Un Taniguchi ! Chouette ! (Telle était ma réaction quand j'ai vu ce Kaze No Shô tout seul.)
Certes les définitions des mots en japonais, les prénoms et l'histoire sont difficiles à retenir, mais ce manga est super prenant, avec beaucoup d'action et plein de suspense.
Moi qui ne connaissais presque pas ou peu la culture japonaise du XVIIème siècle, je l'ai trouvée passionnante et j'ai bien envie d'en connaître encore plus sur les samouraïs, les ninjas, les guerres de clans (bref maintenant j'adore ça).
J'ai bien aimé les scènes de combats (assez nombreuses) où les mouvements des personnages sont bien réalisés.
Ahhhh ! Je ne sais pas quoi dire... Ah si foncez l'acheter !
Je ne comprends pas qu'il y ait si peu d'avis sur cette série, que je trouve absolument formidable étant donné le réalisme de la complexité des sentiments humains, la spontanéité superbe du dessin et surout l'humour piquant, assez rare sous cette forme dans le monde de la BD. Franz est véritablement un grand auteur de BD !
Ceci dit je n'avais jamais lu cette série sous l'angle de Timok vu comme un faire-valoir de Yu Lien, mais maintenant que vous le dites (cf. avis d'Hesperide ci-dessous)... Il ne faut toutefois pas oublier que la BD s'intitule Poupée d'Ivoire, soit le nom de l'héroïne traduit du chinois : Yu Lien ; il n'y alors rien d'étonnant à ce qu'elle prenne le pas sur son séduisant compagnon si affectueux ! (grosse hyperbole !).
Le scénario est par ailleurs très bien ficelé, et l'on attend avec impatience le suivant (ne sortira-t'il jamais?). Les péripéties se suivent et ne se ressemblent pas, on se laisse prendre par la BD, lisant sans s'en apercevoir toute la série. La trame historique s'attache énormément à la véracité des propos tenus, quitte à écorner au passage l'image pseudo idyllique de la Chine : summum du raffinement (cf. références à l'Histoire et aux moeurs (violentes) de l'Empire du milieu). Les personnages sont par ailleurs attachants : leurs comportements provocateurs vis-à-vis du lecteur sont exquis ! (rien de moins !)
Voilà en quelques mots bien maladroits ce que je pense de cette superbe oeuvre, où l'humour acerbe garde le lecteur en haleine du début à la fin !
On reconnaît bien ici le trait de l'auteur d'"Escondida", très semblable et malheureusement toujours un peu vide en noir et blanc. Autant certaines cases sont très fouillées, autant d'autres sont presque vides. Autant certaines sont absolument superbes (planches 140, 141, 153 par exemple), autant ce dessin manque de couleurs dans le reste de ces deux albums.
Mais le plus marquant, c'est sans doute la narration (le bordel narratif, pourrait-on dire). Car "Leela et Krishna" ne raconte pas une histoire, mais le processus de création d'une histoire. On voit donc l'auteur et sa femme, en vacances en Inde, en train de parler, discuter, chercher, argumenter, s'engueuler même, pour créer cette histoire. Ce procédé n'est certes pas nouveau, mais porté ici à un sommet : toute l'histoire est une suite de discussions, d'inventions au pied levé, parfois même de retours en arrière et de changement de la trame précédemment exposée. Ca rend bien sûr l'ensemble plutôt difficile à aborder.
De fait le début paraît un peu... laborieux, disons, et j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mais au bout de la moitié du tome 1, j'y étais entré, sans même m'en être aperçu, ce qui me paraît constituer un gage de réussite de la part de l'auteur. :)
Il faut dire que cette série a un charme bien particulier. L'auteur pratique abondamment l'ironie, voire l'auto-dérision, et nous en fait profiter en live, en nous montrant le résultat de telle ou telle attitude sur l'histoire créée. Il utilise aussi de nombreux clichés, mais volontairement et à bon escient. Le côté horrible tragédie larmoyante parvient ainsi à trouver sa place tout naturellement en s'insinuant dans l'esprit du lecteur presque sans qu'il le remarque. Les quelques délires mystico-métaphysico-new age sont présentés de façon décalée et passent donc très bien.
