu’ils se cogneront bien vite au mur de la prosaïque réalité, et qu’une bonne partie aura par la suite retourné sa veste face aux sirènes néolibérales.
Beaucoup d'avis déjà sur cette série, et beaucoup d'éloges. Pour ma part, elle les mérite amplement. J'ai tout simplement été envoutée par le traitement de ce sujet si sensible.
Tout a été dit déjà. Un dessin magnifique qui sert l'histoire universelle des exilés dans ce monde. Une colorisation douce et chaude qui appuie admirablement le côté onirique des images.
Comme beaucoup, j'ai apprécié l'idée de ce monde imaginaire qui permet au lecteur de comprendre ce qu'il y a de déroutant lorsqu'on en arrive à devoir vivre et s'adapter dans une contrée où aucun code ne nous est familier, l'écriture, la nourriture, les habitudes... et en cela le côté muet de cette bd s'y prête, pas de langage auquel se raccrocher, très bien vu de la part de l'auteur.
La terre d'acceuil décrite ici est idéalisée par rapport à ce que doivent vivre beaucoup de migrants dans la réalité. Ce père de famille fait des rencontres bienveillantes, qui l'aident à s'approprier cette nouvelle vie et lui permettent d'accueillir à son tour ses proches.
On est, je le crains, bien loin de ce que subissent beaucoup d'entre eux. Une belle vision d'utopie quand on constate la dure réalité des débats d'idées actuels sur ce sujet.
Moi qui ne suis pas amateur de thriller, j'ai été réellement accroché par celui-ci. Il se démarque par une vraie originalité dans son personnage principal qui n'a strictement rien d'un enquêteur classique : c'est un SDF alcoolique et paumé errant dans les rues et sur la plage de Venice Beach. Quand il découvre par hasard dans une poubelle le cadavre d'une pauvre fille qu'il avait croisée quelques temps plus tôt, il est encore plus perdu mais, avec deux pas en avant et trois pas en arrière, la curiosité et une drôle de motivation qu'il ne s'explique même pas, il va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé et voir s'il ne peut pas essayer de faire un peu de bien autour de lui.
Différents facteurs m'ont fait aimer ce comics.
D'abord il y a la plongée dans les bas-fonds des différents quartiers de Los Angeles, dont certains lieux où je suis allé soit personnellement, soit dans la version virtuelle de GTA V. C'est très bien rendu et on aperçoit là l'envers du décor des plages californiennes ainsi que la vie de la communauté SDF qui s'y est installée.
Ensuite il y a ce personnage et sa communauté qui sont intéressants et très crédibles. Que ce soit eux qui soient ainsi impliqués dans cette drôle d'enquête, avec autant de réalisme, ça permet un récit qui sort des sentiers battus et des clichés. J'aime surtout la grande humanité qui s'en dégage, avec des personnages qu'au premier abord on trouverait soit repoussants soit détestables, mais presque tous se révèlent finalement très humains, avec des motivations compréhensibles et surtout pas manichéennes, presque attachants malgré les crimes que certains ont pu commettre. Et c'est l'empathie du héros qui permet de les révéler car n'ayant plus rien à perdre il n'hésite pas à aller à l'encontre de chacun et les amener à parler. Et pourtant ce dernier n'a rien d'un vrai héros, déjà parce que c'est réellement une loque alcoolique et qu'il le sait, et ensuite parce qu'il n'a jamais su et ne sait toujours pas comment se comporter avec son fils.
Et enfin, il y a cette enquête qui tient carrément la route et qui dévoile ses mystères au fur et à mesure, se révélant à la fois bêtement matérialiste quand la vérité éclate et en même temps parfaitement crédible et logique.
J'ai été happé par cet album, dépaysé par son cadre et la vie qui s'en dégage, surpris par l'anticonformisme de son héros, et captivé par le déroulement de son enquête.
Une chouette petite bd pour les enfants que voilà.
