Ahlala… Akata / Delcourt nous a habitué à une ligne éditoriale très intéressante avec des œuvres assez atypiques, mais alors là on atteint des sommets.
Laissons le dessin de côté : Ki-itchi est très laid, certains visages ne sont guère plus avenants, les décors sont assez travaillés. Idem pour le découpage : souvent peu fluide, il impose un rythme parfois syncopé, intercalant de nombreux points de vue d’une même scène, forçant une grande attention.
Ce qui est tout particulièrement intéressant dans ce premier volume, c’est l’incompréhension. Incompréhension du sujet (de quoi il parle, ce manga ?!), de l’action (la discussion du chapitre 1 paraît très absconse), des rôles (Ki-itchi c’est un méchant, un gentil ? Pourquoi il dit rien ? Qu’est-ce qu’il pense ?).
Au début je ne comprenais rien, et je trouvais ça pas très beau et un peu embêtant. Et puis, au fil des pages, sans que Ki-itchi dise jamais un mot, on se pose des questions, on échafaude des hypothèses, on construit un sens… et on s’attache.
Ki-itchi c’est un gosse très turbulent qui ne s’exprime pas. C’est donc la nécessité d’essayer de le comprendre, tant pour le lecteur que pour les personnages du manga. C’est un comportement complètement inhabituel et des réactions à décrypter. Je ne sais absolument pas si c’est réaliste, mais Ki-itchi, c’est comme d’avoir un vrai gosse avec son caractère et d’essayer de le comprendre…
Quant au dessin, on s’y fait tellement bien qu’une scène m’a fait hurler de rire. Et certains passages sont réellement émouvants.
Alors je ne sais pas si vous aimerez cette espèce d’ODNI (Objet Dessiné Non Identifié), mais je vous conseille très fortement d’essayer de le lire. En entier, car un chapitre ne suffira pas. En tout cas moi j’aime beaucoup.
Une superbe série, une histoire de pirate classique (un trésor perdu...) mais avec de bons rebondissements. Pour héros un pirate digne de ce nom : malin, truqueur, sanguinaire et sans pitié mais l'honneur de la parole donnée (enfin tout dépend à qui :)). Les dessins : tout simplement superbes ! Perso, Cassini, j'adore. Le hic ? Comme annoncé prédedemment, la fin qui n'est pas à la hauteur. Mais il n'empêche que c'est à conseiller aux fans du genre.
Quand on lit les avis prédédents et que l'on voit que même ceux qui ne sont pas fans de sf adhèrent, je crois qu'il n'y pas de meilleure preuve.
Captivé par le scénario, fasciné par les dessins...
Personnellement, il s'agit de ma série culte ! Souvent on a l'impression que les scénarii sont faits au fur et à mesure de l'histoire... Si le lecteur ne sait pas trop où l'histoire va il semble en être de même pour le scénariste. Or pour UW1, on sent de suite que Bajram sait où il va sans pour autant que le lecteur puisse se douter de la fin.
Vraiment à lire, à lire et relire :)
Tout nouvel album d’Ayroles (François, pas Alain…), ce n’est peut-être pas en le feuilletant que celui qui ne connaît pas l’auteur aura envie de le lire. Le style graphique est en effet assez particulier, analogue à celui d’« Incertain silence », parfois très sombre du fait d’encrages abondants et mettant en scène des physionomies un peu spéciales.
Une des grandes force de cet album, c’est une originalité parfois poussée.
Dans les dialogues tout d’abord, avec un côté fréquemment décalé, jouant par exemple sur le fait que Pierre est aveugle, et quelques petites perles de répliques, comme au dos de l’album : C’est pas parce que je vois pas que je peux pas peindre… Je suis pas manchot ! ; ces dialogues sont vraiment un réel plaisir à lire.
Dans le dessin ensuite. Ayroles participe activement à l’OuBaPo et utilise ici certaines techniques oubapiennes, mais légèrement, presque avec tact, et toujours à bon escient.
