Les hommes patatoïdes d’Everland sévissent depuis quelques années déjà sur un site dévoué à la bd. Ils ont fait une courte incursion chez Danger public (collection miniblog) et voilà qu’ils sont publiés par Delcourt. J’ai lu l’album sur le blog de l’auteur (normal, il n’est pas encore sorti).
J’aime bien le style d’Everland qui allie simplicité et lisibilité. Cette histoire autobiographique retrace son parcours de jeune instit devant effectuer un remplacement dans un institut pour enfants difficiles. Au delà de son parcours personnel, cet album témoigne plus largement des difficultés que rencontrent les instits lorsqu’ils commencent leur carrière. La relation entretenue entre le prof et ses élèves est forte (dans tous les sens du terme). On sent beaucoup de passion de la part de l’auteur qui livre une histoire "vraie" riche en émotions (comme le souligne Ro). Bref, une lecture très intéressante qui lève un voile sur un métier connu de tous mais mal connu.
Dommage que cet album ne soit pas sorti pour les fêtes . . .
J’ai découvert François Duprat avec Colombine ou les Lunes de petite Vertu et son trait m’avait déjà séduit. "On dirait de l’Alfred" me suis-je dit alors et c’est encore cette impression qui domine avec cet album. Il y a aussi un peu de Nicolas Poupon dans les traits des visages. Enfin, tout ça pour dire que le style de l’auteur me plait beaucoup.
L’édition en N&B donne une certaine patine au récit situé dans la France profonde pendant la guerre d’Algérie. A travers les jeux parfois cruels d’enfants, c’est l’animosité des adultes qui transparaît. L’auteur joue sur ces deux tableaux (enfance et monde adulte) avec une intelligence rare. A ce sujet, le regard du petit Lucien sur le monde qui l’entoure est d’une justesse pas croyable. Ce n’est pas joyeux mais tellement vrai . . . Un album à découvrir si ce n’est déjà fait !
Qu'encore dire de "Sambre" après son exégèse de nombre de mes devanciers ?...
Tout simplement que c'est une grande fresque, une très grande fresque même.
Et pourtant, elle part d'une histoire -un fait divers plutôt- simple dans son postulat : le début du 19ème siècle, un aristo déchu qui fait la rencontre d'une sauvageonne, des étreintes passionnées dans le caveau où on vient d'enterrer le père du jeune homme. Ce dernier a une soeur -malade- qui va vouer une haine profonde à "l'autre" et la faire accuser de meurtre.
Le début d'une grande saga romantique où vont alors se mêler la mort et le sang.
Une des grandes oeuvres de ces dernières années. "Grand Oeuvre" des auteurs ?... Je ne sais. J'ai l'impression que ces derniers n'ont pas fini de m'étonner et qu'ils possèdent encore quelques "grosses machines" en attente dans leur chapeau.
Mais en ce qui concerne le mien : "Chapeau bas, messieurs."
Sergent Rock ?... Un véritable coup de poing graphique lorsque je l'ai découvert dans divers "petits formats" en fin des années 70 (dont le mensuel "Brûlant").
Dire que cette série a déjà quasi 50 ans d'existence !...
C'est en Avril 1959 qu'elle débute dans le comic book "Our Army at War". Kanigher scénarise, Ross Andru et Mike Esposito sont au dessin. Après seulement deux épisodes, ces derniers cèdent la place à Joe Kubert qui va en devenir le principal dessinateur.
Sgt Rock ?... C'est la guerre. La sale. Où les "bons" sont parfois aussi brutaux et sadiques que leurs adversaires. Et pourtant, cette série dénonce les horreurs guerrières. Il faut tuer, c'est vrai, mais "c'est l'autre ou moi".
Sgt Rock ?... C'est une projection en BD de ce qu'on appelait le "patrol movie" dans les années 50 : un groupe de combattants qui diminue au fur et à mesure qu'on approche du dénouement final (voyez "Les douze salopards" et même, bien plus tard, "Predator").
