On l'aura attendu, ce quatrième et dernier tome du Troisième Testament.
Je ne mâcherai pas mes mots, cette bande dessinée est un chef d'oeuvre et ce dernier volume enterre littéralement ses pourtant déjà fantastiques précédesseurs.
Le trait semble encore meilleur que dans les tomes 2 et 3, et les 74 pages que comprend ce dernier volume ne sont pas de trop pour conclure cette intrigue relativement touffue.
Je sais ce que vous pensez : première critique et, d'emblée, un 5/5...
Il faut en réalité tenir le raisonnement inverse : c'est parce que "Le Troisième Testament" est l'une (si ce n'est LA) des plus prodigieuses bandes dessinées que j'ai eu l'occasion de lire que je me donne la peine d'en faire une rapide chronique afin d'inciter ceux qui ne la connaissent pas encore à la découvrir.
Chronique qui doit malheureusement se contenter de louer le dessin magnifique d'Alice et l'histoire remarquable de Dorrisson afin de ne pas risquer d'éventer les nombreuses surprises qui vous attendent dans ce Troisième Testament.
Ah, une dernière chose ; j'ai toujours trouvé que cette série avait un visuel très cinématographique et que certaines cases (en fait, la majorité d'entre elles) pourraient être utilisées telles quelles si l'on venait à l'adapter au cinéma. On dirait presque un storyboard par moment !
Qu'aucun producteur ne s'y soit encore intéressé me stupéfie en cette période où l'on voit fleurir des adaptations comme Tomb Raider, Hulk, Doom etc... (allez, on va dire qu'ils attendaient la fin, eux aussi).
Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux.
"Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois.
Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance.
Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté.
Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie...
De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois.
Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues.
Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)
Pour moi, ce manga est culte, je lui mets donc 5/5.
C'est mon manga préféré. Pourquoi ?
Parce que je suis fan de Rumiko Takahashi et qu'elle nous à fait ici un manga original (il a été fait il y a bientôt 20 ans) bourré de tendresse et d'humour. C'est tellement différent de la production habituelle des mangas que l’on connaît en France.
Ensuite, même s'il est un peu répétitif (comme 99% des mangas), il y a un souci du détail concernant la vie quotidienne au Japon, un traitement adulte des personnages et des situations, même comiques. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un seinen (manga pour jeune adultes). Ici, on parle mariage, problèmes d'argent et de logement, difficulté de rentrer dans la vie active, chômage, relations amoureuses ou parents/enfants (autant chez les enfants en bas âge comme chez les Ichinosé, que Kyoko adulte et ses parents)...
Ensuite, tout le talent scénaristique de Takahashi est ici à son summum : les quiproquos, les malentendus sont tellement bien menés qu'on y croit, même pour les plus invraisemblables !
Un seul bémol avec la traduction française qui n'est pas une réussite. Vivement que Tonkam nous fasse une réédition avec une traduction refaite comme ils le proposent pour d'autres oeuvres qu'ils ont publiées assez massacrées.
Cette BD fait déjà partie des BD majeure, un monument que tout fan de BD se doit d'avoir lu même si elle est très complexe.
Impossible de parler de l'histoire en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais on ne pourra pas dire la même chose du dessin qui peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. Il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur.
On peut aussi se poser la question s'il s'agit véritablement de BD. La plupart du temps, les cases représentent plus des poses, des sentiments, des "points de vue" que des actions. On pourrait plus parler d'illustration d’un écrit ou de la représentation graphique d’un Journal intime que d’une bande dessinée à proprement dit. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de récit, d'action, mais plutôt des tranches de vie, des dialogues ou même des monologues. On nous raconte ce qui s'est passé, on ne nous le montre pas en train de se passer, on ne le vit pas directement.
Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
Cette BD obtient sans effort la note maximale! Pour tous les amateurs d'héroïc-fantasy, il est impensable de ne pas lire cette oeuvre qui est l'une des premières du genre (note du modérateur : sur ce point Niourk se trompe). Les dessins sont magnifiques de précision et de profondeur, on peut en plus admirer en début d'ouvrage quelques planches en noir et blanc assez époustouflantes! Quant à l'histoire... s'il existe encore des gens qui n'ont pas lu cette BD mythique, je leur laisse découvrir la belle et piquante Pelisse, l'irritable chevalier Bragon et le mystérieux inconnu, tous lançés dans une quête désespérée pour tenter de sauver Akbar de l'empire d'un Dieu maudit. Les embûches ne manquent pas et chacun fini par partir en quête de sa propre identité et de son propre destin. L'histoire fourmille de personnages étranges et attachants: Fol de Dol le petit dieu de la rivière, le Fourreux compagnon inséparable de Pelisse doté d'étranges pouvoirs, le roi de la marche des milles verts, éternel rival de Bragon... et Mara, la reine sorcière qui les lançe tous dans cette étrange aventure. Finira bien, finira mal? cela n'a peut-être pas d'importance...