(Passage un peu technique)
Itérations iconiques (p.62, huit cases identiques représentant l’extérieur du commissariat), restrictions iconiques (p. 1), itérations iconiques partielles (p. 8, Pierre et Paul en train de cheminer), réinterprétation graphique absolument magistrale (p. 85), etc. Et puis la page 86 rappelle « Simbabad de Bahtbad » (« Philémon »…), où le lecteur est contraint de suivre un ordre de lecture qui n’est pas celui des cases.
Bref, il y a de quoi faire. Et pourtant tout ceci reste discret, parfaitement intégré au récit et le servant. Rien d’artificiel donc, au contraire.
L’histoire quant à elle est originale dans son idée : deux personnages infirmes mais complémentaires, l’un rabougri et tétraplégique, l’autre grand et valide mais aveugle.
Autant le dire tout de suite, la ligne directrice de cet album, c’est Pierre et Paul. Les aventures qu’ils vont vivre ont une cohérence et une logique, mais il ne s’agit pas de quelque chose d’aussi marqué que, disons, un Thorgal, avec situation initiale, perturbation, aventure et fin. Là ce serait plutôt « on fait un morceau de chemin avec les personnages ».
Mais bon, « Enfer Portatif » est un vrai plaisir à lire. Savoureux dans ces dialogues, très intéressant au niveau de son découpage et dans les techniques qu’il utilise, tendre et cruel à la fois, gentiment drôle, j’aime.
Après un début de lecture qui fût fastidieux et sans cesse parasité par un graphisme que je trouvais finalement très lourd, j'ai vite été pris par l'infernal compte à rebours.
***ATTENTION SPOILERS***
Même s'il me paraissait dès le début évident que le fameux secret d'état devait être l'imminence d'une catastrophe cosmico-planétaire, la manière dont les événements sont amenés est très bien maîtrisée, et donne envie d'en savoir à chaque fois un peu plus.
Je ne vais pas trop revenir sur certaines galères scénaristiques (si ? bon par exemple je me suis demandé pourquoi l'associé de Venice qui se prend une balle dans la tronche revenait deux pages après défiguré mais bien vivant. J'ai dû relire trois fois le début avant de comprendre un peu plus tard que c'était son fantôme !
***FIN SPOILERS***
Mais finalement en quoi cette digression fantastique sert-elle l'histoire ?), j'ai vraiment aimé les deux premiers tomes et j'attends avec impatience la suite.
Ah oui, juste une petite dernière précision pour la route : le graphisme s'améliore nettement dans le deuxième tome.
Solide pavé que cette trilogie. Le dessin de Bézian en rappelle d’autres : Andréas mais surtout Thierry Robin pour son caractère géométrisé, un peu froid, mais parfait pour une atmosphère fantastique.
Au début, le dessin surprend et on n'est pas sûr de lire tout cela avec plaisir, tant les visages sont grimaçants, torturés, comme remplis de lignes de force trop abondantes, allant jusqu’à la défiguration. Mais au bout de 3-4 pages, on est déjà dedans, pris par l’étrange rythme des couleurs et du découpage. C’est de la bd d’orfèvre, ça Monsieur ! Chaque case est soigneusement pensée, dans une alchimie qui frise sans cesse la perfection stylistique. Côté scénario, c’est du fantastique dans la plus pure tradition, on pense à Poe, bien sûr, mais également à beaucoup d’autres.
Finalement ces trois tomes peuvent se lire tout à fait séparément. Ils n’ont qu’un personnage en commun : celui du docteur, qui est la plupart du temps (sauf dans le 3e tome) plutôt secondaire.
Mais les lire dans la foulée permet de constater à quel point ces trois albums constituent des variations sur des thèmes communs : le temps, la mort… Cela permet d’admirer également toute la progression de ce dessinateur rare mais précieux.
De la première planche à la dernière, son dessin s’affine, son style se fait de plus en plus épuré, de plus en plus abstrait pour atteindre une espèce de perfection.
Voila une superbe histoire d'amour. Il n'est qu'un automate délaissé au premier regard par un créateur dévoré par ses propres chimères. Elle n'est qu'une fée inachevée suspendue au fil de l'oubli. Il la voit et soudain sa vie s'éclaire. Ils se perdent dans le tourbillon de la folie des hommes, et le temps passe. Mais l'amour se moque du temps qui passe. Le petit automate le sait bien, lui qui va tout faire pour retrouver celle qu'il aime.