Et enfin, le petit mot tout à la fin m'a soufflé. J'ai refeuilleté les deux albums pour vérifier, et c'est rigoureusement exact alors que je n'avais même pas remarqué. Vraiment excellent, ce petit truc. :)
Donc voilà, moi je conseille cette lecture a priori peu alléchante, parce que c'est différent et surtout que c'est bien. :)
Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais que Coeur Tam-Tam était un polar, mêlant les parfums envoûtants de l'Afrique à l'europe de l'Après-Guerre. Eh bien pas du tout. Il s'agit d'une tranche de vie, celle d'Eugène Rabier, qui a consacré sa vie à la culture du palmier à huile, et qui, loin des contingences du XXIème siècle et de l'Europe, a laissé son coeur (et même plus) au Congo belge. Olivier Berlion, habitué de séries "jeunesse", a ici magnifié son trait pour une histoire qui lui tenait à coeur, un one shot surprenant qui s'avère un très bon bol d'air pur. Un air d'Afrique.
Le village qui s'amenuise, c'est le fantastique de Corbeyran comme je l'aime... Un grain de folie qui fait parfois penser à La Digue ou encore à Abraxas, mais aussi un ancrage dans la réalité, ici, qui nous éloigne beaucoup des deux autres séries de l'auteur.
Ici, les dialogues font mouche. C'est à la fois curieusement caricatural (le dessin accompagne d'ailleurs très bien l'univers du village qui s'amenuise), très travaillé, et parfois très efficace. Les différents personnages, très typés, donnent pas mal de piment au récit que l'on découvre... Diablement bien monté.
Mais la fin... Pourquoi vouloir à tout prix tout expliquer ? Dommage, je ne peux réellement exprimer ma déception sans spoiler... Je m'abstiendrai donc.
Malgré une fin trop convenue et pas nécessaire, et des couleurs un peu violentes (comme l'ont noté certains d'entre nous), la lecture de cet album reste vraiment agréable.
Un album à lire !
Que dire...
Un regret déjà, celui de ne pas l'avoir lue avant. Pffou, quelle claque !
D'une simplicité effarante de complexité, d'une tristesse pleine de joie, cette tranche de vie touche assurément. Quelle est la part d'autobiographie de l'oeuvre ? Peut-on s'identifier au héros ? Aucune importance. Evidemment que chaque lecteur trouvera une plus ou moins grande part de lui-même dans la personnalité de Marco, mais c'est SON histoire à lui qui compte ici. Et elle touche où il faut. C'est un album de plus (après les oeuvres de Tezuka notamment) qui me fait dire qu'un dessin simple et humoristique, quand il est expressif, est aussi souvent porteur d'émotion qu'un trait qui en met plein la vue.
Les 2 dernières pages, qui closent l'album avec tristesse et espoir entremêlés, m'ont scotché une bonne demi-heure, et inutile de dire qu'une bd m'a rarement fait autant d'effet. C'est pourquoi j'attribue les 5 étoiles sans hésitation, une note que j'ai pourtant du mal à donner en temps ordinaire. Mais ici, mis à part le titre, absolument rien n'est ordinaire...
Quoi ??? seulement "pas mal", "Partie de chasse" ? Alors là, je m'indigne et m'insurge... Je ne suis pas particulièrement fan de Bilal et pas mal de ses albums me rasent. Mais celui-là est particulier, que diable !!!
Personne n'a mentionné le fait que cet album est sorti plusieurs années avant la chute du communisme ! Le scénario a un côté prophétique et/ou clairvoyant qui ne peut laisser personne indifférent !
Alors peut-être qu'il est trop estampillé "années 80" et qu'on a oublié de nos jours ce qu'étaient les pays de l'Est. Peut-être qu'on a oublié à quel point il était exceptionnel dans ces années là de dresser un tel portrait de ces pays alors que personne n'aurait oser imaginer que tout finirait par s'écrouler de l'intérieur comme un chateau de carte.
Peut-être.
N'empêche que cet album est un véritable morceau d'histoire.
Utilité publique. C'est la première expression qui m'est venue à l'esprit à la lecture de l'oeuvre la plus connue de Davodeau. Car on apprend beaucoup à la lecture de Rural !, et notamment à combattre les idées reçues. Les soucis du quotidien des agriculteurs, mais aussi leurs aspirations politiques et philosophiques.
De prime abord le livre peut sembler désordonné. Mais une fois que le parti-pris chronologique est assimilé, on se laisse porter par l'histoire.
Ecouter attentivement les explications et le témoignage d'Olivier, Etienne et Jean-Claude ; compatir au désespoir de catherine et Philippe, qui ont rénové leur maison pendant 10 ans pour la voir détruite par la construction de l'A 87...
C'est captivant, parfois drôle, et l'implication de davodeau dans son histoire nous permet de voir son interaction avec ces gens qui ont décidé de faire de la terre leur environnement unique. Une perle.
J'ai dévoré cet album au beau milieu d'une nuit, sans m'en rendre compte. Je ne devais que le feuilleter un peu, histoire de voir un peu ce que c'était, et zou, je me suis fait happer par ces petites chroniques ordinaires de la vie de cet immeuble.
