"Les imposteurs", c'est l'histoire de ces gens qui aimeraient en être d'autres, pour mieux briller en société, être enfin quelqu'un et non plus un simple pion perdu dans la plèbe. A l'heure de la Star Academy et autre poptrucs, Cailleux s'interroge à sa manière sur la quête d'identité et le désir de reconnaissance. Il autopsie ce désir universel et en révèle avec doigté toute la vanité.
Je donnerais bien 5 étoiles à cet album, mais c'est la suite qui en décidera. Pour l'instant, c'est un très bon début d'histoire. Cailleux épate avec son style raffiné tout en légèreté. Petit à petit, il construit son oeuvre, dans son coin, à l'écart des grands courants avec une bande dessinée toujours aussi anti-spectaculaire. Il cherche la finesse là où d'autres préfère le coup de poing. Ca fait plaisir de voir cet auteur chez un éditeur "grand public" comme Casterman, il mérite amplement cette reconnaissance.
L'autre plaisir immédiat associé à cet album, c'est de voir enfin du Cailleux en couleurs. C'est du très beau travail, un album qu'on se surprend à feuilleter encore et encore, dans tous les sens, pour en admirer l’harmonie des couleurs et du trait, la subtilité des cadrages et la justesse des attitudes que Cailleux donne à ses personnages.
Et puis surtout, tout cela ne serait qu'esbroufe s'il n'y avait cette délicieuse histoire d’imposture, pas fondamentalement originale, mais toujours passionnante, dans le moindre de ses détails.
Les 7 vies de l'épervier est une série BD très connue (sûrement grâce ou à cause de ses si nombreuses séries dérivées) et pourtant je ne l'avais pas lue en entier jusqu'à il y a peu.
Je dois avouer que le début m'a assez plu. A force d'avoir lu par-ci par-là des tomes de Masquerouge et autres dérivés sus-cités, j'avais l'impression de connaître déjà une partie de l'histoire mais ça partait bien. De suivre à la fois l'intrigue autour du roi Henri IV et celle d'Ariane de Troïl et du masque rouge, c'était bien monté et ça partait bien. Bon, tout n'y est pas palpitant et certaines tournures du scénario sont un peu faciles (le justicier est blessé à mort mais juste à temps le méchant sera vaincu et heureusement le héros survivra...).
Et au fil des tomes, la tension monte par rapport à cette prophétie qui est annoncée depuis le tout début...
Et...
Et ça tombe un peu à l'eau. Le dernier tome et sa fin m'ont fortement déçu. Pourquoi avoir fait tant de détours, tant d'histoires, promettre tant de complexité, pour en arriver à une fin aussi simple où tout ce qui a été monté patiemment dans les tomes précédents tombe comme un soufflé raté ?!
Bref, j'ai été assez déçu par cette série malgré ses bons côtés.
Mise à jour de cet avis quelques temps plus tard :
Finalement, quand je repense à cette série, je trouve qu'elle mérite mieux que le simple 3/5 que je lui avais donné à l'époque.
Je maintiens que la fin m'a un peu déçu par son côté à la fois "destin tragique où la fatalité aveugle se joue de l'intelligence présumée des personnages en présence" et aussi parce que, comparé à une prophétie où les 7 éperviers devaient voir leur destin se croiser en un grand final, je trouve qu'en réalité il y a franchement 2 intrigues presque indépendantes entre 3 éperviers d'un côté et 4 de l'autre, de telle manière que je trouve le côté "Prophétie des 7 éperviers" avec la vieille diabolique, etc., un peu raté et trop grandiloquent par rapport au résultat final.
Mais dans l'ensemble, les 6 premiers tomes m'ont vraiment plu et accroché et je garde après lecture un sentiment de BD de bonne qualité, tant au niveau historique qu'au niveau de l'interêt du scénario et de la façon dont il captive le lecteur.
Mon avis, après le premier tome, était plutôt mitigé : le décor était posé mais l'histoire n'avait pas réellement débuté...
