"Jusqu’à ce que la mort nous sépare" ne m’a pas tout de suite attirée.
Un titre pompeux, qui sonne « romantique » et qui semblait, de loin, être une traduction vaseuse du titre originel. De plus, la couverture du tome 1, vert flash, avec cette petite fille bizarre me donnait plus envie de le cacher sous une pile de vieux livres poussiéreux plutôt que de le ramener chez moi. Pourtant…
A la recherche d’une nouvelle série qui « dénotait » par rapport aux autres (aucune envie de retomber dans une série longue et commerciale), je me suis laissée quand même tenter par l’envie de feuilleter cette nouvelle acquisition de Ki-oon.
Tout d’abord, le trait est déjà très bien maîtrisé dès le premier tome. Couplé à des fonds minimalistes mais tout aussi précis, on apprécie déjà ce petit détail qui fait souvent toute la différence lors des scènes de combats. Car oui, "Jusqu’à ce que la mort nous sépare" est bien un seinen. Je ne m’aventure pas à le classer dans le shônen, car certaines scènes et surtout, le personnage principal me semblent trop « sombres » pour pouvoir paraître dans des magazines destinés pour les jeunes adolescents. Ce qui n’est pas pour me déplaire.
Ensuite vient l’histoire. Sur fond de « guerre de technologie » entre gangs internationaux et d’autres organisations mafieuses, on mélange un peu de science-fiction (car il faut bien avouer que toutes ces technologies semblent un peu trop poussées par certains côtés), on y ajoute des personnages aux backgrounds prometteurs et on saupoudre le tout d’un zeste d’humour à petites doses et vous obtenez un scénario assez lourd pour tenir en haleine le lecteur sur plusieurs tomes.
Enfin parlons de l’adaptation. Rien à redire. Le papier est de très bonne qualité, l’encre ne bave pas et aucune coquille à l’horizon. Ki-oon fait fort, encore une fois. Seul bémol peut-être, le prix qui est fort élevé (plus de 8€ en Belgique, c’est un crève porte-monnaie). Mais s’il faut payer un ou deux euros en plus pour conserver une telle qualité, je vote pour !
Bien entendu, je n’ai pu lire que les deux premiers tomes. Je ne peux donc pas vous donner un avis très poussé, car bien que le volume d’un tome soit conséquent et qu’il s’y passe énormément de choses sans bombarder le lecteur d’informations, je pense qu’attendre encore un ou deux tomes n'est pas superflu. J’éditerai alors mon avis pour confirmer (ou infirmer il faudra voir) mon avis.
Mais pour le moment un conseil : faites-vous plaisir et jetez-y un petit coup d’œil ;)
Suite à mon précédent coup de cœur portant sur la série Yiu, premières missions
Je m'étais depuis penché sur la série principale "Yiu" avec beaucoup d'enthousiasme.
La sortie du sixième tome "l'apocalypse ou le livre des splendeurs" me donne l'occasion de vous livrer ici mes impressions.
Tout d'abord, si j'avais connu cette série en découvrant le tome 1, sans en connaître plus, je pense que j'aurais réagi comme l'on fait certains ici : une suite de "tableaux", certes très beaux, mais au contenu scénaristique assez pauvre finalement. Et pourtant, quel pied j'ai pris, en connaissant la série dérivée et en découvrant cet historique du monde tel qu'imaginé par les auteurs !
Puis, au fur et à mesure des tomes, cette société est habilement détaillée tout au long du récit et des péripéties de Yiu au long de cette nouvelle mission. Car en fait, il s'agit d'une nouvelle (ultime ?) mission de Yiu qui nous est présentée sur les sept tomes que prévoient les auteurs... D'où peut-être aussi cette impression que le scénario n'avance pas vite... C'est vrai que c'est très lent par rapport à une première mission racontée en un seul tome à 200 à l'heure ! La narration elle aussi est très lente, peut-être parfois un peu "pompeuse" à mon goût... Mais je trouve que l'ambiance rendue au fur et à mesure, de plus en plus pesante, oppressante est assez incroyable. Et à chaque fin de tome, l'envie d'ouvrir le suivant est bien réelle, preuve pour ma part d'un scénario bien mené...
