Attention, chef d'œuvre ! "40 days dans le désert B" est probablement l'œuvre la plus belle de ce génie du dessin qu'est Moebius.
Jean Giraud aime à raconter la révélation que fut, dans sa jeunesse, la découverte simultanée du désert et des champignons hallucinogènes, lors d'un voyage au Mexique. C'est de cette expérience mystique décisive que devait naître son double janusien : Moebius.
J'aime à penser quand je lis "40 days dans le désert B" que Moebius y retranscrit cette expérience fondatrice : on y suit en effet les hallucinations d'un homme qui médite dans un désert. Postulat simple, mais qui lui permet à peu près tous les délires graphiques…
N'y allons pas par quatre chemins : pour moi, le "désert B" est le chef d'œuvre ultime de Moebius. Non seulement son œuvre la plus belle, mais également la plus riche, la plus émouvante, la plus hypnotisante. Ce livre est, graphiquement, réellement impressionnant : les planches sont reproduites à leur taille originelle dans l'album, sans réduction, et d'après les originaux (j'ai eu l'occasion d'en voir certains lors d'une expo), elles ont été dessinées quasiment à main levée (!!!)… il y a vraiment quelque chose d'inhumain dans une telle maîtrise du dessin !
Mais cet album n'est pas seulement un objet graphique : Moebius nous invite dans ses délires hallucinés dans son désert désherbé, aux tréfonds de son subconscient (sans doute aidé par des substances illicites), et pour peu qu'on accepte de se laisser emporter dans les méandres de son imagination tordue le voyage est inoubliable.
Car il s'agit bel et bien d'un voyage : si au premier abord, on peut être tenté de voir cet album comme un "simple" recueil d'illustrations, illustrations tellement riches individuellement qu'on pourrait passer des heures à les contempler chacune, il y a bel et bien un lien entre toutes ces images, une suite logique (si tant est qu'on puisse accoler le terme "logique" à ce trip graphique) : elles se répondent entre elles, et prennent encore plus d'ampleur lorsqu'on les admire dans leur ensemble.
Toute personne sensible à l'univers de Moebius se doit d'avoir lu le désert B. Il n'en sortira pas déçu !
N.B : "40 days dans le désert B" a été réédité plusieurs fois (3 je crois), à chaque fois avec une couverture différente (couvertures d'ailleurs jamais très engageantes)
Excellent premier tome, le scénario est vivant et rythmé, on ressent clairement une maîtrise du sujet. Le dessin est superbe et apporte un plus à l'ambiance générale.
J'attends le tome 2 pour m'étendre sur cette série, j'ai vraiment aimé cette BD et je pense qu'il y a de bonnes raisons d'être optimiste pour la suite :-)
10/02/2009 : lecture du second tome. Je passe la note à 5.
Cette série est consensuelle mais elle est plaisante et terriblement efficace.
Le scénario du T2 est ficelé comme le T1 de Prométhée mais en plus accessible.
Certains diront que c'est too much mais pourtant ça fonctionne.
Le dessin est tout simplement sublime et bien coloré : que du bonheur sur papier.
Une série référence.
Un récit, un humour et un dessin aussi acéré que l'épée d'un mousquetaire.
Une recherche graphique riche : l'auteur alterne
- le noir & blanc qui souligne la beauté architecturale du Paris des rois de France et donne de l'authenticité historique au récit.
- et les couleurs qui apportent l’aspect vivant et romanesque des aventures de Dumas.
Le mythe de D'Artagnan est revisité avec succès.
On connaît déjà l’histoire vue et lue de nombreuses fois et pourtant l’auteur parvient à nous maintenir en haleine : chaque page se savoure tout en donnant l’envie de découvrir la prochaine.
Il s'agit d'un petit bijou, on ne regrette pas son investissement.
Quel cocktail détonnant! Cette B.D vient souffler un vent de fraîcheur et d’originalité.
Pour commencer, vous prenez un style graphique évoluant au rythme de l'action incessante, mélangeant le comics, le manga et le franco/belge, distillant des couleurs en évolutions permanentes, des plus flashies en passant par le noir et blanc.
Ensuite, vous rajoutez un scénario faisant échos aux vieux classiques de la S.F, assaisonnez de guerre des gangs, de men in black, de mafieux en tout genre, de E.T, de catcheurs professionnels et de complot intersidéral.
