On se retrouve dans un sacré trip avec ce "Ultra Heaven"...
On met un peu de temps à rentrer dedans, à comprendre qu'on suit finalement le parcours de Kab, ce junkie de troisième zone qui cherche à se foutre en l'air avec les paradis artificiels. L'univers décrit d'entrée est vraiment particulier, car toutes sortes de drogues circulent, et permettent de se mettre dans n'importe quel état d'esprit. Mais un peu par hasard, le jeune homme se retrouve à consommer quelque chose de plus fort que tout ce qu'il connaît, et ne sait pas encore qu'il va mettre le pied en zone très dangereuse...
Elément intéressant à l'heure où l'on se penche sur la question de la nécessité des salles de shoot, ici ce sont carrément des zones commerciales qui y sont consacrées...
Le dessin de Koike, assez réaliste, nous plonge donc au coeur des trips de Kab, de ses rêves, de ses illusions... C'est fort, très fort. Visuellement j'ai pris une claque comparable à celle d'Otomo pour Akira, avec près de 20 ans d'écart.
Ma note de 3/5 est une note d'attente, mais nul doute que si la suite est du même tonneau, elle sera revue à la hausse.
Présentée comme "l'antésuite" (un joli néologisme) de la première série, on y découvre le pourquoi de ce troisième testament, et de l'implication du fameux Julius (celui dont on parle tant au passé dans l'histoire originelle) dans son apparition et sa protection.
Un premier tome conséquent (+ de 75 pages !), nous décrivant une fresque ésotérique sur fond historique magistralement mise en scène, au dessin assez proche de celui d'Alice dans la première quadrilogie (et presque aussi beau), et qui donne envie de découvrir la suite.
On regrettera toutefois deux belles fôtes d'ortograf, inadmissibles dans une œuvre médiatisée à ce point (et dont on s'attend que l'édition soit irréprochable).
Note : 4,5/5
Plus qu'une œuvre exceptionnelle c'est un coup de cœur, car toutes ces histoires courtes ne sont pas foncièrement originales, elles ne recèlent pas vraiment de surprises ou de réel suspense, tout l'intérêt réside dans la manière dont ce P38 nous est présenté. Faisant le lien entre tous les personnages très hétéroclites qui parsèment cette histoire, l'auteur l'a doté d’une caractéristique qui fait tout son charme : la parole. Ce charmant flingue est aussi froid que l’acier dont il est fait, il n’éprouve pas de remords, il est ce qu'il est, un tueur et c’est tout, par contre il crée avec chaque nouveau propriétaire un lien affectif plein de complicité. La narration est simple mais efficace, elle ne tire pas à blanc et atteint sa cible à chaque fois. Les histoires des heureux ou malchanceux… détenteurs de cette jolie machine sont variées, bien que se cantonnant la plupart du temps à des personnalités récurrentes, voyous, flics, alcooliques, père de famille, clochards, etc.
L’ambiance de cette bd qui brasse le chaud et le froid, la vie et la mort, est soutenue par un graphisme haut en couleur et d’un réalisme dont on ne pouvait rêver mieux. Il y a profusion de personnages et pourtant les visages très expressifs changent réellement d‘une histoire à l‘autre, les décors sont fouillés, même les quelques scènes érotiques sont réussies et ne tombent jamais mal, elles sont justifiées par l’histoire et bien mises en scène.
Une bd qui ne paie pas de mine mais qui fait mal…
Bang, bang.
Voilà une série bien sympathique. Pétrie des nombreuses références fantastiques des auteurs, elle nous propose de suivre les aventures de Malcolm Mc Kenzie, un journaliste-agent secret oeuvrant pour le compte de Sa Majesté.