Espérons maintenant que le tome 7 mettra moins de temps pour sortir que le tome 6 (deux ans et demi de réalisation).
Côté graphique, le trait fin et hyper dynamique des première missions laisse la place à un travail beaucoup plus gras, plus statique, qui m'a perturbé au début, je ne reconnaissais pas bien l'héroïne (qui change beaucoup je trouve tout au long de la série...). J'ai l'impression qu'il y a eu un changement de dessinateur pendant cette série (je n'ai pas vérifié). La mise en page, le découpage, sont par contre toujours aussi bien foutus. Le travail qui m'a vraiment impressionné est celui sur la couleur (qui évolue aussi au fil des tomes). C'est vraiment très très beau et l'ambiance apocalyptique dans lequel baigne cette histoire est très bien rendue.
Le tome 6 est assez exceptionnel sur ce point.
Difficile de noter cette série !
Les tomes ne se ressemblent pas tous, l'évolution du graphisme est assez visible.
Côté scénario, après un 1er tome "narratif", nous avons droit à 3 tomes hyper violent et très speed, le cinquième pour moi étant le meilleur jusqu'à maintenant car faisant vraiment avancer l'histoire. Le sixième tome - au demeurant très bon et dans lequel beaucoup de choses prennent place- est à mes yeux plus une "préparation" au final qui risque d'être grandiose et surprenant !
A ceux qui se sont arrêtés au premier tome je dis : replonger vous dedans, ça vaut le coup !
Une série majeure de science fiction à mon avis, avec une héroïne "hors normes" !
Ouch, après la lecture de Batman - Secrets du même Sam Kieth j'étais enthousiaste à l'idée de lire ce Batman Lobo j'ai été déçu.
Une histoire peu passionnante, confuse et semblant amputée à cause d'un découpage largement trop rapide, l'ensemble est difficile à suivre. Difficile de parler d'ellipses en lisant on a parfois l'impression de sauter des pages entières. Et cette rencontre entre Batman et Lobo n'apporte rien ni à l'un ni à l'autre personnage. La présence de Jim Gordon, toujours plaisante dans un Batman, est ici plus qu'anecdotique, le commissaire est carrément transparent.
Après la sublime histoire de Batman et du Joker, qui elle explorait les personnages de manière viscérale, que nous a offerte l'auteur dans Secrets, il y a de quoi se poser des questions...
Ce Batman Lobo sent l'œuvre de commande peu inspirée, les deux héros se rencontrent, se castagnent un peu, s'allient pour lutter contre une créature qui semble sortir du film Hidden et, à la fin, chacun rentre chez soi... Super. Pour la psychologie, Bats est montré comme un rigide d'esprit qui ne s'arrête pas de répéter que tuer c'est mal et Lobo comme un castagneur de salon qui pue de la gueule et dit des gros mots... C'est fouillé quoi...
J'imagine la déception pour le lecteur qui découvrira Lobo dans cette histoire, Simon Bisley doit bien rire.
Quant aux dessins, ce n'est guère mieux. Le style de Sam Kieth que j'aime tant manque ici cruellement d'éclat. Trop d'angles, trop peu d'inspiration dans le trait, trop de vide dans les cases. Seule la représentation de quelques courbes féminines sauve une partie des planches où elles apparaissent.
Pourtant Keith est d'habitude brillant, son style grotesque, ses personnages hypertrophiés, le relief qu'il donne à ses dessins pour les rendre vivants, sont autant d'éléments qui placent à mes yeux cet artiste dans la catégorie des grands, de ces dessinateurs qui tranchent réellement avec la production de comics habituelle...
Hélas n'est pas Corben, ni Bisley qui veut.
Si ce Batman cosmique n'est pas totalement inintéressant car il offre quelques belles séquences tout de même, il reste un ratage qui ne s'adresse guère qu'aux complétistes.