Cette note ne s'adresse cependant qu'aux 4 premiers tomes qui constituent un cycle indépendant. Le 5ème tome a des qualités certaines mais les personnages sont loin d'être aussi complexes que ceux du premier cycle! Le graphisme est plus arrondi et perd de son charme...
Tout simplement excellent :
- Tout d'abord le scénario peut paraître pour le moins basique mais la manière dont il est traité nous maintient en haleine tout le long des trois albums ; voir 3 points de vue différents du même évènement, et surtout les 2 premiers albums nous montrent comment le même évènement peut être interprété totalement différemment ; ainsi l'histoire avance par petites touches, comme les pièces d'un puzzle qui s'assemblent au fur et à mesure
- ensuite le dessin, réaliste, correspondant parfaitement à l'ambiance sombre, lourde de l'histoire ; sans oublier les couleurs, ou devrait-on plutôt dire LA couleur, toujours présente, comme un fil directeur, qui donne aux images un côté sombre, délavé, passé, tout du moins jusqu'aux dernières pages qui laissent pointer l'espoir, la renaissance
P.S. : une chose m'intrigue : dans les dernières pages lorsqu'on voit Martha dans la chambre et que Dillon arrive, je trouve que Martha n'est pas dessinée de la même façon, principalement son visage
Ca y est, tout est lu. Une série excellente qui s'articule en trois grands chapitres. Seule la fin est (plus que !) décevante. Culte tout de même, pour plein de raisons que je me ferai une joie de vous exposer dans une chronique plus générale à venir.
Tome 1
"Stratège" est une série très atypique. Son sujet principal est en effet la stratégie, plus précisément les balbutiements de l'aspect défensif de cette discipline. Le tout se passe en Chine il y a 2300 ans alors que le pays est encore divisé en royaumes se combattant mutuellement...
Le sujet peut paraître aride, mais il n'en est rien. On a en effet droit à toute l'efficacité de la tradition narrative des livres et films à caractère guerrier (en vrac, comment gagner la fidélité des gens, dépasser l'autorité absurde d'un roi incompétent, la rivalité personnelle entre les chefs ennemis, le caractère exceptionnel du personnage principal, etc.) qui sont ici employés à très bon escient, sans abus aucun.
Car ce qui prête (également) à cette série un caractère exceptionnel, c'est le réalisme de l'ensemble. Certains éléments sont outrés ou caricaturés pour les besoin de la dramatisation (on le verra surtout dans les tomes suivants), mais sinon tout est vraiment très réaliste : travaux de renforcement, stratégies, moral des troupes... Et le dessin aussi, très travaillé, réaliste également, qui rend superbement les expressions.
Le tome 1 relate l'arrive de Ke-Ri, le "stratège" dans la cité de Liang, et les préparatifs pour la bataille. Il n'y a pas encore véritablement d'action (la première bataille n'aura lieu que vers la fin du tome), mais déjà j'ai été complètement absorbé par cette ambiance si spéciale et si bien rendue. Le sujet -- à ma connaissance très original en bande dessinée -- y est aussi pour quelque chose, et si vous vous êtes un jour intéressé aux jeux de stratégie, ou aux fortifications (avec les innovations de Vauban par exemple), vous ne pourrez qu'adorer "Stratège" !
Tome 11
Dernier tome de cette série, on se demande un peu en l'abordant comment l'auteur va bien pouvoir finir en un tome une histoire qui semble pourtant devoir durer encore un moment.
La réponse est tristement simple : en bâclant !
Eh oui. Il se passe beaucoup de choses dans ce tome, mais il est complètement tronqué, hâté, malmené. Les scènes s'enchaînent à une vitesse folle, elles sont complètement amputées, mutilées, écourtées, et le rythme de lecture est syncopé, haché par ces coupures vives.
Je ne sais si le roman dont est tiré "Stratège" est ainsi fait ou s'il s'agit uniquement de l'adaptation, si les auteurs étaient pressés pour une raison ou pour une autre d'en finir, mais en tout cas j'ai été réellement très très déçu de ce traitement ignoble. Et ce d'autant plus qu'il jette un jour assez défavorable sur les tomes précédents, qui nous laissaient pas mal dans l'expectative : là, on a l'impression que l'histoire était en roue libre depuis un moment.
