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Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Blast
Blast

J'ai bien aimé ce dernier Larcenet qui sait se renouveler à chaque fois. C'est en effet un peu différent de ce qu'il fait d'habitude. L'humour est généralement son genre de prédilection. Là, nous avons droit à une enquête policière sur un mystérieux gros personnage qui a sans doute commis l'irréparable. Les deux policiers veulent connaître les causes profondes d'un tel acte. Le suspect raconte alors l'histoire de sa vie sur un mode éminemment subjectif et c'est bien triste... La maîtrise narrative est parfaite. Les dialogues ainsi que les réflexions formulées sont du haut de gamme. Nous avons encore une oeuvre supérieure à la moyenne. Pas étonnant vu son auteur assez talentueux. Il excelle véritablement. En ce qui me concerne, il est devenu le maître incontesté de la BD en France. Le talent n'est même plus à démontrer. C'est vrai qu'il agace par son arrogance. Cependant, il n'y a qu'à juger sur pièce pour voir ce dont il est capable. Les plus grands ont souvent été critiqués. Il est clair que la laideur est ici revendiquée. Il n'y a qu'à voir la couverture. Bref, les détracteurs ne manqueront pas pour descendre en flèche cette œuvre et qui nous expliqueront qu'ils se sont ennuyés. Mais comment peut-on s'ennuyer devant cela alors qu'on peut s'extasier devant des productions insipides ? Oui, il faut avoir un certain niveau pour juger et tout le monde ne l'a pas, c'est ainsi. Mais respect également pour la médiocrité qui fait également partie de ce monde et qu'il faut bien accepter. Ne vous laissez pas abuser car nous avons là l'ébauche d'un chef-d'œuvre. J'ai été touché par cette œuvre qui parle de différence et de solitude, du mécanisme implacable qui explique le passage à l'acte. Il y a de la profondeur qui fait défaut à tant d'autres réalisations. Plus qu'une explosion, Blast est un véritable cri qui vient de l'intérieur ! A noter l'existence d'une intégrale qui est parfaite sur la forme malgré ses 800 pages. On a l'impression de lire un très gros roman. Inutile de préciser que j'ai acquis cet objet magnifique. J'en ai profité pour relire cette œuvre. Au sortir de cette lecture, il n'y a pas photo: c'est véritablement culte. Je rehausse par conséquent ma note. Note dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

13/11/2009 (MAJ le 31/10/2017) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série L'Araignée de Mashhad
L'Araignée de Mashhad

Ce sont des titres comme celui-ci qui me font renouer avec le monde de la bande dessinée dans ce qu’elle possède de plus beau et de plus passionnant. En effet, j‘ai trouvé le sujet fort intéressant car peu connu du grand public. Il faut savoir que dans l’Iran des Ayatollah, il y a également des meurtriers en séries mais qui ont leurs propres spécificités. Bref, un sérial-killer religieux. Cependant, celui-ci se considère comme un très bon père de famille qui fait le ménage à la place de l’Etat chiite pour se débarrasser des immondes prostitués qui inondent le trottoir de leur venin charnel. A l’écouter, il devient véritable héros à la nation, adulé par les commerçants de la place, vénéré par son fils et par son épouse. J’avoue avoir été bluffé du début jusqu’à la fin où l’on apprend la terrible vérité qui dépasse l’entendement. Ce titre est mon coup de cœur du moment. Je m’aperçois qu’il n’y a pas que Marjane Satrapi comme auteur iranien et qu’il y en a un autre à savoir Mana Neyestani qui fait un véritable carton. Le dessin est beaucoup plus abouti sans compter le scénario qui est maîtrisé d’une main de maître. Cela me donne même envie de connaitre les autres œuvres de cet auteur qui est devenu un réfugié politique dans notre pays. On peut en comprendre aisément les causes en lisant par exemple l’araignée de Mashhad. Le récit sera très fort et parfois assez poignant. Mais inutile d’ajouter que cela sera sidérant pour un lecteur occidental qui parviendra dès lors à mieux comprendre comment un Etat religieux peut bousculer les comportements et les consciences. Cela fait très peur sur ce qui nous attend si on approuve les entreprises de nettoyage qu’elles soient ethniques ou morales. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