Ce premier tome n’est qu’une introduction, il ne fait qu’effleurer l’univers composé par les trois co-scénaristes. Un univers fait de sociétés secrètes, de rites orientaux, de mystères nébuleux, mais pourtant assez alléchants. L’histoire est dense, la trame plutôt bien tressée, on ne décroche pas du récit durant les 46 première pages de ce quadriptyque. J'ai eu un peu peur, dans le tome 2, que l'intrigue se dilue, car elle me semblait vraiment intégrer trop d'éléments. Mais le tome 3 permet aux trois co-scénaristes de retomber en partie sur leurs pattes et du coup le tome 4 bouclera certainement de belle façon l'histoire.
Au dessin, un débutant, Pierre Taranzano, qui est d’ores et déjà un auteur à suivre, même si son dessin n’est pas exempts de défauts. Proportions de visages, manque de rigueur sur les traits… et une fâcheuse propension, par moments, à exploser les cadrages. Je n’ai rien contre les contre-plongées, les cadrages penchés, mais il sera plus malin de les utiliser à bon escient. Mais ce ne sont là que des erreurs de jeunesse ; la maturité est presque là, car l’ambiance tour à tour victorienne et coloniale est assez réussie. Sur les trois tomes on sent une montée en puissance, et le tome 3 est carrément réussi sur le plan graphique.
J'attends donc la conclusion avec impatience, voilà une belle et bonne série fantastique, qui en plus nous fait voyager dans l'espace et le temps. Un petit 3,5/5 en attendant la conclusion.
Tome Tome 1 :
J’ai longuement hésité avant d'acheter cet album.
Pourquoi ?
Pour deux raisons:
- c'était signé Gibrat mais le dessin n'était pas de lui (or j'adore le dessin de Gibrat)
- c'était signé Durieux et le dessin de Durieux me rebutait un peu.
Finalement, au vu des critiques lues dans divers magazines, j'ai sauté le pas et j'ai acquis ce premier opus, qui, au demeurant, peut se lire comme un one shot.
Autant le thème principal peut rapidement tomber vers la tragédie (un homme perd son boulot du jour au lendemain), autant Gibrat a choisit une voie complètement différente, en tournant en dérision cette situation, qui nous arrache, en passant, de nombreux sourires. Pas de larmes, pas de rires non plus mais une vision satirique et féroce du chômage, de la déchéance d'un homme, qui, paradoxalement, nous fait du bien, beaucoup de bien et nous émeut, en cette période où la morosité semble dominer.
Loin du dessin réaliste de Gibrat, le trait de Durieux oscille entre la caricature et le dessin de presse, avec un coup de crayon toujours vif, ce qui évite à l'histoire de tomber dans le côté patho... bref Gibrat, finalement, a fait le bon choix en confiant les pinceaux à Christian Durieux.
On sent une immense tendresse des deux auteurs dans les personnages... tendresse oui, c'est le maître mot que je retiens de la lecture de ce livre.
Tome 2 :
Deuxième et dernier volume consacré à Philippe, un honnête homme.
Pourtant je ne l'attendais pas, cette suite, tant le premier opus se suffisait à lui-même. Alors qu'est-ce que Gibrat et Durieux allaient inventer pour "allonger la sauce" ?
Eh bien, les auteurs ont tout bonnement mis en avant un personnage truculent et bon vivant, "Robert Vitaly", libraire et œnologue convaincu. Ah ! Ces incipit lancés par ce diable d'homme, qui m'ont enchanté, tant ils me rappelaient des souvenirs. Certains incipit restent inoubliables (celui de Vivant Denon est d'une beauté...), d'autres passages (Victor Hugo ou Proust) sont certes classiques mais Robert Vitaly en fait des livres indissociables d'un Sauterne 1989, par exemple.
Car le talent des auteurs réside dans le fait de placer des gens ordinaires dans des situations extraordinaires : Philippe garçon coiffeur dans le TGV ; Robert, libraire atypique ; et Camille, barmaid par hasard.
Même si cette bd n'est pas inoubliable, elle m' a fait passer un agréable moment.
Une petite bouffée d'oxygène.
