Les derniers avis (39359 avis)

Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Gaspard et la malédiction du Prince-Fantôme
Gaspard et la malédiction du Prince-Fantôme

Toujours mordue par sa passion de l’Egypte, Isabelle Dethan signe ici avec le Louvre un nouvel album pour la jeunesse. Gaspard dont l’oncle travaille comme gardien au musée du Louvre, est passionné par les antiquités égyptiennes. Il passe une grande partie de son temps libre à déambuler dans les galeries qui leur sont consacrées, quand un jour il aperçoit une jeune fille qui essaye de sortir un coffre « à travers » une vitrine. Problème, il semble être le seul à la voir… Un peu tourneboulé par cette « rencontre » il va tenter de retrouver celle qu’il a ainsi croisée pour essayer de comprendre de quoi il en retourne. C’est ainsi que débute cette aventure au sein du musée du Louvre. Petit à petit l’intrigue s’épaissit avec l’arrivée de quelques divinités égyptiennes qui vont venir leur prêter main forte. Car notre jeune fantôme doit retrouver différents objets pour parvenir au « paradis » égyptien. Mais elle a malheureusement oublié de refermer une « porte » entre notre monde et l’au-delà, et une entité maléfique en a profité pour s’immiscer dans notre monde… Si l’intrigue pourra sembler assez basique pour un adulte, le tout est plutôt bien équilibré pour un lectorat jeunesse. On ne tombe pas dans l’album « pédagogique illustré » ou engoncé dans le livre de commande, mais bel et bien dans une aventure centrée autour d’un sujet qui passionne les enfants : l’Egypte ancienne et sa mythologie. Le tout est rondement mené jusqu’au « happy end » attendu, mais de façon intelligente. Surtout que le dessin d’Isabelle Dethan en couleur directe, sans réel encrage, très doux et chatoyant colle parfaitement au récit. Une belle aventure sur une thématique intéressante que devraient apprécier nos têtes blondes. (un 3.5/5 tirant vers le 4)

08/12/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série La Grande Guerre des Mondes
La Grande Guerre des Mondes

Voilà une uchronie qui démarre plutôt bien, mêlant pour le moment habilement la Grande Histoire et le célèbre roman de H. G. Wells 'La Guerre des mondes'. Les ingrédients sont habilement dosés, donnant au récit ce petit côté épique propre aux récits d'aventure de la fin XIXe/ début XXe siècle. Bien sûr H. G. Wells est ici omniprésent, mais cela m'a aussi rappelé Conan Doyle et son roman 'Le monde perdu'. J'ai toujours eu un faible pour ces premier récits fantastiques ou de science fiction, et c'est avec assez de curiosité que je me suis lancé dans cette lecture. Ce premier tome prend le temps de poser les pièces d'un échiquier étriqué autour des tranchées de Verdun. L'Histoire suit son cours jusqu'à cette explosion d'un fort français qui libère à cette occasion cette machine incongrue pour l'époque protégée par un champ de force... Les deux camps sont bien en mal de donner un sens à cette "chose" et la bêtise militaire n'est pas prise au dépourvu face à l'inconnu... Richard D. Nolane joue habilement des faits et de l'imagination de Wells pour nous proposer un premier tome qui trouve le juste équilibre pour installer son récit ; reste à savoir ce que la suite nous proposera. Le dessin de Zeljko Vladetic colle plutôt bien à cette histoire en nous proposant un trait semi réaliste assez classique mais bien maîtrisé. Je poserais juste un petit bémol à la colorisation d'Aurore Loyvet dont je ne suis personnellement pas super fan. A remarquer aussi, la belle couverture de Pierre Loyvet. En tout cas, je suis curieux de lire la suite pour voir comment va évoluer cette uchronie. *** Tome 2 *** Après un premier tome très prometteur allant allègrement piocher dans mes références de jeunesse qui m’avaient fait découvrir le fantastique et la SF, ce second tome enfonce efficacement le clou. Nous avions laissé nos lignes de front françaises et allemandes face à un vaisseau martien insensible à l’artillerie des deux puissances… mais le meilleur restait en effet à venir. Ce vaisseau martien semble avoir pu envoyer un message vers Mars pour qu’une nouvelle vague d’autres vaisseaux suive… ce qui ne va pas manquer, obligeant nos belligérants à trouver un accord au moins provisoire pour faire face à cette nouvelle menace. Ce doux mélange entre Histoire, personnages scientifiques, historiques et de fiction de cette période, est pour l’instant très réussi. Moi qui appréhendais le mélange des genres, je sors de ce second tome pleinement convaincu et j’attends la suite avec impatience. Seul bémol qui perdure, la colorisation que je trouve fadoche dans l’ensemble et trop tranchée quand nos martiens entrent en scène. Malgré tout je ne boude pas mon plaisir et vivement le 3e tome ! (Je monte ma note à 4/5)