Cette bd est un pur moment de poésie. Elle sublime le sentiment amoureux de manière simple et limpide. Quand en plus, elle a la chance d'être portée par un graphisme au diapason, on touche au magique.
Pour les amoureux, pour ceux qui aimeraient l'être et pour tous les autres...
Assurément une très bonne série qui débute. Si le thème des durs à cuire forcés de collaborer pour dénouer des situations compliquées n'est pas nouveau, le traitement scénaristique de Dorison et Nury parvient parfaitement à susciter l'intérêt. Le tout est servi par le graphisme irréprochable de Rossi et une mise en couleur très honnête. Une série qui dès le premier tome, nous fait entrer dans un univers captivant. A suivre...
Vraiment spécial, ce manga... et déroutant !
En fait, la structure me fait penser à celle de Spirale dans la forme : un ensemble de petites histoires et d'aventures que rencontre un groupe de personnages, qui s'inscrivent dans un thème général (ici, l'espace du XXIeme siècle).
En fait, je trouve ce manga... reposant. Pourtant, l'intrigue est assez active, les éléments s'enchaînent bien, mais j'ai ressenti une sorte de plénitude à la lecture de cette BD, c'est assez particulier.
Les différents personnages sont très travaillés (je trouve que Fi est carrément craquante :)), leur psychologie est très développée.
On s'attache vite à ces différents "éboueurs de l'espace" au futur improbable, et qui poursuivent un rêve qui leur est propre.
Les différentes petites histoires sont millimétrées et très bien pensées, souvent originales. La fin du premier tome est particulièrement prenante... mais chut :)
Le dessin est vraiment atypique. Très kitch dans les visages, simples et ronds, ce style "ligne claire" (si si, un peu quand même !) donne beaucoup de charme à la série. Toutefois, je trouve que les personnages, très simples parfois, ne s'intègrent pas bien aux décors qui eux sont très précis.
Une série à découvrir, en tout cas, une très bonne surprise !
Attention, chef d’œuvre en voie de disparition ! Il semblerait que ce manga, publié en trois tomes, soit retiré du catalogue Tonkam fin août 2003. Publié en 1996, il n’a apparemment pas été réédité depuis, vous aurez donc peut-être quelques difficultés à le trouver…
Évidemment, le manga c’est encore pour certains de la baston et du cul. Évidemment aussi en cette période assez faste d’ouverture au manga, le manga c’est une culture et un domaine très analogue à la bd franco-belge. Le truc, c’est que les mangas publiés en France restent finalement cantonnés à quelques domaines assez ciblés, et qu’assez peu sortent de ces sentiers plus ou moins battus.
«Amer Béton» est donc (à ma connaissance, hein) le premier, et peut-être le seul, manga «underground» traduit en français… Enfin je ne suis sûr de rien, mais regardez un peu ce dessin, ça a tout de l’underground.
Quoi qu’il en soit, ce même dessin aura probablement tendance à rebuter de prime abord : objets et décors gentiment fantaisistes, perspective approximative, expressions plus que caricaturales, et surtout il est assez moche, particulièrement au niveau des visages. Pour couronner le tout, le tome 1 a été un peu bâclé, et la résolution du scanner étant insuffisante, on a droit à un magnifique effet de pixellisation (qui fort heureusement disparaît par la suite).
Alors bon, on se dit quand même que ce serait bête de louper un truc qui va disparaître, qu’au moins ça semble bien atypique, et que si «tellement» de gens bien informés en disent du bien sur certains sites, c’est que peut-être finalement ça ne sera pas si mal… On commence à lire le tome 1, c’est un peu bizarre, on ne comprend pas tout (un môme coiffé d’une tête de lion qui parle à la troisième personne, un autre perché sur un poteau électrique…), et puis au fil des pages on se retrouve à découvrir une histoire qui ressemble à une guerre des gangs, avec des flics, des gangsters, d’autres gangsters, une ville, et au milieu de tout ça, Blanko et Noiro (les deux héros), deux sales mômes qui tabassent et vivent dans une voiture, qui sont de vraies terreurs et qui composent le gang dit des chats.
