On ne peut que saluer l'initiative de Dargaud pour la publication de cette parodie réussie. Bel objet éditorial au format des aventures originales des héros de Jacobs, cette BD est franchement jubilatoire. Les amateurs de Blake et Mortimer, comme ceux de Pierre Veys et de Nicolas Barral (auteurs du décapant "Baker Street") devront se retrouver sur cet ouvrage, à la fois irrévérencieux mais tout de même respectueux de l'œuvre d'Edgar P Jacobs.
On rit beaucoup dans cette BD.
D'abord on découvre un Francis Blake déjanté, porté sur la gente féminine ; un Mortimer exubérant ; un Olrik affligeant de bêtise et entouré d'incapables... bref une galerie de portraits décalés par rapport à l'original.
N'oublions pas le fidèle Nasir, absolument savoureux et, contrairement aux bd de Jacobs, très présent dans cette histoire délirante.
Bel hommage à un des Maîtres de la BD Franco-Belge.
Ce one shot est une très très bonne surprise.
Tout d'abord, je tiens à signaler que cette série n'est pas du tout abandonnée!!!
J’ai eu la chance de voir des pages du tome 2 en cours... et quel plaisir pour les yeux!! On dirait presque que ce n'est pas le même dessinateur aux commandes (mais si pourtant), c'est du vertige graphique :) Les couleurs ne sont pas en reste: le (très) peu que j'ai pu voir (décidément, c'est au compte-goutte) me font trépigner d'impatience! J’ai pu comprendre pourquoi autant de temps est passé entre les 2 volumes... allez, vite, messieurs s'il vous plait, qu'on puisse se délecter de cette suite très attendue!
Sur cette série, je suis vraiment à deux doigts de mettre cinq étoiles.
Ce qui est proprement hallucinant avec Andreas, c'est le niveau de complexité ahurissant de ses scénarios. On peut avoir une lecture simple, voir Capricorne comme une BD aventure/action classique et y trouver son bonheur : il y a ce qu'il faut de bagarres, poursuites, explosions, grands méchants, etc.. Mais on peut aussi la lire, la relire (et la re-relire 5 ou 6 fois) et découvrir toute la richesse de l'intrigue dont les circonvolutions s'étalent sur plusieurs volumes. Un petit détail prend tout son sens trois tomes plus loin, une scène permet de comprendre une situation un peu obscure deux tomes avant, et j'en passe. Andreas tisse ses intrigues comme on joue aux échecs, en ayant trois (voire quatre) coups d'avance. Capricorne a donc une cohérence en béton et réserve son lot de surprise.
Le dessin d'Andreas est particulier, j'ai mis un peu de temps à l'apprécier mais je suis maintenant un fan. Et certaines planches sont véritablement à tomber par terre en ayant des convulsions. Ce mec est un malade du détail et de la mise en scène. C'est souvent génial.
Alors pourquoi pas 'Culte' ?
Je pense néanmoins que l'oeuvre reste difficile d'accès et demande un gros, gros travail de lecture (presque d'exégèse) pour en profiter pleinement. Son hermétisme est donc parfois un peu décourageant.
Mais pour qui se donne la peine, c'est le bonheur garanti !
Un nouveau shonen, dans le style très classique du jeune lycéen japonais qui découvre un sport en club et qui va de compétitions en rencontres se passionner et devenir très fort.
Le plus de cette série, c'est son humour omniprésent. J'aime pas trop le style Slam Dunk, mais cette série n'a rien à voir. Le trio central, qui tente désespérément de redorer le blason de leur club alors qu'ils ne sont que trois, est irrésistible. En particulier Hiruma, véritable terreur du lycée mais qu'on ne peut s'empêcher d'apprécier, qui me fait penser à une espèce de "démon-renard" de la mythologie japonaise.
Ce n'est pas réaliste, c'est même complètement loufoque, et ça se lit avec grand plaisir. Quelques passages plus sérieux permettent de s'attacher aux trois personnages et d'espérer qu'ils vont un jour ou l'autre parvenir à leurs fins.
Voilà donc un bon nouveau shonen, pas trop répétitif et bien délirant !