Enfin, vous saupoudrez tout ça d’une bonne dose d’humour, de clins d’œil et de référence à gogos. Vous secouez très fort, et vous obtenez un petit aperçu de l’univers Mutafukaz !
Cette série c’est du divertissement pur, un road-movie frénétique plein d’action et de rebondissement, une galerie de personnages plus déglingués les uns que les autres, une ambiance unique.
Cerise sur le gâteau, les albums sont de vrais petits bijoux, bourrés de bonus amusants et de cahier graphique. En résumé, si le tome 1 m’avait bien plu (Note : 3,5/5), le tome 2 m’a complètement convaincu (Note 4,5/5).
Pour info, mon avis ne concerne pas le tome 0 sortit récemment, je ne l’ai pas lu et pour être honnête il ne m’attire pas des masses… Rien de gênant à cela, puisque l’histoire du tome 0 est indépendante de la série originale, prévue en trois tomes.
Gary Larson
Oh ! Mais !
Je ne comprends pas, là !
Gary Larson, qu'est-ce que vous en faites vous les aficionados purs et durs de la BD !
Du Gary Larson c’est culte ! ?
Pourquoi ne se trouve-t-il pas déjà dans la base de données ?
Gary Larson c'est simple : une case une blague, de l’humour décalé corrosif et extrêmement drôle. On est presque en qui me concerne au niveau de Calvin et Hobbes, bon d’en un autre registre je le reconnais, mais, son univers est géant !
Très connu aux Etats Unis, il reste discret en France… je ne savais pas que c’était à ce point la, moi c’est un de mes auteurs de chevet je l'ai connu pratiquement en même temps que boule et bill, c'est dire.
Pas grand chose à ajouter, il faut le voir. J'ai donc mis quelques images dans la galerie, à vous de regarder et de vous faire une idée. Si cela vous plait les 5 tomes vous réjouirons si cela vous laisse froid, pas la peine de persister, ce n’est pas votre genre c’est tout.
Gary Larson on aime ou on est complètement indifférent !
Aller hop ! Soyons directifs : Tout le monde en lit un peu et puis c’est tout ! ! Au moins ce qu’il y a dans la galerie, j’en rajouterais bien mais Alix risque de ne pas être content...
(18/20)
***VLAnGGGgggG !!!***
Voilà le coup de pelle que j'aime prendre quand je me plonge dans une BD !
Olivier Milhiet nous plonge en effet dans un univers médiéval fantastique qui m'a fait me poiler comme cela ne m'étais pas arrivé depuis longtemps ! Sans prétention et sans jamais se prendre au sérieux, les pérégrinations de son croquemort sont à mourir de rire (Ah! Ah ! :p) et m'ont rappelé mes années jeu de rôle.
Si le trait est parfois hésitant côté dessin, l'humour, lui, ne se pose pas de question, tant dans le texte que dans les illustrations. Ça fourmille de détails drolatiques dans toutes les cases façon Maester et Soeur Marie Thérèse, et on se surprend à chercher les touches d'humour cachées dans tous les recoins de ses planches. Bref, moi qui suis loin d'être bon public pour ce qui est le BD d'humour, là, j'avoue que je succombe... (encore du boulot pour notre croquemort!).
Et ce qui fait la force de cette BD c'est aussi ce personnage surréaliste qu'est Spoogue. Il a une tronche ce croquemort : la gueule de l'emploi diraient certains ! Et si certains trouveront à cette BD un côté un peu trop caricatural dans les personnages, je trouve que cela fait parti intégrante de ce genre qui distribue des rôles bien définis avec ces règles précises. Et là, Olivier Milhiet compose parfaitement avec, mais en joue et s'en joue également.
Bref, un régal à inhumer de toutes les bonnes bibliothèques !
J'ai été plus qu'agréablement surpris par cette aventure. La scène d'introduction nous plonge au coeur d'une histoire d'héroic fantasy où l'enjeu n'est pas "chimérique" : la lutte contre la maladie qui déciment plusieurs peuples de la rivière et notamment les enfants.
