Lazarr :
Superbe, je me suis vraiment régalé en lisant ce petit bijou ! Le tandem tragi-comique formé par le shérif et Bird est délicieux. Le cheminement de leur haine réciproque et leur basculement dans le monde de Lazarr est vraiment réussi. Là, la diversité des bestioles associée à leur communication est amusante, et contre balance le propos plutôt grave de l'album. Ce décalage entre le ton et la situation contribue pour beaucoup à la qualité de la BD (le monstre qui réclame les 35 heures par exemple…).
Le dessin est vraiment agréable, dynamique, coloré, bref, enthousiasmant. Je découvre Larcenet petit à petit et je dois bien avouer que c'est là une découverte bien agréable.
Nouvelle série de David B pour le compte des éditions Dargaud par le biais de leur sympathique collection Poisson Pilote, "Les chasseurs de trésor" se propose de narrer une aventure bâtie sur les thèmes chers à l'auteur : les mythes indiens et orientaux, la recherche du soi, la mort, les démons…
Premier album en couleur depuis La lecture des ruines chez Dupuis en 2001, cette nouvelle BD de David B était très attendue. Ici toutefois ce n'est pas l'auteur qui a signé les couleurs et c'est un peu dommage. Non pas qu'elles ne soient pas réussies, puisque cet amalgame de rouges, de jaunes, de bleus et de verts est vraiment bien adapté au ton et à l'univers de l'histoire. Mais il aurait été intéressant de voir comment David B aurait pu colorer ses encrages toujours aussi impeccables et qu'on a plus l'habitude d'admirer en noir et blanc.
Passé cette première étape un peu inhabituelle, on se plonge dans l'histoire et comme d'habitude, la magie opère. On retrouve avec un réel plaisir des images et des thèmes chers à l'auteur : les sabres, les couteaux, les scies et autres engins de torture du bourreau sont réellement impressionnants, tant par leur quantité que par leur diversité. Les combattants en armure dans le plus pur style impérial asiatique sont également de la partie avec deux ou trois grandes planches coutumières chez David B : les combats rapprochés, avec force flèches qui s'abattent sur les combattants serrés les uns contre les autres, un peu à la manière des motifs du moyen âge.
Les thèmes récurrents sont là aussi : le prophète voilé bien sûr, personnage principal de l'histoire et déjà évoqué dans la série Les incidents de la nuit est ici revisité, transposé à l'orient. Grâce au talent narratif de David B conjugué à son imagination, il parvient à mélanger mythes réels, histoire passée et imagination personnelle pour nous perdre dans un dédale de couleurs et de personnages bigarrés et terriblement bien rendus. On retrouve ensuite les personnages qui gravitent dans le monde de l'auteur : Azraël l'ange de la mort, les démons qui ici sont appelés "les sacs", et l'ombre de Genghis Khan et de ses troupes rode toujours dans un coin de l'histoire, parfois même pas suggéré mais que l'on sent dès qu'on a lu quelques albums de David B. Les entrailles du monstre qui distillent de l'ombre sont également une revisite originale du thème des entrailles du démon abordé par David B dans la série Les 4 savants. Enfin, non des moindres, la réutilisation du thème du "Pays du Non-Où" abordé tel quel dans La lecture des ruines mais ici encore une fois transposés dans un univers oriental, même si la finalité philosophique et surtout spirituelle du concept est commune aux deux mondes.
Ajoutez à cela des dessins toujours aussi réussis (bien que personnellement je préfère nettement David B en noir et blanc), des idées toujours aussi originales et un juste mélange d'imaginaire et de mythique, et vous obtiendrez une superbe ouverture pour cette nouvelle série.
Contrairement à certains de mes camarades, je n'ai pas lu "Comptine d'Halloween". Et malgré les conseils répétés de sousoune, je n'ai toujours pas lu...
Par contre, j'ai profité d'un petit salon près de chez moi pour découvrir cet univers. :)
J'ai dévoré l'album en faisant la queue pour ma dédicace de Denys.