Le temps de chien
Mouiche, ça démarre pas trop mal et l'idée de faire voyager Freud aux Far West pour psychanalyser les indigènes est sympa. C'est avec bonheur qu'on retrouve la narration si typique de Manu Larcenet où quelques bons dialogues viennent ponctuer le récit. Mais (car il y a un mais), l'histoire manque de corps et le final laisse un goût de trop peu . . . ce qui m'empêche de donner plus de 3 étoiles à cet album.
La ligne de front
Manu Larcenet narre la "mission insolite" de Vincent Van Gogh, chargé de (dé)peindre la Grande Guerre pour rendre compte au président du Conseil de la situation sur la ligne de front . . . point de tournesols là bas, juste des paysages dévastés et des visages torturés.
L’auteur décrit l’absurdité de la guerre et l’aveuglement des gallonneux totalement déconnectés de la réalité. Toutefois, le récit glisse tout doucement en son milieu, devenant plus imagé, plus symbolique dans sa deuxième moitié. L’allégorie des "hommes-oiseaux" et celle de la "mère des obus" sont des images lourdes de sens mais traitées sans noirceur excessive. La dernière planche est particulièrement réussie car elle donne à l’histoire toute son importance. Quant au dessin, c’est du Larcenet comme on le connaît, juste un peu plus noir que d’habitude pour coller à l’ambiance du récit.
AAAAAh Sophia !!! Quelle femme ! J'avoue avoir eu du mal à trouver l'intérêt de cette BD, mis à part son indéniable esthétisme. En effet sur 56 pages, on peut admirer cette Largo Winch au féminin, déambuler nue voire très peu vêtue sur plus du tiers de l'album. Loin des préoccupations matérielles (Madame est riche, Madame se rend à Venise comme on va à Montreuil, Madame possède un hors-bord, Madame a son majordome), Sophia promène son secret et sa beauté au bout du monde... Mention spéciale à Adriano de Vicentiis qui dessine admirablement les courbes avantageuses de son héroïne.
Une petite critique pour le scénariste, Massimo Visavi, qui fait débuter la véritable histoire 2 pages avant la fin ; une bonne dizaine de pages étant, à mon avis parfaitement inutiles au déroulement de l'histoire (notamment les doubles pages 12 et 13). Vivement la suite quand même !
J'avais trouvé la lecture du premier volume assez fastidieuse : un scénario confus (mêlant histoires familiales et quête d’un mystérieux « noir »), des personnages difficilement reconnaissables d'une case à l'autre. Mais ce second opus est beaucoup mieux maîtrisé que le précédent, comme si en "éliminant" des personnages secondaires inutiles (Isabelle, Nicolas, véritable arlésienne de cette aventure, et d'autres encore...) l'intérêt de l'histoire rebondissait.
Sur fond de prise de Saint Jean d'Acre pendant les croisades, Ilaria Trondoli développe une chasse au Trésor menée par un mystérieux Luc de Ridefort, ancien templier.
Le principal atout de cette bd est sans nul doute le magnifique dessin, en couleurs directes. En outre, ce second volume bénéficie de plus de lumière que le tome précédent. Le moins bon réside sans doute dans le scénario qui nous fait penser au "Troisième Testament". La dessinatrice, étrangement, transforme physiquement son héros (Luc de Ridefort) dans ce volume, ce qui le rapproche de Conrad de Marbourg.
Une bonne histoire en deux volumes, à acheter si vous n'êtes pas encore rassasié de Templiers -, qui surfe sur la vague de l'héroïc-catholique. Auteur à suivre de près !!
Voilà là une formidable BD, une merveille de précision et d'horlogerie (normal pour une histoire tournant autour d'une montre me direz-vous) qui m'a totalement séduit.
Gabella réussit dans les grandes largeurs là où une série comme Phenomenum échoue à mon sens. La comparaison n'est pas innocente, le canevas de départ est en effet assez similaire : notre héros entre en possession d'une montre gousset qui lui permet d'arrêter le temps à sa guise, de créer une stase dans laquelle il se déplace librement, le monde s'arrêtant autour de lui. Une première différence vient du fait que d'autres personnes, qui ne sont pas en possession de la montre, ont également le pouvoir de se déplacer et, naturellement, ils sont loin de faire tous un usage de bon aloi de cette stase, leur but ultime étant de s'emparer du précieux objet.