05/10/2016 (MAJ le 08/12/2017) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Cheval de bois, cheval de vent
Cheval de bois, cheval de vent

Et revoici Wilfrid Lupano aux manettes d’un nouvel album jeunesse très réussi ! C’est Gradimir Smuja qui se colle aux pinceaux pour illustrer ce récit de la plus belle des manières. J’avais par ailleurs pu apprécier tout son talent à travers son album hommage à Van Gogh « Vincent et Van Gogh », et c’est donc un réel plaisir de le retrouver. Surtout que la collection « Les enfants gâtés » sait mettre les petits plats dans les grands ! Et quand on dit grand, il n’est qu’à voir la taille de l’album qui nous permet de profiter de planches magnifiques dans un format des plus appréciables pour en savourer tous les détails. Car il faut savoir savourer avec cette BD ! Si les dessins sont magnifiques et l’histoire maline, le tout se tient en 24 planches. Conte précis et malicieux sur un despote un peu fou et égoïste, cette course après son gâteau d’anniversaire qui lui échappe, prunelle de ses yeux, est un régal malgré le petit goût de trop peu. Un très bel album à découvrir.

08/12/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Dead Inside
Dead Inside

Je connaissais John Arcudi pour ses scénarios de B.P.R.D., Toni Fejzula pour l’album Veil et le mélange des deux genres nous donne au final un polar carcéral tendu et ramassé plutôt efficace. L’inspectrice Linda Caruso qui travaille comme enquêtrice dans le milieu carcéral du comté de Mariposa est amenée à enquêter sur un crime somme toute banal dans une prison. L’affaire aurait pu être vite réglée, mais à force de creuser l’affaire se complique sérieusement… Surtout que des collègues se retrouvent au centre de ce casse-tête. Le scénario de John Arcudi se révèle très efficace, acéré et radical. Il a la chance d’être servi par le dessin de Toni Fejzula qui amplifie et met merveilleusement bien en valeur la dramaturgie du récit. Son style semi réaliste sait parfois prendre ses distances pour jouer avec l’amplification, l’exagération, pour nous choper par le colbac et nous accrocher jusqu’au final. Ils signent à eux deux un très bon polar qui donnerait presque un goût de trop peu. Dommage que la couverture que je trouve ratée ne rende rien, surtout quand on voit en fin d’album toute une série de couvertures alternatives beaucoup plus accrocheuses.

