Suite de mes lectures de Kaiji Kawaguchi avec Seizon Life, mais cette fois-ci uniquement au dessin.
Il s'agit pour le moment de la série que je préfère entre les 4 parues en France (Eagle, Spirit of the Sun, Zipang). Dans Seizon Life, nous découvrons la souffrance d'un homme malade d'un cancer, dont la femme est morte quelques années plus tôt du même mal, et dont la fille a disparu 14 ans auparavant (c'est à ce moment où vous vous dites que votre vie ne peut pas être plus belle).
Cet homme qui s'aperçoit que finalement il n'a jamais pris le temps de s'intéresser à son enfant va découvrir en apprenant sa mort tout ce qu'il aurait aimé savoir d'elle de son vivant et tenter de résoudre le mystère de sa mort.
Nous suivons ses pas qui le conduisent sur le chemin de sa fille et à la suite de ceux de son enfant. La lecture est très agréable.
Pourquoi cet achat soudain de BD parues en 2000 et 2002 ? C’est étrange finalement, j’étais certainement déjà passé devant ces volumes et là, j’ai eu l’impression de les voir pour la première fois.
La couverture m’a tout de suite attiré. Pourquoi ces hommes avaient-ils des cubes sur la tête ? Etait-ce une sorte de déguisement ? Mais comment peut-on passer inaperçu en ayant une chose aussi étrange sur la tête ? Toutes les questions basiques que l’on peut se poser dans un monde « normal ».
Je me trompais, il ne s’agissait pas d’une façon de se camoufler mais bien de la norme de cet univers. Un univers ou finalement tout le monde porte un cube n’est-il pas étrange par définition, plein de questions m’ont traversé l’esprit : comment peut-on différencier ces « hommes » par exemple ? comment peut-on « voir » au travers de ces cubes ?
Mais je m’éloigne, alors je vais revenir un peu au sujet du tome 1. Nous sommes dans un monde totalitaire où toute action relevant d’une initiative est sévèrement sanctionnée. De quelle façon me direz vous … et je ne vous dirai rien pour ne pas lever le mystère en découvrant ces pages, c’est surprenant mais tellement évident !
Je vous encourage donc à lire ce merveilleux tome 1 (puis le tome 2) qui vous donnera peut-être, comme moi, l’envie de découvrir les BD de cet auteur.
Il est des ovnis dans le domaine de la BD et après les petites merveilles auto publiées par Alec Séverin, nous bénéficions maintenant de celles de David de Thuin. Je le remercie infiniment d’avoir pris le risque de nous faire partager son récit.
Maintenant parlons de ce petit livre (format A5), dont la qualité d’impression est aussi impressionnante que la qualité de l’oeuvre. Parlons tout d’abord de « l’objet ». Cette petite chose sort de notre ordinaire de lecteur, une présentation originale, une couverture brochée et simplifiée à l’extrême, des pages avec un papier de qualité, on sent le travail soigné.
Maintenant le dessin, un style ligne claire, tout en souplesse et sans fioritures inutiles, parfaitement adapté au récit.
Le scénario, une vision revisitée du super héros qui acquiert ses pouvoirs grâce à ces petites bêtes que nous aimons tous voir l’été autour de nous à savoir les bourdons. Les interrogations sur la vie professionnelle et privée de notre héros sont parfaitement décrite en parallèle et David de Thuin nous guide habilement dans les méandres de la vie d’un dessinateur qui ne connaît pas encore le succès qu’il souhaiterait.
L’Europe recouverte de glace, des scientifiques tentent de percer les mystères d’une ancienne civilisation dont ils connaissent peu de chose. Une ville mythique oubliée et invisible dont certains bâtiments ressurgissent suite à un mouvement de glaces… le Louvre revient à la vie pour quelques instants.
