Culte sans hésiter, malgré les derniers tomes, qui se traînent lamentablement (en fait, depuis le disparition de Goscinny).
Vraiment une bd phare, presque fondatrice. C'est le genre de série qui a vraiment fait décoller la bd franco-belge. L'humour y est omniprésent, fin, jamais vulgaire. Les pays visités par nos héros y sont toujours merveilleusement exposés, en evitant soigneusement les lieux communs ou les clichés.
Bon, je m'arrête là, c'est de toute manière une série que j'ai tellement lue, relue, intégrée, que je peux en citer des passages entiers par coeur. Et pourtant je prend encore plaisir à la relire encore et toujours.
Hello, je ne comprends pas comment certains peuvent mettre 1 ou 2 étoiles pour cette série. C'est un blasphème que diantre ! Surtout ne les écoutez pas, car cette série est extraordinaire et unique dans son développement du héros dans la voie du mal. Certes, je suis d'accord que quelques fois les dessins sont un peu confus et les bulles mal placées, mais réciproquement les dessins sont d'une richesse incroyable tant au niveau des détails que de leur beauté -- je peux vous dire que certains me font même frissonner... brrr. En bref, à acheter absolument !
Mon gros coup de cœur du moment! Un pur bijou de psychologie fine et de cynisme ordinaire. La relation entre ces deux jeunes mariés par correspondance est dépeinte avec tant de nuance! Comme le dit ThePat, dès le début on croit que tout est plié, que l'on connaît déjà le dénouement de l'intrigue... Et puis la fin nous laisse sur le cul, elle est si déroutante et géniale à la fois.
Le dessin n’a l’air de rien mais le découpage est extraordinaire, inventif, dynamique et d’une force narrative que l’on ne retrouve que chez les grands auteurs de bd.
Indéniablement "Blankets" est une oeuvre à part dans le monde de la BD. Pour moi, jeune initié à la BD intimiste autobiographique, cet ouvrage a été l'objet de la découverte du vrai sens du terme souvent usité par certains de mes congénères : "roman graphique" et qui avait su jusque là préserver une opacité digne d'une oeuvre de Faulkner.
Pour tout dire j'avais l'impression que ces deux mots étaient en fait un oxymore. C'est vrai, comment peut-on relier dans une même expression deux termes qu'on tache depuis toujours de dissocier dans la bande dessinée. Celle-ci, souvent considérée comme un hybride, nage entre deux eaux. D'un côté le dessin, qui sans être de l'art est au service du texte, qui n'est pas de la littérature.
Craig Thompson dans "Blankets" tente de faire oublier à son lecteur qu'il lit une bande dessinée (ma foi bien épaisse). Son style d'écriture se détache de la prose platonique, sèche etn n'ayons pas peur des motsn stylistiquement pauvre et laide qu'on peut couramment lire dans des mangas ou BD. L'auteur se permet d'introduire une part de contingence indispensable (moi aussi je fais dans l'oxymore) à sa narration. Effectivement, il y quelque chose de dispensable qui devient indispensable pour élever le texte à la hauteur de la littérature. Ce qui peut paraître inutile, c'est bien sûr la narration à la première personne qui alterne avec les dialogues et les silences. Mais cette dernière installe une dimension lyrique digne d'un romantique du XIXe siècle. Ces paysage de neige qu'il contemple, c'est René de Chateaubriand qui observe la nature. C'est tout le mythe de la végétation qui est à nouveau développé à travers cette histoire d'amour moderne.
Car si la narration peut paraître fraîche, salvatrice, et savoureuse, on peut en dire autant pour la justesse dont fait preuve l'auteur pour raconter une histoire en somme assez banale. Evidemment, certains pourraient dire qu'on tombe parfois dans des clichés : l'ado solitaire, rêveur, artiste... Vivant dans un monde fantasmagorique, reflet d'un désir d'échapper à la réalité. Je ne nie pas tout cela, mais Craig Thompson fait continuer le rêve durant 6 chapitres. On pourrait croire qu'en rencontrant la belle jeune fille, il s'épanouirait, sortirait de ses rêves. Cependant il rentre dans une autre dimension onirique où Raina devient sa muse. Les deux derniers marquent les esprits tant ils sont durs. Le réveil est brusque et douloureux !