JJJ
Alors là, je ne comprends pas pourquoi les avis sont si modestes pour cette série. Peut-être n'y a-t-il tout simplement pas un réel engouement pour ce type de récit. Parce que pour les amateurs du genre, c'est du bonbon !
L'épervier est donc une histoire de corsaires, de batailles et de vieux bateaux. L'histoire est très classique avec son lot d'éléments clichés mais le tout est diablement efficace. C'est une série qui démontre une réelle maîtrise de l'art de la bande dessinée, à tous les niveaux. Les cadrages, la mise en scène, la narration, la construction de l'intrigue et du scénario. Et le tout est mené par un seul et même auteur ! C'est ce qui m'impressionne le plus.
Maintenant, j'aimerais surtout parler du dessin qui donne toute sa valeur à cette BD. C'est du dessin réaliste comme on en voit rarement. On voit tout de suite que tout est calculé, documenté, vérifié, de la couleur du chapeau du capitaine aux poulies de son navire. Il y a eu un travail de documentation colossal, je n'ose même pas m'imaginer. Rien que les bateaux ont dû demander des centaines d'heures de travail et de recherche. Je n'ai donc pas eu le choix de croire à l'histoire qu'on me racontait, elle semblait réelle ! Le seul petit bémol, comme dans beaucoup de BD réalistes, ce sont les visages des personnages qui finissent tous par se ressembler. Mais il suffit d'avoir l'oeil attentif pour surmonter cette légère difficulté de lecture.
En bref, l'épervier est une série très classique sans trop de surprises, mais qui maîtrise les bonnes vieilles règles de la bande dessinée. C'est pourquoi c'est un délice à lire, surtout pour les amateurs d'histoires de corsaires et autres aventuriers du XVIIIième siècle.
J'ai du mal à comprendre cette aura qu'à actuellement Manu Larcenet dans le monde de la BD. Certes, il lui arrive d'être drôle, et j'avoue aussi que les dessins et les couleurs sont aussi réussis. Mais il y en a eu - et il y en a - de bien plus grands que lui...
"Le retour à la terre" est peut-être ce qu'il a fait de meilleur. Humour, tendresse, et vécu. Nous avons eu nous aussi notre "retour à la terre", et lorsque nous feuilletons cette BD, c'est un peu comme si nous regardions un album photo... merci !
Cette BD, et sa suite "Zapata, en temps de guerre", est une véritable révélation de ce qu'il y a de plus (ou moins) enfoui à l'intérieur de chacun de nous, habitants de France et d'Europe occidentale.
A lire absolument, pour comprendre, à travers les réflexions et les tribulations de quelqu'un comme vous et moi, pourquoi nous marchons dans un monde dont la maladie s'appelle "mondialisation".
Voilà une plongée fantasmagorique dans l'univers angoissant d'un bateau de guerre. Plongée dans tous les sens, vers le fond toujours plus profond des machines du Belliqueux et vers le pire pour les protagonistes de cette aventure.
Cette histoire est comme un rêve qui tourne un peu au cauchemar avec toute la force et la nervosité du dessin de Blain pour les superbes décors.
Pour ma part j'y suis venu après avoir lu Isaac et je n'ai pas été déçu.
A découvrir sans hésiter car tout est déjà en place chez Blain dans cette BD.
Quelle excellente saga nous offre Tezuka avec ce manga ! J’ai vraiment adoré les différentes histoires qu’on retrouve dans 'Phénix'. Certes, il y a une qualité un peu inégale entre les tomes (par exemple, j’ai pris plus de plaisir à lire le tome 4 que les tomes 10-11 ), mais je ne peux pas ne pas mettre 5/5.
'Phénix' est un manga à part. Déjà une œuvre qui change de personnages et de décors pratiquement à chaque tome c’est rare, mais il n’y pas que ça. Pour moi, c’est une ode à la vie et à l’humanisme. La plupart des protagonistes qu’on croise au fil des différents tomes sont terriblement humains. Ils ne sont jamais totalement bons ou méchants. Ils évoluent selon les évènements.