De plus, la fin me paraît bien trop morale, surtout par opposition aux premiers tomes qui justement évitaient ce piège, en montrant l'horreur de la guerre sans avancer de jugement... et elle aussi est beaucoup trop rapide.
Bref, une véritable injure que ce dernier tome. Envers le lecteur bien sûr, mais surtout envers la série qui avait tout pour être géniale. Reste tout de même à lire le roman pour comparer.
En réponse à Hesperide :
"Certains gags sont franchement hilarants, une bonne partie est très drôle, et ça tombe très rarement à plat"
Ben oui, c'est justement pour ça que c'est culte...en général dans les bd comiques, tout ne fait pas rire, loin de là...
Gaston est tout simplement génial... LE gaffeur type, à peu près moi si je bossais dans un bureau :D
Je ne reviendrai pas sur la qualité des trois premiers tomes. Le quatrième qui conclut la série le fait simplement d'une manière magistrale !
Cette fin est épique, lyrique et tout simplement assez géniale pour à elle seule justifier ma note.
C'est vrai que le quatrième et dernier tome paraît bâclé, mais le deuxième est une vraie curiosité et je viens de me le payer en tirage de tête, c'est magnifique. La confrontation d'Ariane avec son père ne peut évidemment bien parler qu'à ceux qui ont lu les 7 vies de l'épervier (et sera d'autant plus intéressante qu'on aura suivi aussi les aventures de grandpin aux amériques) mais je trouve que dans son genre ça renouvelle l'effet de la fin des 7 vies de l'épervier.
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Le Troisième Testament
On l'aura attendu, ce quatrième et dernier tome du Troisième Testament. Je ne mâcherai pas mes mots, cette bande dessinée est un chef d'oeuvre et ce dernier volume enterre littéralement ses pourtant déjà fantastiques précédesseurs. Le trait semble encore meilleur que dans les tomes 2 et 3, et les 74 pages que comprend ce dernier volume ne sont pas de trop pour conclure cette intrigue relativement touffue. Je sais ce que vous pensez : première critique et, d'emblée, un 5/5... Il faut en réalité tenir le raisonnement inverse : c'est parce que "Le Troisième Testament" est l'une (si ce n'est LA) des plus prodigieuses bandes dessinées que j'ai eu l'occasion de lire que je me donne la peine d'en faire une rapide chronique afin d'inciter ceux qui ne la connaissent pas encore à la découvrir. Chronique qui doit malheureusement se contenter de louer le dessin magnifique d'Alice et l'histoire remarquable de Dorrisson afin de ne pas risquer d'éventer les nombreuses surprises qui vous attendent dans ce Troisième Testament. Ah, une dernière chose ; j'ai toujours trouvé que cette série avait un visuel très cinématographique et que certaines cases (en fait, la majorité d'entre elles) pourraient être utilisées telles quelles si l'on venait à l'adapter au cinéma. On dirait presque un storyboard par moment ! Qu'aucun producteur ne s'y soit encore intéressé me stupéfie en cette période où l'on voit fleurir des adaptations comme Tomb Raider, Hulk, Doom etc... (allez, on va dire qu'ils attendaient la fin, eux aussi).
Tetfol
Alors un gros coup de coeur, qui date de bien longtemps, qui est certainement inconnu de beaucoup et qui le restera, à moins que vous soyez chanceux. "Tetfol", de Eric, est une bd de la fin des années 70, début des années 80, et parraissait dans feu le journal Tintin. Un tome se trouvait dans la bibliothèque de mon père, je me suis procuré les autres lorsqu'ils me sont miraculeusement apparus chez un petit libraire strasbourgeois. Alors soyons honnêtes, le dessin a un peu vieilli. On ressent la vieille patte des auteurs qui ont fait le succès de Tintin, mais cela lui confère aujourd'hui une profondeur, une "âme". Les traits sont fins et le dessin d'une qualité bluffante, mais il a vieilli dans le sens où la colorisation est "épurée", rien de flashant sur du papier glacé, des couleurs à l'aquarelle, parfois un tantinet fades, mais toujours simples et pertinentes, qui retrancrivent toute une ambiance. Il y est question d'un jeune garçon sauvage, élevé par des loups, qui pose sur le monde des hommes un regard distant, qui se veut "objectif", ou du moins emprunt de liberté. Le parallèle avec le livre de la Jungle ne tient pas deux minutes, puisque notre Tetfol évolue dans des déserts neigeux, et ne perdrait pour rien sa liberté. C'est cela que l'on sent le plus de par la mise en planche, le découpage en cases, les personnages allégoriques, les éléments merveilleux qui donnent au tout une petite touche de conte... C'est ce souffle d'air frais qu'essaie de