A travers Craig, on retrouve un petit bout de soi. On se rappelle de ces moments heureux qu'on a vécus. Ces moments qu'on savourait et dont on connaissait l'issue, mais qu'on s'évertuait à oublier. On laisse quelques marques sur la neige, on les croit immuables. Elles disparaissent immanquablement... Mais aussi, ces moments qui vous changent d'un jour ou l'autre, qui laissent une trace. Thompson souffle toutes les saisons, il nous fait frissonner avec son air glacial, ses paysages enneigés et il nous réchauffe avec une histoire d'amour allant au-delà des saisons, qui permet de ne pas sentir les effets de cette saison morte.
Enfin, l'originalité du personnage de Craig vient de sa passion pour la religion. On a l'impression qu'à travers sa BD, l'auteur cherche à exprimer le cheminement de sa pensée. Celle d'un ado élevé dans une famille ultra catholique, enfermée dans une petite ville des Etats-Unis où les préjugés priment. Ses rêves sont dans un premier temps le moyen d'exprimer sa foi. Mais avec l'arrivée de Raina c'est une émancipation qui s'opère, aussi bien envers sa famille qu'envers la religion. D'un point de vue assez terre à terre, le jeune homme se rend compte que le péché de luxure ne l’a pas encore foudroyé. Ce qui est peut-être décevant c'est qu'il condamne finalement totalement la religion. Il renie totalement sa foi, qui aurait pu selon moi être préservé avec un bémol. Car renier aussi rapidement la religion c'est comme partir d'un coup de tête, sans véritable argument. Effectivement la Bible est un vieux texte qui à travers ses différentes traductions à perdu de sa véracité mais il n'en demeure pas moins qu'elle pose les piliers d’une possibilité de l'existence humaine, voire de l'univers !
Le dessin est plus que jamais au service du texte et de l'idée. Le côté onirique est parfaitement exprimé avec des apparitions farfelues. Le trait gras, généreux, sensible de Craig Thompson est enchanteur. Il nous permet de se plonger dans le monde bien particulier qui est le sien. Un mélange de poésie, de rêve, de douce cruauté... Le cadrage est époustouflant d'ingéniosité. Il fait la liaison obligatoire entre le texte, l'image et les sentiments. Ainsi je me vois tomber en larme dans les derniers chapitres avec un découpage inattendu. On glisse d'une vignette à l'autre en cherchant à faire le lien avec les mots, les phrases. Il y a une réciprocité entre les deux éléments distincts que sont le texte et l'image : l'un permet d'expliquer l'autre et de le compléter.
Ma lecture de "Blankets" fut éprouvante et ludique.
Je sors comme j'aime sortir d'une oeuvre : époustouflé, ayant l'impression d'avoir ouvert une porte, d'avoir découvert quelque chose de nouveau.
Cette lecture et cet avis sont ma foi épisodiques, mais je fais comme Craig Thompson, « Quel plaisir que de laisser des traces sur une surface immaculée. De tracer une carte de mes pas… peu importe si c’est temporaire. »
Je dois avouer que je suis étonné par certaines des critiques. Tout d'abord parce que j'aime ce dessin…Influencé par l’art nouveau, il traduit à merveille l’ambiance de l'époque (dans un style parallèle et beaucoup plus européen, j’avais déjà apprécié "Fog"). Il fallait oser, et je trouve que le travail est de qualité, minutieux, rempli de fantaisies. En témoignent le tableau à colorier ou le jeu de l’oie. Outre cet aspect, j'ai adoré les personnages. Quelle idée géniale de mélanger dans une même histoire tous ces grands noms de la littérature ! Cela m'a donné envie de lire voire de relire certaines épopées de ces grands aventuriers. Tout cela me replonge dans mon enfance et garde un arrière goût de mystère et de rêve. En somme, j'étais déjà au comble de la joie. Toutefois, la cerise sur le gâteau est venue de l'histoire. En effet, le scénario est bien ficelé nous tenant en haleine tout au long de l’histoire. Je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer et au fur et à mesure des pages, de nouveaux détails venaient stimuler mon esprit. Vraiment une oeuvre originale qui donne envie de lire et lire encore plus de bande dessinée de ce type.