Comment est-ce que j'ai pu passer à côté d'un tel univers ? Ambiance sombre et glauque à souhait, images sanglantes et inoubliables, un scénario absolument flippant...
Une très bonne série en devenir, pas de doute...
Le dessin d'Yves Swolfs est toujours très agréable, comme en témoigne cette dédicace.
Habitué aux séries "historiques" (l'un des rares d'ailleurs à survivre dans ce créneau), Swolfs avait envie depuis de nombreuses années de revenir à l'époque médiévale. Le résultat est ce premier album, ambitieux comme en témoigne la couverture de l'éditeur, très "tape-à-l'oeil". L'histoire, sans faire preuve d'une grande originalité, est toutefois assez bien écrite pour qu'on s'y intéresse. Le tome 1 constituait donc un attrait suffisant pour qu'on aie envie de lire le(s) suivant(s). Le second avance assez peu dans l'histoire, à mon sens, même si de nouveaux personnages font leur apparition.
XIII, la BD culte.
Sans aucun doute LA BD culte des années 90. Un scénario palpitant, original, ponctué de rebondissements en tout genre, mais surtout des dessins très fins, agréables, qui s'allient à la perfection avec les qualités d'auteur de JVH. A lire absolument jusqu'au "jugement".
Seulement, voila : toute les bonnes choses ont une fin, et l'argent a toujours été, reste et sera toujours là. Et comme tous les hommes (enfin ceux qui ne sont pas des vrais artistes), notre scénariste de génie est devenu le dernier des auteurs de série B, corrompu par les 8€ que nous coute chaque album. Si en lisant les premier tomes, on aurait pu penser que ce dernier travaillait réellement pour la gloire, et pour être reconnu par le monde de la BD comme étant un artiste à part entière, la deception est à la hauteur de l'attente dans le dernier tome. Bref, si vous voulez rester à en penser que c'est vraiment une BD hors du commun, arrêtez-vous à l'avant dernière page du jugement, imaginez que XIII monte dans la barque et que tout ce joli petit monde ira vivre en paix au fin fond de la forêt amazonienne.
Enfin, XIII aura été la BD culte à n'avoir pas pu franchir le cap de son album éponyme.
JVH, pourquoi?
Les Sans-âmes, premier album de cette série, est en fait présenté comme un préambule. Ce tome 1 pose donc ses marques et nous fait comprendre que le gros du travail reste à venir.
Le scénario de Le Galli est très convaincant. Le récit se met en place en douceur et on devine le potentiel scénaristique de cette histoire au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Le début de l'album est avant tout orienté vers le polar mais la suite nous fait dévier lentement vers un récit au climat plus fantastique. Ce qui m'a surtout séduit, c'est que les éléments-clefs du scénario sont amenés avec subtilité en nous faisant bien comprendre que ceci n'est qu'une introduction. Un autre point qui m'a frappé c'est que au premier abord, on a l'impression d'être dans un remake-bd du Flic de Beverly hills mais détrompez-vous, ici, le personnage principal Edgar Harris est beaucoup plus dramatique dans son rôle de flic indiscipliné. De ce fait, ce coté sérieux du récit renforce la crédibilité de l'histoire et on ne s'en plaindra pas.
Le dessin d' Emmanuel Michalak est très réussi également. Son trait fluide et aéré colle très bien à ce genre d' histoire. Les plans larges de Los Angeles sont très beaux. Et je donnerais une mention spéciale à la page 23 où l'on voit une scène d'action à travers un écran vidéo. Celle-ci est très convaincante.
Les couleurs de Fabrys sont dans l'esprit du récit c'est à dire réalistes et efficaces.
En résumé, voici un album qui ne manque pas d'interêt. Sorti dans la collection Insomnie de chez Delcourt, Les Cercles d'Akamoth est une série à suivre et qui devrait connaitre un succès plus que d'estime.
