Louis parmi les spectres

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Louis a onze ans, une mère qui a peur de tout, un père qui pleure quand il boit et un petit frère obsédé par la soul américaine.


Auteurs canadiens Douleurs intimes La BD au féminin

Louis a onze ans, une mère qui a peur de tout, un père qui pleure quand il boit et un petit frère obsédé par la soul américaine. Louis rêve de déclarer son amour à Billie, une compagne de classe indépendante et solitaire. Mais dans la réalité, rien à faire : dès qu’il s’approche d’elle, Louis se tétanise comme un clou rouillé. Accompagné de sa famille, de son fidèle ami Boris, et de ses spectres (ceux du passé comme ceux de son monde intérieur), Louis apprendra la vraie définition du courage.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Octobre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Louis parmi les spectres © La Pastèque 2016
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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15/11/2016 | KanKr
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Par Ro
Note: 3/5
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Les deux auteures de cet album sont également celles de Jane, le renard et moi dont la couverture est très similaire. Les deux partagent le fait de prendre pour héros des adolescents un peu mal dans leur peau. Mais si dans le premier cas, il s'agissait d'un problème d'estime de soi et de harcèlement scolaire, ici c'est un problème familial un peu plus lourd qui est abordé. En effet les parents de Louis et de son petit frère sont séparés car leur père n'arrive pas à se défaire d'un alcoolisme maladif qui impacte leur vie de famille. C'est donc une histoire un peu triste, avec un père qui pleure sa tristesse d'être séparé de sa femme, de ne pas être à la hauteur pour ses enfants et de ne pas réussir à se défaire de l'alcool. C'est aussi une histoire avec des hauts et des bas quand on pense qu'enfin les choses vont aller mieux. Comme Jane, le renard et moi, le récit est raconté avec subtilité et douceur, sans jugement manichéen. Et là aussi le dessin d'Isabelle Arsenault est à base de crayonnés à la mine noire et grise, agrémentés parfois de quelques couleurs plus joyeuses. Ce n'est pas trop ma tasse de thé mais je lui trouve un certain charme et une certaine esthétique. Il se lit plutôt bien. Un récit intelligent, plutôt fin, pas très joyeux pour qui chercherait du simple divertissement, mais plein de justesse et de sensibilité.

02/05/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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Une histoire sympathique. Ça met en vedette un garçon qui commence à avoir des sentiments amoureux et qui comprend un peu mieux les problèmes de ses parents. Il quitte tout doucement le monde de l'innocence pour rentrer dans un univers plus adulte. Le ton est juste, la narration est bonne (on dirait vraiment les pensées d'un enfant qui va bientôt devenir adolescent) et le dessin est très beau. Le coté poétique de l'oeuvre m'a un peu touché quoique je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une oeuvre marquante dans l'histoire de la BD. J'aimais surtout les scènes avec la famille parce que les sentiments amoureux que porte le petit gars envers une fille de son école m'ont laissé un peu indifférent. Heureusement qu'on voit surtout sa famille parce que c'est la meilleure partie de cette oeuvre. C'est un one-shot agréable à lire si on aime ce genre d'histoire et j'ai passé un bon moment de lecture.

04/01/2017 (modifier)
Par KanKr
Note: 4/5

Ces fantômes qui nous guettent ! L'enfance est une période étrange, bercée par l'insouciance, mais où l'on commence à appréhender un monde inconnu qui nous paraît encore immense. Pas après pas, on apprend de nos expériences quotidiennes, assimilant ce que nos sens enregistrent. À travers Louis parmi les spectres, Fanny Britt et Isabelle Arsenault se sont intéressées à ces instants où l'on s'expose à des problématiques d'adultes... À onze ans, Louis prend conscience de ce qui l'entoure, de la séparation de ses parents, du mal-être d'un père alcoolique pleurant à longueur de journée, d'une mère qui ne cesse de s'inquiéter pour le moindre détail, de l'obsession de son frère pour la soul américaine, et de choses propres à son âge : ses sentiments pour Billie, une camarade de classe aimant les livres et la solitude, l'amitié, la découverte de son environnement... Autant d'ectoplasmes qui tournoient autour de lui et hantent ses nuits et ses journées. S'éveillant au monde, le regard qu'il porte sur la société change... Il perd progressivement ses illusions de bambin et s'aperçoit qu'il faut une sacrée dose de courage pour grandir ! Fanny Britt nous soumet un conte attachant, rempli de tendresse. La poésie du langage est d'une candeur romantique, même si le propos traité est cruel : l'apprentissage de la vie, avec ses vicissitudes auxquelles nos aînés doivent faire face, n'est pas de tout repos ! Ce récit parle de la transition : entre deux âges, entre une mère et un père, entre ville et campagne, entre joie et déception... Derrière ses pinceaux, d'un trait simple, fin et léger, Isabelle Arsenault livre une partition graphique parfaite. Elle saisit l'ambiance et la restitue dans ses choix de mise en page et de point de vue : des plans larges et des cases épurées pour valoriser les situations et l'emploi d'une typographie propre à chaque personnage. Bien que les planches soient principalement en noir et blanc, les couleurs, pour certaines scènes, donnent du sens à l'ensemble. Elles retranscrivent les émotions du protagoniste principal : du jaune, plus chaud, pour évoquer Billie, au bleu, plus froid, lorsqu’il s'agit des diverses apparitions. Ils sont nombreux les spectres de l'existence, les non-dits, quelquefois à peine perceptibles, et pour les décrire, l'une a les mots, l'autre les nuances... De ce mélange résulte un album dont la lecture, addictive, fait réfléchir tout en laissant rêver !

15/11/2016 (modifier)