Il y a même une approche sociologique assez réussie sur les différents peuples et l'acceptation des différences dans les moeurs et coutumes. C'est vraiment un travail remarquable. La couverture ne m'avait pas particulièrement attiré car je la trouvais assez commune. Mais le fond ainsi que la forme se complètent harmonieusement. Les personnages sont très intéressants. On sort un peu des sentiers battus.
Cette BD un peu méconnue mériterait d'être découverte car elle recèle de véritables richesses qui vont au-delà de ce que vous pouvez en attendre. Avis aux lecteurs: vous ne serez pas déçus! Le dessin et les couleurs sont également très réussis avec une remarquable maîtrise des ombres et lumières.
Excellente nouvelle: le tome 2 a été nominée dans la catégorie "meilleur album" à Angoulême en 2008. :)
Voilà que le troisième tome vient clore cette histoire passionnante. La fin est magistrale dans le même registre que la conclusion de la planète des singes. On regrette que cela soit déjà terminé tellement que c'était bien. Le Feul a bousculé totalement les stéréotypes de l'héroïc fantasy en y introduisant des sujets sérieux (écologie, tolérance, différence culturelle, croyance...).
Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.25/5
Encore une réussite de Trillo/Risso ! Les auteurs nous offrent ici l'histoire d'une petite mexicaine au physique très particulier et qui est incroyablement attachante. Qu'elle soit détective privé peut paraître assez déstabilisant : comment un petit bout de femme comme elle pourrait faire ce métier ?! Au fil des pages la réponse nous est révélée…
Elle n'a pas de chance Alejandrina et souvent sa gentillesse la plonge dans des histoires dont elle se serait bien passée, mais elle est débrouillarde, réaliste et pleine de ressources. Elle trouve toujours une solution acceptable pour tout le monde et s'en tire avec plus ou moins de dégâts.
Sa forte personnalité est un vrai régal : elle a de l'humour, de la répartie et une autocritique croustillante. Ses aventures sentimentales sont sporadiques, chaotiques et difficiles dû à son physique ingrat : ses petites jambes maigrelettes et ses seins énormes. Et lorsque enfin le "bonbon" alléchant pointe son nez, elle ne le reconnaît pas, évidemment, étant habituée à une indifférence totale.
Mais pourquoi cette fin ? Pourquoi ?!
Une bande dessinée sur le conflit israélo-palestinien. On me dira que ce n'est pas la première et ce ne sera certainement pas la dernière. Le point de vue original ici est qu'Uri Fink est israélien, il vit avec sa famille dans la peur des attentats terroristes, au quotidien. C'est d'ailleurs ce qui est mis en exergue en 4ème de couverture : "Joe Sacco a passé quelques semaines dans cette région ; moi j'y vis".
Et il est clair que ce point de vue est intéressant, car cet argument se suffit à lui-même. Certes Joe Sacco a vécu sa réalité du conflit et on peut penser ce qu'on veut de ces bd reportages telles que Palestine. Uri Fink donne une autre vision et elle n'est pas pro-israélienne du tout contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord. Je trouve son avis très éclairé sur la situation politique qu'il vit depuis toujours. C'est d'ailleurs un homme avec un certain recul qui sait analyser et revoir ses opinions.
L'album n'est pas une unique histoire mais une sorte de compilation de différentes périodes de la vie de l'auteur et d'anecdotes diverses. On y découvre son passage dans l'armée, ses relations de famille, mais aussi la politique et ses discussions avec son ami qui n'a pas les mêmes positions que lui. Il parle également des médias et l'image qu'ils imposent à la masse populaire.
On trouve aussi des courts passages bien marrants "Israël pour les nuls". Dans l'un d'eux l'auteur se moque gentiment car le pays n'a pas d'identité nationale tel qu'un hymne ou une spécialité culinaire qui lui serait intrinsèque sans qu'elle ait une origine étrangère.
Le dessin est très appréciable. Il est très inspiré des comics américain. Les bouilles des personnages sont rondes, la mise en page est libre et sans case, le tout en noir et blanc. Comme il l'évoque dans l'album, l'auteur dévorait les comics de super héros étant gamin.
Uri Fink inconnu pour ma part jusqu'à maintenant est une vraie star de la bande dessinée dans son pays à en croire la présentation de l'éditeur. Rien d'étonnant et je ne peux qu'avoir envie d'en lire plus de son travail.