Sauf qu'ici -et bien que parfois blessés- le petit groupe de "frères de guerre" constitué autour de Rock survivra.
Le dessin ?... Pfouh !... costaud ! Très réaliste, précis, qui, sous la patte de Kubert, fait la part belle à un noir et blanc où se démarquent surtout les ambiances créées.
A noter que "Our Army at War" ne deviendra "Sgt Rock" qu'à partir de 1977 ; fascicule qui continuera d'être édité jusqu'en Juillet 1988.
Les albums :
Outre de nombreux épisodes parus dans divers mensuels, Sgt a eu SON édition sous la forme de 15 "albums" édités par Aredit, un mensuel paru de Mars 1986 à Mai 1987.
Mais il existe un "vrai" album : une très belle pièce de 164 pages, éditée chez Soleil en Février 2004. Les pages "normales" qui le composent m'ont permis d'apprécier encore plus le minutieux travail graphique de Kubert. Du grand art.
Sgt Rock ?... si j'ai -un peu- compris ce que c'était que la "sale guerre", c'est grâce à Kubert. A posséder. Franchement.
Il est clair que Tardi et le Paris des années 40-50 sont indissociables. Une fois de plus, l'auteur nous plonge dans une atmosphère sombre et mystérieuse où les meurtres s'accumulent au fil des pages. Bien entendu, une météo exécrable accentue cette ambiance macabre.
Le scénario est très convaincant. L'histoire, bien qu'un peu glauque, est plutôt originale. Ce qui m'a frappé, c'est que tout au long du récit, la dérision est omniprésente.
C'est une manière subtile de nous rappeler que cette histoire n'est qu'une pure fiction (dieu merci). Les conclusions multiples, se trouvant à la fin de l'album, accentuent cette impression. Celles-ci sont parfois loufoques puis parfois plus plausibles, mais l'ensemble reste très décalé, pour notre plus grand plaisir.
Au niveau du dessin, rien de bien nouveau. Ceci-dit, je pense que changer de style graphique dans ce genre d'album serait une erreur car c'est un ingrédient indispensable à la crédibilité du récit.
A la base, Le Secret de L'Etrangleur est un projet qui, au niveau du marketing, était un peu plus ambitieux (5 journaux pré-publiés, des conclusions multiples, une édition spéciale + DVD), mais le résultat est au rendez-vous, c'est le principal.
Donc, c'est une bd à lire et à conseiller !
Note approximative : 3.5/5
La collection Shampooing de Delcourt continue de publier sous la forme d'albums des blogs à succès. Le Journal d'un remplaçant est issu du blog d'Everland, blog assez célèbre dans la blogosphère BD.
Il raconte l'expérience de Martin Vidberg lui-même quand, jeune instituteur à peine débutant, il se voit proposer quelques remplacements très temporaires avant d'être nommé (volontaire désigné) comme titulaire dans un institut de redressement pour élèves ultra-violents. C'est donc pour lui une vraie découverte et un vrai chemin de croix car il se retrouve quasiment seul face à un classe de 6 élèves, seulement oui mais quels élèves. A peine plus de 10 ans, ils sont rebelles, violents, à peine capables de se contrôler pour certains. Autant dire que c'est une gageure insurmontable pour un jeune instit' sans expérience. Mais bien sûr, ils ont aussi leurs côtés attachants, leurs moments de douceur et de gentillesse.
Peines, colères, déceptions, consolations, joies, désabusements, ahurissements, résignation, amusement, attachement, nostalgie, les émotions vont se succéder pour ce jeune titulaire.
Et l'histoire nous est racontée en se résumant aux faits, à l'émotion simple, sans jugement. C'est bien raconté, intéressant, touchant.
Le dessin a quelque chose d'enfantin au premier abord. Celui qui le voit pour la première fois le trouvera sans doute trop simple, avec ses petits bonshommes patatoïdes. Mais il est très clair, très fluide, mis en page de manière agréable et esthétique. En outre, son style s'accorde parfaitement avec son sujet scolaire.
