Nicolas Poupon, on ne le dit pas assez, est un mec extrêmement talentueux. Doué aussi bien pour le dessin que pour l'écrit, il sait, à l'instar d'un Larcenet par exemple, exceller autant dans le registre du bon gros gag qui tue que dans celui de la noirceur et de l'émotion. Bien qu'elle ne manque pas de drôlerie, cette petite BD pleine de trouvailles visuelles se situe plutôt dans la deuxième catégorie. Je vous dirai bien que, sur la quinzaine de bouquins signés Poupon, c'est mon préféré, mais en fait, TOUT ce qu'il a fait est très bien, alors on ne va pas chercher à savoir ce qui est le mieux, hein.
Par contre, désolé de faire une fois de plus le radin de service, mais il faut quand même signaler que "Petits mythes pour la pluie" n'est pas donné pour un petit format souple (6.86 euros) ; mais quand on aime, on ne compte pas.
La première fois que j'ai lu Petits meurtres il y a quelques mois, j'ai trouvé ça très moyen... Aussi bien au niveau des dessins que du scénar, ça me rappelait les BD du duo Dave McKean/Neil Gaiman, qui ne sont pas franchement ma tasse de thé, et puis je trouvais que ce côté "portrait au vitriol d'un yuppie des années 80" faisait un peu convenu et déjà vu, et que ça abusait de lieux communs : le gars qui a renoncé à sa vocation pour du fric et qui gâche son talent d'artiste à faire de la pub, la pouffe superficielle branchée et anorexique, l'histoire d'avortement qui fout un couple en l'air parce que la nana en veut au mec de l'avoir laissée faire... Mmmmmmouais, bof, tout ça ne vaut pas plus de 2étoiles, me disais-je alors.
Et puis il y a quelques heures, j'ai relu Petits meurtres pour me rafraîchir la mémoire à son sujet avant de la poster sur BDT. Et là, grosse surprise : finalement, j'ai trouvé plutôt subtile et juste cette histoire de gars qui, tout au long de sa vie, par faiblesse, par paresse, a toujours opté pour la solution de facilité quand il a dû faire un choix, alors qu'il savait très bien qu'il faisait quelque chose de mal.
Petit regret quand même : la traduction est assez moyenne, j'ai déjà vu Doug Headline plus inspiré.
En tout cas, ce sera 4 étoiles et pas 2. Étonnant, non ?
Le troisième testament est une très bonne série
L'histoire est vraiment géniale et les dessins sont franchement bien.
Pour les fans : la réalisation du dernier tome semble prendre plus de temps que prévu, et devrait sortir courant début 2003...qui sait, peut-être que les dessins seront encore mieux.
Ah que voilà une belle série!
L'histoire est une adaptation, n'ayant pas lu l'original je ne me prononcerai donc pas sur les transpositions qui ont pu avoir lieu (qui pourrait nous parler de la v.o. ?), me contentant de celle présentée dans la BD de Plessix.
Ah que c'est reposant! Les couleurs sont fraîches et jamais agressives, façon tableaux de peintures romantiques du XIX°. Le dessin est fin, égal, sans faiblesse, et les personnages très vivants, c'est à mon avis une des belles réussites de Plessix: avoir su rendre des animaux à ce point "humanisés".
L'humour est présent, ça n'est pas la grosse rigolade mais on sourit, on se détend, ça fait du bien par où sa passe.
Le ton général très orienté leçon de morale ne m'a pas gêné, si on considère que la cible visée par Delcourt à l'origine était la jeunesse. Mais bon, j'aimerai savoir le pourcentage adultes/jeunesse qui ont aimé cette BD, je suis sûr que ni Plessix ni Delcourt n'avait imaginé un tel succès aussi large en matière de profil de public...
Alors pourquoi ça marche? Pour ma part, c'est grâce à une habile combinaison de dessins, de dialogues bien sentis, de personnages attachants, et d'un sentiment de bien être naturel à la lecture de la série. Même si on est en pleine caricature, même si on peut reprocher les caractères poussés à l'extrême qu'on rencontre soit trop souvent (Crapaud) soit pas assez dans la vraie vie, ben ça marche, et ça fait du bien.
Van hamme est décidément un grand , un très grand et montre une fois de plus qu'il manie d'une main de maitre des domaines aussi diverses et variés que la science fiction , le drame social ou le roman noir.
Griffo, lui, illustre de manière classique mais non moins talentueuse cette série. Style convenant parfaitement au sujet traité
C'est grâce à cette BD que je suis tombé accro de l'héroic-fantasy !
Le dessin est vraiment superbe et l'histoire est fantastique.
Elle est devenu indispensable dans toutes les BDthèque qui se respectent.
