"Ultimates" des Super-héros attachants...
Millar nous conte les aventures d’une équipe de super-héros, un groupe de vengeurs et de justiciers membres du S.H.I.E.L.D et à la solde de l’Etat américain qui se battent pour sauver la veuve et l’orphelin… et aussi le monde tant qu’ils y sont. Rien de bien nouveau jusque-là, mis à part que ceci n’est qu’une partie du scénar car l’auteur attache aussi beaucoup d’importance à ses personnages et nous les décrit en profondeur.
Captain America est encore plus nationaliste que Bush, Iron Man est un poivrot, Giant Man frappe sa femme, Thor est un militant écologiste et anti-mondialiste, Banner (Hulk) est dépressif et frustré, …
Cette désacralisation les fait tous tomber de leur piédestal, ça les rend plus humains et attachants. De plus le récit est bourré d’humour, j’aime beaucoup le passage où ils débattent sur qui devrait prendre leur rôle au cinéma pour un hypothétique film. Il y a aussi de nombreux clins d’œil dont certains ont dû m’échapper, j’ai beaucoup apprécié celui fait à Matrix dans les premières planches du chapitre huit. Vraiment une excellente série et pourtant le pari n’était pas forcément gagné d’avance car mélanger un homme qui grandit à la taille d’un immeuble, une femme qui rapetisse (la Guêpe), un dieu vivant,… et un super soldat drapé de la bannière étoilée ça peut paraître un peu too much, et bien NON, c’est émouvant, drôle et ça castagne sec.
Pour moi qui ne connais pas grand chose en héros revêtu de collant, mis à part sur grand écran, cette série qui fait une remise à zéro à sa sauce est une vraie aubaine.
Hitch a un sacré coup de patte. Ses dessins sont géniaux. Comme bien souvent avec les comics de Super-héros, il utilise un style très réaliste, mais là où il est très fort, c’est dans les expressions des visages. J’ai rarement vu des émotions et des sentiments si parlant dans un aspect si réel, et c’est un fan de gros nez et de caricatures qui vous parle, c’est pour dire… Et avec ça, les scènes d’action ne sont pas en reste, et heureusement, sinon ça serait un comble avec une telle série. Les combats et les explosions sont monumentales et riches en détails sans perdre en vivacité.
Les couleurs informatiques de Mounts sont vraiment très jolies. J’ai en tête quelques planches se déroulant sous la pluie, une merveille. Alors oui, il y a quelques abus de temps en temps avec les effets Photoshop mais ça colle parfaitement avec le thème des Super-héros qui sont toujours plus forts, plus beaux, plus clinquants, plus brillants … tout dans la surenchère et c’est pour ça que c’est bon.
"L’étoile du désert" ou la quête de la vérité…
Desberg, nous livre un très bon western. Il ne donne pas dans l’originalité, c’est une histoire dans la tradition du genre : le bien contre le mal, les grands espaces de l’ouest contre le rail, la condition indienne, la droiture, la loi, la justice, la liberté, le chaos … des thèmes graves et lourds de sens et de symboles comme dans un bon Sergio Leone. Après le meurtre de sa femme et de sa fille, Mathew Montgomery est anéanti et n’a plus qu’une idée en tête, se venger mais aussi et surtout savoir qui s’en est pris à sa famille et pourquoi. Pour remonter la piste, il n’a qu’un seul indice, une mystérieuse étoile tatouée au couteau sur le corps meurtri de sa fille. Le rythme du récit et particulièrement bien dosé, on ne s’ennuie pas. Les personnages sont bien fouillés et charismatiques. L’auteur met particulièrement bien en scène la frustration et l’obsession de la recherche de la vérité qui ronge le héros, en couchant sur le papier ses pensées intérieures. De plus une histoire avec un début et une fin de cette qualité scénariste et qui s’étend seulement sur deux tomes, ça a le mérite d’être souligné surtout lorsque la mode est aux séries à rallonge. Je dis bravo et western culte.
Comme d’habitude "Marini" et "dessins-couleurs magnifiques" sonnent comme un pléonasme. Alors, je ne vais pas encore une fois ressortir la boite à superlatifs, je vais me contenter d’un : « Les dessins sont excellents et les couleurs parfaites. » Point final.