Blanko est un peu incomplet du côté intellectuel, Noiro est incomplet d’ailleurs, vous le découvrirez si vous lisez cette série. Noiro veille sur Blanko et le protège. Car le bordel va s’installer sur la ville… Guerre des gangs, lutte pour la ville que les chats considéraient jusqu’alors comme leur appartenant, étrange yakuza qui crée un parc d’attraction et veut tout dominer…
Difficile de résumer, car «Amer Béton» c’est une foule de choses !
C’est de la brutalité urbaine, avec ces deux mômes et les bastons qu’ils provoquent. C’est des acrobaties improbables à n’en plus finir. Des jeux de pouvoir à la pelle. Mais c’est plus, bien plus que cela.
«Amer béton» c’est aussi la question de l’identité : nous faisons ce que nous faisons parce que nous sommes qui nous sommes ; agir autrement revient à ne plus exister. C’est une vision proche de la mythologie scandinave : on sait que Ragnarok va arriver et que nous serons défaits, mais en attendant on a un destin à accomplir, et on le fera. De même que dans «Le seigneur des anneaux», c’est le changement et la résistance au changement, l’annonce d’une nouvelle ère, la disparition d’une ancienne et toutes les luttes que cela suppose. C’est de la folie, du rêve, de l’onirisme, des visions devenues réalité et une réalité parfois fuyante.
«Amer Béton», c’est des symboles en veux-tu en voilà ! Des chats, des rats, des tortues, qui participent à la signification, quelques scènes absolument stupéfiantes de symbolisme et pourtant d’une limpidité absolue. C’est des oppositions en chaîne : Blanco / Noiro, Jour / Nuit, Chokola / Vanille, etc. C’est un graphisme fouillé où les trames se font rares, très très expressif et qu’on en vient à adorer. C’est un découpage des scènes dynamique, qui alterne parfois par chapitre, parfois par page. C’est quelque chose que quand on plonge dedans on est aspiré.
«Amer Béton» c’est de la poésie urbaine, c’est un chef d’œuvre et il disparaît bientôt. Courez le chercher pendant qu’il en est encore temps !
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Ki-itchi
Ahlala… Akata / Delcourt nous a habitué à une ligne éditoriale très intéressante avec des œuvres assez atypiques, mais alors là on atteint des sommets. Laissons le dessin de côté : Ki-itchi est très laid, certains visages ne sont guère plus avenants, les décors sont assez travaillés. Idem pour le découpage : souvent peu fluide, il impose un rythme parfois syncopé, intercalant de nombreux points de vue d’une même scène, forçant une grande attention. Ce qui est tout particulièrement intéressant dans ce premier volume, c’est l’incompréhension. Incompréhension du sujet (de quoi il parle, ce manga ?!), de l’action (la discussion du chapitre 1 paraît très absconse), des rôles (Ki-itchi c’est un méchant, un gentil ? Pourquoi il dit rien ? Qu’est-ce qu’il pense ?). Au début je ne comprenais rien, et je trouvais ça pas très beau et un peu embêtant. Et puis, au fil des pages, sans que Ki-itchi dise jamais un mot, on se pose des questions, on échafaude des hypothèses, on construit un sens… et on s’attache. Ki-itchi c’est un gosse très turbulent qui ne s’exprime pas. C’est donc la nécessité d’essayer de le comprendre, tant pour le lecteur que pour les personnages du manga. C’est un comportement complètement inhabituel et des réactions à décrypter. Je ne sais absolument pas si c’est réaliste, mais Ki-itchi, c’est comme d’avoir un vrai gosse avec son caractère et d’essayer de le comprendre… Quant au dessin, on s’y fait tellement bien qu’une scène m’a fait hurler de rire. Et certains passages sont réellement émouvants. Alors je ne sais pas si vous aimerez cette espèce d’ODNI (Objet Dessiné Non Identifié), mais je vous conseille très fortement d’essayer de le lire. En entier, car un chapitre ne suffira pas. En tout cas moi j’aime beaucoup.