Imaginez que vous vous retrouviez face à toutes ces oeuvres oubliées ? Que penseriez-vous de toutes ces toiles et statues qui apparaîtraient devant vous ? Au travers de ce superbe livre, j’ai eu l’impression de découvrir moi-même les grottes de Lascaux et une ancienne civilisation dont la seule trace qui nous reste était dans le dessin. Alors malgré le manque de rigueur scientifique de ces explorateurs du musée du Louvre, je me suis retrouvé pris au jeu mis en place par Nicolas de Crécy. J’ai un peu moins aimé la partie où les oeuvres se mettent à parler et nous amène dans un monde fantastique, mais mon impression globale est d’avoir lu une œuvre grandiose ! Merci.
Que dire… Je vais être bref c’est un très très bon polar !!! Ou plutôt 3 très bons polars…
Le dessinateur, Benoit Springer, on ne le présente plus ou pour ceux qui ne le connaissent pas, profitez-en pour acheter aussi Volunteer. Donc Benoit Springer expérimente dans cet album 3 styles de dessin différents et impressionnants. Il cherchait à sortir de ses oeuvres précédentes et c’est une réussite.
Au scénario, Séverine Lambour nous estomaque, ses récits sont aussi implacables que les trois meurtres que nous découvrons. Elle partait à la recherche du meurtre… euhhh pardon du scénario parfait et elle l’a atteint.
Pour résumer, chaque style de dessin colle à l'histoire et chaque histoire colle à chaque style de dessin. :)
L’histoire, ou plutôt les trois histoires, comment en parler sans trop spoiler la BD ? Je préfère vous laisser découvrir ces trois situations de meurtres et peut être vous parler de l’une d’entre elles...
L’idée est assez classique : deux amis volent une voiture pour emmener en ballade leurs petites amies, bon là c’est une camionnette et ça a moins de charme. Manque de bol, la camionnette contient … un cadavre. Je m’arrête là car la suite est moins classique. ;)
Vous me direz : "et quel passage as-tu préféré ?". Certainement les trois dernières pages… où les auteurs y expliquent leurs partis-pris pour nous conter et illustrer ces histoires, une fois la lecture finie, on recommence car la vision est légèrement différente. J’en redemande !
Pas fan de comics pour deux sous, n’ayant jamais regardé Sex and the City, je n’étais pas vraiment fait pour lire Ultra…
Et puis mon libraire est passé par là : ‘Jette un oeil là-dessus, c’est très très bon’… Je retourne le livre… 17.5 euros c’est un peu cher mais bon le nombre de pages (plus de 200) le justifie.
De retour chez moi, intrigué par ce livre, je me plonge dans mon fauteuil… et là, surprise, je reste scotché et le dévore d’une traite !
3 filles, aux caractères entiers et complémentaires, sont amies dans la vie et super héroïnes dans leur vie professionnelle. Alors que l’on pouvait s’attendre à ce que leurs superpouvoirs soient étalés pendant toute cette oeuvre, leur vie ‘professionnelle’ passe vite au second plan et n’a finalement plus tellement d’importance. C’est leurs différences dans la vie quotidienne que nous découvrons, la face cachée de leur vie et de leurs sentiments que nous explorons. Leur difficulté à concilier une vie au grand jour est relayée par les médias, avec une vie qu’elles voudraient banale et sans tout ce foisonnement d’oeils inquisiteurs.
Ultra, l’une de ces trois filles, avait jusqu’à présent une image sans « tâche» auprès du grand public. Suite à la rencontre d‘un jeune homme dont elle tombe amoureuse, elle se retrouve livrée à la presse à sensation qui l’accuse d’être la pire des perverses. Comment en est-elle arrivée là ? Comment s’en sortira-t-elle ? Je ne vous en dis pas plus…
Une femme qui n’a pas connu sa mère, c’est le lot de beaucoup d’enfants adoptés. Mais là, quand cette mère est la fameuse légende du far-west, la célèbre « Calamity Jane » au delà de la découverte de ses parents, cette femme va aussi nous faire découvrir les pans moins célèbres de cette femme peu ordinaire.
