Les derniers avis (38662 avis)

Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Enfants de la Résistance
Les Enfants de la Résistance

Quand l'aventure et l'action se mêlent à l'Histoire et à un récit particulièrement instructif. Les Enfants de la Résistance, c'est l'histoire de trois gamins dans un petit village du centre de la France occupée qui, à partir de 1940, vont s'engager d'eux-mêmes dans un mouvement personnel de résistance à l'Occupation, rejoignant peu à peu le parcours des "vrais" résistants plus adultes. C'est une description intelligente de la vie sous l'Occupation. C'est aussi une manière subtile de montrer, en suivant le parcours d'enfants auxquels les jeunes lecteurs peuvent s'identifier, celui que des résistants adultes ont pu réellement suivre dans ces années là. Tout est crédible, documenté, et pas manichéen. Les personnages sont bons. On y voit des nazis détestables et des allemands bien plus humains, des français dont l'opinion peut évoluer, notamment dans leur vision de Pétain et de la nécessité ou non de résister à l'envahisseur. Le récit est réaliste, avec son lot de malheurs et de risques mortels, mais aussi un vrai sens de l'aventure et un récit prenant. Et surtout la progression du scénario est très réussie, avec un engagement de plus en plus fort des héros et une situation qui montre de plus en plus son sérieux et son danger. Tout s’enchaîne de manière naturelle et on découvre sans s'en rendre compte que de simples enfants sont finalement devenus aussi engagés et efficaces à leur échelle que les meilleurs résistants. Qui plus est, le dessin est lui aussi très bon et agréable, tant sur le plan du trait et de la mise en scène que des couleurs. Bref, c'est vraiment du tout bon comme lecture, enrichissante et prenante, et aussi bien adaptée à de jeunes lecteurs qu'à des adultes.

22/02/2018 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série La Quête de l'Oiseau du Temps
La Quête de l'Oiseau du Temps

Autant le dire de suite : il a fallu que je m'accroche pour rentrer dans La quête de l'oiseau du temps. Les premières planches auraient vraiment pu me décourager tant c'est brouillon et quand même très daté tant au niveau du dessin que de la coloration. D'ailleurs le premier album n'est pas inoubliable. Mais j'avais emprunté les quatre albums d'un coup à la bibli, et j'ai donc continué. Et j'avoue que petit à petit, j'ai senti l'intérêt monter. L'histoire prend véritablement corps avec le tome 2, qui reste encore un peu en deçà malgré tout. Par contre, j'ai été captivé à partir du tome 3 jusqu'à la fin. Et ça peut paraître étrange mais je ne saurai dire précisément pourquoi. En fait, je trouve qu'il y a une ambiance particulière, qui a fait que j'ai été charmé. L'univers est intéressant et bien développé, tout en gardant une part de mystère. Quant aux personnages, il y a du bon et du moins bon : Bragon, Bulrog et Fol de Dol sont de vrais réussites, tout comme le fourreux (qui est un personnage à part entière); Pelisse et l'inconnu sont quand même très clichés et agaçants. Bon, pour être honnêtes, meme Bragon et Bulrog ne sont pas super originaux, mais ils sont bien développés. Au final, c'était chouette, j'ai dévoré les deux derniers albums et les ai vraiment appréciés. J'ai trouvé que la fin était très travaillée, pas bâclée du tout et très intelligente. J'ai lue cette série juste après Lanfeust de Troy (pour rattraper mon ignorance dans le genre) et je dois dire que je mets La quête de l'oiseau du temps devant. C'est plus adulte, plus sombre et, comme je l'ai dit, l'ambiance dégagée est vraiment particulière. Et puis le dessin de Loisel est quand même pas mal et vraiment mieux dans les deux derniers tomes.