nous faire prendre Eric, nous enlever, ne serait-ce que le délicat instant de la lecture, ces oeillères et ces boules quiès que nous avons tous. Les hommes sont prisonniers de leurs villes, de leur prétention, de leur folie... De par la narration anaphorique, il peut se lire à différents degrés : comme une simple aventure, un conte, ou une réflexion... mais en fait, ne nous y trompons pas, il est un peu de tout à la fois. Le premier album est, à mon avis de fan, bien dispensable, ("Le fils du loup"), mais les autres sont un pur délice. Ma préférence va à "Le Grand Livre", le quatrième, où le plaisir de lecture est sans doute le plus intense. Le découpage est dynamique, les décors emplis de neige splendides, Tetfol très attachant, et sa complicité avec ses amis loups ne demande qu'à être partagée. Si vous voyez un Tetfol traîner dans un quelconque bac chez un libraire, faites moi confiance, à part le volume 1, c'est du tout bon, surtout les 2, 3, 4 et 5. Procurez-vous les, ce serait dommage de passer à côté. Tetfol est clairement ma BD préférée, et son personnage mon favori, toutes séries confondues. Personellement c'est du culte, sinon, seulement du franchement bien :)
Maison Ikkoku - Juliette je t'aime
Pour moi, ce manga est culte, je lui mets donc 5/5. C'est mon manga préféré. Pourquoi ? Parce que je suis fan de Rumiko Takahashi et qu'elle nous à fait ici un manga original (il a été fait il y a bientôt 20 ans) bourré de tendresse et d'humour. C'est tellement différent de la production habituelle des mangas que l’on connaît en France. Ensuite, même s'il est un peu répétitif (comme 99% des mangas), il y a un souci du détail concernant la vie quotidienne au Japon, un traitement adulte des personnages et des situations, même comiques. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un seinen (manga pour jeune adultes). Ici, on parle mariage, problèmes d'argent et de logement, difficulté de rentrer dans la vie active, chômage, relations amoureuses ou parents/enfants (autant chez les enfants en bas âge comme chez les Ichinosé, que Kyoko adulte et ses parents)... Ensuite, tout le talent scénaristique de Takahashi est ici à son summum : les quiproquos, les malentendus sont tellement bien menés qu'on y croit, même pour les plus invraisemblables ! Un seul bémol avec la traduction française qui n'est pas une réussite. Vivement que Tonkam nous fasse une réédition avec une traduction refaite comme ils le proposent pour d'autres oeuvres qu'ils ont publiées assez massacrées.
Journal
Cette BD fait déjà partie des BD majeure, un monument que tout fan de BD se doit d'avoir lu même si elle est très complexe. Impossible de parler de l'histoire en dehors de la brève présentation faite, cela prendrait des pages et des pages (je me suis déjà essayé à cet exercice et il ne s'agissait que d'une présentation parcellaire). Quand au dessin, on peut dire qu’il est fin, plutôt éloigné des canons de la BD d’auteur, des publications indépendantes. Le trait est clair, précis, travaillé même s'il peut donner une impression de brouillon, une apparence parfois "lâchée". Si la mise en page, le découpage peuvent sembler assez classiques avec le sacro-saint "gaufrier" comme base (encore que le rythme et la taille des cases est très lié au temps qui passe, que l’alternance de vues subjectives et objectives peut dérouter, que le dessin jaillit des cases parfois), je trouve que cela a pour effet d’amplifier l’impact du contenu, les propos n’étant pas parasités par un contenant voyant, exubérant. Mais on ne pourra pas dire la même chose du dessin qui peut être très réaliste mais aussi très fantaisiste, l'utilisation régulière d'iconographies symboliques, de floutages peut surprendre. Il faut lire attentivement les textes, regarder les images une à une et dans leur ensemble pour mieux se rendre compte que derrière une certaine sobriété, on a une réflexion en profondeur de ce qui est présenté au lecteur. On peut aussi se poser la question s'il s'agit véritablement de BD. La plupart du temps, les cases représentent plus des poses, des sentiments, des "points de vue" que des actions. On pourrait plus parler d'illustration d’un écrit ou de la représentation graphique d’un Journal intime que d’une bande dessinée à proprement dit. