Entre les ombres

Note: 2.89/5
(2.89/5 pour 9 avis)

Après une apocalypse d’origine inconnue, l’humanité a disparu. Reste un homme, qui n’aura même pas à se battre pour survivre dans une ville où la nature reprend lentement ses droits.


Après l'apocalypse... Bichromie

Plus que jamais, le mot solitude prend son sens. Ses rêves et songes mais surtout, ses souvenirs et fantômes du passé prennent toute la place dans ses pensées. À la différence de La Route de McCarthy et de Je suis une légende de Matheson, récits post-apocalyptiques cultes, et même si ces deux livres peuvent être de possibles références, Boutle imagine une survie sans menace, si ce n’est la solitude et la puissance des souvenirs. Un concentré de poésie contemplative qui pose, dans la douceur mais néanmoins de plein fouet, la question : qu’est-ce qui nous fait continuer à vivre, même lorsqu’il n’y a plus rien ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Septembre 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Entre les ombres © Glénat 2010
Les notes
Note: 2.89/5
(2.89/5 pour 9 avis)
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22/09/2010 | pol
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L'avatar du posteur Noirdésir

Une énième série post-apocalypse qui, malgré quelques frustrations, pourra contenter nombre de lecteurs. A condition de ne pas attendre la violence, l’angoisse souvent présentes dans ce type d’histoires. Ici, on est plutôt – même uniquement ! – dans du contemplatif. L’un des rares reproches que l’on pourrait d’ailleurs faire à cette histoire est qu’il ne se passe finalement pas grand-chose, et le rythme est très lent. L’apocalypse en question n’est jamais expliquée. Nous ne savons donc pas ce qui s’est passé, ni comment et pourquoi un seul type semble y avoir survécu. Il survit, dans une grande ville (dans laquelle, de façon bizarre et là aussi inexpliquée, d’énormes lianes se développent entre les immeubles, sur lesquelles il se déplace) Au milieu de ses pérégrinations, quelques souvenirs reviennent à notre héros, lorsqu’il revient sur certains lieux qu’il a fréquentés. Sinon, il pêche, se balade, voilà pour l’intrigue. Mais je ne m’y suis pas ennuyé. J’ai trouvé l’ensemble intéressant, l’approche du sujet original, et n’ai pas été trop frustré de ne pratiquement rien apprendre sur la catastrophe originelle, ni sur notre survivant/héros. C’est une lecture agréable, malgré ce manque d’explication. Et d’autant plus agréable que j’ai apprécié le dessin, simple, mais chouette et fluide d’Arnaud Boutle, dont je découvre ici le travail.

31/10/2022 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Que c'est rafraichissant de lire une histoire de fin du monde sans zombies, sans courses poursuites dans des ruines et sans intervention de machines extraterrestres qui viendraient sauver in extrémis les héros. D'ailleurs ici de héros il n'y a point. Un personnage, présenté comme le dernier homme sur la terre à l'issue d'une catastrophe qui est à peine évoquée, erre dans les rues d'une grande ville, (sans doute New York). Cet homme est tout ce qu'il y a de plus ordinaire, il mange, il dort, se remémore des bribes de son passé et il ne cherche pas l'aventure avec un grand A n'y à profiter des vestiges de la civilisation disparue. Tout le récit verse dans un longue promenade, une rêverie emprunte de mélancolie. A l'aide d'un dessin très plaisant, sans esbroufe, l'on suit les pérégrinations de cet homme qui nous délivre un message affirmant que sans l'autre le monde est très ennuyeux. La fin est ouverte et peu être vue comme un renoncement ou la recherche d'un autre plus qu'hypothétique. Certainement à découvrir et à lire.

