Voici la preuve, si besoin était, que les bibliothèques municipales ont du bon.
J’y ai trouvé, il y a quelques jours, une bande dessinée intrigante en quatre tomes appelée « les quatre voyages de Juan Buscamares » par un certain Félix Vega.
Plutôt intéressé par les quelques pages entrevues, je me suis rué chez moi et sur bdtheque.com pour savoir quelle était cette BD dont je n’avais jamais entendu parler et que je n’avais jamais vu en rayon… et là, surprise !
La BD sus-visée était, en effet, inconnue du pourtant infaillible Bdtheque.
S’agissait-il d’un ouvrage sans qualité ni intérêt ?
Etonnant. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à l’anonymat dans lequel survit cette série car elle possède de nombreuses qualités.
« Les quatre voyages de Juan Buscamares » raconte le voyage, fortement empreint de mysticisme, d’un homme sur une terre ravagée après une apocalypse qui l’a complètement asséchée. Difficile à la lecture de ce résumé volontairement succinct de ne pas voir en cette série un sous Mad-Max comme il en existe tant.
Si l’on y rajoute une certaine dose de violence et d’érotisme, on pourrait, à première vue, agiter le spectre de la bd générique, commerciale et racoleuse.
Et pourtant… Les quatre voyages […] plait indéniablement. Le trait de l’auteur, déjà bien affirmé dès le premier tome s’améliore encore au cours de l’aventure tandis que les couleurs, agréable au départ, deviennent magnifiques dès le troisième volume.
Les personnages bien campés, quoique volontairement archétypaux (rappelons qu’il s’agit d’une sorte de voyage initiatique) sont très bien dessinés, avec très peu ou pas d’erreur de perspectives, assez variés et les décors, bien qu’épurés, sont souvent très réussis.
Les femmes sont indéniablement belles et l’on sent planer très fortement l’influence de Manara ; c’est particulièrement notable dans le premier tome (quoique ma connaissance de Manara soit assez limitée).
Comment parler de l’histoire sans trop en révéler ?
Disons que sans être foncièrement originale, elle digère assez bien les poncifs dont elle se nourrit pour être finalement assez intéressante et plaisante.
Précisons tout de même qu’elle est parfois assez hallucinée.
Je vais m’arrêter là, autant pour laisser intact le plaisir de la découverte que parce que je n’ai pas encore terminé ma lecture (encore vingt pages avant le dénouement) mais je ne saurais que vous conseiller de vous procurer ces quatre tomes qui méritent amplement d’être découverts… les dessinateurs ayant bien du talent.
Amateurs de beaux dessins et d’aventures éthérées, ne passez pas à côté de cette petite perle un peu trop anonyme !
Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme.
Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas !
Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire.
Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) !
Allez, hop…
Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…
À la base j'aime beaucoup le mythe du vampire que ce soit au cinéma où dans les jeux de rôle (la mascarade). Seulement on a fait beaucoup de chose autour c'est une ficelle qu'on a souvent tirée dans bien des domaines et autant il y a des oeuvres de référence, autant il y a aussi de bon gros nanars.
Le Prince de la Nuit de Swolfs (tout du moins dans son 1er cycle) est, à mes yeux, une réussite du genre dans le monde de la Bd. Pour plusieurs raisons.
D'abord je suis, incontestablement, admiratif face au dessin de Swolfs. C'est incroyable comme c'est beau, je le trouve largement supérieur à Marini même si je me rend compte qu'objectivement c'est loin d'être vrai.
Son dessin colle à merveille avec l'histoire qu'il raconte que ce soit pendant le moyen-âge ou pour le Paris d'avant la seconde GM. Bluffé en tout point de vue je suis.