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de récit, d'action, mais plutôt des tranches de vie, des dialogues ou même des monologues. On nous raconte ce qui s'est passé, on ne nous le montre pas en train de se passer, on ne le vit pas directement. Personnellement, cette lecture, ainsi que la recherche sur Internet des différents propos tenus par Fabrice Neaud (interviews, participations à des forums), sans parler des discussions que j’ai pu avoir à ce propos avec certaines personnes fait de cette BD une expérience enrichissante. Enrichissante par l’émotion suscitée par certains passages (surtout dans le Journal III) mais aussi par la réflexion que chacun doit avoir devant une oeuvre aussi puissante (je pense tout particulièrement au Journal I et 4), obligeant à remettre en question certaines certitudes, certains comportements que l’on peut avoir, même (et surtout) inconsciemment.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Cette BD obtient sans effort la note maximale! Pour tous les amateurs d'héroïc-fantasy, il est impensable de ne pas lire cette oeuvre qui est l'une des premières du genre (note du modérateur : sur ce point Niourk se trompe). Les dessins sont magnifiques de précision et de profondeur, on peut en plus admirer en début d'ouvrage quelques planches en noir et blanc assez époustouflantes! Quant à l'histoire... s'il existe encore des gens qui n'ont pas lu cette BD mythique, je leur laisse découvrir la belle et piquante Pelisse, l'irritable chevalier Bragon et le mystérieux inconnu, tous lançés dans une quête désespérée pour tenter de sauver Akbar de l'empire d'un Dieu maudit. Les embûches ne manquent pas et chacun fini par partir en quête de sa propre identité et de son propre destin. L'histoire fourmille de personnages étranges et attachants: Fol de Dol le petit dieu de la rivière, le Fourreux compagnon inséparable de Pelisse doté d'étranges pouvoirs, le roi de la marche des milles verts, éternel rival de Bragon... et Mara, la reine sorcière qui les lançe tous dans cette étrange aventure. Finira bien, finira mal? cela n'a peut-être pas d'importance... Cette note ne s'adresse cependant qu'aux 4 premiers tomes qui constituent un cycle indépendant. Le 5ème tome a des qualités certaines mais les personnages sont loin d'être aussi complexes que ceux du premier cycle! Le graphisme est plus arrondi et perd de son charme...
Berceuse assassine
Tout simplement excellent : - Tout d'abord le scénario peut paraître pour le moins basique mais la manière dont il est traité nous maintient en haleine tout le long des trois albums ; voir 3 points de vue différents du même évènement, et surtout les 2 premiers albums nous montrent comment le même évènement peut être interprété totalement différemment ; ainsi l'histoire avance par petites touches, comme les pièces d'un puzzle qui s'assemblent au fur et à mesure - ensuite le dessin, réaliste, correspondant parfaitement à l'ambiance sombre, lourde de l'histoire ; sans oublier les couleurs, ou devrait-on plutôt dire LA couleur, toujours présente, comme un fil directeur, qui donne aux images un côté sombre, délavé, passé, tout du moins jusqu'aux dernières pages qui laissent pointer l'espoir, la renaissance P.S. : une chose m'intrigue : dans les dernières pages lorsqu'on voit Martha dans la chambre et que Dillon arrive, je trouve que Martha n'est pas dessinée de la même façon, principalement son visage
Bokko (Stratège)
Ca y est, tout est lu. Une série excellente qui s'articule en trois grands chapitres. Seule la fin est (plus que !) décevante. Culte tout de même, pour plein de raisons que je me ferai une joie de vous exposer dans une chronique plus générale à venir.
Gaston Lagaffe
En réponse à Hesperide : "Certains gags sont franchement hilarants, une bonne partie est très drôle, et ça tombe très rarement à plat" Ben oui, c'est justement pour ça que c'est culte...en général dans les bd comiques, tout ne fait pas rire, loin de là... Gaston est tout simplement génial... LE gaffeur type, à peu près moi si je bossais dans un bureau :D
Le Troisième Testament
Je ne reviendrai pas sur la qualité des trois premiers tomes. Le quatrième qui conclut la série le fait simplement d'une manière magistrale ! Cette fin est épique, lyrique et tout simplement assez géniale pour à elle seule justifier ma note.
Plume aux vents (Les 7 vies de l'épervier - 2ème époque)
C'est vrai que le quatrième et dernier tome paraît bâclé, mais le deuxième est une vraie curiosité et je viens de me le payer en tirage de tête, c'est magnifique. La confrontation d'Ariane avec son père ne peut évidemment bien parler qu'à ceux qui ont lu les 7 vies de l'épervier (et sera d'autant plus intéressante qu'on aura suivi aussi les aventures de grandpin aux amériques) mais je trouve que dans son genre ça renouvelle l'effet de la fin des 7 vies de l'épervier.