Les derniers avis (9367 avis)

Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Fables amères
Fables amères

Avec la première histoire, le ton est donné. La bêtise humaine sous toutes ses formes prend place dans chaque mini-récit. Les scenarii sont futiles mais croquent avec une rare finesse les aberrations de la vie de tous les jours et apportent une réflexion devenue souvent inexistante. Chabouté a réussi à faire passer beaucoup de sentiments avec peu de choses. Il a un sens inné de la narration et un sens de l'observation habilement mis à contribution pour réaliser ses BD. Le dessin noir et blanc est toujours aussi beau et puissant. Ici, pas de demi-teintes, c'est tout ou rien comme dans les histoires frôlant l'absurde et pourtant si réelles. Quel intérêt ont ces petites histoires ? Elles sont tout simplement l'essence même des romans graphiques, empreintes d'empathie elles amènent le lecteur à réagir. Malgré le côté acidulé des récits j'ai parfois souri, mais en général, j'ai surtout ressenti de la honte, de la colère ou de l'incrédulité. "Fables amères de tout petits riens" m'a fait réagir ce qui démontre ses qualités importantes, indépendantes de la courte longueur des récits. Chabouté s'est essayé à un nouvel exercice avec succès et démontre qu'il fait parti des auteurs immanquables du 9ème art.

24/07/2010 (modifier)
Par AqME
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Zombies (Soleil)
Zombies (Soleil)

Le genre du mort-vivant est un genre qui depuis quelques temps revient à la mode. On peut le voir au travers différents supports comme le cinéma, la littérature et forcément la bande dessinée. Malgré tout, le genre a du mal à se renouveler et les perles sont rares. Coté cinéma, on a eu, pour le meilleur, ''Shaun of the dead'', ''L'armée des morts", la série des "28 jours et semaines plus tard" et plus récemment "Bienvenue à Zombieland", mais pour le pire, les titres sont à foison comme "Zombies strippers", "Zombie honeymoon", ou encore "La cité des morts". Niveau B.D, ce qui nous intéresse, on a droit à du pas terrible comme "Loving Dead (Fragile)", à du rigolo comme "Marvel zombies" tome 2 et à du très bon comme ''Zombie" avec Simon Garth. Ici, avec Zombies des éditions Soleil, on a droit, pour ma part, à du très bon. Parlons tout d'abord du scénario. Il est très classique avec une trame basique que l'on retrouve dans tous les films de zombie depuis Romero. En, gros, on a des zombies partout, une pincée de survivants qui se regroupent dans un endroit (centre commercial, immeuble, zone de regroupement), ici des bateaux, et ils essayent de survivre comme ils peuvent en communauté. Jusque là, pas de surprise, c'est classique. Mais dans ce premier tome, on a déjà dès la planche 5 un retournement de situation relativement bien foutu. Puis, bien entendu, on nous laisse sur un pur cliffhanger de fin en attendant un tome 2 qui s'annonce énorme. Au niveau du dessin, on a droit à des illustrations magnifiques. Cholet nous sert des images dynamiques, pas avares en tripailles avec des visages remplis d'expressions. On s'attache beaucoup au héros qui ressemble à monsieur tout le monde mais qui cache un terrible secret. On s'attache aussi beaucoup au petit garçon et à la relation qu'il entretient avec le héros. Une putain de relation qui virera au drame et qui laissera le lecteur pantois. Les zombies sont relativement bien faits et bien variés, et les couleurs donnent un aspect de désespoir qui sied parfaitement au scénario et à l'ambiance. Les tons gris, oranges fonctionnent à merveille. Au final, on obtient un scénario classique mais bourré de bonnes idées, avec plein de rebondissements et des personnages attachants. Vivement la suite pour cette série qui s'annonce énorme.