Bref, un régal.
Plus je relis les albums d'Achille Talon, plus je me rends compte à quel point j'aime cette série. Les personnages sont attachants tellement ils sont pitoyables et l'humour est très bien recherché. Je peux comprendre que certains n'accrochent pas, mais moi j'aime ces longs dialogues qui me font hurler de rire. De plus, le dessin est dynamique et la lecture n'est donc pas alourdie par ces longues bulles.
Pour ce qui est des longues aventures, elles sont inégales. J'aime bien plusieurs d'entre elles, mais certaines sont moyennes voir même médiocres. Le point fort de ses aventures c'est que Greg sait comment inventer des personnages mémorables et des situations hilarantes.
Je trouve cela fascinant (et un peu lugubre, certes) d’imaginer ce que notre vie de tous les jours deviendrait si notre société s’effondrait et sombrait dans le chaos et la guerre civile. J’avais à ce titre beaucoup aimé la série Guerres civiles de Morvan. Mais avec DMZ, le genre atteint des sommets !
Je trouve le background incroyablement riche : Manhattan, zone neutre car militairement imprenable, se situe en plein sur la ligne de front, coincée entre deux factions surarmées et prêtes à tout… une ville dévastée, complètement coupée du monde et où se retrouvent piégés des milliers de civils. Le tome 1, qui nous présente la façon dont ces derniers s’organisent et survivent, est plaisant, mais finalement assez léger au niveau scenario.
Par contre les tomes 2 et 3 passent la vitesse supérieure, et proposent des intrigues complexes et dénonciatrices de tout ce qui fait vomir en temps de guerre : manipulation des medias et de l’opinion public, coups fourrés pour justifier l’utilisation de la force, torture, politiciens pourris par le fric, fanatiques suicidaires, etc… Le 2eme tome m’a vraiment tenu en haleine, quelle histoire ! Le 3eme s’intéresse aux contrats juteux de reconstruction d’après guerre (ce qui n’est pas sans rappeler le conflit en Irak) et à la place de l’ONU dans ce foutoire. Tout un programme !
Les tomes 4, 6 et 7 sont dans la lignée du 3eme (peut-être un poil en retrait, et encore), mais le tome 5 ressemble plutôt au 1er, et regroupe des histoires courtes sur le thème de la survie dans la DMZ... agréable, mais pas vraiment marquant.
Une BD intelligente, cynique, rythmée et bien dessinée… tous les tomes ne sont pas aussi marquants, mais dans l’ensemble, j’adore !
Tome 1 : (histoires courtes)
Tome 2 :
Tome 3 :
Tome 4 :
Tome 5 : (histoires courtes)
Tome 6 :
Tome 7 :
Un album de toute beauté, esthétiquement cohérent et inspiré. J'ai vraiment apprécié l'ambiance qui se dégage de cette histoire. Silencieux, posé voire apaisé, cet album très poétique propose une réflexion sur la solitude que peu de bd peuvent se targuer de présenter. Contrairement à Pol à l'avis tranché sur les rêveurs et la mélancolie, j'ai perçu la progression de cet homme solitaire comme un accomplissement, qui permet de le libérer de la ville et de ses fantômes. Certes, l'histoire ne donne pas la réponse à la question "pourquoi vivre quand il n'y a plus rien ?" mais aucun philosophe n'y a jamais vraiment répondu, et attendre d'une bd qu'elle vous propose sérieusement les réponses aux énigmes de l'univers me semble un peu puéril. ;-)
Je préfère voir dans ce Robinson post moderne qui déambule dans la ville comme dans ses souvenirs une plongée dans notre propre intimité. De quoi serions nous capable en de telles circonstances ? Car, après tout, si une réponse est valable elle est personnelle à chacun. Et c'est bien la qualité de cet album, au delà de la poésie, et de la mélancolie, il nous ramène à notre propre vécu, et nous permet de réfléchir à notre propre réponse. Une lecture que je recommande à tous ceux qui réfléchissent en marchant, et à tous ceux qui se changent les idées en lisant de bonnes bd.