Oui, ça peut paraître complètement banal, mais le mode narratif est tout simplement génial, y a du génie dans cet auteur !
Chaque habitant a un caractère qui lui est propre et ne nous est pas imposé par des "untel est comme ça", mais plutôt sous-entendu, et finalement on cadre les personnages petit à petit, doucement, au fil des pages...
Et finalement on se laisse glisser tranquillement dans cette espèce de douceur, non sans un certain plaisir...
Un très bon polar, qui arrive à tenir le lecteur en haleine tout au long de ses 360 pages... Malgré l'épaisseur de la chose, ça se dévore d'une traite tant on a envie de savoir la suite. Pourtant, ça n'est jamais qu'une énième histoire de serial killer, mais elle est très bien construite d'un bout à l'autre, sans temps mort, et servie par un dessin assez particulier mais très élégant. Le scénar multiplie les pistes : qui est donc ce "Holiday" ? Le Commissaire Gordon ? Harvey Dent ? Catwoman ? Batman lui-même ? Loeb introduit dans son histoire presque tous les meilleurs méchants de l'univers de Batman, du Joker à l'Épouvantail en passant par Poison Ivy ou le Sphinx, et il redéfinit au passage les origines du personnage de Pile-ou-Face ; ce casting prestigieux, bien utilisé, contribue lui aussi à la réussite de cette BD. Reste la conclusion qui vous laissera peut-être une drôle d'impression... Difficile d'en dire plus sans vous gâcher le suspense, cela dit. Loeb évite néanmoins deux écueils : 1)la conclusion décevante, genre "je fais monter la sauce pendant 350 pages et je finis en queue de poisson", et 2)"je lance le lecteur sur quelques fausses pistes et à la fin, un indic balance le coupable, qui se trouve être un personnage totalement absent du reste de l'histoire" (également appelée "conclusion foireuse à la Brian Michael Bendis"). Et pourtant, ben... Disons que la fin est un peu trop "ouverte", quoi.
Cela dit, ça ne suffit pas à gâcher ce "Long Halloween" qui se devrait de figurer dans la bibliothèque de tout Batmanophile.
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Kaze No Sho - Le Livre du vent
Un Taniguchi ! Chouette ! (Telle était ma réaction quand j'ai vu ce Kaze No Shô tout seul.) Certes les définitions des mots en japonais, les prénoms et l'histoire sont difficiles à retenir, mais ce manga est super prenant, avec beaucoup d'action et plein de suspense. Moi qui ne connaissais presque pas ou peu la culture japonaise du XVIIème siècle, je l'ai trouvée passionnante et j'ai bien envie d'en connaître encore plus sur les samouraïs, les ninjas, les guerres de clans (bref maintenant j'adore ça). J'ai bien aimé les scènes de combats (assez nombreuses) où les mouvements des personnages sont bien réalisés. Ahhhh ! Je ne sais pas quoi dire... Ah si foncez l'acheter !
Poupée d'Ivoire
Je ne comprends pas qu'il y ait si peu d'avis sur cette série, que je trouve absolument formidable étant donné le réalisme de la complexité des sentiments humains, la spontanéité superbe du dessin et surout l'humour piquant, assez rare sous cette forme dans le monde de la BD. Franz est véritablement un grand auteur de BD ! Ceci dit je n'avais jamais lu cette série sous l'angle de Timok vu comme un faire-valoir de Yu Lien, mais maintenant que vous le dites (cf. avis d'Hesperide ci-dessous)... Il ne faut toutefois pas oublier que la BD s'intitule Poupée d'Ivoire, soit le nom de l'héroïne traduit du chinois : Yu Lien ; il n'y alors rien d'étonnant à ce qu'elle prenne le pas sur son séduisant compagnon si affectueux ! (grosse hyperbole !). Le scénario est par ailleurs très bien ficelé, et l'on attend avec impatience le suivant (ne sortira-t'il jamais?). Les péripéties se suivent et ne se ressemblent pas, on se laisse prendre par la BD, lisant sans s'en apercevoir toute la série. La trame historique s'attache énormément à la véracité des propos tenus, quitte à écorner au passage l'image pseudo idyllique de la Chine : summum du raffinement (cf. références à l'Histoire et aux moeurs (violentes) de l'Empire du milieu). Les personnages sont par ailleurs attachants : leurs comportements provocateurs vis-à-vis du lecteur sont exquis ! (rien de moins !) Voilà en quelques mots bien maladroits ce que je pense de cette superbe oeuvre, où l'humour acerbe garde le lecteur en haleine du début à la fin !