30/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Asatte Dance
Asatte Dance

LISEZ L'AVIS AVANT DE VOUS FIER A LA NOTE Pour mon 400ème avis, je me prends enfin le temps de chroniquer cette BD qui fut sans doute une des lectures les plus remuantes que j'ai connu cette année. Année qui fut pourtant pleine de lectures non moins remuantes. Cette BD est une des rares qui m'ait fait un effet bœuf sur ma vie privée : j'ai du la lire en plusieurs fois, tant je m'énervais à lire le tome 4 et 5, et j'ai été très pensif pendant plusieurs jours après l'avoir fini. Et je crois que c'est de là que vient le double problème de la noter et de la critiquer : je ne suis pas certain de savoir quoi en penser. Commençons quand même par les gros défauts de l'oeuvre, ou au moins ceux dont je suis certain. Le premier étant le personnage principal, qui est une chiffe molle, une lavette et un personnage globalement inintéressant. C'est incroyable de dire ça, mais il ne sert à rien. Du début à la fin, il reste identique, sans évolution. On ne sait quasiment rien de lui et il n'a aucun goût, aucune envie, aucune dynamique (bon, j'exagère, on doit en trouver deux trois sur les sept volumes). C'est douloureux, d'autant qu'il y aurait eu matière à le rendre plus profond. Le deuxième souci, c'est pour moi cette fin : elle n'est pas vraiment logique avec le reste de la BD (notamment les liens entre personnages), et n'apporte rien à l’œuvre (je veux dire : dix ans passent, et rien ne change ...). C'est une fin qui donne envie d'insulter l'auteur, comme s'il avait refusé de finir plus sérieusement ou simplement de faire une fin pas heureuse. Mais non, on met un cartouche avec "dix ans plus tard" et hop. On règle tout à coup de baguette magique ! Pour le reste, j'ai beaucoup aimé : le dessin, qui sait se faire efficace et évolue en bien tout au long de la série, le ton mi-humour potache et léger, mi-sérieux. On navigue entre relations complexes et problèmes de vie, avec des personnages potaches et drôles, attachants, qui font mouche de plusieurs répliques. D'ailleurs mention spéciale à l'humour, qui m'a fait bien plus souvent rire que je ne pensais. Et surtout, quelle belle BD sur les relations ! C'est compliqué de traiter cet aspect de la vie de manière efficace, mais là les relations amoureuses sont vues sous un angle original : on couche ensemble avant de vivre ensemble, on ne se dit pas qu'on s'aime (il y a en tout 3 fois l'échange "Je t'aime" entre les deux personnages principaux, sur 7 volumes !), on ne sait pas trop sur quel pied danser entre eux. C'est complexe, mais bien représentatif de ce que peut être une relation : une simple envie de danser ensemble, peut-être longtemps peut-être pas. C'est très bien expliqué par la citation que nous sort le père lors du mariage. Une citation que je trouve diablement vraie. On assiste aussi à quelque chose qui est très banal et proche de la vie : la galère des cours, du théâtre amateur qui rêve de plus grand, la vie d'un Yakuza qui apparaît régulièrement, des complots foireux, des petits instants de la vie ... Plein de bonnes idées, de très bonnes scènes. C'est inventif durant 7 tomes, ce qui est assez rare. Et puis les personnages ! Entre l'auteure de théâtre géniale qui n'arrive pas à jouer avec les moyens qu'elle voudrait, l'acteur dragueur de tout ce qui bouge et pourtant excellent ami et plein de bon conseils, l'acteur qui se croit génial et n'est que pédant, le notaire en costard cravate qui ne sait jamais trop quoi penser de la vie du héros, le Yakuza qui connait une histoire pas très drôle au final, de nombreuses autres apparitions de personnages sympathiques et agréables. Une bonne galeries de gens ordinaires et pas trop, qui sonne vraie. Mais avouons le : la véritable force de ce récit, le véritable point central, c'est le personnage de Aya. Personnage vraiment excellent, elle fait partie de ces rares personnages de BD qui donnent l'impression d'être vraiment réels. Échappant toujours au lecteur, jeune fille insouciante et pourtant grave, avec une profondeur de sentiments et des attentes en dehors des normes, elle est le point central de cette BD. C'est difficile à transmettre mais j'ai vraiment trouvé que ce personnage avait quelque chose de magique et de génial. On aurait envie de la rencontrer, tant elle est atypique (pour un manga mais même pour une BD de manière générale). Sans compter qu'elle reste une femme forte et indépendante, avec ses propres envies et sa façon de voir la vie. Je pourrais encore disséquer cette BD pendant un long moment, tant j'aurais de choses à en dire (parce qu'elle a vraiment touché un point sensible en moi, mais je ne sais pas lequel), mais c'est déjà bien assez long. Je ne sais pas trop quoi en dire : d'un côté, j'ai adoré la BD et j'ai envie de la relire, d'un autre j'ai vraiment de gros points noirs, et une sacrée réserve sur cette fin (mais comment a-t-il pu penser que ce serait une fin correcte à cette BD ?!). Alors quelle note lui mettre ? Que faire sur le conseil ? J'ai tranché en cette note-ci et un conseil d'achat, mais je ne suis pas certain. J'ai hésité entre le 2 et le 5, puis entre le 3 et le 4. Je crois que simplement je ne sais trop que penser de cette BD et qu'en dire. C'est compliqué, mais en même temps, ça m'a beaucoup marqué de la lire, alors puis-je vraiment la déconseiller ? C'est un genre d'expérience unique, une lecture assez hors-norme. Peut-être que je me dois de vous laisser vous faire votre propre avis.