Bouffe-Doublon
Une superbe série, une histoire de pirate classique (un trésor perdu...) mais avec de bons rebondissements. Pour héros un pirate digne de ce nom : malin, truqueur, sanguinaire et sans pitié mais l'honneur de la parole donnée (enfin tout dépend à qui :)). Les dessins : tout simplement superbes ! Perso, Cassini, j'adore. Le hic ? Comme annoncé prédedemment, la fin qui n'est pas à la hauteur. Mais il n'empêche que c'est à conseiller aux fans du genre.
Universal War One
Quand on lit les avis prédédents et que l'on voit que même ceux qui ne sont pas fans de sf adhèrent, je crois qu'il n'y pas de meilleure preuve. Captivé par le scénario, fasciné par les dessins... Personnellement, il s'agit de ma série culte ! Souvent on a l'impression que les scénarii sont faits au fur et à mesure de l'histoire... Si le lecteur ne sait pas trop où l'histoire va il semble en être de même pour le scénariste. Or pour UW1, on sent de suite que Bajram sait où il va sans pour autant que le lecteur puisse se douter de la fin. Vraiment à lire, à lire et relire :)
Enfer portatif
Tout nouvel album d’Ayroles (François, pas Alain…), ce n’est peut-être pas en le feuilletant que celui qui ne connaît pas l’auteur aura envie de le lire. Le style graphique est en effet assez particulier, analogue à celui d’« Incertain silence », parfois très sombre du fait d’encrages abondants et mettant en scène des physionomies un peu spéciales. Une des grandes force de cet album, c’est une originalité parfois poussée. Dans les dialogues tout d’abord, avec un côté fréquemment décalé, jouant par exemple sur le fait que Pierre est aveugle, et quelques petites perles de répliques, comme au dos de l’album : C’est pas parce que je vois pas que je peux pas peindre… Je suis pas manchot ! ; ces dialogues sont vraiment un réel plaisir à lire. Dans le dessin ensuite. Ayroles participe activement à l’OuBaPo et utilise ici certaines techniques oubapiennes, mais légèrement, presque avec tact, et toujours à bon escient. (Passage un peu technique) Itérations iconiques (p.62, huit cases identiques représentant l’extérieur du commissariat), restrictions iconiques (p. 1), itérations iconiques partielles (p. 8, Pierre et Paul en train de cheminer), réinterprétation graphique absolument magistrale (p. 85), etc. Et puis la page 86 rappelle « Simbabad de Bahtbad » (« Philémon »…), où le lecteur est contraint de suivre un ordre de lecture qui n’est pas celui des cases. Bref, il y a de quoi faire. Et pourtant tout ceci reste discret, parfaitement intégré au récit et le servant. Rien d’artificiel donc, au contraire. L’histoire quant à elle est originale dans son idée : deux personnages infirmes mais complémentaires, l’un rabougri et tétraplégique, l’autre grand et valide mais aveugle. Autant le dire tout de suite, la ligne directrice de cet album, c’est Pierre et Paul. Les aventures qu’ils vont vivre ont une cohérence et une logique, mais il ne s’agit pas de quelque chose d’aussi marqué que, disons, un Thorgal, avec situation initiale, perturbation, aventure et fin. Là ce serait plutôt « on fait un morceau de chemin avec les personnages ». Mais bon, « Enfer Portatif » est un vrai plaisir à lire. Savoureux dans ces dialogues, très intéressant au niveau de son découpage et dans les techniques qu’il utilise, tendre et cruel à la fois, gentiment drôle, j’aime.
7 secondes
Après un début de lecture qui fût fastidieux et sans cesse parasité par un graphisme que je trouvais finalement très lourd, j'ai vite été pris par l'infernal compte à rebours. ***ATTENTION SPOILERS*** Même s'il me paraissait dès le début évident que le fameux secret d'état devait être l'imminence d'une catastrophe cosmico-planétaire, la manière dont les événements sont amenés est très bien maîtrisée, et donne envie d'en savoir à chaque fois un peu plus. Je ne vais pas trop revenir sur certaines galères scénaristiques (si ? bon par exemple je me suis demandé pourquoi l'associé de Venice qui se prend une balle dans la tronche revenait deux pages après défiguré mais bien vivant. J'ai dû relire trois fois le début avant de comprendre un peu plus tard que c'était son fantôme ! ***FIN SPOILERS*** Mais finalement en quoi cette digression fantastique sert-elle l'histoire ?), j'ai vraiment aimé les deux premiers tomes et j'attends avec impatience la suite. Ah oui, juste une petite dernière précision pour la route : le graphisme s'améliore nettement dans le deuxième tome.