Bref, un témoignage de qualité, plein de sentiments et de simplicité tout en abordant un sujet difficile.
Gloups ! Pas mal du tout !...
Toussaint ?... C'est un gars qui croit être revenu de tout. Il a fait les 400 coups -et souvent des plus tordus- sur le continent africain. C'est un mercenaire. Un vrai. Un mec. Pas du tout impressionnable.
Et pourtant... le décès de sa mère connu, revenu dans sa Bretagne natale, il apprend qu'elle a préféré la crémation à la terre. Cette terre a laquelle il est fort attaché. Qui plus est : elle a souhaité la dispersion de ses cendres en Afrique !
Toussaint -et le lecteur (dont moi)- va débuter un parcours halluciné et hallucinant qui va le faire revenir sur la terre de ses "exploits" antérieurs.
Avec lui j'ai suivi un périple organisé à coups de cassettes audio par sa mère. Avec lui j'ai vécu des "retrouvailles" étonnantes entre un fils et sa mère décédée ; une sorte de parcours initiatique à rebours. Et avec lui, j'ai effectué une visite très particulière d'une partie du continent africain.
Une grande histoire pour un album "petit format" en noir et blanc. Une bien belle leçon d'humanité aussi, avec un personnage que rien ne prédisposait à vivre des tels événements.
Vraiment surprenant. Une réussite.
Une BD culte ! Et, soit dit en passant, certainement pas une BD pour enfants ! Je pense sincèrement que l'humour, souvent ironique d'ailleurs, très "2nd degré" de Quino ne peut être saisi par un "pitchou".
Mafalda, c'est un peu la Candide des Argentins des années 60-70... mais ses questions existentielles, ses réflexions restent (hélas) terriblement d'actualité !
Bref, la série est à mon sens un petit bijou.
Alors, je mets un 5/5 pour rétablir un peu l’équilibre, car je trouve les critiques assez injustes avec cette série.
N’oubliez pas que Druuna est un succès éditorial qui dépasse de loin la plupart des BDs ‘porno’, bien que je ne sois pas vraiment d’accord avec cette classification. Il y a évidemment des scènes hard, voire très hard, mais en tout, il n’y a que deux ou trois scènes de pénétration par tome en moyenne. La plupart des BD hard que j’ai lu, une fois l’intrigue posée, ressemble à des films porno avec des scènes de pénétration toutes les deux cases, ce n’est pas le cas ici.
Evidement si vous êtes une fille hétéro je ne vous conseille pas cette BD car le seule personnage d’esthétique, c’est justement Druuna, les autres personnages sont le plus souvent laid, voir monstrueux, ce qui peut en déranger certains. Et je le comprends très bien, la première fois que j’ai lu cette BD je n’ai pas du tout accroché, pourtant c’est en la relisant que j’ai perçu ses qualités. Dont le coté graphique, ça manque peut être de couleurs, mais ça fait partie du style. Druuna est à mon avis indéniablement bien dessiné avec une finesse des traits et une sensualité érotique rarement égalée, et pourtant ce n’est pas vraiment mon type de femme, normalement je suis plutôt amateur des femmes de Manara, sauf ici.
Quant au scénario, il a le mérite d’exister, étant amateur de SF moi-même, je le trouve convenable, en tout cas pour une BD hard, par contre il est évident que Serpieri n’est pas un dessinateur SF, les vaisseaux spatiaux sont affreusement mal dessiné, mais tant pis.
Pour conclure je dirais que le succès international de cette série, qui, il me semble puisse être comparé à celle de Manara, a sûrement une raison d’être, Druuna plait sûrement à plus de gens que cette page de critiques ne le laisserait penser.
Voir que cette série ne se tape qu'un faible 3/5 m'attriste...
Cette série est cultissime, elle révolutionne, à mes yeux, le genre horreur-humour.
Les dialogues sont hilarants, tous les personnages sont attachants, et le dessin, raaa le dessin est splendide !!!!!