Je suis assez friand des bds muettes, pour adultes mais aussi pour enfants. Mais il faut, pour une bd muette réussie, qu'elle transmette quelque chose, que le dessin soit expressif et qu'une histoire et des émotions se dégagent. C'est le cas ici. Certes, "Petit Poilu" s'adresse à de tous jeunes enfants. Mais la qualité est au rendez-vous. Les personnages sont expressifs, agréables à voir et les histoires sont assez chouettes et permettent, je le pense, de développer l'imagination. Moi même, je prends plaisir lorsque je feuillette un album. Les couleurs sont chaudes et agréables, et les histoires sympas.
Bref, de bons albums à confier aus plus petits, qui peuvent le lire seuls ou accompagnés.
C'est sans doute un album sur lequel je ne me serais pas penché si ma fille ne me l'avait pas prêté. En effet, je ne connaissais pas l'autrice, et de prime abord, après un très rapide feuilletage, je supposais trouver là un énième album autobiographique tendance girly, loin de correspondre à mes centres d'intérêt.
En effet, le dessin est simple, sans fioriture et sans décor. Mais il se révèle en tout cas rapidement dynamique et efficace. Surtout, la narration de Lou Lubie (je me demande encore si c'est un pseudo !), elle aussi simple et efficace, réussit très bien à marier légèreté de la narration, autobiographie pas exempte d'autodérision, et informations scientifiques (le tout étant plutôt bien équilibré). C'est à la fois primesautier, ludique, et pédagogique (l'utilisation du renard pour faire passer son propos est une bonne idée, bien mise en œuvre).
Bref, j'ai appris pas mal de choses, et une bibliographie en fin de volume (j'ai lu l'album dans la réédition Delcourt) aide ceux qui voudraient aller plus loin. J'ai donc dépassé mes préventions de départ, et ma note s'arrondit donc naturellement au chiffre supérieur (note réelle 3,5/5). Dans son genre, c'est plutôt une réussite.
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Hugo est gay - Dans la peau d'un jeune homo
3.5 Blue Boy a attiré mon attention sur cet album et je le remercie parce que j'ai passé un bon moment ! Hugues Barthe raconte les problèmes d'un ado qui découvre qu'il est gay. Comme l'a écrit Blue Boy, cela s'adresse à tout le monde et j'ai bien aimé suivre le cheminement de ce jeune garçon même si je suis moi-même hétéro. Il faut dire que l'auteur met beaucoup d'humour, sans toutefois complétement dédramatiser les problèmes que subissent les membres de la communauté LGBT, et que cet humour fonctionne bien. Si le ton avait été hyper-sérieux et que à chaque page on voyait Hugo pleurer sur son sort, j'aurais sympathisé à son malheur, mais j'aurais sûrement fini par m'ennuyer. L'auteur parle de tous les sujets reliés à l'homosexualité : le jugement de la société, la peur quand on découvre qu'on n'est pas 'normal', la difficulté de faire son coming-out, etc. Comme je l'ai déjà écrit, j'ai bien aimé la manière dont l'auteur aborde ces différents sujets, le traitement est tout simplement excellent. C'est une bonne idée de montrer les différences entre les années 2000 et aujourd'hui vu les avancées qu'il y a eu même s'il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que les gays aient la paix. Un livre que je recommande à tous !