On l'aura attendu, ce quatrième et dernier tome du Troisième Testament.
Je ne mâcherai pas mes mots, cette bande dessinée est un chef d'oeuvre et ce dernier volume enterre littéralement ses pourtant déjà fantastiques précédesseurs.
Le trait semble encore meilleur que dans les tomes 2 et 3, et les 74 pages que comprend ce dernier volume ne sont pas de trop pour conclure cette intrigue relativement touffue.
Je sais ce que vous pensez : première critique et, d'emblée, un 5/5...
Il faut en réalité tenir le raisonnement inverse : c'est parce que "Le Troisième Testament" est l'une (si ce n'est LA) des plus prodigieuses bandes dessinées que j'ai eu l'occasion de lire que je me donne la peine d'en faire une rapide chronique afin d'inciter ceux qui ne la connaissent pas encore à la découvrir.
Chronique qui doit malheureusement se contenter de louer le dessin magnifique d'Alice et l'histoire remarquable de Dorrisson afin de ne pas risquer d'éventer les nombreuses surprises qui vous attendent dans ce Troisième Testament.
Ah, une dernière chose ; j'ai toujours trouvé que cette série avait un visuel très cinématographique et que certaines cases (en fait, la majorité d'entre elles) pourraient être utilisées telles quelles si l'on venait à l'adapter au cinéma. On dirait presque un storyboard par moment !
Qu'aucun producteur ne s'y soit encore intéressé me stupéfie en cette période où l'on voit fleurir des adaptations comme Tomb Raider, Hulk, Doom etc... (allez, on va dire qu'ils attendaient la fin, eux aussi).
"Short Program", recueil d'histoires courtes en 3 volumes, est une merveille de sensibilité.
Avec finesse et pertinence, Adachi va nous plonger dans les sentiments les plus doux et profonds, de l'affection à la passion, en passant par la mélancolie, qui se cachent derrière les situations les plus anodines.
Ses dessins assez déconcertants au premier abord, mais une fois au centre d'une histoire, ses visages, ses traits, tout en rondeur, se révèlent plein de charme, et tout simplement "beaux".
Une maîtrise de la narration que possèdent seulement les plus grands. Parvenir à amener tant de choses dans ce nombre de pages... (environ une trentaine par histoire), on est proche de la magie là... :)
Pour terminer, un petit lien sur une critique des plus pertinentes (le site en lui-même est une petite merveille, si vous voulez vous y attarder un peu...) :)
Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux.
"Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois.
Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance.
Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté.
Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie...
De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois.
Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues.
Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)
Pour moi, ce manga est culte, je lui mets donc 5/5.
C'est mon manga préféré. Pourquoi ?
Parce que je suis fan de Rumiko Takahashi et qu'elle nous à fait ici un manga original (il a été fait il y a bientôt 20 ans) bourré de tendresse et d'humour. C'est tellement différent de la production habituelle des mangas que l’on connaît en France.
Ensuite, même s'il est un peu répétitif (comme 99% des mangas), il y a un souci du détail concernant la vie quotidienne au Japon, un traitement adulte des personnages et des situations, même comiques. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un seinen (manga pour jeune adultes). Ici, on parle mariage, problèmes d'argent et de logement, difficulté de rentrer dans la vie active, chômage, relations amoureuses ou parents/enfants (autant chez les enfants en bas âge comme chez les Ichinosé, que Kyoko adulte et ses parents)...
Ensuite, tout le talent scénaristique de Takahashi est ici à son summum : les quiproquos, les malentendus sont tellement bien menés qu'on y croit, même pour les plus invraisemblables !
Un seul bémol avec la traduction française qui n'est pas une réussite. Vivement que Tonkam nous fasse une réédition avec une traduction refaite comme ils le proposent pour d'autres oeuvres qu'ils ont publiées assez massacrées.