Une histoire d'amour prenante, tragique ;
de très beaux dessins, qui accentuent la mélancolie du récit ;
un fond historique qui raconte les boulversements sociaux en Roumanie ;
bref, tous les ingrédients pour réaliser un très bon album... et c'est réussi.
Perpette est un prisonnier condamné à 622 ans de réclusion. Mais ce n'est pas n'importe quel prisonnier : il est philosophe, poète, mais surtout innocent !!
Arkas développe son personnage et tout son environnement carcéral dans des strips en Noir & Blanc de 2 à 4 vignettes. Difficile de faire rire en si peu de temps. Difficile également de se renouveler, de ne pas tomber dans le gag répétitif. Et bien Arkas est un maître de l'humour et l'exercice lui va parfaitement.
En fait, l'auteur utilise avec finesse l'ironie, le sarcasme, l'absurde et l'humour noir tout au long de ces 4 albums. Le premier est d'ailleurs le plus faible des quatre, on a l'impression qu'il s'agit surtout d'une longue présentation des différents personnages, alors que dans les 3 autres, les gags et réflexions humoristiques deviennent vraiment pertinentes, et tombent toujours juste, dans le bon ton entre méchanceté et triste réalité.
Toute une gamme de personnages défile, et tous sont irrésistibles : Perpette détenu intello, MonteCristo son ignoble rat et compagnon de cellule, le gardien cynique à souhait, le condamné à mort dont l'exécution ne finit plus d'être reportée, le prisonnier cocu hilarant, le cuistot horriblement crade et dont la tambouille est l'un des pires supplices des prisonniers, la brute sauvage dont le seul moyen d'expression est le grognement, le vieillard emprisonné depuis des décennies, le prêtre à l'oreille compatissante, le torturé souffre-douleur éternellement condamné au cachot, le docteur à l'humour noir mortel, ...
Arkas nous dépeint des situations avec un talent rare : il parvient à allier un humour corrosif à une concision et une logique sans faille.
Souvent méchant, toujours drôle mais jamais cruel, c'est déjà un bel exploit en soi !
Initialement paru dans un quotidien grec, Perpette réussit avec brio le passage en albums reliés, et Arkas mérite vraiment d'être découvert et reconnu chez nous, car il possède un réel talent d'auteur comique.
À lire et à faire connaître autour de vous.
Christophe Chabouté nous livre là une histoire simple et belle, toute en Noir & Blanc, avec de nombreux à-plats et c'est vrai assez courte.
L'auteur y fait passer un sentiment quasi-palpable de nostalgie teintée de bonheurs simples. L'impression d'authenticité est telle, que l'on se demande si le petit garçon de l'histoire n'est pas une projection de Chabouté lui-même, si le dessinateur n'a pas tout bonnement mis en images ses propres souvenirs d'enfance.
Le garçonnet découvre au contact de la campagne des choses simples, la nature telle quelle, la réalité sans fard privée de ses atours superficiels. Et le trait s'accorde à la perfection à cette découverte de chaque instant : sans exagération et sans tape-à-l'oeil, allant à l'essentiel sans fioriture inutile. Juste là pour faire passer des sentiments.
C'est la grande force de Chabouté : des images qui parlent d'elles-mêmes, sans effet spécial, et qui font passer de l'émotion avant tout.
Logique que l'histoire soit intimiste d'ailleurs. Quelques phrases, quelques mots bien choisis pour accompagner le dessin finissent d'emballer cette petite tranche de vie d'un écrin de poésie. Et le retour à la ville sonne comme un retour à la morosité, à la tristesse du monde moderne, au désamour et à l'égoïsme des adultes.
Mais le jeune héros a finalement, il s'en rend compte, deux échapatoires possibles face à la dureté de la vie : l'imaginaire symbolisé par son t-shirt à l'effigie de SpiderMan, et la réalité rassurante de la nature qu'il suffit de savoir observer autour de soi.
Toute cette histoire est pleine de douceur et bien que courte et avec peu de texte donne une impression de lenteur, de profondeur.
Et quand ces quelques jours d'été se terminent, on se prend à souhaiter bonne chance à ce petit garçon si timide, si fragile, qui se rend compte simultanément de la beauté et de la dureté du monde.
Vraiment, il n'est pas étonnant que Chabouté ait remporté le prix Alph-Art "Coup de Coeur" à Angoulême en 1999 avec ce bel album tout en finesse.