Quant à l'histoire, l'ouverture de ce premier cycle est un véritable bijou tant du côté de la narration et des dialogues que de l'ambiance créée. Les 2 tomes suivant sont un peu moins bons, on est dans l'intrigue policière mais avant tout j'aime les retours en arrière où on voit les descendants de Jehan de Rougemont combattre Kergan. La relation que le vampire entretient avec ses chasseurs me plait même si c'est toujours la même chose. J'apprécie aussi la malédiction dans les deux sens, Kergan et les Rougemont sont tout aussi maudits.
Enfin les séances chez le psychanaliste (avec la barbe de Freud si je ne m'abuse) sont aussi marrantes qu'inquiétantes car elles distillent bien les angoisses de Vincent.
Le dénouement est sans surprise, on pouvait s'attendre plus ou moins à ça... J'ai jamais eu envie de lire la suite de peur d'être déçu, à méditer.
Le mythe du vampire est bien traité à la fin quoique je trouve que ce soit un peu rapide, j'aurais aimé un peu plus de lamentations de la part de Kergan. On le présente plus comme une bête féroce et pas assez comme un esthète bien que Swolfs ait décidé d'en faire un musicien fabuleux, légère contradiction mais ça ne me gâche aucunement ma lecture, un cyle que j'ai déjà lu et relu et dont je ne me lasse pas... Sans toutefois le préférer au Dracula de Coppola ou à Entretien avec un Vampire de Neil Jordan.
Un excellent cycle bien qu'éloigné de l'image romantique que j'ai du vampire, je viendrais éditer si je lis un jour la suite.
Autant leur dernière collaboration La Danseuse du temps ne m'a guère convaincu , autant je suis tombé sous le charme de ce conte érotique qui m'a fait songer au film "Brigadoon"-toute proportion gardée évidemment- de Vincente Minelli (avec Gene Kelly et Cyd Charisse).
Car ici, ce n'est pas un village qui apparaît (ou disparaît) mais une maison de Gieshas.
Delcourt surfe sur la vague du film "Geisha" inspiré du superbe roman du même titre ; mais le talent est bien présent.
Un dessin tout en finesse et suggestif, des couleurs superbes, font de cette bd un one shot tout à fait recommandable.
A travers l'histoire de quatre hommes (l'intendant, le gouverneur, l'homme marié et l'homme errant) les auteurs illustrent ce qui, peut-être, est une légende.
Un pari osé pour les éditions Delcourt, mais cet érotisme (plus que soft) est parfaitement mis en scène, sans vulgarité aucune.
J'ai beaucoup aimé cette histoire.
Un livre sur l’enfance et l’adolescence, sur les doutes, les angoisses et la difficulté de devenir adulte, les premiers amours, les premières désillusions et les trahisons aux promesses qu’on s’était faites. Sujet brillamment traité, construction impeccable, dessins superbes, avec quelques allégories inoubliables. « Blankets » est déjà devenu un album culte, un classique à ne pas manquer.
Je ne connaissais pas les liens audios et les jeux de rôle au moment où j'ai acheté cette BD. J'ai donc lu cela sans préjugé, pages après pages et j'ai trouvé cela bien agréable. Ce n'est pas mon style habituel, mais l'originalité de l'histoire et des personnages m'ont séduit.
Les personnages sortent des stéréotypes tout en y étant enfermés, ils sont très drôles et pleins de surprise. Le scénario est excellent, bien que la fin soit un peu rapide à mon goût. J'ai été complètement bluffé en tout cas et c'est très agréable. Les méchants me font bien marrer aussi parce qu'ils n'ont rien de bien vilain !
Bref, c'est drôle, gentil, ce n'est pas de la grande BD culte, mais c'est très agréable d'avoir en permanence le sourire aux lèvres.
Franchement une BD qui ne paie pas de mine mais qui m'a bien fait rigoler.
Le dessin me fait beaucoup penser à de l'underground américain : j'ai même été jusqu'à vérifier l'origine de l'auteur pour savoir si c'était un comics traduit en Français ou pas. Et non, Nix est un auteur belge. Les décors épurés et les personnages de Kinky & Cosy me font pourtant assez penser à ceux de strips US.
