Moi qui cherchais une bonne série policière en BD, je suis allé me jeter sur "Blacksad". Et je n'ai pas été déçu.
Le tome 1 est, comme je m'y attendais, un chef d'oeuvre graphique, qui recréé un univers à base d'animaux diablement réaliste. Le scénario est quant à lui assez classique, mais les personnages charismatiques et les plans hollywoodiens nous font oublier une histoire trop bancale. Bref, que du bonheur.
J'ai alors couru vers ma fnac pour arracher des mains du vendeur le second tome. Comme les critiques à l'égard du premier m'avaient semblé très juste, je m'attendais à, comme ce qui est dit ici, un tome encore meilleur que le premier. Si les graphismes sont toujours aussi beau, le blanc (neige, personnages) omniprésent rend le tout moins agréable à parcourir que le premier. Mais là où je suis déçu, c'est au niveau du scénario. Ok, il est plus original que le premier, voire même trop, car il en devient à certains moments loufoque et s'éloigne trop du but initial : retrouver la petite fille. Mais le PIRE, c'est l'ambiance malsaine qui règne : pédophilie, inceste, adultère, racisme, secte et traîtrise sont omniprésents et rendent le récit réaliste, OK, mais aussi dégeulasse.
Bézian... Un auteur boudé du grand public pour des raisons incompréhensibles... Il suffit d'ouvrir un tome de sa "Danse des morts" pour être immédiatement accroché devant son travail d'orfèvre. Ciselés, travaillés, tourmentés jusqu'à l'excès, ses dessins comptent parmi les plus beaux noirs et blancs qu'il m'ait été donné de voir.
S'appliquant à donner à ses personnages des faciès découpés à la serpe, Bézian semble avoir tout étudié : les ombres, les profils, les gouttes de sueur, les plis des cheveux, les replis des rideaux en arrière-plan comme la disposition des verres sur le guéridon tout au fond du fond de la petite case perdue au milieu des autres. Son dessin fouillé à l'extrême est un véritable paradis pour les amateurs de dessins léchés, personnels, tourmentés voire maladifs. C'est spectaculairement beau.
Les histoires qui composent ces deux albums sont à l'image de ce trait si particulier et évoquent les meilleures créations d'un Poe ou d'un Hoffman. L'extraordinaire est partout présent, le fantastique joue les premiers rôles, tout en finesse, tout en ambiances et en clins d'oeils adroits et étudiés.
Une oeuvre surprenante, merveille pour les yeux, froide peut-être, répétitive souvent, mais qui ne laisse jamais indifférent.
Superbe série! Le dessin en noir et blanc donne une dimension très plaisante à la série et l'histoire de ce héros malgré lui est plutôt intéressante, et le mondé crée est plutôt riche et la trame de fond attractive et pleine de rebondissement.. On est loin de ces séries débiles où on voit le héros sans cesse détruire, casser, violer à tour de bras et ceci dans la plus grande gloire... Le héros ici est un esclave chétif plutôt faible, mais qui arrivera quand même a trouver des solutions à ses problèmes. Le genre de héros plutôt rare.. et qu'on aimerait voir plus souvent!!!
Une série assez drôle, avec son humour parfois décalé, ses personnages hauts en couleur, suffisamment nombreux pour que les gags ne tournent pas en rond, j'ai beaucoup aimé "PsychoPark", dont le nom français est plutôt bien choisi.
On sent que ça a été publié dans un journal, strip oblige, mais surtout dans le ton et la succession de certains gags.
Dans l'ensemble plutôt marrant, mais la traduction de certains strips vous laisseront de marbre (référence américaine, mauvaise traduction...).
A conseiller aux fans de comics humoristiques qui en ont assez de Garfield.
J'en vois sourire là-bas au fond à droite. Il faut dire le sujet peut s'y prêter : la vie de Jésus vue par un mangaka japonais, qui plus est un des créateurs de "Gundam", mon Dieu, qu'est-ce que ça va bien pouvoir donner ?!
C'est en fait à moitié ce que je pensais en achetant cet album... mais bon, quelqu'un qui a fait "Jeanne" et qui utilise l'aquarelle pour faire du manga ne peut pas être tout à fait mauvais. ;)
Et je dois avouer que si la couverture ne me plaît pas beaucoup, les quelques premières pages de dessin sont non seulement très belles, mais bénéficient aussi d'une dramaturgie très intéressante. Les plans sont soigneusement choisis pour faire ressortir l'intensité de la situation, et ceci ajouté à l'ambiance monochromatique de ces pages les rend très prenantes.
