Coup de cœur pour cette petite (mais imposante) merveille !
Premièrement, la qualité d’édition tient toutes ses promesses. L’objet en tant que tel est magnifique ; un puissant « ouaw ! » précède l’ouverture impatiente de l’album.
L’histoire ensuite m’a, pour ma part, complètement charmé, envouté et transporté dans cette sérénité gentille, dans cette paix communicative, dans cet humour à la fois léger et dosé, dans cette fantaisie si particulière, dans cet univers enfantin mais recherché à la fois… Les personnages sont attachants, et la magie du récit fait le reste !
Les dessins sont à l’image de la construction du récit : simples mais magiques ! Je peux cependant reconnaître que certaines planches et personnages semblent figés. Qu’à cela ne tienne, le charme de l’ensemble opère.
En conclusion, je suis d’ores et déjà impatient de découvrir la suite. Cet album est un condensé (de 457 planches tout de même) de simplicité, de paix, de joie, d’aventure et de fantaisie. N’hésitez pas, plongez dans cet univers ; la lecture de cet album est simplement un moment de détente remarquable !
J'ai découvert Maliki grâce à son site, et franchement je n'ai jamais été déçue.
Il a une facilité à décrire les évènements de la vie quotidienne. J'imagine que les parisiens peuvent préférer cette bd, aux personnes de province, car il y a beaucoup de vécu autour de Paris.
Mais je trouve vraiment qu'il gagne à être connu.
Les dessins sont superbement bien faits... et je ne vais pas être originale pour ceux qui connaissent la bd... mais j'ai un petit faible pour... FEANOR... il est trop chou !!!
La qualité première et principale de ce titre est son réalisme.
C'est vraiment ce qui m'a frappé tout au long de ma lecture. Pas un instant je n'ai trouvé une situation illogique, saugrenue, étrange, décalée. On est dans du réalisme pur, un roman graphique d'excellente facture. Oh bien sûr, il y a quelques moments de comédie un peu burlesque, notamment avec le vieux milicien et le détective, mais cela permet seulement des moments de respiration dans l'atmosphère languide dans laquelle baigne l'histoire. On est dans un huis clos la plupart du temps, mais curieusement on ne se sent jamais à l'étroit dans ces bains, où cette jeune épouse traîne son malaise, la perte de l'être cher. Une perte inexpliquée, puisqu'il s'agit tout simplement d'une disparition.
Les personnages sont bien écrits, bien exploités, et les situations, comme je l'ai déjà dit, sont bien amenées.
Le seul reproche que je pourrais faire au dessin de Toyoda c'est que les trois personnages principaux (hommes et femme) se ressemblent un peu trop... Mais à part ça, c'est très maîtrisé, dans un style réaliste.
Le récit ménage des moments de silence, de captation du temps qui passe, des moments où la douleur de Kanae est palpable, dans ses yeux, dans son attitude, dans les objets qu'elle regarde.
Vraiment c'est une référence du genre, à lire bien évidemment. Le manga fait 300 pages, mais on les dévore sans peine.
Lue dans la foulée de Deus (après l’homme nouveau, l’homme primordial…), cette série part sur des bases plus réalistes mais paradoxalement, elle est plus audacieuse. En effet, Mathieu Gabella -dont je découvre le travail avec La Licorne- n’hésite pas à faire coexister l’histoire de la médecine au XVIième siècle, la célèbre série de tapisseries de la Dame à la Licorne et les chimères de la mythologie, dans un scénario gonflé mais plutôt cohérent et franchement séduisant.
Cette démarche, l’auteur s’en explique en fin d’album dans un sympathique bonus qui nous permet aussi de connaître le point de vue du dessinateur. Bonus qui nous livre également quelques détails biographiques de certains des illustres personnages mis en scène. Heureuse initiative !
Venons-en à l’histoire : Ambroise Paré, chirurgien qui s’illustrera par ses conceptions novatrices se retrouve embarqué dans une aventure mouvementée et fertile en découvertes, au côté de Nostradamus, d’Andrea Vésale (que je ne connaissais pas) de Paracelse, et d’autres encore dans un combat les opposant –pour faire simple !- à l’Eglise .
