Blutch pose sur ces pages ses idées, sentiments et inspirations, que lui procure le mot volupté. J'aime cet exercice et la contrainte que représente une telle initiative.
Le fruit de cette entreprise, cette oeuvre, est en marge de la production habituelle.
L'originalité d'une BD ne suffit pas pour l'élever au rang de réussite c'est certain, loin de se contenter de sa seule originalité, "La Volupté" offre bien d'autres choses capables de toucher le lecteur. J'ai aimé, j'explique pourquoi.
L'histoire paraît tout d'abord confuse, construite de courtes séquences enchevêtrées dont les liens sont invisibles au début, impossible en tant que lecteur de voir des repères qui n'existent pas encore. En lisant quelques pages on est tout de suite pris par la douce folie qu'elles nous laissent tout juste sentir, le rapport avec cet ouvrage se fait sensuel, intuitif, il faut accepter de se laisser guider sereinement par le récit.
Blutch explore avec un plaisir perceptible les méandres de la volupté, sa volupté, qu'il raconte de façon insolite, ambiguë, qui touche parfois au surréalisme. J'emploie le verbe explorer car Blutch raconte, recherche, il n'affirme rien.
Blutch n'oublie pas au fil du récit, de nous offrir des touches poétiques et des moments comiques réellement drôles.
Quand à la fin de la lecture les liens se font visibles, les pièces se mettent en place, les espaces laissés par la narration se réduisent... l'histoire composée d'images fantasmées et de scènes vraies et crues se laisse totalement appréhender et le bonheur occasionné par ce livre n'en est que plus grand.
J'ai gardé le meilleur pour la fin, car si le propos a de quoi séduire, la vraie force de cet album est son graphisme. Les dessins en plus d'offrir un soutien sans faille au récit en y collant parfaitement, sont absolument superbes. Blutch est sur le terrain de l'expérimentation et croque les pages de cet album plutôt qu'il ne les dessine.
Il n'y a pas de cases dans cette BD, seulement les illustrations posées là. Pour la réalisation des dessins, Blutch à utilisé seulement deux crayons de couleurs, un noir et un rouge, hormis pour les cinq planches composant les prologues et épilogues où, toujours au crayon, Blutch se sert d'autres couleurs.
Le rendu est splendide, la simple bichromie que peut offrir ce procédé se trouve transcendé par une infinie déclinaison des teintes. Loin d'être simple et brouillon le trait de Blutch est précis, une force incroyable se dégage des dessins. Une forme brute et essentielle.
Dans ce genre de cas l'artiste est touché par la grâce, l'art s'en trouve grandi.
L'accès de cet album est particulier mais non difficile, je l'ai adoré, je suis très content de l'avoir lu. Je pense qu'il serait dommage de lui passer à côté. "La Volupté" est une oeuvre, originale, décalée mais surtout indéniablement plaisante. Lecture fortement conseillée.
JJJ
J'ai adoré ce one shot que je trouve particulièrement bien réussi.
L'histoire est poignante. Les dessins sont superbes, la colorisation également. L'ambiance des scènes en montagne ou à vélo est magnifique. Enfin, l'auteur a fait un travail documentaire digne d'éloges.
A posséder absolument dans sa collection, surtout si on aime le vélo et la montagne.
(Avis sur le 1er tome : Les armées du conquérant)
C'est tout simplement : superbe !..
Les Armées du Conquérant ?... Je les ai découvertes dans le n° 1 de "Métal Hurlant" en 1975.
Et j'ai été de suite conquis par ces superbes histoires de la meilleure veine du "médiéval-fantastique".
Dionnet a concocté cinq histoires originales qui composent cet album. L'action générale se développe dans un temps indéfini. Mais les personnages sont des humains et les animaux dessinés sont ceux qui vivent de nos jours.
Gal, au dessin, restitue chaque scénario dans un graphisme époustouflant. La mise en page est on ne peut plus recherchée : un mélange de cases régulières et d'éclatés qui forment un tout vraiment homogène à l'oeil.
Les atmosphères sont soignées, les décors minutieux, la composition d'ensemble originale.
L'ensemble est présenté dans un album grand format (du moins l'édition originale brochée de 1977, en noir et blanc - la meilleure-) qui permet d'apprécier ainsi le graphisme de très haute tenue réalisé par le dessinateur.