Il y a une autre chose qui rend ce manga exceptionnel à mes yeux. On se promène d’une époque à l’autre avec comme seul lien le phénix, un oiseau immortel qui voit l’évolution de la nature humaine depuis le début des temps. C’est un concept que je trouve absolument génial ! Je n'ai jamais vu ça avant !
Pour ce qui est du dessin, je préfère celui des derniers tomes car il a plus de maturité qu’au début. En revanche, Osamu Tezuka est excellent tout le temps dans l’art du découpage. Certaines planches sont de toute beauté. En plus, il est capable d’intégrer plusieurs histoires dans un même volume sans rendre le tout confus. Ce n’est pas à la portée de n’importe qui.
Lisez 'Phénix'. LE manga qu’il faut lire au moins une fois dans sa vie.
Il y a des gens, comme ça, qui vous touchent à tous les coups. C'est le cas, pour moi, avec Loïc Dauvillier, qui se place presque exclusivement dans le genre "roman graphique".
Encore une fois, avec cette "Nuit des cendres", il propose un récit tout en sensibilité, avec des personnages touchants, écrits avec précision, dont la vie va peut-être basculer en une nuit. Une nuit qui est qualifiée de cendreuse, et on voit là aussi tout le talent de Dauvillier : les cendres sont bien sûr, celles des cigarettes que tous les protagonistes, sauf deux, vont fumer sur le balcon. Ces personnages voient tomber la neige au-dehors, une neige au bagage symbolique fort, puisqu'elle apparaît à un moment où des choses prennent fin, où d'autres renaissent (de leurs cendres, justement), dans l'appartement de Fred et Blandine. Fred et Blandine, dont le comportement intrigue leur entourage, qui tire des plans sur la comète.
La galaxie Dauvillier s'enrichit d'un nouvel astre en la personne de Joël Legars, jusqu'à présent "cantonné" dans la BD jeunesse, et qui montre de belles dispositions avec un style fort expressif.
Seul hic, le prix de cet album, d'une taille inférieure à l'habitude : 13,90 euros.
J’ai relu les 3 premiers tomes, puis j’ai lu le 4ème, et j’ai ressenti des émotions tellement fortes qu’ensuite je me suis retrouvée complètement incapable d’aligner deux mots de suite. C’est donc avec quelques semaines de recul que je livre enfin mon ressenti sur cette série. Seulement, mon avis ne va pas avoir le dixième de la subtilité, de l’intelligence, de l’humour et de la poésie de l’œuvre de Larcenet.
Il y a au sein de chaque planche -j’allais presque dire chaque case- une telle intensité, une telle richesse de sens, que synthétiser en quelques lignes ce qui fait que l’on aime lire -ET relire !- Le Combat ordinaire, est une sacrée gageure.
Certains ont souligné que déjà rien que le titre interpelle et donne à réfléchir, et c’est vrai qu’il est à la fois simple et beau, et qu’il dit tout !
On rit, on pleure, on médite avec Marco, et ça fait du bien, et ça fait mal, aussi.
Larcenet est un artiste parce que d’une vie banale, il sait faire un poème graphique aux mille facettes, à l’image de la vie.
Il réussit le tour de force d’être toujours aussi juste, fort, crédible et touchant, qu’il parle des ouvriers du chantier naval condamné ou bien de la complexité des rapports humains.
Quant au dessin, j’ai peu de choses à en dire, sinon qu’il me plait bien.