Par contre, ce deuxième tome lance l'intrigue d'une manière fort agréable. Le lien entre les deux personnages principaux est établi et de nombreuses révélations sont faites. Pas de temps mort dans un scénario qui m'a beaucoup plu.
Les dessins restent très aboutis et des petites touches d'humour ponctuent ce tome.
Bref, une série de science fiction qui mériterait d'être connue !
Même avis que Manu concernant le tome 1 : il ne cassait pas la baraque...
Mais le tome 2 change tout : le scénario prend de l'ampleur, les liens sont faits, la cohérence s'installe, le manque de chance (ou le don de divination) de certains apparaît...
D'autre part, le mystère s'épaissit quand au fameux projet Sherwood (et ce n'est pas pour me déplaire).
Niveau dessin et couleurs, c'est correct.
Bref, une BD à lire.
Little Rice Duck a deux passions dans sa vie, sa trompette et sa petite amie Betty. Il joue dans un bar et Betty l'écoute mais au bout d'un moment, elle en a marre d'entendre le même air et va voir ailleurs si celui-ci n'est pas plus pur...
Rice décide alors de tout quitter car que vaut la vie sans Betty ?
Cette histoire est incroyable et envoûtante. On suit ce canard dont le coeur brisé lui fait abandonner tout ce à quoi il se rattachait. Le trait de Dillies me fait penser au trait de Sfar, Blain, ... Cet album est un one-shot mais qui sait si notre canard ne ressurgira pas tel Moïse séparant les eaux. Un très bon moment.
Et voila, encore un chef-d'oeuvre signé Larcenet!
Cette fois, il nous invite à suivre les post-aventures délirantes d'un Robin des Bois ayant certes pris un coup de vieux et étant atteint de l'affection du sieur Alzheimer, mais toujours prince des voleurs (et même des délinquants... mdr), détroussant du touriste en forêt de Rambouillet, volant aux riches pour donner aux pauvres, ce qui est certes un concept étrange mais néanmoins intéressant;). Il est bien entendu toujours accompagné de son fidèle Petit-Jean, surprenant lui aussi, et toujours la afin de donner à messir Robin un bon coup de gourdin en travers du couvre chef afin de le ramener à la raison.
Larcenet nous offre la un album original et délirant avec pas mal de petites histoires, dotées néamoins d'un fil conducteur.
J'ai longtemps laissé 4/5, mais plus de doute, j'ai trop aimé ce tome, j'irai donc jusqu'au 5/5.
J'ai ri du début à la fin, euh... non, plutôt, j'ai ri durant tout l'album excepté à la fin. Mais non, je ne dirai pas pourquoi. Il ne vous reste donc plus qu'à acheter cet excellent album pour voir ce dont il retourne.
Le graphisme de cette BD est absolument somptueux. Il y a plusieurs mini-mini-strips en bas de certaines pages qui sont franchement impressionnants. Sil n'y avait que ça ce serait déjà une bonne BD. Mais en plus, les personnages, entre Mini la souris récemment veuve, la tête réduite de Bornéo hystérique, le trumbernick énervé, le geai bleu menteur,... sont complètement cinglés tout comme le scénario, tout comme la mise en page tout comme le désuétisme des paroles d'oncle Gabby ou M. Corbeau. Superbement délirant.
Comme toutes les oeuvres de Jason que j'ai lues (hormis le Char de Fer), je les considère toutes comme "Culte(s)!". Même si CHHHT! n'est pas ma préférée (Dis moi quelque chose a un petit je-ne-sais-quoi en plus).
Cette BD encore une fois muette - et c'est ainsi je trouve que Jason excelle - procure toutes sortes de sentiments assez forts (peur, dégoût, admiration,...). Et comme pour Dis moi quelque chose, j'ai encore du mal à l'expliquer. Les "intrigues" sont parfois un peu complexes, du fait des personnages très ressemblants (avec un juste un chapeau pour les distinguer), et j'avoue que parfois il fallait que je relise certains passages. D'ailleurs, certaines personnes à qui je les ai fait lire ont détesté justement parce que"pfff!! on n'y comprend rien".