Ce "one-shot" est un de mes préférés de mes nombreuses collections. Et il ne fait pas ses 30 ans d'âge.
A (re)découvrir. Vite !
A noter : une réédition cartonnée, en couleurs, de 1981. A oublier.
Le dessinateur :
Jean-Claude GAL, dessinateur-scénariste de nationalité française, né à Digne le 6 Août 1942 et décédé en Ecosse le 23 Août 1994.
Un graphisme novateur, exigeant, méticuleux. Gal y est excellent dans la composition de grandes scènes guerrières et héroïques. Quelqu'un de vraiment très prometteur, malheureusement parti trop tôt...
Petit coup de coeur pour moi pour cette BD un peu hors-norme.
Par son graphisme et sa narration, Olivier Schrauwen rend hommage aux anciennes BDS américaines du début du 20e siècle. Couleurs vintage, mise en page rétro, personnages soignés et figés à la manière des vieilles BD, on retrouve du Winsor McCay (Little Nemo) dans cette BD mais aussi d'autres influences vénérables.
Avec de tels décors et personnages, on pourrait se croire aux Etats-Unis, mais l'auteur nous rappelle subtilement que la scène a lieu en Belgique par l'insertion de séquences rappelant les tableaux surréalistes du peintre belge Magritte.
Le résultat est surprenant mais très agréable. Très touché par ce graphisme, j'avoue prendre un plaisir simple à feuilleter ces pages et observer les planches. J'aime beaucoup !
Et malgré cet aspect vieillot, la lecture est tout à fait fluide et plaisante.
Oui mais l'histoire me direz-vous ?
Eh bien, elle est étonnante.
Imaginez un gentleman grand et viril, moustache et costume parfaits, fou amoureux de son fils, un tout petit bonhomme moche et apathique, au corps de larve et qu'on n'entend à peine quand il lui arrive de parler (je note d'ailleurs avec le sourire que cet enfant a le même visage que Jimmy Corrigan, et presque autant de personnalité). Ce poupon miniature, son père au physique de vieux beau le promène un peu partout, au zoo, au musée, l'emmène au golf, etc. Et sans cesse ce sont des manifestations d'affection enamourée du père envers le fils, de fières présentations de sa progéniture aux autres adultes, et surtout des crises d'affreuses angoisses paternelles quand la petite chose se perd et risque tous les dangers tant il est petit et amorphe.
Etrange, n'est-ce pas ?
Oui mais drôle, burlesque, tout étant présenté avec un humour pince-sans-rire et pourtant souvent délirant. Il se dégage également un léger malaise à voir le comportement du père et de son entourage envers cette chose enfant.
Une lecture qu'on ne sait très bien comment prendre entre malaise et humour, mais qui sait toucher par son originalité et la beauté rétro de son dessin.
"Pourquoi j’ai tué Pierre" est un livre autobiographique magistral, traitant d’un sujet sensible (l’abus sexuel d’un enfant) à la première personne avec un talent rare. Une fois l’ouvrage commencé, on ne le lâche plus, fasciné et effrayé par ce qui nous est conté.
J’entends déjà certains posteurs s’égosiller à dire que ce n’est pas parce qu’une bd aborde un sujet difficile que c’est pour autant un chef d’oeuvre. Certes, non… mais un livre qui me décrit avec cette minutie et cette pudeur le vécu d’un individu abusé dans son enfance, sans jamais tomber dans l’esprit revanchard ou la vengeance, sans crier un gros « Pédophile au bûcher !», quand en plus, ce livre n’est pas seulement un récit fort par son contenu mais est aussi une admirable bande dessinée, magnifiquement dessinée et découpée, parsemée de trouvailles formelles abouties, et bien moi, j’appelle ça un chef-d’oeuvre…
Il serait étonnant que "Pourquoi j’ai tué Pierre" n’obtienne pas le prix du meilleur album à Angoulême. La bd de l’année (pour l’instant), et un des plus beaux albums qu'il m’ait été donné de lire. Courez l’acheter…
Haaaa!.... La très bonne série que voilà !
Pleyers s'éloigne ici de sa série Jhen et d'un certain académisme graphique proche de celui de Jacques Martin (Alix) dont il a été l'assistant.
Ici, Pleyers a les mains libres.
Et il nous offre une magnifique fresque qui débute au milieu du 15ème siècle.