Autre différence, on est ici face à un one-shot se déroulant au XIXème siècle: le décalage entre ce siècle déjà bien lointain et cette technologie si improbable est des plus réussis. Enfin, le dessin d'Audibert est bien loin de celui très anguleux et peu séduisant de Phenomenum: virevoltant, léger et très poétique, il épouse à merveille cette histoire dont la poésie est justement un segment très important (lisez-le, vous comprendrez tout).
Au final, non content de conclure en 62 pages, les auteurs nous proposent une fin extrêmement réussie qui m'a fait refermer l'album avec un immense sentiment de satisfaction : quel bonheur de voir un scénariste proposant une aussi bonne histoire parfaitement exécuter la culbute finale ! Un des meilleurs albums que j'ai lus cette année, sans aucun doute.
Ce tome m'a été offert et j'ai eu du mal à l'apprécier, car je le trouvais extrêmement plat, malgré quelques saynètes qui m'ont bien fait marrer. Après plusieurs lectures je dois reconnaître que je suis conquis. Pourquoi ce revirement ???
Je trouve qu'effectivement (l'avis de Cassidy le montre) certains auteurs surfent sur une vague "vie quotidienne" qui se résume par "je n'ai rien à raconter". Je n'ai rien contre les gens qui rompent avec Lanfeust, au contraire, mais c'est vrai que l'on a parfois des platitudes assez déconcertantes. Au départ je classais Immeuble d'en face dans cette catégorie... En plus le dessin est, il faut bien le reconnaître, vraiment pas top, avec peu de personnalité. Et pourtant je n'arrivais pas à remiser ce tome dans les lointains fonds de ma bibliothèque avec les BD que je n'ouvrent jamais. Un "je ne sais quoi" m'empêchait de le faire.
Ce "je ne sais quoi" est l'extrême délicatesse qu'utilise Vanyda pour faire les transitions entre les saynètes, la poésie qu'elle met en œuvre pour conclure les tranches de vie et pour illustrer les relations entre les personnages. Je trouve qu'elle s'en tire extrêmement bien pour au final ne pas tomber dans la "chiantitude extrême" et pour rester dans le juste et le poétique... Une espèce de sublimation du quotidien, qui m'a demandé plusieurs lectures et des comparaisons avec d'autres BD pour pouvoir le sentir et trouver cette Bd vraiment appréciable. C'est ainsi que je trouve que la lecture de ce manga demande du temps, de la lenteur afin d'apprécier la valeur des cases, du découpage et généralement des dernières cases qui mettent généralement en valeur toute la tranche de vie illustrée précédemment.
Je trouve ainsi que sans ces dernières cases, effectivement cette histoire serait vraiment ennuyeuse... Mais essayez de passer outre et de savourer la construction de ce manga qui finalement pèche majoritairement par ces dessins.
Tezuka est vraiment un auteur très prolifique ! Je répète ce qui a été dit des milliers de fois mais c'est vraiment un grand bonhomme de la bande dessinée.
Son œuvre est riche et variée, et ses histoires même si elles ne manquent pas de complexité, se laissent lire en toute simplicité.
Parlons de Barbara. Barbara est une œuvre qui a pour cadre une certaine société plutôt permissive, les protagonistes sont pour la plupart issus d'un milieu assez aisé, sauf Barbara, la petite hippie alcoolique qui illumine cette histoire.
Tezuka met en scène avec une parfaite maîtrise une histoire violente et forte se déroulant pendant les 70'S. En fait ce sont plutôt des histoires courtes, présentées ici comme des chapitres, plus ou moins liés.
Barbara est un personnage intéressant, une muse, un vampire... qui inspire l'artiste mais détruit l'homme qu'il est. Barbara est attachante, insupportable, naïve... Barbara est surtout radieuse sous ses guenilles. Un personnage très riche, très réussi.
Les dessins de Tezuka sont un peu plus "rudes" que d'habitude mais ils ont toujours ce dynamisme si particulier. Le découpage est innovant comme dans ses autres œuvres.
Une bonne série, en deux volumes qui se lisent vite et avec plaisir, même si l'histoire est sombre et amère. C'est une réflexion d'artiste que Tezuka nous propose là, et c'est une œuvre intelligente et forte.