Sylvie Fontaine manipule avec maestria un nouveau style graphique et narratif, et l’on dévore ce petit ouvrage (au nombre de pages néanmoins conséquent) d’un trait. On replonge avec joie dans la vie du far-west mais sous un nouveau regard beaucoup moins propres que ce que l’on avait l’habitude de lire.
Une nouvelle grande réussite de cet auteur.
Il y a des éditeurs qui sortent des BD qu’instinctivement on ne peut que feuilleter. C’est le cas de Vertige Graphic chez qui j’avais beaucoup aimé "Rapokam Java", "Fax de Sarajevo" ou Ghost World.
Pour une fois, je vais commencer par vous parler du dessin de Marcola qui pour une première BD parue en France nous gratifie d’un coup de maître. Marcola illustre sa BD aux deux ambiances distinctes avec l’utilisation la ligne claire pour les scènes ‘ordinaires’ et d’autre le fusain pour les scènes sur le front, associés à une mise en couleur bichromique et nous sommes plongés dans une ambiance en parfaite symbiose avec le récit. Marcola joue avec la bichromie tout au long de l’album, tantôt il utilise les tons ocres, tantôt des scènes bleutées, tantôt il nous plonge dans l’obscurité via du noir et blanc pour les scènes les plus sombres. Associés à la qualité du papier (habituel chez Vertige Graphic), il y a tous les éléments pour combler quelqu’un comme moi.
Maintenant parlons un peu du scénario, là Marcolla excelle pour nous présenter une guerre qu’il ne nous livrera jamais ‘en direct’. Très habillement, il nous maintient toujours un peu éloigné de la ligne de Front pour nous parler de la fin de la seconde guerre mondiale en Italie. Il nous fait découvrir la vie d’un Lieutenant italien qui ne croit plus à une autre issue que la défaite de son camp, l’évolution des sentiments à l’encontre des anciens alliés allemands qui se sont transformés en force d’occupation. L’envie de ce Lieutenant de retrouver sa famille car cette guerre n’est plus vraiment celle de son pays. Marcolla nous présente dans ce splendide ouvrage une vision de la guerre qu’on avait rarement eu l’occasion de découvrir et le journal intime de l’un de ces pions dont on se sert pour mener une guerre.
Très bonne triple découverte : l’éditeur, l’auteur et la BD…
Un jeune gendarme (Francisco) pris dans les tourmentes de la révolution franquiste est sauvé par le gardien d’un phare (Telmo). Une amitié presque filiale naît entre les deux hommes et l’auteur nous guide entre leurs histoires passées et la réalisation des rêves du vieil homme.
Ce que j’ai particulièrement aimé c’est l’amour que Telmo porte à son phare, il le bichonne et sait tellement communiquer sa passion qu’il arrive à convaincre Francisco du bien fondé de sa mission. Telmo sait aussi transmettre au jeune homme ses utopies d’une vie différente sur une île paradisiaque que Franciso l’aidera à construire la barque qui doit les y emmener.
Côté graphisme, j’aime beaucoup les changements de style au moment des retours en arrière et le dessin de Paco Roca.
Attention chef d’oeuvre… Quand on commence ce livre, on le dévore.
L’histoire est celle d’un ancien général emprisonné qui va fomenter un coup d’état contre Napoléon.
Nicolas Juncker réussit à nous passionner pour les aventures de ce « fou » dont nul ne parle dans les livres d’histoires. On suit pas à pas ses aventures, de l’organisation d’un coup d’état jusqu’à son exécution. Malet avait tout calculé, recruté les meilleurs éléments pour réussir et on se demande jusqu’au bout s’il va réussir. On rit devant certaines situations, on s’interroge sur d’autres. On y croit sans y croire mais on ne peut s’arrêter.