Leela et Krishna
On reconnaît bien ici le trait de l'auteur d'"Escondida", très semblable et malheureusement toujours un peu vide en noir et blanc. Autant certaines cases sont très fouillées, autant d'autres sont presque vides. Autant certaines sont absolument superbes (planches 140, 141, 153 par exemple), autant ce dessin manque de couleurs dans le reste de ces deux albums. Mais le plus marquant, c'est sans doute la narration (le bordel narratif, pourrait-on dire). Car "Leela et Krishna" ne raconte pas une histoire, mais le processus de création d'une histoire. On voit donc l'auteur et sa femme, en vacances en Inde, en train de parler, discuter, chercher, argumenter, s'engueuler même, pour créer cette histoire. Ce procédé n'est certes pas nouveau, mais porté ici à un sommet : toute l'histoire est une suite de discussions, d'inventions au pied levé, parfois même de retours en arrière et de changement de la trame précédemment exposée. Ca rend bien sûr l'ensemble plutôt difficile à aborder. De fait le début paraît un peu... laborieux, disons, et j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mais au bout de la moitié du tome 1, j'y étais entré, sans même m'en être aperçu, ce qui me paraît constituer un gage de réussite de la part de l'auteur. :) Il faut dire que cette série a un charme bien particulier. L'auteur pratique abondamment l'ironie, voire l'auto-dérision, et nous en fait profiter en live, en nous montrant le résultat de telle ou telle attitude sur l'histoire créée. Il utilise aussi de nombreux clichés, mais volontairement et à bon escient. Le côté horrible tragédie larmoyante parvient ainsi à trouver sa place tout naturellement en s'insinuant dans l'esprit du lecteur presque sans qu'il le remarque. Les quelques délires mystico-métaphysico-new age sont présentés de façon décalée et passent donc très bien. Et enfin, le petit mot tout à la fin m'a soufflé. J'ai refeuilleté les deux albums pour vérifier, et c'est rigoureusement exact alors que je n'avais même pas remarqué. Vraiment excellent, ce petit truc. :) Donc voilà, moi je conseille cette lecture a priori peu alléchante, parce que c'est différent et surtout que c'est bien. :)
Coeur Tam-Tam
Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais que Coeur Tam-Tam était un polar, mêlant les parfums envoûtants de l'Afrique à l'europe de l'Après-Guerre. Eh bien pas du tout. Il s'agit d'une tranche de vie, celle d'Eugène Rabier, qui a consacré sa vie à la culture du palmier à huile, et qui, loin des contingences du XXIème siècle et de l'Europe, a laissé son coeur (et même plus) au Congo belge. Olivier Berlion, habitué de séries "jeunesse", a ici magnifié son trait pour une histoire qui lui tenait à coeur, un one shot surprenant qui s'avère un très bon bol d'air pur. Un air d'Afrique.
Le village qui s'amenuise
Le village qui s'amenuise, c'est le fantastique de Corbeyran comme je l'aime... Un grain de folie qui fait parfois penser à La Digue ou encore à Abraxas, mais aussi un ancrage dans la réalité, ici, qui nous éloigne beaucoup des deux autres séries de l'auteur. Ici, les dialogues font mouche. C'est à la fois curieusement caricatural (le dessin accompagne d'ailleurs très bien l'univers du village qui s'amenuise), très travaillé, et parfois très efficace. Les différents personnages, très typés, donnent pas mal de piment au récit que l'on découvre... Diablement bien monté. Mais la fin... Pourquoi vouloir à tout prix tout expliquer ? Dommage, je ne peux réellement exprimer ma déception sans spoiler... Je m'abstiendrai donc. Malgré une fin trop convenue et pas nécessaire, et des couleurs un peu violentes (comme l'ont noté certains d'entre nous), la lecture de cet album reste vraiment agréable. Un album à lire !
Le combat ordinaire
Que dire... Un regret déjà, celui de ne pas l'avoir lue avant. Pffou, quelle claque ! D'une simplicité effarante de complexité, d'une tristesse pleine de joie, cette tranche de vie touche assurément. Quelle est la part d'autobiographie de l'oeuvre ? Peut-on s'identifier au héros ? Aucune importance. Evidemment que chaque lecteur trouvera une plus ou moins grande part de lui-même dans la personnalité de Marco, mais c'est SON histoire à lui qui compte ici. Et elle touche où il faut. C'est un album de plus (après les oeuvres de Tezuka notamment) qui me fait dire qu'un dessin simple et humoristique, quand il est expressif, est aussi souvent porteur d'émotion qu'un trait qui en met plein la vue. Les 2 dernières pages, qui closent l'album avec tristesse et espoir entremêlés, m'ont scotché une bonne demi-heure, et inutile de dire qu'une bd m'a rarement fait autant d'effet. C'est pourquoi j'attribue les 5 étoiles sans hésitation, une note que j'ai pourtant du mal à donner en temps ordinaire. Mais ici, mis à part le titre, absolument rien n'est ordinaire...