Tananarive
L’aventure, genre très apprécié dans la production littéraire à travers les siècles, existe-t-elle dans la réalité ? C’est à partir de ce questionnement que le scénario de « Tananarive » a été échafaudé, un questionnement incarné par ce flamboyant papy qu’est Joseph Seigneur, ex-légionnaire aux milles vies irradiant les grands espaces et les jungles luxuriantes d’une époque révolue. Coulant une retraite paisible dans un petit village marnais, le vieux célibataire aime à relater ses récits de voyages lointains à son voisin Amédée, qui lui voue une admiration sans bornes. Lorsque ce dernier traverse la rue pour aller écouter son ami aventurier des heures durant, il en oublierait presque de regagner le foyer conjugal, au grand dam de son épouse Françoise. Pour Amédée, notaire en retraite « avec un problème de dos », conscient que son âge avancé ne lui permettra plus de franchir les frontières de son département, les souvenirs de Joseph sont un fantastique moyen d’évasion vers des horizons désormais inaccessibles. La mort brutale de ce dernier va fournir à Amédée le prétexte parfait pour vivre à son tour une expérience qu’il n’avait jamais osé tenter. De nouveau rallumé, notre vieux fourneau va ainsi partir à la recherche des héritiers de son ami Joseph au volant de son antique Triumph qu’il avait remisée au fond de son garage, dans un road trip échevelé qui va le mener à travers le nord de la France et la Belgique. Contrairement à ce que suggère le titre de l’album, on ne verra les contrées exotiques de Madagascar que grâce à l’imagination fertile du vieil homme qui fera également revivre Joseph pour lui servir à la fois de copilote… et de mentor… Inspiré par une simple réplique d’Amédée, « Tananarive » joue à fond sur les contrastes, tant des lieux que des personnages. La banlieue grisâtre de Maubeuge ou la cité HLM déglinguée de Calais n’ont assurément rien pour faire rêver, et les chutes du Zambèze évoquées par ce vieux baroudeur de Joseph ne font que se fracasser piteusement sur le balai de l’employé municipal évacuant les détritus vers les égouts de la ville. Quant aux deux protagonistes, ils n’ont guère de choses en commun si ce n’est leur âge. Joseph, tout refroidi qu’il est, porte beau et respire la santé, tandis qu’Amédée se traîne, voûté sous le poids d’une vie terne et insipide. Mark Eecersall a su produire un scénario enlevé, où humour et tendresse forment un parfait équilibre. Les personnages sont très bien campés et les dialogues ciselés font mouche, s’accordant à merveille avec le dessin vif et expressif de Sylvain Vallée, dont le talent s’était révélé avec la saga « Il était une fois en France ». Dans ce récit initiatique plein de finesse, Amédée apprendra, à travers les personnages qui l’ont fréquenté, que Joseph, un brin mythomane, n’était pas tout à fait celui qu’il prétendait être. Parallèlement, le vieil homme va révéler le meilleur de lui-même au crépuscule de sa vie, prouvant peut-être qu’il n’y a pas d’âge pour être le « héros » de sa propre existence, sans qu’il soit pour autant nécessaire d’écumer le monde. Malgré son côté parodique, l’histoire s’avère un hommage respectueux à la BD d’aventure franco-belge — non seulement à travers le contexte géographique, mais aussi le clin d’œil à Tintin. Sous ses airs de comédie déjantée, « Tananarive » soulève des tonnes de questions, notamment sur la destinée humaine et les choix qui la forgent — bien souvent, nos propres choix —, mais également sur la transmission. Non sans causticité, les auteurs démystifient les « faux aventuriers » tout en étrillant les hypocrites mesquins uniquement préoccupés par l’appât du gain et leur statut social. En somme, si l’aventure épique n’existe que dans la fiction, ne serait-elle pas plutôt une source d’inspiration métaphorique visant à conduire dignement nos existences « ordinaires » ?