Son héros ?... Un jeune peintre italien qui quitte son pays pour tenter sa chance à la Cour de Bourgogne. Drôle de héros d'ailleurs, qui est plutôt un observateur de la vie, des faits et gestes des grands de ce temps-là qu'il va côtoyer.
Involontairement, Giovani va se trouver mêlé à complots, intrigues, combats, assauts, amours, alchimie, duels qui remplissent cette série détonante.
Pleyers compose ici des récits "à tiroirs" où plusieurs histoires se mélangent, se séparent, se rejoignent, prennent à nouveau d'autres directions pour encore se réunir.
Pleyers mélange habilement réalité historique et création personnelle. Rois, ducs, chevaliers, clergé, envoûteurs, se rencontrent, s'allient, se déchirent dans une action continue qui nous tient en haleine.
Ca virevolte, bondit, se hache, s'étripe à de nombreux moments. De superbes reconstitutions graphiques nous emmènent dans les châteaux, nous font participer aux repas fastueux... dans des pages qui sont quasi des tableaux.
L'imagerie est belle, fine, rutilante, sous un trait arrivé à maturité. Pleyers m'a littéralement fait plonger dans cette époque qui préfigure la Renaissance ; une époque dans laquelle il est passé maître. Une époque qui a été la nôtre... il y a longtemps.
Malheureusement, trois albums seulement sont "sortis" en dix ans. Prend-il son temps ?... Considère-t-il "Giovani" comme une sorte de "dessert" parmi ses autres séries ?...
Un bémol toutefois : les couvertures de chaque album : AFFREUSES ! Si je n'avais remarqué le nom "Pleyers" sur le premier opus, je ne l'aurais même pas ouvert et encore moins acheté. Les couvertures -pourquoi ?- n'attirent absolument pas l'oeil. Et c'est grand dommage car derrière chacune d'entre-elles se trouve un véritable bijou. Allez comprendre. (à noter que le premier tome a été réédité en 1999 avec un nouveau -et attirant- "premier plat").
"Giovani" ?... Une série qui, je pense, n'est pas fort connue, mais qui mérite -grandement- d'être découverte (du moins pour ceux que cette période de l'Histoire attire).
J'aime beaucoup. Vraiment beaucoup.
La série animée (à laquelle a participé Arthur Qwak) à l'origine de cette BD n'est pas mal du tout. Cependant les "adaptations BD" en tout genre ont tendance à proliférer, ces adaptations tiennent hélas souvent plus du filon commercial supplémentaire à exploiter que de l'oeuvre sincèrement réalisée, je n'étais pas très chaud pour me lancer dans cette lecture.
En plus je trouve la couverture assez laide... Mais mon fils voulait absolument lire cette BD alors... je l'ai acheté et lue après lui.
La surprise est plutôt bonne je dois l'avouer. Cette BD n'est pas une adaptation des épisodes de la série animée originelle, mais propose de nouvelles aventures de nos deux héros, Gwizdo et Lian-Chu, chasseurs de dragons de leurs états.
Ces deux personnages que tout oppose, forment un duo aussi savoureux qu'insolite, tout deux ont leur part d'importance et aucun ne fait office de simple faire valoir. Lian-Chu est discret et brave, son apparence est imposante, son regard rêveur, une force tranquille évidente se dégage de sa personne. Gwizdo est exubérant et bavard, il est petit et faible, c'est un couard qui prend volontiers la poudre d'escampette et il est assez vénal. Ces deux chasseurs de dragons sont toujours en quête d'un "coup fumant" à réaliser. Bien évidemment leurs buts sont différents. Ils ne réfléchissent jamais bien longtemps, Gwizdo en tant que chef autoproclamé est très sensible à l'appât du gain.
Cette première aventure est réussie, le scénario est vraiment simple, juste une mission banale pour les deux mercenaires. Il y a beaucoup de rythme et d'humour mais c'est surtout de ses personnages y compris les secondaires et de son univers que cette série tire sa richesse.
Les bases sont vite posées, une simple phrase introductive "Quelque part dans un autre univers" nous plonge dans ce monde différent, constitué de petites îles parsemées dans les cieux, aux formes et tailles différentes, aux décors fantaisistes et fantasy. Il est plaisant de s'y promener au fil des pages.