Partie de chasse
Quoi ??? seulement "pas mal", "Partie de chasse" ? Alors là, je m'indigne et m'insurge... Je ne suis pas particulièrement fan de Bilal et pas mal de ses albums me rasent. Mais celui-là est particulier, que diable !!! Personne n'a mentionné le fait que cet album est sorti plusieurs années avant la chute du communisme ! Le scénario a un côté prophétique et/ou clairvoyant qui ne peut laisser personne indifférent ! Alors peut-être qu'il est trop estampillé "années 80" et qu'on a oublié de nos jours ce qu'étaient les pays de l'Est. Peut-être qu'on a oublié à quel point il était exceptionnel dans ces années là de dresser un tel portrait de ces pays alors que personne n'aurait oser imaginer que tout finirait par s'écrouler de l'intérieur comme un chateau de carte. Peut-être. N'empêche que cet album est un véritable morceau d'histoire.
Rural !
Utilité publique. C'est la première expression qui m'est venue à l'esprit à la lecture de l'oeuvre la plus connue de Davodeau. Car on apprend beaucoup à la lecture de Rural !, et notamment à combattre les idées reçues. Les soucis du quotidien des agriculteurs, mais aussi leurs aspirations politiques et philosophiques. De prime abord le livre peut sembler désordonné. Mais une fois que le parti-pris chronologique est assimilé, on se laisse porter par l'histoire. Ecouter attentivement les explications et le témoignage d'Olivier, Etienne et Jean-Claude ; compatir au désespoir de catherine et Philippe, qui ont rénové leur maison pendant 10 ans pour la voir détruite par la construction de l'A 87... C'est captivant, parfois drôle, et l'implication de davodeau dans son histoire nous permet de voir son interaction avec ces gens qui ont décidé de faire de la terre leur environnement unique. Une perle.
L'Immeuble d'en face
J'ai dévoré cet album au beau milieu d'une nuit, sans m'en rendre compte. Je ne devais que le feuilleter un peu, histoire de voir un peu ce que c'était, et zou, je me suis fait happer par ces petites chroniques ordinaires de la vie de cet immeuble. Oui, ça peut paraître complètement banal, mais le mode narratif est tout simplement génial, y a du génie dans cet auteur ! Chaque habitant a un caractère qui lui est propre et ne nous est pas imposé par des "untel est comme ça", mais plutôt sous-entendu, et finalement on cadre les personnages petit à petit, doucement, au fil des pages... Et finalement on se laisse glisser tranquillement dans cette espèce de douceur, non sans un certain plaisir...
Batman - Un long Halloween
Un très bon polar, qui arrive à tenir le lecteur en haleine tout au long de ses 360 pages... Malgré l'épaisseur de la chose, ça se dévore d'une traite tant on a envie de savoir la suite. Pourtant, ça n'est jamais qu'une énième histoire de serial killer, mais elle est très bien construite d'un bout à l'autre, sans temps mort, et servie par un dessin assez particulier mais très élégant. Le scénar multiplie les pistes : qui est donc ce "Holiday" ? Le Commissaire Gordon ? Harvey Dent ? Catwoman ? Batman lui-même ? Loeb introduit dans son histoire presque tous les meilleurs méchants de l'univers de Batman, du Joker à l'Épouvantail en passant par Poison Ivy ou le Sphinx, et il redéfinit au passage les origines du personnage de Pile-ou-Face ; ce casting prestigieux, bien utilisé, contribue lui aussi à la réussite de cette BD. Reste la conclusion qui vous laissera peut-être une drôle d'impression... Difficile d'en dire plus sans vous gâcher le suspense, cela dit. Loeb évite néanmoins deux écueils : 1)la conclusion décevante, genre "je fais monter la sauce pendant 350 pages et je finis en queue de poisson", et 2)"je lance le lecteur sur quelques fausses pistes et à la fin, un indic balance le coupable, qui se trouve être un personnage totalement absent du reste de l'histoire" (également appelée "conclusion foireuse à la Brian Michael Bendis"). Et pourtant, ben... Disons que la fin est un peu trop "ouverte", quoi. Cela dit, ça ne suffit pas à gâcher ce "Long Halloween" qui se devrait de figurer dans la bibliothèque de tout Batmanophile.