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Philip et Francis (Les Aventures de)
On ne peut que saluer l'initiative de Dargaud pour la publication de cette parodie réussie. Bel objet éditorial au format des aventures originales des héros de Jacobs, cette BD est franchement jubilatoire. Les amateurs de Blake et Mortimer, comme ceux de Pierre Veys et de Nicolas Barral (auteurs du décapant "Baker Street") devront se retrouver sur cet ouvrage, à la fois irrévérencieux mais tout de même respectueux de l'œuvre d'Edgar P Jacobs. On rit beaucoup dans cette BD. D'abord on découvre un Francis Blake déjanté, porté sur la gente féminine ; un Mortimer exubérant ; un Olrik affligeant de bêtise et entouré d'incapables... bref une galerie de portraits décalés par rapport à l'original. N'oublions pas le fidèle Nasir, absolument savoureux et, contrairement aux bd de Jacobs, très présent dans cette histoire délirante. Bel hommage à un des Maîtres de la BD Franco-Belge. Ce one shot est une très très bonne surprise.
Balder - La Guerre des royaumes
Tout d'abord, je tiens à signaler que cette série n'est pas du tout abandonnée!!! J’ai eu la chance de voir des pages du tome 2 en cours... et quel plaisir pour les yeux!! On dirait presque que ce n'est pas le même dessinateur aux commandes (mais si pourtant), c'est du vertige graphique :) Les couleurs ne sont pas en reste: le (très) peu que j'ai pu voir (décidément, c'est au compte-goutte) me font trépigner d'impatience! J’ai pu comprendre pourquoi autant de temps est passé entre les 2 volumes... allez, vite, messieurs s'il vous plait, qu'on puisse se délecter de cette suite très attendue!
Capricorne
Sur cette série, je suis vraiment à deux doigts de mettre cinq étoiles. Ce qui est proprement hallucinant avec Andreas, c'est le niveau de complexité ahurissant de ses scénarios. On peut avoir une lecture simple, voir Capricorne comme une BD aventure/action classique et y trouver son bonheur : il y a ce qu'il faut de bagarres, poursuites, explosions, grands méchants, etc.. Mais on peut aussi la lire, la relire (et la re-relire 5 ou 6 fois) et découvrir toute la richesse de l'intrigue dont les circonvolutions s'étalent sur plusieurs volumes. Un petit détail prend tout son sens trois tomes plus loin, une scène permet de comprendre une situation un peu obscure deux tomes avant, et j'en passe. Andreas tisse ses intrigues comme on joue aux échecs, en ayant trois (voire quatre) coups d'avance. Capricorne a donc une cohérence en béton et réserve son lot de surprise. Le dessin d'Andreas est particulier, j'ai mis un peu de temps à l'apprécier mais je suis maintenant un fan. Et certaines planches sont véritablement à tomber par terre en ayant des convulsions. Ce mec est un malade du détail et de la mise en scène. C'est souvent génial. Alors pourquoi pas 'Culte' ? Je pense néanmoins que l'oeuvre reste difficile d'accès et demande un gros, gros travail de lecture (presque d'exégèse) pour en profiter pleinement. Son hermétisme est donc parfois un peu décourageant. Mais pour qui se donne la peine, c'est le bonheur garanti !
Eye Shield 21
Un nouveau shonen, dans le style très classique du jeune lycéen japonais qui découvre un sport en club et qui va de compétitions en rencontres se passionner et devenir très fort. Le plus de cette série, c'est son humour omniprésent. J'aime pas trop le style Slam Dunk, mais cette série n'a rien à voir. Le trio central, qui tente désespérément de redorer le blason de leur club alors qu'ils ne sont que trois, est irrésistible. En particulier Hiruma, véritable terreur du lycée mais qu'on ne peut s'empêcher d'apprécier, qui me fait penser à une espèce de "démon-renard" de la mythologie japonaise. Ce n'est pas réaliste, c'est même complètement loufoque, et ça se lit avec grand plaisir. Quelques passages plus sérieux permettent de s'attacher aux trois personnages et d'espérer qu'ils vont un jour ou l'autre parvenir à leurs fins. Voilà donc un bon nouveau shonen, pas trop répétitif et bien délirant !
Une aventure rocambolesque de...