Mais cette BD pousse à faire attention à tous les détails, elle ne nous mâche pas le travail comme d'autres. A nous parfois de faire notre propre interprétation. Je suis sûre qu'il y a plusieurs manières de la lire, de comprendre, de ressentir. Et c'est ce qui en fait une oeuvre exceptionnelle. Comme un film de David Lynch (la comparaison est, je l'avoue, un peu légère...).
Attends... est quasiment aussi magnifique que Dis moi quelque chose. Bon elle n'est pas muette, et il est peut-être plus aisé de la comprendre de bout en bout, donc avec un peu moins de place pour l'imagination.
Mais cette histoire à la base toute simple, histoire d'amitié entre deux enfants, Bjorn et Jon, sur fond de blague, d'amourette, de défis puérils,... prend vite une tournure plus complexe. Les deux ruptures dans le récit (très nettes grâce à la mise en page) sont époustouflantes, cette relation avec la mort (parfois incarnée, et qu'on retrouve souvent chez Jason) est ambigüe, à la fois dérangeante et apaisante. En fait c'est une oeuvre pleine de paradoxes, et qui comme les autres de Jason procure toujours une émotion, pfff..., incroyable !!
Le Char de Fer est très différente des autres titres de Jason. C'est peut-être pour ça qu'elle m'a un peu moins enthousiasmée. Il faut dire aussi que j'avais lu les trois autres quasiment en même temps, et que celle-ci je l'attendais avec une telle impatience (vu que sa parution a été repoussée)...
Pas le même format, beaucoup de textes, de la couleur,... Je ne m'y retrouvais pas du tout à la première lecture. D'autant plus que c'est un policier "pur". Le talent de Jason est bien sûr toujours là, et elle reste de facture exceptionnelle, que ce soit au niveau de l'ambiance, de la qualité graphique, de l'objet en lui-même.
Et cela prouve d'autant plus que c'est un auteur défintivement très très bon, exceptionnel même, pouvant changer de registre facilement, avec une belle réussite, tout en restant à part et original.
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Les Imposteurs
"Les imposteurs", c'est l'histoire de ces gens qui aimeraient en être d'autres, pour mieux briller en société, être enfin quelqu'un et non plus un simple pion perdu dans la plèbe. A l'heure de la Star Academy et autre poptrucs, Cailleux s'interroge à sa manière sur la quête d'identité et le désir de reconnaissance. Il autopsie ce désir universel et en révèle avec doigté toute la vanité. Je donnerais bien 5 étoiles à cet album, mais c'est la suite qui en décidera. Pour l'instant, c'est un très bon début d'histoire. Cailleux épate avec son style raffiné tout en légèreté. Petit à petit, il construit son oeuvre, dans son coin, à l'écart des grands courants avec une bande dessinée toujours aussi anti-spectaculaire. Il cherche la finesse là où d'autres préfère le coup de poing. Ca fait plaisir de voir cet auteur chez un éditeur "grand public" comme Casterman, il mérite amplement cette reconnaissance. L'autre plaisir immédiat associé à cet album, c'est de voir enfin du Cailleux en couleurs. C'est du très beau travail, un album qu'on se surprend à feuilleter encore et encore, dans tous les sens, pour en admirer l’harmonie des couleurs et du trait, la subtilité des cadrages et la justesse des attitudes que Cailleux donne à ses personnages. Et puis surtout, tout cela ne serait qu'esbroufe s'il n'y avait cette délicieuse histoire d’imposture, pas fondamentalement originale, mais toujours passionnante, dans le moindre de ses détails.