Et le meilleur… les annexes à la fin Nicolas Juncker se jouent de nous et nous incitent à tout vérifier. ;)
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Seizon Life
Suite de mes lectures de Kaiji Kawaguchi avec Seizon Life, mais cette fois-ci uniquement au dessin. Il s'agit pour le moment de la série que je préfère entre les 4 parues en France (Eagle, Spirit of the Sun, Zipang). Dans Seizon Life, nous découvrons la souffrance d'un homme malade d'un cancer, dont la femme est morte quelques années plus tôt du même mal, et dont la fille a disparu 14 ans auparavant (c'est à ce moment où vous vous dites que votre vie ne peut pas être plus belle). Cet homme qui s'aperçoit que finalement il n'a jamais pris le temps de s'intéresser à son enfant va découvrir en apprenant sa mort tout ce qu'il aurait aimé savoir d'elle de son vivant et tenter de résoudre le mystère de sa mort. Nous suivons ses pas qui le conduisent sur le chemin de sa fille et à la suite de ceux de son enfant. La lecture est très agréable.
Cubik
Pourquoi cet achat soudain de BD parues en 2000 et 2002 ? C’est étrange finalement, j’étais certainement déjà passé devant ces volumes et là, j’ai eu l’impression de les voir pour la première fois. La couverture m’a tout de suite attiré. Pourquoi ces hommes avaient-ils des cubes sur la tête ? Etait-ce une sorte de déguisement ? Mais comment peut-on passer inaperçu en ayant une chose aussi étrange sur la tête ? Toutes les questions basiques que l’on peut se poser dans un monde « normal ». Je me trompais, il ne s’agissait pas d’une façon de se camoufler mais bien de la norme de cet univers. Un univers ou finalement tout le monde porte un cube n’est-il pas étrange par définition, plein de questions m’ont traversé l’esprit : comment peut-on différencier ces « hommes » par exemple ? comment peut-on « voir » au travers de ces cubes ? Mais je m’éloigne, alors je vais revenir un peu au sujet du tome 1. Nous sommes dans un monde totalitaire où toute action relevant d’une initiative est sévèrement sanctionnée. De quelle façon me direz vous … et je ne vous dirai rien pour ne pas lever le mystère en découvrant ces pages, c’est surprenant mais tellement évident ! Je vous encourage donc à lire ce merveilleux tome 1 (puis le tome 2) qui vous donnera peut-être, comme moi, l’envie de découvrir les BD de cet auteur.
Le Roi des bourdons
Il est des ovnis dans le domaine de la BD et après les petites merveilles auto publiées par Alec Séverin, nous bénéficions maintenant de celles de David de Thuin. Je le remercie infiniment d’avoir pris le risque de nous faire partager son récit. Maintenant parlons de ce petit livre (format A5), dont la qualité d’impression est aussi impressionnante que la qualité de l’oeuvre. Parlons tout d’abord de « l’objet ». Cette petite chose sort de notre ordinaire de lecteur, une présentation originale, une couverture brochée et simplifiée à l’extrême, des pages avec un papier de qualité, on sent le travail soigné. Maintenant le dessin, un style ligne claire, tout en souplesse et sans fioritures inutiles, parfaitement adapté au récit. Le scénario, une vision revisitée du super héros qui acquiert ses pouvoirs grâce à ces petites bêtes que nous aimons tous voir l’été autour de nous à savoir les bourdons. Les interrogations sur la vie professionnelle et privée de notre héros sont parfaitement décrite en parallèle et David de Thuin nous guide habilement dans les méandres de la vie d’un dessinateur qui ne connaît pas encore le succès qu’il souhaiterait.