14/05/2015 (modifier)
Par jul
Note: 3/5

Emprunté cette bd grâce à la couverture qui m'a fait de l’œil. Un voyageur se baladant entre des gratte-ciels ensevelis sous de la végétation dans une période post-apo pré glaciaire, j'achète tout de suite ! (bon là j'ai emprunté faute d'argent ^^). Et bien j'ai bien fait car ce n'est pas aussi bien que la couv le laissait paraitre. Enfin c'est quand même pas mal, très poétique. Doux, triste... Un homme, dernier survivant d'une apocalypse (c'est volontairement flou) déambule à travers une ville déserte, à la recherche de plus grand chose, attendant la mort peut-être. Perdu dans ses souvenirs. J'adore cette ambiance et ce parti pris mélancolique et nihiliste mais le résultat est un peu léger par rapport au thème. Nous ressentons bien l'isolement et la tristesse de la situation de ce pauvre homme (être le dernier homme ça craint !) mais ses souvenirs ne m'ont pas vraiment touché (son histoire d'amour passée avec cette femme manque d'intensité, peut-être la rigidité du dessin). Et puis certains trucs ne sont pas très plausibles. Le fait qu'il rallume toute l'électricité de la ville en trouvant l'interrupteur central (ça existe ?). Et surtout qu'il survive au froid et se trouve à manger, allume son ordinateur... Bon tout cela n'est pas vraiment important. Ce qui prime c'est le sentiment de solitude et le fait d'attendre la mort, perdu dans ses souvenirs au bord de la folie (chose normale voire vitale dans une telle situation). D'ailleurs à la fin il ne meurt même pas je crois, il pêche (???). Je ne sais plus, cela commençait à m'ennuyer. Bref une bd extrêmement attachante et même plutôt réussie mais qui ne tient pas toutes ses promesses. Dommage... Un 3 quand même.

14/12/2014 (modifier)
Par Pasukare
Note: 2/5
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Malgré un très joli dessin bichromique avec de très belles scènes de nature envahissant les bâtiments je reste sur une impression mitigée de "pas mal sans plus" pour cette BD. J'ai suivi avec intérêt les ¾ de l’histoire mais j’attendais une autre fin, peut-être plus optimiste que celle qui nous est proposée, et j’ai été du coup déçue. A emprunter pour se faire sa propre idée.

14/11/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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J'ai beaucoup aimé le dessin tout en crayonné ainsi que cette magnifique couverture sur une grande mégalopole de style New-York après un cataclysme de fin de monde. Il ne reste plus qu'un seul être humain et on va assister progressivement à sa déchéance. Il est dommage que l'on soit tourné seulement autour de lui sans savoir véritablement ce qui s'est passé pour en arriver là. Il y aura le souvenir de son grand-père amateur de pêche puis d'une belle chanteuse qu'il a connue dans un cabaret de jazz. Tout ceci amène vers des réflexions philosophiques du moi intérieur. C'est un peu trop nombriliste pour moi dans son approche. Dommage car il y avait matière à en raconter plus surtout si l'auteur nous souligne de si beaux décors et de détails. On sent toute la solitude du monde et combien l'homme a besoin d'autrui pour survivre même s'il a tout ce dont il pouvait rêver. Bref, une femme, c'est l'être le plus important dans l'univers ! Il ne reste que les souvenirs dans ce monde de fantôme qui devient étouffant et ennuyeux.

11/06/2011 (modifier)
Par iannick
Note: 2/5
L'avatar du posteur iannick

C’est la belle couverture souple d’« Entre les ombres » qui m’a donné l’envie de feuilleter cette bd. Dès les premières pages, le ton est donné : Arnaud Boutle, l’auteur, nous propose de suivre les péripéties d’un homme qui se retrouve seul au monde suite à une apocalypse. Le début m’est apparu très accrocheur car j’ai pris du plaisir à découvrir le quotidien morne et solitaire de ce gus. Par contre, le dénouement ne m’a pas séduit car je l’ai trouvé trop ouvert à mon goût. En effet, je m’attendais à ce que cet homme se mette à rechercher des proches. Je m’attendais aussi à ce que l’auteur nous explique en toute logique comment cet être s’est retrouvé seul dans cette ville puisqu’il insère dans son scénario des passages où le lecteur découvrira comment la population s’est comportée face à la « menace ». Au lieu de ça, ce personnage plonge irrésistiblement dans la mélancolie. Certes, ce choix scénaristique de la part d’Arnaud Boutle est pourtant pertinent et réaliste mais lorsque je lis une bd, je m’attends quand même à y voir un message optimiste sur notre avenir (Il y a déjà –à mon avis- trop d’informations négatives qui envahissent la presse et nos écrans comme ça !)… L’auteur glisse dans sa bd un message écologique comme quoi la nature tôt ou tard reprendra ses droits. Là encore, rien de nouveau à se mettre sous la dent : tout le monde sait bien que sans entretien, les bâtiments se laisseraient envahir rapidement et facilement par les espaces verts. Cependant, je salue tout de même cette initiative d’Arnaud Boutle car elle permet de mettre dans sa bd de fortes belles séquences poétiques. Le dessin est le point fort de cet album, il est complété par une mise en couleurs de toute beauté. Les tons utilisés et le rythme lent permettent de mettre une ambiance délicate à cette bd. C’est incontestablement une bd d’ambiance que nous propose Arnaud Boutle, cela a été possible grâce au beau travail graphique de cet auteur. Pour le reste, ne vous attendez pas du tout à y lire un récit d’action car l’accent est mis sur le comportement d’un homme qui se retrouve seul du jour au lendemain et sur le retour de la nature dans une mégapole abandonnée par l’homme