Le scénario est complexe, Gabella mettant à profit sa connaissance poussée de l’histoire de la médecine, et je trouve originale l’idée d’y introduire la Dame à la licorne, même si pour le moment son symbolisme n’est pas ou peu exploité. Il est complexe, mais reste néanmoins compréhensible, les dialogues (très vivants) amenant progressivement les divers éléments de l’intrigue.
J’ai beaucoup aimé ce mélange de réalisme historique et de fantastique débridé.
En outre, les personnages -Ambroise Paré en tête- sont rendus très vivants par le soin apporté aux dialogues, pleins d’humour, et au dessin de leur visage.
Le dessin justement, je le trouve somptueux. Les paysages sont magnifiques, les décors urbains d’une grande finesse, les cadrages toujours judicieux, et la mise en couleurs est de grande classe. Chaque case où apparaît l’une des fameuses tapisseries est un régal pour les yeux. A cet égard, la planche dans laquelle Nostradamus explique à Paré le rôle de ces tapisseries est tellement belle, que pour un peu elle éclipserait le nom écorché (à plusieurs reprises !! :| ) de Frascator !
J’aime aussi beaucoup les expressions qu’Anthony Jean donne à certains visages, selon les circonstances ; l’exemple que j’ai en tête c’est lorsque Paracelse s’écrie « De quel droit ! Je ne faisais pas partie de votre organisation ! Je la conchiais ! », la mine de Paré disant en aparté « Vous n’êtes pas le seul. » est vraiment excellente !
Quant à l’atelier secret de Léonard de Vinci ! C’est du grand art ! O_ô
Alors voilà, malgré quelques fautes d’accord ( :! ! ) et un nom écorché, 4 étoiles pas volées, vivement la suite !
Un petit lapin qui cherche à en finir par tous les moyens, inventant pour ce faire les stratagèmes les plus saugrenus...
Vraiment une BD très originale, et surtout marrante (si on est fan d'humour grinçant bien entendu) donc à découvrir et faire découvrir !
Me voilà assez satisfait de pouvoir donner le deuxième avis de ce one-shot qui, à en croire mon prédécesseur, vaudrait pleinement le détour…
Si personnellement je ne vais pas attribuer la note ultime, je dois vraiment admettre que cet album est d’excellente qualité et mérite une bonne place dans la bibliothèque!
Décidément, la collection Rivages/Casterman/Noir devient synonyme de qualité.
L’histoire est l’atout principal ; normal me direz-vous, ce n’est jamais qu’une adaptation d’un roman qui a eu son succès. Certes, mais encore fallait-il sortir une adaptation de cette trempe ! La tension est présente, l’enquête en milieu hostile est prenante, l’intrigue chiffrée est séduisante.
Le style graphique est réaliste, proche selon moi de la signature Ponzio (Le Complexe du chimpanzé, Genetiks). La coloration est bien adaptée à l’ambiance générale du récit. C’est donc très correct, sans être exceptionnel.
Bref, pour le prix demandé (16 €), vous n’êtes absolument pas volés, ni en quantité, ni en qualité !
Imaginez… quelques notes de « l’homme à l’harmonica » titillent vos oreilles, les vrillent bientôt. Le vent, le sable, la chaleur s’insinuent dans votre esprit. La musique enfle, gonfle ses notes et vous emmène là où les auteurs souhaitent vous rencontrer : dans « il était une (autre) fois dans l’ Ouest ».
Le scénario ?… une ville de ce vieil Ouest sauvage, un shérif aux méthodes radicales qui en ont fait une sorte de légende, un rien de sexe, de la violence et –surtout- un inconnu qui y débarque en traînant deux cadavres. Seulement voilà : l’homme dit s’appeler Jedediah Cooper, comme le nom inscrit sur la tombe du dernier homme qui avait osé défier le shérif… alors : « résurrection » ?.. ou ?…
Je m’attendais à quelque chose d’explosif. En réalité, il s’agit plutôt –et c’est ce qui en fait sa force- d’un western intimiste où l’image « parle » souvent plus qu’un texte. Cette ville d’ailleurs est une sorte de personnage à part entière. Elle respire et vit, tirant sa substance de ce que devait être l’Ouest de la fin des années 1800. Ce western tire aussi sa force visuelle par une colorisation aux tons « crépusculaires » qui préfigure elle aussi cette sorte de « fin du temps des cow-boys ».