29/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Watertown
Watertown

J'arrondis à la note supérieur ce 3.5, parce que le dessin m'a vraiment beaucoup plu, et surtout parce qu'il arrive à nous surprendre de façon assez incroyable. Le gros point fort de cette BD, c'est vraiment la surprise qu'il parvient à créer dans un scénario à mi-chemin entre l'enquête et la vie normale d'une petite ville américaine des années 50. L'auteur réussit à nous mener par le bout du nez dans quelque chose que l'on suit sans jamais remettre en cause, pour nous sortir une conclusion qui sonne comme un pied de nez, et qui fait plaisir. Comme le personnage principal, on s'immerge progressivement dans une histoire qui nous entraine, pour mieux nous tromper. J'ai beaucoup apprécié également la façon dont l'auteur parvient à retranscrire, en dessin et en texte, cette ambiance de ville tranquille, où rien de bien inquiétant ne se passe. Le crime est absent, le monde est paisible. Et le personnage principal, présenté comme ce monsieur tout le monde, est d'autant plus intéressant qu'il n'a rien à offrir. Il vit tranquillement, sans rien de particulier, et cette enquête va l'accaparer complètement. C'est ce qui est fort : dénoncer à travers ceci la quête absurde et fausse de quelque chose d'excitant dans notre vie. Ce n'est pas parce que nous vivons tranquillement chaque jour qu'il faut se laisser imaginer des choses qui n'existent pas. Et en ce sens, le message est assez pertinent. Le dessin est pas mal du tout, conférant un ton très américain au récit (ça rappelle quelques tableaux ou dessins de grands auteurs américains de l'après-guerre). Je ne suis pas un grand fan de ce genre de dessins, mais il fait largement son travail. Bref, une très bonne Bd qui allie une réflexion bien menée avec un scénario qui a du potentiel. C'est vraiment une grosse surprise, et une très bonne lecture. N'hésitez pas si vous en avez l'occasion !

29/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Ratatouille
Ratatouille

J'aime bien les histoires qui montrent différents points de vue et c'est donc avec un certain intéret que j'ai lu cet album. Le début est un peu incompréhensible, mais plus je lisais les différents points de vue, plus je comprenais ce qui se passait et je voyais à quel point Lécroart maîtrisait bien son récit. C'est un bon album, mais qui demande un peu d'effort. J'ai du revenir en arrières quelques fois pour bien comprendre qui fait quoi, mais ce n'est pas un problème si on rentre dans le délire de l'auteur. Le dessin de Lécroart est sympathique. En résumé, un bon album si on aime les histoires qui utilisent une narration non-linéaire.