Alors, pour résumer ma pensée, le Combat ordinaire c’est… un ensemble de choses qui rendent cette série extrêmement attachante et assez inoubliable :
- de l’humour : "J’ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d’égout…"
- de la profondeur et beaucoup de sensibilité, dans la façon subtile de décrire les relations humaines dans leurs non-dits comme dans leur moments de complicité
- de la poésie : outre les titres, il y a ça et là des passages qu’on savoure, sur lesquels on s’attarde, et puis …
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Jusqu'à ce que la mort nous sépare
"Jusqu’à ce que la mort nous sépare" ne m’a pas tout de suite attirée. Un titre pompeux, qui sonne « romantique » et qui semblait, de loin, être une traduction vaseuse du titre originel. De plus, la couverture du tome 1, vert flash, avec cette petite fille bizarre me donnait plus envie de le cacher sous une pile de vieux livres poussiéreux plutôt que de le ramener chez moi. Pourtant… A la recherche d’une nouvelle série qui « dénotait » par rapport aux autres (aucune envie de retomber dans une série longue et commerciale), je me suis laissée quand même tenter par l’envie de feuilleter cette nouvelle acquisition de Ki-oon. Tout d’abord, le trait est déjà très bien maîtrisé dès le premier tome. Couplé à des fonds minimalistes mais tout aussi précis, on apprécie déjà ce petit détail qui fait souvent toute la différence lors des scènes de combats. Car oui, "Jusqu’à ce que la mort nous sépare" est bien un seinen. Je ne m’aventure pas à le classer dans le shônen, car certaines scènes et surtout, le personnage principal me semblent trop « sombres » pour pouvoir paraître dans des magazines destinés pour les jeunes adolescents. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Ensuite vient l’histoire. Sur fond de « guerre de technologie » entre gangs internationaux et d’autres organisations mafieuses, on mélange un peu de science-fiction (car il faut bien avouer que toutes ces technologies semblent un peu trop poussées par certains côtés), on y ajoute des personnages aux backgrounds prometteurs et on saupoudre le tout d’un zeste d’humour à petites doses et vous obtenez un scénario assez lourd pour tenir en haleine le lecteur sur plusieurs tomes. Enfin parlons de l’adaptation. Rien à redire. Le papier est de très bonne qualité, l’encre ne bave pas et aucune coquille à l’horizon. Ki-oon fait fort, encore une fois. Seul bémol peut-être, le prix qui est fort élevé (plus de 8€ en Belgique, c’est un crève porte-monnaie). Mais s’il faut payer un ou deux euros en plus pour conserver une telle qualité, je vote pour ! Bien entendu, je n’ai pu lire que les deux premiers tomes. Je ne peux donc pas vous donner un avis très poussé, car bien que le volume d’un tome soit conséquent et qu’il s’y passe énormément de choses sans bombarder le lecteur d’informations, je pense qu’attendre encore un ou deux tomes n'est pas superflu. J’éditerai alors mon avis pour confirmer (ou infirmer il faudra voir) mon avis. Mais pour le moment un conseil : faites-vous plaisir et jetez-y un petit coup d’œil ;)
Yiu
Suite à mon précédent coup de cœur portant sur la série Yiu, premières missions Je m'étais depuis penché sur la série principale "Yiu" avec beaucoup d'enthousiasme. La sortie du sixième tome "l'apocalypse ou le livre des splendeurs" me donne l'occasion de vous livrer ici mes impressions. Tout d'abord, si j'avais connu cette série en découvrant le tome 1, sans en connaître plus, je pense que j'aurais réagi comme l'on fait certains ici : une suite de "tableaux", certes très beaux, mais au contenu scénaristique assez pauvre finalement. Et pourtant, quel pied j'ai pris, en connaissant la série dérivée et en découvrant cet historique du monde tel qu'imaginé par les auteurs ! Puis, au fur et à mesure des tomes, cette