(Mais si vous insistez et que vous en redemandez, allez voir mes avis sur : Le Scorpion, Gipsy et Rapaces pour vous rassasier ^^)
J’ai pris connaissance de cette série grâce au film qui en est tiré. Il est vrai que l'achat est onéreux mais que de bonheur à la lecture !! Le rythme est tellement soutenu qu’il est difficile de ne pas enchaîner tous les tomes. Visuellement le dessin est très clair, le scénario très inventif et le découpage des cases est très cinématographique, ce qui rend les scènes d'action vraiment intenses. Franchement, amateurs du film, achetez le manga les yeux fermés, vous ne serez pas déçus.
Miyazaki, le maître du film d'animation s'est également exercé à la bande dessinée, dont son deuxième film (Nausicaä, actuellement au cinéma en France, 22 ans après sa création !) adapte les deux premiers tomes de manière simplifiée.
Et quelle bande dessinée !
Complexe est le premier qualificatif qui vient à l'esprit. Très complexe, même. Voire trop complexe pour certains (pour qui un XIII est déjà bien compliqué... hem...).
Il est certain que ce manga est une oeuvre pour adultes aimant réfléchir : réfléchir au sens des mots "écologie" (en oubliant de préférence José Bové), "sacrifice", "amour", "don", "courage". Rien que ça.
Et bien oui, Nausicaä, c'est formidablement bien raconté, extraordinairement bien dessiné, et aborde énormément de thèmes oubliés par les générations actuelles.
Nausicaä, c'est beau, tout simplement.
Pour anecdote : Moebius/Giraud a choisi d'appeler sa fille Nausicaä après avoir vu le long métrage de Miyazaki. À l'en croire (et je veux le croire), Nausicaä est l'héroïne de bande dessinée la plus emblématique de la bande dessinée mondiale.
Chaque fois que mes yeux tombent sur le manga Nausicaä sur mes étagères depuis plusieurs années, je ne peux m'empêcher de penser : " S'il ne devait en rester qu'une [BD/Manga], cela ne pourrait être que "Nausicaä" ".
Un chef d'oeuvre.
Pour la vie.
Une série culte.
En classant ma petite collection de plusieurs milliers d'ouvrages je pensais que si je devais en garder que 10 la patrouille serait dedans.
Dans la même veine que Les Innommables mais avec des personnages plus attachants, plus humains, avec des défauts tordants de rire, faisant des erreurs et sortant des énormités à chaque case. Ces scoutes sont des anti-héros véritables, pas des losers mais des personnages avec des bassesses, des préjugés, des idées reçues, et qui finalement deviennent très très sympathiques.
Même dans Les Innommables ou dans les séries suivantes, Yann n'a pas réussi à produire ce type de héros, on le retrouve dans ses personnages secondaires et c'est là qu'est tout le suc et le plaisir des albums.
Le dessin ? Moi je l'aime bien, il est nerveux, il est dynamique et colle bien au récit. Vraiment rien à reprocher !
Derrière son aspect BD pour enfants, cette BD est un très bon polar.
Le personnage épaissit au fil des albums et on s'y attache au point d'avoir envie de connaître comment il va évoluer.
Le dessin est assez classique, à la mode Spirou et Fantasio.
Il s'améliore un peu au long de la série mais reste assez homogène.
L'idée de départ sonne très réaliste : pour ne pas inquiéter sa mère revenue vivre avec lui, un flic se fait passer pour un prêtre.
Attention : chaque tome est un épisode complet et certaines histoires sont meilleures que d'autres.
En toute honnêteté j'aurais bien mis 4/5, mais je justifie le 5/5 parce qu'on ne trouve pas une autre BD du même genre et de meilleure qualité !
Il n’est pas nécessaire d’aimer la science-fiction pour apprécier Lupus. Ce qui ressort avant tout c’est la nature de l’homme et l’évolution de ses relations au fur et à mesure de la lecture. Point de grande histoire épique, de sentiments héroïques, d’exaltation face à l’aventure. Tout part très rapidement d’un road-trip psychotique à la Las Vegas Parano où deux potes s’entichent d’une charmante fugueuse totalement paumée. C’est là l’élément déclencheur qui fait basculer leur virée délirante en un voyage des plus dramatique.