Le temps de chien
Mouiche, ça démarre pas trop mal et l'idée de faire voyager Freud aux Far West pour psychanalyser les indigènes est sympa. C'est avec bonheur qu'on retrouve la narration si typique de Manu Larcenet où quelques bons dialogues viennent ponctuer le récit. Mais (car il y a un mais), l'histoire manque de corps et le final laisse un goût de trop peu . . . ce qui m'empêche de donner plus de 3 étoiles à cet album.
La ligne de front
Manu Larcenet narre la "mission insolite" de Vincent Van Gogh, chargé de (dé)peindre la Grande Guerre pour rendre compte au président du Conseil de la situation sur la ligne de front . . . point de tournesols là bas, juste des paysages dévastés et des visages torturés.
L’auteur décrit l’absurdité de la guerre et l’aveuglement des gallonneux totalement déconnectés de la réalité. Toutefois, le récit glisse tout doucement en son milieu, devenant plus imagé, plus symbolique dans sa deuxième moitié. L’allégorie des "hommes-oiseaux" et celle de la "mère des obus" sont des images lourdes de sens mais traitées sans noirceur excessive. La dernière planche est particulièrement réussie car elle donne à l’histoire toute son importance. Quant au dessin, c’est du Larcenet comme on le connaît, juste un peu plus noir que d’habitude pour coller à l’ambiance du récit.
Sophia
AAAAAh Sophia !!! Quelle femme ! J'avoue avoir eu du mal à trouver l'intérêt de cette BD, mis à part son indéniable esthétisme. En effet sur 56 pages, on peut admirer cette Largo Winch au féminin, déambuler nue voire très peu vêtue sur plus du tiers de l'album. Loin des préoccupations matérielles (Madame est riche, Madame se rend à Venise comme on va à Montreuil, Madame possède un hors-bord, Madame a son majordome), Sophia promène son secret et sa beauté au bout du monde... Mention spéciale à Adriano de Vicentiis qui dessine admirablement les courbes avantageuses de son héroïne. Une petite critique pour le scénariste, Massimo Visavi, qui fait débuter la véritable histoire 2 pages avant la fin ; une bonne dizaine de pages étant, à mon avis parfaitement inutiles au déroulement de l'histoire (notamment les doubles pages 12 et 13). Vivement la suite quand même !
A l'ombre de la croix
J'avais trouvé la lecture du premier volume assez fastidieuse : un scénario confus (mêlant histoires familiales et quête d’un mystérieux « noir »), des personnages difficilement reconnaissables d'une case à l'autre. Mais ce second opus est beaucoup mieux maîtrisé que le précédent, comme si en "éliminant" des personnages secondaires inutiles (Isabelle, Nicolas, véritable arlésienne de cette aventure, et d'autres encore...) l'intérêt de l'histoire rebondissait. Sur fond de prise de Saint Jean d'Acre pendant les croisades, Ilaria Trondoli développe une chasse au Trésor menée par un mystérieux Luc de Ridefort, ancien templier. Le principal atout de cette bd est sans nul doute le magnifique dessin, en couleurs directes. En outre, ce second volume bénéficie de plus de lumière que le tome précédent. Le moins bon réside sans doute dans le scénario qui nous fait penser au "Troisième Testament". La dessinatrice, étrangement, transforme physiquement son héros (Luc de Ridefort) dans ce volume, ce qui le rapproche de Conrad de Marbourg. Une bonne histoire en deux volumes, à acheter si vous n'êtes pas encore rassasié de Templiers -, qui surfe sur la vague de l'héroïc-catholique. Auteur à suivre de près !!
Les mesures du temps
Voilà là une formidable BD, une merveille de précision et d'horlogerie (normal pour une histoire tournant autour d'une montre me direz-vous) qui m'a totalement séduit. Gabella réussit dans les grandes largeurs là où une série comme Phenomenum échoue à mon sens. La comparaison n'est pas innocente, le canevas de départ est en effet assez similaire : notre héros entre en possession d'une montre gousset qui lui permet d'arrêter le temps à sa guise, de créer une stase dans laquelle il se déplace librement, le monde s'arrêtant autour de lui. Une première différence vient du fait que d'autres personnes, qui ne sont pas en possession de la montre, ont également le pouvoir de se déplacer et, naturellement, ils sont loin de faire tous un usage de bon aloi de cette stase, leur but ultime étant de s'emparer du précieux objet. Autre différence, on est ici face à un one-shot se déroulant au XIXème siècle: le décalage entre ce siècle déjà bien lointain et cette technologie si improbable est des plus réussis. Enfin, le dessin d'Audibert est bien loin de celui très anguleux et peu séduisant de Phenomenum: virevoltant, léger et très poétique, il épouse à merveille cette histoire dont la poésie est justement un segment très important (lisez-le, vous comprendrez tout). Au final, non content de conclure en 62 pages, les auteurs nous proposent une fin extrêmement réussie qui m'a fait refermer l'album avec un immense sentiment de satisfaction : quel bonheur de voir un scénariste proposant une aussi bonne histoire parfaitement exécuter la culbute finale ! Un des meilleurs albums que j'ai lus cette année, sans aucun doute.