Quant à l'humour, c'est de l'absurde, du délirant, un peu de politiquement incorrect et une bonne dose d'humour noir mélangé pour donner un grand cocktail qui me fait éclater de rire presque à chaque fois. Comme partout, certains strips sont un peu moins drôles, mais dans la grande majorité, j'ai vraiment ri. Kinky, Cosy, leur père, l'agent Lex, ils ont tous leur part de folie et en même temps d'acidité qui me fait bien délirer.
J'aime.
Pfff... étourdissant, enivrant, grisant, ...
Ce n'est peut-être pas le meilleur de Tanigushi, mais il en vaut réellement le détour. Quel travail incroyable derrière toutes ses planches, les illustrations des différentes montagnes, les plans jusque dans les détails sont époustouflants. Et que dire des portraits en début de chapitre, je voudrais les agrandir en poster pour en tapisser mes murs.
Le scénario est réellement bien construit, tout en finesse. Le lecteur avance petit à petit un peu comme si on accompagnait les personnages dans leur quête, que leurs émotions devenaient perceptibles.
Bref... je ne pourrais pas imaginer une étagère de ma bibliothèque sans cette série culte !
Tout est fait pour que je passe à côté de cette bd.
Un format type comics, un dessin hyper-réaliste, des couleurs rougeoyantes.
Pourtant, j'ai rapidement accroché à la lecture de cet opus, peut-être à cause de la présence de nos mousquetaires nationaux, mais j'avoue que la lecture de "maîtres et esclaves" est savoureuse.
Savoureuse, à plus d'un titre :
le scénario d'abord ; c'est "Angélique et le sultan" à l'envers.
Pour les cinéphiles avertis que vous êtes tous, je rappelle simplement que la merveilleuse Angélique se fait enlever de la cour du roi Louis XIV pour être placée dans un harem.
Bien, ici c'est l'inverse ( sauf qu'Angélique est japonaise).
Savoureuse ensuite pour les anachronismes (volontaires?) qui ponctuent cette bd : par exemple, sous le règne du bon roi Soleil, on trouve une rue Victor Hugo, avec une taverne dont le nom est Esméralda'inn, ( alors que le siècle suivant n'avait même pas encore deux ans) ou encore la présence persistante de quatre mousquetaires (dont les noms sont sagement tus tout au long du livre) qui font penser à un trio célèbres (chut !!!, ils étaient en réalité 4) sous Louis XIII.
Reste le summum de l'impossible : notre vaillant Samouraï parle couramment français, alors que l'ére Meiji n'est pas à l'ordre du jour avant deux cent ans !
Restent les dialogues savoureux (excusez moi d'user de cet adjectif mais c'est l'expression à employer pour cette bd) de nos mousquetaires où humour et grivoiserie sont subtilement dosés.
Malgré toutes ces imperfections, je conseille vivement la lecture de ce premier opus qui nous fait voyager de Shogun à Louis XIV.
C'est distrayant, drôle, totalement improbable mais cela se lit avec plaisir.
A quand la suite ?
Tout m'a plu dans Gil St André. D'abord le dessin.est superbe, autant les personnages que les décors. Les voitures sont ultra réalistes, les batiments sont eux aussi superbement réussi. Les couleurs collent parfaitement au style contemporain de la série.
Niveau scénario c'est du tout bon. L'histoire du premier cycle ne revolutionnera pas le genre, les rebondissements sont nombreux, parfois un peu spectaculaire, mais en tout cas on ne s'ennuie pas. Et c'est bien là l'essentiel dans ce type de série. Le tome 6 (début du second cycle) me semblait s'aventurer sur un terrain un peu épineux, mais le tome 7 recentre l'action et on reste bien dans un polar.
Une très bonne série donc, à conseiller à tous les amateurs du genre.