Arrive un texte d'introduction, sur deux petites pages.
Et là je suis resté tout simplement scotché. En deux malheureuses petites pages d'un texte qui ne se veut ni polémique ni provocateur, les choses sont recadrées d'une façon absolument magistrale. Tout y est dit sur un ton extrêmement factuel, presque historique au sens noble du terme, et on comprend qu'il s'agit là d'un livre d'histoire. Qu'on ne va pas nous rabâcher une énième fois la vie de Jésus le fils de Dieu, celui qui guérit les lépreux en les touchant, qui multiplie les pains, etc. mais la vie de l'homme que fût Jésus, avec un aspect quotidien et réaliste très, très intéressant. Il s'agit bien sûr d'une interprétation de la vie de Jésus, mais certainement beaucoup plus proche de ce que fût la réalité que les textes bibliques.
Et de fait, le manga tient toutes ces promesses. L'auteur s'est visiblement documenté, a puisé dans des sources historiques, et parle de Jésus comme il parlerait de De Gaulle ou Cortès, sans fioritures ésotériques et religieuses inutiles. Jésus est un rabbi, il a des disciples, il prêche. Autour de lui les gens s'agitent, croient, nient, l'encensent ou le haïssent.
Je dois dire que j'ai été absolument subjugué par cette vision de la chose, et je crois qu'en matière de leçon d'humilité "Jésus" peut nous en apprendre beaucoup.
Bien sûr, il y a un côté un peu exagéré dans l'aspect dramaturgique que je citais. Cet album ne se veut pas non plus un documentaire, il est là aussi et surtout pour distraire, et il faut donc un peu de "spectacle"... Mais tout de même, il se lit très bien et est très intéressant, du point de vue historique et du point de vue "simple histoire".
Le dessin, comme pour "Jeanne", est très particulier, tout à l'aquarelle, et doté d'ambiances colorées uniformes et fortes, conférant à ces deux mangas une personnalité marquée.
Bref, j'aime.
Tome 2 :
Ce deuxième volume, s'il reste agréable à lire, m'a un peu moins plu que le précédent. En effet, l'histoire est un peu terne, sans trop de relief (et ce ne sont pas les quelques passages comiques où les disciples se chamaillent qui relèvent la chose, même s'ils font sourire). Certes, on suit Jésus à travers le regard de Josué, mais il reste mystérieux, d'une apparence très renfermée, secrète. Il est présenté comme un homme – un prophète, le messie, mais un homme – confronté à l'incrédulité, à la malice et à la malveillance des autres, avec des mises à l'épreuve dont il se sort plutôt bien, et à côté de ça on le voit ressusciter Lazare sans aucune autre forme d'explication. Pourquoi Lazare ? Qu'avait-il de spécial ? Pourquoi le ressusciter lui et pas un autre ? Pourquoi ne ressusciter que lui ?
Le "portrait" ainsi dressé me paraît un peu bancal, en tout cas certainement pas homogène, ni très clair. Et puis le personnage de Jésus ne se départit pas d'une impression de sérieux très prononcée. D'une gravité sans limite, souvent une parole d'évangile (au sens propre, ah ah, d'ailleurs les citations sont précisément indiquées) à la bouche, parlant sans cesse par métaphores (comme le fait remarquer Pierre, p. 23)… Pas forcément la personne à inviter pour mettre de l'ambiance, quoi.
Par ailleurs, le contexte historique, en particulier politique, est très peu développé, en fait juste évoqué, et je trouve ça un peu dommage. L'occasion était pourtant belle de traiter le sujet, et aurait probablement permis de comprendre pas mal de choses.
Bon allez, on va voir le dernier tome. :)
Si je mets 5 étoiles à "Maus", ça n'est pas parce que le thème est fort mais bien parce que c'est une grande BD.
Spiegelman ne joue pas la facilité. Il mêle sa vie personnelle, le malaise persistant qu'il y a entre lui et son père, la culpabilité qui le ronge, à l'histoire passée de son père, des pogroms polonais aux camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau. A ce mode de narration alambiqué, dense et risqué, il prend le parti pris d'un dessin épuré et d'animaux en guise d'humains. J'ai eu un peu de mal avec ce postulat : cela veut-il dire qu'un Juif se reconnaît à son physique? Cela veut-il dire qu'un non Juif polonais se reconnaît également à son physique? Spiegelman ne répond pas à la question et ne la pose pour ainsi dire même pas. C'est le seul point faible que je voie à son oeuvre.