société est habilement détaillée tout au long du récit et des péripéties de Yiu au long de cette nouvelle mission. Car en fait, il s'agit d'une nouvelle (ultime ?) mission de Yiu qui nous est présentée sur les sept tomes que prévoient les auteurs... D'où peut-être aussi cette impression que le scénario n'avance pas vite... C'est vrai que c'est très lent par rapport à une première mission racontée en un seul tome à 200 à l'heure ! La narration elle aussi est très lente, peut-être parfois un peu "pompeuse" à mon goût... Mais je trouve que l'ambiance rendue au fur et à mesure, de plus en plus pesante, oppressante est assez incroyable. Et à chaque fin de tome, l'envie d'ouvrir le suivant est bien réelle, preuve pour ma part d'un scénario bien mené... Espérons maintenant que le tome 7 mettra moins de temps pour sortir que le tome 6 (deux ans et demi de réalisation). Côté graphique, le trait fin et hyper dynamique des première missions laisse la place à un travail beaucoup plus gras, plus statique, qui m'a perturbé au début, je ne reconnaissais pas bien l'héroïne (qui change beaucoup je trouve tout au long de la série...). J'ai l'impression qu'il y a eu un changement de dessinateur pendant cette série (je n'ai pas vérifié). La mise en page, le découpage, sont par contre toujours aussi bien foutus. Le travail qui m'a vraiment impressionné est celui sur la couleur (qui évolue aussi au fil des tomes). C'est vraiment très très beau et l'ambiance apocalyptique dans lequel baigne cette histoire est très bien rendue. Le tome 6 est assez exceptionnel sur ce point. Difficile de noter cette série ! Les tomes ne se ressemblent pas tous, l'évolution du graphisme est assez visible. Côté scénario, après un 1er tome "narratif", nous avons droit à 3 tomes hyper violent et très speed, le cinquième pour moi étant le meilleur jusqu'à maintenant car faisant vraiment avancer l'histoire. Le sixième tome - au demeurant très bon et dans lequel beaucoup de choses prennent place- est à mes yeux plus une "préparation" au final qui risque d'être grandiose et surprenant ! A ceux qui se sont arrêtés au premier tome je dis : replonger vous dedans, ça vaut le coup ! Une série majeure de science fiction à mon avis, avec une héroïne "hors normes" !
Batman / Lobo
Ouch, après la lecture de Batman - Secrets du même Sam Kieth j'étais enthousiaste à l'idée de lire ce Batman Lobo j'ai été déçu. Une histoire peu passionnante, confuse et semblant amputée à cause d'un découpage largement trop rapide, l'ensemble est difficile à suivre. Difficile de parler d'ellipses en lisant on a parfois l'impression de sauter des pages entières. Et cette rencontre entre Batman et Lobo n'apporte rien ni à l'un ni à l'autre personnage. La présence de Jim Gordon, toujours plaisante dans un Batman, est ici plus qu'anecdotique, le commissaire est carrément transparent. Après la sublime histoire de Batman et du Joker, qui elle explorait les personnages de manière viscérale, que nous a offerte l'auteur dans Secrets, il y a de quoi se poser des questions... Ce Batman Lobo sent l'œuvre de commande peu inspirée, les deux héros se rencontrent, se castagnent un peu, s'allient pour lutter contre une créature qui semble sortir du film Hidden et, à la fin, chacun rentre chez soi... Super. Pour la psychologie, Bats est montré comme un rigide d'esprit qui ne s'arrête pas de répéter que tuer c'est mal et Lobo comme un castagneur de salon qui pue de la gueule et dit des gros mots... C'est fouillé quoi... J'imagine la déception pour le lecteur qui découvrira Lobo dans cette histoire, Simon Bisley doit bien rire. Quant aux dessins, ce n'est guère mieux. Le style de Sam Kieth que j'aime tant manque ici cruellement d'éclat. Trop d'angles, trop peu d'inspiration dans le trait, trop de vide dans les cases. Seule la représentation de quelques courbes