« L’Œil voyeur » c’est un regard sur notre monde, un regard simple, il ne juge pas, il constate, s’interroge, fait des remarques justes et pertinentes.
« L’Œil Voyeur » c’est un hommage à la bd, un petit voyage de planche en planche, case après case, tout en noir et blanc et tout en simplicité.
« L’Œil Voyeur », ce sont des lettres et des mots, des jeux de mots, avec lesquels l’auteur jongle, s’amuse et nous amuse.
« L’Œil Voyeur » c’est aussi de l’absurde, un petit n’importe quoi, un grand fourre-tout, un bordel toutefois bien orquestré, bien rangé, bien pensé.
« L’Œil Voyeur » c’est un voyage, à travers le temps, à travers les pages, une recherche de l’inconnu et un retour aux sources, aux racines, au vital.
« L’Œil Voyeur » est attachant, c’est vous, c’est moi, c’est beaucoup et c’est rien et c’est déjà bien.
Ce qui m'a d'abord frappé en commençant cette série, c'est le dessin, dont je suis devenu fan ! En effet les personnages sont très expressifs et j'ai adoré l'ambiance inquiétante et mystèrieuse qui ressort de ce joli coup de crayon.
Le scénario est lui aussi captivant, bien qu'il fût (à mon avis) légèrement inspiré de celui de Pinocchio (les enfants attirés dans un parc d'attraction qui cache de bien sombres mystères).
Je trouve que l'histoire s'accorde harmonieusement avec les dessins (à moins que ce ne soit l'inverse). En tout cas, on ne s'ennuie pas en lisant cette BD.
En espérant que les talentueux auteurs de cette série la finisse dans la lignée des deux premiers tomes et en fassent d'autres aussi intéressantes !
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Ultra Heaven
On se retrouve dans un sacré trip avec ce "Ultra Heaven"... On met un peu de temps à rentrer dedans, à comprendre qu'on suit finalement le parcours de Kab, ce junkie de troisième zone qui cherche à se foutre en l'air avec les paradis artificiels. L'univers décrit d'entrée est vraiment particulier, car toutes sortes de drogues circulent, et permettent de se mettre dans n'importe quel état d'esprit. Mais un peu par hasard, le jeune homme se retrouve à consommer quelque chose de plus fort que tout ce qu'il connaît, et ne sait pas encore qu'il va mettre le pied en zone très dangereuse... Elément intéressant à l'heure où l'on se penche sur la question de la nécessité des salles de shoot, ici ce sont carrément des zones commerciales qui y sont consacrées... Le dessin de Koike, assez réaliste, nous plonge donc au coeur des trips de Kab, de ses rêves, de ses illusions... C'est fort, très fort. Visuellement j'ai pris une claque comparable à celle d'Otomo pour Akira, avec près de 20 ans d'écart. Ma note de 3/5 est une note d'attente, mais nul doute que si la suite est du même tonneau, elle sera revue à la hausse.