C'est bien écrit, le dessin passe bien, l'ensemble est instructif et divertissant car malgré le climat de guerre qui l'entoure, l'auteur fait semble-t-il preuve de beaucoup d'optimisme et l'humour est souvent présent au fil des pages.
Fantastique diptyque que ce Lulu femme nue !
Comme souvent avec Etienne Davodeau, tout démarre d’une réaction décalée face à une situation quotidienne. Ici, Lulu, personnage central du récit, décide de tout plaquer après un échec lors d’un entretien d’embauche. Adieu mari, enfants, confort et sécurité, bonjour l’aventure.
Cette errance nous sera contée par son entourage, réuni pour une raison qui ne s’éclairera qu’au fil du récit. Cette narration est, tour à tour, simple, humaine, intrigante, émouvante, drôle, touchante. Davodeau joue constamment sur le fil du rasoir, son récit peut à tout instant verser dans le grotesque, dans le caricatural et, pourtant, jamais ce n’est le cas. Non, simplement, je suis touché par ses personnages aussi improbables que proches de moi, aussi décalés qu’anodins. Cette écriture très fine, tant dans l’art de dresser des portraits que dans celui de distiller un suspense, est l’atout principal du récit.
Pour une fois, le dessin n’est pas en reste ! D’habitude, l’artiste se contente d’illustrer ses récits, mais, depuis Chute de Vélo, Davodeau a réussi à imposer son style dépouillé et à lui insuffler un charme réel qui tient dans l’adéquation entre la simplicité du trait et l’humanité des histoires. La colorisation pastel enrobe l’objet d’une nouvelle couche de douceur.
Finalement, mon seul problème est de savoir si je vais accorder un 4 ou un 5 à cette œuvre. Franchement bien, cette bande dessinée l’est, assurément. A-t-elle le potentiel pour devenir culte ? Marquera t’elle l’histoire de la bande dessinée ? Je suis en tous les cas convaincu qu’elle marquera une étape importante dans la carrière d’Etienne Davodeau … et comme je considère Davodeau comme l’une des personnalités les plus intéressantes de la bande dessinée actuelle, je tranche définitivement pour le « culte ».
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40 days dans le désert B
Attention, chef d'œuvre ! "40 days dans le désert B" est probablement l'œuvre la plus belle de ce génie du dessin qu'est Moebius. Jean Giraud aime à raconter la révélation que fut, dans sa jeunesse, la découverte simultanée du désert et des champignons hallucinogènes, lors d'un voyage au Mexique. C'est de cette expérience mystique décisive que devait naître son double janusien : Moebius. J'aime à penser quand je lis "40 days dans le désert B" que Moebius y retranscrit cette expérience fondatrice : on y suit en effet les hallucinations d'un homme qui médite dans un désert. Postulat simple, mais qui lui permet à peu près tous les délires graphiques… N'y allons pas par quatre chemins : pour moi, le "désert B" est le chef d'œuvre ultime de Moebius. Non seulement son œuvre la plus belle, mais également la plus riche, la plus émouvante, la plus hypnotisante. Ce livre est, graphiquement, réellement impressionnant : les planches sont reproduites à leur taille originelle dans l'album, sans réduction, et d'après les originaux (j'ai eu l'occasion d'en voir certains lors d'une expo), elles ont été dessinées quasiment à main levée (!!!)… il y a vraiment quelque chose d'inhumain dans une telle maîtrise du dessin ! Mais cet album n'est pas seulement un objet graphique : Moebius nous invite dans ses délires hallucinés dans son désert désherbé, aux tréfonds de son subconscient (sans doute aidé par des substances illicites), et pour peu qu'on accepte de se laisser emporter dans les méandres de son imagination tordue le voyage est inoubliable. Car il s'agit bel et bien d'un voyage : si au premier abord, on peut être tenté de voir cet album comme un "simple" recueil d'illustrations, illustrations tellement riches individuellement qu'on pourrait passer des heures à les contempler chacune, il y a bel et bien un lien entre toutes ces images, une suite logique (si tant est qu'on puisse accoler le terme "logique" à ce trip graphique) : elles se répondent entre elles, et prennent encore plus d'ampleur lorsqu'on les admire dans leur ensemble. Toute personne sensible à l'univers de Moebius se doit d'avoir lu le désert B. Il n'en sortira pas déçu ! N.B : "40 days dans le désert B" a été réédité plusieurs fois (3 je crois), à chaque fois avec une couverture différente (couvertures d'ailleurs jamais très engageantes)
Carthago
Excellent premier tome, le scénario est vivant et rythmé, on ressent clairement une maîtrise du sujet. Le dessin est superbe et apporte un plus à l'ambiance générale. J'attends le tome 2 pour m'étendre sur cette série, j'ai vraiment aimé cette BD et je pense qu'il y a de bonnes raisons d'être optimiste pour la suite :-) 10/02/2009 : lecture du second tome. Je passe la note à 5. Cette série est consensuelle mais elle est plaisante et terriblement efficace. Le scénario du T2 est ficelé comme le T1 de Prométhée mais en plus accessible. Certains diront que c'est too much mais pourtant ça fonctionne. Le dessin est tout simplement sublime et bien coloré : que du bonheur sur papier. Une série référence.