21/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Sacré zoiseau et autres oiselles
Sacré zoiseau et autres oiselles

Voilà un album que je ne connaissais pas – et qui visiblement n’a pas croisé la route de beaucoup de lecteurs du site, puisqu’encore non avisé près de 40 ans après sa publication. Et c’est bien dommage, car si vous avez la chance de l’avoir entre les mains, il vous offrira une relativement courte (peu bavard, l’album est assez vite lu), mais très intéressante lecture. C’est un album à grand format, qui regroupe des dessins, strips ou histoires courtes, en Noir et Blanc ou colorisées, souvent muettes, mais parfois avec quelques paroles. Les lecteurs de Cinéma y retrouveront le dessin de Barbe, très bon, voire excellent !, sa propension à jouer avec les images, en décomposant/recomposant un mouvement, jouant sur les transformations. Concernant les thèmes, on trouve pas mal d’érotisme, quelques images poétiques, un rien d’antimilitarisme (les premières planches par exemple) : il faut dire que Barbe publiait dans Charlie à l’époque. Un chouette album à redécouvrir ! Note réelle 3,5/5.

21/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Comme un chef
Comme un chef

Agréable biographie culinaire que voici ! Benoit Peeters, ce n’est pas à un bédéphile confirmé qu’il faut le présenter. Mais ce que j’ignorais totalement, par contre, c’était sa passion pour la grande gastronomie. Aurélia Aurita est peut-être moins connue des bédéphiles mais, en son temps, sa biographie sexuelle « Fraise et Chocolat » avait marqué les esprits. Ensemble, ils réalisent donc ce chouette album qui retrace le parcours culinaire de Benoit Peeters. De sa découverte de la grande gastronomie jusqu’à aujourd’hui, Benoit Peeters a de fait réalisé un fameux trajet. Et sous le trait léger et expressif d’Aurélia Aurita, ce voyage au pays des saveurs s’avère amusant et instructif. Nous sommes loin d’un recueil de recettes. L’esprit de l’album est bien plus dans une forme de philosophie de la gastronomie et, comme il se doit avec ce genre de thématique, l’album se dévore. Les étapes importantes prennent la forme de restaurants huppés, de plats classiques ou complexes, de rencontres marquantes. Au fil des pages, le palais de Benoit Peeters s’aiguise tandis que la faim tiraille l’estomac du lecteur. J’ai eu envie de partager certaines tables avec lui, de pouvoir goûter à tel ou tel plat. J’ai aimé la manière dont il conçoit la cuisine, comme un assemblage de produits qui, ensemble, donnent naissance à autre chose. Plus que de la simple nourriture, une forme d’équilibre des sensations. Un bel album pour qui aime la grande gastronomie, saupoudré d’autodérision, parsemé de pépites culinaires et servi avec simplicité et bonne humeur. Je recommande !

21/02/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien
Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien

Une BD que j'avais bien envie de lire, puisqu'elle est la suite du fameux Trop n'est pas assez, que j'avais découvert il y a de cela pas mal de temps. L'auteur poursuivait ici son autobiographie, et bien que je ne considérais pas qu'une suite soit indispensable (sa précédente BD se suffisait à elle seule), j'ai été ravi de découvrir comment la jeune punk écervelée devenait progressivement auteure de BD. Disons le tout de suite, Ulli Lust n'a pas peur de se mettre à nu. Et dans une autobiographie, c'est plutôt bienvenu. Elle va ici développer le moment charnière, entre l'affirmation de sa volonté de faire de l'art et le commencement de sa vie d'adulte. Entre relations libres et complexes, vie pas facile et enfant venu très tôt, ce n'est pas gagné ! Et quelle lecture ! L'auteure s'est nettement améliorée, donnant quelque chose d'encore plus lisible que le précédent opus, et très entrainant. On ne se rend pas compte du nombre de pages (pourtant conséquent) et tout s'enchaine sans temps mort. L'auteure nous dévoile tout, de sa libido à sa vie de couple, de son travail à ses doutes, on découvre petit à petit comment elle reste à la fois libre et émancipée (avec une sacrée volonté, il faut bien le dire), tout en traversant la vie pas facile que sont ses vingt-trois ans. J'aime beaucoup ce que l'auteure fait comme dessin, à la fois très vivant et expressif, avec plusieurs utilisations d'allégories. Les nuances de roses qui parsèment l’œuvre rajoutent à toute cette intimité dévoilée, et rendent les scènes de violence encore plus rudes. Une bien belle BD, qui aborde sans tabous la vie de l'auteure, et qui sait nous captiver tout du long. Mine de rien, Ulli Lust aura connu des drôles de choses dans sa vie, et c'est toujours aussi intéressant à lire. Lecture recommandée !