Les dialogues ne manquant pas d'esprit sont plaisants, les scènes d'actions sont épiques, on est là pour s'amuser et on s'amuse, ça fuse en tous sens, c'est plutôt réussi.
Chapeau pour les dessins, imaginatifs et drôles, ils respectent le style de la série tout en l'enrichissant fortement de formes plus travaillées, en plus ça bouge! C'est vraiment agréable à regarder, les couleurs sont pétantes. Il faut voir les différents visages, à titre d'exemple, Gwizdo est à lui tout seul un festival de grimaces en tous genres.
Un premier album duquel je n'attendais rien, qui a su me séduire malgré un à priori de départ plutôt négatif. "Chasseurs de Dragons" est une série qui commence de façon fort sympathique. A lire sans hésiter pour ceux qui aiment la fantaisie teintée d'humour et aussi, bien sûr, par les plus jeunes d'entre nous.
JJJ
Encore une oeuvre de Adachi. L'une de ses plus longues (34 volumes).
Encore les mêmes personnages dessinés.
Encore une histoire romantique entre adolescents centrée sur le sport. Et ce sport, c'est encore le Base Ball.
Et malgré tout, c'est encore avec un immense plaisir qu'on lit son histoire, pleine de non dits, de sensibilité, de romantisme, d'humour rafraîchissant, et de passages sombres aussi parfois. C'est le début d'une histoire simple, mais qui nous touche encore et toujours là où on est le plus sensible. On a tous un coeur, et l'auteur sait nous le rappeler de manière très subtile.
Ce dessinateur/scénariste est un Dieu. Quand on le lit, on oublie tout, et il est dur de quitter ce petit sourire béat que l'on a sur le visage et revenir à notre petit train-train quotidien.
S'il y a un auteur de BD qui m'a marqué ces deux dernières années, c'est bien Mitsuru Adachi. Et chacune de ses oeuvres est un enchantement.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure.
Tout y est pour en faire un hit en puissance :
- le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails
- des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin
- un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut.
Bref, un pur moment de plaisir !
Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980.
Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques.
Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux.
Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir.
Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges.
Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix).
Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge.
Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco.
Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album.
L'auteur :
Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946.
Un excellent auteur de réalisme historique.
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La Volupté
Blutch pose sur ces pages ses idées, sentiments et inspirations, que lui procure le mot volupté. J'aime cet exercice et la contrainte que représente une telle initiative. Le fruit de cette entreprise, cette oeuvre, est en marge de la production habituelle. L'originalité d'une BD ne suffit pas pour l'élever au rang de réussite c'est certain, loin de se contenter de sa seule originalité, "La Volupté" offre bien d'autres choses capables de toucher le lecteur. J'ai aimé, j'explique pourquoi. L'histoire paraît tout d'abord confuse, construite de courtes séquences enchevêtrées dont les liens sont invisibles au début, impossible en tant que lecteur de voir des repères qui n'existent pas encore. En lisant quelques pages on est tout de suite pris par la douce folie qu'elles nous laissent tout juste sentir, le rapport avec cet ouvrage se fait sensuel, intuitif, il faut accepter de se laisser guider sereinement par le récit. Blutch explore avec un plaisir perceptible les méandres de la volupté, sa volupté, qu'il raconte de façon insolite, ambiguë, qui touche parfois au surréalisme. J'emploie le verbe explorer car Blutch raconte, recherche, il n'affirme rien. Blutch n'oublie pas au fil du récit, de nous offrir des touches poétiques et des moments comiques réellement drôles. Quand à la fin de la lecture les liens se font visibles, les pièces se mettent en place, les espaces laissés par la narration se réduisent... l'histoire composée d'images fantasmées et de scènes vraies et crues se laisse totalement appréhender et le bonheur occasionné par ce livre n'en est que plus grand. J'ai gardé le meilleur pour la fin, car si le propos a de quoi séduire, la vraie force de cet album est son graphisme. Les dessins en plus d'offrir un soutien sans faille au récit en y collant parfaitement, sont absolument superbes. Blutch est sur le terrain de l'expérimentation et croque les pages de cet album plutôt qu'il ne les dessine. Il n'y a pas de cases dans cette BD, seulement les illustrations posées là. Pour la réalisation des dessins, Blutch à utilisé seulement deux crayons de couleurs, un noir et un rouge, hormis pour les cinq planches composant les prologues et épilogues où, toujours au crayon, Blutch se sert d'autres couleurs. Le rendu est splendide, la simple bichromie que peut offrir ce procédé se trouve transcendé par une infinie déclinaison des teintes. Loin d'être simple et brouillon le trait de Blutch est précis, une force incroyable se dégage des dessins. Une forme brute et essentielle. Dans ce genre de cas l'artiste est touché par la grâce, l'art s'en trouve grandi. L'accès de cet album est particulier mais non difficile, je l'ai adoré, je suis très content de l'avoir lu. Je pense qu'il serait dommage de lui passer à côté. "La Volupté" est une oeuvre, originale, décalée mais surtout indéniablement plaisante. Lecture fortement conseillée. JJJ
L'Aigle sans orteils
J'ai adoré ce one shot que je trouve particulièrement bien réussi. L'histoire est poignante. Les dessins sont superbes, la colorisation également. L'ambiance des scènes en montagne ou à vélo est magnifique. Enfin, l'auteur a fait un travail documentaire digne d'éloges. A posséder absolument dans sa collection, surtout si on aime le vélo et la montagne.