Rarement une BD a atteint un tel sommet tant dans le scenario (fabuleux dyptique!) que dans le dessin. Seule ombre au tableau, la qualité médiocre des dessins des premiers tomes de "la jeunesse de Blueberry"
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Petits mythes pour la pluie
Nicolas Poupon, on ne le dit pas assez, est un mec extrêmement talentueux. Doué aussi bien pour le dessin que pour l'écrit, il sait, à l'instar d'un Larcenet par exemple, exceller autant dans le registre du bon gros gag qui tue que dans celui de la noirceur et de l'émotion. Bien qu'elle ne manque pas de drôlerie, cette petite BD pleine de trouvailles visuelles se situe plutôt dans la deuxième catégorie. Je vous dirai bien que, sur la quinzaine de bouquins signés Poupon, c'est mon préféré, mais en fait, TOUT ce qu'il a fait est très bien, alors on ne va pas chercher à savoir ce qui est le mieux, hein. Par contre, désolé de faire une fois de plus le radin de service, mais il faut quand même signaler que "Petits mythes pour la pluie" n'est pas donné pour un petit format souple (6.86 euros) ; mais quand on aime, on ne compte pas.
Une petite mort (Petits meurtres)
La première fois que j'ai lu Petits meurtres il y a quelques mois, j'ai trouvé ça très moyen... Aussi bien au niveau des dessins que du scénar, ça me rappelait les BD du duo Dave McKean/Neil Gaiman, qui ne sont pas franchement ma tasse de thé, et puis je trouvais que ce côté "portrait au vitriol d'un yuppie des années 80" faisait un peu convenu et déjà vu, et que ça abusait de lieux communs : le gars qui a renoncé à sa vocation pour du fric et qui gâche son talent d'artiste à faire de la pub, la pouffe superficielle branchée et anorexique, l'histoire d'avortement qui fout un couple en l'air parce que la nana en veut au mec de l'avoir laissée faire... Mmmmmmouais, bof, tout ça ne vaut pas plus de 2étoiles, me disais-je alors. Et puis il y a quelques heures, j'ai relu Petits meurtres pour me rafraîchir la mémoire à son sujet avant de la poster sur BDT. Et là, grosse surprise : finalement, j'ai trouvé plutôt subtile et juste cette histoire de gars qui, tout au long de sa vie, par faiblesse, par paresse, a toujours opté pour la solution de facilité quand il a dû faire un choix, alors qu'il savait très bien qu'il faisait quelque chose de mal. Petit regret quand même : la traduction est assez moyenne, j'ai déjà vu Doug Headline plus inspiré. En tout cas, ce sera 4 étoiles et pas 2. Étonnant, non ?
Le Troisième Testament
Le troisième testament est une très bonne série L'histoire est vraiment géniale et les dessins sont franchement bien. Pour les fans : la réalisation du dernier tome semble prendre plus de temps que prévu, et devrait sortir courant début 2003...qui sait, peut-être que les dessins seront encore mieux.
Le Vent dans les Saules
Ah que voilà une belle série! L'histoire est une adaptation, n'ayant pas lu l'original je ne me prononcerai donc pas sur les transpositions qui ont pu avoir lieu (qui pourrait nous parler de la v.o. ?), me contentant de celle présentée dans la BD de Plessix. Ah que c'est reposant! Les couleurs sont fraîches et jamais agressives, façon tableaux de peintures romantiques du XIX°. Le dessin est fin, égal, sans faiblesse, et les personnages très vivants, c'est à mon avis une des belles réussites de Plessix: avoir su rendre des animaux à ce point "humanisés". L'humour est présent, ça n'est pas la grosse rigolade mais on sourit, on se détend, ça fait du bien par où sa passe. Le ton général très orienté leçon de morale ne m'a pas gêné, si on considère que la cible visée par Delcourt à l'origine était la jeunesse. Mais bon, j'aimerai savoir le pourcentage adultes/jeunesse qui ont aimé cette BD, je suis sûr que ni Plessix ni Delcourt n'avait imaginé un tel succès aussi large en matière de profil de public... Alors pourquoi ça marche? Pour ma part, c'est grâce à une habile combinaison de dessins, de dialogues bien sentis, de personnages attachants, et d'un sentiment de bien être naturel à la lecture de la série. Même si on est en pleine caricature, même si on peut reprocher les caractères poussés à l'extrême qu'on rencontre soit trop souvent (Crapaud) soit pas assez dans la vraie vie, ben ça marche, et ça fait du bien.
S.O.S. Bonheur
Van hamme est décidément un grand , un très grand et montre une fois de plus qu'il manie d'une main de maitre des domaines aussi diverses et variés que la science fiction , le drame social ou le roman noir. Griffo, lui, illustre de manière classique mais non moins talentueuse cette série. Style convenant parfaitement au sujet traité
Lanfeust de Troy
C'est grâce à cette BD que je suis tombé accro de l'héroic-fantasy ! Le dessin est vraiment superbe et l'histoire est fantastique. Elle est devenu indispensable dans toutes les BDthèque qui se respectent.