L'Origine du Monde
Je rejoins les avis précédents. Cette bd est très bien et gagnerait à être lue par le plus grand nombre. Liv Strömquist nous livre ici une plongée dans l'histoire du sexe féminin, de comment il a été envisagé, traité, considéré par les hommes tout au long de l'histoire. Et c'est en réalité assez édifiant de voir le nombre de types qui ont théorisé des trucs sur le sexe féminin, et décidé pour les femmes de ce qui étaient bien pour elles. Plus généralement, c'est terrible de se rendre compte que ça fait des milliers d'années que ce sont en immenses majorité des hommes qui décident de ce que doit être et de ce à quoi doit ressembler, et de ce que doit représenter le sexe féminin. Bref, je ne vais pas résumer tout le bouquin, mais en tout cas c'est passionnant : l'autrice, à travers plusieurs chapitres, se penche sur une problématique et voit comment celle-ci a été prise en compte dans l'histoire. La narration peut paraitre un peu lourde : en réalité, il y a peu de dialogues et les dessins viennent le plus souvent illustrer le texte. Les bulles de dialogue sont le plus souvent là pour apporter de l'humour, et je dois dire que sur moi ça a plutôt bien marché. Autre détail qui peut déranger certains lecteurs mais qui moi m'a plu : la calligraphie. Elle est changeante et certaines phrases sont plus grosses que d'autres, certaines sont en majuscules, etc. J'ai trouvé que ça apportait d'une part un ressort comique ; d'une autre part un peu de vivant dans le texte, ça atténue le fait que la majorité du texte est en dessous ou au dessus de la case. En définitive, la forme de la bd ne m'a personnellement pas du tout dérangé, au contraire, et il ne faut pas que ça freine d'éventuel.le.s lecteurs ou lectrices. En ce qui concerne le dessin, il n'est certes pas bien droit mais au final c'est plutôt sympa et le trait est rigolo. Il illustre le propos de l'autrice, propos qui, je le répète, est passionnant, et je pense, important à faire connaitre. En définitive, foncez.
Taar le rebelle
Après quelques 30 ans.... Je retrouve Taar, le pied absolu... Bien sûr c'est manichéen et très simple, ce n'est pas une bd pour réfléchir, juste se laisser porter et quel dessin ! Une lecture finalement fraîche à notre époque devenue si prude et culpabilisante. Les personnages sont beaux, musclés, les femmes trop sexy... Laissez vous porter dans ce résumé d'heroic fantasy.
Wika
Fabuleux ! Tellement riche en détails, dessins sublimes . J'ai pour ma part la collection collector. Cette magnifique édition apporte beaucoup d'illustrations , esquisses , recherches du dessinateur . Je recommande fortement cette bd , foisonnant de détails à admirer !
Elise et les nouveaux partisans
« Elise et les nouveaux partisans » n’est pas la première collaboration entre Jacques Tardi et Dominique Grange. Les deux auteurs, mariés à la ville, ont déjà travaillé ensemble notamment sur Le Dernier assaut, un ouvrage consacré à l’horreur de la Grande guerre. Ici, quoi que Dominique Grange s’en défende dans le dossier de presse, c’est bien la militante qui raconte son histoire à travers Elise et les mouvements sociaux de l’époque, tandis que son dessinateur de mari la met en images avec un regard non dénué de tendresse. Le livre débute par un rappel historique : la noyade des Algériens dans la Seine en 1961 sur ordre du préfet de sinistre mémoire Maurice Papon. L’événement fut l’élément déclencheur pour l’engagement d’Elise dans les grandes causes des années 60-70. Le récit va ensuite nous emmener dix ans plus tard dans le nord de Paris, à l’époque où la répression battait son plein dans le sillage du mouvement soixante-huitard. Elise vient d’être victime d’une explosion dans l’appartement où elle et ses compagnons de lutte confectionnaient des cocktails molotov dans la clandestinité. Réfugiée chez des amis après avoir été brûlé au visage, elle va profiter de sa convalescence pour raconter son histoire. La parution d’un album de Tardi étant toujours un événement, on était plus qu’impatient de découvrir « Elise et les nouveaux partisans ». Le bédéaste valentinois