Les 7 vies de l'épervier
Les 7 vies de l'épervier est une série BD très connue (sûrement grâce ou à cause de ses si nombreuses séries dérivées) et pourtant je ne l'avais pas lue en entier jusqu'à il y a peu. Je dois avouer que le début m'a assez plu. A force d'avoir lu par-ci par-là des tomes de Masquerouge et autres dérivés sus-cités, j'avais l'impression de connaître déjà une partie de l'histoire mais ça partait bien. De suivre à la fois l'intrigue autour du roi Henri IV et celle d'Ariane de Troïl et du masque rouge, c'était bien monté et ça partait bien. Bon, tout n'y est pas palpitant et certaines tournures du scénario sont un peu faciles (le justicier est blessé à mort mais juste à temps le méchant sera vaincu et heureusement le héros survivra...). Et au fil des tomes, la tension monte par rapport à cette prophétie qui est annoncée depuis le tout début... Et... Et ça tombe un peu à l'eau. Le dernier tome et sa fin m'ont fortement déçu. Pourquoi avoir fait tant de détours, tant d'histoires, promettre tant de complexité, pour en arriver à une fin aussi simple où tout ce qui a été monté patiemment dans les tomes précédents tombe comme un soufflé raté ?! Bref, j'ai été assez déçu par cette série malgré ses bons côtés. Mise à jour de cet avis quelques temps plus tard : Finalement, quand je repense à cette série, je trouve qu'elle mérite mieux que le simple 3/5 que je lui avais donné à l'époque. Je maintiens que la fin m'a un peu déçu par son côté à la fois "destin tragique où la fatalité aveugle se joue de l'intelligence présumée des personnages en présence" et aussi parce que, comparé à une prophétie où les 7 éperviers devaient voir leur destin se croiser en un grand final, je trouve qu'en réalité il y a franchement 2 intrigues presque indépendantes entre 3 éperviers d'un côté et 4 de l'autre, de telle manière que je trouve le côté "Prophétie des 7 éperviers" avec la vieille diabolique, etc., un peu raté et trop grandiloquent par rapport au résultat final. Mais dans l'ensemble, les 6 premiers tomes m'ont vraiment plu et accroché et je garde après lecture un sentiment de BD de bonne qualité, tant au niveau historique qu'au niveau de l'interêt du scénario et de la façon dont il captive le lecteur.
L'Arche
Mon avis, après le premier tome, était plutôt mitigé : le décor était posé mais l'histoire n'avait pas réellement débuté... Par contre, ce deuxième tome lance l'intrigue d'une manière fort agréable. Le lien entre les deux personnages principaux est établi et de nombreuses révélations sont faites. Pas de temps mort dans un scénario qui m'a beaucoup plu. Les dessins restent très aboutis et des petites touches d'humour ponctuent ce tome. Bref, une série de science fiction qui mériterait d'être connue !
L'Arche
Même avis que Manu concernant le tome 1 : il ne cassait pas la baraque... Mais le tome 2 change tout : le scénario prend de l'ampleur, les liens sont faits, la cohérence s'installe, le manque de chance (ou le don de divination) de certains apparaît... D'autre part, le mystère s'épaissit quand au fameux projet Sherwood (et ce n'est pas pour me déplaire). Niveau dessin et couleurs, c'est correct. Bref, une BD à lire.
Betty Blues
Little Rice Duck a deux passions dans sa vie, sa trompette et sa petite amie Betty. Il joue dans un bar et Betty l'écoute mais au bout d'un moment, elle en a marre d'entendre le même air et va voir ailleurs si celui-ci n'est pas plus pur... Rice décide alors de tout quitter car que vaut la vie sans Betty ? Cette histoire est incroyable et envoûtante. On suit ce canard dont le coeur brisé lui fait abandonner tout ce à quoi il se rattachait. Le trait de Dillies me fait penser au trait de Sfar, Blain, ... Cet album est un one-shot mais qui sait si notre canard ne ressurgira pas tel Moïse séparant les eaux. Un très bon moment.
La Légende de Robin des Bois
Et voila, encore un chef-d'oeuvre signé Larcenet! Cette fois, il nous invite à suivre les post-aventures délirantes d'un Robin des Bois ayant certes pris un coup de vieux et étant atteint de l'affection du sieur Alzheimer, mais toujours prince des voleurs (et même des délinquants... mdr), détroussant du touriste en forêt de Rambouillet, volant aux riches pour donner aux pauvres, ce qui est certes un concept étrange mais néanmoins intéressant;). Il est bien entendu toujours accompagné de son fidèle Petit-Jean, surprenant lui aussi, et toujours la afin de donner à messir Robin un bon coup de gourdin en travers du couvre chef afin de le ramener à la raison. Larcenet nous offre la un album original et délirant avec pas mal de petites histoires, dotées néamoins d'un fil conducteur. J'ai longtemps laissé 4/5, mais plus de doute, j'ai trop aimé ce tome, j'irai donc jusqu'au 5/5. J'ai ri du début à la fin, euh... non, plutôt, j'ai ri durant tout l'album excepté à la fin. Mais non, je ne dirai pas pourquoi. Il ne vous reste donc plus qu'à acheter cet excellent album pour voir ce dont il retourne.