Le dessin est simple mais efficace. C'est sûr qu'on ne lit pas "Maus" pour sa qualité graphique, mais dans son style de ne pas y toucher, Spiegelman sait aller à l'essentiel et nous toucher par sa fausse naïveté. La manière de conduire l'histoire est brillante. La facilité aurait consisté à commencer le récit dans les camps. Au contraire l'auteur nous montre comment le mal a pris racine, la lente perte d'humanité de tout un pays, la misère, la faim sur les routes, les getthos, tout ce que l'on oublie quand on parle de la deuxième guerre mondiale. J'ai trouvé à ce titre ce premier tome encore plus réussi que le second, moins dense et moins complexe quoique tout aussi fort.
Malgré tout l'effroi que peut inspirer la lecture de "Maus", cela reste un livre d'intense espoir. Cela vient sûrement du fait que dès le départ, on sait qu'on est face à l'histoire d'un survivant. Plus même, on est confronté à l'histoire d'un couple de survivants. Etant donné que ce sont les pas du père d'Art que l'on suit, que l'on sait qu'il finira par s'en sortir, on garde toujours au fond du coeur cette lueur d'espoir qui permet de contrebalancer les horreurs que l'on lit. Ce parti pris scénaristique aurait pu être un échec, Spiegelman arrive à le sublimer : c'est un bout d'humanité que son père a sauvé en survivant à la Shoah, et il nous en fait prendre conscience magnifiquement.
Bill Baroud est le héros des temps modernes. L'humour est omniprésent, à la fois très Fluide au début de la série, il se teinte naturellement de la patte personnelle de Manu Larcenet lors de la suite. Et si les deux premiers tomes sont d'un niveau respectable mais pas non plus délirant, le tome 3 amorce une réelle progression avec un sens de l'absurde que Larcenet maîtrise très bien. Bill Baroud est mis dans des situations toujours aussi farfelues mais il s'éloigne de l'humour potache à la Fluide qui au bout d'un moment tourne méchamment en rond. Avec son anti-héros plus américain que jamais, ce tome 3 s'achève sur un avant goût de l'excellentissime et brillant tome 4.
"La jeunesse de Bill Baroud" est franchement un excellent album, à la fois drôle et délirant et plein de tendresse, une façon de mettre en lumière des choses sérieuses sans se prendre au sérieux. Larcenet s'appuie sur des thèmes déjà développés dans "Les entremondes" notamment et des personnages et des préoccupations que l'on retrouve dans "Le retour à la terre". Ce tome 4 est indispensable.
Vraiment très bon : un scénario sombre et des dessins magnifiques. Une des grandes réussites du duo Loeb & Sale, à lire avant leur "Dark Victory" si possible, ça aide beaucoup à la compréhension.
Par contre, le seul moyen de se le procurer, c'est les 4 hors-série parus chez Semic. Soleil avait acquis les droits mais a oublié de publier la série... A quand une réédition en Semic Books ?
Cette BD est un petit bijou, des dessins splendides, une histoire pleine de sentiments et de mystère.
C'est l'histoire de deux chemins qui se croisent, celui de ce jeune résistant qui se laisse entraîner plus loin qu'il ne l'aurait voulu parce que "c'est la guerre" et de cette jeune fille à l'apparence angélique qui recherche ses ailes sans comprendre grand chose à ce qui l'entoure.
On ne sait pas trop où nous mène l'auteur, mais on y va avec plaisir. Vivement le tome deux qui finira l'histoire, et qui nous apprendra probablement s'il faut ou non croire aux anges...
Une histoire qui démarre bien, je fais confiance pour la suite !
Les dessins sont sympas, sans plus. Expressifs mais pas franchement beaux, quoi. L'histoire est étrange, l'univers d'une ville démesurée à plusieurs étages est déjà vu ("Horlogium" par exemple), mais est bien traité, assez crédible.
Ce qui me fait craquer, c'est le personnage de la petite fille. Un vrai rayon de lumière et de fraîcheur, un grand sourire, un esprit bien raisonnable mais pas trop... elle est géniale ! Elle évolue avec simplicité dans un univers trop grand pour elle, et on s'attache de plus en plus à elle quand elle se retrouve perdue et bouleversée.