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Lazarr : Superbe, je me suis vraiment régalé en lisant ce petit bijou ! Le tandem tragi-comique formé par le shérif et Bird est délicieux. Le cheminement de leur haine réciproque et leur basculement dans le monde de Lazarr est vraiment réussi. Là, la diversité des bestioles associée à leur communication est amusante, et contre balance le propos plutôt grave de l'album. Ce décalage entre le ton et la situation contribue pour beaucoup à la qualité de la BD (le monstre qui réclame les 35 heures par exemple…). Le dessin est vraiment agréable, dynamique, coloré, bref, enthousiasmant. Je découvre Larcenet petit à petit et je dois bien avouer que c'est là une découverte bien agréable.
Les Chercheurs de trésor
Nouvelle série de David B pour le compte des éditions Dargaud par le biais de leur sympathique collection Poisson Pilote, "Les chasseurs de trésor" se propose de narrer une aventure bâtie sur les thèmes chers à l'auteur : les mythes indiens et orientaux, la recherche du soi, la mort, les démons… Premier album en couleur depuis La lecture des ruines chez Dupuis en 2001, cette nouvelle BD de David B était très attendue. Ici toutefois ce n'est pas l'auteur qui a signé les couleurs et c'est un peu dommage. Non pas qu'elles ne soient pas réussies, puisque cet amalgame de rouges, de jaunes, de bleus et de verts est vraiment bien adapté au ton et à l'univers de l'histoire. Mais il aurait été intéressant de voir comment David B aurait pu colorer ses encrages toujours aussi impeccables et qu'on a plus l'habitude d'admirer en noir et blanc. Passé cette première étape un peu inhabituelle, on se plonge dans l'histoire et comme d'habitude, la magie opère. On retrouve avec un réel plaisir des images et des thèmes chers à l'auteur : les sabres, les couteaux, les scies et autres engins de torture du bourreau sont réellement impressionnants, tant par leur quantité que par leur diversité. Les combattants en armure dans le plus pur style impérial asiatique sont également de la partie avec deux ou trois grandes planches coutumières chez David B : les combats rapprochés, avec force flèches qui s'abattent sur les combattants serrés les uns contre les autres, un peu à la manière des motifs du moyen âge. Les thèmes récurrents sont là aussi : le prophète voilé bien sûr, personnage principal de l'histoire et déjà évoqué dans la série Les incidents de la nuit est ici revisité, transposé à l'orient. Grâce au talent narratif de David B conjugué à son imagination, il parvient à mélanger mythes réels, histoire passée et imagination personnelle pour nous perdre dans un dédale de couleurs et de personnages bigarrés et terriblement bien rendus. On retrouve ensuite les personnages qui gravitent dans le monde de l'auteur : Azraël l'ange de la mort, les démons qui ici sont appelés "les sacs", et l'ombre de Genghis Khan et de ses troupes rode toujours dans un coin de l'histoire, parfois même pas suggéré mais que l'on sent dès qu'on a lu quelques albums de David B. Les entrailles du monstre qui distillent de l'ombre sont également une revisite originale du thème des entrailles du démon abordé par David B dans la série Les 4 savants. Enfin, non des moindres, la réutilisation du thème du "Pays du Non-Où" abordé tel quel dans La lecture des ruines mais ici encore une fois transposés dans un univers oriental, même si la finalité philosophique et surtout spirituelle du concept est commune aux deux mondes. Ajoutez à cela des dessins toujours aussi réussis (bien que personnellement je préfère nettement David B en noir et blanc), des idées toujours aussi originales et un juste mélange d'imaginaire et de mythique, et vous obtiendrez une superbe ouverture pour cette nouvelle série.
Dans la nuit
Contrairement à certains de mes camarades, je n'ai pas lu "Comptine d'Halloween". Et malgré les conseils répétés de sousoune, je n'ai toujours pas lu... Par contre, j'ai profité d'un petit salon près de chez moi pour découvrir cet univers. :) J'ai dévoré l'album en faisant la queue pour ma dédicace de Denys. Comment est-ce que j'ai pu passer à côté d'un tel univers ? Ambiance sombre et glauque à souhait, images sanglantes et inoubliables, un scénario absolument flippant... Une très bonne série en devenir, pas de doute...