Au dessin ?… Guérineau (Le chant des Stryges) montre ici –et de quelle façon- une autre facette de son talent. Jouant des archétypes du genre, il distille la tension, joue sur les regards des intervenants, effectue des cadrages serrés… un peu comme ces « spaghetti westerns » qui me sont chers. A sa façon, Guérineau fait « sentir » ses pages, balance des silences qui sont d’autant efficaces.
Un grand western ?.. sûrement. Un « autre » western ?… aussi. Un scénario ciselé, efficace, diabolique dans sa construction se marie avec un dessin somptueux par moments. Histoire, dessin, couleurs : une excellente alchimie des trois genres pour un tome vraiment captivant.
Question manga, en France, on n’en fait pas des masses, mais ça se développe. Et les auteurs de sentaï school nous montrent très clairement ici que, quand même, faut pas déconner, on est capable de quelque chose en matière de manga. On a donc un scénario de base tout simple, sur lequel s'appuient tout un tas d'histoires, reliées ou non entre elles, à savoir, un groupe d'élèves hyper-motivés intègrent une école de héros avec l'intention ferme de devenir LES meilleurs.
On trouve donc un humour tout simplement génial, le petit détail au fond de la case qui te fait éclater de rire, et des allusions à d'autres séries, anciennes ou récentes, allant de "pokémon" à "Hannibal lecter", en passant par "la petite maison dans la prairie" et "Saint Seya".
D'accord, il faut un minimum de culture manga pour tout saisir, mais pas grand chose, et le dessin excellent fait tout pour nous faciliter la tâche.
Pour tout amateur de parodies et curieux !
Comment dire : en tant que guide sur le vin, je mettrais 5/5. C'est drôle, pédagogique, innovant, surprenant. Je n'avais jamais vu personne dire d'un vin qu'il ressemble à un concert de Queen, à l'Angélus de Millet ou à la danse de Salomé. Ca donne une envie irrésistible de courir s'inscrire aux cours du Savour Club le plus proche ou de s'offrir un WE découverte-dégustation à Vosne-Romanée (le terroir de prédilection des auteurs, apparemment...).
Notre bon vieux pinard vu par les yeux amoureux de buveurs de thé nourris au zen et au bûshido paraît d'un rafraîchissant exotisme.
En tant que BD, c'est très bien aussi, mais plus classique. Une quête à la Dan Brown, en moins mystique. La galerie de personnages et les nombreuses intrigues secondaires courtes offrent une réjouissante variété qui permet d'avaler comme un roman ce copieux cours d'oenologie.
La facilité des mangaka à passer en une case du style 'Albator' au style 'Dragon Ball' surprend mais fait sourire.
La classification des personnages selon leur type physique laisse plus songeur : visage caucasoïde, yeux larges, cheveux clairs pour les héros, visage mongoloïde, yeux bridés, cheveux noirs pour les personnages secondaires...
Boulet est devenu, avec Lewis Trondheim ou M. le Chien, l'une des figures de proue du blog BD, nouvelle forme de publication en feuilleton à mon avis promise à un grand avenir. Il s'agit ici, classiquement, d'un journal intime un peu romancé, où la vie intérieure de l'auteur joue un rôle central. Classiquement, parce que tous les jeunes auteurs qui se lancent sur ce nouveau support, proches par l'âge et le parcours de formation, se connaissent, se lisent, se copient et fatalement, se ressemblent un peu...
De blog un peu nombriliste et adolescent au début, où l'on raconte sa petite vie à ses copains qui la connaissent déjà, Boulet est passé à une lecture plus distanciée et plus adulte du monde. Potache et 'private joke' au début, son humour a su évoluer vers un second degré réjouissant. Car si une mélancolie à la Manu Larcenet pointe parfois, on rit souvent du sens de l'observation -et de l'autodérision- de Boulet.
Le trait, précis, nerveux, gourmand, derrière lequel on devine une grande maîtrise technique, sert très bien l'univers tolkieno-desprogiens de Boulet.
A suivre !