L’histoire tourne alors au huit clos, et Peeters nous place en témoin privilégié des rapports entre les personnages, de leurs doutes, de leurs pensées, toutes les petites faiblesses quotidiennes y passent. Le passage dans la station spatiale abandonnée fait penser immédiatement à « Solaris », leur situation leur renvoie physiquement les objets de leur conscience, de leurs remords, de leur cœur. Lupus me fait vraiment penser à beaucoup de films ; dans la manière de raconter des personnages en s’attachant particulièrement à la nature brute de leur relation, aux dérèglements de conscience, dans le rythme aussi, très lancinant, mélancolique, on retrouve beaucoup d’éléments de la trilogie de Gus Van Sant (Gerry, Elephant, Last Days) où tout y est très contemplatif et où le réalisateur s’attarde avant tout sur le comportement humain. Personnellement j’adore ce genre d’œuvre très lente dans la construction où l’on se laisse totalement porter par les évènements.
L'une des séries les plus impressionnantes qui soit, pour plusieurs raisons :
. un dessin ultra-réaliste, très sensuel, très beau, en parfaite adéquation avec le thème ;
. enfin une BD rien que pour les grands : le thème est très noir (le milieu des yakuzas), les protagonistes ont tous leurs faiblesses/points forts (sexe, drogue, violence).
. un scénario à rebondissements très bien fichu, et un travail phénoménal fait sur les principaux personnages pour nous faire ressentir la passion qui les anime et ce par quoi ils sont passés pour en arriver là.
On ne peut raisonnablement pas croire à l'histoire en elle-même (c'est trop "gros" pour un pays conservateur comme le Japon), mais on a envie de partager les buts de ces deux héros qui veulent révolutionner ensemble un pays en manipulant politiciens d'une part et la pègre d'autre part. C'est grand, c'est beau.
Une histoire qui finit dans la douleur, avec en particulier les trois dernières pages : on comprend ce que peuvent signifier les mots "motivation", "sacrifices" et "rêves"...
Je trouve les critiques précédentes un poil dures !
Certes le ton est léger, les personnages de missionnaires ne donnent pas dans l'anticléricalisme acide mais permettent un regard décalé sur une époque fascinante : les années 30.
Le dessin est splendide et les histoires jubilatoires, nous revisitons la France, l'Amérique l'Allemagne, nous voyons les évènements qui mèneront à la guerre... avec l'humour de Yann comme d'habitude. Je suis inconditionnel.
Cages : la bible du BDphile, l'album de toutes les réponses, le livre de chevet philosophique de tout être aimant la vie et ses complications, d'une manière ou d'une autre.
La grande force de cet album est en effet d'aborder de nombreux thèmes, et ce de manière très fine. Toutes les finesses du monde sont abordées, de manière plus ou moins concrètes : L'art (principalement) sous toutes ses formes, la mort, les relations humaines, la haine, l'attente, l'espoir, l'amour... toujours avec beaucoup de recul, sans vouloir donner de leçon ni être prétentieux.
Ne serait-ce que par la vision de l'art présentée par l'auteur dans cet album, "Cages" est à rapprocher de L'artiste de la famille de Larcenet : Bien que la forme soit très différente (le style est moins centré sur l'auteur dans Cages, le personnage principal étant un artiste de fiction), le fond, très fort, peut rappeler certains passages de l'album des rêveurs.
Mais c'est surtout dans la vision de la mort (et de la vie) très personnelle de Mc Kean que j'ai été touché. Le passage de l'absence du mari perdu depuis 5 ans est aussi très fort. Etrangement (ou plutôt logiquement !) il n'a pas touché d'autres lecteurs du tout : c'est une fois de plus la grande force de "Cages". Chacun sera sensible à différents passages, selon son histoire, son expérience, sa vie.
Et c'est ainsi que l'album vous parlera plus ou moins, seuls les véritables amateurs de patinage artistique n'ayant pas vibré à la lecture de cet album.
Graphiquement, c'est exquis : dessin maîtrisé en bichromie légère, ponctué par ci par là de planches très graphiques, colorées, permettant une introspection plus grande dans le récit. Mc Kean a été plus graphique encore dans d'autres albums, mais il privilégie ici la narration et s'en sort parfaitement. Certaines planches, complètement muettes, sont justement particulièrement parlantes...
Un livre culte... une réelle réflexion qui mérite d'être lue.