Légende
Le dessin d'Yves Swolfs est toujours très agréable, comme en témoigne cette dédicace. Habitué aux séries "historiques" (l'un des rares d'ailleurs à survivre dans ce créneau), Swolfs avait envie depuis de nombreuses années de revenir à l'époque médiévale. Le résultat est ce premier album, ambitieux comme en témoigne la couverture de l'éditeur, très "tape-à-l'oeil". L'histoire, sans faire preuve d'une grande originalité, est toutefois assez bien écrite pour qu'on s'y intéresse. Le tome 1 constituait donc un attrait suffisant pour qu'on aie envie de lire le(s) suivant(s). Le second avance assez peu dans l'histoire, à mon sens, même si de nouveaux personnages font leur apparition.
XIII
XIII, la BD culte. Sans aucun doute LA BD culte des années 90. Un scénario palpitant, original, ponctué de rebondissements en tout genre, mais surtout des dessins très fins, agréables, qui s'allient à la perfection avec les qualités d'auteur de JVH. A lire absolument jusqu'au "jugement". Seulement, voila : toute les bonnes choses ont une fin, et l'argent a toujours été, reste et sera toujours là. Et comme tous les hommes (enfin ceux qui ne sont pas des vrais artistes), notre scénariste de génie est devenu le dernier des auteurs de série B, corrompu par les 8€ que nous coute chaque album. Si en lisant les premier tomes, on aurait pu penser que ce dernier travaillait réellement pour la gloire, et pour être reconnu par le monde de la BD comme étant un artiste à part entière, la deception est à la hauteur de l'attente dans le dernier tome. Bref, si vous voulez rester à en penser que c'est vraiment une BD hors du commun, arrêtez-vous à l'avant dernière page du jugement, imaginez que XIII monte dans la barque et que tout ce joli petit monde ira vivre en paix au fin fond de la forêt amazonienne. Enfin, XIII aura été la BD culte à n'avoir pas pu franchir le cap de son album éponyme. JVH, pourquoi?
Les cercles d'Akamoth
Les Sans-âmes, premier album de cette série, est en fait présenté comme un préambule. Ce tome 1 pose donc ses marques et nous fait comprendre que le gros du travail reste à venir. Le scénario de Le Galli est très convaincant. Le récit se met en place en douceur et on devine le potentiel scénaristique de cette histoire au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Le début de l'album est avant tout orienté vers le polar mais la suite nous fait dévier lentement vers un récit au climat plus fantastique. Ce qui m'a surtout séduit, c'est que les éléments-clefs du scénario sont amenés avec subtilité en nous faisant bien comprendre que ceci n'est qu'une introduction. Un autre point qui m'a frappé c'est que au premier abord, on a l'impression d'être dans un remake-bd du Flic de Beverly hills mais détrompez-vous, ici, le personnage principal Edgar Harris est beaucoup plus dramatique dans son rôle de flic indiscipliné. De ce fait, ce coté sérieux du récit renforce la crédibilité de l'histoire et on ne s'en plaindra pas. Le dessin d' Emmanuel Michalak est très réussi également. Son trait fluide et aéré colle très bien à ce genre d' histoire. Les plans larges de Los Angeles sont très beaux. Et je donnerais une mention spéciale à la page 23 où l'on voit une scène d'action à travers un écran vidéo. Celle-ci est très convaincante. Les couleurs de Fabrys sont dans l'esprit du récit c'est à dire réalistes et efficaces. En résumé, voici un album qui ne manque pas d'interêt. Sorti dans la collection Insomnie de chez Delcourt, Les Cercles d'Akamoth est une série à suivre et qui devrait connaitre un succès plus que d'estime.