Les autres personnages sont sympathiques, mais forcément, leur intérêt est surtout dans leurs interactions avec la gamine.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Blacksad
Moi qui cherchais une bonne série policière en BD, je suis allé me jeter sur "Blacksad". Et je n'ai pas été déçu. Le tome 1 est, comme je m'y attendais, un chef d'oeuvre graphique, qui recréé un univers à base d'animaux diablement réaliste. Le scénario est quant à lui assez classique, mais les personnages charismatiques et les plans hollywoodiens nous font oublier une histoire trop bancale. Bref, que du bonheur. J'ai alors couru vers ma fnac pour arracher des mains du vendeur le second tome. Comme les critiques à l'égard du premier m'avaient semblé très juste, je m'attendais à, comme ce qui est dit ici, un tome encore meilleur que le premier. Si les graphismes sont toujours aussi beau, le blanc (neige, personnages) omniprésent rend le tout moins agréable à parcourir que le premier. Mais là où je suis déçu, c'est au niveau du scénario. Ok, il est plus original que le premier, voire même trop, car il en devient à certains moments loufoque et s'éloigne trop du but initial : retrouver la petite fille. Mais le PIRE, c'est l'ambiance malsaine qui règne : pédophilie, inceste, adultère, racisme, secte et traîtrise sont omniprésents et rendent le récit réaliste, OK, mais aussi dégeulasse.
La Danse des morts (Totentanz)
Bézian... Un auteur boudé du grand public pour des raisons incompréhensibles... Il suffit d'ouvrir un tome de sa "Danse des morts" pour être immédiatement accroché devant son travail d'orfèvre. Ciselés, travaillés, tourmentés jusqu'à l'excès, ses dessins comptent parmi les plus beaux noirs et blancs qu'il m'ait été donné de voir. S'appliquant à donner à ses personnages des faciès découpés à la serpe, Bézian semble avoir tout étudié : les ombres, les profils, les gouttes de sueur, les plis des cheveux, les replis des rideaux en arrière-plan comme la disposition des verres sur le guéridon tout au fond du fond de la petite case perdue au milieu des autres. Son dessin fouillé à l'extrême est un véritable paradis pour les amateurs de dessins léchés, personnels, tourmentés voire maladifs. C'est spectaculairement beau. Les histoires qui composent ces deux albums sont à l'image de ce trait si particulier et évoquent les meilleures créations d'un Poe ou d'un Hoffman. L'extraordinaire est partout présent, le fantastique joue les premiers rôles, tout en finesse, tout en ambiances et en clins d'oeils adroits et étudiés. Une oeuvre surprenante, merveille pour les yeux, froide peut-être, répétitive souvent, mais qui ne laisse jamais indifférent.
Le Grand Pouvoir du Chninkel
Superbe série! Le dessin en noir et blanc donne une dimension très plaisante à la série et l'histoire de ce héros malgré lui est plutôt intéressante, et le mondé crée est plutôt riche et la trame de fond attractive et pleine de rebondissement.. On est loin de ces séries débiles où on voit le héros sans cesse détruire, casser, violer à tour de bras et ceci dans la plus grande gloire... Le héros ici est un esclave chétif plutôt faible, mais qui arrivera quand même a trouver des solutions à ses problèmes. Le genre de héros plutôt rare.. et qu'on aimerait voir plus souvent!!!
Psychopark
Une série assez drôle, avec son humour parfois décalé, ses personnages hauts en couleur, suffisamment nombreux pour que les gags ne tournent pas en rond, j'ai beaucoup aimé "PsychoPark", dont le nom français est plutôt bien choisi. On sent que ça a été publié dans un journal, strip oblige, mais surtout dans le ton et la succession de certains gags. Dans l'ensemble plutôt marrant, mais la traduction de certains strips vous laisseront de marbre (référence américaine, mauvaise traduction...). A conseiller aux fans de comics humoristiques qui en ont assez de Garfield.