29/10/2017 (modifier)
Par COMET
Note: 5/5
Couverture de la série Marc Edito
Marc Edito

Marc Edito c'est simplement un chef-d'œuvre du milieu des années 80, c'est à dire de la fin de l'âge d'or de la BD. Cet OVNI piloté par Piotr (Barsony) n'a pas pris une ride grâce à la richesse du dessin et à son humour vraiment trash. Piotr est un génie et son Marc Edito est une grande figure (trop éphémère hélas) de l'Echo des Savanes, aux côtés des personnages de Vuillemin, des Pypo l'intello et des Maurice le cowboy.

29/10/2017 (modifier)
Couverture de la série Jean-Norbert
Jean-Norbert

Les éditions Kramiek viennent de publier cet album d’un auteur néerlandais inconnu de moi, Mark Retera. Mais ce premier album des mésaventures de Jean-Norbert sera suivi d’autres : beaucoup ont paru aux Pays-Bas, et un deuxième est déjà annoncé par l’éditeur français. Et je ne vois pas de raison d’arrêter, puisque ce premier essai est vraiment concluant. Le dessin est assez simple, mais la plupart des personnages, à commencer par Jean-Norbert, l’improbable héros, ont un look assez original ! Un air pas fin (dans tous les sens du terme d’ailleurs !) : Jean-Norbert est un imbécile heureux. Dans une série de strips (quatre séries de trois cases par page), Jean-Norbert côtoie certains personnages récurrents ou plus ou moins occasionnels (comme le chien Bello, un clown, des extra-terrestres, des lutins, et même Superman et les Schtroumpfs, ici adeptes d’une secte bien connue). Le ton est à l’humour, mais il n’est pas monocorde. C’est parfois poétique, parfois totalement con et/ou absurde, parfois noir : premier et troisième degrés alternent avec bonheur. Mais le plus important, c’est que c’est le plus souvent très réussi. Inégal bien sûr, mais une chouette découverte : j’attends avec impatience la suite de la publication de cet auteur, et je me dis qu’avec De Poortere, les Néerlandais tiennent deux auteurs d’humour plutôt atypiques mais talentueux. Album et série à découvrir ! Note réelle 3,5/5. ******************************** La lecture du deuxième tome confirme les qualités de cette série, vraiment très chouette ! On y retrouve le même humour con, absurde, et c'est toujours aussi drôle ! Je m'étonne d'être toujours le seul à l'aviser (mais j'espère que d'autres l'ont lue et appréciée). En tout cas j'espère vraiment que d'autres strips de ce grand benêt et de son univers improbable seront édités ! ****************************** Pas grand chose à ajouter après lecture du troisième tome: c'est toujours aussi marrant, avec cet humour con et décalé que je trouve très réussi. Suis-je le seul à lire cette série ?

24/09/2014 (MAJ le 28/10/2017) (modifier)
Couverture de la série Les Bidochon
Les Bidochon

C'est bien connu, on est tous le beauf de quelqu'un, et ce sont toujours les autres qui ont un comportement de beauf. Binet est arrivé ici (mon avis porte sur les 12 premiers tomes que j'ai lu et que je possède, pas sur les derniers, inconnus de moi), à décrire un archétype, donc le beauf, l'autre en tout cas. Vu que moi, donc... Bref, ce n'est pas hargneux, méchant, mais le couple Bidochon, à force de labeur, de persévérance, finit par incarner la bêtise simple et sûre d'elle, qui s'épanouit dans l'exaltation du conformisme. Si Robert en philosophe de comptoir est royal, avec sa propension à toujours errer entre révolte poujadiste et crédulité stupide qui lui donne une bonne tête de vainqueur, Raymonde, en madame Bovary de banlieue, n'est pas mal non plus, en étalant ses petites frustrations en travers du lyrisme pompier de Robert, sans parvenir à retenir son attention. Mais je l'ai dit, pas de hargne, la caricature est là, mais au travers de ce couple de "Français moyens", c'est aussi toutes nos petitesses qui sont stigmatisées. Le fait que chaque album ait un thème différent permet aussi à Binet d'utiliser Robert et Raymonde comme révélateurs des hypocrisies quotidiennes, des bravades devant le poste de télévision... Il y a donc bien un peu de tout le monde chez eux, à part nous bien sûr... Et, détail qui a son importance, c'est drôle ! Et donc, si par hasard vous ne l'avez pas encore fait, n'hésitez pas à découvrir ce couple mythique ! Je mets à jour mon avis en haussant ma note, le côté "culte" de la série se comprenant aussi par l'archétype créé par Binet, Bidochon tombant dans le langage courant, dépassant le cadre de la BD: une preuve de l'impact de cette série.