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Jean Cherchemers (Les Quatre voyages de Juan Buscamares)
Voici la preuve, si besoin était, que les bibliothèques municipales ont du bon. J’y ai trouvé, il y a quelques jours, une bande dessinée intrigante en quatre tomes appelée « les quatre voyages de Juan Buscamares » par un certain Félix Vega. Plutôt intéressé par les quelques pages entrevues, je me suis rué chez moi et sur bdtheque.com pour savoir quelle était cette BD dont je n’avais jamais entendu parler et que je n’avais jamais vu en rayon… et là, surprise ! La BD sus-visée était, en effet, inconnue du pourtant infaillible Bdtheque. S’agissait-il d’un ouvrage sans qualité ni intérêt ? Etonnant. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à l’anonymat dans lequel survit cette série car elle possède de nombreuses qualités. « Les quatre voyages de Juan Buscamares » raconte le voyage, fortement empreint de mysticisme, d’un homme sur une terre ravagée après une apocalypse qui l’a complètement asséchée. Difficile à la lecture de ce résumé volontairement succinct de ne pas voir en cette série un sous Mad-Max comme il en existe tant. Si l’on y rajoute une certaine dose de violence et d’érotisme, on pourrait, à première vue, agiter le spectre de la bd générique, commerciale et racoleuse. Et pourtant… Les quatre voyages […] plait indéniablement. Le trait de l’auteur, déjà bien affirmé dès le premier tome s’améliore encore au cours de l’aventure tandis que les couleurs, agréable au départ, deviennent magnifiques dès le troisième volume. Les personnages bien campés, quoique volontairement archétypaux (rappelons qu’il s’agit d’une sorte de voyage initiatique) sont très bien dessinés, avec très peu ou pas d’erreur de perspectives, assez variés et les décors, bien qu’épurés, sont souvent très réussis. Les femmes sont indéniablement belles et l’on sent planer très fortement l’influence de Manara ; c’est particulièrement notable dans le premier tome (quoique ma connaissance de Manara soit assez limitée). Comment parler de l’histoire sans trop en révéler ? Disons que sans être foncièrement originale, elle digère assez bien les poncifs dont elle se nourrit pour être finalement assez intéressante et plaisante. Précisons tout de même qu’elle est parfois assez hallucinée. Je vais m’arrêter là, autant pour laisser intact le plaisir de la découverte que parce que je n’ai pas encore terminé ma lecture (encore vingt pages avant le dénouement) mais je ne saurais que vous conseiller de vous procurer ces quatre tomes qui méritent amplement d’être découverts… les dessinateurs ayant bien du talent. Amateurs de beaux dessins et d’aventures éthérées, ne passez pas à côté de cette petite perle un peu trop anonyme !
Francis
Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme. Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas ! Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire. Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) ! Allez, hop… Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…
Le Prince de la Nuit
À la base j'aime beaucoup le mythe du vampire que ce soit au cinéma où dans les jeux de rôle (la mascarade). Seulement on a fait beaucoup de chose autour c'est une ficelle qu'on a souvent tirée dans bien des domaines et autant il y a des oeuvres de référence, autant il y a aussi de bon gros nanars. Le Prince de la Nuit de Swolfs (tout du moins dans son 1er cycle) est, à mes yeux, une réussite du genre dans le monde de la Bd. Pour plusieurs raisons. D'abord je suis, incontestablement, admiratif face au dessin de Swolfs. C'est incroyable comme c'est beau, je le trouve largement supérieur à Marini même si je me rend compte qu'objectivement c'est loin d'être vrai. Son dessin colle à merveille avec