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Ultimates
"Ultimates" des Super-héros attachants... Millar nous conte les aventures d’une équipe de super-héros, un groupe de vengeurs et de justiciers membres du S.H.I.E.L.D et à la solde de l’Etat américain qui se battent pour sauver la veuve et l’orphelin… et aussi le monde tant qu’ils y sont. Rien de bien nouveau jusque-là, mis à part que ceci n’est qu’une partie du scénar car l’auteur attache aussi beaucoup d’importance à ses personnages et nous les décrit en profondeur. Captain America est encore plus nationaliste que Bush, Iron Man est un poivrot, Giant Man frappe sa femme, Thor est un militant écologiste et anti-mondialiste, Banner (Hulk) est dépressif et frustré, … Cette désacralisation les fait tous tomber de leur piédestal, ça les rend plus humains et attachants. De plus le récit est bourré d’humour, j’aime beaucoup le passage où ils débattent sur qui devrait prendre leur rôle au cinéma pour un hypothétique film. Il y a aussi de nombreux clins d’œil dont certains ont dû m’échapper, j’ai beaucoup apprécié celui fait à Matrix dans les premières planches du chapitre huit. Vraiment une excellente série et pourtant le pari n’était pas forcément gagné d’avance car mélanger un homme qui grandit à la taille d’un immeuble, une femme qui rapetisse (la Guêpe), un dieu vivant,… et un super soldat drapé de la bannière étoilée ça peut paraître un peu too much, et bien NON, c’est émouvant, drôle et ça castagne sec. Pour moi qui ne connais pas grand chose en héros revêtu de collant, mis à part sur grand écran, cette série qui fait une remise à zéro à sa sauce est une vraie aubaine. Hitch a un sacré coup de patte. Ses dessins sont géniaux. Comme bien souvent avec les comics de Super-héros, il utilise un style très réaliste, mais là où il est très fort, c’est dans les expressions des visages. J’ai rarement vu des émotions et des sentiments si parlant dans un aspect si réel, et c’est un fan de gros nez et de caricatures qui vous parle, c’est pour dire… Et avec ça, les scènes d’action ne sont pas en reste, et heureusement, sinon ça serait un comble avec une telle série. Les combats et les explosions sont monumentales et riches en détails sans perdre en vivacité. Les couleurs informatiques de Mounts sont vraiment très jolies. J’ai en tête quelques planches se déroulant sous la pluie, une merveille. Alors oui, il y a quelques abus de temps en temps avec les effets Photoshop mais ça colle parfaitement avec le thème des Super-héros qui sont toujours plus forts, plus beaux, plus clinquants, plus brillants … tout dans la surenchère et c’est pour ça que c’est bon.
l'Etoile du Désert
"L’étoile du désert" ou la quête de la vérité… Desberg, nous livre un très bon western. Il ne donne pas dans l’originalité, c’est une histoire dans la tradition du genre : le bien contre le mal, les grands espaces de l’ouest contre le rail, la condition indienne, la droiture, la loi, la justice, la liberté, le chaos … des thèmes graves et lourds de sens et de symboles comme dans un bon Sergio Leone. Après le meurtre de sa femme et de sa fille, Mathew Montgomery est anéanti et n’a plus qu’une idée en tête, se venger mais aussi et surtout savoir qui s’en est pris à sa famille et pourquoi. Pour remonter la piste, il n’a qu’un seul indice, une mystérieuse étoile tatouée au couteau sur le corps meurtri de sa fille. Le rythme du récit et particulièrement bien dosé, on ne s’ennuie pas. Les personnages sont bien fouillés et charismatiques. L’auteur met particulièrement bien en scène la frustration et l’obsession de la recherche de la vérité qui ronge le héros, en couchant sur le papier ses pensées intérieures. De plus une histoire avec un début et une fin de cette qualité scénariste et qui s’étend seulement sur deux tomes, ça a le mérite d’être souligné surtout lorsque la mode est aux séries à rallonge. Je dis bravo et western culte. Comme d’habitude "Marini" et "dessins-couleurs magnifiques" sonnent comme un pléonasme. Alors, je ne vais pas encore une fois ressortir la boite à superlatifs, je vais me contenter d’un : « Les dessins sont excellents et les couleurs parfaites. » Point final. (Mais si vous insistez et que vous en redemandez, allez voir mes avis sur : Le Scorpion, Gipsy et Rapaces pour vous rassasier ^^)
Akira
J’ai pris connaissance de cette série grâce au film qui en est tiré. Il est vrai que l'achat est onéreux mais que de bonheur à la lecture !! Le rythme est tellement soutenu qu’il est difficile de ne pas enchaîner tous les tomes. Visuellement le dessin est très clair, le scénario très inventif et le découpage des cases est très cinématographique, ce qui rend les scènes d'action vraiment intenses. Franchement, amateurs du film, achetez le manga les yeux fermés, vous ne serez pas déçus.