D'Artagnan, journal d'un cadet
Un récit, un humour et un dessin aussi acéré que l'épée d'un mousquetaire. Une recherche graphique riche : l'auteur alterne - le noir & blanc qui souligne la beauté architecturale du Paris des rois de France et donne de l'authenticité historique au récit. - et les couleurs qui apportent l’aspect vivant et romanesque des aventures de Dumas. Le mythe de D'Artagnan est revisité avec succès. On connaît déjà l’histoire vue et lue de nombreuses fois et pourtant l’auteur parvient à nous maintenir en haleine : chaque page se savoure tout en donnant l’envie de découvrir la prochaine. Il s'agit d'un petit bijou, on ne regrette pas son investissement.
Mutafukaz
Quel cocktail détonnant! Cette B.D vient souffler un vent de fraîcheur et d’originalité. Pour commencer, vous prenez un style graphique évoluant au rythme de l'action incessante, mélangeant le comics, le manga et le franco/belge, distillant des couleurs en évolutions permanentes, des plus flashies en passant par le noir et blanc. Ensuite, vous rajoutez un scénario faisant échos aux vieux classiques de la S.F, assaisonnez de guerre des gangs, de men in black, de mafieux en tout genre, de E.T, de catcheurs professionnels et de complot intersidéral. Enfin, vous saupoudrez tout ça d’une bonne dose d’humour, de clins d’œil et de référence à gogos. Vous secouez très fort, et vous obtenez un petit aperçu de l’univers Mutafukaz ! Cette série c’est du divertissement pur, un road-movie frénétique plein d’action et de rebondissement, une galerie de personnages plus déglingués les uns que les autres, une ambiance unique. Cerise sur le gâteau, les albums sont de vrais petits bijoux, bourrés de bonus amusants et de cahier graphique. En résumé, si le tome 1 m’avait bien plu (Note : 3,5/5), le tome 2 m’a complètement convaincu (Note 4,5/5). Pour info, mon avis ne concerne pas le tome 0 sortit récemment, je ne l’ai pas lu et pour être honnête il ne m’attire pas des masses… Rien de gênant à cela, puisque l’histoire du tome 0 est indépendante de la série originale, prévue en trois tomes.
