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Couverture de la série Number 5
Number 5

Taiyou Matsumoto est un auteur avec un grand A. J'ai hésité entre un "franchement bien" et un "culte", car je ne mets quasiment jamais de note "Culte!". Mais l'hésitation n'a pas été longue, je dirais 2 secondes et 2 brouettes. Des auteurs, des dessinateurs et des univers comme ça il y en a pas par ballots. Lire Number 5 c'est entrer dans un univers, un dessin et partir assez loin, revenir, et voir qu'on est toujours très loin. Il y a une vraie forme de poésie dans cette oeuvre. Je vous conseille cette bd si : -vous aimez la bande-dessinée -vous aimez la vie et les fleurs -vous aimez Moebius

16/01/2018 (modifier)
Couverture de la série L'Eternaute
L'Eternaute

Sans même parler du contexte dans lequel le livre a été écrit et de ce qu'il représente dans la BD latine, je recommande à tout amateur de S-F l'achat de cette BD (pour un public adulte et aguerri néanmoins). Le dessin noir et blanc est magnifique, le rythme convient parfaitement à l'intrigue et les dialogues excellents. Ça démarre en huis clos psychologique pour partir sur une aventure mythique, avec des nouveaux protagonistes qui amènent tous quelque chose (non-humains inclus). Si il devait y avoir une attaque d'extraterrestres , c'est comme ça que je me la suis toujours imaginé enfant (surtout si vous avez joué à des jeux comme XCOM: UFO quand vous étiez jeune). Un must à avoir dans sa collection S-F!

16/01/2018 (modifier)
Par Langlais
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bleu amer
Bleu amer

Il s'agit d'une vraie tranche de vie pendant la deuxième guerre mondiale, dans un univers isolé; les iles Chausey. L'histoire est une vraie polémique sur le choix d'une communauté coupée du monde entre courage et lâcheté. Le tout est traité avec une narration sobre et efficace du meilleur effet. Les dessins sont contemplatifs, peu de couleurs, mais ils font ressentir la vie des pêcheurs de l'île, et la beauté de l'endroit. On reconnait bien les paysages qui sont représentés de façon fidèle, ce qui ne gâche rien pour un fan du lieu comme moi. En bref une lecture qui sort de l'ordinaire que je vous recommande.

16/01/2018 (modifier)
Couverture de la série Largo Winch
Largo Winch

S'agit-il de James Bond ? Ou bien alors serait-ce Jason Bourne ? Non non c'est Largo Winch, le milliardaire en blue jeans ! 28 ans après la publication du premier tome par les éditions Dupuis, la saga business-thriller de Jean Van Hamme s'est mue en oeuvre culte vendue à plusieurs millions d'exemplaires. Mais de quoi ça parle exactement ? Eh bien lire Largo Winch c'est plonger la tête la première dans les méandres obscurs de la haute finance internationale, où règne la spéculation malhonnête et la loi du plus fort. A vingt-six balais, un ancien orphelin yougoslave se retrouve catapulté à la tête d'un empire de dix milliards de dollars suite à l'assassinat de son père adoptif. Voilà Largo héritier du Winch Group, cependant il va vite se rendre compte que ses nouvelles acquisitions attisent envie et malveillance de la part de rivaux mal intentionnés. Appréhender toute la terminologie politico-financière n'est pas une sinécure et le vocabulaire technique copieusement utilisé pourra rebuter le néophyte, personnellement je trouve qu'elle accentue la crédibilité et l'immersion, Van Hamme puise dans ses connaissances encyclopédiques pour rendre familier un milieu qui parait toujours un peu abscons et ésotérique, presque impénétrable pour le commun des mortels. Businessmen mafieux, banquiers influents, capitaines d'industrie, oligarques et cheikhs multimilliardaires, c'est tout le gratin mondial que l'on côtoie aux côtés de Largo Winch dans des aventures où l'on retrouve pèle-mêle coups montés, magouilles, OPA, érotisme et donzelles plantureuses, tractations et détournements en tous genres. Chaque tome se lit d'une traite, même s'il est vrai que la série traîne un peu en longueur après le diptyque "Voir Venise/ Et mourir". En tous les cas c'est une bande dessinée captivante à lire et très maîtrisée, illuminée par un dessin droit et anguleux qui épouse merveilleusement la froideur et le sérieux du monde financier qu'il illustre. Elle m'a fait penser par certains aspects aux S.A.S de Gérard de Villiers, et le personnage de Largo Winch rappelle inévitablement James Bond : une dégaine de playboy, du bagout et de la testostérone. N'en jetez plus !

15/01/2018 (modifier)
Couverture de la série Les Enfants de la Résistance
Les Enfants de la Résistance

La série est parfaitement adaptée aux enfants scolarisés en CM1-CM2. Les points de vue sont multiples. Les péripéties, à la fois justes et montrées de façon attrayante pour les enfants de 9-10-11 ans et même plus. Le dossier pédagogique associé à chaque volume est très complet et bien présenté. Une réussite pour tous les volumes parus. J'attends le prochain...