24/07/2010 (modifier)
Par Youn
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Walking Dead
Walking Dead

En lisant certains commentaires, je me dis que l’on ne voit pas les mêmes choses où que l’on ne vit pas dans le même monde tant il y a de la foi dans la nature humaine en disant que tout est un peut too much dans cette série… Pourtant, même dans notre France super policée, des faits divers m’interpellent : Un homme tabassé à mort après un match de foot. Un homme tabassé à mort après un petit accrochage en voiture. Un homme tabassé un soir d’été sur la plage et sa femme violée devant lui pour n’avoir pas eu de clopes sur lui. Et j’en passe et des meilleurs… Vous vous rendez compte de cette violence ? Pour moi qui vis dans ma campagne cela me parait dingue, mais pour ceux qui vivent dans les cités chaudes, peut être pas tant que ça ? A 2 heures d’avion, au Kosovo, dans un mode de vie proche du nôtre, ils ont connu l’épuration ethnique, au Rwanda n’en parlons pas, etc… Pour ceux qui ont vu des images, c’est quand même tuer son voisin à la machette droit dans les yeux parce qu’il n’est pas dans le bon camp… On a égorgé des hommes dans des stades de foot à l’ère des talibans pour présomption de cocufiage… Quand on y réfléchi, on se demande comment des gens qui vivent ensemble tout d’un coup bascule dans cette logique de mort et de survie. Je me sens loin de cette violence, incapable de lever la main sur quelqu’un mais qu’en serait-il dans un climat de guerre ou de chaos extrême ? C’est ça que pose comme question Walking Dead. Ce n’est pas qu’un comics sur les morts vivants, d’ailleurs dans le tome 11, on ne les voit presque pas, mais une vision de la descente aux enfers dans la haine et la violence de gens « normaux » confrontés à la décadence des hommes en guerre pour leur survie. D’un point de vu psychologique, si on regarde bien l’évolution des personnages, je trouve que l’on n’est pas dans la caricature, mais que c’est plutôt bien décrit et je pense que face à une telle violence, n’importe qui tournerait barge ou finirait par devenir aussi violent. Bref, achetez cette série en connaissance de cause : c’est trash, non pas à cause des zombies, mais à cause de ce miroir que nous renvoie cette série, reflet qui nous dérange tant il est noir et inquiétant…

23/07/2010 (modifier)
Par Chéreau
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Grand Mort
Le Grand Mort

Un scénario qui rappelle la Balade au bout du monde ou les aventures de Philémon par Fred, un monde de fantasy qui ressemble beaucoup à ce que Loisel a pu faire auparavant. Mais au delà des ressemblances, l'album se singularise par la qualité des personnages, loin d'être aussi caricaturaux et lisses qu'on pourrait l'attendre dans une série de ce genre. Le personnage de Pauline, l'héroïne, surtout, est très réussi. Pour une fois, une BD nous offre un personnage féminin complexe et loin de toute caricature, mignonne sans être une Barbie, râleuse, intello, bavarde... On partage sans peine son incrédulité d'étudiante parisienne rationnelle, faisant connaissance avec des bretons amateurs de grimoires qui lui assurent qu'ils se baladent régulièrement dans un monde parallèle. On croit à son effaremment lorsqu'elle s'y retrouve elle-même soudain. Petit complément après la lecture du tome 2 : à l'entame de cette suite, c'est d'abord la surprise. On quitte en quelques pages le décor onirique et écologique du monde parallèle découvert au tome 1, qui faisait penser à la planète d'Avatar, pour un retour très douloureux à la réalité. Le temps s'écoulant différemmment dans les deux mondes, plusieurs années ont passé en France pendant les quelques jours d'escapade des deux héros dans le monde parallèle. Erwan, l'apprenti alchimiste qu'on suit désormais seul, à la recherche de Pauline, revenue avant lui, découvre une France de 2011 en déclin accélérée pour cause de réchauffement climatique et de crise économique mondiale. Le contraste est sans doute voulu, mais on tombe du même coup dans le cliché : les bons primitifs magiciens et respectueux de la nature du monde parallèle, contre les méchants humains qui n'ont que ce qu'ils méritent à force de détruire la planète. On n'est pas loin du manichéisme naïf d'Olivier Rameau. Sans compter que l'effondrement fulgurant de l'économie française paraît tout de même un tantinet exagéré : des milliers de chômeurs campent désormais en pleine rue et il n'y a plus que Mc Do, devenu le nec plus ultra de la cuisine française, qui embauche encore. Un peu gros, tout de même. Reste l'histoire, un peu frustrante à force d'être répétitive et de ne pas aboutir : Erwan piste Pauline d'une adresse à l'autre, arrivant toujours trop tard, ramassant des bribes d'information sur l'étrange grossesse de Pauline (un clin d'oeil à Betelgeuse, la suite d'Aldébaran ?). A la fin du tome, ni lui ni nous ne sommes beaucoup plus avancés. J'attends le tome 3 pour me faire une opinion définitive. S'il repart fort et parvient à m'étonner, je remonterai la note. J'espère qu'il ne terminera pas en eau de boudin pour tenter de renouer les fils d'une histoire qui a peut-être un peu trop promis...