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Le Journal d'un remplaçant
Les hommes patatoïdes d’Everland sévissent depuis quelques années déjà sur un site dévoué à la bd. Ils ont fait une courte incursion chez Danger public (collection miniblog) et voilà qu’ils sont publiés par Delcourt. J’ai lu l’album sur le blog de l’auteur (normal, il n’est pas encore sorti). J’aime bien le style d’Everland qui allie simplicité et lisibilité. Cette histoire autobiographique retrace son parcours de jeune instit devant effectuer un remplacement dans un institut pour enfants difficiles. Au delà de son parcours personnel, cet album témoigne plus largement des difficultés que rencontrent les instits lorsqu’ils commencent leur carrière. La relation entretenue entre le prof et ses élèves est forte (dans tous les sens du terme). On sent beaucoup de passion de la part de l’auteur qui livre une histoire "vraie" riche en émotions (comme le souligne Ro). Bref, une lecture très intéressante qui lève un voile sur un métier connu de tous mais mal connu. Dommage que cet album ne soit pas sorti pour les fêtes . . .
Mon cousin dans la mort
J’ai découvert François Duprat avec Colombine ou les Lunes de petite Vertu et son trait m’avait déjà séduit. "On dirait de l’Alfred" me suis-je dit alors et c’est encore cette impression qui domine avec cet album. Il y a aussi un peu de Nicolas Poupon dans les traits des visages. Enfin, tout ça pour dire que le style de l’auteur me plait beaucoup. L’édition en N&B donne une certaine patine au récit situé dans la France profonde pendant la guerre d’Algérie. A travers les jeux parfois cruels d’enfants, c’est l’animosité des adultes qui transparaît. L’auteur joue sur ces deux tableaux (enfance et monde adulte) avec une intelligence rare. A ce sujet, le regard du petit Lucien sur le monde qui l’entoure est d’une justesse pas croyable. Ce n’est pas joyeux mais tellement vrai . . . Un album à découvrir si ce n’est déjà fait !
Sambre
Qu'encore dire de "Sambre" après son exégèse de nombre de mes devanciers ?... Tout simplement que c'est une grande fresque, une très grande fresque même. Et pourtant, elle part d'une histoire -un fait divers plutôt- simple dans son postulat : le début du 19ème siècle, un aristo déchu qui fait la rencontre d'une sauvageonne, des étreintes passionnées dans le caveau où on vient d'enterrer le père du jeune homme. Ce dernier a une soeur -malade- qui va vouer une haine profonde à "l'autre" et la faire accuser de meurtre. Le début d'une grande saga romantique où vont alors se mêler la mort et le sang. Une des grandes oeuvres de ces dernières années. "Grand Oeuvre" des auteurs ?... Je ne sais. J'ai l'impression que ces derniers n'ont pas fini de m'étonner et qu'ils possèdent encore quelques "grosses machines" en attente dans leur chapeau. Mais en ce qui concerne le mien : "Chapeau bas, messieurs."
Sgt. Rock
Sergent Rock ?... Un véritable coup de poing graphique lorsque je l'ai découvert dans divers "petits formats" en fin des années 70 (dont le mensuel "Brûlant"). Dire que cette série a déjà quasi 50 ans d'existence !... C'est en Avril 1959 qu'elle débute dans le comic book "Our Army at War". Kanigher scénarise, Ross Andru et Mike Esposito sont au dessin. Après seulement deux épisodes, ces derniers cèdent la place à Joe Kubert qui va en devenir le principal dessinateur. Sgt Rock ?... C'est la guerre. La sale. Où les "bons" sont parfois aussi brutaux et sadiques que leurs adversaires. Et pourtant, cette série dénonce les horreurs guerrières. Il faut tuer, c'est vrai, mais "c'est l'autre ou moi". Sgt Rock ?... C'est une projection en BD de ce qu'on appelait le "patrol movie" dans les années 50 : un groupe de combattants qui diminue au fur et à mesure qu'on approche du dénouement final (voyez "Les douze salopards" et même, bien plus tard, "Predator"). Sauf qu'ici -et bien que parfois blessés- le petit groupe de "frères de guerre" constitué autour de Rock survivra. Le dessin ?... Pfouh !... costaud ! Très réaliste, précis, qui, sous la patte de Kubert, fait la part belle à un noir et blanc où se démarquent surtout les ambiances créées. A noter que "Our Army at War" ne deviendra "Sgt Rock" qu'à partir de 1977 ; fascicule qui continuera d'être édité jusqu'en Juillet 1988. Les albums : Outre de nombreux épisodes parus dans divers mensuels, Sgt a eu SON édition sous la forme de 15 "albums" édités par Aredit, un mensuel paru de Mars 1986 à Mai 1987. Mais il existe un "vrai" album : une très belle pièce de 164 pages, éditée chez Soleil en Février 2004. Les pages "normales" qui le composent m'ont permis d'apprécier encore plus le minutieux travail graphique de Kubert. Du grand art. Sgt Rock ?... si j'ai -un peu- compris ce que c'était que la "sale guerre", c'est grâce à Kubert. A posséder. Franchement.