05/11/2012 (MAJ le 28/10/2017) (modifier)
Couverture de la série Approximativement
Approximativement

Même si j’avais déjà lu des Trondheim avant, « Approximativement » est je crois le premier album de lui que j’ai acheté. Une nouvelle relecture confirme la première bonne impression datant d’une petite quinzaine d’années. Trondheim questionne, se pose des questions, fait mine d’hésiter, s’attache à des bouts d’anecdotes, effleure le banal, pour reprendre son élan. Peut-on faire de la BD quand on ne sait pas dessiner ? se demande-t-il, faussement ingénu, alors qu’il a probablement, malgré les doutes qui le taraudent, déjà dépassé cette question. (D’ailleurs, il sait dessiner, même si son trait s’écarte des canons de la BD franco-belge : la reconnaissance des lecteurs et de ses pairs est passée par là pour le conforter dans ses choix). On a là un album autobiographique, construit à partir de bouts de ficelle : malgré les risques, aucun ennui ne pointe à l’horizon. Trondheim a bâti un album sur cette fragilité, sur l’observation des « petits riens » pour reprendre le titre de l’une de ses productions suivantes. Des questionnements, de l’autodérision (voir le long passage décrivant une soirée chez lui, Trondheim ressemblant presque à un parent surveillant ses enfants, avec un côté presque vieux jeu), des collègues de L’Association croqués de manière naturelle ou caricaturale. Trondheim se montre un homme ordinaire – mais un auteur original. Un album touchant, simple, que les amoureux du bonhomme doivent lire (les autres aussi d’ailleurs…).

28/10/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Andersen, les ombres d'un conteur
Andersen, les ombres d'un conteur

Une bien belle BD, qui m'a beaucoup plu. Et tout particulièrement sur l'adéquation entre la forme et le fond, qui est bien représenté ici. La biographie de Hans Christian Andersen est en soi déjà intéressante. L'auteur des fameux contes pour enfants bien différents de ces contes de fées traditionnels a eu une vie qui n'est pas banale, il faut bien le reconnaître. D'autant que l'auteur lui-même travestira la vérité pour en tirer une vie plus belle à raconter, et que la dessinatrice en joue dans sa BD. Mais surtout, j'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteure mêle les contes d'Andersen à sa vie, jouant à la fois sur ce qu'ils représentaient dans la vie de l'auteur (et donc la façon dont il se mettait en scène à travers ces contes), mais aussi sur les épisodes de sa vie et le découpage en chapitre, abordant à chaque fois un autre aspect de ce romancier peu commun. La BD aborde de nombreux sujets en plus de la vie de Andersen, comme son côté sexualité ou la façon dont il envisageait la vie. C'est bien mené, et jamais lassant. Andersen est représenté comme un personnage attachant, victime du regard des autres et du sien, éternel enfant voulant jouer de sa vie et être artiste. Ce qu'il aura réussi, en fin de compte, au-delà de ses espérances. Le conteur est bien retranscrit, avec sa volonté farouche de raconter des histoires, de distraire et de faire rêver les grands enfants. Le tout est servi par un dessin de qualité, qui allie de bonnes couleurs avec une expressivité qui donne à l'ensemble une ambiance à mi-chemin entre le conte de fée et la biographie. C'est très bien fait. En somme, une BD qui arrive à lier une biographie très intéressante et bien menée avec une belle idée sur le conte et les histoires. On sent un grand sentiment de tendresse envers ce conteur malheureux, et l'auteure arrive à nous donner envie de relire de ses histoires. C'est plaisant et la lecture est recommandée !

26/10/2017 (modifier)