27/11/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Difficile de définir cette BD. J’ai adoré le contenu contemplatif au rythme lent, voire hors du temps. Le dessin apporte une ambiance excellente à ce scénario mêlant des souvenirs et le présent du dernier représentant humain après l’apocalypse. Les réflexions et actions s’enchaînent dans une logique cohérente. Comme toute BD d’ambiance, c’est le ressenti personnel du lecteur qui donne la valeur au travail de l’auteur. Il faut en quelque sorte s’approprier les idées et concepts mis en images. Dans « Entre les ombres » je suis rentré de suite dans le sujet sans jamais me lasser par la suite. Le dessin m’a fortement séduit, j’ai hâte de retrouver l’auteur dans d’autres productions, il a le petit plus qui fait que son dessin fait vibrer le lecteur. J’ai un regret concernant le choix éditorial d’éditer ce récit dans un petit format broché, faisant que l’écrin n’est pas à la hauteur de contenu.

17/10/2010 (modifier)

Un album de toute beauté, esthétiquement cohérent et inspiré. J'ai vraiment apprécié l'ambiance qui se dégage de cette histoire. Silencieux, posé voire apaisé, cet album très poétique propose une réflexion sur la solitude que peu de bd peuvent se targuer de présenter. Contrairement à Pol à l'avis tranché sur les rêveurs et la mélancolie, j'ai perçu la progression de cet homme solitaire comme un accomplissement, qui permet de le libérer de la ville et de ses fantômes. Certes, l'histoire ne donne pas la réponse à la question "pourquoi vivre quand il n'y a plus rien ?" mais aucun philosophe n'y a jamais vraiment répondu, et attendre d'une bd qu'elle vous propose sérieusement les réponses aux énigmes de l'univers me semble un peu puéril. ;-) Je préfère voir dans ce Robinson post moderne qui déambule dans la ville comme dans ses souvenirs une plongée dans notre propre intimité. De quoi serions nous capable en de telles circonstances ? Car, après tout, si une réponse est valable elle est personnelle à chacun. Et c'est bien la qualité de cet album, au delà de la poésie, et de la mélancolie, il nous ramène à notre propre vécu, et nous permet de réfléchir à notre propre réponse. Une lecture que je recommande à tous ceux qui réfléchissent en marchant, et à tous ceux qui se changent les idées en lisant de bonnes bd.

27/09/2010 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
L'avatar du posteur pol

Le dessin est soigné et il est en parfaite harmonie avec la douceur ambiante. Le choix des couleurs est également bien adapté : 2 teintes différentes selon que le personnage évolue dans le présent ou dans ses souvenirs. 2 teintes pastelles qui cadrent parfaitement avec ce monde paisible. Car il ne faut pas s'attendre à croiser dans ce monde post apocalyptique l'ombre d'un zombie. En effet c'est on ne peut plus calme... trop calme même. Oui ce n'est pas un livre d'action, on est d'accord, oui c'est un livre paisible et mélancolique qui propose une réflexion sur la solitude. C'est poétique, mais ça manque quand même de fond. L'ennui et les déambulations du personnage dans des lieux déserts, qu'il a connu bien différent autrefois, sont une invitation à se poser avec lui la question : pourquoi continuer à vivre quand il n'y a plus rien... Il ne cherche même pas à y répondre, sombrant légèrement dans la folie entre ses souvenirs et les fantômes qu'il s'invente. Si vous cherchez des réponses il faudra les trouver vous même, la BD n'apportant pas de vrais éléments pour y parvenir. Elle permet tout juste d'entrouvrir des portes et laisse libre cours à votre imagination pour trouver ce qu'il y a derrière. Une BD à réserver aux rêveurs mélancoliques...

22/09/2010 (modifier)