08/12/2017 (modifier)
Couverture de la série L'Art du 9e art
L'Art du 9e art

Scott McCloud n’étant présent qu’au début, puis s’éclipsant pour des « problèmes de droits », c’est son prétendu cousin (Scott McCrawd – sorte de McCloud aviné qui aurait mal vieilli, aux réflexions moyennement intéressantes et précises, souvent beaufs et cyniques) qui aide Emmanuel Reuzé (qui se met en scène) à nous faire cette présentation exhaustive du neuvième art. Cette parodie du maître ouvrage de McCloud, L'Art Invisible, introduit un ouvrage épais (près de 120 pages !) assez poilant, qui passe en revue, au travers de chapitres plus ou moins longs, les techniques, les trucs, le marché, etc, et qui mêle habilement délire, n’importe quoi et réflexions pas si dénuées de sens. En effet, sous couvert d’humour, Reuzé fait passer quelques critiques assez fondées (sur l’édition, le travail de certains auteurs, etc). Et lance quelques piques à Sfar… Comme un coucou, il s’installe parfaitement dans le nid des autres, et sait très bien imiter le trait des auteurs qui lui servent d’exemple ou de référence, plus ou moins parodiée ensuite : le dessin de Reuzé est vraiment bon, quelques soient les styles très différents ici utilisés. Avec l’aide parfois de copains de Fluide (Léandri pour les romans photos par exemple), ou d’ailleurs, comme son complice J. L. Coudray, qui collabore ici à plusieurs rubriques et fournit des extraits de son « Les métiers secrets de la bande dessinée » (voir mon avis sur le forum « avis sur livres illustrés »), Reuzé réussit là un album intéressant. Inégal, certes, et quelque peu en perte de vitesse sur la fin, mais globalement assez bien fichu pour vous le recommander. Note réelle 3,5/5.

08/12/2017 (modifier)
Couverture de la série Duel
Duel

Duel est un album plutôt épais (près de 190 pages !), mais qui se lit très agréablement, parce que cette histoire est captivante, et très bien menée. Malgré un certain nombre de pages sans dialogues, l’histoire est assez dense, et la lecture prend quelque temps. L’histoire s’inspire de personnages réels (dont les noms et personnalités ont été un chouia modifiés) – comme l’auteur le rappelle en fin de volume (histoire qui a déjà inspiré entre autre Conrad, que Farace adapte ici), et s’inscrit dans la grande Histoire, à savoir les guerres napoléoniennes (même si l’extrême fin se déroule pendant la Restauration). Les deux personnages principaux, Féraud (roturier râblé, hâbleur et querelleur) et d’Hubert (noble plus fluet et réservé), sont tous deux courageux et se distinguent dans les guerres napoléoniennes, participant entre autre à la bataille d’Austerlitz et à la retraite de Russie. Courageux et brillants militaires, ils sont remarqués par l’Empereur, et récompensés. Mais ce qui fait le sel de l’intrigue, ce sont les relations d’amour/haine qui lient et consument ces deux protagonistes. En effet, suite à une broutille, Féraud défie en duel d’Hubert. Aucun des deux ne voulant céder, et aucun n’arrivant à l’emporter définitivement, au cours des nombreux duels qui les opposent durant une quinzaine d’années, ce sont deux vieux bonhommes plus ou moins aigris qui se cherchent jusqu’au final, aucun de voulant sacrifier son amour propre. Mention spéciale à d’Hubert, qui dès le départ ne voulait pas entrer dans cette spirale infernale, et qui se trouve poursuivi par la haine et les sarcasmes de Féraud – alors même qu’ils sont devenus frères d’armes. On atteint parfois un comique involontaire, au milieu des massacres et de l’épopée napoléonienne, les duellistes donnant l’impression d’être deux gamins s’incrustant dans un jeu d’adultes, mais avec des règles d’enfants. Si l’histoire se lit agréablement, c’est aussi grâce au dessin de Renaud Farace, qui est vraiment chouette. Il utilise un Noir et Blanc simple (quelques nuances de rouge, envahissant parfois les pages, lors des affrontement entre les deux bonhommes, parsèment les aventures du duo de tâches de sang, évoquent un dénouement crépusculaire). Le trait est faussement brouillon, frôle parfois l’esquisse, le crayonné, Farace se concentrant sur l’essentiel, évacuant les décors, les détails, cette épure, ce vide contrastant avec et soulignant le bouillonnement absurde de la haine éprouvée par Féraud à l’encontre de d’Hubert, cette haine, cette absurdité, cette fatalité devenant le seul moteur de ces deux hommes, au milieu d’un monde qui s’écroule. Une belle réussite, que je vous encourage à découvrir !