Le Troisième Testament
On l'aura attendu, ce quatrième et dernier tome du Troisième Testament. Je ne mâcherai pas mes mots, cette bande dessinée est un chef d'oeuvre et ce dernier volume enterre littéralement ses pourtant déjà fantastiques précédesseurs. Le trait semble encore meilleur que dans les tomes 2 et 3, et les 74 pages que comprend ce dernier volume ne sont pas de trop pour conclure cette intrigue relativement touffue. Je sais ce que vous pensez : première critique et, d'emblée, un 5/5... Il faut en réalité tenir le raisonnement inverse : c'est parce que "Le Troisième Testament" est l'une (si ce n'est LA) des plus prodigieuses bandes dessinées que j'ai eu l'occasion de lire que je me donne la peine d'en faire une rapide chronique afin d'inciter ceux qui ne la connaissent pas encore à la découvrir. Chronique qui doit malheureusement se contenter de louer le dessin magnifique d'Alice et l'histoire remarquable de Dorrisson afin de ne pas risquer d'éventer les nombreuses surprises qui vous attendent dans ce Troisième Testament. Ah, une dernière chose ; j'ai toujours trouvé que cette série avait un visuel très cinématographique et que certaines cases (en fait, la majorité d'entre elles) pourraient être utilisées telles quelles si l'on venait à l'adapter au cinéma. On dirait presque un storyboard par moment ! Qu'aucun producteur ne s'y soit encore intéressé me stupéfie en cette période où l'on voit fleurir des adaptations comme Tomb Raider, Hulk, Doom etc... (allez, on va dire qu'ils attendaient la fin, eux aussi).
Short program
"Short Program", recueil d'histoires courtes en 3 volumes, est une merveille de sensibilité. Avec finesse et pertinence, Adachi va nous plonger dans les sentiments les plus doux et profonds, de l'affection à la passion, en passant par la mélancolie, qui se cachent derrière les situations les plus anodines. Ses dessins assez déconcertants au premier abord, mais une fois au centre d'une histoire, ses visages, ses traits, tout en rondeur, se révèlent plein de charme, et tout simplement "beaux". Une maîtrise de la narration que possèdent seulement les plus grands. Parvenir à amener tant de choses dans ce nombre de pages... (environ une trentaine par histoire), on est proche de la magie là... :) Pour terminer, un petit lien sur une critique des plus pertinentes (le site en lui-même est une petite merveille, si vous voulez vous y attarder un peu...) :)
Tetfol
Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux. "Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois. Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance. Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté. Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie... De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois. Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues. Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)
Maison Ikkoku - Juliette je t'aime
Pour moi, ce manga est culte, je lui mets donc 5/5. C'est mon manga préféré. Pourquoi ? Parce que je suis fan de Rumiko Takahashi et qu'elle nous à fait ici un manga original (il a été fait il y a bientôt 20 ans) bourré de tendresse et d'humour. C'est tellement différent de la production habituelle des mangas que l’on connaît en France. Ensuite, même s'il est un peu répétitif (comme 99% des mangas), il y a un souci du détail concernant la vie quotidienne au Japon, un traitement adulte des personnages et des situations, même comiques. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un seinen (manga pour jeune adultes). Ici, on parle mariage, problèmes d'argent et de logement, difficulté de rentrer dans la vie active, chômage, relations amoureuses ou parents/enfants (autant chez les enfants en bas âge comme chez les Ichinosé, que Kyoko adulte et ses parents)... Ensuite, tout le talent scénaristique de Takahashi est ici à son summum : les quiproquos, les malentendus sont tellement bien menés qu'on y croit, même pour les plus invraisemblables ! Un seul bémol avec la traduction française qui n'est pas une réussite. Vivement que Tonkam nous fasse une réédition avec une traduction refaite comme ils le proposent pour d'autres oeuvres qu'ils ont publiées assez massacrées.