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Château l'Attente
Coup de cœur pour cette petite (mais imposante) merveille ! Premièrement, la qualité d’édition tient toutes ses promesses. L’objet en tant que tel est magnifique ; un puissant « ouaw ! » précède l’ouverture impatiente de l’album. L’histoire ensuite m’a, pour ma part, complètement charmé, envouté et transporté dans cette sérénité gentille, dans cette paix communicative, dans cet humour à la fois léger et dosé, dans cette fantaisie si particulière, dans cet univers enfantin mais recherché à la fois… Les personnages sont attachants, et la magie du récit fait le reste ! Les dessins sont à l’image de la construction du récit : simples mais magiques ! Je peux cependant reconnaître que certaines planches et personnages semblent figés. Qu’à cela ne tienne, le charme de l’ensemble opère. En conclusion, je suis d’ores et déjà impatient de découvrir la suite. Cet album est un condensé (de 457 planches tout de même) de simplicité, de paix, de joie, d’aventure et de fantaisie. N’hésitez pas, plongez dans cet univers ; la lecture de cet album est simplement un moment de détente remarquable !
Maliki
J'ai découvert Maliki grâce à son site, et franchement je n'ai jamais été déçue. Il a une facilité à décrire les évènements de la vie quotidienne. J'imagine que les parisiens peuvent préférer cette bd, aux personnes de province, car il y a beaucoup de vécu autour de Paris. Mais je trouve vraiment qu'il gagne à être connu. Les dessins sont superbement bien faits... et je ne vais pas être originale pour ceux qui connaissent la bd... mais j'ai un petit faible pour... FEANOR... il est trop chou !!!
Undercurrent
La qualité première et principale de ce titre est son réalisme. C'est vraiment ce qui m'a frappé tout au long de ma lecture. Pas un instant je n'ai trouvé une situation illogique, saugrenue, étrange, décalée. On est dans du réalisme pur, un roman graphique d'excellente facture. Oh bien sûr, il y a quelques moments de comédie un peu burlesque, notamment avec le vieux milicien et le détective, mais cela permet seulement des moments de respiration dans l'atmosphère languide dans laquelle baigne l'histoire. On est dans un huis clos la plupart du temps, mais curieusement on ne se sent jamais à l'étroit dans ces bains, où cette jeune épouse traîne son malaise, la perte de l'être cher. Une perte inexpliquée, puisqu'il s'agit tout simplement d'une disparition. Les personnages sont bien écrits, bien exploités, et les situations, comme je l'ai déjà dit, sont bien amenées. Le seul reproche que je pourrais faire au dessin de Toyoda c'est que les trois personnages principaux (hommes et femme) se ressemblent un peu trop... Mais à part ça, c'est très maîtrisé, dans un style réaliste. Le récit ménage des moments de silence, de captation du temps qui passe, des moments où la douleur de Kanae est palpable, dans ses yeux, dans son attitude, dans les objets qu'elle regarde. Vraiment c'est une référence du genre, à lire bien évidemment. Le manga fait 300 pages, mais on les dévore sans peine.