Adam Sarlech
Solide pavé que cette trilogie. Le dessin de Bézian en rappelle d’autres : Andréas mais surtout Thierry Robin pour son caractère géométrisé, un peu froid, mais parfait pour une atmosphère fantastique. Au début, le dessin surprend et on n'est pas sûr de lire tout cela avec plaisir, tant les visages sont grimaçants, torturés, comme remplis de lignes de force trop abondantes, allant jusqu’à la défiguration. Mais au bout de 3-4 pages, on est déjà dedans, pris par l’étrange rythme des couleurs et du découpage. C’est de la bd d’orfèvre, ça Monsieur ! Chaque case est soigneusement pensée, dans une alchimie qui frise sans cesse la perfection stylistique. Côté scénario, c’est du fantastique dans la plus pure tradition, on pense à Poe, bien sûr, mais également à beaucoup d’autres. Finalement ces trois tomes peuvent se lire tout à fait séparément. Ils n’ont qu’un personnage en commun : celui du docteur, qui est la plupart du temps (sauf dans le 3e tome) plutôt secondaire. Mais les lire dans la foulée permet de constater à quel point ces trois albums constituent des variations sur des thèmes communs : le temps, la mort… Cela permet d’admirer également toute la progression de ce dessinateur rare mais précieux. De la première planche à la dernière, son dessin s’affine, son style se fait de plus en plus épuré, de plus en plus abstrait pour atteindre une espèce de perfection.
Fée et tendres Automates
Voila une superbe histoire d'amour. Il n'est qu'un automate délaissé au premier regard par un créateur dévoré par ses propres chimères. Elle n'est qu'une fée inachevée suspendue au fil de l'oubli. Il la voit et soudain sa vie s'éclaire. Ils se perdent dans le tourbillon de la folie des hommes, et le temps passe. Mais l'amour se moque du temps qui passe. Le petit automate le sait bien, lui qui va tout faire pour retrouver celle qu'il aime. Cette bd est un pur moment de poésie. Elle sublime le sentiment amoureux de manière simple et limpide. Quand en plus, elle a la chance d'être portée par un graphisme au diapason, on touche au magique. Pour les amoureux, pour ceux qui aimeraient l'être et pour tous les autres...
W.E.S.T
Assurément une très bonne série qui débute. Si le thème des durs à cuire forcés de collaborer pour dénouer des situations compliquées n'est pas nouveau, le traitement scénaristique de Dorison et Nury parvient parfaitement à susciter l'intérêt. Le tout est servi par le graphisme irréprochable de Rossi et une mise en couleur très honnête. Une série qui dès le premier tome, nous fait entrer dans un univers captivant. A suivre...
Planètes
Vraiment spécial, ce manga... et déroutant ! En fait, la structure me fait penser à celle de Spirale dans la forme : un ensemble de petites histoires et d'aventures que rencontre un groupe de personnages, qui s'inscrivent dans un thème général (ici, l'espace du XXIeme siècle). En fait, je trouve ce manga... reposant. Pourtant, l'intrigue est assez active, les éléments s'enchaînent bien, mais j'ai ressenti une sorte de plénitude à la lecture de cette BD, c'est assez particulier. Les différents personnages sont très travaillés (je trouve que Fi est carrément craquante :)), leur psychologie est très développée. On s'attache vite à ces différents "éboueurs de l'espace" au futur improbable, et qui poursuivent un rêve qui leur est propre. Les différentes petites histoires sont millimétrées et très bien pensées, souvent originales. La fin du premier tome est particulièrement prenante... mais chut :) Le dessin est vraiment atypique. Très kitch dans les visages, simples et ronds, ce style "ligne claire" (si si, un peu quand même !) donne beaucoup de charme à la série. Toutefois, je trouve que les personnages, très simples parfois, ne s'intègrent pas bien aux décors qui eux sont très précis. Une série à découvrir, en tout cas, une très bonne surprise !