08/12/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Je suis encore là-bas
Je suis encore là-bas

Vaste sujet que celui des personnes à cheval sur deux cultures, et qui doivent se réapproprier celle d'origine après avoir passé beaucoup de temps au sein de celle d'adoption... Samir Dahmani nous propose donc sa version, avec l'histoire de cette guide-interprète coréenne qui doit driver un Français à Séoul, et se retrouve en butte avec ces deux influences culturelles. C'est délicatement mené, le cheminement de pensée de Sujin est facile à suivre et à comprendre, et l'auteur réussit à éviter l'écueil de la romance facile. Les protagonistes sont crédibles, avec leurs travers, et on se sent bien pris dans l'histoire. Il y a également un jeu sur les visages, les masques, qui complète bien les passages introspectifs. Le style de Dahmani semble parfois plus proche de l'esquisse à cheval entre le manga et la franco-belge, mais cela lui confère une liberté graphique sans doute inégalable. Très bonne lecture.

08/12/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Le Guide de Paris en bandes dessinées
Le Guide de Paris en bandes dessinées

Sacré pari éditorial que celui d'Olivier Petit : réaliser des guides historiques sur beaucoup de capitales et de grandes villes. Et pour bien lancer la collection, il s'est attelé à la capitale française. Le résultat est à la hauteur de l'enjeu : superbe et quasi indispensable. En effet, après avoir pointé 30 lieux emblématiques de Paris, une pléiade d'auteurs venus de tous horizons (oui, de France, mais aussi d'Espagne, d'Algérie, de Corée, de Grèce...) se sont attelés à raconter en quelques pages des anecdotes surpenantes, cruelles ou drôles rattachées à ces lieux. On y apprend par exemple le lien incroyable entre l'Exposition universelle de 1900 et la création de la baguette de pain... C'est foisonnant, passionnant, ébouriffant ! Chaque récit en BD est doublé de pages documentaires, qui viennent donner de nombreuses infos pratiques (stations de métro correspondantes, produits spéciaux, lieux à proximité...). C'est très très riche, on est là devant un must !

08/12/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série John and Mary
John and Mary

Serpieri est vraiment un maître pour le coup de crayon. Surtout quand il dépeint les amérindiens, les grandes plaines et les cowboys. Il arrive à transmettre tout son amour pour cette période, et tout ce qu'il s'est passé à ce moment là. Dont quasiment rien de glorieux d'ailleurs. Les histoires présentées ici ont toutes un caractère commun : c'est très noir comme genre ! Ça parle de mort, de meurtres, de suicides, de violences (envers les femmes et les indiens), bref c'est joyeux tout plein, mais curieusement on sent toute l'amertume aussi. C'est le monde impitoyable et rude de l'ouest, mais pas à la sauce western. Plutôt à la sauce humanité, dans ses aspects sombres et violent. Je ne sais pas exactement ce qui marche dans cette BD, mais c'est le genre que j'aime bien lire et sur lequel j'aime retomber de temps en temps. C'est divertissant et grave à la fois, mais en même temps on est plongé dans les dessins de Serpieri. Et rien que ce dessin mérite le coup d’œil, car il a vraiment quelque chose dans ce foisonnement précis. Du grand art.

08/12/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Grimoire du petit peuple
Le Grimoire du petit peuple

Comme souvent lorsqu'on se retrouve face à une BD faite par un collectif, on a du bon et du moins bon. Pour autant, je dois reconnaitre qu'on est là dans la tranche supérieure du genre, avec quasiment que du bon ! Déjà, l'auteur qui fait les transitions (celles où le conteur lie les histoires) est vraiment très bon, et qu'il ajoute une note très sombre à l'ensemble. On est dans l'ambiance d'une personne mystérieuse qui nous raconte ses petites histoires. Niveau histoire, ça varie du conte aux légendes, en passant par les présentations de créatures. On retrouve tout le bestiaire du petit peuple, et tout ce qui fait ses charmes : la cruauté, la magie, les monstres ... C'est bien loin de la fée disney ! Pour les dessinateurs, on a de tout mais globalement tous sont bons (et plusieurs fois je me suis surpris à reconnaitre des auteurs connus). Ça fait plaisir à lire, et je suis assez content de pouvoir en relire des petits bouts de temps en temps !

08/12/2017 (modifier)