La Licorne
Lue dans la foulée de Deus (après l’homme nouveau, l’homme primordial…), cette série part sur des bases plus réalistes mais paradoxalement, elle est plus audacieuse. En effet, Mathieu Gabella -dont je découvre le travail avec La Licorne- n’hésite pas à faire coexister l’histoire de la médecine au XVIième siècle, la célèbre série de tapisseries de la Dame à la Licorne et les chimères de la mythologie, dans un scénario gonflé mais plutôt cohérent et franchement séduisant. Cette démarche, l’auteur s’en explique en fin d’album dans un sympathique bonus qui nous permet aussi de connaître le point de vue du dessinateur. Bonus qui nous livre également quelques détails biographiques de certains des illustres personnages mis en scène. Heureuse initiative ! Venons-en à l’histoire : Ambroise Paré, chirurgien qui s’illustrera par ses conceptions novatrices se retrouve embarqué dans une aventure mouvementée et fertile en découvertes, au côté de Nostradamus, d’Andrea Vésale (que je ne connaissais pas) de Paracelse, et d’autres encore dans un combat les opposant –pour faire simple !- à l’Eglise . Le scénario est complexe, Gabella mettant à profit sa connaissance poussée de l’histoire de la médecine, et je trouve originale l’idée d’y introduire la Dame à la licorne, même si pour le moment son symbolisme n’est pas ou peu exploité. Il est complexe, mais reste néanmoins compréhensible, les dialogues (très vivants) amenant progressivement les divers éléments de l’intrigue. J’ai beaucoup aimé ce mélange de réalisme historique et de fantastique débridé. En outre, les personnages -Ambroise Paré en tête- sont rendus très vivants par le soin apporté aux dialogues, pleins d’humour, et au dessin de leur visage. Le dessin justement, je le trouve somptueux. Les paysages sont magnifiques, les décors urbains d’une grande finesse, les cadrages toujours judicieux, et la mise en couleurs est de grande classe. Chaque case où apparaît l’une des fameuses tapisseries est un régal pour les yeux. A cet égard, la planche dans laquelle Nostradamus explique à Paré le rôle de ces tapisseries est tellement belle, que pour un peu elle éclipserait le nom écorché (à plusieurs reprises !! :| ) de Frascator ! J’aime aussi beaucoup les expressions qu’Anthony Jean donne à certains visages, selon les circonstances ; l’exemple que j’ai en tête c’est lorsque Paracelse s’écrie « De quel droit ! Je ne faisais pas partie de votre organisation ! Je la conchiais ! », la mine de Paré disant en aparté « Vous n’êtes pas le seul. » est vraiment excellente ! Quant à l’atelier secret de Léonard de Vinci ! C’est du grand art ! O_ô Alors voilà, malgré quelques fautes d’accord ( :! ! ) et un nom écorché, 4 étoiles pas volées, vivement la suite !
Le Coup du lapin
Un petit lapin qui cherche à en finir par tous les moyens, inventant pour ce faire les stratagèmes les plus saugrenus... Vraiment une BD très originale, et surtout marrante (si on est fan d'humour grinçant bien entendu) donc à découvrir et faire découvrir !
Shutter Island
Me voilà assez satisfait de pouvoir donner le deuxième avis de ce one-shot qui, à en croire mon prédécesseur, vaudrait pleinement le détour… Si personnellement je ne vais pas attribuer la note ultime, je dois vraiment admettre que cet album est d’excellente qualité et mérite une bonne place dans la bibliothèque! Décidément, la collection Rivages/Casterman/Noir devient synonyme de qualité. L’histoire est l’atout principal ; normal me direz-vous, ce n’est jamais qu’une adaptation d’un roman qui a eu son succès. Certes, mais encore fallait-il sortir une adaptation de cette trempe ! La tension est présente, l’enquête en milieu hostile est prenante, l’intrigue chiffrée est séduisante. Le style graphique est réaliste, proche selon moi de la signature Ponzio (Le Complexe du chimpanzé, Genetiks). La coloration est bien adaptée à l’ambiance générale du récit. C’est donc très correct, sans être exceptionnel. Bref, pour le prix demandé (16 €), vous n’êtes absolument pas volés, ni en quantité, ni en qualité !
Après la nuit
Imaginez… quelques notes de « l’homme à l’harmonica » titillent vos oreilles, les vrillent bientôt. Le vent, le sable, la chaleur s’insinuent dans votre esprit. La musique enfle, gonfle ses notes et vous emmène là où les auteurs souhaitent vous rencontrer : dans « il était une (autre) fois dans l’ Ouest ». Le scénario ?… une ville de ce vieil Ouest sauvage, un shérif aux méthodes radicales qui en ont fait une sorte de légende, un rien de sexe, de la violence et –surtout- un inconnu qui y débarque en traînant deux cadavres. Seulement voilà : l’homme dit s’appeler Jedediah Cooper, comme le nom inscrit sur la tombe du dernier homme qui avait osé défier le shérif… alors : « résurrection » ?.. ou ?… Je m’attendais à quelque chose d’explosif. En réalité, il s’agit plutôt –et c’est ce qui en fait sa force- d’un western intimiste où l’image « parle » souvent plus qu’un texte. Cette ville d’ailleurs est une sorte de personnage à part entière. Elle respire et vit, tirant sa substance de ce que devait être l’Ouest de la fin des années 1800. Ce western tire aussi sa force visuelle par une colorisation aux tons « crépusculaires » qui préfigure elle aussi cette sorte de « fin du temps des cow-boys ». Au dessin ?… Guérineau (Le chant des Stryges) montre ici –et de quelle façon- une autre facette de son talent. Jouant des archétypes du genre, il distille la tension, joue sur les regards des intervenants, effectue des cadrages serrés… un peu comme ces « spaghetti westerns » qui me sont chers. A sa façon, Guérineau fait « sentir » ses pages, balance des silences qui sont d’autant efficaces. Un grand western ?.. sûrement. Un « autre » western ?… aussi. Un scénario ciselé, efficace, diabolique dans sa construction se marie avec un dessin somptueux par moments. Histoire, dessin, couleurs : une excellente alchimie des trois genres pour un tome vraiment captivant.
