L'Aventure des opposants

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Recevoir par la poste le manuscrit d'un inconnu et décider d'aussitôt d'en faire un livre n'arrive d'ordinaire jamais à l'Association. C'est pourtant ce qui est arrivé à Boris Bukulin, dont la première bande dessinée, L'Aventure des opposants, se retrouve dans la collection Côtelette aux côtés de Trondheim, Sfar, Gébé, Marjane Satrapi et Julie Doucet. Dans cette fable urbaine au parfum d'existentialisme, les femmes épousent le premier venu, les hommes échangent des propos philosophiques aberrants, et malheur à qui a acheté le second modèle de pull à "LDM" (Les Deux Modèles). Bukulin, jeune auteur à suivre donc, fait preuve d'une invention tant graphique que syntaxique dans cette sorte d'Ecume des Jours 2005.


Séries avec un unique avis

Il y est question de l'anti-aventure liée au mythe de la liberté de nos sociétés. Comment se sentir libre lorsque la société nous impose ce choix de la liberté obligatoire. Nous ne l'avons pas choisi mais nous avons tous à nous construire, c'est-à-dire à être soi malgré soi. Il en résulte ce sentiment d'être cause de nous-même, d'être fondateur de nous-même. Dans cette bande dessinée, tous les personnages sont obsédés par ce sentiment mais ils n'arrivent pas à se saisir d'eux-mêmes et à s'appartenir. Sauf par opposition aux autres. Ainsi, plus ils s'opposent, plus ils ont le sentiment d'être eux-mêmes. L'opposition devient systématique et nécessaire à leur existence en tant qu'individu. C'est presque pathologique cette prétention à l'autonomie qui mène à la dépendance. ensuivent les questions liées à cette liberté et les réponses liées à l'humour et à l'amour.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 2005
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Aventure des opposants © L'Association 2005
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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27/07/2009 | Ems
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Par Ems
Note: 3/5

Cette lecture fut une des plus étranges de cette année. Cette BD est avant tout philosophique et donc difficile à cerner. L'auteur s'appuie sur des pages de 4 cases (2x2) de tailles identiques. Les lieux et les personnages changent régulièrement. Il y a du mouvement mais également des passages très orientés texte. Bukulin offre un récit avec une liberté d'expression où l'on arrive à se demander si la base ne serait pas des rêves ensuite retraduits dans des logiques philosophiques. Le scénario est intelligent mais parfois opaque. Il est desservi par un dessin très personnel. Bukulin a une vraie empreinte graphique avec ses personnages atypiques. J'ai l'impression que plusieurs lectures seront nécessaires pour saisir l'ensemble du contenu de ce one shot. A découvrir pour ce qui cherche des BD sortant de l'ordinaire.

27/07/2009 (modifier)