n’a pas son pareil pour restituer avec réalisme les atmosphères du passé, en particulier lorsque cela se passe à Paname et dans sa banlieue. Comme on pouvait s’en douter, c’est une réussite sur ce plan, et le lecteur se voit immergé dans cette période turbulente où lutte et solidarité voulaient encore dire quelque chose. Les mauvaises langues pourront arguer que l’auteur ne s’est jamais tellement renouvelé dans son dessin comme dans ses sujets, mais ceux qui l’apprécient savent que Tardi ne s’est jamais situé (ou si peu) dans une quête esthétique. Il fait du Tardi, point barre, et le lecteur sait pratiquement toujours ce qu’il va y trouver et n’en ressort que rarement déçu. Pacifiste convaincu, Tardi sait concevoir des ouvrages marquants dans un état d’esprit un brin anar tout en évitant les écueils d’un prosélytisme assommant. « Elise et les nouveaux partisans », qui tranche quelque peu par son côté militant, demeure une lecture plaisante, notamment par sa coloration nostalgique qui plaira aux plus anciens d’entre nous. Ce témoignage d’une actrice du mouvement de la gauche maoïste peut supporter une double grille de lecture, faisant autant office d’ouvrage militant que de document historique, et sa réussite tient en grande partie au talent de Tardi. Les auteurs nous rappellent de manière pertinente que lorsqu’il s’agit de rétablir l’ordre, la France se révèle plus souvent comme un Etat policier digne des pires dictatures bananières que comme le Pays des Lumières fantasmé lors des commémorations complaisantes, un constat que l’on a pu vérifier lors du mouvement des Gilets jaunes. On peut toutefois regretter qu’il se restreigne au récit historique, comme si les clichés d’une époque révolue avaient été consignés dans un album photo, de façon peut-être un peu trop respectueuse et déconnectée de notre réalité de 2021. Cela n’empêche pas Dominique Grange d’espérer — et elle a bien raison ! — que « les jeunes générations s’empareront de tout ça comme la sienne s’est emparée des idées de la Commune ». Il serait trop facile de trouver cela désuet et ridicule, comme il est de bon ton de le faire avec tout ce qui a trait à mai 68. Certes, on parcourt l’ouvrage un peu comme un vieux film qu’on regarderait avec ce sentiment mêlé de déférence et de condescendance. Il faut dire que le contexte était très différent, notamment en France où le Gaullisme tentait d’imposer sa chape de plomb, et les crises post-Trente Glorieuses n’étaient pas encore passées par là.... La détermination et l’énergie de ces jeunes militants forçait le respect. Leur naïveté et leur spontanéité désintéressée étaient touchantes, et le demeure encore aujourd’hui pour le lecteur, qui lui, sait à l’avance qu’ils se cogneront bien vite au mur de la prosaïque réalité, et qu’une bonne partie aura par la suite retourné sa veste face aux sirènes néolibérales.
Là où vont nos pères
Beaucoup d'avis déjà sur cette série, et beaucoup d'éloges. Pour ma part, elle les mérite amplement. J'ai tout simplement été envoutée par le traitement de ce sujet si sensible. Tout a été dit déjà. Un dessin magnifique qui sert l'histoire universelle des exilés dans ce monde. Une colorisation douce et chaude qui appuie admirablement le côté onirique des images. Comme beaucoup, j'ai apprécié l'idée de ce monde imaginaire qui permet au lecteur de comprendre ce qu'il y a de déroutant lorsqu'on en arrive à devoir vivre et s'adapter dans une contrée où aucun code ne nous est familier, l'écriture, la nourriture, les habitudes... et en cela le côté muet de cette bd s'y prête, pas de langage auquel se raccrocher, très bien vu de la part de l'auteur. La terre d'acceuil décrite ici est idéalisée par rapport à ce que doivent vivre beaucoup de migrants dans la réalité. Ce père de famille fait des rencontres bienveillantes, qui l'aident à s'approprier cette nouvelle vie et lui permettent d'accueillir à son tour ses proches. On est, je le crains, bien loin de ce que subissent beaucoup d'entre eux. Une belle vision d'utopie quand on constate la dure réalité des débats d'idées actuels sur ce sujet.
