Une nouvelle série avec JD Morvan au scénario, accompagné de Miroslav Dragan (coscénariste) et de Ignacio Noé au dessin.
Pour commencer, j'ai beaucoup aimé le dessin. Je lui trouve une vraie touche de personnalité tout en étant assez réaliste et plaisant à lire et à regarder. Certains décors (les montagnes notamment) paraissent un peu simples et pas excellents, mais pour le reste, chevaux et personnages, je les trouve vraiment bons. Les couleurs, un tout petit peu trop informatisées par moment (inutiles effet de flous par exemple), sont néanmoins également très réussies à mes yeux. Hormis le vert très pêtant de la jungle par moment qui étonne mais n'est pas si désagréable au final, je trouve leur harmonie et leur réalisation très bonne.
Quant au scénario, il est relativement simple mais prenant et bien mené. Les personnages sont crédibles et plaisants à suivre. Le récit est souvent dur, notamment les premières planches, muettes, mettant en scène le tranquille massacre d'un village de femmes et d'enfants à qui les conquistadors font creuser leur propre fosse avant de les y tuer et de brûler les restes. Mais il est vraiment crédible et intéressant à la fois.
Bref, une bonne, voire peut-être très bonne, série qui s'entame et dont je lirais la suite avec plaisir.
premier volume : Vlad l'empaleur
Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H.
C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée.
Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes.
Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance.
Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge.
D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus
Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien.
Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général.
Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante.
Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs.
Bravo.
Deuxième volume : Bram Stoker
Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée.
Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving.
J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle.
Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman.
Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime.
Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.
Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté.
L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves.
Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins).
A consommer sans modération !
En même temps que paraissait Tonnerre Rampant d'Eric Liberge, "Banquise" était le deuxième album à inaugurer la Collection Latitudes chez Soleil. Encore novices en tant qu'auteurs, Sylvain Ricard et Christophe Gaultier ne sont toutefois pas des inconnus du neuvième art. Le scénariste Ricard est co-fondateur de BD Scope (occasion d'ailleurs pour héberger le site de l'album où l'on découvre notamment le synopsis avec une fin différente); le dessinateur Gaultier a déjà une bd à son actif aux éditions Paquet (Grise Mine avec Thomas en 2000).
Si le scénario est original, le dessin fait penser à celui d'un Christophe Blain (en fait le scénario pourrait lui plaire aussi...). Ce n'est pas peu dire et c'est un compliment ! Les couleurs par contre donnent un tout autre reflet qui permet ainsi à Gaultier de se démarquer. A ce propos, le travail effectué, par exemple, pour les aurores boréales est tout simplement magnifique.
Pour revenir à l'histoire, elle est racontée telle une fable. Noire, cruelle, sans pitié, elle conte les mésaventures de chasseurs d'ours sanguinaires et certainement peu fréquentables qui se trouvèrent sur le territoire d'un Chaman, gardien et protecteur des lieux et de ses habitants. Ces pathétiques rebus gorgés de vodka et tachés de sang n'auront cesse de venir à bout de leur adversaire; présomptueux ! La façon dont Ricard et Gaultier les dépeind est tragique, autant que leur destin.
A lire pour frémir de dégoût !
Note approximative : 3.5/5
Des gags en une image et quelques bulles, des dessins tout simples tout ronds et assez jolis, et surtout beaucoup d'humour. Je suis épaté par l'imagination de cet auteur qui sur un thème vraiment restreint (des poissons rouges dans un bocal) réussit à imaginer vraiment beaucoup de gags assez peu répétitifs et la plupart du temps vraiment drôles.
Bref, j'aime bien. Par contre, avec deux ou trois gags par page, ça se lit franchement trop vite pour que je puisse conseiller l'achat à ce prix.
Etouffée par une mère qu’elle déteste, Lucille se sent seule et souffre d’anorexie.
Arthur (plus tard Wladimir) a un père alcoolique et notoirement violent. Pourtant, il l’aime mais sans pouvoir lui dire.
Ils vont se rencontrer, fuir ensemble, s’aimer …et renaître.
Avec maestria, Ludovic Debeurme nous invite à suivre les vies chahutées de ces deux adolescents. Pas de parti pris, pas de psychanalyse poussée des personnages. Il fait simplement de nous les témoins d’une histoire touchante, laissant à chacun le soin de faire sa propre interprétation. Les sentiments y sont justes, sans excès, sublimés par la pureté du trait, et l’absence de case rend le dessin aéré. Un tout qui va à l’essentiel : l’émotion.