Gary Larson
Gary Larson Oh ! Mais ! Je ne comprends pas, là ! Gary Larson, qu'est-ce que vous en faites vous les aficionados purs et durs de la BD ! Du Gary Larson c’est culte ! ? Pourquoi ne se trouve-t-il pas déjà dans la base de données ? Gary Larson c'est simple : une case une blague, de l’humour décalé corrosif et extrêmement drôle. On est presque en qui me concerne au niveau de Calvin et Hobbes, bon d’en un autre registre je le reconnais, mais, son univers est géant ! Très connu aux Etats Unis, il reste discret en France… je ne savais pas que c’était à ce point la, moi c’est un de mes auteurs de chevet je l'ai connu pratiquement en même temps que boule et bill, c'est dire. Pas grand chose à ajouter, il faut le voir. J'ai donc mis quelques images dans la galerie, à vous de regarder et de vous faire une idée. Si cela vous plait les 5 tomes vous réjouirons si cela vous laisse froid, pas la peine de persister, ce n’est pas votre genre c’est tout. Gary Larson on aime ou on est complètement indifférent ! Aller hop ! Soyons directifs : Tout le monde en lit un peu et puis c’est tout ! ! Au moins ce qu’il y a dans la galerie, j’en rajouterais bien mais Alix risque de ne pas être content... (18/20)
Spoogue
***VLAnGGGgggG !!!*** Voilà le coup de pelle que j'aime prendre quand je me plonge dans une BD ! Olivier Milhiet nous plonge en effet dans un univers médiéval fantastique qui m'a fait me poiler comme cela ne m'étais pas arrivé depuis longtemps ! Sans prétention et sans jamais se prendre au sérieux, les pérégrinations de son croquemort sont à mourir de rire (Ah! Ah ! :p) et m'ont rappelé mes années jeu de rôle. Si le trait est parfois hésitant côté dessin, l'humour, lui, ne se pose pas de question, tant dans le texte que dans les illustrations. Ça fourmille de détails drolatiques dans toutes les cases façon Maester et Soeur Marie Thérèse, et on se surprend à chercher les touches d'humour cachées dans tous les recoins de ses planches. Bref, moi qui suis loin d'être bon public pour ce qui est le BD d'humour, là, j'avoue que je succombe... (encore du boulot pour notre croquemort!). Et ce qui fait la force de cette BD c'est aussi ce personnage surréaliste qu'est Spoogue. Il a une tronche ce croquemort : la gueule de l'emploi diraient certains ! Et si certains trouveront à cette BD un côté un peu trop caricatural dans les personnages, je trouve que cela fait parti intégrante de ce genre qui distribue des rôles bien définis avec ces règles précises. Et là, Olivier Milhiet compose parfaitement avec, mais en joue et s'en joue également. Bref, un régal à inhumer de toutes les bonnes bibliothèques !
Le Feul
J'ai été plus qu'agréablement surpris par cette aventure. La scène d'introduction nous plonge au coeur d'une histoire d'héroic fantasy où l'enjeu n'est pas "chimérique" : la lutte contre la maladie qui déciment plusieurs peuples de la rivière et notamment les enfants. Il y a même une approche sociologique assez réussie sur les différents peuples et l'acceptation des différences dans les moeurs et coutumes. C'est vraiment un travail remarquable. La couverture ne m'avait pas particulièrement attiré car je la trouvais assez commune. Mais le fond ainsi que la forme se complètent harmonieusement. Les personnages sont très intéressants. On sort un peu des sentiers battus. Cette BD un peu méconnue mériterait d'être découverte car elle recèle de véritables richesses qui vont au-delà de ce que vous pouvez en attendre. Avis aux lecteurs: vous ne serez pas déçus! Le dessin et les couleurs sont également très réussis avec une remarquable maîtrise des ombres et lumières. Excellente nouvelle: le tome 2 a été nominée dans la catégorie "meilleur album" à Angoulême en 2008. :) Voilà que le troisième tome vient clore cette histoire passionnante. La fin est magistrale dans le même registre que la conclusion de la planète des singes. On regrette que cela soit déjà terminé tellement que c'était bien. Le Feul a bousculé totalement les stéréotypes de l'héroïc fantasy en y introduisant des sujets sérieux (écologie, tolérance, différence culturelle, croyance...). Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.25/5
Chicanos
Encore une réussite de Trillo/Risso ! Les auteurs nous offrent ici l'histoire d'une petite mexicaine au physique très particulier et qui est incroyablement attachante. Qu'elle soit détective privé peut paraître assez déstabilisant : comment un petit bout de femme comme elle pourrait faire ce métier ?! Au fil des pages la réponse nous est révélée… Elle n'a pas de chance Alejandrina et souvent sa gentillesse la plonge dans des histoires dont elle se serait bien passée, mais elle est débrouillarde, réaliste et pleine de ressources. Elle trouve toujours une solution acceptable pour tout le monde et s'en tire avec plus ou moins de dégâts. Sa forte personnalité est un vrai régal : elle a de l'humour, de la répartie et une autocritique croustillante. Ses aventures sentimentales sont sporadiques, chaotiques et difficiles dû à son physique ingrat : ses petites jambes maigrelettes et ses seins énormes. Et lorsque enfin le "bonbon" alléchant pointe son nez, elle ne le reconnaît pas, évidemment, étant habituée à une indifférence totale. Mais pourquoi cette fin ? Pourquoi ?!