l'histoire qu'il raconte que ce soit pendant le moyen-âge ou pour le Paris d'avant la seconde GM. Bluffé en tout point de vue je suis. Quant à l'histoire, l'ouverture de ce premier cycle est un véritable bijou tant du côté de la narration et des dialogues que de l'ambiance créée. Les 2 tomes suivant sont un peu moins bons, on est dans l'intrigue policière mais avant tout j'aime les retours en arrière où on voit les descendants de Jehan de Rougemont combattre Kergan. La relation que le vampire entretient avec ses chasseurs me plait même si c'est toujours la même chose. J'apprécie aussi la malédiction dans les deux sens, Kergan et les Rougemont sont tout aussi maudits. Enfin les séances chez le psychanaliste (avec la barbe de Freud si je ne m'abuse) sont aussi marrantes qu'inquiétantes car elles distillent bien les angoisses de Vincent. Le dénouement est sans surprise, on pouvait s'attendre plus ou moins à ça... J'ai jamais eu envie de lire la suite de peur d'être déçu, à méditer. Le mythe du vampire est bien traité à la fin quoique je trouve que ce soit un peu rapide, j'aurais aimé un peu plus de lamentations de la part de Kergan. On le présente plus comme une bête féroce et pas assez comme un esthète bien que Swolfs ait décidé d'en faire un musicien fabuleux, légère contradiction mais ça ne me gâche aucunement ma lecture, un cyle que j'ai déjà lu et relu et dont je ne me lasse pas... Sans toutefois le préférer au Dracula de Coppola ou à Entretien avec un Vampire de Neil Jordan. Un excellent cycle bien qu'éloigné de l'image romantique que j'ai du vampire, je viendrais éditer si je lis un jour la suite.
Okiya - La Maison des plaisirs défendus
Autant leur dernière collaboration La Danseuse du temps ne m'a guère convaincu , autant je suis tombé sous le charme de ce conte érotique qui m'a fait songer au film "Brigadoon"-toute proportion gardée évidemment- de Vincente Minelli (avec Gene Kelly et Cyd Charisse). Car ici, ce n'est pas un village qui apparaît (ou disparaît) mais une maison de Gieshas. Delcourt surfe sur la vague du film "Geisha" inspiré du superbe roman du même titre ; mais le talent est bien présent. Un dessin tout en finesse et suggestif, des couleurs superbes, font de cette bd un one shot tout à fait recommandable. A travers l'histoire de quatre hommes (l'intendant, le gouverneur, l'homme marié et l'homme errant) les auteurs illustrent ce qui, peut-être, est une légende. Un pari osé pour les éditions Delcourt, mais cet érotisme (plus que soft) est parfaitement mis en scène, sans vulgarité aucune. J'ai beaucoup aimé cette histoire.
Blankets - Manteau de neige
Un livre sur l’enfance et l’adolescence, sur les doutes, les angoisses et la difficulté de devenir adulte, les premiers amours, les premières désillusions et les trahisons aux promesses qu’on s’était faites. Sujet brillamment traité, construction impeccable, dessins superbes, avec quelques allégories inoubliables. « Blankets » est déjà devenu un album culte, un classique à ne pas manquer.
Le Donjon de Naheulbeuk
Je ne connaissais pas les liens audios et les jeux de rôle au moment où j'ai acheté cette BD. J'ai donc lu cela sans préjugé, pages après pages et j'ai trouvé cela bien agréable. Ce n'est pas mon style habituel, mais l'originalité de l'histoire et des personnages m'ont séduit. Les personnages sortent des stéréotypes tout en y étant enfermés, ils sont très drôles et pleins de surprise. Le scénario est excellent, bien que la fin soit un peu rapide à mon goût. J'ai été complètement bluffé en tout cas et c'est très agréable. Les méchants me font bien marrer aussi parce qu'ils n'ont rien de bien vilain ! Bref, c'est drôle, gentil, ce n'est pas de la grande BD culte, mais c'est très agréable d'avoir en permanence le sourire aux lèvres.