Le Troisième Testament - Julius
Présentée comme "l'antésuite" (un joli néologisme) de la première série, on y découvre le pourquoi de ce troisième testament, et de l'implication du fameux Julius (celui dont on parle tant au passé dans l'histoire originelle) dans son apparition et sa protection. Un premier tome conséquent (+ de 75 pages !), nous décrivant une fresque ésotérique sur fond historique magistralement mise en scène, au dessin assez proche de celui d'Alice dans la première quadrilogie (et presque aussi beau), et qui donne envie de découvrir la suite. On regrettera toutefois deux belles fôtes d'ortograf, inadmissibles dans une œuvre médiatisée à ce point (et dont on s'attend que l'édition soit irréprochable). Note : 4,5/5
Mémoires d'un 38
Plus qu'une œuvre exceptionnelle c'est un coup de cœur, car toutes ces histoires courtes ne sont pas foncièrement originales, elles ne recèlent pas vraiment de surprises ou de réel suspense, tout l'intérêt réside dans la manière dont ce P38 nous est présenté. Faisant le lien entre tous les personnages très hétéroclites qui parsèment cette histoire, l'auteur l'a doté d’une caractéristique qui fait tout son charme : la parole. Ce charmant flingue est aussi froid que l’acier dont il est fait, il n’éprouve pas de remords, il est ce qu'il est, un tueur et c’est tout, par contre il crée avec chaque nouveau propriétaire un lien affectif plein de complicité. La narration est simple mais efficace, elle ne tire pas à blanc et atteint sa cible à chaque fois. Les histoires des heureux ou malchanceux… détenteurs de cette jolie machine sont variées, bien que se cantonnant la plupart du temps à des personnalités récurrentes, voyous, flics, alcooliques, père de famille, clochards, etc. L’ambiance de cette bd qui brasse le chaud et le froid, la vie et la mort, est soutenue par un graphisme haut en couleur et d’un réalisme dont on ne pouvait rêver mieux. Il y a profusion de personnages et pourtant les visages très expressifs changent réellement d‘une histoire à l‘autre, les décors sont fouillés, même les quelques scènes érotiques sont réussies et ne tombent jamais mal, elles sont justifiées par l’histoire et bien mises en scène. Une bd qui ne paie pas de mine mais qui fait mal… Bang, bang.
Les Portes de Shamballah
Voilà une série bien sympathique. Pétrie des nombreuses références fantastiques des auteurs, elle nous propose de suivre les aventures de Malcolm Mc Kenzie, un journaliste-agent secret oeuvrant pour le compte de Sa Majesté. Ce premier tome n’est qu’une introduction, il ne fait qu’effleurer l’univers composé par les trois co-scénaristes. Un univers fait de sociétés secrètes, de rites orientaux, de mystères nébuleux, mais pourtant assez alléchants. L’histoire est dense, la trame plutôt bien tressée, on ne décroche pas du récit durant les 46 première pages de ce quadriptyque. J'ai eu un peu peur, dans le tome 2, que l'intrigue se dilue, car elle me semblait vraiment intégrer trop d'éléments. Mais le tome 3 permet aux trois co-scénaristes de retomber en partie sur leurs pattes et du coup le tome 4 bouclera certainement de belle façon l'histoire. Au dessin, un débutant, Pierre Taranzano, qui est d’ores et déjà un auteur à suivre, même si son dessin n’est pas exempts de défauts. Proportions de visages, manque de rigueur sur les traits… et une fâcheuse propension, par moments, à exploser les cadrages. Je n’ai rien contre les contre-plongées, les cadrages penchés, mais il sera plus malin de les utiliser à bon escient. Mais ce ne sont là que des erreurs de jeunesse ; la maturité est presque là, car l’ambiance tour à tour victorienne et coloniale est assez réussie. Sur les trois tomes on sent une montée en puissance, et le tome 3 est carrément réussi sur le plan graphique. J'attends donc la conclusion avec impatience, voilà une belle et bonne série fantastique, qui en plus nous fait voyager dans l'espace et le temps. Un petit 3,5/5 en attendant la conclusion.