Israël - Palestine, entre guerre et paix
Une bande dessinée sur le conflit israélo-palestinien. On me dira que ce n'est pas la première et ce ne sera certainement pas la dernière. Le point de vue original ici est qu'Uri Fink est israélien, il vit avec sa famille dans la peur des attentats terroristes, au quotidien. C'est d'ailleurs ce qui est mis en exergue en 4ème de couverture : "Joe Sacco a passé quelques semaines dans cette région ; moi j'y vis". Et il est clair que ce point de vue est intéressant, car cet argument se suffit à lui-même. Certes Joe Sacco a vécu sa réalité du conflit et on peut penser ce qu'on veut de ces bd reportages telles que Palestine. Uri Fink donne une autre vision et elle n'est pas pro-israélienne du tout contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord. Je trouve son avis très éclairé sur la situation politique qu'il vit depuis toujours. C'est d'ailleurs un homme avec un certain recul qui sait analyser et revoir ses opinions. L'album n'est pas une unique histoire mais une sorte de compilation de différentes périodes de la vie de l'auteur et d'anecdotes diverses. On y découvre son passage dans l'armée, ses relations de famille, mais aussi la politique et ses discussions avec son ami qui n'a pas les mêmes positions que lui. Il parle également des médias et l'image qu'ils imposent à la masse populaire. On trouve aussi des courts passages bien marrants "Israël pour les nuls". Dans l'un d'eux l'auteur se moque gentiment car le pays n'a pas d'identité nationale tel qu'un hymne ou une spécialité culinaire qui lui serait intrinsèque sans qu'elle ait une origine étrangère. Le dessin est très appréciable. Il est très inspiré des comics américain. Les bouilles des personnages sont rondes, la mise en page est libre et sans case, le tout en noir et blanc. Comme il l'évoque dans l'album, l'auteur dévorait les comics de super héros étant gamin. Uri Fink inconnu pour ma part jusqu'à maintenant est une vraie star de la bande dessinée dans son pays à en croire la présentation de l'éditeur. Rien d'étonnant et je ne peux qu'avoir envie d'en lire plus de son travail. C'est bien écrit, le dessin passe bien, l'ensemble est instructif et divertissant car malgré le climat de guerre qui l'entoure, l'auteur fait semble-t-il preuve de beaucoup d'optimisme et l'humour est souvent présent au fil des pages.
Lulu Femme Nue
Fantastique diptyque que ce Lulu femme nue ! Comme souvent avec Etienne Davodeau, tout démarre d’une réaction décalée face à une situation quotidienne. Ici, Lulu, personnage central du récit, décide de tout plaquer après un échec lors d’un entretien d’embauche. Adieu mari, enfants, confort et sécurité, bonjour l’aventure. Cette errance nous sera contée par son entourage, réuni pour une raison qui ne s’éclairera qu’au fil du récit. Cette narration est, tour à tour, simple, humaine, intrigante, émouvante, drôle, touchante. Davodeau joue constamment sur le fil du rasoir, son récit peut à tout instant verser dans le grotesque, dans le caricatural et, pourtant, jamais ce n’est le cas. Non, simplement, je suis touché par ses personnages aussi improbables que proches de moi, aussi décalés qu’anodins. Cette écriture très fine, tant dans l’art de dresser des portraits que dans celui de distiller un suspense, est l’atout principal du récit. Pour une fois, le dessin n’est pas en reste ! D’habitude, l’artiste se contente d’illustrer ses récits, mais, depuis Chute de Vélo, Davodeau a réussi à imposer son style dépouillé et à lui insuffler un charme réel qui tient dans l’adéquation entre la simplicité du trait et l’humanité des histoires. La colorisation pastel enrobe l’objet d’une nouvelle couche de douceur. Finalement, mon seul problème est de savoir si je vais accorder un 4 ou un 5 à cette œuvre. Franchement bien, cette bande dessinée l’est, assurément. A-t-elle le potentiel pour devenir culte ? Marquera t’elle l’histoire de la bande dessinée ? Je suis en tous les cas convaincu qu’elle marquera une étape importante dans la carrière d’Etienne Davodeau … et comme je considère Davodeau comme l’une des personnalités les plus intéressantes de la bande dessinée actuelle, je tranche définitivement pour le « culte ».