Jésus
Maus
Si je mets 5 étoiles à "Maus", ça n'est pas parce que le thème est fort mais bien parce que c'est une grande BD. Spiegelman ne joue pas la facilité. Il mêle sa vie personnelle, le malaise persistant qu'il y a entre lui et son père, la culpabilité qui le ronge, à l'histoire passée de son père, des pogroms polonais aux camps de concentration d'Auschwitz et de Dachau. A ce mode de narration alambiqué, dense et risqué, il prend le parti pris d'un dessin épuré et d'animaux en guise d'humains. J'ai eu un peu de mal avec ce postulat : cela veut-il dire qu'un Juif se reconnaît à son physique? Cela veut-il dire qu'un non Juif polonais se reconnaît également à son physique? Spiegelman ne répond pas à la question et ne la pose pour ainsi dire même pas. C'est le seul point faible que je voie à son oeuvre. Le dessin est simple mais efficace. C'est sûr qu'on ne lit pas "Maus" pour sa qualité graphique, mais dans son style de ne pas y toucher, Spiegelman sait aller à l'essentiel et nous toucher par sa fausse naïveté. La manière de conduire l'histoire est brillante. La facilité aurait consisté à commencer le récit dans les camps. Au contraire l'auteur nous montre comment le mal a pris racine, la lente perte d'humanité de tout un pays, la misère, la faim sur les routes, les getthos, tout ce que l'on oublie quand on parle de la deuxième guerre mondiale. J'ai trouvé à ce titre ce premier tome encore plus réussi que le second, moins dense et moins complexe quoique tout aussi fort. Malgré tout l'effroi que peut inspirer la lecture de "Maus", cela reste un livre d'intense espoir. Cela vient sûrement du fait que dès le départ, on sait qu'on est face à l'histoire d'un survivant. Plus même, on est confronté à l'histoire d'un couple de survivants. Etant donné que ce sont les pas du père d'Art que l'on suit, que l'on sait qu'il finira par s'en sortir, on garde toujours au fond du coeur cette lueur d'espoir qui permet de contrebalancer les horreurs que l'on lit. Ce parti pris scénaristique aurait pu être un échec, Spiegelman arrive à le sublimer : c'est un bout d'humanité que son père a sauvé en survivant à la Shoah, et il nous en fait prendre conscience magnifiquement.
Bill Baroud
Bill Baroud est le héros des temps modernes. L'humour est omniprésent, à la fois très Fluide au début de la série, il se teinte naturellement de la patte personnelle de Manu Larcenet lors de la suite. Et si les deux premiers tomes sont d'un niveau respectable mais pas non plus délirant, le tome 3 amorce une réelle progression avec un sens de l'absurde que Larcenet maîtrise très bien. Bill Baroud est mis dans des situations toujours aussi farfelues mais il s'éloigne de l'humour potache à la Fluide qui au bout d'un moment tourne méchamment en rond. Avec son anti-héros plus américain que jamais, ce tome 3 s'achève sur un avant goût de l'excellentissime et brillant tome 4. "La jeunesse de Bill Baroud" est franchement un excellent album, à la fois drôle et délirant et plein de tendresse, une façon de mettre en lumière des choses sérieuses sans se prendre au sérieux. Larcenet s'appuie sur des thèmes déjà développés dans "Les entremondes" notamment et des personnages et des préoccupations que l'on retrouve dans "Le retour à la terre". Ce tome 4 est indispensable.
Batman - Un long Halloween
Vraiment très bon : un scénario sombre et des dessins magnifiques. Une des grandes réussites du duo Loeb & Sale, à lire avant leur "Dark Victory" si possible, ça aide beaucoup à la compréhension. Par contre, le seul moyen de se le procurer, c'est les 4 hors-série parus chez Semic. Soleil avait acquis les droits mais a oublié de publier la série... A quand une réédition en Semic Books ?
Elle
Cette BD est un petit bijou, des dessins splendides, une histoire pleine de sentiments et de mystère. C'est l'histoire de deux chemins qui se croisent, celui de ce jeune résistant qui se laisse entraîner plus loin qu'il ne l'aurait voulu parce que "c'est la guerre" et de cette jeune fille à l'apparence angélique qui recherche ses ailes sans comprendre grand chose à ce qui l'entoure. On ne sait pas trop où nous mène l'auteur, mais on y va avec plaisir. Vivement le tome deux qui finira l'histoire, et qui nous apprendra probablement s'il faut ou non croire aux anges...
Koma
Une histoire qui démarre bien, je fais confiance pour la suite ! Les dessins sont sympas, sans plus. Expressifs mais pas franchement beaux, quoi. L'histoire est étrange, l'univers d'une ville démesurée à plusieurs étages est déjà vu ("Horlogium" par exemple), mais est bien traité, assez crédible. Ce qui me fait craquer, c'est le personnage de la petite fille. Un vrai rayon de lumière et de fraîcheur, un grand sourire, un esprit bien raisonnable mais pas trop... elle est géniale ! Elle évolue avec simplicité dans un univers trop grand pour elle, et on s'attache de plus en plus à elle quand elle se retrouve perdue et bouleversée. Les autres personnages sont sympathiques, mais forcément, leur intérêt est surtout dans leurs interactions avec la gamine.