Goodnight paradise
Moi qui ne suis pas amateur de thriller, j'ai été réellement accroché par celui-ci. Il se démarque par une vraie originalité dans son personnage principal qui n'a strictement rien d'un enquêteur classique : c'est un SDF alcoolique et paumé errant dans les rues et sur la plage de Venice Beach. Quand il découvre par hasard dans une poubelle le cadavre d'une pauvre fille qu'il avait croisée quelques temps plus tôt, il est encore plus perdu mais, avec deux pas en avant et trois pas en arrière, la curiosité et une drôle de motivation qu'il ne s'explique même pas, il va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé et voir s'il ne peut pas essayer de faire un peu de bien autour de lui. Différents facteurs m'ont fait aimer ce comics. D'abord il y a la plongée dans les bas-fonds des différents quartiers de Los Angeles, dont certains lieux où je suis allé soit personnellement, soit dans la version virtuelle de GTA V. C'est très bien rendu et on aperçoit là l'envers du décor des plages californiennes ainsi que la vie de la communauté SDF qui s'y est installée. Ensuite il y a ce personnage et sa communauté qui sont intéressants et très crédibles. Que ce soit eux qui soient ainsi impliqués dans cette drôle d'enquête, avec autant de réalisme, ça permet un récit qui sort des sentiers battus et des clichés. J'aime surtout la grande humanité qui s'en dégage, avec des personnages qu'au premier abord on trouverait soit repoussants soit détestables, mais presque tous se révèlent finalement très humains, avec des motivations compréhensibles et surtout pas manichéennes, presque attachants malgré les crimes que certains ont pu commettre. Et c'est l'empathie du héros qui permet de les révéler car n'ayant plus rien à perdre il n'hésite pas à aller à l'encontre de chacun et les amener à parler. Et pourtant ce dernier n'a rien d'un vrai héros, déjà parce que c'est réellement une loque alcoolique et qu'il le sait, et ensuite parce qu'il n'a jamais su et ne sait toujours pas comment se comporter avec son fils. Et enfin, il y a cette enquête qui tient carrément la route et qui dévoile ses mystères au fur et à mesure, se révélant à la fois bêtement matérialiste quand la vérité éclate et en même temps parfaitement crédible et logique. J'ai été happé par cet album, dépaysé par son cadre et la vie qui s'en dégage, surpris par l'anticonformisme de son héros, et captivé par le déroulement de son enquête.
Petit Poilu
Une chouette petite bd pour les enfants que voilà. Je suis assez friand des bds muettes, pour adultes mais aussi pour enfants. Mais il faut, pour une bd muette réussie, qu'elle transmette quelque chose, que le dessin soit expressif et qu'une histoire et des émotions se dégagent. C'est le cas ici. Certes, "Petit Poilu" s'adresse à de tous jeunes enfants. Mais la qualité est au rendez-vous. Les personnages sont expressifs, agréables à voir et les histoires sont assez chouettes et permettent, je le pense, de développer l'imagination. Moi même, je prends plaisir lorsque je feuillette un album. Les couleurs sont chaudes et agréables, et les histoires sympas. Bref, de bons albums à confier aus plus petits, qui peuvent le lire seuls ou accompagnés.
Goupil ou face
C'est sans doute un album sur lequel je ne me serais pas penché si ma fille ne me l'avait pas prêté. En effet, je ne connaissais pas l'autrice, et de prime abord, après un très rapide feuilletage, je supposais trouver là un énième album autobiographique tendance girly, loin de correspondre à mes centres d'intérêt. En effet, le dessin est simple, sans fioriture et sans décor. Mais il se révèle en tout cas rapidement dynamique et efficace. Surtout, la narration de Lou Lubie (je me demande encore si c'est un pseudo !), elle aussi simple et efficace, réussit très bien à marier légèreté de la narration, autobiographie pas exempte d'autodérision, et informations scientifiques (le tout étant plutôt bien équilibré). C'est à la fois primesautier, ludique, et pédagogique (l'utilisation du renard pour faire passer son propos est une bonne idée, bien mise en œuvre). Bref, j'ai appris pas mal de choses, et une bibliographie en fin de volume (j'ai lu l'album dans la réédition Delcourt) aide ceux qui voudraient aller plus loin. J'ai donc dépassé mes préventions de départ, et ma note s'arrondit donc naturellement au chiffre supérieur (note réelle 3,5/5). Dans son genre, c'est plutôt une réussite.