Amer Béton
Attention, chef d’œuvre en voie de disparition ! Il semblerait que ce manga, publié en trois tomes, soit retiré du catalogue Tonkam fin août 2003. Publié en 1996, il n’a apparemment pas été réédité depuis, vous aurez donc peut-être quelques difficultés à le trouver… Évidemment, le manga c’est encore pour certains de la baston et du cul. Évidemment aussi en cette période assez faste d’ouverture au manga, le manga c’est une culture et un domaine très analogue à la bd franco-belge. Le truc, c’est que les mangas publiés en France restent finalement cantonnés à quelques domaines assez ciblés, et qu’assez peu sortent de ces sentiers plus ou moins battus. «Amer Béton» est donc (à ma connaissance, hein) le premier, et peut-être le seul, manga «underground» traduit en français… Enfin je ne suis sûr de rien, mais regardez un peu ce dessin, ça a tout de l’underground. Quoi qu’il en soit, ce même dessin aura probablement tendance à rebuter de prime abord : objets et décors gentiment fantaisistes, perspective approximative, expressions plus que caricaturales, et surtout il est assez moche, particulièrement au niveau des visages. Pour couronner le tout, le tome 1 a été un peu bâclé, et la résolution du scanner étant insuffisante, on a droit à un magnifique effet de pixellisation (qui fort heureusement disparaît par la suite). Alors bon, on se dit quand même que ce serait bête de louper un truc qui va disparaître, qu’au moins ça semble bien atypique, et que si «tellement» de gens bien informés en disent du bien sur certains sites, c’est que peut-être finalement ça ne sera pas si mal… On commence à lire le tome 1, c’est un peu bizarre, on ne comprend pas tout (un môme coiffé d’une tête de lion qui parle à la troisième personne, un autre perché sur un poteau électrique…), et puis au fil des pages on se retrouve à découvrir une histoire qui ressemble à une guerre des gangs, avec des flics, des gangsters, d’autres gangsters, une ville, et au milieu de tout ça, Blanko et Noiro (les deux héros), deux sales mômes qui tabassent et vivent dans une voiture, qui sont de vraies terreurs et qui composent le gang dit des chats. Blanko est un peu incomplet du côté intellectuel, Noiro est incomplet d’ailleurs, vous le découvrirez si vous lisez cette série. Noiro veille sur Blanko et le protège. Car le bordel va s’installer sur la ville… Guerre des gangs, lutte pour la ville que les chats considéraient jusqu’alors comme leur appartenant, étrange yakuza qui crée un parc d’attraction et veut tout dominer… Difficile de résumer, car «Amer Béton» c’est une foule de choses ! C’est de la brutalité urbaine, avec ces deux mômes et les bastons qu’ils provoquent. C’est des acrobaties improbables à n’en plus finir. Des jeux de pouvoir à la pelle. Mais c’est plus, bien plus que cela. «Amer béton» c’est aussi la question de l’identité : nous faisons ce que nous faisons parce que nous sommes qui nous sommes ; agir autrement revient à ne plus exister. C’est une vision proche de la mythologie scandinave : on sait que Ragnarok va arriver et que nous serons défaits, mais en attendant on a un destin à accomplir, et on le fera. De même que dans «Le seigneur des anneaux», c’est le changement et la résistance au changement, l’annonce d’une nouvelle ère, la disparition d’une ancienne et toutes les luttes que cela suppose. C’est de la folie, du rêve, de l’onirisme, des visions devenues réalité et une réalité parfois fuyante. «Amer Béton», c’est des symboles en veux-tu en voilà ! Des chats, des rats, des tortues, qui participent à la signification, quelques scènes absolument stupéfiantes de symbolisme et pourtant d’une limpidité absolue. C’est des oppositions en chaîne : Blanco / Noiro, Jour / Nuit, Chokola / Vanille, etc. C’est un graphisme fouillé où les trames se font rares, très très expressif et qu’on en vient à adorer. C’est un découpage des scènes dynamique, qui alterne parfois par chapitre, parfois par page. C’est quelque chose que quand on plonge dedans on est aspiré. «Amer Béton» c’est de la poésie urbaine, c’est un chef d’œuvre et il disparaît bientôt. Courez le chercher pendant qu’il en est encore temps !