Sans conteste, "Maus" est une oeuvre forte dont l’empreinte restera gravée dans le monde de la bande dessiné pendant encore un certain temps. Forte pour différentes raisons. Elle traite de l'Holocauste, thème qui ne sera jamais assez traité, permettant ainsi à travers des modes de communication divers (cinéma, littérature et bande dessinée) de faire passer l'horreur de tels actes au plus grand nombre de personnes (n'oublions pas que certains nient l'existence du génocide juif...). Outre le contenu, cette œuvre recèle d’autres richesses. Elle traite de l’homme avec ses petits problèmes et plus particulièrement de la relation père fils. Qu'est-ce que je suis face à un père qui a survécu à une telle destinée ? Que faire de mon père qui vieillit ? Le thème est abordé de manière subtile, vraie, sans emphase... Car il n’y a pas de solution toute faite. Il n’y a que des problèmes à régler. Enfin, graphiquement, c'est totalement original. Plus particulièrement, l'utilisation des animaux (et ce n’est pas simplement parce qu’il ne savait pas dessiner, bien entendu !) pour retranscrire l’idée de « race » que la propagande nazie tentait de diffuser. Bref, une oeuvre qui ouvre à la réflexion, à lire absolument.
"Maus" est une oeuvre vraiment riche, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordée sous bien des angles. Je vais me contenter d'exposer les aspects qui me poussent à qualifier cette oeuvre de culte.
L'objectif premier de Spiegelman ? Remplir son devoir de mémoire. Un survivant raconte, comme l'ont fait beaucoup d'autres (Primo Levi en premier, avec beaucoup de talent), mais l'abondance des témoignages est peut-être ce qui justement nous a empêché d'oublier jusqu'ici, et c'est de tout première importance.
Devoir de mémoire, donc. Mais Spiegelman le remplit, bien, en trame de fond uniquement. Car les préoccupations de l'auteur se situent autre part ; oeuvre sur la mémoire en elle-même, sur la sincérité, sur l'artiste en général. La superbe mise en abîme du début du second tome est peut-être en cela le passage le plus passionnant de l'oeuvre. Comment, après l'avoir lu, peut-on encore qualifier "Maus" d'oeuvre classique, banale ?
Enfin, Spiegelman pose sur son père un regard d'autant plus tendre et respectueux qu'il est sincère. Manifestement, il écrit aussi pour se faire pardonner son manque de tolérance vis-à-vis d'un père marqué à jamais par la guerre. Fascinant, de bout en bout. Il est certain qu'on ne referme pas "Maus" à la légère, et j'ai rarement eu entre les mains une bd d'aussi grande portée. Lecture obligatoire. Pour tous.
Comment parler de Watchmen, exercice difficile(impossible?). Moore est un auteur particulier, un franc tireur, un poète, beaucoup pensent qu'il est un génie, moi perso je suis fan mais tout de même ai-je assez de recul pour donner mon avis sur son chef-d’œuvre ? Car oui Watchmen est sa BD ultime et ça ce n'est pas rien car ce type est quand même l'auteur de V pour Vendetta et From Hell entre autres...
J'ai souvent entendu dire que Watchmen décevrait les fans purs et durs de super héros en collant, moi ça me fait bien rigoler. Comme pas mal de monde j'ai commencé à lire avec les revues périodiques de chez MARVEL, j'adorais ça, mais bon au bout d'un certain temps tout ce petit monde bien guimauve et coloré devient lassant, même pour les plus nostalgiques et c'est là, quand on a lâché tout ça depuis longtemps que l'on tombe sur un ouvrage comme Watchmen!
Le seul truc que j'ai regretté en lisant cette histoire c'est de la connaître seulement à sa sortie en intégrale, quel dommage j'ai perdu 10 ans avant de lire cette merveille. Les super héros que l'on trouve dans Watchmen sont vraiment super héroïques dans l'âme, ce sont tous des clichés et pourtant tout le monde s'accorde pour dire qu'ils sont crédibles, humains, réalistes etc...
Et là est la force de Watchmen, car tous ces personnages si caricaturaux soient-ils, ne sont-ils pas le reflet d'une société que Moore dans ses oeuvres ne cesse de fustiger ?