L'Immeuble d'en face
Ce tome m'a été offert et j'ai eu du mal à l'apprécier, car je le trouvais extrêmement plat, malgré quelques saynètes qui m'ont bien fait marrer. Après plusieurs lectures je dois reconnaître que je suis conquis. Pourquoi ce revirement ??? Je trouve qu'effectivement (l'avis de Cassidy le montre) certains auteurs surfent sur une vague "vie quotidienne" qui se résume par "je n'ai rien à raconter". Je n'ai rien contre les gens qui rompent avec Lanfeust, au contraire, mais c'est vrai que l'on a parfois des platitudes assez déconcertantes. Au départ je classais Immeuble d'en face dans cette catégorie... En plus le dessin est, il faut bien le reconnaître, vraiment pas top, avec peu de personnalité. Et pourtant je n'arrivais pas à remiser ce tome dans les lointains fonds de ma bibliothèque avec les BD que je n'ouvrent jamais. Un "je ne sais quoi" m'empêchait de le faire. Ce "je ne sais quoi" est l'extrême délicatesse qu'utilise Vanyda pour faire les transitions entre les saynètes, la poésie qu'elle met en œuvre pour conclure les tranches de vie et pour illustrer les relations entre les personnages. Je trouve qu'elle s'en tire extrêmement bien pour au final ne pas tomber dans la "chiantitude extrême" et pour rester dans le juste et le poétique... Une espèce de sublimation du quotidien, qui m'a demandé plusieurs lectures et des comparaisons avec d'autres BD pour pouvoir le sentir et trouver cette Bd vraiment appréciable. C'est ainsi que je trouve que la lecture de ce manga demande du temps, de la lenteur afin d'apprécier la valeur des cases, du découpage et généralement des dernières cases qui mettent généralement en valeur toute la tranche de vie illustrée précédemment. Je trouve ainsi que sans ces dernières cases, effectivement cette histoire serait vraiment ennuyeuse... Mais essayez de passer outre et de savourer la construction de ce manga qui finalement pèche majoritairement par ces dessins.
Barbara
Tezuka est vraiment un auteur très prolifique ! Je répète ce qui a été dit des milliers de fois mais c'est vraiment un grand bonhomme de la bande dessinée. Son œuvre est riche et variée, et ses histoires même si elles ne manquent pas de complexité, se laissent lire en toute simplicité. Parlons de Barbara. Barbara est une œuvre qui a pour cadre une certaine société plutôt permissive, les protagonistes sont pour la plupart issus d'un milieu assez aisé, sauf Barbara, la petite hippie alcoolique qui illumine cette histoire. Tezuka met en scène avec une parfaite maîtrise une histoire violente et forte se déroulant pendant les 70'S. En fait ce sont plutôt des histoires courtes, présentées ici comme des chapitres, plus ou moins liés. Barbara est un personnage intéressant, une muse, un vampire... qui inspire l'artiste mais détruit l'homme qu'il est. Barbara est attachante, insupportable, naïve... Barbara est surtout radieuse sous ses guenilles. Un personnage très riche, très réussi. Les dessins de Tezuka sont un peu plus "rudes" que d'habitude mais ils ont toujours ce dynamisme si particulier. Le découpage est innovant comme dans ses autres œuvres. Une bonne série, en deux volumes qui se lisent vite et avec plaisir, même si l'histoire est sombre et amère. C'est une réflexion d'artiste que Tezuka nous propose là, et c'est une œuvre intelligente et forte. Surprenant !