Sentaï School
Question manga, en France, on n’en fait pas des masses, mais ça se développe. Et les auteurs de sentaï school nous montrent très clairement ici que, quand même, faut pas déconner, on est capable de quelque chose en matière de manga. On a donc un scénario de base tout simple, sur lequel s'appuient tout un tas d'histoires, reliées ou non entre elles, à savoir, un groupe d'élèves hyper-motivés intègrent une école de héros avec l'intention ferme de devenir LES meilleurs. On trouve donc un humour tout simplement génial, le petit détail au fond de la case qui te fait éclater de rire, et des allusions à d'autres séries, anciennes ou récentes, allant de "pokémon" à "Hannibal lecter", en passant par "la petite maison dans la prairie" et "Saint Seya". D'accord, il faut un minimum de culture manga pour tout saisir, mais pas grand chose, et le dessin excellent fait tout pour nous faciliter la tâche. Pour tout amateur de parodies et curieux !
Les Gouttes de Dieu
Comment dire : en tant que guide sur le vin, je mettrais 5/5. C'est drôle, pédagogique, innovant, surprenant. Je n'avais jamais vu personne dire d'un vin qu'il ressemble à un concert de Queen, à l'Angélus de Millet ou à la danse de Salomé. Ca donne une envie irrésistible de courir s'inscrire aux cours du Savour Club le plus proche ou de s'offrir un WE découverte-dégustation à Vosne-Romanée (le terroir de prédilection des auteurs, apparemment...). Notre bon vieux pinard vu par les yeux amoureux de buveurs de thé nourris au zen et au bûshido paraît d'un rafraîchissant exotisme. En tant que BD, c'est très bien aussi, mais plus classique. Une quête à la Dan Brown, en moins mystique. La galerie de personnages et les nombreuses intrigues secondaires courtes offrent une réjouissante variété qui permet d'avaler comme un roman ce copieux cours d'oenologie. La facilité des mangaka à passer en une case du style 'Albator' au style 'Dragon Ball' surprend mais fait sourire. La classification des personnages selon leur type physique laisse plus songeur : visage caucasoïde, yeux larges, cheveux clairs pour les héros, visage mongoloïde, yeux bridés, cheveux noirs pour les personnages secondaires...
Notes
Boulet est devenu, avec Lewis Trondheim ou M. le Chien, l'une des figures de proue du blog BD, nouvelle forme de publication en feuilleton à mon avis promise à un grand avenir. Il s'agit ici, classiquement, d'un journal intime un peu romancé, où la vie intérieure de l'auteur joue un rôle central. Classiquement, parce que tous les jeunes auteurs qui se lancent sur ce nouveau support, proches par l'âge et le parcours de formation, se connaissent, se lisent, se copient et fatalement, se ressemblent un peu... De blog un peu nombriliste et adolescent au début, où l'on raconte sa petite vie à ses copains qui la connaissent déjà, Boulet est passé à une lecture plus distanciée et plus adulte du monde. Potache et 'private joke' au début, son humour a su évoluer vers un second degré réjouissant. Car si une mélancolie à la Manu Larcenet pointe parfois, on rit souvent du sens de l'observation -et de l'autodérision- de Boulet. Le trait, précis, nerveux, gourmand, derrière lequel on devine une grande maîtrise technique, sert très bien l'univers tolkieno-desprogiens de Boulet. A suivre !