Période Glaciaire
L’Europe recouverte de glace, des scientifiques tentent de percer les mystères d’une ancienne civilisation dont ils connaissent peu de chose. Une ville mythique oubliée et invisible dont certains bâtiments ressurgissent suite à un mouvement de glaces… le Louvre revient à la vie pour quelques instants. Imaginez que vous vous retrouviez face à toutes ces oeuvres oubliées ? Que penseriez-vous de toutes ces toiles et statues qui apparaîtraient devant vous ? Au travers de ce superbe livre, j’ai eu l’impression de découvrir moi-même les grottes de Lascaux et une ancienne civilisation dont la seule trace qui nous reste était dans le dessin. Alors malgré le manque de rigueur scientifique de ces explorateurs du musée du Louvre, je me suis retrouvé pris au jeu mis en place par Nicolas de Crécy. J’ai un peu moins aimé la partie où les oeuvres se mettent à parler et nous amène dans un monde fantastique, mais mon impression globale est d’avoir lu une œuvre grandiose ! Merci.
3 ardoises
Que dire… Je vais être bref c’est un très très bon polar !!! Ou plutôt 3 très bons polars… Le dessinateur, Benoit Springer, on ne le présente plus ou pour ceux qui ne le connaissent pas, profitez-en pour acheter aussi Volunteer. Donc Benoit Springer expérimente dans cet album 3 styles de dessin différents et impressionnants. Il cherchait à sortir de ses oeuvres précédentes et c’est une réussite. Au scénario, Séverine Lambour nous estomaque, ses récits sont aussi implacables que les trois meurtres que nous découvrons. Elle partait à la recherche du meurtre… euhhh pardon du scénario parfait et elle l’a atteint. Pour résumer, chaque style de dessin colle à l'histoire et chaque histoire colle à chaque style de dessin. :) L’histoire, ou plutôt les trois histoires, comment en parler sans trop spoiler la BD ? Je préfère vous laisser découvrir ces trois situations de meurtres et peut être vous parler de l’une d’entre elles... L’idée est assez classique : deux amis volent une voiture pour emmener en ballade leurs petites amies, bon là c’est une camionnette et ça a moins de charme. Manque de bol, la camionnette contient … un cadavre. Je m’arrête là car la suite est moins classique. ;) Vous me direz : "et quel passage as-tu préféré ?". Certainement les trois dernières pages… où les auteurs y expliquent leurs partis-pris pour nous conter et illustrer ces histoires, une fois la lecture finie, on recommence car la vision est légèrement différente. J’en redemande !
Ultra
Pas fan de comics pour deux sous, n’ayant jamais regardé Sex and the City, je n’étais pas vraiment fait pour lire Ultra… Et puis mon libraire est passé par là : ‘Jette un oeil là-dessus, c’est très très bon’… Je retourne le livre… 17.5 euros c’est un peu cher mais bon le nombre de pages (plus de 200) le justifie. De retour chez moi, intrigué par ce livre, je me plonge dans mon fauteuil… et là, surprise, je reste scotché et le dévore d’une traite ! 3 filles, aux caractères entiers et complémentaires, sont amies dans la vie et super héroïnes dans leur vie professionnelle. Alors que l’on pouvait s’attendre à ce que leurs superpouvoirs soient étalés pendant toute cette oeuvre, leur vie ‘professionnelle’ passe vite au second plan et n’a finalement plus tellement d’importance. C’est leurs différences dans la vie quotidienne que nous découvrons, la face cachée de leur vie et de leurs sentiments que nous explorons. Leur difficulté à concilier une vie au grand jour est relayée par les médias, avec une vie qu’elles voudraient banale et sans tout ce foisonnement d’oeils inquisiteurs. Ultra, l’une de ces trois filles, avait jusqu’à présent une image sans « tâche» auprès du grand public. Suite à la rencontre d‘un jeune homme dont elle tombe amoureuse, elle se retrouve livrée à la presse à sensation qui l’accuse d’être la pire des perverses. Comment en est-elle arrivée là ? Comment s’en sortira-t-elle ? Je ne vous en dis pas plus…
Calamity
Une femme qui n’a pas connu sa mère, c’est le lot de beaucoup d’enfants adoptés. Mais là, quand cette mère est la fameuse légende du far-west, la célèbre « Calamity Jane » au delà de la découverte de ses parents, cette femme va aussi nous faire découvrir les pans moins célèbres de cette femme peu ordinaire. Sylvie Fontaine manipule avec maestria un nouveau style graphique et narratif, et l’on dévore ce petit ouvrage (au nombre de pages néanmoins conséquent) d’un trait. On replonge avec joie dans la vie du far-west mais sous un nouveau regard beaucoup moins propres que ce que l’on avait l’habitude de lire. Une nouvelle grande réussite de cet auteur.