07/03/2008 (MAJ le 22/07/2010) (modifier)
Par Chéreau
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Immeuble d'en face
L'Immeuble d'en face

Ils sont six habitants d'un immeuble de Lille : un couple d'étudiants amoureux, deux quinqua, une mère célibataire et son petit Rémi. Vanyda raconte leur quotidien par petites touches, en saynètes de quelques pages, présentées comme autant de micro-actes d'un théâtre du dérisoire. Il ne se passe rien de notable, sinon un accouchement qui démarre dans l'escalier, des désirs d'adultère, une porte qui se referme avec les clés à l'intérieur... Mais on dévore ce livre dessiné comme un manga sans même voir passer les pages. Malgré son jeune âge, Vanyda a su rendre vrais et attachants ses personnages par quelques détails simples, un geste, un mot, un regard qui sonne vrai. Cette jeune dessinatrice qui s'est d'abord publiée à compte d'auteur a un vrai talent à raconter les histoires. Bravo !

04/04/2007 (MAJ le 22/07/2010) (modifier)
Par Chéreau
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Parker
Parker

Une très bonne surprise, une fois qu'on s'habitue aux cadrages serrés et au trait anguleux. Au demeurant, le dessin s'adapte très bien à cette histoire de vengeance d'un gangster, dans le New-York des années 60. Un noir et blanc (et bleu) très comics, nerveux et efficace. Etonnamment, on a l'impression que les hommes et les femmes ne sont pas dessinés par la même main. Eux tout en angles et en ombres, tendus, rigides, traçés à grands traits. Elles, arrondies, enfantines, claires, aux visages parfois cartoonesques. Des poupées barbie mal grandies au pays de Big Jim. Trop différents pour se comprendre derrière leur apparence de fantasme. Les uns et les autres semblent sortis de pubs de la même époque, pubs d'after-shave ou réclames pour des bas nylon. Icone de virilité aux mâchoires serrées, Parker a un compte à régler avec celui qui l'a trahi et envoyé au trou. Brute efficace incapable d'extérioriser ses sentiments autrement que dans la frénésie sexuelle -après chaque coup réussi ou chaque meurtre- il part en chasse de son gibier, laissant une trace sanglante sur son passage. Comme souvent dans les récits américains, chaque personnage semble désespérement seul dans la jungle des rapports humains, où l'apparence est une arme, surtout pour les faibles. Parker n'est somme toute que le produit trop parfait d'une société qui vénère les forts et les héros solitaires et brise ses perdants. Une histoire proche de Sin City, en somme, mais en plus intelligent. Pas de complaisance dans la violence, pourtant omniprésente. Pas de manichéisme sommaire. On attend la suite avec impatience.