Le Secret de l'Étrangleur
Il est clair que Tardi et le Paris des années 40-50 sont indissociables. Une fois de plus, l'auteur nous plonge dans une atmosphère sombre et mystérieuse où les meurtres s'accumulent au fil des pages. Bien entendu, une météo exécrable accentue cette ambiance macabre. Le scénario est très convaincant. L'histoire, bien qu'un peu glauque, est plutôt originale. Ce qui m'a frappé, c'est que tout au long du récit, la dérision est omniprésente. C'est une manière subtile de nous rappeler que cette histoire n'est qu'une pure fiction (dieu merci). Les conclusions multiples, se trouvant à la fin de l'album, accentuent cette impression. Celles-ci sont parfois loufoques puis parfois plus plausibles, mais l'ensemble reste très décalé, pour notre plus grand plaisir. Au niveau du dessin, rien de bien nouveau. Ceci-dit, je pense que changer de style graphique dans ce genre d'album serait une erreur car c'est un ingrédient indispensable à la crédibilité du récit. A la base, Le Secret de L'Etrangleur est un projet qui, au niveau du marketing, était un peu plus ambitieux (5 journaux pré-publiés, des conclusions multiples, une édition spéciale + DVD), mais le résultat est au rendez-vous, c'est le principal. Donc, c'est une bd à lire et à conseiller !
Le Journal d'un remplaçant
Note approximative : 3.5/5 La collection Shampooing de Delcourt continue de publier sous la forme d'albums des blogs à succès. Le Journal d'un remplaçant est issu du blog d'Everland, blog assez célèbre dans la blogosphère BD. Il raconte l'expérience de Martin Vidberg lui-même quand, jeune instituteur à peine débutant, il se voit proposer quelques remplacements très temporaires avant d'être nommé (volontaire désigné) comme titulaire dans un institut de redressement pour élèves ultra-violents. C'est donc pour lui une vraie découverte et un vrai chemin de croix car il se retrouve quasiment seul face à un classe de 6 élèves, seulement oui mais quels élèves. A peine plus de 10 ans, ils sont rebelles, violents, à peine capables de se contrôler pour certains. Autant dire que c'est une gageure insurmontable pour un jeune instit' sans expérience. Mais bien sûr, ils ont aussi leurs côtés attachants, leurs moments de douceur et de gentillesse. Peines, colères, déceptions, consolations, joies, désabusements, ahurissements, résignation, amusement, attachement, nostalgie, les émotions vont se succéder pour ce jeune titulaire. Et l'histoire nous est racontée en se résumant aux faits, à l'émotion simple, sans jugement. C'est bien raconté, intéressant, touchant. Le dessin a quelque chose d'enfantin au premier abord. Celui qui le voit pour la première fois le trouvera sans doute trop simple, avec ses petits bonshommes patatoïdes. Mais il est très clair, très fluide, mis en page de manière agréable et esthétique. En outre, son style s'accorde parfaitement avec son sujet scolaire. Bref, un témoignage de qualité, plein de sentiments et de simplicité tout en abordant un sujet difficile.