Epopées fantastiques (Arn / Les armées du conquérant)
(Avis sur le 1er tome : Les armées du conquérant) C'est tout simplement : superbe !.. Les Armées du Conquérant ?... Je les ai découvertes dans le n° 1 de "Métal Hurlant" en 1975. Et j'ai été de suite conquis par ces superbes histoires de la meilleure veine du "médiéval-fantastique". Dionnet a concocté cinq histoires originales qui composent cet album. L'action générale se développe dans un temps indéfini. Mais les personnages sont des humains et les animaux dessinés sont ceux qui vivent de nos jours. Gal, au dessin, restitue chaque scénario dans un graphisme époustouflant. La mise en page est on ne peut plus recherchée : un mélange de cases régulières et d'éclatés qui forment un tout vraiment homogène à l'oeil. Les atmosphères sont soignées, les décors minutieux, la composition d'ensemble originale. L'ensemble est présenté dans un album grand format (du moins l'édition originale brochée de 1977, en noir et blanc - la meilleure-) qui permet d'apprécier ainsi le graphisme de très haute tenue réalisé par le dessinateur. Ce "one-shot" est un de mes préférés de mes nombreuses collections. Et il ne fait pas ses 30 ans d'âge. A (re)découvrir. Vite ! A noter : une réédition cartonnée, en couleurs, de 1981. A oublier. Le dessinateur : Jean-Claude GAL, dessinateur-scénariste de nationalité française, né à Digne le 6 Août 1942 et décédé en Ecosse le 23 Août 1994. Un graphisme novateur, exigeant, méticuleux. Gal y est excellent dans la composition de grandes scènes guerrières et héroïques. Quelqu'un de vraiment très prometteur, malheureusement parti trop tôt...
Mon fiston
Petit coup de coeur pour moi pour cette BD un peu hors-norme. Par son graphisme et sa narration, Olivier Schrauwen rend hommage aux anciennes BDS américaines du début du 20e siècle. Couleurs vintage, mise en page rétro, personnages soignés et figés à la manière des vieilles BD, on retrouve du Winsor McCay (Little Nemo) dans cette BD mais aussi d'autres influences vénérables. Avec de tels décors et personnages, on pourrait se croire aux Etats-Unis, mais l'auteur nous rappelle subtilement que la scène a lieu en Belgique par l'insertion de séquences rappelant les tableaux surréalistes du peintre belge Magritte. Le résultat est surprenant mais très agréable. Très touché par ce graphisme, j'avoue prendre un plaisir simple à feuilleter ces pages et observer les planches. J'aime beaucoup ! Et malgré cet aspect vieillot, la lecture est tout à fait fluide et plaisante. Oui mais l'histoire me direz-vous ? Eh bien, elle est étonnante. Imaginez un gentleman grand et viril, moustache et costume parfaits, fou amoureux de son fils, un tout petit bonhomme moche et apathique, au corps de larve et qu'on n'entend à peine quand il lui arrive de parler (je note d'ailleurs avec le sourire que cet enfant a le même visage que Jimmy Corrigan, et presque autant de personnalité). Ce poupon miniature, son père au physique de vieux beau le promène un peu partout, au zoo, au musée, l'emmène au golf, etc. Et sans cesse ce sont des manifestations d'affection enamourée du père envers le fils, de fières présentations de sa progéniture aux autres adultes, et surtout des crises d'affreuses angoisses paternelles quand la petite chose se perd et risque tous les dangers tant il est petit et amorphe. Etrange, n'est-ce pas ? Oui mais drôle, burlesque, tout étant présenté avec un humour pince-sans-rire et pourtant souvent délirant. Il se dégage également un léger malaise à voir le comportement du père et de son entourage envers cette chose enfant. Une lecture qu'on ne sait très bien comment prendre entre malaise et humour, mais qui sait toucher par son originalité et la beauté rétro de son dessin.