20/02/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Cosmik Roger
Cosmik Roger

Dans les années 80, nous avions comme "héros" X-Or, le Shérif de l'Espace. Depuis les années 2000, place à Cosmik Roger le Pochtron de l'Espaaaaaaaace ! Conçu à l'origine et en solo par Julien-CDM comme une parodie de Valerian (sans Laureline) puis rejoint au scénario dès le second tome par Mo-CDM jusqu'à l'ultime tome 7 de la série, Cosmik Roger fait partie des rares bds de Fluide Glacial trouvant grâce à mes yeux. Roger est un looser incompétent envoyé dans les étoiles par le Président de la Terre, une planète au bord de l'asphyxie due à un énorme souci de surpopulation. Roger a pour mission de trouver une nouvelle planète dans la galaxie prête à accueillir tous les Terriens mais ses préoccupations sont toutes autres : il n'aspire qu'à tirer des gonzesses et se foutre minable au bar local tenu par son meilleur ami : l'alien barman Xub. Constitué de petites histoires de 2 à 8 pages, Cosmik Roger aurait pu rapidement tourner en rond mais il n'en est rien grâce à la foisonnante imagination de leurs auteurs pour tourner en dérision ce pauvre Roger, un être frimeur, cupide et râleur dans des aventures riches en péripéties diverses, absurdes mais variées. Le dessin de Julien-CDM déjà apprécié pour ma part dans Zumbies est juste superbe et fourmille de détails aussi bien mis en valeur par le noir et blanc du premier tome que les couleurs des suivants. Son bestiaire alien est impressionnant de variété et prête à la rigolade en permanence. Les histoires sont dans l'ensemble toutes d'un très bon niveau de poilade. Il y a effectivement quelques gags qui tombent à plat notamment dans les chutes mais ils doivent se compter sur les doigts d'une main tant l'ensemble prête à rire et sourire tant dans la construction habile de récits (avec parfois même quelques twists ingénieux) que dans les dialogues savoureux. Qu'il s'agisse de la vengeance du Général Gore dans le troisième tome, de son obsession pour s'accoupler avec toute créature possédant des gros seins ou de faire revivre Elvis Presley au travers d'un groupe rock intersidéral, les mésaventures de Cosmik Roger sont trash, inventives, drôles mais surtout divertissantes et le remède parfait à toute déprime. Très peu connu du grand public visiblement, il est temps de profiter des belles intégrales pour découvrir ou redécouvrir ce loser magnifique !!!!!

20/02/2018 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5
Couverture de la série Bouche du diable
Bouche du diable

On découvre la vie de Youri, jeune orphelin ukrainien, formé par le KGB, pour devenir un espion russe sur le sol américain en pleine Guerre Froide. Si la construction de l’intrigue est classique avec un chapitre dédié pour chaque période clé du héros (comme dans un roman), l’histoire est quant à elle aussi originale que passionnante avec une place importante offerte à la spiritualité et au fantastique, ainsi que la grande minutie du travail sur la psychologie de Youri, personnage tragique très réussi. J’ai beaucoup aimé le trait très singulier de Boucq, auteur que j’ai très peu lu jusqu’ici. Les dessins, d’un réalisme et d’un détail saisissants, accompagnent avec brio l’intrigue de Charyn et donnent à l’album une ambiance très particulière. J’ai un peu moins aimé la fin, ainsi que l’importance donnée à son compagnon indien qui semble sortir de nulle part. Bouche du diable est un bel album.