Nausicaä de la vallée du vent
Miyazaki, le maître du film d'animation s'est également exercé à la bande dessinée, dont son deuxième film (Nausicaä, actuellement au cinéma en France, 22 ans après sa création !) adapte les deux premiers tomes de manière simplifiée. Et quelle bande dessinée ! Complexe est le premier qualificatif qui vient à l'esprit. Très complexe, même. Voire trop complexe pour certains (pour qui un XIII est déjà bien compliqué... hem...). Il est certain que ce manga est une oeuvre pour adultes aimant réfléchir : réfléchir au sens des mots "écologie" (en oubliant de préférence José Bové), "sacrifice", "amour", "don", "courage". Rien que ça. Et bien oui, Nausicaä, c'est formidablement bien raconté, extraordinairement bien dessiné, et aborde énormément de thèmes oubliés par les générations actuelles. Nausicaä, c'est beau, tout simplement. Pour anecdote : Moebius/Giraud a choisi d'appeler sa fille Nausicaä après avoir vu le long métrage de Miyazaki. À l'en croire (et je veux le croire), Nausicaä est l'héroïne de bande dessinée la plus emblématique de la bande dessinée mondiale. Chaque fois que mes yeux tombent sur le manga Nausicaä sur mes étagères depuis plusieurs années, je ne peux m'empêcher de penser : " S'il ne devait en rester qu'une [BD/Manga], cela ne pourrait être que "Nausicaä" ". Un chef d'oeuvre. Pour la vie.
La Patrouille des Libellules
Une série culte. En classant ma petite collection de plusieurs milliers d'ouvrages je pensais que si je devais en garder que 10 la patrouille serait dedans. Dans la même veine que Les Innommables mais avec des personnages plus attachants, plus humains, avec des défauts tordants de rire, faisant des erreurs et sortant des énormités à chaque case. Ces scoutes sont des anti-héros véritables, pas des losers mais des personnages avec des bassesses, des préjugés, des idées reçues, et qui finalement deviennent très très sympathiques. Même dans Les Innommables ou dans les séries suivantes, Yann n'a pas réussi à produire ce type de héros, on le retrouve dans ses personnages secondaires et c'est là qu'est tout le suc et le plaisir des albums. Le dessin ? Moi je l'aime bien, il est nerveux, il est dynamique et colle bien au récit. Vraiment rien à reprocher !
Soda
Derrière son aspect BD pour enfants, cette BD est un très bon polar. Le personnage épaissit au fil des albums et on s'y attache au point d'avoir envie de connaître comment il va évoluer. Le dessin est assez classique, à la mode Spirou et Fantasio. Il s'améliore un peu au long de la série mais reste assez homogène. L'idée de départ sonne très réaliste : pour ne pas inquiéter sa mère revenue vivre avec lui, un flic se fait passer pour un prêtre. Attention : chaque tome est un épisode complet et certaines histoires sont meilleures que d'autres. En toute honnêteté j'aurais bien mis 4/5, mais je justifie le 5/5 parce qu'on ne trouve pas une autre BD du même genre et de meilleure qualité !