22/07/2010 (modifier)
Par Chéreau
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Belleville Story
Belleville Story

L'album frappe d'abord par la fluidité et le dynamisme d'un dessin décontracté seulement en apparence. Il y a du Blain dans ce trait rapide et nerveux. Les premières pages, en un magnifique travelling silencieux sur les pas du héros, plantent un décor foisonnnant et nous présentent Freddy, petit malfrat anxieux et pas encore totalement endurci, qui joue les durs pour son patron, un caïd yougoslave pas commode. Les cadrages à hauteur d'homme restituent en quelques cases l'atmosphère humide et populeuse de Belleville à la tombée de la nuit. Les rouages du scénario s'enclenchent avec naturel et l'on ne lâche plus cet album au suspense crescendo, où Freddy va devoir tout autant s'affronter lui-même qu'affronter les autres, au cours d'une nuit crispante que le lecteur croit suivre presque en temps réel. Freddy va se retrouver contraint de cornaquer le mystérieux Zhu à travers Belleville, alors même qu'il a promis de le tuer. Zhu n'a pas l'air dupe mais s'accommode de la présence du jeune homme et paraît parfois jouer avec lui. Ce premier tome, intitulé "avant minuit", n'en raconte que la première partie. Et on le referme sur un sentiment de frustration et d'impatience. Que vont devenir Freddy et Larna, la jeune prostituée aussi mal endurcie que lui et qu'il voudrait protéger ? Quelles sont les motivations réelles du souriant Zhu, débarqué pour 24h de Chine mais que tout le monde semble connaître à Belleville ? Que se passera-t-il si Freddy ne tient pas la promesse qu'il a faite à l'impitoyable Wang, parrain de la mafia chinoise parisienne ? La belle Sacha, si futile et désabusée en apparence, trahira-t-elle Larna ? On devine les blessures intimes de personnages complexes et crédibles, qu'on voit changer et quitter peu à peu leur masque. Une excellente surprise, un album que je recommande !

21/07/2010 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Uchronie[s] - New Byzance
Uchronie[s] - New Byzance

Difficile de se prononcer sur cette série qui est en pleine gestation... Car de ce triptyque d'univers parallèles, je n'ai pour l'instant lu que celui-ci... D'un côté j'ai beaucoup aimé l'univers qui nous est proposé (Un monde futuriste à la Minority Report mais où l'islamisme domine et a pris le pas sur les grandes puissances mondiales suite aux attentats de 2001), de l'autre je trouve que par moment ça manque de finesse et que le scénario souffre de situations un peu trop vite absorbées par ses protagonistes... Fingers in the nose quoi, ou comment des problèmes sérieux vécus par nos héros sont vite évacués par des raccourcis ou des solutions qui laissent parfois dubitatifs ! Côté dessin, ça se tient, et plutôt bien ! Si parfois les personnages sont un peu "écorchés", et les raccourcis des corps un peu bancales, l'impression générale est plus que bonne et fait même penser à du Marini par certains aspects. Des couleurs chaudes qui collent à merveille au décor ambiant, des vues architecturales sublimes qui marient subtilement orientalisme et futurisme, et des ambiances bien senties et fouillées en fonction des quartiers traversés. Des quartiers huppés, aux bas fonds de cette cité, tout est cohérent et crédible. Alors, en attendant de découvrir les autres pans de cet univers qui semble très intéressant, je resterai pourtant sur cette appréciation modeste à cause de facilités du scénario qui m'ont un peu déçu... A suivre, donc ! ************** Je viens de finir la lecture du 3e tome de ce cycle. Meilleur que celui de "New-Harlem", "New-Byzance" m'a davantage convaincu, même si certaines scènes se résolvent un peu trop facilement à mon goût. Le dessin est également meilleur . Ce triptyque se clôt sur un épilogue un peu lourd et assez mal amené, qui tente de justifier l'Ultime tome qui clôturera les 3 cycles... Ca manque un peu de finesse tout ça ! Mais ça reste un cycle agréable à lire !