20/02/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Je suis un autre
Je suis un autre

Le prolifique Rodolphe s'associe cette fois à Laurent Gnoni pour nous proposer un premier roman graphique des plus troublant. L'histoire semble se dérouler pendant la première moitié du XXe siècle sur une petite île méditerranéenne italienne. Deux frères jumeaux y coulent de douces vacances adolescentes à profiter de la plage et à admirer les filles jusqu'à ce que l'arrivée d'une jeune femme seule, peintre, dans une villa habituellement inhabitée, vienne troubler ce fragile équilibre. A partir de là tout va partir à vau-l'eau. La relation entre frères s'envenime, surtout avec la belle Edwige entre les deux... Le drame est inévitable... Si j'ai d'abord eu un peu peur que le scénario de Rodolphe tombe dans une certaine facilité, la deuxième partie de l'album m'a rassuré et convaincu de son talent. L'histoire prend un nouvel essor inattendu qui nous prend au rebond et capte toute notre attention. Voilà un scénario bien ficelé sur un sujet pourtant traité à souhait. L'autre bonne surprise vient du dessin de Laurent Gnoni. Son trait minimaliste très expressif associé à des aplats de couleurs très contrastés imposent un graphisme des plus singulier mais très efficace. Passé la surprise des premières pages on se laisse bercer par celui-ci et les ambiances si tangibles qu'il colle page après page. C'est donc une BD surprenante et bien menée que nous proposent ces deux auteurs ; un album tout en ambiance et en surprises. A découvrir !

19/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Pat Boon
Pat Boon

Je possédais déjà la version Mimolette, mais j’ai craqué pour la réédition plus récente de L’Association, dans un format un peu plus grand (même si ça n’apporte pas forcément grand-chose pour le dessin). La couverture, un peu psychédélique, est plutôt chouette, et Winshluss a ajouté une nouvelle histoire de 8 pages en fin de volume. Toujours est-il que c’est un petit album très sympa, que je vous recommande chaudement. Le dessin de Winshluss est classique pour lui, c’est-à-dire qu’il n’est pas « classique » du tout !, avec un trait underground un peu trash, que j’aime bien de toute façon. L’album regroupe plusieurs histoires plus ou moins longues. Un petit nombre de personnages (dont Pat Boon donc) vivent diverses mésaventures, au départ indépendamment les uns des autres, mais peu à peu tous se retrouvent imbriqués dans une « intrigue » commune. C’est Noir, parfois trash, avec des personnages qui pourraient avoir un look « disneyen » (une sorte de Clarabelle par exemple), mais le traitement s’éloigne carrément des canons de Walt ! L’humour noir distillé par Winshluss dynamise ces petits récits (parfois de simples strips). De toute façon, Winshluss est un auteur original, créatif, qui sait très bien renouveler les classiques, en leur donnant une orientation, de la vie. Si vous ne l’aviez pas déjà remarqué, c’est bien sûr un auteur que j’aime beaucoup (je crois posséder toutes ses publications, et plusieurs sont parmi mes lectures préférées).

19/02/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Freaks' Squeele - Masiko
Freaks' Squeele - Masiko

Oui, bon, peut-être que c'est un peu exagéré de mettre 4 ... Mais soyons honnête, les deux premières histoires (bien qu'ayant déjà été visibles dans Doggybags) sont tout de même très sympathiques à relire et collent bien à l'ensemble de l'univers de Freak's Squeele. On y retrouve avec plaisir Masiko et ses lames de choc pour des combats dantesques. C'est divertissant et toujours plaisant à lire. Et bien dessiné en plus. Mais c'est surtout pour la troisième partie que cette BD vaut le coup : un dessin sans pareil qui évolue progressivement, dans une mise en scène très inspirée. L'auteur nous présente Masiko du point de vue du père de Petit Panda, et c'est tout bonnement enchanteur. On sent toute la volonté de Florent Maudoux de retransmettre la beauté et le charme de cette tueuse. C'est époustouflant ! Une BD qui reste dans l'idée de la série Freak's Squeele et qui n'a sans doute pas un intérêt immense si vous ne la connaissez pas. Mais sinon, franchement, ça vaut le coup d'oeil. Surtout le coup d'oeil.

18/02/2018 (modifier)