Pourquoi j'ai tué Pierre
"Pourquoi j’ai tué Pierre" est un livre autobiographique magistral, traitant d’un sujet sensible (l’abus sexuel d’un enfant) à la première personne avec un talent rare. Une fois l’ouvrage commencé, on ne le lâche plus, fasciné et effrayé par ce qui nous est conté. J’entends déjà certains posteurs s’égosiller à dire que ce n’est pas parce qu’une bd aborde un sujet difficile que c’est pour autant un chef d’oeuvre. Certes, non… mais un livre qui me décrit avec cette minutie et cette pudeur le vécu d’un individu abusé dans son enfance, sans jamais tomber dans l’esprit revanchard ou la vengeance, sans crier un gros « Pédophile au bûcher !», quand en plus, ce livre n’est pas seulement un récit fort par son contenu mais est aussi une admirable bande dessinée, magnifiquement dessinée et découpée, parsemée de trouvailles formelles abouties, et bien moi, j’appelle ça un chef-d’oeuvre… Il serait étonnant que "Pourquoi j’ai tué Pierre" n’obtienne pas le prix du meilleur album à Angoulême. La bd de l’année (pour l’instant), et un des plus beaux albums qu'il m’ait été donné de lire. Courez l’acheter…
Giovani
Haaaa!.... La très bonne série que voilà ! Pleyers s'éloigne ici de sa série Jhen et d'un certain académisme graphique proche de celui de Jacques Martin (Alix) dont il a été l'assistant. Ici, Pleyers a les mains libres. Et il nous offre une magnifique fresque qui débute au milieu du 15ème siècle. Son héros ?... Un jeune peintre italien qui quitte son pays pour tenter sa chance à la Cour de Bourgogne. Drôle de héros d'ailleurs, qui est plutôt un observateur de la vie, des faits et gestes des grands de ce temps-là qu'il va côtoyer. Involontairement, Giovani va se trouver mêlé à complots, intrigues, combats, assauts, amours, alchimie, duels qui remplissent cette série détonante. Pleyers compose ici des récits "à tiroirs" où plusieurs histoires se mélangent, se séparent, se rejoignent, prennent à nouveau d'autres directions pour encore se réunir. Pleyers mélange habilement réalité historique et création personnelle. Rois, ducs, chevaliers, clergé, envoûteurs, se rencontrent, s'allient, se déchirent dans une action continue qui nous tient en haleine. Ca virevolte, bondit, se hache, s'étripe à de nombreux moments. De superbes reconstitutions graphiques nous emmènent dans les châteaux, nous font participer aux repas fastueux... dans des pages qui sont quasi des tableaux. L'imagerie est belle, fine, rutilante, sous un trait arrivé à maturité. Pleyers m'a littéralement fait plonger dans cette époque qui préfigure la Renaissance ; une époque dans laquelle il est passé maître. Une époque qui a été la nôtre... il y a longtemps. Malheureusement, trois albums seulement sont "sortis" en dix ans. Prend-il son temps ?... Considère-t-il "Giovani" comme une sorte de "dessert" parmi ses autres séries ?... Un bémol toutefois : les couvertures de chaque album : AFFREUSES ! Si je n'avais remarqué le nom "Pleyers" sur le premier opus, je ne l'aurais même pas ouvert et encore moins acheté. Les couvertures -pourquoi ?- n'attirent absolument pas l'oeil. Et c'est grand dommage car derrière chacune d'entre-elles se trouve un véritable bijou. Allez comprendre. (à noter que le premier tome a été réédité en 1999 avec un nouveau -et attirant- "premier plat"). "Giovani" ?... Une série qui, je pense, n'est pas fort connue, mais qui mérite -grandement- d'être découverte (du moins pour ceux que cette période de l'Histoire attire). J'aime beaucoup. Vraiment beaucoup.