féminines sauve une partie des planches où elles apparaissent. Pourtant Keith est d'habitude brillant, son style grotesque, ses personnages hypertrophiés, le relief qu'il donne à ses dessins pour les rendre vivants, sont autant d'éléments qui placent à mes yeux cet artiste dans la catégorie des grands, de ces dessinateurs qui tranchent réellement avec la production de comics habituelle... Hélas n'est pas Corben, ni Bisley qui veut. Si ce Batman cosmique n'est pas totalement inintéressant car il offre quelques belles séquences tout de même, il reste un ratage qui ne s'adresse guère qu'aux complétistes. JJJ
L'Epervier
Alors là, je ne comprends pas pourquoi les avis sont si modestes pour cette série. Peut-être n'y a-t-il tout simplement pas un réel engouement pour ce type de récit. Parce que pour les amateurs du genre, c'est du bonbon ! L'épervier est donc une histoire de corsaires, de batailles et de vieux bateaux. L'histoire est très classique avec son lot d'éléments clichés mais le tout est diablement efficace. C'est une série qui démontre une réelle maîtrise de l'art de la bande dessinée, à tous les niveaux. Les cadrages, la mise en scène, la narration, la construction de l'intrigue et du scénario. Et le tout est mené par un seul et même auteur ! C'est ce qui m'impressionne le plus. Maintenant, j'aimerais surtout parler du dessin qui donne toute sa valeur à cette BD. C'est du dessin réaliste comme on en voit rarement. On voit tout de suite que tout est calculé, documenté, vérifié, de la couleur du chapeau du capitaine aux poulies de son navire. Il y a eu un travail de documentation colossal, je n'ose même pas m'imaginer. Rien que les bateaux ont dû demander des centaines d'heures de travail et de recherche. Je n'ai donc pas eu le choix de croire à l'histoire qu'on me racontait, elle semblait réelle ! Le seul petit bémol, comme dans beaucoup de BD réalistes, ce sont les visages des personnages qui finissent tous par se ressembler. Mais il suffit d'avoir l'oeil attentif pour surmonter cette légère difficulté de lecture. En bref, l'épervier est une série très classique sans trop de surprises, mais qui maîtrise les bonnes vieilles règles de la bande dessinée. C'est pourquoi c'est un délice à lire, surtout pour les amateurs d'histoires de corsaires et autres aventuriers du XVIIIième siècle.
Le Retour à la terre
J'ai du mal à comprendre cette aura qu'à actuellement Manu Larcenet dans le monde de la BD. Certes, il lui arrive d'être drôle, et j'avoue aussi que les dessins et les couleurs sont aussi réussis. Mais il y en a eu - et il y en a - de bien plus grands que lui... "Le retour à la terre" est peut-être ce qu'il a fait de meilleur. Humour, tendresse, et vécu. Nous avons eu nous aussi notre "retour à la terre", et lorsque nous feuilletons cette BD, c'est un peu comme si nous regardions un album photo... merci !
Garduno, en temps de paix
Cette BD, et sa suite "Zapata, en temps de guerre", est une véritable révélation de ce qu'il y a de plus (ou moins) enfoui à l'intérieur de chacun de nous, habitants de France et d'Europe occidentale. A lire absolument, pour comprendre, à travers les réflexions et les tribulations de quelqu'un comme vous et moi, pourquoi nous marchons dans un monde dont la maladie s'appelle "mondialisation".
Le réducteur de vitesse
Voilà une plongée fantasmagorique dans l'univers angoissant d'un bateau de guerre. Plongée dans tous les sens, vers le fond toujours plus profond des machines du Belliqueux et vers le pire pour les protagonistes de cette aventure. Cette histoire est comme un rêve qui tourne un peu au cauchemar avec toute la force et la nervosité du dessin de Blain pour les superbes décors. Pour ma part j'y suis venu après avoir lu Isaac et je n'ai pas été déçu. A découvrir sans hésiter car tout est déjà en place chez Blain dans cette BD.