Toussaint 66
Gloups ! Pas mal du tout !... Toussaint ?... C'est un gars qui croit être revenu de tout. Il a fait les 400 coups -et souvent des plus tordus- sur le continent africain. C'est un mercenaire. Un vrai. Un mec. Pas du tout impressionnable. Et pourtant... le décès de sa mère connu, revenu dans sa Bretagne natale, il apprend qu'elle a préféré la crémation à la terre. Cette terre a laquelle il est fort attaché. Qui plus est : elle a souhaité la dispersion de ses cendres en Afrique ! Toussaint -et le lecteur (dont moi)- va débuter un parcours halluciné et hallucinant qui va le faire revenir sur la terre de ses "exploits" antérieurs. Avec lui j'ai suivi un périple organisé à coups de cassettes audio par sa mère. Avec lui j'ai vécu des "retrouvailles" étonnantes entre un fils et sa mère décédée ; une sorte de parcours initiatique à rebours. Et avec lui, j'ai effectué une visite très particulière d'une partie du continent africain. Une grande histoire pour un album "petit format" en noir et blanc. Une bien belle leçon d'humanité aussi, avec un personnage que rien ne prédisposait à vivre des tels événements. Vraiment surprenant. Une réussite.
Mafalda
Une BD culte ! Et, soit dit en passant, certainement pas une BD pour enfants ! Je pense sincèrement que l'humour, souvent ironique d'ailleurs, très "2nd degré" de Quino ne peut être saisi par un "pitchou". Mafalda, c'est un peu la Candide des Argentins des années 60-70... mais ses questions existentielles, ses réflexions restent (hélas) terriblement d'actualité ! Bref, la série est à mon sens un petit bijou.
Druuna
Alors, je mets un 5/5 pour rétablir un peu l’équilibre, car je trouve les critiques assez injustes avec cette série. N’oubliez pas que Druuna est un succès éditorial qui dépasse de loin la plupart des BDs ‘porno’, bien que je ne sois pas vraiment d’accord avec cette classification. Il y a évidemment des scènes hard, voire très hard, mais en tout, il n’y a que deux ou trois scènes de pénétration par tome en moyenne. La plupart des BD hard que j’ai lu, une fois l’intrigue posée, ressemble à des films porno avec des scènes de pénétration toutes les deux cases, ce n’est pas le cas ici. Evidement si vous êtes une fille hétéro je ne vous conseille pas cette BD car le seule personnage d’esthétique, c’est justement Druuna, les autres personnages sont le plus souvent laid, voir monstrueux, ce qui peut en déranger certains. Et je le comprends très bien, la première fois que j’ai lu cette BD je n’ai pas du tout accroché, pourtant c’est en la relisant que j’ai perçu ses qualités. Dont le coté graphique, ça manque peut être de couleurs, mais ça fait partie du style. Druuna est à mon avis indéniablement bien dessiné avec une finesse des traits et une sensualité érotique rarement égalée, et pourtant ce n’est pas vraiment mon type de femme, normalement je suis plutôt amateur des femmes de Manara, sauf ici. Quant au scénario, il a le mérite d’exister, étant amateur de SF moi-même, je le trouve convenable, en tout cas pour une BD hard, par contre il est évident que Serpieri n’est pas un dessinateur SF, les vaisseaux spatiaux sont affreusement mal dessiné, mais tant pis. Pour conclure je dirais que le succès international de cette série, qui, il me semble puisse être comparé à celle de Manara, a sûrement une raison d’être, Druuna plait sûrement à plus de gens que cette page de critiques ne le laisserait penser.
The Goon
Voir que cette série ne se tape qu'un faible 3/5 m'attriste... Cette série est cultissime, elle révolutionne, à mes yeux, le genre horreur-humour. Les dialogues sont hilarants, tous les personnages sont attachants, et le dessin, raaa le dessin est splendide !!!!!