Les 512 pages quant à elles ne sont pas de trop et nous aident à apprivoiser les deux héros, nous laissant tout le temps de les appréhender jusqu’à en devenir très proches.
Une oeuvre magnifique.
Note approximative : 3.5/5
J'ai découvert Lisa Mandel avec Nini Patalo que j'ai beaucoup aimé. J'ai ensuite continué à m'intéresser à elle en suivant quotidiennement son blog. Elle a un dessin assez simpliste, pas très joli mais amusant et efficace. Mais surtout, je trouve son humour vraiment excellent, oscillant entre délire, dérision, absurde et... et trucs qui me font bien rire.
Comparé à Nini Patalo, j'ai trouvé Eddy Milveux un petit ton en dessous, sans doute parce qu'il semble s'adresser à un public un peu plus jeune. L'aspect répétitif de l'intrigue "Eddy fait un voeu, ça tourne à la catastrophe" empêche en outre à la BD d'explorer un champ très large de possibilités (quoique le récit aborde quelques thèmes assez inattendus, comme le divorce et l'homoparentalité dans le second tome). Mais même si tout n'est pas du même niveau, j'avoue avoir quand même bien ri assez souvent.
Je le répête : j'adore cet humour.
C'est un peu con, assez référencé jeunesse (cf. le gag sur les mangas dans la galerie par exemple), mais j'aime ce délire et ces idées loufoques.
Petit défaut : les albums aux éditions Milan coûtent un peu cher alors qu'ils ne font en définitive que 38 pages.
Trop cher !
Halloween c'est un vieux coup de cœur même si c'est archi court je suis touché par la poésie qui se dégage de cet album. En moins de 30 pages Boiscommun nous livre une oeuvre empreint d'une douce tristesse, mélancolique et pourtant porteuse d'un message d'espoir.
Le dessin bien que je ne le trouve pas superbe m'est très agréable. A l'image de la fin, le ton et la couleur de ces dessins me donnent l'impression que les personnages vont disparaître si de l'eau leur tombe dessus, on est dans un rêve au fond.
Boiscommun m'a touché en plein cœur. Presque culte !
Adolescent j'avais dévoré les aventures de Largo. Il y a de l'action, plein de bombes sexuelles, des scénarios souvent bien ficelés avec pas mal de rebondissements... Du bon Van Hamme !
J'accroche complètement au dessin de Francq que ce soit le décor ou les personnages, je suis bon client.
Les 4 premiers tomes sont très bons, T5 et 6 sont bien aussi. En ce qui concerne le T 7 et 8 j'ai plus de mal, un peu trop tiré par les cheveux puis l'histoire me plait moins qu'avant. Par contre les 2 tomes sur Venise sont grandiose, j'adore. Au delà du tome 10, je n'ai pas lu et ne lirais sans doute jamais, on dira que "point trop n'en faut" résume bien ce que je pense des séries à rallonge et je comprends pas comment Largo n'a pas encore eu un arrêt cardiaque. ^^
Vous aimerez tous Largo Winch à moins d'être réfractaire aux Bds avec un héros beau-gosse complètement indolent, avec le cul bordé de nouilles, entouré des plus belles femmes et avec des scénarios où l'issue semble toujours impossible... Pour moi, c'est ça qui est bon ! !
Stanislas, ou l’art de transformer en or un story board de film d’animation …
Mirkos Image avait commandé un story board à Stanislas sur le thème du Galérien qu’il déclina ensuite en Bande Dessinée, une présentation du film est disponible à cette adresse : http://www.mikrosimage.fr/gal_pop_eq1.asp?referenceid=351. Je vous conseille également la lecture de cet entretien réalisé avec Stanislas http://klarelijninternational.midiblogs.com/
Les nostalgiques du galérien et de la grande course seront, comme moi, séduits par ce nouvel album de Stanislas. Dans notre société, il reste encore de la place pour le rêve et Stanislas a l’art de nous conduire sur un chemin imaginaire mais tellement réel. Il joue brillamment avec les mythes et ce petit album tient toutes ses promesses.
Du grand art !