Chasseurs de dragons
La série animée (à laquelle a participé Arthur Qwak) à l'origine de cette BD n'est pas mal du tout. Cependant les "adaptations BD" en tout genre ont tendance à proliférer, ces adaptations tiennent hélas souvent plus du filon commercial supplémentaire à exploiter que de l'oeuvre sincèrement réalisée, je n'étais pas très chaud pour me lancer dans cette lecture. En plus je trouve la couverture assez laide... Mais mon fils voulait absolument lire cette BD alors... je l'ai acheté et lue après lui. La surprise est plutôt bonne je dois l'avouer. Cette BD n'est pas une adaptation des épisodes de la série animée originelle, mais propose de nouvelles aventures de nos deux héros, Gwizdo et Lian-Chu, chasseurs de dragons de leurs états. Ces deux personnages que tout oppose, forment un duo aussi savoureux qu'insolite, tout deux ont leur part d'importance et aucun ne fait office de simple faire valoir. Lian-Chu est discret et brave, son apparence est imposante, son regard rêveur, une force tranquille évidente se dégage de sa personne. Gwizdo est exubérant et bavard, il est petit et faible, c'est un couard qui prend volontiers la poudre d'escampette et il est assez vénal. Ces deux chasseurs de dragons sont toujours en quête d'un "coup fumant" à réaliser. Bien évidemment leurs buts sont différents. Ils ne réfléchissent jamais bien longtemps, Gwizdo en tant que chef autoproclamé est très sensible à l'appât du gain. Cette première aventure est réussie, le scénario est vraiment simple, juste une mission banale pour les deux mercenaires. Il y a beaucoup de rythme et d'humour mais c'est surtout de ses personnages y compris les secondaires et de son univers que cette série tire sa richesse. Les bases sont vite posées, une simple phrase introductive "Quelque part dans un autre univers" nous plonge dans ce monde différent, constitué de petites îles parsemées dans les cieux, aux formes et tailles différentes, aux décors fantaisistes et fantasy. Il est plaisant de s'y promener au fil des pages. Les dialogues ne manquant pas d'esprit sont plaisants, les scènes d'actions sont épiques, on est là pour s'amuser et on s'amuse, ça fuse en tous sens, c'est plutôt réussi. Chapeau pour les dessins, imaginatifs et drôles, ils respectent le style de la série tout en l'enrichissant fortement de formes plus travaillées, en plus ça bouge! C'est vraiment agréable à regarder, les couleurs sont pétantes. Il faut voir les différents visages, à titre d'exemple, Gwizdo est à lui tout seul un festival de grimaces en tous genres. Un premier album duquel je n'attendais rien, qui a su me séduire malgré un à priori de départ plutôt négatif. "Chasseurs de Dragons" est une série qui commence de façon fort sympathique. A lire sans hésiter pour ceux qui aiment la fantaisie teintée d'humour et aussi, bien sûr, par les plus jeunes d'entre nous. JJJ
H2
Encore une oeuvre de Adachi. L'une de ses plus longues (34 volumes). Encore les mêmes personnages dessinés. Encore une histoire romantique entre adolescents centrée sur le sport. Et ce sport, c'est encore le Base Ball. Et malgré tout, c'est encore avec un immense plaisir qu'on lit son histoire, pleine de non dits, de sensibilité, de romantisme, d'humour rafraîchissant, et de passages sombres aussi parfois. C'est le début d'une histoire simple, mais qui nous touche encore et toujours là où on est le plus sensible. On a tous un coeur, et l'auteur sait nous le rappeler de manière très subtile. Ce dessinateur/scénariste est un Dieu. Quand on le lit, on oublie tout, et il est dur de quitter ce petit sourire béat que l'on a sur le visage et revenir à notre petit train-train quotidien. S'il y a un auteur de BD qui m'a marqué ces deux dernières années, c'est bien Mitsuru Adachi. Et chacune de ses oeuvres est un enchantement.
Servitude
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure. Tout y est pour en faire un hit en puissance : - le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails - des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin - un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut. Bref, un pur moment de plaisir !
Vasco
Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980. Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques. Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux. Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir. Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges. Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix). Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge. Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco. Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album. L'auteur : Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946. Un excellent auteur de réalisme historique.