Donc nous voila à suivre à travers 6 volumes, les aventures de ces personnages tous différents autrefois alliés aujourd'hui unis par des circonstances tragiques, et c'est difficile pour ces gens de se recoller à la lourde tâche du sauvetage perpétuel d'une humanité qui n'en demandait pas tant, et qui voit d'un oeil amusé ces vieux comiques kitsch et fatigués. Car presque tous ont oublié leur passé dans ce récit, ils se bornent à en parler comme d'une bonne vieille époque adolescente et tous s'accordent à dire qu'ils se trompaient, comme pour dissimuler des souvenirs dont on a un peu honte.
Ce qu'il est intéressant de constater aussi c'est la complexité et la différence des personnages principaux, mais je ne m'étendrais pas sur ce point car c'est un avis personnel et chacun aura son propre ressenti à la lecture.
Maintenant un mot sur le découpage : C'est tout simplement fantastique et en accord avec le déroulement de l'intrigue, celle ci étant d'ailleurs constituée de flash-back est parfaitement maîtrisée, c'est déroutant de simplicité. Je finirai avec les dessins de Gibbons qui sont géniaux, en effet leurs formes démodées et les couleurs délavées voire passées nous immergent parfaitement dans le monde rétro où se situe l'intrigue. Bref pour terminer je dirais que Watchmen est un vrai monument, un pavé que l'on ne se lasse pas de relire (c'est plutôt rare) une des meilleures BDs que j'ai lues tout simplement.
Chef d’œuvre cyberpunk! Akira est une aventure saisissante de la première à la dernière page; l’immersion est totale. L’apocalypse comme si vous y étiez, les dessins sont magnifiques. Un INCONTOURNABLE! (Je recommande la version originale en noir et blanc, plus d authenticité, plus de réalisme).
Ici ce n'est pas d'un manga que l'on parle ni d'ailleurs d'une BD, c'est une oeuvre si magistrale qu'elle mérite son statut "CULTE" (cette désignation est devenue galvaudée mais bon). Akira est une claque graphique magistrale que peu de BDs ou même films d'animation arrivent à égaler. Un point très important cependant: Il ne faut pas lire Akira dans sa version colorisée, et oui colorisée et non en couleur, l'oeuvre originale a été publiée en N&B et c'est ainsi qu'il faut la lire. Même si l'édition en noir et blanc souffre de défauts grossiers dus à l'inversion des cases.
Bon venons en à l'histoire maintenant, c'est sûr c'est compliqué et pas forcément accessible mais quand même la trame de fond est facile à cerner. A mon avis c'est une des meilleures oeuvres d'anticipation tous supports confondus, pas moins.
Le récit débute vraiment en l'an 2019: Tokyo est devenu Néo Tokyo citée tentaculaire et futuriste reconstruite sur un tas de cadavres, et là, nous suivons l'histoire de Kanéda et ses compagnons d'infortune qui sont condamnés à n'être que des marginaux, au pire mourir demain en étant criminels... au mieux sans abris.
Certains évènements vont faire sombrer la jeune mégalopole(souffrant pourtant déjà d'une situation économique de récession) dans un chaos total. Alors c'est sûr, la comparaison avec le Japon occupé d'après guerre est inévitable. Mais c'est la quête d'identité des protagonistes principaux le moteur de l'histoire, bien que son propos politique soit intéressant. Je n'en dirai pas plus sur la trame pour ne pas dévoiler certains éléments capitaux. La fin d'Akira a souvent été décriée et pourtant elle est logique, inévitable et de ce fait elle peut paraître attendue.
Ne vous y trompez pas, Akira est LE MANGA qu'il faut lire absolument, que l'on soit fan ou non de ce média.
Une dernière chose sur les différences de versions : au niveau graphique les dessins sont beaucoup mieux rendus sur la version en noir et blanc, il n'y a qu'à comparer les scènes de cataclysmes sur les deux versions pour comprendre... et puis coloriser un dessin d'Otomo, quelle hérésie!
Je suis un fan d'Akira, j'espère avoir été clair et objectif, et, à tous ceux qui l'ont lu sans avoir l'impression de tout saisir, recommencez, l'expérience en vaut la peine.