11/04/2009 (MAJ le 21/07/2010) (modifier)
Par Whym33
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Walking Dead
Walking Dead

Incroyable ! Cette BD est tout bonnement incroyable. Je l'ai découverte en me référant aux avis dithyrambiques du site auxquels vient s'ajouter le mien. Je viens de finir le tome 8. Il m'en reste à l'heure actuelle 3 à lire en attendant les prochaines publications. Mais je ne peux m'empêcher de poster dès maintenant. Je suis tenu en haleine à tout instant et je meure d'envie de découvrir la suite. C'est bien la première fois que je suis autant bousculé par une lecture. La qualité première de cette série tient bien entendu dans son scénario mais il faut aussi souligner la richesse de la mise en scène, et le rythme soutenu sur lesquels s'appuie ce scénario. Les dialogues sont profonds et révèlent petit à petit la personnalité de chacun des protagonistes, ainsi que l'évolution de cette personnalité au cours de l'aventure. Aucune faiblesse dans le scénario, rien de gratuit, tout a son importance et participe à l'environnement dans lequel doivent évoluer les personnages. La violence succède aux moments de calme pour mieux nous saisir. La violence peut succéder à la violence pour mieux nous surprendre et rappeler au lecteur l'environnement hostile à tous points de vue dans lequel nous évoluons. Pas de codes ou de situations attendues, chaque page peut nous plonger plus encore dans la stupéfaction. Donc BD culte forcément ! C'est exactement ce que je cherche : un scénario en béton par un auteur qui sait parfaitement où il veut nous emmener, contrairement à bien des séries qui s'étirent en longueur et piochent pour prolonger l'histoire au fur et à mesure du succès rencontré (placez ici la série de votre choix), des personnages charismatiques, du suspens, et l'impression permanente d'être sur un fil. Bon j'y retourne.

20/07/2010 (modifier)
Couverture de la série Zombillénium
Zombillénium

Il est vrai qu’avant de lire cette BD je détestais, (mais alors je détestais carrément !) la plupart des BD faites à l’ordinateur ! Ça se résumait pour moi à des sous-machins commerciaux fait à la va-vite, dérivés d’une autre œuvre (série TV, film etc…) produit en 2 mois pour toucher un public déjà conquis ! Et pour Zombillénium, la première chose qu’on lit dans les remerciements (pour ceux qui lisent les remerciements…) c’est que tout le livre (hors couverture) a été fait sur Adobe Illustrator. Oulaa, tu pars pas gagnant toi ! (Pour info, je n’ai pas lu les précédentes séries de l’auteur, je ne sais pas si elles ont subi le même traitement.) Mais bon, là, à première vue, y a du style. Honnêtement le trait est particulier, y a une patte perso ou quelque chose. Alors lisons ! Et bien c’est franchement génial ! L’histoire est complètement barrée, originale et fraîche, les persos sont fouillés, bien définis, vivants même ! (hahahaha…) L’humour est canon, la parodie de Mickael Jackson, quoique classique, est tordante. L’univers est particulièrement réussi et on entre sans peine dans cette histoire un peu folle de zombies syndicalistes et de parc d’attraction carrément mortel. Des clins d’œil et des vannes à chaque case, du rythme, une ingénieuse narration et vous avez un premier tome d’une série destiné à cartonner. Alors il y en aura toujours pour vomir sur le trait un peu palot, sur les courbes trop nettes et les couleurs trop sèches. Mais inversement, le crayon de De Pins (enfin sa souris vraisemblablement…) lui ouvre des possibilités accrues sur le traitement de la lumière, des dynamismes. Le réel talent de l’auteur est finalement de s’être approprié ces techniques nouvelles et de les faire siennes au service de son univers. Tout est cohérent ! Pour exemple, quand le vampire, le squelette et la momie se penchent sur le héros, un contre-jour masque légèrement leur visage, contre-jour fait nécessairement à l’ordinateur mais qui donne un relief saisissant, un aspect cinéma aux personnages et à l’ambiance générale de l'histoire. Clouzot disait : « Pour faire un film, premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire troisièmement une bonne histoire ». L’aphorisme s’adapterait sans doute au 9ème art si tant est que l’on conçoive que la qualité d’une œuvre ne résulte pas nécessairement de sa réussite technique et artistique. L’émotion peut-elle naître d’un clic de souris ? Ici la réponse est oui ! Cette certaine démocratisation de l’art BD est-elle préjudiciable ? Ici la réponse est non ! Mais le débat reste ouvert…

20/07/2010 (modifier)