Aller simple
Il y a des éditeurs qui sortent des BD qu’instinctivement on ne peut que feuilleter. C’est le cas de Vertige Graphic chez qui j’avais beaucoup aimé "Rapokam Java", "Fax de Sarajevo" ou Ghost World. Pour une fois, je vais commencer par vous parler du dessin de Marcola qui pour une première BD parue en France nous gratifie d’un coup de maître. Marcola illustre sa BD aux deux ambiances distinctes avec l’utilisation la ligne claire pour les scènes ‘ordinaires’ et d’autre le fusain pour les scènes sur le front, associés à une mise en couleur bichromique et nous sommes plongés dans une ambiance en parfaite symbiose avec le récit. Marcola joue avec la bichromie tout au long de l’album, tantôt il utilise les tons ocres, tantôt des scènes bleutées, tantôt il nous plonge dans l’obscurité via du noir et blanc pour les scènes les plus sombres. Associés à la qualité du papier (habituel chez Vertige Graphic), il y a tous les éléments pour combler quelqu’un comme moi. Maintenant parlons un peu du scénario, là Marcolla excelle pour nous présenter une guerre qu’il ne nous livrera jamais ‘en direct’. Très habillement, il nous maintient toujours un peu éloigné de la ligne de Front pour nous parler de la fin de la seconde guerre mondiale en Italie. Il nous fait découvrir la vie d’un Lieutenant italien qui ne croit plus à une autre issue que la défaite de son camp, l’évolution des sentiments à l’encontre des anciens alliés allemands qui se sont transformés en force d’occupation. L’envie de ce Lieutenant de retrouver sa famille car cette guerre n’est plus vraiment celle de son pays. Marcolla nous présente dans ce splendide ouvrage une vision de la guerre qu’on avait rarement eu l’occasion de découvrir et le journal intime de l’un de ces pions dont on se sert pour mener une guerre.
Le Phare
Très bonne triple découverte : l’éditeur, l’auteur et la BD… Un jeune gendarme (Francisco) pris dans les tourmentes de la révolution franquiste est sauvé par le gardien d’un phare (Telmo). Une amitié presque filiale naît entre les deux hommes et l’auteur nous guide entre leurs histoires passées et la réalisation des rêves du vieil homme. Ce que j’ai particulièrement aimé c’est l’amour que Telmo porte à son phare, il le bichonne et sait tellement communiquer sa passion qu’il arrive à convaincre Francisco du bien fondé de sa mission. Telmo sait aussi transmettre au jeune homme ses utopies d’une vie différente sur une île paradisiaque que Franciso l’aidera à construire la barque qui doit les y emmener. Côté graphisme, j’aime beaucoup les changements de style au moment des retours en arrière et le dessin de Paco Roca.
Malet
Attention chef d’oeuvre… Quand on commence ce livre, on le dévore. L’histoire est celle d’un ancien général emprisonné qui va fomenter un coup d’état contre Napoléon. Nicolas Juncker réussit à nous passionner pour les aventures de ce « fou » dont nul ne parle dans les livres d’histoires. On suit pas à pas ses aventures, de l’organisation d’un coup d’état jusqu’à son exécution. Malet avait tout calculé, recruté les meilleurs éléments pour réussir et on se demande jusqu’au bout s’il va réussir. On rit devant certaines situations, on s’interroge sur d’autres. On y croit sans y croire mais on ne peut s’arrêter. Et le meilleur… les annexes à la fin Nicolas Juncker se jouent de nous et nous incitent à tout vérifier. ;)