La Fille aux Ibis
Une histoire d'amour prenante, tragique ; de très beaux dessins, qui accentuent la mélancolie du récit ; un fond historique qui raconte les boulversements sociaux en Roumanie ; bref, tous les ingrédients pour réaliser un très bon album... et c'est réussi.
Perpette
Perpette est un prisonnier condamné à 622 ans de réclusion. Mais ce n'est pas n'importe quel prisonnier : il est philosophe, poète, mais surtout innocent !! Arkas développe son personnage et tout son environnement carcéral dans des strips en Noir & Blanc de 2 à 4 vignettes. Difficile de faire rire en si peu de temps. Difficile également de se renouveler, de ne pas tomber dans le gag répétitif. Et bien Arkas est un maître de l'humour et l'exercice lui va parfaitement. En fait, l'auteur utilise avec finesse l'ironie, le sarcasme, l'absurde et l'humour noir tout au long de ces 4 albums. Le premier est d'ailleurs le plus faible des quatre, on a l'impression qu'il s'agit surtout d'une longue présentation des différents personnages, alors que dans les 3 autres, les gags et réflexions humoristiques deviennent vraiment pertinentes, et tombent toujours juste, dans le bon ton entre méchanceté et triste réalité. Toute une gamme de personnages défile, et tous sont irrésistibles : Perpette détenu intello, MonteCristo son ignoble rat et compagnon de cellule, le gardien cynique à souhait, le condamné à mort dont l'exécution ne finit plus d'être reportée, le prisonnier cocu hilarant, le cuistot horriblement crade et dont la tambouille est l'un des pires supplices des prisonniers, la brute sauvage dont le seul moyen d'expression est le grognement, le vieillard emprisonné depuis des décennies, le prêtre à l'oreille compatissante, le torturé souffre-douleur éternellement condamné au cachot, le docteur à l'humour noir mortel, ... Arkas nous dépeint des situations avec un talent rare : il parvient à allier un humour corrosif à une concision et une logique sans faille. Souvent méchant, toujours drôle mais jamais cruel, c'est déjà un bel exploit en soi ! Initialement paru dans un quotidien grec, Perpette réussit avec brio le passage en albums reliés, et Arkas mérite vraiment d'être découvert et reconnu chez nous, car il possède un réel talent d'auteur comique. À lire et à faire connaître autour de vous.
Quelques Jours d'été
Christophe Chabouté nous livre là une histoire simple et belle, toute en Noir & Blanc, avec de nombreux à-plats et c'est vrai assez courte. L'auteur y fait passer un sentiment quasi-palpable de nostalgie teintée de bonheurs simples. L'impression d'authenticité est telle, que l'on se demande si le petit garçon de l'histoire n'est pas une projection de Chabouté lui-même, si le dessinateur n'a pas tout bonnement mis en images ses propres souvenirs d'enfance. Le garçonnet découvre au contact de la campagne des choses simples, la nature telle quelle, la réalité sans fard privée de ses atours superficiels. Et le trait s'accorde à la perfection à cette découverte de chaque instant : sans exagération et sans tape-à-l'oeil, allant à l'essentiel sans fioriture inutile. Juste là pour faire passer des sentiments. C'est la grande force de Chabouté : des images qui parlent d'elles-mêmes, sans effet spécial, et qui font passer de l'émotion avant tout. Logique que l'histoire soit intimiste d'ailleurs. Quelques phrases, quelques mots bien choisis pour accompagner le dessin finissent d'emballer cette petite tranche de vie d'un écrin de poésie. Et le retour à la ville sonne comme un retour à la morosité, à la tristesse du monde moderne, au désamour et à l'égoïsme des adultes. Mais le jeune héros a finalement, il s'en rend compte, deux échapatoires possibles face à la dureté de la vie : l'imaginaire symbolisé par son t-shirt à l'effigie de SpiderMan, et la réalité rassurante de la nature qu'il suffit de savoir observer autour de soi. Toute cette histoire est pleine de douceur et bien que courte et avec peu de texte donne une impression de lenteur, de profondeur. Et quand ces quelques jours d'été se terminent, on se prend à souhaiter bonne chance à ce petit garçon si timide, si fragile, qui se rend compte simultanément de la beauté et de la dureté du monde. Vraiment, il n'est pas étonnant que Chabouté ait remporté le prix Alph-Art "Coup de Coeur" à Angoulême en 1999 avec ce bel album tout en finesse.
Blueberry
Rarement une BD a atteint un tel sommet tant dans le scenario (fabuleux dyptique!) que dans le dessin. Seule ombre au tableau, la qualité médiocre des dessins des premiers tomes de "la jeunesse de Blueberry"