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Astérix
Culte sans hésiter, malgré les derniers tomes, qui se traînent lamentablement (en fait, depuis le disparition de Goscinny). Vraiment une bd phare, presque fondatrice. C'est le genre de série qui a vraiment fait décoller la bd franco-belge. L'humour y est omniprésent, fin, jamais vulgaire. Les pays visités par nos héros y sont toujours merveilleusement exposés, en evitant soigneusement les lieux communs ou les clichés. Bon, je m'arrête là, c'est de toute manière une série que j'ai tellement lue, relue, intégrée, que je peux en citer des passages entiers par coeur. Et pourtant je prend encore plaisir à la relire encore et toujours.
Chroniques de la lune noire
Hello, je ne comprends pas comment certains peuvent mettre 1 ou 2 étoiles pour cette série. C'est un blasphème que diantre ! Surtout ne les écoutez pas, car cette série est extraordinaire et unique dans son développement du héros dans la voie du mal. Certes, je suis d'accord que quelques fois les dessins sont un peu confus et les bulles mal placées, mais réciproquement les dessins sont d'une richesse incroyable tant au niveau des détails que de leur beauté -- je peux vous dire que certains me font même frissonner... brrr. En bref, à acheter absolument !
Mariée par correspondance
Mon gros coup de cœur du moment! Un pur bijou de psychologie fine et de cynisme ordinaire. La relation entre ces deux jeunes mariés par correspondance est dépeinte avec tant de nuance! Comme le dit ThePat, dès le début on croit que tout est plié, que l'on connaît déjà le dénouement de l'intrigue... Et puis la fin nous laisse sur le cul, elle est si déroutante et géniale à la fois. Le dessin n’a l’air de rien mais le découpage est extraordinaire, inventif, dynamique et d’une force narrative que l’on ne retrouve que chez les grands auteurs de bd.
Blankets - Manteau de neige
Indéniablement "Blankets" est une oeuvre à part dans le monde de la BD. Pour moi, jeune initié à la BD intimiste autobiographique, cet ouvrage a été l'objet de la découverte du vrai sens du terme souvent usité par certains de mes congénères : "roman graphique" et qui avait su jusque là préserver une opacité digne d'une oeuvre de Faulkner. Pour tout dire j'avais l'impression que ces deux mots étaient en fait un oxymore. C'est vrai, comment peut-on relier dans une même expression deux termes qu'on tache depuis toujours de dissocier dans la bande dessinée. Celle-ci, souvent considérée comme un hybride, nage entre deux eaux. D'un côté le dessin, qui sans être de l'art est au service du texte, qui n'est pas de la littérature. Craig Thompson dans "Blankets" tente de faire oublier à son lecteur qu'il lit une bande dessinée (ma foi bien épaisse). Son style d'écriture se détache de la prose platonique, sèche etn n'ayons pas peur des motsn stylistiquement pauvre et laide qu'on peut couramment lire dans des mangas ou BD. L'auteur se permet d'introduire une part de contingence indispensable (moi aussi je fais dans l'oxymore) à sa narration. Effectivement, il y quelque chose de dispensable qui devient indispensable pour élever le texte à la hauteur de la littérature. Ce qui peut paraître inutile, c'est bien sûr la narration à la première personne qui alterne avec les dialogues et les silences. Mais cette dernière installe une dimension lyrique digne d'un romantique du XIXe siècle. Ces paysage de neige qu'il contemple, c'est René de Chateaubriand qui observe la nature. C'est tout le mythe de la végétation qui est à nouveau développé à travers cette histoire d'amour moderne. Car si la narration peut paraître fraîche, salvatrice, et savoureuse, on peut en dire autant pour la justesse dont fait preuve l'auteur pour raconter une histoire en somme assez banale. Evidemment, certains pourraient dire qu'on tombe parfois dans des clichés : l'ado solitaire, rêveur, artiste... Vivant dans un monde fantasmagorique, reflet d'un désir d'échapper à la réalité. Je ne nie pas tout cela, mais Craig Thompson fait continuer le rêve durant 6 chapitres. On pourrait croire qu'en rencontrant la belle jeune fille, il s'épanouirait, sortirait de ses rêves. Cependant il rentre dans une autre dimension onirique où Raina devient sa muse. Les deux