15/01/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ces jours qui disparaissent
Ces jours qui disparaissent

J’ai littéralement adoré cette lecture de ces jours qui disparaissent chez un jeune garçon abordant la vingtaine. On va le suivre au cours de toute une vie car il lui arrive un phénomène assez mystérieux. En effet, il se réveille en ayant loupé à chaque fois une journée entière qui est occupé par un autre soi totalement différent. Il est bordélique et l’autre soi est maniaque. Il est acrobate dans un cirque et l’autre va faire un métier plus conventionnel et rémunérateur dans l’informatique. Il est très famille et ami alors que l’autre est plus solitaire. Le gentil poète contre le brillant carriériste. La bataille peut commencer ! On pourrait penser qu’il y a une véritable part de fantastique mais on comprend assez vite qu’il s’agit certainement d’un phénomène de dédoublement de la personnalité qui trouve une origine psychologique à savoir la schizophrénie. Il est assez terrifiant de le vivre du point de vue de l’un des personnages qui va disparaître progressivement pour laisser place à l’autre qui est moins rêveur. C’est une véritable quête sur la perte de l’identité qui est mené de main de maître par l’auteur. Je n’avais jamais rien lu de tel. Il y a véritablement deux parties : celle de la coexistence pacifique et une autre qui correspond à la disparition progressive et dramatique. En effet, il y a une personnalité plus ambitieuse qui va prendre le dessus sur l’autre qui se réveillera moins souvent. C’est bien écrit et bien dessiné avec des planches presque vivantes dans le mouvement. On est littéralement happé par cette intrigue de perte de contrôle qui progresse dans une véritable tragédie psychologique. On a l’impression de vivre un cauchemar du style vertige existentiel avec notre héros. C’est assez poignant par moment. Cela peut nous renvoyer à notre propre rapport au temps, à notre jeunesse, à la vie et à notre mortalité. Ce qui nous touche ne peut que nous faire réfléchir… Inutile de préciser que cette œuvre concourt pour le grand prix d’Angoulême 2017 ce qui est amplement mérité. C’est véritablement la bd à découvrir de toute urgence pour cette rentrée car ce qui est original est plutôt rare. Voici une lecture pour une expérience unique qu’on n’est pas prêt d’oublier. L'auteur livre une véritable bd inattendue et palpitante. Note dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Notre Globale : 4.5/5

15/01/2018 (modifier)
Par Quebeuls
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mutafukaz - Puta Madre
Mutafukaz - Puta Madre

5/5 ? Culte ? Achat conseillé ? Coup de coeur ? Ben ouais, carrément, ça faisait longtemps qu'un peu d'adrénaline n'avait pas envahi mon corps à la lecture d'une BD. Je ne savais du tout où allait m'emmener ce préquel, j'avais aimé les Mutafukaz auxquels je n'aurais pas mis ces notes dithyrambiques, mais ça restait barré. Là on est dans une sorte de réalité, du moins dans celle qu'on peut voir dans des séries, des films, des livres et la culture gangsta. Ne sachant de quoi le livre parlait, ni de quel personnage, je me suis laissé embarquer par l'histoire pour découvrir à la fin la jonction avec Mutafukaz, la cerise. C'est dur, c'est crash, c'est violent, c'est tendre, j'ai bien accroché au personnage et à toutes ses pérégrinations internes, à sa découverte de lui-même, du courage qu'il trouve, et de sa manière de se sortir de situations difficiles même si parfois c'est la chance qui agit. De plus on voyage, on se retrouve dans des situations à chaque fois bien différentes, du petit garçon à l'homme accompli qui malgré toutes les embûches semées sur son chemin et la violence qui le parsème, va connaitre la rédemption. Une bien belle réussite, scénaristique et graphique, merci aux auteurs pour "Puta Madre", un livre qui n'implique pas non plus forcément la lecture des Mutafukaz, rien que cette histoire tient par elle-même. De plus c'est un beau livre comme Ankama sait les faire.

15/01/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Sous le ciel de Tokyo
Sous le ciel de Tokyo

Lorsque j’étais plus jeune et que j’ai appris l’enseignement sur les cours d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, les nazis allemands et les impérialistes nippons étaient clairement désignés comme l’ennemi. Suite à l’issue de la guerre, ils avaient totalement disparu pour laisser place à deux peuples pacifiques qui s’étaient rattrapés économiquement au point d’être parmi les nations les plus riches du globe alors qu’elles avaient été détruites par la guerre et non épargnées. J’ai toujours eu de l’admiration pour ceux qui relèvent leurs manches pour travailler et reconstruire un avenir plus serein. Il y a encore quelques années, il n’y avait pas d’ouvrage connu qui nous montrait le point de vue de l’ennemi. C’était quelque chose de tabou ou de politiquement incorrect. Bien entendu, ce manga ne fait pas l’éloge de l’impérialisme de ces militaires ayant conduit ce pays à une guerre d’expansion. C’est plus le modeste point de vue d’un pilote de chasse et de sa délicieuse épouse qui seront mise en avant. On se situe vers la fin de l’année 1943 avec cette inversion du cours de la guerre où les Japonais ont perdu progressivement la maitrise des airs et des mers devant l’avancée technologique américaine. Comme dit, on ne réveille pas aussi impunément un géant. La traitrise de Pearl Harbor allait se payer assez chèrement. Quand on perd un combat, il faut savoir l’admettre. L’attitude jusque boutiste va aboutir à de véritables sacrifices humains à savoir les kamikazes. A noter également l’attitude assez soumise de l’épouse de l’aviateur ce qui correspond bien à la réalité de l’époque dans cette culture qui a bien évolué depuis. L’audace de la boulette de viande en lieu et place d’un traditionnel plat qui se mange à la baguette est assez caractéristique. Cela peut faire sourire ou pas. Au-delà de cet aspect, c’est tout le vécu des civils qui nous ait conté ce récit. C’est un nouveau point de vue et donc c’est forcément intéressant pour peu qu’on aime l’Histoire objective et non celle racontée par les vainqueurs. Les bons et les mauvais sont partout et dans chaque camp. Pour les fans d’aviation, c’est extrêmement bien documenté également. Cela rappelle le dessin d’animation d’Hayao Miyazaki à savoir Le jour se lève. Une série en deux tomes seulement qu’il convient de découvrir.