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Helldorado
Une nouvelle série avec JD Morvan au scénario, accompagné de Miroslav Dragan (coscénariste) et de Ignacio Noé au dessin. Pour commencer, j'ai beaucoup aimé le dessin. Je lui trouve une vraie touche de personnalité tout en étant assez réaliste et plaisant à lire et à regarder. Certains décors (les montagnes notamment) paraissent un peu simples et pas excellents, mais pour le reste, chevaux et personnages, je les trouve vraiment bons. Les couleurs, un tout petit peu trop informatisées par moment (inutiles effet de flous par exemple), sont néanmoins également très réussies à mes yeux. Hormis le vert très pêtant de la jungle par moment qui étonne mais n'est pas si désagréable au final, je trouve leur harmonie et leur réalisation très bonne. Quant au scénario, il est relativement simple mais prenant et bien mené. Les personnages sont crédibles et plaisants à suivre. Le récit est souvent dur, notamment les premières planches, muettes, mettant en scène le tranquille massacre d'un village de femmes et d'enfants à qui les conquistadors font creuser leur propre fosse avant de les y tuer et de brûler les restes. Mais il est vraiment crédible et intéressant à la fois. Bref, une bonne, voire peut-être très bonne, série qui s'entame et dont je lirais la suite avec plaisir.
Sur les traces de Dracula
premier volume : Vlad l'empaleur Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H. C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée. Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes. Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance. Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge. D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien. Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général. Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante. Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs. Bravo. Deuxième volume : Bram Stoker Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée. Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving. J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle. Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman. Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime. Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.
Ai suru hito
Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté. L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves. Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins). A consommer sans modération !
Banquise
En même temps que paraissait Tonnerre Rampant d'Eric Liberge, "Banquise" était le deuxième album à inaugurer la Collection Latitudes chez Soleil. Encore novices en tant qu'auteurs, Sylvain Ricard et Christophe Gaultier ne sont toutefois pas des inconnus du neuvième art. Le scénariste Ricard est co-fondateur de BD Scope (occasion d'ailleurs pour héberger le site de l'album où l'on découvre notamment le synopsis avec une fin différente); le dessinateur Gaultier a déjà une bd à son actif aux éditions Paquet (Grise Mine avec Thomas en 2000). Si le scénario est original, le dessin fait penser à celui d'un Christophe Blain (en fait le scénario pourrait lui plaire aussi...). Ce n'est pas peu dire et c'est un compliment ! Les couleurs par contre donnent un tout autre reflet qui permet ainsi à Gaultier de se démarquer. A ce propos, le travail effectué, par exemple, pour les aurores boréales est tout simplement magnifique. Pour revenir à l'histoire, elle est racontée telle une fable. Noire, cruelle, sans pitié, elle conte les mésaventures de chasseurs d'ours sanguinaires et certainement peu fréquentables qui se trouvèrent sur le territoire d'un Chaman, gardien et protecteur des lieux et de ses habitants. Ces pathétiques rebus gorgés de vodka et tachés de sang n'auront cesse de venir à bout de leur adversaire; présomptueux ! La façon dont Ricard et Gaultier les dépeind est tragique, autant que leur destin. A lire pour frémir de dégoût !
Le Fond du bocal
Note approximative : 3.5/5 Des gags en une image et quelques bulles, des dessins tout simples tout ronds et assez jolis, et surtout beaucoup d'humour. Je suis épaté par l'imagination de cet auteur qui sur un thème vraiment restreint (des poissons rouges dans un bocal) réussit à imaginer vraiment beaucoup de gags assez peu répétitifs et la plupart du temps vraiment drôles. Bref, j'aime bien. Par contre, avec deux ou trois gags par page, ça se lit franchement trop vite pour que je puisse conseiller l'achat à ce prix.
Lucille
Etouffée par une mère qu’elle déteste, Lucille se sent seule et souffre d’anorexie. Arthur (plus tard Wladimir) a un père alcoolique et notoirement violent. Pourtant, il l’aime mais sans pouvoir lui dire. Ils vont se rencontrer, fuir ensemble, s’aimer …et renaître. Avec maestria, Ludovic Debeurme nous invite à suivre les vies chahutées de ces deux adolescents. Pas de parti pris, pas de psychanalyse poussée des personnages. Il fait simplement de nous les témoins d’une histoire touchante, laissant à chacun le soin de faire sa propre interprétation. Les sentiments y sont justes, sans excès, sublimés par la pureté du trait, et l’absence de case rend le dessin aéré. Un tout qui va à l’essentiel : l’émotion. Les 512 pages quant à elles ne sont pas de trop et nous aident à apprivoiser les deux héros, nous laissant tout le temps de les appréhender jusqu’à en devenir très proches. Une oeuvre magnifique.