Les Gens honnêtes
Tome Tome 1 : J’ai longuement hésité avant d'acheter cet album. Pourquoi ? Pour deux raisons: - c'était signé Gibrat mais le dessin n'était pas de lui (or j'adore le dessin de Gibrat) - c'était signé Durieux et le dessin de Durieux me rebutait un peu. Finalement, au vu des critiques lues dans divers magazines, j'ai sauté le pas et j'ai acquis ce premier opus, qui, au demeurant, peut se lire comme un one shot. Autant le thème principal peut rapidement tomber vers la tragédie (un homme perd son boulot du jour au lendemain), autant Gibrat a choisit une voie complètement différente, en tournant en dérision cette situation, qui nous arrache, en passant, de nombreux sourires. Pas de larmes, pas de rires non plus mais une vision satirique et féroce du chômage, de la déchéance d'un homme, qui, paradoxalement, nous fait du bien, beaucoup de bien et nous émeut, en cette période où la morosité semble dominer. Loin du dessin réaliste de Gibrat, le trait de Durieux oscille entre la caricature et le dessin de presse, avec un coup de crayon toujours vif, ce qui évite à l'histoire de tomber dans le côté patho... bref Gibrat, finalement, a fait le bon choix en confiant les pinceaux à Christian Durieux. On sent une immense tendresse des deux auteurs dans les personnages... tendresse oui, c'est le maître mot que je retiens de la lecture de ce livre. Tome 2 : Deuxième et dernier volume consacré à Philippe, un honnête homme. Pourtant je ne l'attendais pas, cette suite, tant le premier opus se suffisait à lui-même. Alors qu'est-ce que Gibrat et Durieux allaient inventer pour "allonger la sauce" ? Eh bien, les auteurs ont tout bonnement mis en avant un personnage truculent et bon vivant, "Robert Vitaly", libraire et œnologue convaincu. Ah ! Ces incipit lancés par ce diable d'homme, qui m'ont enchanté, tant ils me rappelaient des souvenirs. Certains incipit restent inoubliables (celui de Vivant Denon est d'une beauté...), d'autres passages (Victor Hugo ou Proust) sont certes classiques mais Robert Vitaly en fait des livres indissociables d'un Sauterne 1989, par exemple. Car le talent des auteurs réside dans le fait de placer des gens ordinaires dans des situations extraordinaires : Philippe garçon coiffeur dans le TGV ; Robert, libraire atypique ; et Camille, barmaid par hasard. Même si cette bd n'est pas inoubliable, elle m' a fait passer un agréable moment. Une petite bouffée d'oxygène. Bref, un régal.
Achille Talon
Plus je relis les albums d'Achille Talon, plus je me rends compte à quel point j'aime cette série. Les personnages sont attachants tellement ils sont pitoyables et l'humour est très bien recherché. Je peux comprendre que certains n'accrochent pas, mais moi j'aime ces longs dialogues qui me font hurler de rire. De plus, le dessin est dynamique et la lecture n'est donc pas alourdie par ces longues bulles. Pour ce qui est des longues aventures, elles sont inégales. J'aime bien plusieurs d'entre elles, mais certaines sont moyennes voir même médiocres. Le point fort de ses aventures c'est que Greg sait comment inventer des personnages mémorables et des situations hilarantes.
DMZ
Je trouve cela fascinant (et un peu lugubre, certes) d’imaginer ce que notre vie de tous les jours deviendrait si notre société s’effondrait et sombrait dans le chaos et la guerre civile. J’avais à ce titre beaucoup aimé la série Guerres civiles de Morvan. Mais avec DMZ, le genre atteint des sommets ! Je trouve le background incroyablement riche : Manhattan, zone neutre car militairement imprenable, se situe en plein sur la ligne de front, coincée entre deux factions surarmées et prêtes à tout… une ville dévastée, complètement coupée du monde et où se retrouvent piégés des milliers de civils. Le tome 1, qui nous présente la façon dont ces derniers s’organisent et survivent, est plaisant, mais finalement assez léger au niveau scenario. Par contre les tomes 2 et 3 passent la vitesse