15/01/2018 (modifier)
Couverture de la série Elric (Glénat)
Elric (Glénat)

Cette série a été une véritable surprise :) Dès le tome 1 l'atmosphère est posée : pesante et murmurant l'écho de la traitrise et manipulation à chaque instant. Cette dernière accroît son emprise sur le lecteur au fur et à mesure que les pages se tournent. Pages, qui, sont très classes et le reflet de la pensée de Moorcock. Elles sont toutes plus agréables à regarder les unes que les autres. Le travail sur le dessin est remarquable et plonge le lecteur dans l'univers glauque,macabre, magique et sans pitié qu'est celui d'Elric de Melnibonée. Le scénario est assez fidèle à l'historie originale et intégre très bien toutes les étapes de l'évolution de la pensée d'Elric. Il ne va pas trop vite et en raconte suffisamment pour ne pas avoir à se dire "zut j'ai raté une page" comme on peut le voir dans certaines adaptations. Les 3 premiers tomes se dégustent d'une traite et invitent le lecteur à découvrir la suite et je me joints à eux avec plaisir.

14/01/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Homme gribouillé
L'Homme gribouillé

Résultat d’une collaboration entre deux pointures de la bande dessinée, ce beau pavé inaugure à merveille cette année 2018. D’emblée, le lecteur est captivé par cette histoire à l’atmosphère très particulière, quasi apocalyptique, qui voit Paris littéralement noyé sous les eaux, alors que la pluie tombe en permanence. Grâce à son formidable coup de crayon et son sens du cadrage, Frederik Peeters sait parfaitement distiller le mystère dès le début, accentuant l’aspect fantastique du récit par un gros plan sur une gargouille de Notre-Dame, sur un crapaud égaré sur un trottoir, ou sur le chat noir peu amène confié à Betty par ses voisins… Peeters fait preuve ici d’une grande virtuosité tant dans le dessin - magnifique, ces paysages de montagne dans la brume, avec un beau rendu à l’aquarelle - que dans la mise en page, très dynamique, tandis que le choix du noir et blanc est tout à fait adapté au climat menaçant de ce conte moderne. Le dessinateur genevois fait ainsi honneur au scénario de Serge Lehman, très maîtrisé de bout en bout et ne souffrant d’aucun temps mort. Pour ce faire, Lehman a puisé dans la mythologie juive et la littérature fantastique française du début du XXe siècle, en organisant une rencontre explosive entre le légendaire golem et une sorte de cousin du Fantôme de l’Opéra prénommé Max Corbeau, avec en toile de fond un antique secret lié à la sorcellerie. Comme il le dit lui-même, l’auteur cherche par son travail à redonner au fantastique français la place qu’il a perdue au profit des Américains, en raison notamment de l’état d’esprit trop cartésien qui règne dans l’Hexagone. Et on se rend compte en effet que ce thriller terrifiant, qui ne se contente pas de singer les comics d’outre-Atlantique, n’a absolument rien à leur envier, bien au contraire ! Outre l’aspect fantastique du récit, les personnages ne sont pas négligés pour autant. Qu’ils soient principaux ou secondaires, ils sont tous bien campés, qu’il s’agisse des héroïnes, très attachantes, ou à l’inverse de Max Corbeau, créature vicieuse et cauchemardesque sortie tout droit d’un tableau de Jérôme Bosch. C’est bien ce qui rend cet ouvrage tout à fait unique, comme si le genre fantastique avait fait alliance avec le récit psychologique à la française. Car la quête à laquelle se livre Betty est finalement un peu celle de tout un chacun : remonter à ses origines pour comprendre qui l’on est, chasser ses vieux démons pour, peut-être, enfin trouver l’apaisement… Entre roman graphique, légende urbaine et conte immémorial, « L’Homme gribouillé » s’impose déjà comme un classique du genre. La synergie entre les deux auteurs semble avoir fonctionné à plein, et laisse véritablement espérer qu’ils n’en resteront pas là.

14/01/2018 (modifier)