Sock monkey
Le graphisme de cette BD est absolument somptueux. Il y a plusieurs mini-mini-strips en bas de certaines pages qui sont franchement impressionnants. Sil n'y avait que ça ce serait déjà une bonne BD. Mais en plus, les personnages, entre Mini la souris récemment veuve, la tête réduite de Bornéo hystérique, le trumbernick énervé, le geai bleu menteur,... sont complètement cinglés tout comme le scénario, tout comme la mise en page tout comme le désuétisme des paroles d'oncle Gabby ou M. Corbeau. Superbement délirant.
Chhht !
Comme toutes les oeuvres de Jason que j'ai lues (hormis le Char de Fer), je les considère toutes comme "Culte(s)!". Même si CHHHT! n'est pas ma préférée (Dis moi quelque chose a un petit je-ne-sais-quoi en plus). Cette BD encore une fois muette - et c'est ainsi je trouve que Jason excelle - procure toutes sortes de sentiments assez forts (peur, dégoût, admiration,...). Et comme pour Dis moi quelque chose, j'ai encore du mal à l'expliquer. Les "intrigues" sont parfois un peu complexes, du fait des personnages très ressemblants (avec un juste un chapeau pour les distinguer), et j'avoue que parfois il fallait que je relise certains passages. D'ailleurs, certaines personnes à qui je les ai fait lire ont détesté justement parce que"pfff!! on n'y comprend rien". Mais cette BD pousse à faire attention à tous les détails, elle ne nous mâche pas le travail comme d'autres. A nous parfois de faire notre propre interprétation. Je suis sûre qu'il y a plusieurs manières de la lire, de comprendre, de ressentir. Et c'est ce qui en fait une oeuvre exceptionnelle. Comme un film de David Lynch (la comparaison est, je l'avoue, un peu légère...).
Attends
Attends... est quasiment aussi magnifique que Dis moi quelque chose. Bon elle n'est pas muette, et il est peut-être plus aisé de la comprendre de bout en bout, donc avec un peu moins de place pour l'imagination. Mais cette histoire à la base toute simple, histoire d'amitié entre deux enfants, Bjorn et Jon, sur fond de blague, d'amourette, de défis puérils,... prend vite une tournure plus complexe. Les deux ruptures dans le récit (très nettes grâce à la mise en page) sont époustouflantes, cette relation avec la mort (parfois incarnée, et qu'on retrouve souvent chez Jason) est ambigüe, à la fois dérangeante et apaisante. En fait c'est une oeuvre pleine de paradoxes, et qui comme les autres de Jason procure toujours une émotion, pfff..., incroyable !!
Le Char de fer
Le Char de Fer est très différente des autres titres de Jason. C'est peut-être pour ça qu'elle m'a un peu moins enthousiasmée. Il faut dire aussi que j'avais lu les trois autres quasiment en même temps, et que celle-ci je l'attendais avec une telle impatience (vu que sa parution a été repoussée)... Pas le même format, beaucoup de textes, de la couleur,... Je ne m'y retrouvais pas du tout à la première lecture. D'autant plus que c'est un policier "pur". Le talent de Jason est bien sûr toujours là, et elle reste de facture exceptionnelle, que ce soit au niveau de l'ambiance, de la qualité graphique, de l'objet en lui-même. Et cela prouve d'autant plus que c'est un auteur défintivement très très bon, exceptionnel même, pouvant changer de registre facilement, avec une belle réussite, tout en restant à part et original.