Kinky & Cosy
Franchement une BD qui ne paie pas de mine mais qui m'a bien fait rigoler. Le dessin me fait beaucoup penser à de l'underground américain : j'ai même été jusqu'à vérifier l'origine de l'auteur pour savoir si c'était un comics traduit en Français ou pas. Et non, Nix est un auteur belge. Les décors épurés et les personnages de Kinky & Cosy me font pourtant assez penser à ceux de strips US. Quant à l'humour, c'est de l'absurde, du délirant, un peu de politiquement incorrect et une bonne dose d'humour noir mélangé pour donner un grand cocktail qui me fait éclater de rire presque à chaque fois. Comme partout, certains strips sont un peu moins drôles, mais dans la grande majorité, j'ai vraiment ri. Kinky, Cosy, leur père, l'agent Lex, ils ont tous leur part de folie et en même temps d'acidité qui me fait bien délirer. J'aime.
Le Sommet des dieux
Pfff... étourdissant, enivrant, grisant, ... Ce n'est peut-être pas le meilleur de Tanigushi, mais il en vaut réellement le détour. Quel travail incroyable derrière toutes ses planches, les illustrations des différentes montagnes, les plans jusque dans les détails sont époustouflants. Et que dire des portraits en début de chapitre, je voudrais les agrandir en poster pour en tapisser mes murs. Le scénario est réellement bien construit, tout en finesse. Le lecteur avance petit à petit un peu comme si on accompagnait les personnages dans leur quête, que leurs émotions devenaient perceptibles. Bref... je ne pourrais pas imaginer une étagère de ma bibliothèque sans cette série culte !
L'Âme du Samouraï
Tout est fait pour que je passe à côté de cette bd. Un format type comics, un dessin hyper-réaliste, des couleurs rougeoyantes. Pourtant, j'ai rapidement accroché à la lecture de cet opus, peut-être à cause de la présence de nos mousquetaires nationaux, mais j'avoue que la lecture de "maîtres et esclaves" est savoureuse. Savoureuse, à plus d'un titre : le scénario d'abord ; c'est "Angélique et le sultan" à l'envers. Pour les cinéphiles avertis que vous êtes tous, je rappelle simplement que la merveilleuse Angélique se fait enlever de la cour du roi Louis XIV pour être placée dans un harem. Bien, ici c'est l'inverse ( sauf qu'Angélique est japonaise). Savoureuse ensuite pour les anachronismes (volontaires?) qui ponctuent cette bd : par exemple, sous le règne du bon roi Soleil, on trouve une rue Victor Hugo, avec une taverne dont le nom est Esméralda'inn, ( alors que le siècle suivant n'avait même pas encore deux ans) ou encore la présence persistante de quatre mousquetaires (dont les noms sont sagement tus tout au long du livre) qui font penser à un trio célèbres (chut !!!, ils étaient en réalité 4) sous Louis XIII. Reste le summum de l'impossible : notre vaillant Samouraï parle couramment français, alors que l'ére Meiji n'est pas à l'ordre du jour avant deux cent ans ! Restent les dialogues savoureux (excusez moi d'user de cet adjectif mais c'est l'expression à employer pour cette bd) de nos mousquetaires où humour et grivoiserie sont subtilement dosés. Malgré toutes ces imperfections, je conseille vivement la lecture de ce premier opus qui nous fait voyager de Shogun à Louis XIV. C'est distrayant, drôle, totalement improbable mais cela se lit avec plaisir. A quand la suite ?
Gil St André
Tout m'a plu dans Gil St André. D'abord le dessin.est superbe, autant les personnages que les décors. Les voitures sont ultra réalistes, les batiments sont eux aussi superbement réussi. Les couleurs collent parfaitement au style contemporain de la série. Niveau scénario c'est du tout bon. L'histoire du premier cycle ne revolutionnera pas le genre, les rebondissements sont nombreux, parfois un peu spectaculaire, mais en tout cas on ne s'ennuie pas. Et c'est bien là l'essentiel dans ce type de série. Le tome 6 (début du second cycle) me semblait s'aventurer sur un terrain un peu épineux, mais le tome 7 recentre l'action et on reste bien dans un polar. Une très bonne série donc, à conseiller à tous les amateurs du genre.