derniers marquent les esprits tant ils sont durs. Le réveil est brusque et douloureux ! A travers Craig, on retrouve un petit bout de soi. On se rappelle de ces moments heureux qu'on a vécus. Ces moments qu'on savourait et dont on connaissait l'issue, mais qu'on s'évertuait à oublier. On laisse quelques marques sur la neige, on les croit immuables. Elles disparaissent immanquablement... Mais aussi, ces moments qui vous changent d'un jour ou l'autre, qui laissent une trace. Thompson souffle toutes les saisons, il nous fait frissonner avec son air glacial, ses paysages enneigés et il nous réchauffe avec une histoire d'amour allant au-delà des saisons, qui permet de ne pas sentir les effets de cette saison morte. Enfin, l'originalité du personnage de Craig vient de sa passion pour la religion. On a l'impression qu'à travers sa BD, l'auteur cherche à exprimer le cheminement de sa pensée. Celle d'un ado élevé dans une famille ultra catholique, enfermée dans une petite ville des Etats-Unis où les préjugés priment. Ses rêves sont dans un premier temps le moyen d'exprimer sa foi. Mais avec l'arrivée de Raina c'est une émancipation qui s'opère, aussi bien envers sa famille qu'envers la religion. D'un point de vue assez terre à terre, le jeune homme se rend compte que le péché de luxure ne l’a pas encore foudroyé. Ce qui est peut-être décevant c'est qu'il condamne finalement totalement la religion. Il renie totalement sa foi, qui aurait pu selon moi être préservé avec un bémol. Car renier aussi rapidement la religion c'est comme partir d'un coup de tête, sans véritable argument. Effectivement la Bible est un vieux texte qui à travers ses différentes traductions à perdu de sa véracité mais il n'en demeure pas moins qu'elle pose les piliers d’une possibilité de l'existence humaine, voire de l'univers ! Le dessin est plus que jamais au service du texte et de l'idée. Le côté onirique est parfaitement exprimé avec des apparitions farfelues. Le trait gras, généreux, sensible de Craig Thompson est enchanteur. Il nous permet de se plonger dans le monde bien particulier qui est le sien. Un mélange de poésie, de rêve, de douce cruauté... Le cadrage est époustouflant d'ingéniosité. Il fait la liaison obligatoire entre le texte, l'image et les sentiments. Ainsi je me vois tomber en larme dans les derniers chapitres avec un découpage inattendu. On glisse d'une vignette à l'autre en cherchant à faire le lien avec les mots, les phrases. Il y a une réciprocité entre les deux éléments distincts que sont le texte et l'image : l'un permet d'expliquer l'autre et de le compléter. Ma lecture de "Blankets" fut éprouvante et ludique. Je sors comme j'aime sortir d'une oeuvre : époustouflé, ayant l'impression d'avoir ouvert une porte, d'avoir découvert quelque chose de nouveau. Cette lecture et cet avis sont ma foi épisodiques, mais je fais comme Craig Thompson, « Quel plaisir que de laisser des traces sur une surface immaculée. De tracer une carte de mes pas… peu importe si c’est temporaire. »
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
Je dois avouer que je suis étonné par certaines des critiques. Tout d'abord parce que j'aime ce dessin…Influencé par l’art nouveau, il traduit à merveille l’ambiance de l'époque (dans un style parallèle et beaucoup plus européen, j’avais déjà apprécié "Fog"). Il fallait oser, et je trouve que le travail est de qualité, minutieux, rempli de fantaisies. En témoignent le tableau à colorier ou le jeu de l’oie. Outre cet aspect, j'ai adoré les personnages. Quelle idée géniale de mélanger dans une même histoire tous ces grands noms de la littérature ! Cela m'a donné envie de lire voire de relire certaines épopées de ces grands aventuriers. Tout cela me replonge dans mon enfance et garde un arrière goût de mystère et de rêve. En somme, j'étais déjà au comble de la joie. Toutefois, la cerise sur le gâteau est venue de l'histoire. En effet, le scénario est bien ficelé nous tenant en haleine tout au long de l’histoire. Je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer et au fur et à mesure des pages, de nouveaux détails venaient stimuler mon esprit. Vraiment une oeuvre originale qui donne envie de lire et lire encore plus de bande dessinée de ce type.