Eddy Milveux
Note approximative : 3.5/5 J'ai découvert Lisa Mandel avec Nini Patalo que j'ai beaucoup aimé. J'ai ensuite continué à m'intéresser à elle en suivant quotidiennement son blog. Elle a un dessin assez simpliste, pas très joli mais amusant et efficace. Mais surtout, je trouve son humour vraiment excellent, oscillant entre délire, dérision, absurde et... et trucs qui me font bien rire. Comparé à Nini Patalo, j'ai trouvé Eddy Milveux un petit ton en dessous, sans doute parce qu'il semble s'adresser à un public un peu plus jeune. L'aspect répétitif de l'intrigue "Eddy fait un voeu, ça tourne à la catastrophe" empêche en outre à la BD d'explorer un champ très large de possibilités (quoique le récit aborde quelques thèmes assez inattendus, comme le divorce et l'homoparentalité dans le second tome). Mais même si tout n'est pas du même niveau, j'avoue avoir quand même bien ri assez souvent. Je le répête : j'adore cet humour. C'est un peu con, assez référencé jeunesse (cf. le gag sur les mangas dans la galerie par exemple), mais j'aime ce délire et ces idées loufoques. Petit défaut : les albums aux éditions Milan coûtent un peu cher alors qu'ils ne font en définitive que 38 pages.
Halloween
Trop cher ! Halloween c'est un vieux coup de cœur même si c'est archi court je suis touché par la poésie qui se dégage de cet album. En moins de 30 pages Boiscommun nous livre une oeuvre empreint d'une douce tristesse, mélancolique et pourtant porteuse d'un message d'espoir. Le dessin bien que je ne le trouve pas superbe m'est très agréable. A l'image de la fin, le ton et la couleur de ces dessins me donnent l'impression que les personnages vont disparaître si de l'eau leur tombe dessus, on est dans un rêve au fond. Boiscommun m'a touché en plein cœur. Presque culte !
Largo Winch
Adolescent j'avais dévoré les aventures de Largo. Il y a de l'action, plein de bombes sexuelles, des scénarios souvent bien ficelés avec pas mal de rebondissements... Du bon Van Hamme ! J'accroche complètement au dessin de Francq que ce soit le décor ou les personnages, je suis bon client. Les 4 premiers tomes sont très bons, T5 et 6 sont bien aussi. En ce qui concerne le T 7 et 8 j'ai plus de mal, un peu trop tiré par les cheveux puis l'histoire me plait moins qu'avant. Par contre les 2 tomes sur Venise sont grandiose, j'adore. Au delà du tome 10, je n'ai pas lu et ne lirais sans doute jamais, on dira que "point trop n'en faut" résume bien ce que je pense des séries à rallonge et je comprends pas comment Largo n'a pas encore eu un arrêt cardiaque. ^^ Vous aimerez tous Largo Winch à moins d'être réfractaire aux Bds avec un héros beau-gosse complètement indolent, avec le cul bordé de nouilles, entouré des plus belles femmes et avec des scénarios où l'issue semble toujours impossible... Pour moi, c'est ça qui est bon ! !
La Chute de l'Ange
Stanislas, ou l’art de transformer en or un story board de film d’animation … Mirkos Image avait commandé un story board à Stanislas sur le thème du Galérien qu’il déclina ensuite en Bande Dessinée, une présentation du film est disponible à cette adresse : http://www.mikrosimage.fr/gal_pop_eq1.asp?referenceid=351. Je vous conseille également la lecture de cet entretien réalisé avec Stanislas http://klarelijninternational.midiblogs.com/ Les nostalgiques du galérien et de la grande course seront, comme moi, séduits par ce nouvel album de Stanislas. Dans notre société, il reste encore de la place pour le rêve et Stanislas a l’art de nous conduire sur un chemin imaginaire mais tellement réel. Il joue brillamment avec les mythes et ce petit album tient toutes ses promesses. Du grand art !