Lupus
Il n’est pas nécessaire d’aimer la science-fiction pour apprécier Lupus. Ce qui ressort avant tout c’est la nature de l’homme et l’évolution de ses relations au fur et à mesure de la lecture. Point de grande histoire épique, de sentiments héroïques, d’exaltation face à l’aventure. Tout part très rapidement d’un road-trip psychotique à la Las Vegas Parano où deux potes s’entichent d’une charmante fugueuse totalement paumée. C’est là l’élément déclencheur qui fait basculer leur virée délirante en un voyage des plus dramatique. L’histoire tourne alors au huit clos, et Peeters nous place en témoin privilégié des rapports entre les personnages, de leurs doutes, de leurs pensées, toutes les petites faiblesses quotidiennes y passent. Le passage dans la station spatiale abandonnée fait penser immédiatement à « Solaris », leur situation leur renvoie physiquement les objets de leur conscience, de leurs remords, de leur cœur. Lupus me fait vraiment penser à beaucoup de films ; dans la manière de raconter des personnages en s’attachant particulièrement à la nature brute de leur relation, aux dérèglements de conscience, dans le rythme aussi, très lancinant, mélancolique, on retrouve beaucoup d’éléments de la trilogie de Gus Van Sant (Gerry, Elephant, Last Days) où tout y est très contemplatif et où le réalisateur s’attarde avant tout sur le comportement humain. Personnellement j’adore ce genre d’œuvre très lente dans la construction où l’on se laisse totalement porter par les évènements.
Sanctuary
L'une des séries les plus impressionnantes qui soit, pour plusieurs raisons : . un dessin ultra-réaliste, très sensuel, très beau, en parfaite adéquation avec le thème ; . enfin une BD rien que pour les grands : le thème est très noir (le milieu des yakuzas), les protagonistes ont tous leurs faiblesses/points forts (sexe, drogue, violence). . un scénario à rebondissements très bien fichu, et un travail phénoménal fait sur les principaux personnages pour nous faire ressentir la passion qui les anime et ce par quoi ils sont passés pour en arriver là. On ne peut raisonnablement pas croire à l'histoire en elle-même (c'est trop "gros" pour un pays conservateur comme le Japon), mais on a envie de partager les buts de ces deux héros qui veulent révolutionner ensemble un pays en manipulant politiciens d'une part et la pègre d'autre part. C'est grand, c'est beau. Une histoire qui finit dans la douleur, avec en particulier les trois dernières pages : on comprend ce que peuvent signifier les mots "motivation", "sacrifices" et "rêves"...
Odilon Verjus
Je trouve les critiques précédentes un poil dures ! Certes le ton est léger, les personnages de missionnaires ne donnent pas dans l'anticléricalisme acide mais permettent un regard décalé sur une époque fascinante : les années 30. Le dessin est splendide et les histoires jubilatoires, nous revisitons la France, l'Amérique l'Allemagne, nous voyons les évènements qui mèneront à la guerre... avec l'humour de Yann comme d'habitude. Je suis inconditionnel.
Cages
Cages : la bible du BDphile, l'album de toutes les réponses, le livre de chevet philosophique de tout être aimant la vie et ses complications, d'une manière ou d'une autre. La grande force de cet album est en effet d'aborder de nombreux thèmes, et ce de manière très fine. Toutes les finesses du monde sont abordées, de manière plus ou moins concrètes : L'art (principalement) sous toutes ses formes, la mort, les relations humaines, la haine, l'attente, l'espoir, l'amour... toujours avec beaucoup de recul, sans vouloir donner de leçon ni être prétentieux. Ne serait-ce que par la vision de l'art présentée par l'auteur dans cet album, "Cages" est à rapprocher de L'artiste de la famille de Larcenet : Bien que la forme soit très différente (le style est moins centré sur l'auteur dans Cages, le personnage principal étant un artiste de fiction), le fond, très fort, peut rappeler certains passages de l'album des rêveurs. Mais c'est surtout dans la vision de la mort (et de la vie) très personnelle de Mc Kean que j'ai été touché. Le passage de l'absence du mari perdu depuis 5 ans est aussi très fort. Etrangement (ou plutôt logiquement !) il n'a pas touché d'autres lecteurs du tout : c'est une fois de plus la grande force de "Cages". Chacun sera sensible à différents passages, selon son histoire, son expérience, sa vie. Et c'est ainsi que l'album vous parlera plus ou moins, seuls les véritables amateurs de patinage artistique n'ayant pas vibré à la lecture de cet album. Graphiquement, c'est exquis : dessin maîtrisé en bichromie légère, ponctué par ci par là de planches très graphiques, colorées, permettant une introspection plus grande dans le récit. Mc Kean a été plus graphique encore dans d'autres albums, mais il privilégie ici la narration et s'en sort parfaitement. Certaines planches, complètement muettes, sont justement particulièrement parlantes... Un livre culte... une réelle réflexion qui mérite d'être lue.