Maus
Sans conteste, "Maus" est une oeuvre forte dont l’empreinte restera gravée dans le monde de la bande dessiné pendant encore un certain temps. Forte pour différentes raisons. Elle traite de l'Holocauste, thème qui ne sera jamais assez traité, permettant ainsi à travers des modes de communication divers (cinéma, littérature et bande dessinée) de faire passer l'horreur de tels actes au plus grand nombre de personnes (n'oublions pas que certains nient l'existence du génocide juif...). Outre le contenu, cette œuvre recèle d’autres richesses. Elle traite de l’homme avec ses petits problèmes et plus particulièrement de la relation père fils. Qu'est-ce que je suis face à un père qui a survécu à une telle destinée ? Que faire de mon père qui vieillit ? Le thème est abordé de manière subtile, vraie, sans emphase... Car il n’y a pas de solution toute faite. Il n’y a que des problèmes à régler. Enfin, graphiquement, c'est totalement original. Plus particulièrement, l'utilisation des animaux (et ce n’est pas simplement parce qu’il ne savait pas dessiner, bien entendu !) pour retranscrire l’idée de « race » que la propagande nazie tentait de diffuser. Bref, une oeuvre qui ouvre à la réflexion, à lire absolument.
Maus
"Maus" est une oeuvre vraiment riche, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordée sous bien des angles. Je vais me contenter d'exposer les aspects qui me poussent à qualifier cette oeuvre de culte. L'objectif premier de Spiegelman ? Remplir son devoir de mémoire. Un survivant raconte, comme l'ont fait beaucoup d'autres (Primo Levi en premier, avec beaucoup de talent), mais l'abondance des témoignages est peut-être ce qui justement nous a empêché d'oublier jusqu'ici, et c'est de tout première importance. Devoir de mémoire, donc. Mais Spiegelman le remplit, bien, en trame de fond uniquement. Car les préoccupations de l'auteur se situent autre part ; oeuvre sur la mémoire en elle-même, sur la sincérité, sur l'artiste en général. La superbe mise en abîme du début du second tome est peut-être en cela le passage le plus passionnant de l'oeuvre. Comment, après l'avoir lu, peut-on encore qualifier "Maus" d'oeuvre classique, banale ? Enfin, Spiegelman pose sur son père un regard d'autant plus tendre et respectueux qu'il est sincère. Manifestement, il écrit aussi pour se faire pardonner son manque de tolérance vis-à-vis d'un père marqué à jamais par la guerre. Fascinant, de bout en bout. Il est certain qu'on ne referme pas "Maus" à la légère, et j'ai rarement eu entre les mains une bd d'aussi grande portée. Lecture obligatoire. Pour tous.
Watchmen
Comment parler de Watchmen, exercice difficile(impossible?). Moore est un auteur particulier, un franc tireur, un poète, beaucoup pensent qu'il est un génie, moi perso je suis fan mais tout de même ai-je assez de recul pour donner mon avis sur son chef-d’œuvre ? Car oui Watchmen est sa BD ultime et ça ce n'est pas rien car ce type est quand même l'auteur de V pour Vendetta et From Hell entre autres... J'ai souvent entendu dire que Watchmen décevrait les fans purs et durs de super héros en collant, moi ça me fait bien rigoler. Comme pas mal de monde j'ai commencé à lire avec les revues périodiques de chez MARVEL, j'adorais ça, mais bon au bout d'un certain temps tout ce petit monde bien guimauve et coloré devient lassant, même pour les plus nostalgiques et c'est là, quand on a lâché tout ça depuis longtemps que l'on tombe sur un ouvrage comme Watchmen! Le seul truc que j'ai regretté en lisant cette histoire c'est de la connaître seulement à sa sortie en intégrale, quel dommage j'ai perdu 10 ans avant de lire cette merveille. Les super héros que l'on trouve dans Watchmen sont vraiment super héroïques dans l'âme, ce sont tous des clichés et pourtant tout le monde s'accorde pour dire qu'ils sont crédibles, humains, réalistes etc... Et là est la force de Watchmen, car tous ces personnages si caricaturaux soient-ils, ne sont-ils pas le reflet d'une société que Moore dans ses oeuvres ne cesse de fustiger ? Donc nous voila à suivre à travers 6 volumes, les aventures de ces personnages tous différents autrefois alliés aujourd'hui unis par des circonstances tragiques, et c'est difficile pour ces gens de se recoller à la lourde tâche du sauvetage perpétuel d'une humanité qui n'en demandait pas tant, et qui voit d'un oeil amusé ces vieux comiques kitsch et fatigués. Car presque tous ont oublié leur passé dans ce récit, ils se bornent à en parler comme d'une bonne vieille époque adolescente et tous s'accordent à dire qu'ils se trompaient, comme pour dissimuler des souvenirs dont on a un peu honte. Ce qu'il est intéressant de constater aussi c'est la complexité et la différence des personnages principaux, mais je ne m'étendrais pas sur ce point car c'est un avis personnel et chacun aura son propre ressenti à la lecture. Maintenant un mot sur le découpage : C'est tout simplement fantastique et en accord avec le déroulement de l'intrigue, celle ci étant d'ailleurs constituée de flash-back est parfaitement maîtrisée, c'est déroutant de simplicité. Je finirai avec les dessins de Gibbons qui sont géniaux, en effet leurs formes démodées et les couleurs délavées voire passées nous immergent parfaitement dans le monde rétro où se situe l'intrigue. Bref pour terminer je dirais que Watchmen est un vrai monument, un pavé que l'on ne se lasse pas de relire (c'est plutôt rare) une des meilleures BDs que j'ai lues tout simplement.
Akira
Chef d’œuvre cyberpunk! Akira est une aventure saisissante de la première à la dernière page; l’immersion est totale. L’apocalypse comme si vous y étiez, les dessins sont magnifiques. Un INCONTOURNABLE! (Je recommande la version originale en noir et blanc, plus d authenticité, plus de réalisme).
Akira
Ici ce n'est pas d'un manga que l'on parle ni d'ailleurs d'une BD, c'est une oeuvre si magistrale qu'elle mérite son statut "CULTE" (cette désignation est devenue galvaudée mais bon). Akira est une claque graphique magistrale que peu de BDs ou même films d'animation arrivent à égaler. Un point très important cependant: Il ne faut pas lire Akira dans sa version colorisée, et oui colorisée et non en couleur, l'oeuvre originale a été publiée en N&B et c'est ainsi qu'il faut la lire. Même si l'édition en noir et blanc souffre de défauts grossiers dus à l'inversion des cases. Bon venons en à l'histoire maintenant, c'est sûr c'est compliqué et pas forcément accessible mais quand même la trame de fond est facile à cerner. A mon avis c'est une des meilleures oeuvres d'anticipation tous supports confondus, pas moins. Le récit débute vraiment en l'an 2019: Tokyo est devenu Néo Tokyo citée tentaculaire et futuriste reconstruite sur un tas de cadavres, et là, nous suivons l'histoire de Kanéda et ses compagnons d'infortune qui sont condamnés à n'être que des marginaux, au pire mourir demain en étant criminels... au mieux sans abris. Certains évènements vont faire sombrer la jeune mégalopole(souffrant pourtant déjà d'une situation économique de récession) dans un chaos total. Alors c'est sûr, la comparaison avec le Japon occupé d'après guerre est inévitable. Mais c'est la quête d'identité des protagonistes principaux le moteur de l'histoire, bien que son propos politique soit intéressant. Je n'en dirai pas plus sur la trame pour ne pas dévoiler certains éléments capitaux. La fin d'Akira a souvent été décriée et pourtant elle est logique, inévitable et de ce fait elle peut paraître attendue. Ne vous y trompez pas, Akira est LE MANGA qu'il faut lire absolument, que l'on soit fan ou non de ce média. Une dernière chose sur les différences de versions : au niveau graphique les dessins sont beaucoup mieux rendus sur la version en noir et blanc, il n'y a qu'à comparer les scènes de cataclysmes sur les deux versions pour comprendre... et puis coloriser un dessin d'Otomo, quelle hérésie! Je suis un fan d'Akira, j'espère avoir été clair et objectif, et, à tous ceux qui l'ont lu sans avoir l'impression de tout saisir, recommencez, l'expérience en vaut la peine.