supérieure, et proposent des intrigues complexes et dénonciatrices de tout ce qui fait vomir en temps de guerre : manipulation des medias et de l’opinion public, coups fourrés pour justifier l’utilisation de la force, torture, politiciens pourris par le fric, fanatiques suicidaires, etc… Le 2eme tome m’a vraiment tenu en haleine, quelle histoire ! Le 3eme s’intéresse aux contrats juteux de reconstruction d’après guerre (ce qui n’est pas sans rappeler le conflit en Irak) et à la place de l’ONU dans ce foutoire. Tout un programme ! Les tomes 4, 6 et 7 sont dans la lignée du 3eme (peut-être un poil en retrait, et encore), mais le tome 5 ressemble plutôt au 1er, et regroupe des histoires courtes sur le thème de la survie dans la DMZ... agréable, mais pas vraiment marquant. Une BD intelligente, cynique, rythmée et bien dessinée… tous les tomes ne sont pas aussi marquants, mais dans l’ensemble, j’adore ! Tome 1 :
(histoires courtes)
Tome 2 :
Tome 3 :
Tome 4 :
Tome 5 :
(histoires courtes)
Tome 6 :
Tome 7 : 
Entre les ombres
Un album de toute beauté, esthétiquement cohérent et inspiré. J'ai vraiment apprécié l'ambiance qui se dégage de cette histoire. Silencieux, posé voire apaisé, cet album très poétique propose une réflexion sur la solitude que peu de bd peuvent se targuer de présenter. Contrairement à Pol à l'avis tranché sur les rêveurs et la mélancolie, j'ai perçu la progression de cet homme solitaire comme un accomplissement, qui permet de le libérer de la ville et de ses fantômes. Certes, l'histoire ne donne pas la réponse à la question "pourquoi vivre quand il n'y a plus rien ?" mais aucun philosophe n'y a jamais vraiment répondu, et attendre d'une bd qu'elle vous propose sérieusement les réponses aux énigmes de l'univers me semble un peu puéril. ;-) Je préfère voir dans ce Robinson post moderne qui déambule dans la ville comme dans ses souvenirs une plongée dans notre propre intimité. De quoi serions nous capable en de telles circonstances ? Car, après tout, si une réponse est valable elle est personnelle à chacun. Et c'est bien la qualité de cet album, au delà de la poésie, et de la mélancolie, il nous ramène à notre propre vécu, et nous permet de réfléchir à notre propre réponse. Une lecture que je recommande à tous ceux qui réfléchissent en marchant, et à tous ceux qui se changent les idées en lisant de bonnes bd.
L'Oeil Voyeur
« L’Œil voyeur » c’est un regard sur notre monde, un regard simple, il ne juge pas, il constate, s’interroge, fait des remarques justes et pertinentes. « L’Œil Voyeur » c’est un hommage à la bd, un petit voyage de planche en planche, case après case, tout en noir et blanc et tout en simplicité. « L’Œil Voyeur », ce sont des lettres et des mots, des jeux de mots, avec lesquels l’auteur jongle, s’amuse et nous amuse. « L’Œil Voyeur » c’est aussi de l’absurde, un petit n’importe quoi, un grand fourre-tout, un bordel toutefois bien orquestré, bien rangé, bien pensé. « L’Œil Voyeur » c’est un voyage, à travers le temps, à travers les pages, une recherche de l’inconnu et un retour aux sources, aux racines, au vital. « L’Œil Voyeur » est attachant, c’est vous, c’est moi, c’est beaucoup et c’est rien et c’est déjà bien.
Braise
Ce qui m'a d'abord frappé en commençant cette série, c'est le dessin, dont je suis devenu fan ! En effet les personnages sont très expressifs et j'ai adoré l'ambiance inquiétante et mystèrieuse qui ressort de ce joli coup de crayon. Le scénario est lui aussi captivant, bien qu'il fût (à mon avis) légèrement inspiré de celui de Pinocchio (les enfants attirés dans un parc d'attraction qui cache de bien sombres mystères). Je trouve que l'histoire s'accorde harmonieusement avec les dessins (à moins que ce ne soit l'inverse). En tout cas, on ne s'ennuie pas en lisant cette BD. En espérant que les talentueux auteurs de cette série la finisse dans la lignée des deux premiers tomes et en fassent d'autres aussi intéressantes !