Phénix - L'oiseau de feu
Quelle excellente saga nous offre Tezuka avec ce manga ! J’ai vraiment adoré les différentes histoires qu’on retrouve dans 'Phénix'. Certes, il y a une qualité un peu inégale entre les tomes (par exemple, j’ai pris plus de plaisir à lire le tome 4 que les tomes 10-11 ), mais je ne peux pas ne pas mettre 5/5. 'Phénix' est un manga à part. Déjà une œuvre qui change de personnages et de décors pratiquement à chaque tome c’est rare, mais il n’y pas que ça. Pour moi, c’est une ode à la vie et à l’humanisme. La plupart des protagonistes qu’on croise au fil des différents tomes sont terriblement humains. Ils ne sont jamais totalement bons ou méchants. Ils évoluent selon les évènements. Il y a une autre chose qui rend ce manga exceptionnel à mes yeux. On se promène d’une époque à l’autre avec comme seul lien le phénix, un oiseau immortel qui voit l’évolution de la nature humaine depuis le début des temps. C’est un concept que je trouve absolument génial ! Je n'ai jamais vu ça avant ! Pour ce qui est du dessin, je préfère celui des derniers tomes car il a plus de maturité qu’au début. En revanche, Osamu Tezuka est excellent tout le temps dans l’art du découpage. Certaines planches sont de toute beauté. En plus, il est capable d’intégrer plusieurs histoires dans un même volume sans rendre le tout confus. Ce n’est pas à la portée de n’importe qui. Lisez 'Phénix'. LE manga qu’il faut lire au moins une fois dans sa vie.
La Nuit des cendres
Il y a des gens, comme ça, qui vous touchent à tous les coups. C'est le cas, pour moi, avec Loïc Dauvillier, qui se place presque exclusivement dans le genre "roman graphique". Encore une fois, avec cette "Nuit des cendres", il propose un récit tout en sensibilité, avec des personnages touchants, écrits avec précision, dont la vie va peut-être basculer en une nuit. Une nuit qui est qualifiée de cendreuse, et on voit là aussi tout le talent de Dauvillier : les cendres sont bien sûr, celles des cigarettes que tous les protagonistes, sauf deux, vont fumer sur le balcon. Ces personnages voient tomber la neige au-dehors, une neige au bagage symbolique fort, puisqu'elle apparaît à un moment où des choses prennent fin, où d'autres renaissent (de leurs cendres, justement), dans l'appartement de Fred et Blandine. Fred et Blandine, dont le comportement intrigue leur entourage, qui tire des plans sur la comète. La galaxie Dauvillier s'enrichit d'un nouvel astre en la personne de Joël Legars, jusqu'à présent "cantonné" dans la BD jeunesse, et qui montre de belles dispositions avec un style fort expressif. Seul hic, le prix de cet album, d'une taille inférieure à l'habitude : 13,90 euros.
Le Combat ordinaire
J’ai relu les 3 premiers tomes, puis j’ai lu le 4ème, et j’ai ressenti des émotions tellement fortes qu’ensuite je me suis retrouvée complètement incapable d’aligner deux mots de suite. C’est donc avec quelques semaines de recul que je livre enfin mon ressenti sur cette série. Seulement, mon avis ne va pas avoir le dixième de la subtilité, de l’intelligence, de l’humour et de la poésie de l’œuvre de Larcenet. Il y a au sein de chaque planche -j’allais presque dire chaque case- une telle intensité, une telle richesse de sens, que synthétiser en quelques lignes ce qui fait que l’on aime lire -ET relire !- Le Combat ordinaire, est une sacrée gageure. Certains ont souligné que déjà rien que le titre interpelle et donne à réfléchir, et c’est vrai qu’il est à la fois simple et beau, et qu’il dit tout ! On rit, on pleure, on médite avec Marco, et ça fait du bien, et ça fait mal, aussi. Larcenet est un artiste parce que d’une vie banale, il sait faire un poème graphique aux mille facettes, à l’image de la vie. Il réussit le tour de force d’être toujours aussi juste, fort, crédible et touchant, qu’il parle des ouvriers du chantier naval condamné ou bien de la complexité des rapports humains. Quant au dessin, j’ai peu de choses à en dire, sinon qu’il me plait bien. Alors, pour résumer ma pensée, le Combat ordinaire c’est… un ensemble de choses qui rendent cette série extrêmement attachante et assez inoubliable : - de l’humour : "J’ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d’égout…" - de la profondeur et beaucoup de sensibilité, dans la façon subtile de décrire les relations humaines dans leurs non-dits comme dans leur moments de complicité - de la poésie : outre les titres, il y a ça et là des passages qu’on savoure, sur lesquels on s’attarde, et puis … "tout, tout est mieux avec toi que sans"